Disclaimer : On est vraiment obligé de le dire à chaque fois ? De toute façon, ils appartiennent à personne alors c'est pas la peine de se torturer pour rien. Bref, les personnages de Gundam Wing ne m'appartiennent pas et le personnage de James Bond appartient à Ian Flemming tandis que les autres personnages faisant partie du monde de James Bond, je sais pas à qui ils appartiennent, mais je peux vous dire qu'ils ne sont pas à moi non plus.
Titre : Demain ne sera pas
Auteur : Ephemeris
Résumé : Duo Maxwell, l'agent secret 007 se voit confier la mission de mettre la main sur un dangereux criminel qui a la fâcheuse manie de semer des explosions.
Couples : 1x2, 2xR (ah ah, je rigole, vous allez comprendre)
Genre : James Bond, donc je dirais que c'est de l'action (ce que je vais essayer de rendre) et de la romance avec James Bond le bourreau des coeurs...
Rating : On va dire T, je me protège. Les films de James Bond classés dans la catégorie Action, je crois que c'est la meilleure chose à mettre.
Warnings : AU, Yaoi. Je me suis basée sur le concept des films de James Bond. Ce sont les mêmes personnages mais incarnés par les personnages de Gundam Wing. Sans vous dévoiler la distribution dès le début, je laisse les connaisseurs découvrir par eux-mêmes à qui j'ai subtilisé les G-Boys et Cie.
Chapitre 13
Sibérie, Russie, 9h30
Lorsque Duo se réveilla, le lendemain matin, ce fut par une douce caresse du soleil sur son visage. Cette chaleur réconfortante lui faisait grand bien et le poussait à replonger dans le sommeil. Il s'étira et se retourna vers la place où il avait vu Heero avant de s'endormir, mais il n'y était plus. Il posa son regard à travers la fenêtre, observant le scintillement de la neige au soleil avec émerveillement. Seulement pour voir une telle chose, il valait la peine d'endurer le froid et les tempêtes de neige.
« Et il veut détruire tout ça, » dit Duo pour lui-même, une certaine lassitude dans la voix.
Il sortit à regret des draps si agréables et s'habilla avant de se diriger vers l'étage inférieur. Arrivé au bas de l'escalier, il voulut tout d'abord prendre le chemin de la cuisine pour calmer son estomac qui criait famine, mais des bruits provenant du salon le firent changer d'avis.
Devant l'entrée du salon, la vision qui apparut à Duo lui coupa le souffle. Assis sur le sol, sous le regard du feu crépitant dans la cheminée, Heero était entouré d'un attirail énorme que Duo reconnut comme servant à fabriquer des bombes, ayant déjà vu Trowa s'en servir à cette fin. D'un coup, il n'avait plus faim.
Heero sentit la présence de Duo et releva la tête vers lui, surprenant ainsi le regard horrifié du jeune homme sur son occupation. Il bouillonnait de rage à la vision d'une telle réaction, mais n'en laissa rien paraître, se contentant de dire, avec un discret sourire :
« Bien dormi, mon amour ? »
Duo sembla sortir de sa transe et reposa les yeux sur Heero. Le sourire lui revint automatiquement au visage, mais Heero ne s'en trouva que plus irrité. Mais il se calma bien vite, incapable qu'il était de résister à un tel sourire. Duo entra dans le salon et vint s'asseoir près de Heero, lui déposant un baiser sur la joue.
« Où est Dorothy ? » demanda-t-il, tout sourire.
Heero mit quelques secondes à répondre, le souvenir de sa discussion de la veille avec la jeune fille lui revenant à l'esprit. Il formula ensuite la réponse qui était de rigueur selon ce qu'il avait décidé avec Dorothy le matin même, avant qu'elle parte.
« Elle est partie poser les bombes qui lui restaient. Elle reviendra ici dans quelques jours. »
Duo acquiesça avant de continuer.
« Et nous, qu'est-ce qu'on fait ? »
La réponse de Heero se fit provocante, dans l'idée de faire réagir le jeune homme, de l'éprouver.
« On part cet après-midi pour poser ces bombes-là et on fait tout sauter sur place. »
Cette réponse fit l'effet d'un coup de tonnerre à Duo qui resta sans voix pendant quelques secondes, souhaitant de tout son cœur avoir mal compris ce qu'il venait d'entendre. Mais Heero fut surpris à son tour, voyant que c'était pour une autre raison que Duo était surpris.
