Avertissemnt 1 : SLASH ! RELATIONS ENTRE HOMMES ! homophobes, fermez cette fenêtre !
Avertissement 2 : SPOILER TOME 6 ! je dis bien qu'il y a des détails figurants ds le dernier tome paru en anglais, pour ceux qui veulent garder toute surprise, la lecture est déconseillée….
Beta readeuse toute attentionnée et follement géniale : Violette-ceresse ! merci du fond du cœur !
RATING : PG-13 .Il n'y aura pas de M !
La petite rubrique de Bidibou : salut à tous ! Et bien voilà le nouveau et je pense avant dernier chapitre de cette fic ! Qui a dit « court » ? C'est vrai que ça me ressemble pas trop vu la longueur de une de mes fics mais vous allez vite voir que cette fois la fic prend un tournant, il ne reste plus que quelques pas à faire à Harry pour effleurer.. le bonheur ? peut-être ?
Voilà, je vous souhaite donc une très bonne lecture !
Merci à tout ceux qui cliquent pour lire ou donner un avis !
Je fais en passant de gros bisous à LIXY & ZOOMALFOY !
les RAR:
onarluca : Merci Artemis ! j'espère bien moi aussi ! vraiment ;à leur âge ne pas savoir passer outre à cause d'un stupide perroquet qui traite Harry de loup alors que c'est un Griffy ! lol ! bonne lecture !
Shaya ! salut ma cocotte ! hi hi hi ! je suis toute hystérique ! tu m'as reveiewwwvvvvvvvéééééé ! encore ! lol..c'est rien, tu me connais, j'ai tendance à être folle ! quelle drôle de question existentielle tu te poses, Stef ! je sais pas où je pêche ça, no idea vraiment, ça va et ça vient, et pis voilà ! suis contente que ça te plaise tiens !gros bisous ! : tu es ma meilleur supportrice (sous la torture ? mdr )
loryah : ah !contente qu'on soit encore d'accord sur cette théorie machiavélique du sacré Dumbledore !je voudrais tellement que ce soit vrai !soupir bah, deux semaines c'est vraiment pas long, Lol, tu sais ,.. je publierais bien plus vite, mais je suis sur trois fics, j'en ai une à finir depuis des mois et je m'y reconsacre d'avantage pour pouvoir passer à autre chose.. c'est pour ça ! Kissouilles !
slydawn : je sais.. je devrais avoir honte !mais j'aime bien compliquer les histoires ! oh et puis, un peu de rebondissement, c'est cool , non ? les retrouvailles seront plus.. fusionnelles ? lol !bonne lecture !
Gin : c'est tout ma faute si tu n'as pas trouvé l'indice dans le chapitre précédent, je me suis mal expliquée . en fait, c'est écrit dans le chapitre un.. autrement je suis bien du même avis que toi, il devrait virer ce serveur infâme ! lol, ils vont vite avoir fait de se ruiner s'ils achètent chaque lieu où on ose prétendre de draco qu'il est encore du mauvais coté ! pour Harry, il est jamais suffisamment réfléchi, trop impulsif le chou.. mais il se rattrapera, je ne sais pas comment.. mais ça va s'arranger ! pour Ginny, bah il sait qu'il se ment à lui meme, alors je pense que de ce coté là, ça va, de plus, qu'avec son caractère trempée elle aurait vite fait de remettre les pendules à l'heure ! non ? pour lé réponse sur le thème Auror, c'est tout ici, j'espère que ça te satisfera ! pour le tome 6 et ce que tu m'en dis, oui oui oui !lol ! ah s'il te plait, Gin, ne traite pas Sevychou de méchant, il ne le mérite pô ! tiens c'est gentil de sélectionner une phrase dans le chapitre ! non, je me reprends, c'est toi qui est gentille ! merciii pour tout ! bisous ! je te souhaite une très bonne lecture Gin !
Vert emeraude : j'en suis très contente aussi je dois dire ! merci beaucoup ! pourquoi ils arrêtent déja tout tous les deux, peut être pour nous revenir encore plus en forme ? hein ? pourquoi pas ? tu en penses quoi ? moi, tu vois, j'aime pas quand est tout beau tout rose, généralement il faut au moins trois temps pour que la relation se mette en branles, là ça a tapé déjà dans le vif dés le deuxième chapitre, crois moi, ils sont eu de la chance ! oui, comme tu dis ! sadique ! niak niak ! pourquoi Gin est en colére ? la réponse est plus bas ! bonne lectureeee ! bizzz
Luna Tachibana : re ! il est guéri ton pc ? Harry est terrible, n'est ce pas ? mdr ! mouahhahahhhaaa, j'adore la phrase culte de toi et ton amie, mais bon, dans une conversation, si vous la lancez , tout le monde ne comprendra pas… lol je suis super ravie que ça vous ai plu ! je suis trop soulagée de me rendre compte que nous sommes plusieurs à calmer haut et fort l'innocence de SS ! c'est intéressant ton obsession, mais tu tires ça d'où ? tu peux raconter ta vie, j'aime bien ! très bonne lecture ! gros bécots !
Elodie : merci merci ! j suis toute rouge !pivoine même !on m'a déjà dit ce dont tu me parles à propos des sentiments, mais pourtant je ne le cherche pas en fait, généralement, ça part d'une idée brusque et je développe, je développe, je relis et je vois rien de sensas et après on me dit que ça rend bien !alors. ;tant mieux !et merci d'aimer (je sais qu'on choist pas mais bon, tu as cliqué quand même !mdr) oui pour le tome6 ! je suis trop d'accord avec toi ! c'est hallucinant pas vrai ! par contre, je ne suis aps tout a fait du même point de vue que toi concernant Harry pour ce dernier tome : je ne le trouve aps si passif que ça. ;en fai,t il s'assagit énormément d'après moi, ça se ressent quand il parle à Scrimgeour et je dois dire que il m'a impressionné à répondre qu'il était l'homme de Dumbledore, ça dévoile vraiment son caractère ferme et droit et cette confiance aveugle.. je trouve qu'il donne une bonne leçon de résistance rien qu'en clamant sa position ! puis, ildevient méfiant aussi, c'est étrange de le voir comme ça, sur ses réserves. mais sinon, il agit peu c'est exact….je brûle de savoir la fin ! bisous !
diabolikvampyr ; micii ! très bonne lecture à toi ! bises !
