La petite rubrique : voilà l'avant dernier chapitre !

Huum , que dire : wow ! on vient de passer le cap des 100 reviews, c'est génial, rectification, que dis-je vous êtes géniaux ! je trouve ça très chouette, parce qu'à l'origine ce devait être un os..

Ce que je trouve moins chouette c'est que mon pc sur Lille m'ait lâché lundi et que j'avais le temps pour répondre à vos reviews enregistrées sur disquette (j'étais très organisée en prévision du blocage de la fac ) mais sans pc pas de lecture de disquette, donc frustration et résultat : j'ai fait des petites reviews car prise par le temps c'était des petits mots ou. ;rien.. ce qui aurait été encore plus moche… .. m'en voulez-vous beaucoup ?

Les reviews anonymes sont postés sur mon lj (adresse dans la page de profil) !

Petite remarque très intéressante de la part de LILAS (merci mademoiselle) : en Angleterre, on ne parle pas de cour d'assises (ça devrait relever soit de la crown court, soit de la magistrate court...). ensuite, je crois que seuls les états unis se permettent de diffuser les procès en direct, il ne me semble pas que l'Angleterre fasse de même... donc draco n'aurait pu entendre qu'un compte rendu de l'audience, et non l'audience elle-même...

Et oui, Lilas a raison , je me suis mal documentée. J'espère que ça ne vous aura pas perturbé ! comme j'espère que ça ne vous choquera pas qu'Harry rentre tout les soirs du procès à son appart comme si de rien au lieu d'aller en cellule sous haute surveillance. ;!vous comprendrez que sans ça, on aurait moins vu Draco, je voulais pas vous en priver. ; (roohh, gifle mentale, comment je vous mens), en fait, ça m'ennuyait purement et simplement de le laisser tout seul comme un pauvre malheureux au Poste des Aurors. Voilà, voilou !


Merci à ali-angel, vif d'or, Violette-ceresse, Neteria, son dita, susu, Ginii, vert émeraude, Lilas, Lightof moon, onalurca, Lixy.

Je vous remercie tous et vous embrasse bien fort !

BONNE LECTURE !


Chapitre 9: Guilty or innocent?

2ème jour. Affaire N° 185243AZ. POTTER, Harry.

C'est étrange comme la place qu'on occupe dans cette salle immense aux lustres à facettes, au parquet glissant, au bois verni et à l'aspect impeccable influe sur notre humeur. Enfin, la mienne tout du moins. Après une nuit passée à me tourner et me retourner dans le lit, à fermer les yeux pour penser que, peut être, je n'aurais plus l'occasion de les ouvrir sur cet homme qui dort comme un ange à mes cotés, l'incertitude de ce procès qui ne fait que commencer n'a fait qu'augmenter. Je me suis extirpé du lit –sous l'œil compatissant de Draco- aigri, ronchon, et tremblant de peur.

Quand, il a fallu se lever à l'entrée de Mme la Présidente, mes genoux flanchaient et c'est sans prendre gare à ne pas faire crisser les pieds de la chaise sur le sol que je me suis réinstallé.

Puis, le jury est entré. Et mon estomac a fait des loopings.

Messieurs-dames, vous avez ma vie entre vos mains. Voyez comme c'est dur, ces choix qui vont s'imposer à vous.. Voyez et comprenez que j'ai eu à en faire moi aussi… Pour cette guerre, pour que vous soyez présents ici, ce jour, et non pas sur un quelconque champ de bataille.

Ainsi dialogue de mon cœur. Mais trop occupé à bondir dans ma poitrine, nul ne semble l'entendre.

Pourtant, « tout s'est très bien passé, hier, Mr Potter » m'a signalé Oskar Broundt, il y a de cela une heure, alors que nous prenions un petit déjeuner frugal avant la réouverture des portes du tribunal d'assise.

Je me suis plongé dans mon gobelet en carton de café alors qu'il rajoutait avec flegme une pointe de lait au sien.

J'ai encore le goût d'amertume de ce café serré dans la gorge alors que Gawain Robarts monte à la barre pour témoigner.

Comme je l'avais envisagé hier, en monologuant avec ce hot-dog qui a fini dans une poubelle métallique, c'est dur de se trouver assis, là, en face de ceux qui, d'un geste, d'un tic, d'un murmure, d'un mot, d'une syllabe, vont pouvoir, volontairement ou non, m'écrouer.

