Avertissemnt 1 SLASH ! RELATIONS ENTRE HOMMES /b homophobes, fermez cette fenêtre !
Avertissement 2 : SPOILER TOME 6 ! /b je dis bien qu'il y a des détails figurants ds le dernier tome paru en anglais, pour ceux qui veulent garder toute surprise, la lecture est déconseillée….
Je suis toute désolée je n'ai pas eu le temps de répondre aux reviews, mais je vous remercie tous et toutes de votre soutien tout au long de cette fiction et je vous laisse découvrir cette suite et fin, en espérant qu'elle vous plaise !
Milles merci à Lolie, Shaïa, neteria, luphenix, vif d'or, son dita, Ginii, lilas, emilie, ali angel, onarluca, lightofmoon et Lunachoue
J'ai aussi écrit un autre Drary, cette fois de rating M, si ça vous dit, c'est un cadeau pour ma gentille Violette-ceresse, et ça s'appelle « du bout des doigts (vers la lumière) »
Ça se passe après la guerre, chacun fait son petit boulot dans son coin jusqu'au jour où, après une scène assez mouvementée, nos deux zigotos décident de se dire leur quatre vérités, et ça finit sur une note assez chaude, voilà voilou !
BONNE LECTURE !
Epilogue: Love in daylight
Draco est attablé devant un copieux petit déjeuner. Il attaque avec appétit des œufs brouillés.
Je traîne des pieds et baille. Il éléve un sourcil blond que je trouve divin, même à travers les brumes ouateuses du sommeil.
- « Bien dormi ? »
Je l'enserre par derrière et cale ma tête dans son cou.
- « hummm. » Je geins. « Tu es trop matinal pour mon salut.. Pour une fois qu'on pouvait dormir longtemps.. »
Je grimace quand, sans s'occuper d'avantage de moi, il se sert un verre de jus de citrouille.
- « Ou plus si affinités… » Je minaude, titillant son oreille.
Draco se tortille sur son siège.
- « ça pourrait être bien.. » Fait-il dans un sourire canaille, puis il me repousse et r'ajoute, fermement. « Mais on a des tas de choses à faire, mon cœur. »
Je me laisse tomber sur un coin de la table, déconcerté.
- « Quoi par exemple ? » J'aboie.
Il rit et secoue le verre qu'il a dans la main.
- « Nous aimer au grand jour ? En toute chasteté, bien sur. »
oOo
Je commence à fatiguer. Ça fait quoi ? Trois heures que le poursuis, cet immonde vaurien.. Les cinq autres ne sont plus qu'un vieux souvenir… Mais lui, il est tenace…Enfin, entre deux caisses de bois mentionnées « attention fragile », j'aperçois son dos. Glissant ma baguette dans l'interstice, j'en profite.
- « Petrificus totalis ! »
Dans un bruit sourd, le trafiquant de baguettes, s'affaisse, le corps raidi, en avant. Je cours jusqu'à lui, et d'un charme le ligote solidement.
Assez fier de moi, je me mets à sourire.
Une porte claque, dans mon dos. Gawain se précipite vers nous, se frottant les mains.
- « Alors? » Je demande avant de faire pianoter mes doigts sur ma bouche, inquiet, malgré tout..
Et si je n'avais pas été à la hauteur ?
- « Pas mal, Potter. Vraiment pas mal…. »
Il m'envoie un coup de poing dans l'épaule. Je grimace puis me masse au point d'impact. Il rit.
Gawain Robarts baisse les yeux sur le corps pétrifié à nos pieds. Il sort sa baguette et vise l'homme.
- « Finite incantatem ! »
L'homme, réanimé, nous lance un regard haineux. Je lui tends une main pour l'aider à se relever. Il accepte et grogne.
- « Potter, t'y vas pas de mains mortes ! Bougonne t'il. C'était un entraînement pré-réhabilitation, tu te souviens. ? »
Je passe une main dans mes cheveux.
- « Désolé. » Je murmure.
