Je suis contente de vos retours positifs et j'espère en avoir d'autres. Bonne lecture.
Chapitre 10
Alors que Severus et Hermione débâtaient activement sur l'idée que Narcissa sorte du coma, pesaient le pour et le contre, évaluaient les conséquences sur la santé de Cissy, l'aggravation certaine des symptômes, des douleurs et la morte bien trop rapide possible, Lucius était resté de marbre. Il fallut plusieurs minutes avant que les deux autres sorciers ne se rendent compte du silence du blond. Ils se tournèrent vers lui qui avait les yeux fixés sur sa femme. Lucius avait uniquement retenu que Narcissa savait qu'elle allait mourir et voulait le faire près de lui. Bien qu'il entendît vaguement les brides du débat entre Severus et Hermione, ne présageant rien d'agréable, il ne pouvait se résigner à écouter. Égoïstement, il ne pouvait pas laisser mourir sa femme sans la sentir vivre une dernière fois contre lui. C'était impensable et il avait le choix, il avait même l'accord et la volonté de Cissy pour accéder à cette requête.
« C'est d'accord. » Dit-il
« Quoi ? Est-ce que tu as au moins écouter tout ce que je… » Lança Severus
« Comment est-ce qu'on pourrait lui refuser ça, Severus ? » Coupa Lucius
« Comment est-ce que tu vas supporter ça, Lucius ? » Contra le brun « Elle va être si faible, si mal, épuisée, douloureuse… Tu sais combien j'ai aussi envie de la voir se réveiller, Lucius, mais… »
Lucius s'approcha pour poser sa main sur l'épaule de Severus.
« Je sais que tu t'inquiètes pour moi et je ne te remercierais jamais assez de tout ce que tu as fait pour moi et ma famille toutes ces dernières années, c'est pour ça que je t'aime, Sev. Mais c'est le choix de Cissy et aussi le mien, même si j'avoue que c'est un peu par égoïsme car elle me manque à un point inimaginable. Crois-moi, tout ira bien, du moins au mieux que cela puisse être aux vus des circonstances. »
Severus resta silencieux, résigné. Il ne pouvait pas aller à l'encontre de Lucius, il allait devoir être fort et présent, l'aider à se relever une fois que Narcissa serait partie.
« Très bien. » Soupira Severus
« Merci. » Dit Lucius avec reconnaissance.
« Tu as l'antidote ? » Demanda Hermione, sortant de sa torpeur
« Oui et non. »
« Comment ça ? » S'inquiéta-t-elle
« J'ai une partie de l'antidote qui est prête. Seulement il manque un ingrédient qui doit être ajouté au dernier moment et mariner pendant deux jours puis reposer les deux suivants. Ce n'est pas le genre d'éléments qui aurait pu garder son effet dans le temps, je ne voulais prendre aucun risque d'altérer la potion d'une quelconque façon que ce soit. »
« Donc, quatre jours. » Déduit Hermione
« Oui. Ça peut être prêt pour mercredi soir » Annonça Severus
« Vendredi. » Dit Lucius « Drago est en voyage avec Harry, il a déjà avancé son retour à vendredi pour assister au bal de Poudlard que cette chère McGonagall à avancer pour cette histoire avec la petite Parkinson. Je n'ai pas envie de lui gâcher son escapade, surtout pour lui donner de si terribles nouvelles. Nous ne sommes plus à quelques jours prêts. »
« Va pour vendredi alors, après le bal. » Conclut Severus
« Bien, alors on fait comme ça. » Dit-il avant de s'asseoir sur le lit près de la blonde « Je vais lui expliquer la situation. »
Severus et Hermione comprirent qu'il était temps pour eux de leur laisser un peu d'intimité. Ils sortirent discrètement de la pièce, se retrouvant dans le labo, puis dans le couloir. Ils marchèrent en silence avant que Severus se retourne brusquement vers Hermione. Il la plaqua contre le mur, l'embrassant avec force et rage, une main sur sa hanche, l'autre dans ses cheveux. Une fois qu'elle put reprendre son souffle, Hermione regarda le sorcier avec interrogation.
« Disons que c'est bon de te revoir. » Dit-il, simplement
« Qu'est-ce que tu veux dire ? J'ai dû perdre connaissance dix minutes et je suis revenue sans encombre » S'amusa-t-elle
« Tu es restée inconsciente quatre heures, Hermione. »
« Quoi ? » Fit-elle en perdant son sourire
« J'ai passé quatre heures à t'appeler et essayer de te faire revenir avant de réussir à sentir ta présence, même si c'était très loin. J'ai cru t'avoir perdu. »
« Je vais bien » Souffla-t-elle
Severus plongea son regard dans celui de la sorcière et l'embrassa à nouveau. Hermione se blottit dans ses bras, avant de sentir quelque chose dans sa poche. S'écartant du sorcier, elle attrapa le parchemin plié en quatre et soupira à sa lecture.
« Je dois remplacer une collègue à St Mangouste. »
« Bien. Je suppose qu'on réussira à prendre le temps de se voir dans la semaine. On se voit au bal vendredi de toute façon. » Fit-il
« Oui… » Soupira-t-elle « Encore un moment compliqué où je vais devoir prétendre que tu es la chauve-souris des cachots, que je te déteste et que je n'ai absolument pas envie que tu me prennes à nouveau dans ton bureau. »
Severus eut un rire rare et franc qui fit sourire la jeune femme.