Gawain avance de son pas énergique. Il a sorti sa robe d'occasion, comme il l'appelle. Passant dans l'allée centrale, regardant droit devant lui, il affiche son air strict et ne m'adresse pas un regard. Mais dans son sillage, une odeur forte me titille les narines. Cigare.

Je souris.

L'idée que Gawain aie fumé avant de se présenter pour 9h00 précise comme ordonné me réconcilie avec moi-même.

Bien droit, sur cette chaise que j'ai délaissé sans regret hier, il appose sa main sur le livre et jure, solennellement, franchement.

Il accueille d'un hochement de tête poli le bonjour du Procureur général.

Et l'homme attaque. Sur la profession. Sur la précision nécessaire au métier. Sur les règlements concis que je me devais de respecter. Sur l'échec d'une mission de piètre importance, passée à la trappe de ma mémoire, insistant sur mon hypothétique incapacité à être Auror.

Et à chaque coup porté, je frémis.

A chaque coup porté, nous nous enlisons.

A chaque coup porté, Scrimgeour gagne ce procès. Lui n'est pas présent. Mais je le devine écouter soigneusement la retranscription radio de son bureau ministériel.

-« Considérez-vous que Monsieur Potter est un homme violent ? » Questionne M. Fleeman.

Gawain cligne des yeux.

- « Dans l'absolu, non.

- Et dans le non-absolu ?

- Non plus. Sourit piètrement mon ancien chef.

- Alors pourquoi précisez-vous, Monsieur Robarts? »

Flottement.

- « Harry n'est pas le moins du monde violent, c'est un très bon Au-

- Vindicatif, alors ? »

Soupir.

- «Oui. On ne peut pas dire qu'il ne l'est pas. »

o0o

- « Grignote quelque chose, trésor.. Souffle Ginny.

- humm hum…. Fais-je, éparpillant des miettes de sandwich au vent.

- Gawain a été honnête, sérieux, et je suis certain qu'il est apparu aux membres du jury comme une personne intègre. Souligne Hermione. C'est un bon point. Cette après-midi, Broundt fera le nécessaire pour que cette intégrité aille en ta faveur !

- Courage, vieux ! »

Ron se charge de jeter nos deux sandwichs non finis à la poubelle.

o0o

Oskar Broundt glisse avec une aisance remarquable sur les aspérités du langage pour sublimer mon caractère.

- « Pourrais-je vous demander combien d'affaires l'Auror Potter n'a su régler avec sa partenaire ou sans elle? »

Gawain se penche pour sortir d'un sac de peau un dossier relié.

Il tourne quelques pages, relève la tête :

- « Six. »

Murmures dans la salle. « Ça fait beaucoup » entends-je dire..

Je crispe mes doigts sur l'accoudoir en merisier.

- « Votre rapport est-il formel ?

- On ne peut plus, Maître. Lui répond le chef du bureau des Aurors, il le lui tend : voulez-vous… ?

- Non, gardez-le encore un instant, je vous prie, j'aimerais que vous lisiez, ce chiffre en bas de cette colonne.. Si je ne m'abuse, il s'agit du nombre d'affaires menées à termes, n'est ce pas ?

- En effet.

- Voulez vous nous dire ce chiffre ? »

Gawain sourit.

- « 193. Sans compter les arrestations de Mangemort et le cas... Euh.. Vous-savez-qui…. Humm, avant son admission. »

Oskar se tourne et hoche la tête. Sa bouche se plisse en fine ligne admirative.

Mes doigts se détendent.

- « Combien de temps M. Potter a-t-il travaillé au sein du bureau ?

- 16 mois.

- C'était un bon élément ?

- Excellent !

- Vous aviez toute confiance en lui ?

- Exact. Je lui avais même demandé un service extraordinaire : garder ma fille Emily un soir. Croyez-moi ce n'était pas une mince affaire. Il s'en est si bien sorti qu'elle ne jure que par lui et je dois lui certifier régulièrement qu'il n'est pas diplômé dans la garde d'enfants..»

Je souris.

Oskar Broundt lui retire le dossier et le fait tourner chez les jurés avant de le poser dans la main tendue de Madame la Juge.

Satisfait, il annonce qu'il n'a plus de questions.

3ème jour. Affaire N° 185243AZ. POTTER, Harry.

- « C'est qui, aujourd'hui ? Me demande Draco en extrayant de la penderie une robe de sorcier qu'il juge présentable.