C'est vrai que dans le feu de l'action, j'ai quelque peu oublié qu'il ne s'agissait là pour moi que de refaire mes preuves. Que ce trafiquant de baguettes, comme les cinq autres, est fictif et qu'il s'agit d'un de mes collègues. Dexter Willson, il s'appelle. Il n'a pas plus de vingt-trois ans. Je ne le connais pas. Il est entré dans le service à l'époque ou je l'ai quitté. Dexter fait craquer ses articulations.
Gawain m'observe un air amusé sur son visage.
Je détourne les yeux et les pose sur les murs de cette salle d'entraînement. On peut lui faire adopter diverses configurations ; un peu comme la Salle Sur Demande de Poudlard. Cette après-midi, Dexter et moi nous sommes retrouvés dans la dimension d'un hangar de stockage de parchemins, une rue du vieux Londres déserte, un grand magasin pour dames et enfin, la cave d'un fabriquant de liqueur de pissenlit. On a eu la désagréable impression de courir des kilomètres, tour à tour sur de la terre, des pavés glissants, du marbre rose, puis du béton armé alors que nous sommes restés confinés dans une salle de cinquante mètres carrés au sol carrelé. C'est pratique. Mais éreintant.
Gawain plisse sa bouche, à droite, à gauche. Il réfléchit. Je panique ! Gawain, réfléchir, pour une chose aussi sérieuse que ma réhabilitation, et cela, sans tabac ?
Je tâte mes poches. Ça ne sert à rien. Je ne fume pas. Toussotant, je dissimule ma gêne et demande de l'aide à Dexter. Apparemment, lui non plus n'est pas adepte des cigarettes.
Le patron du bureau des Aurors réalise notre manège et tourne le dos. Il s'éloigne.
- « J'ai décidé d'arrêter de fumer… Définitivement ! »
Dexter hausse les épaules et lui emboîte le pas
- « C'est bien ça, Chef ! Pas trop dur ? »
Je reste immobilisé à ma place comme un imbécile.
- « Non, je compense avec des bonbons à la gélatine, mon garçon. » Entends-je Robarts expliquer.
Il a la main sur la poignée. Il ouvre la porte. Je n'ai toujours pas bougé d'un iota.
J'ai raté l'examen d'entrée, c'est ça ? Dites ?
- « Potter ! »
Le ton est sans appel.
Je jette un regard perdu à mon soudain peut être pas chef.
- « Tu arrives ou pas ? Si tu restes campé dans la salle d'entraînement, je ne te fais pas remplacer Tirlignster de l'Elite et je te mets à la circulation sur le chemin de traverse ! C'est à toi de voir si tu veux augmenter ton grade ou repartir de zéro ! »
Ses yeux rient.
Je reste immobile.
Oui ! C'est bon ? Je veux dire.. C'est vraiment bon ? Oh, Merlin !
-« Euh. » Je balbutie.
Dexter Willson se marre, s'affichant dans l'encadrement de la porte grande ouverte. Il y a du bruit derrière lui.
Je secoue la tête. L'Elite ? L'Elite ? J'ai grillé mes derniers neurones. L'élite c'est le must du must dans la hiérarchie des Aurors.
- « J'arrive. » Je crie.
Et je les rejoins au pas de course, serrant leurs mains tendues, recevant leurs félicitations, bafouillant des mercis émus.
Tous trois, on passe la porte. On m'assaille de toutes parts. J'écarquille les yeux. Tous les gars étaient là. Ils ont suivi l'entraînement de derrière un mur semi-teinté.
Ron me frappe l'arrière du crâne. La petite souris des Archives fait sauter le champagne. Le bouchon laisse une trace sur le plafond.
On me félicite, on me congratule. Les collègues, les amis m'embrassent, m'étouffent, me sourient. Je suis bien. Je me sens en famille. Une famille un peu différente de l'étreinte de Molly Weasley, mais une famille tout de même.