LunaChoue : hello ma pitchoune ! et bien oui, j'étais étonnée de découvrir ici ! puisque je savais que tu n'étais pas fana des Slashs !mais je suis bien heureuse que ça te plaise quand même ! moi, en fait si j'aime assez les slashs c'est que j'ai l'impression que le sentiment amoureux est sublimé et c'est très bien rendu dans certains Drary, alors, un jour j'ai eu une idée subite (ça me traverse comme la foudre & ça grille pas mal de neurones en même temps je pense ) bref, ce devait être un OS mais trop d'idées en ont fait une mini-fic, et voilà qu'on arrive à l'avant dernier chapitre ! non, je ne ferais pas de lemons, je n'y suis pas inspirée pour le moment, parce que j'ai eu une idée pr faire un deuxième OS dans la même veine que Frisson d'Avril.. alors ici, ce sera soft, tout en restant GSPR assez intense !GSPr que tu trouveras que Harry ne parle pas trop vulgairement ici, en fait le fait est qu'il n'emploie pas de mots crus, mais qu'il a une pointe d'insolence qui tend à le faire passer pour « vulgaire »..Ce n'est pas voulu, (l'insolence si, pour son mal-aise) mais dans un sens, il faut bien que les gens dont ont écrit les dialogues parlent de notre façon à nous, il peuvent pas parler avec des mots savants que l'auteur souhaite mettre simplement parce qu'il les connaît.. Si ?Puis, enfin, excuse moi de défendre un tit peu mon point de vue, lol , (au fait je ne me suis pas fâchée du tout, j'apprécie ta façon de trouver les failles et de me les relever), comme c'est un texte au point de vue de Harry, tu le vois qu'il a une façon de penser loin d'être versée dans la délinquance, je veux dire il parle simplement mais bien , non ? dis moi quoi ? gros bisouuuss ! oh ! aussi, il faut que je t'envoies le début des RAR de DBS pour que tu répondes aux commentaires sur ton passage !
Egwene Al' Vere : je l'espère aussi ,parce que je dois te dire, le ciment et la maçonnerie c'et pas mon truc.. fin on verra, et si àa penche un peu trop, tu me diras, pas vrai ! merci beaucoup de cette review je suis ravie que ça te plaise ! à bientôt peut être !
la-shinegami : mais pourquoi vous snif-snifer tous !des disputes ça arrivent , et c'est toujours mieux quand la relation reprend ! m'est avis que j'ai trop forcé dans le mélodrame , c'est ça ? mince alors , et c'est pas dans ce chapitre (du moins le début) que ça va s'arranger ! ) alors le tome 6 est fini ? verdict ? ouhaouu , je crois que je ne mettrais jamais au japonais ! c'est d'un compliqué ce truc, c'est pas croyable ! donc en fait toi, tu es un(E) Ange de la Mort cruelle ? mais pourquoi ? pourquoi cruelle ? tu as l'air toute douce dans tes reveiews, bon en même temps c'est sur que tu vas pas m'agresser car tu sais que je peux mordre. ; (quoi tu savais pas ? ) bah maintenant si, t prévenue… mdr ! bisouuuuss bidibou ….ps :pourquoi Shine est impoli ?
Vif d'or : mais ce n'est pas une fin, Vif ! ce n'est qu'un commencement ! hé hé hé ! et non, mais Draco il et difficile à satisfaire aussi, ;d'ailleurs tu vois le niveau, il ne veut que Harry (bon on le comprend, c'est sur ) mais il vise haut aussi !lol ! kisssouilles !
ali angel : bonjour ! Draco t'as déçu ? a ce point ? bah, c'est apr trop dommage, 'enfin, il a énormément de fierté ! mais no soucy, tout va s'arranger comme tu dis, la vie c'est comme être un yo-yo on se balade au grés d'un fil, alors bien moi j'en profite, je le tire ce fil mais t'inquiète , les deux monsieur vont vite remonter vers la lumière et s'aimer et se faire plein d'enfants.. et.. ouais bon j'arrête ! gros bisouus ! merci & bonne lecture !
son dita : (moue appréciative) ma fois, je dirais c'est déjà pas mal ! tu as une bonne prononciation et OUHAOUU c'est une onomatopée très instructive puis, son intonation est assez sympathique je dirais !mdr ! merci c'est vraiment gentil comme tout , comment ça tu es blessée ? c'est aps grave j'éspére ? remets toi vite dans tout les cas ! bon café ! bisouuuus !
Violette – Ceresse : Ma petite Ln ! je suis toute désolée, hier, je ne t'ai pas bipée pour te prévenir de quand je reviendrais sur msn pour la simple bonne raison que je ne suis pas revenue.. je regardais canal Jimmy dans le salon, (poltergeist, truc bidule en Vo, pour ne pas perdre l'oreille.. mdr) puis en plus il était flippant, bref, et me suis endormie.. m'y suis réveillé trois petites heures plus tard…. Donc un peu tard pour le pc et du papotage avec toi… du coup suis allée au dodo ! merci beaucoup d'avoir lu ! et puis merci pour la reveiew mais ne t'inquiète pas si jamais tu es trop débordée, je comprends fort bien qu'on a pas tjrs le temps d'écrire des romans ou même de laisser un tit mot mais je suis très touchée quand même que tu ai pu ! et ça me plait tout autant quand c'est court ! je te fais de gros bisous ma belle, ça fait longtemps qu'on a pas eu le temps de parler de tout de rien, j'espère qu'à la prèpa ça va, que Xyra va bien aussi, que tu es toujours motivée, que tu n'as pas un prof qui se fait remplacé par un sadique qui vous fait des colles horribles t je te souhaite tout plein de courage pour la suite ! je t'adore ! énormes bisous !
Chapitre 5 : I need a hero .
Les tuiles du toit crissent. Le vent mugit. Les murs tremblent. Mes chaussures martèlent le sol parqué et mon cœur tambourine, toujours plus vite, dans ma cage thoracique, cherchant presque à s'en échapper.
Moi je cours. Depuis une dizaine de minutes. Après la justice. Je cours. Je dérape sur une latte trop cirée et mon épaule droite percute durement un mur recouvert d'un papier peint criard décoré de cigales.
Ne prenant que le temps de faire glisser mes pieds dans la bonne direction, je repars. Le couloir dans lequel j'ai débouché est sombre.
La lumière crue du Lumos qui illumine le bout pointu de ma baguette m'aveugle.. Mais c'est nécessaire… Sans cela, je risquerais de perdre les hommes de vue. Ceux qui courent vers le noir aveuglant du dehors, cherchant à s'échapper par les toits.
- Petrificus Totalus, Hurlé-je.
Trop tard, l'un a incanté une échelle, l'autre me bombarde de sorts que je pare facilement mais qui ne permettent pas d'attaquer et le troisième grimpe déjà.
- Flute !, Siffle une voix féminine et rauque derrière moi.
La voix de Shannen Turnhall. Ma partenaire. Une chic fille. Vraiment chic. La trentaine. Elle allie dynamisme et professionnalisme de la même façon que ruse et humour pétillant. C'est une perle. Elle m'a tout appris. Elle m'a appris mon rêve. Etre un Auror.
Et, là, présentement, elle respire durement, le souffle court. Une main halée posée sur sa poitrine ronde qui se soulève de façon désordonnée. Une mauvaise bronchite dont elle ne se remet pas.