« Tu veux dire que… que Dorothy ne sera pas avec nous quand… »
« Quand on va tout faire sauter ? Non, elle veut mourir ici. »
« Pourquoi ? »
Heero se leva et se dirigea vers le couloir, mais Duo le rappela, ne voulant pas que le jeune homme s'esquive sans répondre. À cet appel, Heero se figea, mais ne se retourna pas alors qu'il expliquait les raisons que la jeune fille lui avait données un peu plus tôt en plus de ce qu'il avait compris la veille.
« Elle veut mourir dans la chambre de Zechs. Elle n'a pas digéré sa mort… »
Il ne put aller plus loin dans ses explications, se sentant pris à la gorge par une émotion trop forte pour lui et se sentant pris de tremblements. S'en rendant compte, Duo se précipita sur lui pour le prendre dans ses bras et le faire asseoir au sol, de peur qu'il ne s'écroule. Le tenant dans ses bras doucement pour le réconforter, il fut très surpris de sentir des larmes s'écouler sur sa main qui était posée sur la joue de Heero.
« Il pleure ? »
Oui, il pleurait. Heero Yuy, qui n'avait jamais pleuré mis à part lorsqu'il se faisait mal enfant et qui n'avait pas versé une larme à l'annonce de la mort de ses parents, pleurait, toute l'angoisse qu'il refoulait depuis sa conversation avec Dorothy ne pouvant être contenue plus longtemps.
« Je… je l'ai tué. Il n'était pas méchant… Je l'ai tué… »
Duo était vraiment impressionné par ce qu'il avait sous les yeux. Depuis qu'il connaissait Heero, il l'avait toujours vu comme quelqu'un de très déterminé qui ne s'embarrassait pas de futilités et qui n'hésitait pas à sacrifier les gens autour de lui pour arriver à ses fins, ce qu'il avait fait avec Zechs. Mais jamais, Duo aurait pu croire que la réalisation d'un tel acte puisse mettre Heero dans un état pareil. En fait, il ne regrettait pas son geste, mais il regrettait que Dorothy le regrette. Parce que la mort de leur ancien patron avait profondément blessé son amie, Heero s'en voyait tout autant blessé.
« Elle me déteste… »
« Mais non Heero. Elle ne te déteste pas. Elle a de la peine, mais elle ne t'en tient pas pour responsable. En plus, elle savait que ça allait se produire. Et puis, si elle te détestait, elle ne serait pas partie pour terminer la mission que tu lui as confiée. »
Heero se calma un peu, les spasmes de son corps se faisant moins forts et plus espacés. Il se sentait mieux. Il avait compris pas mal de choses avec cette histoire, des choses qui l'avaient blessé, mais qui lui avaient fait voir clair. Duo, malgré qu'il n'arrivait pas à déchiffrer les pensées de Heero à ce moment précis, tentait de tirer ses propres conclusions.
« Peut-être qu'il va renoncer et que je n'aurai pas à faire ce que j'ai prévu de faire à la dernière minute. »
Heero se ressaisit et se releva avec l'aide de Duo qui le tenait toujours. Il lança un regard à son attirail dans le salon. Il avait pris sa décision.
« Duo, ramasse tes affaires, on part dans une heure. »
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MI 6, 14h50
L'agence entière était devenue une véritable fourmilière. Les employés se bousculaient, des dossiers dans les mains et couraient d'un bureau à l'autre pour faire les commissions que d'autres employés leur avaient demandé de faire. La plupart d'entre eux faisaient le chemin entre le laboratoire où travaillaient Quatre, Trowa et Hilde et le bureau de Wufei dans lequel le patron passait des coups de téléphone sans arrêt.
Wufei raccrocha violement le combiné, étant encore une fois tombé sur un incapable qui ne voulait pas répondre à ses questions. Il était certain qu'il n'avait pas beaucoup de tact avec les gens, mais ça le rendait furieux de ne pas pouvoir se débrouiller et d'avancer si lentement. Il se disait que Duo, lui, aurait fait cracher tout ce qu'il aurait voulu à des gens comme ça, avec son charme à faire s'écrouler le plus solide des murs.