Ron charrie Willson et lui demande s'il a besoin de passer à l'infirmerie.
. « Non. » Répond Dexter. « Mais je sais que j'aimerais pas être à la place de ceux qui vont avoir affaire à lui. »
Les gars s'amusent.
Gawain sort de sa poche une petite boite de fer et en sort deux sirènes en gélatine alimentaire verte et dorée. Il les enfourne dans sa bouche et mastique. Je le fixe, abasourdi, reconnaissant comme jamais. Ses yeux me disent d'arrêter de le regarder comme d'un demi-dieu. Un demi-dieu n'a pas les dents jaunes et ne bouffe pas ce genre de cochonneries. Ses yeux me disent que je suis à ma juste place. Que ce poste, je le mérite.
- « Bon retour chez nous, fiston. » Dit-il.
Il trinque à ma nouvelle fortune.
oOo
- « Et si…. Un peu plus à droite… »
Draco incline la tête et fait la moue.
- « Oui… Pas mal… »
Il pivote vers moi, cherche à savoir ce que j'en pense. Ma réponse le fait rire.
- « ça va faire une demi-heure que tu t'acharnes sur cette affiche. Et pourquoi ? Pour le plaisir de sourire aux passants dans la vitrine.
- Cette pancarte est moins bonne indicatrice que moi ! » Bougonne mon petit ami.
Il me pousse vers le fond de la pièce.
- « Je parle, moi..
- L'affiche aussi.. » Dis-je.
Je dirais même qu'elle braille. Je l'ai doté d'une superbe voix féminine robotisée qui répète toutes les vingt secondes : « A 19h00 ! Venez nombreux ! On va faire la fête, ça sera glorieux ! »
Draco détache les premiers boutons de ma robe.
- « Elle ne dit pas d'âneries… » Fais-je.
Draco retrousse ma manche droite.
- « Mets-toi à l'aise.. » Minaude t'il.
J'essaie de l'empêcher de m'entraîner à faire ce qu'il veut à tout prix que je fasse. Ce n'est pas évident quand il est si convaincant. Il lit sur mon visage ma lutte intérieure. Mais je résiste et tente de reculer.
Alors, il retrousse ma manche gauche. Il ne me lâche pas. Il n'arrêtera que quand j'accepterais. « Hors de question. » Pensais-je.
- « Je pose, moi. Affirme t'il, encore plus enjôleur.
- L'affiche aussi.. Ricanais-je.
- Je voulais dire avec classe, trésor. Elle se contente d'être. »
Il se colle à moi. Ma résistance s'effiloche. Il m'entraîne vers les arrière-salles. J'avance à reculons.
- « Draco... »
Il me plaque contre la porte battante et me tire dans la cuisine.
- « Et puis, je souris, j'embrasse », Continue t'il, lancé avec enthousiasme dans son auto propagande, je-.
- Manipule ! Tu me manipules ! Et tu es très doué pour ça, mais je t'ai déjà dit non. »
Mais, il m'a déjà mis une spatule dans une main, un saladier dans l'autre.
- « s'il te plait ! » Insiste t'il. « Je suis certain que tu t'en sortirais à merveille ! »
Je pose sur le plan de travail les ustensiles avant de m'y poser moi-même.
- « Non ! » Hurlais-je, mais vraiment gentiment, juste pour affirmer mon opinion et faire taire cette voix en moi qui me dit que je peux bien faire un petit effort.
Draco se met à bouder. Dix secondes passent.
Je n'ai pas bougé. Il se tourne vers moi. Me fait des yeux de chiens battus.
Il me tourne à nouveau le dos. Cinq secondes passent.
Il pousse un soupire à faire fendre un roc. Ou un cœur. Ou le mien.
- « Bon très bien…D'accord » Murmurais-je, à contrecœur, tant ça me fait de la peine de le contrarier.. « Qu'est ce que je dois faire ? »
Je sais que j'ai fait une connerie au moment même ou Draco un sourire énorme plaqué sur son visage me remet le saladier et des tas de cuillères en main se met à me tirer par le poignet jusqu'à la salle de devant.