-Fais leur leur fête ! Je vais les devancer, je Transplanne à la maison suivante.
-Tu ne connais pas la topo !, M'écrié-je en fonçant toujours droit devant.
- Plan B . Improvisation, Potter !, me rappelle-t-elle avant de Transplaner.
Je suis déjà en haut de l'échelle. Le souffle froid et rêche de l'hiver me saisit à la gorge.
Ma robe de fonction n'est pas chaude. Ce n'est que du taffetas de couleur brique, rendu fluide par une coupe fonctionnelle qui nous laisse libre de tous mouvements. Nous sommes sur une parcelle du toit plat.
Un rayon orange passe au ras de mon oreille droite, je saute et j'esquive. Un pan de mur s'éboule derrière moi… Je roule tant bien que mal sur le coté et me relève. L'homme reprend la fuite. Les deux autres sont devant. Ils foncent. Ils ont surveillé leurs arrières. Ils ont laissé un des leurs en pâture. L'autre ne le sait pas encore. Il pense qu'un Auror peut avoir ses faiblesses. Je le conçois. Mais ce n'est pas un minable truand de bas étage qui réfrène mon ardeur.
- Rends-toi ! , j'ordonne pour suivre les procédures habituelles.
L'homme ricane. Je ricane aussi. Il est pile dans mon axe de visée. Il ne m'a pas vu arriver par derrière. Il me tourne le dos. Il se croit déjà sauf.
Dommage.
Il a tort.
Il a entendu mon rire. Il pivote. Mais mon sort est déjà lancé, et j'en formule déjà un autre, sans le prononcer en levant ma main gauche, par sécurité.
Il est jeune. Environ mon âge. Mais il n'a pas de cicatrice sur le front. Et son rêve ne se concrétise pas. Il ne sera pas milliardaire, alors que moi, j'aurais attrapé un voleur… Ses yeux s'écarquillent, et il cherche à fuir…
Trop tard.
Il tombe.
Pétrifié.
Je lève la main au ciel et une flopée d'étincelle jaillit. La Patrouille de Nettoyage va arriver. Je me remets à courir, les autres ne sont pas si loin que cela. Ils sont chargés, de plus. Ils ont braqué le coffre fort de La Ménagerie Magique.
Osant le tout pour le tout je Transplanne.
Il y a de forts risque à Transplanner ainsi sans chercher au préalable à visualiser du mieux possible notre destination. Surtout quand il s'agit d'un toit pentu rendu glissant par le givre.
Je me réceptionne tant bien que mal. Les hommes se tournent. Surpris. Je relève la tête et m'aplatis aussitôt. Le jet vert bouteille que l'un deux me destinait passe bien loin de moi. Je les canarde. L'un deux restent suspendu, la tête en bas. Du sac en peau de dragon qu'il tenait à la main s'échappent des pièces d'argent et d'or. Elles tombent scintillantes sur sa disgrâce et le ciel grisâtre et neigeux s'illumine de reflets joyeux, l'espace d'un instant.
De nouveau je fais jaillir des étincelles, et progresse. J'ai perdu le troisième individu de vue. Il est rentré à l'intérieur, par un vasistas qu'il a explosé avec fureur.
Je suis ses traces. J'entends du bruit à l'intérieur. Une lutte. Des bruits d'implosion, d'explosion.. Un capharnaüm atypique. Cela vient du rez-de-chaussée. J'ai un point de coté, cette fois. Une main pressé sur le point douloureux, je me force à faire le moins de bruit possible et me dirige vers la zone de carnage où, toujours, il y a ces cris qui fusent.
Puis, le silence total.
Effrayant.
Le vent mugit toujours. On entend son souffle hypocrite dans un conduit de cheminée et les volets de bois de la maisonnée claquent. Les tuiles crissent.
Angoisse.
Mon cœur tambourine.
Et je n'entends plus aucun pas.
Néant.
Et des sifflements… Ceux d'une mauvais respiration. L'envie me démange d'appeler Shannen mais le protocole stipule que dans un cas pareil il faut d'abord localiser l'ennemi avant toute chose.
J'enverrais bien aux roses ce protocole. Je n'en avais pas lors de ce défi ultime contre Voldemort.
Mais, je n'en ai pas le temps. L'homme déboule dans mon champ de vision. D'une façon étrange. Comme s'il avait été poussé.. Il court. Il hurle. Il a une expression de peur panique sur le visage. Ses iris sont grands ouverts et sa bouche arquée en cœur. Il n'est plus armé mais me fait de grands signes désordonnés de la main…
- Ne fais pas ça !, implore-t-il.
Mais je le fais. Je lève la main, ma baguette tendue, et le sortilège part. Je suis toujours dans les premiers aux évaluations de réactions instinctives.
Alors l'homme pâtit. Le rayon jaune le percute de plein fouet. Au niveau de la glande Thyroïde. Un mauvais endroit pour lui. Un point stratégique pour moi. Un sort envoyant des milers de bactéries magiques. Un sort pardonnable puisque non mortel. Sauf s'il est reçu par certaines parties du corps ou par un corps affaibli.
Son geste devient alors infiniment lent. Et tandis que sa bouche se ferme, je remarque…Des détails.… Je remarque… La couleur étrange de sa tenue : brique…
Je remarque qu'il avait le visage et les bras poisseux d'un sang noir, encore chaud.
Je remarque que ce n'était pas une peur panique de se trouver face à plutôt la peur panique de se retrouver là où il n'était plus..
Je remarque que cette façon qu'il avait de courir vers moi, n'était pas masculine…
Je remarque que sa respiration est sifflante…
Je réalise…
Que seule Shannen, ma partenaire, ma moitié opérationnelle se déplace de cette manière…
Et alors, qu'il titube.. Qu'elle titube…Shannen.. Sa gorge prononçant des sons inarticulés… je réalise. Je réalise… Mais trop tard.
Tout explose dans ma tête.
- SHANNEN !
« SHANNEN ! »
L'explosion me prend par surprise. Comme ce jour là. Et je me dresse sur mon séant, brûlant de fièvre, les cheveux et le corps humide de sueurs froides, le souffle court. Révulsé. Terrifié.. Malade.
L'explosion ce n'est qu'une alarme antivol de voiture. Une BM, garée sous mes fenêtres. Le propriétaire a toujours un mal de Troll à trouver la bonne clef, le mardi soir après sa beuverie hebdomadaire avec ses potes chez El Gardouf, le kebab au coin de la rue.
Je ferme les yeux. Cherchant à refluer au plus loin les images de ce soir là. Mais le rayon orange persiste à hanter mes rétines. Alors, je tourne la tête vers mon réveil et son cadran digital m'indique en gros caractères vert fluo qu'il est 6h00 du matin. L'heure de se lever. Repoussant, ma couette qui traînait déjà à terre dans une pitoyable imitation d'un teepee, je sors du lit, enfile un tee-shirt, et pieds nus, me dirige vers la cuisine.