« Mais cet imbécile n'est plus là et, qui plus est, il travaille pour l'ennemi. On est foutu ! »
N'y tenant plus, il sortit de son bureau, faisant presque tomber un employé qui passait, et prit la direction du laboratoire pour voir un peu comment avançaient les recherches. Il y trouva Hilde qui épluchait des dossiers, Quatre qui passait des coups de téléphone tout en prenant des notes sur les dossiers que Hilde lui passait et Trowa qui observait des vidéos de caméras de surveillance de plusieurs bâtiments de l'armée ou servant à la politique d'un peu partout dans le monde. D'un coup, le scientifique se figea et, sans lever les yeux de l'écran, il dit :
« Je crois que j'ai une piste. »
Les trois autres se précipitèrent vers lui pour regarder l'écran où Trowa montra une jeune fille blonde qui semblait suspecte. Sur les images qui défilaient, on la voyait clairement en train de regarder un peu partout et de s'éclipser derrière une porte, une main dans son sac. Trowa changea de caméra et retrouva l'image de la jeune fille, agenouillée au sol, en train de poser une bombe.
« On en tient au moins une. Reste à savoir où on peut la trouver. »
« Cette caméra de surveillance provient d'où ? » demanda Wufei.
« De la banque principale de St-Petersbourg. »
« La Russie, encore la Russie. »
Wufei se mit à tourner en rond, réfléchissant à ce qu'il fallait faire.
« Winner, trouvez-moi l'identité de cette fille et l'endroit où elle se trouve. »
Il ne fallut que quelques minutes à Quatre pour trouver la cachette de cette Dorothy Catalonia, en plein désert de neige en Sibérie.
« Parfait, » dit Wufei, souriant de contentement pour la première fois depuis des jours. « Vous trois, venez avec moi, on va aller lui rendre une petite visite. »
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Sibérie, Russie, 20h25
Dorothy pénétra dans le manoir, heureuse d'y être enfin arrivée. La maison était vide comme elle s'y attendait, Heero et Duo étant déjà partis pour la dernière partie du plan avant qu'il ne s'accomplisse entièrement. Elle déposa ses affaires dans le salon et décida de prendre un bon bain chaud pour se détendre.
Elle plongea dans l'eau chaude avec grand plaisir, la mousse enveloppant son corps entier. Immergée, elle ne put empêcher son esprit de vagabonder dans des pensées qui n'étaient pas des plus joyeuses. La mort. Elle allait mourir dans les jours qui allaient suivre avec tous les êtres vivants de la planète. Elle savait cela depuis très longtemps, mais elle ne le réalisait toujours pas. Il est plutôt difficile d'imaginer que par la simple pression d'un bouton, tout ce qu'elle avait connu allait partir en fumée.
Dorothy pensa à Zechs. Sa mort lui avait fait un choc dont elle ne s'était toujours pas remise malgré le fait qu'elle savait que cette mort allait survenir, faisant partie du plan de Heero. Mais lorsque cette phase du plan s'était accomplie, elle s'était rendue compte qu'elle n'était plus tout à fait d'accord avec elle. Ce processus était-il en train de se reproduire par rapport à la mort qui l'attendait ? Voulait-elle encore mourir ? Elle n'en était plus sûre.
Dorothy sortit de son bain, se sécha et se dirigea vers la chambre de Zechs qui était maintenant la sienne. Elle n'aurait jamais accepté que quelqu'un d'autre ne l'occupe mis à part elle-même. Cette chambre était devenue son sanctuaire.
La jeune fille se glissa dans les draps et attendit. Même si elle ne voulait plus mourir, elle n'osa pas tenter de retrouver Heero pour lui demander d'arrêter. Elle l'avait déjà à moitié trahi lorsqu'elle lui avait reproché la mort de leur ancien patron, elle ne voulait pas en rajouter, sachant qu'il était lui-même aux prises avec son propre traître qui pensait, en fait, à son bonheur avec Heero perdu si le monde mourrait.
« Mais s'il lui a volé son détonateur dans la base de Vienne, il est capable de tout, même de faire changer d'avis une tête de mule comme Heero. »
Mais cette histoire de double détonateur lui revint à l'esprit. Heero avait dit que le détonateur qu'il donnerait à Heero ne serait pas le bon et que le vrai serait dans sa main à lui, prêt à déclencher les bombes à la moindre hésitation de Duo. Non, elle allait vraiment mourir, elle n'avait plus aucun doute.
Dorothy plongea alors la tête dans l'oreiller de Zechs, s'imprégnant de son odeur encore une fois pour se redonner courage. Au dehors, la neige avait recommencé à tomber et un vent glacial soufflait, se faisant passer pour des fantômes hurlant leur tourmente dans ce désert blanc.