Il se lance dans une diatribe transportée. Il avait déjà tout planifié. Je n'en reviens pas !
- « Alors, tu me parles, dans la vitrine, et tu mélanges ce que tu as dans ton plat.. »
Je baisse les yeux sur le dis plat.
- « Il est vide, Draco. »
Il roule des yeux et d'un doigt me désigne des passants dans la rue.
- « Oui, mais eux ne le savent pas. Toi, tu joues, tu es mon acteur vedette ! Tu as déjà joué à la dînette magique avec tes petites cousines, n'est ce pas ? Bien, c'est pareil !
- Je n'ai pas de petites cousines..
- Ok, ce n'est pas grave, tu fais quand même semblant.. Les passants, vont s'arrêter, sidérés par ton charme et ta manière sensuelle de préparer la pâte à crêpes.. »
Il est fou. Je vous l'ai déjà dit, qu'il est totalement timbré ? Non. Et bien voilà, c'est fait.
- « … Ils vont légitimement penser que tu t'es placé devant la vitre parce que tu aimes cuisiner en te promenant. Observer ce qui se passe au dehors. OK ?» Continue t'il. « Pense que tu es un mannequin, Harry chéri. Tu me fais de la publicité en temps réel ! C'est un concept innovant ! Alors, donc, tu parles… De tout, je m'en fous.. Mais bon, je te connais. N'en abuse pas pour me lancer quelques allusions perverses, je risque de ne pas répondre de moi, et on aura plus qu'à trouver une autre idée pour que les gens cessent de regarder de l'autre coté de la rue.… »
De l'autre coté de la rue, et c'est là la raison de ce manége barbare de Draco qui me demande de poser innocemment devant la vitre propre du restaurant, s'ouvre, le même soir que les portes du 'verre émeraude', une poissonnerie, au nom innovant : « à la belle sirène ».
Je trouve ça très original. Je l'ai dit à Draco pour le rassurer. Mais, il m'a répondu que si le contenu de l'assiette était lui réellement original on se fiche bien de comment s'appelle le restaurant.
La publicité de 'à la belle sirène' consiste en un slogan des plus envoûtants : le chant d'un de ses êtres marins –pas véritablement beau, je dois dire en connaissance de cause-, échappée d'une coque calcaire plongée dans une cuve d'une eau joliment et artificiellement bleutée où nage des poissons clowns multicolores.
Un système de transmission musicale a été mis en place pour que les clients potentiellement intéressés ne plongent pas la tête dans l'aquarium mais que la complainte nostalgique soit diffusée dans la rue.
Draco en aurait pleuré de rage ce matin, avant de remarquer que sa présence derrière la vitre détournait quelques peu les passants de leur envie d'écouter le refrain culinaire – « venez nos amis, manger les huîtres garnies, les chairs de poissons au bon goût de cresson et autres délices comme nos écrevisses.. » - de son principal concurrent. D'où cette idée d'instaurer un tour de rôle. Une heure lui, une heure moi. Et ainsi de suite.. J'ai tout de suite refusé, bien entendu…. Mais… J'ai finalement changé d'avis…Je n'aurais pas du.. Non… Je n'aurais vraiment pas dû…
Je tente de m'esquiver. Après tout, je n'ai pas donné ma parole.
- « Je ne les sens pas, Draco. Et si quelqu'un dehors sait lire sur les lèvres, et se rend compte que je ne te parle pas de la nouvelle déco ni de la recette du lapin chasseur ? »
Draco me propulse face à la vitre.
- « ça ne sera pas le cas ! Allez mélange ! »
Il m'implore du regard. Je grogne mais cale le saladier contre ma hanche avant de tourner la cuillère pour de rien dans l'air de mon bol.
Au bout de trois minutes, j'ose lui dire que je m'ennuie.
Il hausse les épaules.