J'ouvre le placard machinalement, évite de réveiller Drake qui s'est endormi sur la botte en fer forgé qui l'accueille dés qu'il le souhaite, trouve une tasse potable et fait réchauffer du café.
Je n'ai pas soif. Et comme d'ordinaire je me brûle la langue.
La tasse entre mes paumes, je me laisse choir dans le canapé du salon et la photo de Shannen, sur ma table basse m'offre un clin d'œil.
Elle était radieuse sur ce cliché. Ce matin là, nous avions mis en cellule quatre filous qui larguaient des substances interdites à des enfants du quartier…
Je me mord la joue, pose la tasse et saisis sa photographie. Je la regarde longuement. Elle fait des moulinées avec sa baguette et fait apparaître des flocons de neige.
Il neigeait quand je suis ressorti des ruines de cette maison. Il neigeait alors qu'elle mourait. Alors que je la tuais…
La photo s'écrase, face contre un coussin, et, dans ce loft douillet, assis au milieu d'un sofa vide, je pleure… Je pleure cette femme que j'ai tué.
Là, derrière la croisée de la fenêtre, sur le rebord cimenté, une ombre. Volatil. Un Ara. Qui observe. Il a une crête argentée et il veille, et il ne comprend pas pourquoi Harry Potter est malheureux.
o0o Flash Back o0o
Ginny pleure maintenant. Le visage caché dans ses mains, les épaules secouées de sanglots. Elle s'effondre dans le canapé et je l'y rejoins. Après une demi-seconde d'hésitation, je l'attire à moi et la berce. Elle se laisse aller et ses larmes maculent mon Tee-shirt.
- Je suis navrée Harry.. On en vient toujours à se hurler dessus… Comme… C'est tellement... Tellement...
- Moche !, Complété-je en lui tendant un mouchoir.
-Oui.. Oui-i-i..., Acquiesce-t-elle et elle se mouche avec l'énergie du désespoir.
Son mascara a coulé sur ses joues pales en d'étranges traînées cabalistiques.
Finalement, elle se détache de moi, et se cale dans le fauteuil : " Mais je ne te pardonne pas, Harry Potter! "
Je soupire. Là voilà repartie… Je l'ai bien priée de m'excuser, dans les règles de la politesse la plus courtoise, quand j'ai appris de quoi il s'agissait.
- J'ai eu tort. J'aurais du le noter sur mon calendrier, puisque je sais que j'ai tendance à oublier ce genre de chose.. , je bougonne.
- Tu comprends le malaise de Blaise, Harry ! Je lui parle de toi comme d'une personne loyale et de principes et ..Sacré Nom d'un Nifleur ! Nous t'avons attendu 1h30 ! Rien moins que ça ! Tu avais promis !
- Je vais le noter soigneusement et c'est moi qui vais vous inviter tout les deux ! Comme ça je ne risque pas d'oublier, Perlimpinp-
- Non !, S'exclame-t-elle. C'est trop facile ! Enfin écoute, on se voit à ton match et on fixe une date tous les trois. Et puis, si tu ne veux pas venir seul, Blaise serait ravi de voir Malfoy.
Je tourne la tête vers elle.
- Gin… Qu'est ce que tu n'a pas compris dans cette remarque aux mots simples avec laquelle je t'ai abordé tout à l'heure : 'il ne voudra plus me voir !, Sifflé-je.
-C'est ridicule !, Dit elle, et elle transplanne.
Je tourne la tête vers la cuisine : des éclats de faïence, de grès et de verre maculent le linoléum.
Je n'ai qu'a sorti mon service à vaisselle de réserve.
o0o
Lindsay Booker, donne dix points à son équipe. Le soleil m'aveugle. Le Vif d'Or se dérobe à mon regard.
La foule en délire hue. J'entends des quolibets d'un coté du stade et des encouragements de l'autre.
Les banderoles aux couleurs des deux équipes tombent quasi à la verticale sous le manque de vent.
Je fais un tour du stade et mon homologue adverse en fait de même. Rien. Rien du tout. Aucun reflet chatoyant. Je scrute depuis près d'une demi-heure maintenant alors que mes partenaires suent à force d'efforts pour marquer cinq à six lancers gagnants et, je ne vois rien.
- 80 à 70 pour l'équipe du Coq! Les Français mènent !, Braille un commentateur sportif impartial.
Plus bas, Grendsteef, notre gardien, fait une splendide vrille pour stopper un lancer bien chronométré d'une petite poursuiveuse Française et le Souaffle est réceptionné avec dynamisme par Ericson dont les arrières sont assurés par Samantha, la seule fille de l'équipe. Un cognard manque d'expédier un français à terre mais, celui-ci, bien surveillé voit la balle teigneuse foncer à toute vitesse vers moi. Je pique du nez puis me redresse. Juste la manœuvre nécessaire pour apercevoir un bout d'élytre doré.
Une demi-douzaine de mètres dessous moi… Infime éclat resplendissant, qu'incroyablement, mon œil a su capter.
Je fonce. Le vent siffle à mes oreilles et mes cheveux se pressent à mon front. Mes yeux me brûlent, plissés avec fièvre.
Mon adversaire s'est lancé à la poursuite de la petite balle métallique lui aussi. Je sens sa présence derrière moi, je devine chacun de ses gestes alors que je ne suis des yeux que cette victoire dorée qui bat des ailes de façon frénétique en voletant à une vitesse prodigieuse autour du stade. Je me coupe à toute autre pensée. Il ne doit y avoir que ces éclats jaunes devant moi, rien que le sifflement que la balle libère en filant dans l'air.. J'oublie les clameurs soudain assourdissantes des tribunes dont le regard pèse sur mon moi et mon comparse, j'oublie le chahut des poursuiveurs, et le souffle du vent à mes oreilles..
Il n'y a que le vif... Lui. Moi. Rien que cela.
Il amorce une descente, moi aussi.
Il remonte après avoir effleuré l'herbe verdoyante du stade et je le suis, dirigeant d'une main ferme le manche de mon balai. Mon instinct m'informe que mon adversaire n'a pas un vol aussi fluide que le mien. Il peine. J'accélère l'allure. Je me rapproche, encore, encore, toujours plus, corps quasiment à la verticale sur le guide de bois, et je tends la main… Je la tends, toujours plus loin, toujours plus prés de lui... Qui m'évite mais qui n'aspire qu'à être encerclé de me doigts dont les jointures blanchissent.
Et, enfin, après une dernière manœuvre technique innovatrice, il me réchauffe la paume.
Il me brûle la main de sa chaleur fourbe, moi qui en est assez de courir après des vifs d'or, moi qui ne cherche que deux choses : Un héros et un rêve.