À cause de ce vent, elle n'entendit pas la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer, des étrangers ayant pénétré dans le manoir. Celui qui semblait être le chef fit signe à une jeune fille de ne souffler mot, elle qui allait lancer un juron à cause du froid mordant qui l'avait complètement frigorifiée. Au regard de son patron, elle referma sa bouche qui allait laisser s'échapper quelques mots et baissa la tête. Le patron, dans un murmure, donna ses ordres.
« Vous me suivez sans faire de bruit, c'est compris Hilde ? »
La jeune fille acquiesça et suivit son patron qui commençait déjà à avancer. Ils passèrent le rez-de-chaussée en revue, visitant toutes les pièces à la recherche de cette Dorothy Catalonia sans pour autant la trouver. Ils décidèrent donc de passer à l'étage supérieur.
Arrivé en haut du grand escalier en bois, Wufei ouvrit la première porte à sa gauche d'un geste très lent, mais rien ne l'intéressa et il la referma assez rapidement. Trowa ouvrit une autre porte, de la même manière que son patron, mais la referma, faisant un signe négatif de la tête. Hilde et Quatre avancèrent et ce dernier tourna la poignée d'une autre porte. Cette chambre aussi était vide et il allait en refermer la porte lorsque son regard fut attiré par un objet qui lui était familier.
Il fit signe aux autres de rentrer dans la chambre pour voir ce qu'il avait trouvé et leur montra une ceinture noire munie d'une boucle brillante. Hilde et Wufei ne comprirent pas pourquoi Quatre leur montrait un tel objet, mais Trowa comprit de quoi il s'agissait. Il prit la ceinture des mains de Quatre et, jouant un peu avec la boucle, en fit sortir un câble sous les yeux ébahis de son patron et de sa secrétaire. Le scientifique s'expliqua en chuchotant.
« J'ai donné cette ceinture à Duo avant qu'il ne parte pour Rome la première fois. »
« Il est donc bien venu ici, » dit Quatre sur le même ton.
« Il y est peut-être encore, » tenta Hilde, ses espoirs s'étant ravivés par cet objet qui était passé dans les mains de Duo.
Wufei acquiesça et fit signe aux autres de sortir de cette chambre pour trouver la jeune fille qu'ils étaient venus chercher. Ils continuèrent à ouvrir et fermer les portes des chambres le plus discrètement possible lorsque Hilde leur fit signe de s'approcher d'une autre porte. Ils percevaient des sanglots à travers la porte, des sanglots émis par une femme. Avec toute la douceur dont il était capable, Wufei ouvrit la porte violement, un revolver à la main qu'il pointa sur la jeune fille couchée dans le lit de la chambre.
« On ne bouge plus, les mains en l'air ! »
Dorothy se redressa en sursaut, ne comprenant pas du tout ce qui lui arrivait.
« Mais qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? »
« C'est moi qui pose les questions ! Où est Duo Maxwell ? »
Dorothy les regarda tous un après l'autre et eut un petit sourire moqueur.
« Ne me dites pas que depuis le temps que Duo est avec nous, c'est à peine maintenant que vous avez retrouvé notre trace. Je croyais que vous aviez abandonné. »
Et elle se mit à rire sous les yeux des trois intrus qui ne voyaient pas du tout ce qui pouvait provoquer l'hilarité de la jeune fille. Hilde s'approcha un peu et réitéra la question de son patron.
« Où est Duo, répondez. »
« Ou sinon quoi ? » s'exclama Dorothy sur un ton de défi.
Mais les autres semblaient très sérieux et ne bougeraient sûrement pas d'ici avant d'avoir eu leur réponse.
« Écoutez, je ne peux pas vous dire où ils se trouvent, ça pourrait faire foirer le plan. Mais laissez-moi vous donner un conseil, retournez dans vos familles, allez voir ceux que vous aimez parce que tous les êtres vivants de cette planète vont partir en fumée dans les deux ou trois prochains jours. »
Les intrus lui lancèrent un regard d'incompréhension la plus totale, ne voulant pas croire ce qu'elle venait de dire.
« C'est une blague, » dit Trowa qui retrouva la parole le premier.
« Forcément, vous nous faites marcher pour qu'on s'en aille et qu'on vous laisse tranquille, » s'écria Quatre, hors de lui.