- « Oui, mais une écolière est passée de sa contemplation des poissons clowns à toi. Je peux te dire aussi qu'elle semble bien plus intéressée maintenant. »
Je ris jaune.
- « Tu ne la voyais que de dos ! »
Il passe une main sur la nappe damassée qu'il vient de soigneusement tendre sur la table n°12. Il retire deux plis du plat de la main et sourit, satisfait.
- « Elle n'a pas sorti d'appareil photo pour les poissons que je sache. »
Il a toujours réponse à tout, c'est désespérant…
Je m'ennuie.
Lui dresse les tables. Je regarde les gens qui m'observent et j'ai l'impression d'être un gorille dans une cage de Zoo Moldu. Quand je pense que j'ai si difficilement échappé aux corvées photographiques publicitaires pour y replonger aussi sec. Pourquoi ? Les beaux yeux de mon amant. Eh oui !
Je soupire.
Je m'ennuie…
Une femme m'observe depuis près de dix minutes. Elle doit bien se douter que ma pâte à crêpes aurait tourné depuis le temps que je la mélange.
En plus je commence à avoir une crampe au bras droit.
Draco s'emporte.
- « Tu ne fais pas d'efforts, enfin ! Souris.
- Tu m'exploites ! On dirait un esclavagiste ! » Je rétorque, furieux.
Je laisse tomber le plat et la cuillère. La femme se penche tellement vers la vitrine pour voir de quelle couleur sont devenus les œufs inexistants qu'elle se cogne le front et glapit.
- « Tu recommences à être teigneux !
- Et toi à faire des réflexions !
- Mais c'est comme ça que tu m'aimes. » Lâche t'il, faiblement, les yeux pleins d'espoir.
Je le vois se mordiller les lèvres.
Je le fixe, l'air grave.
- « Oui c'est comme ça. » Acquiesçais-je, les joues rouges.
Il cesse de se mordre et doucement, comme si l'imprégnation de cette déclaration cachée dans ma phrase se dévoilait progressivement à son esprit, sourit, graduellement.
J'ai chaud. Le soleil tape dans cette vitrine..
J'ai horriblement chaud, Draco m'observe, les joues rosies, son sourire tendre aux lèvres.
Je brûle, il s'avance vers moi.
- « je..
- Chut… moi aussi…Je veux juste le réentendre de temps à autre… » Me coupe t'il.
Je me perds dans ses bras.
Il m'enlace comme si nos vies en dépendaient. Elles en dépendent, c'est un fait. Il cherche mes lèvres et je l'embrasse. Encore, encore, encore, encore.
Je l'aime, on s'aime, on est bien, on ne se cache pas. On est libre. On est heureux. On a la jeunesse devant nous..
- « Ferme le rideau… » Demande Draco.
Je tends la main.
La publicité fonctionne. Il devrait y avoir pas mal de monde lors de la réouverture 'du verre émeraude' samedi en huit à 19h00 précises. Une demi-dizaine de personnes a suivi dans la rue notre échange de baisers passionnés. Une mamie respire des sels que lui tend sa fille alors que l'autre la retient, un bras calé dans son dos. Un papi semble horrifié, quatre étudiantes ont les joues rouges d'excitation, une femme pleure, apparemment émue, deux hommes mangent un kebab et croisant mon regard, l'un lève un pouce, tandis que l'autre me fait un clin d'œil. Je leur souris. Je les suis du regard quand ils s'éloignent main dans la main.
Je tire la tenture.
ooOoo
Draco se soulève sur un coude.
- « Merlin, c'est quoi ça.. » Marmonne t'il d'une voix ensommeillée.
Je n'entends rien. Draco essaie de sortir du lit sans me réveiller totalement. Mais vu, que je suis à moitié affalé sur lui, c'est peine perdu. Il décide finalement de me bousculer fermement sur le coté et je m'affale la tête la première sur un bout de matelas froid. Ma main se referme sur son épaule.