J'ai bien trouvé le premier mais il refuse de se voir comme tel. Quant au deuxième… On me le refuse…
Alors, jouant le jeu hypocrite jusqu'à son extrême, je lève un poing victorieux vers ce ciel ensoleillé, sourit comme le damné que je suis et le flot de pensées reflue jusque moi. Ainsi que mes compagnons qui tour à tour m'étreignent et m'offrent des bourrades viriles.
Les gradins grondent.
Nous avons gagné le match...
J'ai perdu encore un peu plus de moi-même.
o0o
Les amis sourient niaisement de cette victoire. Les Français nous ont cordialement serré la main. Après tout, ce n'était qu'un match amical… Et nous sommes amenés à nous revoir. Ce soir, au restaurant, les équipes et les chefs des gouvernements. Il faut toujours veiller à entretenir de bonnes relations avec autrui, cela évite bien des esclandres. Et chaque ami d'un jour et un futur ennemi potentiel du lendemain.
Je sors des vestiaires, les yeux encore plein d'une mousse de douche piquante au gingembre.
Je souris devant Ron, Hermione, Luna, Ginny et Neville qui se sont campés en bas des gradins, babillant de tout et de rien et surtout du petit bout de chou dans le ventre de Hermione.
Je les étreins tour à tour. Ils me félicitent et je hoche la tête.
- Superbe mon vieux ! S'exclame Ron. Je ne m'attendais pas à ce que tu refasses cette superbe remontée en chandelle qui nous avait épaté à Poudlard !
- Tu aurais encore pu te rompre le cou ! Le refrène sa femme, resplendissante, en me tendant la joue.
- C'était bien, oui… Ajoute la voix rêveuse de Luna. Mais le commentateur n'a pas remarqué ce banc de Bécasses à Ailes polychromes qui est passé dessus nous… Il préférait parler de cet essai.
- Il faudrait qu'il revoie ses priorités !, Acquiesce Neville et Luna lui dédie un regard bleu complice.
Ginny ne dit rien. Elle jette de regards scrutateurs et furieux autour d'elle.
- Ginny ? Qu'est ce que tu fais ?
Elle tourne ses yeux vers moi et une mini tornade passe là entre nos deux regards. Je me souviens de l'essentiel et souriant j'ajoute :
- Où est Blaise ? On devait fixer une date pour un repas, non ?
Elle hausse les épaules.
- Bien oui, mais il s'est fait entraîner par la foule et…
- Hey ! Ma Chérie ! S'écrie une voix. Je suis là !
Il est là, en effet, Blaise Zabini.
Et il n'est pas seul. Il s'avance à grands pas, escorté de Draco.
Je retiens ma respiration et greffe mes yeux aux siens. Il ne les rejette pas. Il me fixe lui aussi, en avançant, serein.
Les deux hommes nous ont rejoins. Je quitte difficilement le regard de Draco et considère Blaise qui serre cordialement la main de mes amis et baise les joues des femmes. Il est beau gosse. Ses longs yeux caramel en amandes sont bien moins froids qu'à Poudlard. A vrai dire, ils brillent. Insouciants. Joyeux. Et amoureux. Ses cheveux châtains ont une forte tendance à boucler sur les contours de son visage fin et noir. Il me tend une main, et je la lui serre.
J'apprécie sa poigne. Ferme mais souple.
- Harry, Blaise , Sourit Ginny.
Je souris moi aussi. Il est de temps de mettre à la poubelle tous ces préjugés.
Il est temps d'oublier que je ne l'appréciais pas lors de nos rencontres au Club de Slug. Il est temps de mettre de coté cette parole qu'il a dite, alors que j'étais caché dans une position ridiculement inconfortable dans le filet à bagage de son compartiment Serpentardesque. Il est temps d'oublier qu'il s'était promis de ne jamais toucher à une fille, aussi jolie soit elle, ayant trahi son sang pur... Car après tout, lui aussi, avait trahi son sang. Il n'avait pas voulu suivre Draco. Et il avait eu raison. Il était entré à l'Ordre puis était devenu espion. Mais ça je ne l'ai su que bien plus tard…
- Joli match, Potter… Vraiment incroyable tout ce que tu sais faire en plein vol !
- On s'appelle par nos prénoms, non ? , je réponds.
Il hoche la tête. Il a l'air bien différent de ce petit pédant d'à Poudlard et je le dis à Ginny.
Ron et Hermione parlent à Draco Malfoy. Hermione a même posé la main sur son avant bras. Ron semble on ne peut plus calme. Ils lui apportent tous ici, du respect. Eux savent, pour l'Horcruxe. Chacun ici sait que le héros, ici, ce n'est pas moi. Ron et Draco se serrent la main et rient. Je fronce les yeux.
Il relève la tête.
Il croise mon regard.
Depuis quand nos yeux ne sont-ils pas greffés l'un à l'autre ? Depuis des siècles ? Des ans ? Un mois ?
Non !
Trois semaines.. Trois petites semaines !
Et, en cet instant, je me rends compte, que c'était une petite mort de ne pas sentir le bleu de son regard sur moi.
J'avance à mon tour vers lui. Mon cœur s'opprime, renaît. Oui, c'était une petite mort de ne plus le voir. C'est mourir de ne pas être auprès de lui.
Lui aussi me serre la main. Il sourit. Mais il a cet air réservé sur le visage que j'aimerais tant chasser. Trop tôt… ?
- Prestation éblouissante, me dit il.
Il retire sa main. Est ce normal qu'il me semble qu'en ce geste simple, il retire une partie de mon être ?
Est ce normal que je ne trouve rien à répondre. Rien que mon regard incertain sur lui ?
Est ce normal que je sois follement heureux de le voir ici, de voir que mes amis l'acceptent ?
Est ce normal de réaliser que ce soir, en rentrant, j'aurais été déçu, si je n'avais aperçu ne serait ce que la silhouette de Draco Malefoy au milieu d'une foule que j'ai fait mine de ne pas dévorer des yeux alors que mes coéquipiers sabraient le Champagne ?
Est ce normal, dites ?
Que je réalise... Je réalise... Que je l'aime.
Et est ce normal que cette étrange découverte soit gâchée par le flétrissement spontané du sourire sincère de Draco Malefoy et le son d'une voix autoritaire derrière mon dos ?
Est ce normal qu'on nous vole cet instant ?
Que Le Premier Ministre, Rufus Scrimgeour me force à lâcher le regard glacier dans lequel j'aspire à me noyer ?
Je me retourne.
- « Je dois vous parler, Potter. » M'informe-t-il de sa voix ferme.
Il n'y a d'autres alternatives que de le suivre.
Je sens le regard anxieux de mes amis sur moi, alors que Draco semble être crispé et Blaise interrogateur devant Ginny qui se mord la lèvre en me suivant du regard.
C'est qu'ils savent, voyez-vous.
Ils savent Qui me vole mon rêve. Ils savent et s'en inquiètent.
- Beau jeu, Potter ! Débute vivement le Premier Ministre de la Magie.
- Mais ?, je fais, -car il y en a toujours un-.