- Sam. »

Il me sourit.

- « Bois un café bien noir avant d'y aller, mon cœur. »

oOo

- « J'adorais jouer avec Harry. Parce que même s'il ose des choses exceptionnelles, je garde toute confiance en son jeu et en lui. » Sourit ma coéquipière de Quidditch.

Maître Fleeman tapote ses feuillets.

- « On m'a pourtant rapporté une discorde conséquente entre M. Potter et vous, Miss. A quoi était-ce du ? »

Elle accuse l'attaque sans ciller.

- « J'ai juste était étourdie par sa propre confession de l'accident avec sa partenaire lors d'un dîner.. Et j'ai mal accueilli l'annonce de son homosexualité.

- Avec un ancien criminel et assassin, Draco Malefoy, n'est ce pas ?

- On n'en sait encore, rien, maître Et j'en doute, d'ailleurs.…Harry, c'est l'impression que j'en ai depuis que nous nous connaissons, a toujours une bonne vision des choses. C »

Elle marque une pause, puis sourit franchement.

Dans le jury, le jeune Asiate la fixe éperdument.

- « Sans doute est ce pour cela qu'il est un Attrapeur talentueux. Essaie-t-elle de plaisanter, avec une part de sucés. Le procès de l'ami de Harry est demain, non ? »

4ème jour. Affaire annexe au dossier N° 185243AZ. POTTER, Harry N° 185243BA. MALFOY,

Cette fois, c'est moi qui présente une robe à Draco. Il la rejette sur le lit. A coté de dix autres.

- « Non, pas celle là. » Ronchonne-t-il.

Maugréant, je me laisse tomber sur le lit, et lui donne l'occasion de s'habiller selon sa convenance. Il enfile une robe violette. Pivote devant la psyché, une moue méprisante sur les lèvres, en enfile une noire avec un col rond et l'ôte, puis une bleue en soie et…

- « J'ai tellement peur que j'en perds tout sens de l'esthétique. C'est pathétique » Soupire-t-il.

Il s'assied à mes cotés et rajuste les cordons de son col.

- « Comment tu fais, toi ?

- ça n'est pas un problème. J'ai jamais su me fringuer correctement. Tu étais le premier à me le faire remarquer, je te rappelle. » Je ris.

Il me jette un regard furieux. Puis me frappe le crâne :

- « T'es un crétin, tu sais, Potter.

- Je sais. Pas la peine de me le dire.

- Oh, je tenais à m'assurer que tu le savais, c'est tout. » S'esclaffe-t-il.

Je lui attrape le poignet et le tire vers moi.

- « Hep, tu vas froisser ma te-. »

Le reste de sa plainte se perd dans un baiser langoureux.

- « Draco, tu n'as qu'à leur dire la vérité. La même que celle que tu m'as dévoilée… Cela va se passer, tu verras.

- Et sinon ? »

Je souris crânement.

- « Tu jettes un coup d'œil vers le premier rang et tu considères mon sens de l'esthétique dans cette vielle robe de coton tabac que je porte aujourd'hui, ok ? »

oOo

Draco s'en sort très bien. Les jurés sont pendus à ses lèvres. La juge cille souvent des yeux. Le scribe tape avec minutie. La voix de mon amant est calme, sincère, vibrante.

Il jette des fréquents regards vers moi . Dans ces moments, je décrispe mes mains d'une feuille de papier quelconque que je réduis minutieusement en charpie et l'encourage d'un regard à aller plus avant.

oOo

- « Le repas est prêt ! » L'informais-je.

Il émerge de la salle de bain dans un jean noir.

Il me fixe.

Je baisse les yeux pour les relever aussitôt. Incrédule.

- « Quoi ? »

J'élève les mains, paumes tournées vers lui.

Il secoue le tissu de ma robe entre son pouce et son index.

- « Ce truc est une horreur. Je maintiens le repas au chaud, toi tu te changes, ok ? Mes yeux souffrent de te voir porter.. Cette espèce.. De..Loque. »

Je disparais à mon tour.

- « Informe… Décolorée.. Qui te donne l'air d'un cigare de Cuba.. » l'entends-je marmonner.

Je souris. Son sens de l'esthétique est revenu.

5ème jour. Affaire annexe au dossier N° 185243AZ. POTTER, Harry N°185243BA. MALFOY, Draco.