- « C'est le vent.. Un volet qui claque.. Dors.. » Je bougonne.
Mais, il repousse mon bras et traînant des pieds disparaît dans la pièce voisine. Il revient une demi-minute plus tard et allume la lampe de chevet. La lumière crue m'aveugle. Je résiste à l'envie de ne pas briser l'ampoule et disparaît sous les draps. Draco me secoue. Je grommelle.
- « ça a l'air urgent, Harry. Ça vient de loin.. Le hibou était presque mort de soif et le cachet se décolle.
- ça attendra demain. » J'arrive à articuler.
Draco se glisse sous les draps et part à l'aventure. Voyant que j'ai les yeux résolument fermés, il se met à faire la seule chose qui puisse me faire abandonner l'idée de dormir. Il se met à murmurer des paroles crues à mes oreilles.
J'ouvre les yeux. Je suis toujours réveillé pour ce genre de chose.
Draco fourre l'enveloppe sous mes yeux.
- « Ouvre ! » Ordonne t'il.
Je le foudroie du regard. Il hausse un sourcil. J'obtempère. Aux premières lignes, je tressaille.
Harry, mon ami..
Merlin seul sait dans quel état je me trouve. Et bientôt, tu sauras toi. Je te l'ai promis, tu te souviens.. Je ne dors plus, je ne mange plus. C'est à peine si j'ai envie de trouver un nouveau couplet à cette chanson sur les champignons. Je repense sans cesse à Poudlard et le souvenir de mes affreux camarades qui me volaient mes livres vient me hanter en permanence. C'est un cauchemar, Harry ! Je deviens folle. Non, ne ris pas. Je te jure, je ne l'étais pas jusqu'à maintenant. C'est un état de fait qu'il me faut assumer. Je deviens vraiment folle.
J'ai peur. J'ai horriblement peur que ça m'échappe. Comme mes livres qui disparaissaient à cause de ces mains traîtresses. Il va m'échapper Harry. Mais je l'ai vu ! J'en ai vu un ! Pour de vrai, Harry ! Un ronflak Cornu ! Il était dans l'ombre ! Mais c'en était un. Je l'ai pisté.. et j'attends depuis, sans cesse, des jours, des nuits, que ça dure, à quelques mètres de là où il se trouvait .. et ..
Une grosse tâche d'encre s'étale sur la feuille.
- « De qui est-ce ? Demande Draco.
- Luna... »
Oh Par Le grand Bidhuwahk Tournebille ! Il est de retour ! Il est magnifique ! Oh Harry ! Je revis ! C'est magnifique, c'est magique ! Tu es le premier au courant. Je t'embrasse. Et Draco aussi. Je te laisse. Des photos ! Il faut que je prenne des photos !Au fait, désolée du pâté, j'étais surprise ! Il faut aussi que je...
.. Si tu voyais sa corne !Il est en train de mâcher de l'herbe. Il bave. Il est adorable ! Et je vais l'approcher ! Amitiés. Au nom des Chuwawa de Lombardie ! J'y suis arrivée !
Luna lovegood.
- « Elle va bien ? »
Je plie la lettre sur la table de chevet et souris.
- « on ne peut mieux ! »
Draco me regarde fixement. Un air de prédateur sur son beau visage. Il a une idée en tête.
Je lui embrasse le bout du nez et me rallonge correctement là où il m'a envoyé paître.
Draco se penche vers moi, et ses mains commencent à se balader. Un peu trop librement.
Je tends le bas vers le meuble à ma gauche et trouve le fil électrique. J'appuie sur l'interrupteur.
La bouche de Draco dérive sur ma clavicule gauche.
Je lui tourne le dos brusquement. Vengeance, vengeance !
- « Bonne nuit, chéri. » Je dis. « Je tombe de sommeil. »
Vexé, que dis-je, furieux, il marmonne dans son coin. Je ferme les yeux et m'endors aussitôt.
oOo
Blaise passe son bras autour des épaules de Ginny. Ça n'empêche pas la belle rouquine de se retourner vers moi et Draco.