« Ça ne peut être vrai, » continua Hilde. « Duo ne laisserait jamais faire une telle chose. Il aime trop la vie pour ça. »
« Mais il l'aime, lui, » dit Wufei, la tête baissée. « Il aime ce fou qui veut détruire la planète, mais serait-il vraiment capable de le laisser faire ? »
« Mais bien sûr que non ! » s'écria Hilde. « Vous l'avez dit vous-même chef, il aime trop la vie. Je suis sûre qu'à la dernière minute, il va faire basculer la situation et empêcher l'autre abruti de tout faire exploser. »
Ils se retournèrent tous vers Dorothy, attendant de savoir comment elle voyait la chose, mais ce qu'elle dit ne fit que les replonger dans des idées sombres.
« C'est justement ce que Heero soupçonne Duo de vouloir faire. Il a tout prévu. Maintenant vous partez. Il y a une bombe sous mon lit et ça risque de péter très fort, vu la quantité d'explosifs que Heero utilise pour ses bombes. »
Wufei avança vers la jeune fille pour la forcer à venir avec eux, mais il s'arrêta lorsque la jeune fille glissa sa main sous son oreiller pour la ressortir munie d'un revolver, technique qu'elle avait adoptée après l'avoir vue utilisée par Heero et Duo.
« Je vous interdis de me toucher, sortez de mon sanctuaire ! »
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Marseille, France, 3h12
Les bruits de la ville avaient cessé depuis quelques minutes à peine, les boîtes de nuit et les bars ayant été désertés par les habitants et les touristes, laissant les rues totalement vides, abandonnées à Heero et Duo qui y marchaient, côte à côte, se rendant à l'endroit où leur vie allait prendre fin : l'Hôtel de ville.
L'emplacement de toutes les bombes de Heero avait été calculé très scientifiquement par ce dernier pour que l'impact sur la planète soit le plus efficace possible. Ainsi, les deux dernières bombes à poser devaient se retrouver dans les sous-sols de l'Hôtel de ville, d'un point de vue stratégique.
Le bâtiment se dressait juste devant les deux garçons, à quelques centaines de mètres. Le trottoir était désert et ne semblait comporter aucun obstacle à l'atteinte de leur but. Mais Duo s'arrêta net en plein milieu du trottoir. Heureusement que c'était le beau milieu de la nuit et que les rues étaient désertes car l'arrêt brutal de Duo aurait provoqué bien des collisions. Heero se retourna vers lui, ne comprenant pas son attitude. Son compagnon avant l'air très embêté tout d'un coup.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Heero, perplexe.
Duo hésita avant de répondre, mais s'arrêta avant que les mots aient passé ses lèvres. Il hésita encore avant de demander :
« Est-ce qu'on est vraiment obligé de passer par là ? »
Heero lui lança un regard suspicieux.
« Duo, l'hôtel de ville est à cent mètres devant nous. Pourquoi on passerait ailleurs ? »
Face à cette réponse, le jeune homme lança un regard désespéré à Heero. Ce dernier se fatigua très vite de ces enfantillages.
« C'est quoi le problème ? »
Duo leva lentement le bras et pointa ce qui se trouvait un peu plus loin à leur droite. Heero suivit le doigt pointé et vit ce dont il était question.
« Un cimetière ? »
Duo hocha la tête en baissant le bras. Mais Heero avait du mal à comprendre ce que venait faire un cimetière dans tout ça.
« Quoi, tu as peur des cimetières ? »
Son interlocuteur parut choqué à ces paroles et il s'empressa de les réfuter.
« Mais bien sûr que non ! Au contraire ! »
« Alors, c'est quoi le problème ? »
Duo fixa le cimetière du regard tout en semblant réfléchir. Il tourna ensuite les yeux vers Heero, plein de résolution.
« Ne respire plus. »
Heero ouvrit de grands yeux, énormément étonné par cette demande pour le moins inattendue.
« Quoi ? »
« Prends de l'air et retiens ta respiration. »
Et il le fit lui-même, incitant par là Heero à l'imiter. Duo attrapa alors la main de Heero, la tenant fermement, et il se mit à courir dans la direction qu'ils suivaient quelques minutes plus tôt, vers l'hôtel de ville, sans pour autant relâcher sa respiration. Une fois le cimetière dépassé, il s'arrêta et laissa sortir l'air qu'il avait inspiré pour prendre une nouvelle bouffée, ce que Heero fit aussi.