- Mais rien, voyons, quelle idée ! Cessez donc d'être suspicieux envers moi !, Répond 'il.
Il remonte ses lunettes métalliques sur son nez.
- Alors que puis-je pour vous, Monsieur ?
- Etre présent ce soir, dit-il. C'est également une requête, bien que vous preniez chacune pour des ordres…
- Car c'en est, Monsieur. Le coupé-je.
- Non, Potter, je veille à votre intérêt et à celui du monde Sorcier… Ne relançons pas ce sujet. Il suffit !, Grogne-t-il.
Rufus Scrimgeour fronce ses épais sourcils roux et son visage dénote aussitôt sa farouche résolution à ne pas s'embourber dans ce sujet où je m'enfonce toujours d'avantage sans rien n'en gagner que l'amplification de son courroux.
– « Et s'il me plaît, monsieur ? M'échauffé-je. S'il me plaît de le relancer. Je n'en peux plus d'entretenir l'espoir de Sorciers qui ne connaissent que la moitié de moi-même ! Assez d'entretenir des relations amicales sportives avec des états du monde entier, assez de faire croire que j'apprécie ça alors que je sature et enfin assez de ne pouvoir exercer et racheter mon erreur d'une manière honorable !
- Vous avez tué.
- Ce n'était pas la première fois...
- Votre partenaire, Potter ! Me coupe-t-il.
- Et j'en suis malade ! Craché-je. Mais ils ont le droit de savoir ! Ils ont le droit de savoir que je ne suis pas parfait. Que je ne suis pas un héros ! Ni un super Auror, ni une Star du Quidditch !
- Je les protège. Je protège leurs rêves. S'obstine le dirigeant.
- Vous ne protégez rien, Monsieur le Premier Ministre. Vous mentez par omission à votre pays ! »
Du menton, il me désigne mes amis.
- Ne leur avez vous pas menti à eux ?
Je souris amèrement.
- Ils savent. Ils savent tout. Et ne m'en veulent pas. Ils vous en veulent !
Il est furieux. Je ne mens pas. Il le sait. Je ne mens jamais. Je n'ai pas menti quand je suis arrivé, brisé, anéanti, dans son bureau, ce soir où il neigeait... Je n'ai pas menti en rédigeant ce dossier.
Je n'ai pas menti : j'ai écrit, en lettres tremblantes et mouillées de larmes. J'ai écrit la vérité. J'ai écrit ça :
Auror Shannen Turnhall. Décédée.
Cause : Attaque trop prompte de son partenaire, l'Auror Potter.
L'Auror Potter souhaite comparaître devant La Section de Justice des Aurors du Ministère.
Mais lui, il a menti. Il a négligé ce dossier, il l'a caché, dissimulé... Il a refusé mon procès, un éventuel suivi psychologique, et des réévaluations au poste.
Protéger les rêves de la communauté sorcière en leur cachant mon acte ! Protéger la Communauté en me faisant du chantage... Non pire : en m'ordonnant d'arrêter le job de mes rèves. De leur jeter de la fierté sportive et simple plein la figure. En excellant au Quidditch. Moi, leur Héros National ! Et en brûlant mes uniformes d'Auror, d'assassin dont ils ignorent l'existence.
Alors, oui, il a menti et Ron, Hermione, Ginny Luna et Neville le savent.
Et ils savent que je porte le poids de la mort de Shannen sur la conscience. Et ils savent que ce n'était pas volontaire. Que ce n'était qu'une erreur. Et ils savent que Scrimgeour me tient. Totalement. Et qu'il est temps que cela change !
- Je ne reviendrais pas sur cette décision. Ils ont besoin d'un héros et de rêves ! Maintenant, rentrez chez vous et habillez-vous convenablement pour ce soir. Nous nous retrouvons au Verre Emeraude pour 20h00, Conclue-t-il.
il tourne déjà le dos, et s'en va de sa démarche légèrement claudicante, alors pour qu'il m'entende, je crie:
- Pour leur donner du rêve, il faudrait que j'en connaisse encore le goût… Quant à être un Héros, je ne peux pas, Il me faudrait un modèle !
- Trouvez en un ! Présentez-le moi et on oubliera cette affaire !, Crie-t-il à son tour et il transplanne.
Je ne me retourne pas. Je considère le stade. Les cerceaux métalliques parés de soleil.
- Si c'est ce que vous voulez, j'ai ce qu'il faut pour vous!, Sifflé-je.
Je pivote. Mes yeux le cherchent aussitôt. Draco ! Mes yeux papillonnent. Draco ? Mes yeux ne l'ont pas trouvés. Draco…
Il n'est plus là ! Il était là ! Il n'y est plus ! Je n'ai pas eu le temps de lui parler !
- Il avait du travail, Harry… Me murmure Hermione d'une voix contrite. Il s'excuse auprès de toi et m'a prié de te dire que vous vous verrez bientôt.
- Bientôt quand ? Je demande dans une grimace penaude.
La future maman me fait un clin d'œil malicieux.
- Plus vite que tu ne le crois... Dis-nous, Harry: Scrimgeour a reconsidéré la question ?
o0o
Les coéquipiers se sont massés devant l'Etablissement. Leur voix porte et j'entends des bribes joyeuses de conversation.
- Mangeurs de... Beurk... Des grenouilles ?
- Potter est un pro, man, je te dis, tu as bien vu qu'il ne fait qu'un avec son balai ?
- Et c'est bon ? Pas trop gluant ?
- C'était sympa de jouer contre vous !
Mon arrivée ne passe pas inaperçu puisque je suis, bien entendu, par le fait de malencontreux hasards… - Ente autre Drake qui a fait exploser un encrier d'encre de Seiche sur lui et le frigidaire qui s'est dégivré seul - en retard.
Bientôt c'est à qui déboîte l'épaule du comparse le plus facilement et je gage que j'aurais au moins un bleu demain. Les gars chantent, rient, crient… Et ils n'ont encore rien bu.
Les Français sont enthousiastes aux aussi. Ils n'ont perdu le match qu'à 20 points, et la moitié de la troupe Outre-Manche fait de l'œil à Samantha très attrayante dans une robe de soie prune.
Enfin Rufus Scrimgeour et son Homologue Français arrivent et nous entrons. Le restaurant est sympa. J'aime la décoration. Il y a du style. Il s'en dégage une certaine intimité qui me plaît beaucoup. Les tons sont chaleureux et un bon feu brûle dans la grande pièce, parant les murs de touches colorées à chaque crépitement.
Samantha s'avance jusqu'au serveur, soutenue de chaque cotés par deux Français qui se foudroient du regard et Scrimgeour explique qu'il a laissé le choix du restaurant à une appréciation féminine.
Nous sommes escortés jusqu'à une table conséquente et on requiert déjà de nombreux autographes d'une voix ridiculement douceâtre tout en nous informant qu'on ne sera guère dérangé ce soir, seuls trois autres couples ont réservés pour un événement joyeux : un Anniversaire de centenaire.