- « C'était un super bon film ! J'adore le cinéma moldu ! » S'excite t'elle.
Blaise lui jette un regard appuyé.
- « Tu connaissais déjà ? »
Je remarque que Draco et moi avons la même foulée. Je glisse ma main dans la poche arrière de son pantalon. Elle se plait à cette place. Draco étouffe un petit rire.
- « Harry m'y avait emmené quand on était encore ensemble ! C'est un de mes meilleurs souvenirs ! Je vous raconte ?
- Non, ce n'est pas la peine !
- Oh oh.. » Rigole Blaise. « Cette réponse un peu trop rapide cache quelque chose, pas vrai, Dray ? »
Draco approuve. Ses yeux pivotent vers moi. Des yeux rieurs.
Les talons aiguilles de Ginny claquent sur la chaussée bétonnée. Elle applaudit et me dit que ce n'est qu'un court moment à passer. Je grommelle et elle me tire la langue.
- « Harry avait faim. » Pouffe t'elle.
Draco roule des yeux.
- « Pas étonnant. L'entends-je dire.
- Alors il a profité de ce que c'était les bandes publicitaires pour aller acheter du pop-corn.. Le truc, c'est qu'il avait oublié que j'avais nos deux tickets !
- Attends, je devine la suite, il s'est fait virer comme un malpropre ! »
Ginny sourit follement.
- « Oui ! Le grand Harry Potter en personne s'est fait jeter à la rue ! La tête la première dans une flaque !
- Perlimpimpinne..-
- Chut, tais-toi, Harry…
- Je.. Fais-je.
- Les gars, c'est pas le pire ! »
Ginny saute sur place. Je me renfrogne. Draco et Blaise rigolent comme des bienheureux.
- « Mais je crois que c'est à Harry de raconter la suite… »
Elle m'encourage du regard.
Je fronce le nez ; Draco me pousse de l'épaule, gentiment.
- « allez ! » Supplie Blaise.
Je leur lance un regard furieux.
- « Je venais de me relever quand un homme est passé en courant. Lâchais-je à contrecoeur.
- Genre baraqué… Me coupe Ginny en prenant une voix bourrue et en mimant.
- Comment le sais-tu ? T'étais pas dans la salle ?
- Hey, j'ai mes sources! Allez Harry, continue !
- C'est pas vraiment intére-
- Harry !
- Ok…. » Soupirais-je. « Il avait un sac sous le bras. Vous savez avec une tête d'animal en peluche.
- Une vache. Commente Ginny.
- J'ai trouvé ça louche. A ce moment là j'ai entendu une fille qui criait au voleur Alors, Je lui ai fait un croche pied..
- Je te reconnais bien là.. Me souffle Draco à l'oreille.
- Il s'est étalé en plein dans mes pop-corn. J'étais furieux, j'avais faim et j'étais trempé ! Il a dû prendre peur. Je suppose que je ne lui ai pas lancé un regard aimable...Il a détalé en vitesse comme poursuivi par le diable.
- Ou alors tu puais la mort ! » Se moque mon amie.
Je ris et acquiesce :
- C'est assez possible, perlimpimpinne. Mais en tout les cas, j'avais récupéré le sac. Et la fille est apparue essoufflée, au coin de la rue. Seulement, elle n'était pas seule.. Il y avait deux policemen avec elle.. Et elle montrait son sac du doigt.. On m'a pris pour un voleur et un sans abri. Seulement pas moyen de m'identifier ! On m'a fichu en cellule et j'y ai passé un petit bout de temps parce que..
- Il y a eu un orage cette nuit là.. Harry n'a pas pu passer de coup de fil ! »
Draco laisse aller sa tête en arrière et éclate de rire.
- « Merlin ! Ça soulage de ne pas être une exception !»
Il m'embrasse goulûment sitôt qu'il est calmé. Finalement, ce n'est pas une mauvaise idée de ressortir de veilles histoires abracadabrantes.