« Qu'est-ce que c'était que ça ? » demanda ce dernier, comprenant de moins en moins le comportement de Duo.
Lorsqu'il eut retrouvé son rythme cardiaque normal et que l'air s'engouffrait à nouveau de façon fluide dans ses poumons, Duo s'expliqua.
« On m'a dit, un jour, qu'il ne fallait pas respirer en longeant un cimetière, qu'au contraire, il fallait courir le plus vite possible en retenant sa respiration. »
Heero ricana. Quelle superstition idiote ! Mais Duo avait l'air si sérieux que son amant se ressaisit, cherchant une raison à un tel comportement.
« Pourquoi ? »
« Pour ne pas rendre les morts jaloux du fait que l'on soit vivant. »
Heero resta tout d'abord surpris par cette affirmation, mais se rendit compte qu'elle était pleine de poésie et de respect à la mémoire des morts. Duo lui saisit la main et l'entraîna vers le bâtiment qui n'était plus très loin maintenant. Heero ayant observé les plans, savait parfaitement par où ils devaient passer pour s'infiltrer sans être vus, ce qu'ils firent.
Une fois au bon endroit, Heero sortit son attirail et plaça les bombes devant lui pour vérifier que tout était en bon état. Sous les yeux de Duo, il alla placer une première bombe dans un coin et revint poser la seconde à l'opposé. Il vint ensuite s'asseoir en face de Duo qui attendait qu'il ait terminé.
« Tu me donnes le détonateur ? » demanda-t-il, un sourire illuminant son visage.
Heero hésita. Dans sa poche droite, il avait le vrai détonateur, celui qui, d'une pression du bouton, faisait exploser toutes les bombes que lui et Dorothy avaient semées à travers le monde depuis des années. Dans sa poche gauche, par contre, il avait mis un autre détonateur qui n'était, celui-la, relié à aucune bombe. Devait-il faire confiance à un tel sourire ou se fier à son instinct qui lui criait que l'on n'était bien servi que par soi-même. Il chassa cette pensée et donna un des détonateurs à Duo qui le prit sans perdre son sourire.
« Non, il ne me trahira pas. »
Duo regarda le détonateur qu'il tenait dans sa main gauche puis posa son regard sur Heero qui ne l'avait pas quitté des yeux. Ses yeux violets faisaient de leur mieux pour contenir les larmes qui voulaient s'en échapper, mais qui ne coulaient pas. De sa main libre, Duo saisit celle de Heero et la serra très fort.
« Je t'aime Hee-chan. »
Et il appuya sur le détonateur.
« Boom ! »
Était-ce la voix de Heero qu'il avait entendu ? Duo avait fermé les yeux, ne voulant pas voir la mort arriver. Il fut surpris d'ailleurs de ne sentir aucune douleur.
« Quoi, j'étais si près des bombes que je suis mort avant même d'avoir senti la douleur ? »
Mais il n'avait pas entendu le bruit de l'explosion non plus. Il avait entendu… Il ouvrit les yeux et vit Heero toujours en face de lui, un sourire aux lèvres. Il passa son regard du détonateur à ce sourire sans comprendre. Il appuya de nouveau sur le bouton du détonateur, médusé de voir que rien ne se produisait.
« Pourquoi fais-tu ça Duo ? Pourquoi fis-tu tout pour mourir plutôt que de me convaincre de cesser cette folie ? » demanda Heero.
« Parce que de toute façon, avec tes tendances suicidaires, autant mourir tout de suite avec le reste du monde. Comme ça, je n'aurai pas la douleur de devoir tenter de vivre sans toi. Mais pourquoi ça marche pas cette connerie ! »
Heero plongea sa main dans sa veste et en sortit un autre détonateur sous le regard incrédule de Duo. Heero ouvrit le petit objet et défit une connexion du mécanisme.
« Ceci est le vrai détonateur, celui qui était relié à toutes les bombes. Celui que tu tiens n'est relié à rien du tout. »
Duo était de plus en plus confus. Ses pensées se bousculaient dans sa tête sans qu'il puisse y mettre de l'ordre.
« Depuis l'accident de mes parents, j'ai gardé en tête l'idée de mourir parce que tous ceux que j'aimais étaient partis. Mais tu as fait changé cette ligne de conduite que j'ai suivi pendant toutes ces années. Et maintenant que tu es là, avec moi, je n'ai plus besoin de mourir et d'emporter le monde avec moi. »
Duo ne put contenir ses larmes qui n'exprimaient plus de la tristesse, mais du bonheur et qui coulaient librement sur ses joues.