Samantha me lance un regard appuyé et siffle entre ses lèvres :
- Aide-moi et je te sauverais la mise, Harry. Tu es mon dernier recours !
Je m'esclaffe.
Elle rajoute un « pitié » et j'écarte gentiment les deux hommes lui expliquant les subtilités du French Kiss, pour lui demander d'une voix tendrement amicale, qui n'en paraît pas moins possessive : « Chérie, ne va pas te mettre à l'autre bout de la table, j'aime t'avoir sous la main. »
Elle me donne un coup de coude vengeur en passant son bras autour de ma taille.
C'est à ce moment précis, lorsque la joyeuse mêlée prend place à la table et que Sam, les joues rouges d'embarras vis à vis de ma simulation par trop réaliste et moi penché vers elle les yeux pétillants, tachant de refréner un fou rire… C'est à ce moment précis, que nous surprend le Grand Patron du restaurant, "Le Verre Émeraude".
Je ne suis pas le seul à blêmir.
A table, mes compagnons hoquettent et Scrimgeour laisse échapper un juron.
- Permettez-moi de vous souhaiter une agréable soirée au sein de mon Etablissement, Dit Draco Malefoy.
o0o
Ses yeux se posent simultanément sur ma main posée sur l'épaule de Samantha, son bras autour de la taille, et nos tètes penchées l'une vers l'autre.
Je ne suis pas le premier à reprendre contenance. C'est Scrimgeour, le plus prompt. Il se lève et enjoint le premier Minsitre Français à faire de même.
- Cet endroit n'est pas fréquentable, Dit-il d'une voix haute.
Draco ne perd pas le sourire et reste fier. Avec raison.
Je me détache de Samantha.
- Pourquoi donc ? Demande le Ministre Français.
- Ce Monsieur est un mangemort, Monsieur le Ministre, Dit Grendsteef.
L'homme réprime un haut de cœur. Il a peur d'un mensonge.
Samantha se rapproche de moi et s'accroche à mon avant bras. Elle tremble.
- Qu'est ce que tu as ? , je fais
Elle lève ses yeux noirs vers moi.
- Ces assassins... Ils me terrifient, Murmure-t-elle.
Ma réponse cingle.
- Lâche-moi, je ne peux t'être d'aucun secours, alors.
Elle cille des yeux. Elle ne comprend rien.
Draco sourit un peu plus, comme si rien de ce qui ne se passait sous son toit, ce refus méprisant des Politiques et des anglais, n'avait d'importance. Il est beau.
- Sortons. Allons manger ailleurs, Ordonne Scrimgeour.
Tous se préparent à le suivre mais mon geste les suspend. Calmement, je m'assieds et déplie ma serviette, serein.
Voyant que tous me fixent, furieux pour l'un, avec incrédulité pour les autres, je tourne les yeux vers Draco, lui offre mon seul sourire potable. Le vrai. Celui que je n'ai destiné qu'à lui et demande :
- Je goutterais à ta spécialité, Draco, s'il te plaît.
Il hoche sa tête blonde et j'ai envie de glisser mes doigts dans ses cheveux fins.
Je me mets à siffler un petit air entraînant et les Français qui n'ont guère saisi toute la subtilité de cette scène prennent place à mes cotés, ne laissant d'autres alternatives aux autres que de les imiter.
Je manque de rire devant le silence quasi effrayant de la pièce quand Draco prend nos commandes. Si bien que Scrimgeour, un rictus à la bouche finit par inviter son homologue français à s'asseoir et prend place à table.
Les yeux de suie de Sam' me demandent la raison de ma détestable saute d'humeur mais je ne lui offre aucune réponse. Elle aussi vit dans le mensonge.
Je suis Draco des yeux. Quand il quitte la pièce, de sa démarche élégante, Scrimgeour se penche vers moi, ses boucles fauves cascadent sur la nappe crème et il me dispute sèchement, très bas :
- Potter, enfin, Qu'est ce qui vous prend ! On n'aide pas ces gens là à s'en sortir après leurs crimes ! Cet homme n'a pas comparu et vous le savez tout aussi bien que moi !
- Je sais que j'ai faim, Monsieur , je lui réponds, puis, me détournant, je parle Quidditch avec mon voisin de table qui a un accent à frémir.
Les conversations se font à demie voix tout d'abord puis, bientôt, ils oublient tous qu'il y un prétendu Mangemort qui nous offre l'hospitalité et les rires fusent sur des plaisanteries gaillardes. Le vin coule et les hommes politiques se mêlent à nos conversations populaires.
Ils oublient pour mieux se le rappeler la fois où Draco escorte poliment les autres clients arrivés et cette autre fois où il aiguille son personnel à nous servir.
Scrimgeour ne le lâche pas du regard et sa main, je le devine, se serre convulsivement sur sa baguette. La mienne aussi. Je sais, je sens, qu'il y aura besoin de remettre les pendules à l'heure ce soir.
- Harry pourquoi, m'as-tu dis cela ?, Me demande pour l'énième fois Samantha.
- Cet homme n'a jamais tué.
.- Malfoy est un Mangemort. Tout comme son Père, toi plus que quiconque devrait le savoir ! Chuchote-t-elle avec frénésie. J'ai lu les journaux… C'est un tueur ! Un assassin !
- Dis-moi, Samantha ? Comment crois-tu que Voldemort soit mort ? En s'étouffant avec le curly que je lui ai offert à notre apéro annuel ?, Demandé-je en me servant un verre d'eau gazeuse, sans avoir conscience qu'à cet instant ma voix est portée par un silence d'entre deux conversations.
La moitié anglaise de la table tressaille au nom formulé et Scrimgeour claque du poing sur la table, manquant de renverser son verre à vin.
- Potter ! Rugit-il.
Je me tourne vers lui. J'aperçois Draco à l'angle de la pièce, venu conseiller la Grand-mamie aux cheveux comme neige qui a un doute quant au contenu de 'l'Assiette aux Ceps Parme' , il a relevé la tête et son sourire affable s'affaisse.
- Monsieur, le Ministre ? Ne me suis je pas habillé avec le soin que vous désiriez ? Ne suis-je pas arrivé à l'heure ? Est-ce que je manque de courtoisie avec mes voisins de table ? Voulez-vous me mettre au chômage ? As-je tué les valeurs fair-play du Quidditch à défaut d'avoir assassiné ma partenaire de mission cette fois ?
Le verre de vin se renverse sur la nappe empesée. Son lit raisin salit tout. Samantha recule précipitamment sur sa chaise à mes dernières paroles. Scrimgeour et moi nous faisons face. Ruisselant de haine.
- Vous délirez, Potter. Dit il finalement pour ne pas appuyer mes dires et il ajoute à voix basse : taisez-vous !