Je ne peux réprimer un hoquet. Dégoût.

A ma gauche, Draco tressaille. A ma droite, Broundt s'étonne. Il toussote et demande quelques minutes à madame la jurée.

Il se lève, manque de s'empêtrer dans un pied en chêne puis s'avance jusqu'à l'estrade d'un pas chancelant.

Il se penche vers Madame Rigby qui l'écoute complaisamment. Je le devine lui murmurer ; « mais ce témoin ne fait pas parti de la liste .. »

Draco se penche vers moi, lèvres pincées.

- « Merde… Harry.. Qu'est ce qu'elle fiche, ici.. »

Je me retourne et plonge mon regard dans les bancs du public. Hermione, Ron, Ginny, Luna, Blaise et Nevile ont un air tout autant catastrophé que celui que je cherche à dissimuler.

J'incline le visage vers Draco.

- « j'en sais fichtre rien. » Grinçais-je. « Mais elle ne va pas arranger les choses., Ça c'est sur. »

Comme un crapaud accoucheur avachi sur une chaise, dans une robe pelucheuse jaune en mohair garnie d'étranges touffes de plumes disparates d'un teinte marron indéterminé, Dolores Jane Ombrage sourit à l'assistance et dépose un petit sac à main qui ressemble à un œuf gélatineux d'amphibien à ses pieds porcins.

Ses yeux font le tour de la salle et se posent méchamment sur moi.

Je déglutis.

Notre avocat se rassied à ma droite.

- « Alors ? Fais-je.

- Alors, Fleeman, a pensé à son témoignage hier. Il paraît que pour Monsieur Malfoy comme pour votre affaire, Monsieur Potter, elle ait des choses fortes intéressantes à dire. Vous savez lesquelles?

- Et bien, il y a bien cet-

- Oui. M'interrompt Draco d'une voix aux inflexions traînantes, amères. Qu'en Cinquième année, déjà, j'avais des prédispositions de malotru et que c'était tout à fait légal alors. »

Broundt se renfrogne. J'attrape la main de Draco. Il plante ses ongles dans la mienne.

Lorsque l'ancienne Grande Inquisitrice de Poudlard, redevenue influente au Ministère et Médaillée de l'Ordre du Mérite, troisième classe, en vient à parler de l'action héroïque pour l'époque, du jeune étudiant Draco Malfoy dans La brigade Inquisitoriale –Puisqu'on ignorait à ce moment, toute la portée néfaste de ce mouvement -, nos mains sont en sang. Elle vient tout simplement d'infirmer qu'à l'âge de quinze ans, Draco œuvrait déjà pour l'établissement du règne de Voldemort.

Elle bien sûr, n'y était pour rien, elle ne faisait que suivre les ordres. Mais cet enfant, « Si intelligent » aurait du se rendre compte qu'il lui « aurait mieux fallu ne pas espionner ces camardes de Gryffondor, bien sûr. »

6ème jour. Affaire annexe au dossier N° 185243AZ. POTTER, Harry N°185243BA. MALFOY, Draco.

- « Cet adolescent avait une force de persuasion incisive, Maitre Fleeman. Il a été jusqu'à la menace sur ma personne.

- Alors, Mr Barjow ?

- Alors, j'ai cédé. Il avait la marque. Il était influent. La panique a raison des dernières réticences. »

Draco ferme les yeux.

Madame la présidente, de sa voix cristalline annonce que le témoin peut disposer.

8ème jour. Affaire annexe au dossier N° 185243AZ. POTTER, Harry N°185243BA. MALFOY, Draco.

Les rires soulèvent l'assistance. Les yeux azurs du tableau pétillent. Draco essaie de se détendre.

Je me mords la lèvre, tentant de ne pas trouver ce problème comique.

Sur la chaise des témoins, trône dans son cadre doré, le portrait d'Albus Dumbledore. Un air doux sur le visage, il demande pardon pour cet incident qu'il provoque. Derrière lui, défilent tour à tour, une nonne dodelinant de la tête sous sa mante blanche, une fée, penaude, une chimère, égarée, je pense, et j'en passe.

Finalement, en la personne d'un troll joufflu en armure se profile la solution. De sa grosse voix caverneuse, le petit et rondouillard homme déclare avoir trouvé quelque chose qui puisse faire l'affaire. « Après tout, on va pas passer l'journée à fouiller dans l'bâtiment après ce fichu bouquin. » Grogne-t-il.