- « On finit la soirée en boite ? »
Draco répond pour nous.
- « Personnellement, je suis crevé. Je pense qu'Harry et moi allons rentrer. »
Il me pince la fesse.
- « Menteur ! » Je chuchote.
oOo
La petite chose dans mes bras est rose et légère. Elle a les yeux fermés. Elle a de la force aussi, une de ses minuscules mains me sert le petit doigt. Paisiblement, la petite dort. Belle comme tout.
Hermione se redresse sur son lit et je lui souris. Draco passe ses mains autour de ma taille et se penche par-dessus mon épaule pour regarder. Ron caresse la main de Hermione.
- « Vous avez bien travaillé, vous deux ! Félicitations ! » Je dis.
Draco approuve gaiement.
Ron et Hermione s'embrassent.
La petite commence à bouger. Elle se réveille doucement.
C'est encore dur pour elle d'ouvrir ses yeux bleus, mais finalement elle y parvient.. Et se met à vagir. Je grimace. C'est une torture de voir ma filleule se tordre dans mes bras, avec son petit visage qui se congestionne et prend une teinte cramoisie…
Je la tends aussi sec à Hermione. Elle éclate de rire en calant la petite contre son sein.
- « Elle a faim. C'est une glouton ! »
Elle sourit à sa fille.
- « Oui ! Comme son père ! Dit Ron, très fier.
- Je ne suis pas certain qu'il y ait de quoi se vanter, Weasley. » Se raille Draco.
Ron essaie de paraître offusqué mais avec ce sourire qui lui mange le visage depuis la naissance de la petite hier matin, l'effet est plutôt comique.
La petite Keagan, comme calmée, cesse de pleurer.
ooOOooOOoo
Draco desserre sa cravate. Il se penche par-dessus moi, pour voir ce que je feuillette.
- « Tss.. Tsss. Tu lis vraiment des articles, hautement intellectuels, Harry. »
Il y a du rire dans sa voix.
Il me lance une veste, en me répétant qu'on va finir par arriver en retard au baptême de la petite.
J'ai du mal à décrocher mes yeux du cliché sur lequel je suis tombé.
- « Harry.. » Bougonne Draco.
En guise de réponse, je le tire par la cravate et l'embrasse.
Il reste quelques secondes près de moi et je m'emplis de son odeur corporelle.. Le rayon de soleil sur un zest d'orange.. Le parfum du bonheur.
Draco se recule, enfin. Il passe une main dans ses cheveux et consulte sa montre.
- « ok. On y va. » Dis-je.
J'abandonne sur la table, le magasine « lumos maxima » déposé ce matin même dans la boite au lettres. Il reste ouvert en son milieu, sur la photo de la double page. Le cliché pelliculé en en format A4 brille, nimbé d'un rayon de soleil qui se réfléchit sur la feuille irisée.
Draco me tend la main et je la lui saisis entrelaçant nos doigts. Il me sourit. Je lui adresse un clin d'œil.
Un dernier regard sur la table, et nous sortons dehors, prendre l'air.
Sur la photographie, brillante et colorée, deux hommes sont assis à la terrasse d'un café. L'un est blond, l'autre est brun. Ils se sourient, Ils parlent. Ils se penchent par-dessus la table en fer forgée pour échanger un baiser. Ils s'aiment. Au grand jour. Sans que nul ne s'en offusque. Ils font des projets. Pour l'avenir. Pour leur avenir, ensemble. Un perroquet vole au-dessus d'eux. Exubérant, il exhibe son ramage coloré avant de se percher sur l'épaule du grand blond et de lui mordiller le lobe de l'oreille. Le brun secoue la tête, hilare. Puis, se regardant dans le blanc des yeux, les deux hommes portent à leurs lèvres souriantes une tasse de café. Du café noir ?
FIN
voilà voilou, je vous remercie tous encore une fois et je vous embrasse !
bidibou