Je ne veux plus lui obéir. Plus cette fois. Trop d'ordres déjà ! Tous mauvais !
- Non. Non, je ne me tais plus, je ne mens plus. Vous voulez un héros ?
Draco est vers ma droite maintenant, je me déplace vers lui et lui chope le poignet. Il me repousse et je resserre ma poigne.
- Potter, à quoi tu joues !
- Cet homme s'appelle Draco Malefoy et sans lui, vous ne seriez pas assis autour de cette même table à l'heure qu'il est mais autour des cercueils de vos proches.
Draco ne trouve d'autres solutions pour me sommer de le lâcher que de me faire front, blanc de rage :
- ça suffit, Harry !, Hurle-t-il.
Le groupe adorable d'arrière-grands-parents, près du feu, glapit d'horreur. Et les enfants et les enfants des enfants s'exclament devant ces comportements honteux.
Maintenant, tout se joue entre Draco et moi.
- Reconnais-le, je t'en supplie ! Dis-leur ! Qu'on m'offre la paix ! Dis-leur, Malfoy ! Dis leur que sans toi je serais mort ! Mort avant d'avoir pu ne serait ce qu'approcher Voldemort !
Mais, il ne dit rien.
Il tourne le dos et sort de la salle à grand pas, furieux. La porte de l'entrée carillonne puis claque.
Je pivote. Tous me regardent. Je secoue la tête et baisse les épaules :
- Je ne suis pas votre héros.
- Harry ! S'écrie Samantha. Ce n'est pas vrai ? Dis ? Cette partenaire ?
Je me pince la bouche :
- On était en mission. Je l'ai visée.
Scrimgeour est furieux. Samantha pleure. Les amis du Quidditch sont hagards.
Le Ministre de la Magie m'annonce la sentence d'une voix froide.
- Bien…. Monsieur Potter. Demain la presse fera grand cas de la confessions autour de cette mission où l'Auror Turnhall est décédée et rendra également public votre renvoi de l'équipe de Quidditch.
- Qu'il le fasse. J'attends ce moment depuis deux ans ! Ce n'est que justice. Et Shannen méritait que justice soit rendue !, Dis-je en ramassant ma veste et en l'enfilant.
Scrimgeour lève sa baguette et je le désarme d'un vague mouvement de main.
- Bonne fin de soirée à tous, dis-je calmement.
- Vous avez anéanti leur espoir, Potter. Je vous avais prévenu ! Et vous n'y avez pas regagné votre rêve !
Je continue à avancer. Ce n'est qu'arrivé à la porte d'entrée, que je tourne la tète pour lui offrir mon profit et ces paroles qui ne demandaient qu'à sortir depuis des temps immémoriaux.
- Peu m'importe. Il me reste le Héros. Si vous ne voulez pas de lui, je l'aimerais pour vous tous.
Le vent s'est levé. La lune m'offre un quartier opalin.
Et je le vois au bout de trois pas. Cinq mètres. Pas plus.
Dans un renfoncement d'un mur.
Il fume.
Il porte la cigarette à sa bouche, exhale avec hargne, puis, soudain, comme fatigué, pose son poignet à la tempe et se la masse d'un doigt. La vapeur nocive du tabac s'élève au-dessus de ses cheveux agités par le vent.
Draco.
- Qu'y as-tu gagné ? Dis-moi ?, Me demande-t-il d'un ton calme.
Il jette la cigarette à terre et du pied l'écrase.
Je m'adosse à ses cotés.
- Je n'y ai rien perdu en tout cas, Fais-je observer.
Ses yeux me scrutent. Sa voix est douce.
- Le Quidditch ?
Je baisse la tête et considère le mégot sur le trottoir. Je le pousse discrètement du bout de la semelle.
- La contrainte m'en a presque dégoûté…
Il se tourne vers moi.
- Il y avait un critique parmi le groupe des centenaires. L'article qu'il va pondre sur mon restaurant va être exécrable.
- J'en suis sincèrement désolé, Dis-je.
Il passe une main sur ma joue.
- Je sais, murmure t-il.
Il me caresse la joue, sans rien dire. Longtemps. Avant que je n'emprisonne ses doigts des miens. Il a froid aux mains. Je nous glisse dans ma poche. Au chaud.
- Je suis désolé pour ta partenaire… Et je ne juge pas ton acte. Je ne me le permettrais pas.
- Je sais. Après tout, ce n'est qu'une question de nuance.
- Oui, Acquiesce-t-il.
Ses doigts jouent avec les miens avant qu'il ne saisisse la toile doublée de mes poches pour me rapprocher de lui.
Nous nous touchons maintenant. A chaque respiration nous rentrons en contact. Et il suffit que j'ouvre la bouche pour que nos souffles se mêlent.
- Pourquoi tiens-tu donc tellement à faire reconnaître aux autres mon rôle dans cette affaire ? Tu sais que cela ne m'importe pas et qu'eux même s'en fichent.
J'accole mon front au sien et baisse les yeux. Par-dessous la frange opaque et sombre des mes cils, je regarde entre nous… Pour m'apercevoir qu'il n'y a pas d'entre nous.
A partir du torse nous fusionnons. Il délaisse mes poches pour glisser ses mains, tièdes, cette fois, dans mes cheveux et je relève les yeux. Il me supplie de lui expliquer. Ses yeux se voilent d'inquiétude devant mon mutisme et il m'embrasse chastement les lèvres avant d'approfondir sauvagement le baiser.
Je meurs. Je meurs et j'aime ça !
Il s'arrête. Il n'avait pas l'intention que cela aille si vite entre nous… Moi, j'avais l'intention de lui dire la vérité. Tôt ou tard.
- Je n'en ai jamais eu… De héros…Il n'y a que to… Et moi aussi, j'ai besoin d'un Héros… J'ai besoin de toi. »
Et alors le stress de cette journée, tous ces cauchemars qui me hantent périodiquement, les larmes et le sourire de Shannen rendant l'âme dans mes bras, qui dansent au fond de mes prunelles, tous ces aveux qui consumaient mon âme. tout… la joie de le revoir. La joie de le sentir. La joie d'être avec lui.
Tout se manifeste.
Je pleure.
Seules les larmes s'échappent. Je retiens sanglots et cris. Je ne laisse échapper que l'amertume salée.
Il reste interdit quelques instants et cela ne me surprend pas. Puis, je sens une pression contre ma nuque. Ferme et tendre.
J'entends sa voix, chaude et douce, traînante et si belle…
Et ma tête arrive à son épaule. Ses mains caressent mon dos et sa bouche fait l'amour à mon oreille. Elle lui chante des vérités.
Qu'il est là.
Qu'il tient à moi.
Que tout ira bien, maintenant.
et voilà ! une scène pour clore ce chapitre révélateur que je trouve assez mimie ! j'espère que ce nouveau chapitre vous a plu !
gros bisous et à bientôt ! bidibou