D'un geste sec, il sort de sa manche un exemplaire fripé de 'Abécédaire Miraculeux des Sorts Magiques Depuis La Nuit Des Temps Immémoriaux. » De Geoffreoy Le Juste.

- « Hum, J'me suis dit qu'vu le nom de l'auteur, on pouvait estimer que ce bouquin contient des vérités absolues et que ça ferrait office de Grimoire, non ? »

Albus Dumbeldore toussote.

Madame la présidente se penche vers la toile pour considérer le livre.

- « Oui, merci, cela conviendra, Monsieur Grumft. » Répond-elle en haussant les épaules. « Vous êtes bien aimable. Nous ne vous retiendrons pas plus longtemps. »

Elle rejoint sa place, les joues rosies, et les yeux gais, apparemment bien divertie également de ce petit intermède.

L'Auror se ravance à nouveau vers l'Ancien Directeur de Poudlard. Draco se redresse sur sa chaise.

L'officier se racle la gorge et cherche ses mots.

Je retiens le fou rire qui me gagne à l'entente des paroles.

- « Bien, euh.. Cette fois.. Vous pouvez, vraiment, poser votre main droite.. Dans le tableau, parfait, parfait, euh.. Sur le Grimoire. Je veux dire.. L'abécédaire.. Et veuillez répéter après moi…"

Albus Dumbeldore jure de ne dire que la vérité.

Je bloque mon souffle et déchire une feuille vierge.

Le silence s'établit. Durant près de deux heures, le glorieux et sage sorcier peint, relate l'aide apportée à l'Ordre du Phoenix par Draco Malefoy. Notamment, un apport précieux. Il leur raconte comment cet homme blond qu'on accuse d'être un criminel, un beau soir, a apporté chez moi, un Horcruxe, le dernier.

11ème jour. Affaire N° 185243AZ. POTTER, Harry.

Albus Dumbeldore a gardé sous la main l'Abécédaire. Il le montre en souriant tristement à l'Auror. Celui-ci soupire soulagé et reconnaissant.

Il ne s'était jamais senti aussi embarrassé quand trois jours plus tôt, il avait ni plus ni moins, demandé au sorcier défunt de sortir la main de son tableau pour l'apposer sur un livre. Autant demander aux Botrucs de porter un tutu rose !

Oskar se place devant le portrait et mes oreilles bourdonnent bientôt avec fureur. Dumbledore entreprend de relater chaque instant où il s'est trouvé fier de moi, de mes actes, de ma bienveillance, de mon courage, de ma gentillesse.

- « Ils furent nombreux. » conclue-t-il.

Mes lèvres se relèvent, esquissant un sourire ému.

Albus Dumbledore, me fixe. Ses yeux doux m'enveloppent, m'insufflent l'espoir.

- « Harry était là. Présent. Non seulement pour ses amis, pour la communauté qu'il a débarrassé définitivement du pire Mage Noir de ces derniers siècles. Mais aussi, présent pour moi. En tant qu'ami. Un ami que j'aurais été fier de dire de ma famille. Oui, très fier. »

13ème jour. Affaire N° 185243AZ. POTTER, Harry.

Cette fois, elle se dandine dans une robe de satin fuchsia. Les plumes rigolent au-dessus de sa tête.

- « Potter n'a jamais su respecter les règles. » Me condamne Ombrage, faisant fi de la question d'Oskar. « Je me souviens encore de toutes ces retenues. »

Oh, mais, ma chère, je m'en souviens- bien, moi aussi.

- « Il a fallu lui inculquer quelques lois de savoir-vivre. Poursuit 'elle de son horrible petite voix batracienne.

- Lesquelles ?

- Ne plus dire de mensonges ! »

Elle ponctue sa phrase d'un ample mouvement de tête. Une de ses plumes s'envole et plane un instant au-dessus du scribe. Rageuse, celle –ci l'attrape et la foule aux pieds.

Oskar sourit. Dolores Ombrage lui lance un coup d'œil soupçonneux.

- « Vous pensez que vos méthodes ont servi, Miss ?

- J'en suis certaine, renfile-t-elle.

- Dans ce cas là, Monsieur Potter ne ment plus.

- La punition a du lui sortir cette idée de la tête. »S'obstine-t-elle.

Oskar se tourne vers l'assistance.