« Même si j'étais convaincu que ce monde ne valait pas la peine d'exister et que je voulais tout détruire, tu m'as fait comprendre qu'il y a des choses qui méritent d'être vécues. Tu en fais partie Duo. »
S'en fut trop pour Duo qui ne put se retenir et qui sauta au cou de son amant en larmes. Ce dernier le serra très fort, souhaitant ne jamais être séparé de lui. Les temps sombres sous la gouverne de la mort étaient terminés, le soleil pouvait revenir.
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MI 6, deux jours plus tard, 15h30
Wufei tournait en rond dans son bureau, l'angoisse le submergeant. D'un instant à l'autre, selon cette femme, la planète allait exploser, emportant avec elle tout être vivant. Ils avaient bien essayer de tirer des informations de Dorothy, mais elle avait eu des moyens plutôt convaincants pour les faire sortir de son manoir en Russie. Et pas moyen de savoir où se trouvaient Maxwell et son terroriste. Ils étaient foutus !
Alors qu'il était incapable de faire le point dans sa tête, Hilde fit entrer dans le bureau Trowa et Quatre qui n'avaient pas de nouvelles. Les quatre jeunes gens se regardaient, ne sachant comment réagir à une telle situation. Hilde tenta quelque chose, désespérée qu'elle était.
« En tout cas, je voulais vous dire que j'avais beaucoup apprécié de travailler avec vous et que, même si vous n'êtes pas un patron facile, chef, j'ai été très heureuse d'être votre secrétaire. »
Wufei lui fit un signe de tête en guise de remerciement, mais il ne put dire quoi que ce soit, trop angoissé par ce qui allait suivre. À cet instant, le téléphone privé du patron sonna. Tous se retournèrent, surpris d'un appel sur cette ligne. Peu de gens détenaient ce numéro et ils étaient presque tous dans cette pièce. Tous sauf un. Wufei se précipita sur le téléphone et décrocha.
« Allo ? »
« Salut Wuffy. »
« Duo… »
« Écoute, tu n'as plus de crainte à avoir, rien ne va exploser, tu n'as plus rien à craindre de ce côté. »
« Où es-tu ? »
« Secret professionnel. »
« Que vas-tu faire maintenant ? »
« Ne compte pas sur moi pour revenir travailler au MI 6. J'ai une nouvelle vie maintenant, mais je t'assure qu'elle ne rentrera plus en collision avec ton travail. »
« C'est pas ça que je voulais Duo. »
« Je sais, mais ça s'est fait comme ça. Et ne vous inquiétez pas pour Dorothy, elle est avec nous et elle va super bien. C'était gentil de lui avoir rendu visite en Russie. Enfin, embrasse bien Hilde et Quatre pour moi et dis merci de ma part à Trowa pour la montre, il comprendra. Je ne t'oublierai jamais Wuffy. »
Il allait raccrocher lorsqu'il reprit le combiné pour lancer :
« Ah, et n'essayez pas de me chercher, je suis introuvable ! »
Et il raccrocha pour de bon. Wufei fit de même sous le regard pénétrant des trois autres qui attendaient de savoir ce qui s'était dit.
« Il vous embrasse et Trowa, il te dit merci pour la montre. Il a dit que tu comprendrais. »
Le scientifique devint rouge de colère et, se contrôlant le mieux possible pour ne pas crier, il dit :
« Saleté de Maxwell, il a gardé la voiture ! » (1)
-FIN-
(1) Pour ceux qui auraient oublié, lorsque Trowa a confié ses précieux gadgets à Duo dont la ceinture et une voiture se commandant à distance à l'aide d'une montre, le scientifique lui a fait la remarque qu'à chaque mission, il bousillait une voiture et qu'il en avait assez de ce comportement.
Note de l'auteur : Je vous ai fait peur n'est-ce pas ? Mais bon, voilà, tout est bien qui finit bien. Donc vous pouvez respirer, vous n'allez pas mourir à cause d'un Heero qui a pété les plombs, Duo l'a remis dans le droit chemin. J'espère que cette histoire vous a plu et que vous n'avez pas été déçus par la fin. Merci à tous ceux qui ont lu cette histoire et qui ont reviewé.
-Ephemeris-