- « Dans ce cas, je me demande pourquoi nous tournons en rond dans cette affaire depuis près de deux semaines, maintenant. Monsieur Potter ne ment pas et Monsieur Potter jure d'être innocent. Voilà qui règle le problème, non ? »

Les jurés approuvent en souriant pour les uns ou gloussant pour les autres.

Dolores Ombrage se tasse dans sa chaise.

Draco tape un poing sur ma cuisse.

Il me sourit largement.

15ème jour. Affaire N° 185243AZ. POTTER, Harry.

Flottement.

Des brouhahas confus s'élèvent.

Indignation.

- « C'est le Ministre, tout de même ! » Justifie quelqu'un.

Un autre se lève.

- « Justement ! C'est son devoir que de témoigner. En tant que premier citoyen de notre nation ! »

Un poing suit.

- « Il a certainement un empêchement. Voilà tout. »

Le marteau roule et frappe.

- « SILENCE ! » Ordonne Madame la présidente. « L'audience est annulée. Je vous prierais de disposer. »

Elle fait signe aux Maîtres de bien vouloir s'avancer jusqu'à elle.

Draco et moi sortons de la salle, suivant le mouvement.

Le soleil printanier nous aveugle. Une gamine, en jupette, passe devant nous en léchant avec gourmandise une boule de glace au citron.

- « J'ai envie de fraise. » S'exclame soudain Hermione, se tenant le ventre.

Ron blêmit.

- « En glace, ça te va, chérie ? » Demande-t-il.

Hermione rougit et applaudit.

- « Super ! »

Elle scrute les alentours.

- « Je ne vois pas le marchand. » Ajoute-t-elle maussade.

Mais Ron s'éloigne déjà en boitillant, rattrape l'enfant et s'accroupit à ses cotés en pointant de l'index son délicieux dessert.

La fillette lui désigne une direction et Ron se relève, nous fait un signe enjoué et tourne au coin de la rue..

- « Monsieur Potter ? Monsieur Malfoy ? »

Notre avocat descend les marches, son pardessus plissé sur le bras et sa sacoche dans l'autre.

- « L'audience est annulée. Madame la Présidente estime que Srimgeour n'apportera qu'un témoignage superflu au dossier. Pour sa part, et après s'être concertée avec les jurés, ils ont le matériel nécessaire pour délibérer.

- ça veut dire quoi ? Je demande, pas sur d'avoir compris.

- Le jugement sera rendu d'ici quelques jours. Jusque là, vous pouvez vous reposer, oublier le tribunal.. Vous divertir.. Hum…

- Profiter au-cas-ou, c'est cela ? Ricane amèrement Draco.

- Hum..Oui…. »

Oskar Broundt se frotte la joue.

Hermione me donne un coup de coude. Je sors de ma léthargie.

Je tends ma main.

- « Quoiqu'il en soit, vous avez été super, Monsieur Broundt ! Je tenais à vous remercier.»

Les yeux de l'avocat s'embuent.

- « Merci à vous. »

Il nous demande si cela nous dit d'aller boire un petit café ensemble le lendemain.

Je suis ravi d'avoir aidé cet homme à sortir de cette mauvais passe comme il m'a permis de reprendre confiance en moi.

J'accepte son invitation.

20ème jour.

Luna croise les bras sur sa poitrine.

- « Harry !Draco ! Cessez de vous poser ce genre de questions insidieuses. Murmure-t-elle. Vous ne pouvez en connaître la réponse pour le moment. »

Draco, roule des yeux, fronce le nez et quitte la pièce.

Je me tourne vers elle et lui décroise les bras, caressant sa petite main.

- « Luna, Draco et moi sommes désolés d'être acariâtre mais tu comprends que cette indécision nous-. »

Luna se libère de mon étreinte, brusquement, se lève du sofa, et entreprend de vider son sac à main sur mes genoux. Elle en extirpe un dé à coudre, un bâton de sucette, un scurtoscope, une plume sans pointe, des confiseries.. Trois ou quatre objets qui me sont inconnus, une tisson de poterie.. Et finalement s'exclame en agitant devant mes yeux une photo de magasine jaunie par les temps.

- « Tu vois cette photographie ? »

J'essaie de stabiliser son bras.

- J'essaie. »

Elle se laisse tomber devant moi et me le colle devant les yeux.

- « A ton avis, qu'est ce que c'est, cette... Chose... Au fond, à gauche, dans l'ombre ? »

Je plisse les yeux. En contre-jour, on aperçoit vaguement une sorte d'animal avec une corne. Un croisement de pachyderme. Et... d'autre chose...

- « Je pense que c'est un Ronflak Cornu. ». Me souffle-t-elle.

Draco qui rentrait dans la pièce ressort en plaquant une main sur sa bouche pour réprimer un gloussement.

Luna baisse les yeux.

- « Seulement, je ne trouve pas de réponses.

- Je suis désolé. Glissais-je maladroitement.

- Je sais que tu l'es. Je le suis aussi de ne pas pouvoir répondre à vos questions. La seule consolation que tu sais c'est que moi, il me faudra encore des années pour m'assurer que cette créature existe. Et toi, seulement quelques jours.. »

Elle renifle et se mouche discrètement.

Je pose une main sur son épaule.

- « Viens-là, » chuchotais-je.

Elle vient se caler dans mes bras. Je la berce affectueusement.

- Luna.. Je t'ai jamais dit...

- Quoi ?

- Merci. »

Je la sais sourire.

- « Harry, quand j'en trouverais un, tu seras le premier au courant. »

25ème jour : fin du procès. Affaire N° 185243AZ. POTTER, Harry. CLASSEE…

Draco pose le bout de ses doigts sur le rebord de bois. Son geste semble tout à fait banal à quiconque ne remarque pas ce nerf qui bat contre sa tempe. A quiconque ne sait pas qu'il n'a pas dormi correctement depuis deux semaines et qu'il n'a pas vraiment confiance en la justice Sorcière. En fait, du bout des doigts, il se soutient. Il s'empêche de sombrer.

Je prends une grande inspiration.

Il tourne la tête vers moi et une de ses mains glisse jusqu'à la mienne. Nous regardons droit devant nous.

Je sens mon cœur ralentir son mouvement dans ma cage thoracique. Je ne sens plus mes jambes. Je ne me sens plus respirer. Je ne sens que mes oreilles brûler d'entendre la décision du jury et les doigts de Draco emmêlés aux miens.

Cela fait une semaine que nous attendons que les délibérations soient promulguées. Délibérations qui ont duré trois jours. Trois longs jours.

Finalement, Madame le Juge, repose le dossier sur son support et prie les jurés de prendre la parole.

Je crois que je tremble. J'espère que les doigts de Draco nous empêcherons de tomber, si..

Non.. Ne pas penser à cette éventualité..

- « Concernant les résultantes criminelles de l'adhérence du suspect au groupe des Mangemorts, estimez-vous l'accusé, Draco Malfoy, coupable ou non coupable ? »

La voix fuse et comprime mon cœur.

Ça je le sens . La peur panique. Pour lui.

Mes yeux luttent pour essayer de découvrir avant l'heure le ou les mots qui vont se former sur cette bouche.

- « Non coupable. »

Je sens mes poumons se vider. Draco reste stoïque. Draco semble sous le choc. Il entrouvre la bouche. Je secoue sa main, je crispe mes doigts.

Il m'y répond de la même façon. Sa paume contre la mienne semble me dire, « je prie pour toi, et j'y crois. »

« Concernant l'accusation de meurtre avec préméditation, estimez-vous l'accusé, Harry Potter, coupable ou non coupable ?

oOo

Les flashs crépitent. Draco me sert dans ses bras. En pleurant. Hermione jaillit par derrière, bouscule l'acquitté et écrase son gros ventre contre mon torse en me couvrant les joues de baisers mouillés en piaillant :

.- « oh mon dieu, oh mon dieu.. »

Ron hurle comme un fou. Il veut sa place. Mais comme elle ne démord pas il me déboîte l'épaule en m'y envoyant un coup de poing ; Ginny saute au cou d'Oskar Broundt. Draco distribue des sourires. Neville saute sur place. Luna ramasse précautionneusement les débris de papier à ma place délaissée. On m'y a délogé. Je ne sais pas comment. Je réalise à peine pourquoi.

Je cligne des yeux.

Que faire d'autre ?

Crier ? Hurler ? Comme tous ceux qui m'entourent ?

- « Oh mon dieu. Oh Mon dieu.. » Sanglote Hermione.

Pleurer ?

Ma joie.

oOo

- « Non coupable. »


Voilà.

Il ne restera qu'un épilogue. ;

A bientôt !

Bises !

bidibou