« Je suis persuadé que c'est dans vos cordes, Miss Je-sais-tout insupportable et touffue. »
« Ha. Ha. Je suis morte de rire. » Ironisa-t-elle, en levant les yeux au ciel « Bon j'ai du travail qui m'attend ! »
« On se revoit vite, mon cœur. »
Un baiser partagé, puis Hermione s'éloigna du sorcier pour quitter le Manoir. Elle s'arrêta soudain et lança un regard inquiet à Severus.
« Severus ? »
« Oui ? » S'étonna-t-il
« Ce que j'ai dit, ce que tout le monde dit, je veux dire... La chauve-souris des cachots entre autres insultes… Jamais je ne l'ai pensé, ne serait-ce qu'une fois. Tu le sais, n'est-ce pas ? »
« Je le sais, bébé. » Dit-il
Elle hocha la tête et disparut au détour du couloir. Severus resta là, un moment, à repenser à ces paroles. Il connaissait sa réputation qu'il avait volontairement mis des années à forger, les surnoms et insultes qui lui étaient attribués, jamais il ne s'en était soucié. Une fois qu'il avait était certain d'avoir perdu l'estime de Lily, et de conserver à jamais celle de Lucius, Narcissa et Drago, il n'avait eu que faire de l'avis des autres. Jusqu'à maintenant. Jusqu'à Hermione. Il se redit compte qu'il se souciait de son avis à elle et le fait qu'elle ne l'ai simplement jamais haï comme les autres, suffisait à réchauffer une partie de lui dont il n'avait plus conscience de son existence. Combien de choses cette petite créature enchanteresse allait-elle encore faire ou dire pour bouleverser un peu plus sa vie ? Quelque chose en lui, lui disait que cette femme représentait un tournant dans sa vie, mais ignorait encore lequel.
La semaine fut terriblement longue pour Hermione. Elle n'avait que peu de nouvelles de Lucius qui restait le plus souvent avec sa femme, et de Severus qui avait investi le laboratoire. Il préparait l'antidote avec l'élément final pour sortir Narcissa du coma, et en parallèle, des tests pour essayer de reproduire le poison et créer par la suite un remède. La sorcière l'avait rejoint un soir pour découvrir six chaudrons bouillonnants avec différents mélanges, des plantes qu'elle ne reconnut que trop bien, des livres, des parchemins et un Severus concentré et déterminé. Ils avaient essayé différentes possibilités, de multiples combinaisons mais il leur manquait un élément. Ils ignoraient tout de ce qui avait été utilisé, potion ou sort, afin de compléter le funeste poison. Cette substance était suffisamment bien élaborée pour être indétectable. Frustrés, ils avaient fini par faire une pause où Hermione était rentrée chez elle et où Severus avait préféré faire un tour, loin d'ici, avant de rentrer des heures plus tard pour s'y remettre, seul.
Chaque jour de la semaine, il était soit à Poudlard pour donner ses cours, soit devant un chaudron pour d'énièmes tests et surveiller la potion pour Cissy. La seule piste valable restait Pansy Parkinson, du moins sa mère, que Severus comptait bien faire parler. Comme il avait réussi à convaincre Minerva d'avancer la date du bal et d'élargir la liste des invités pour les aider avec leur enquête, il serait bientôt plus avancé sur la situation. Minerva avait accepté car cela permettrait de faire venir Pansy et sa mère, même si elle avait des doutes quant aux réelles intentions de Severus. Son instinct lui indiquait qu'il y avait des éléments qui lui échappaient, tout comme avec Hermione Granger. Cela dit, elle avait suffisamment confiance en l'un comme en l'autre, pour les laisser avancer à leur façon.
Vendredi, le soir du bal, Hermione se présenta à Poudlard, son invitation à la main. Après une longue semaine de travail, d'inquiétude et de manque des deux hommes à qui elle tenait tant, elle fut plus que ravie de se retrouver là. Pour l'occasion, elle avait revêtu une longue robe de soirée noire. Simple à première vue, avec ses manches longues et sa coupe moulante partant d'au-dessus de sa poitrine, jusqu'à ses escarpins, on ne pouvait deviner le vertigineux décolleté dévoilant sensuellement l'intégralité de son dos avant d'y être confronté. Coiffée d'une grosse tresse lâche sur son côté, tombant jusqu'à sa poitrine, elle était renversante.
« Hermione ?! » Lança une voix familière
« Ginny ! » Sourit la sorcière « Je suis si heureuse de te voir. »
« Et moi dont. Tu es magnifique, c'est… étonnant »
« Comment suis-je censée le prendre ? » S'amusa Hermione
« Non je veux dire… Excuse-moi, je suis maladroite. Je voulais dire qu'il était temps que tu prennes l'initiative de te mettre en valeur. Tu es vraiment jolie. » Dit Ginny avec sincérité.
« Merci, je peux te retourner le compliment. »
« J'espère bien, j'ai passé des heures pour être à ce résultat. Ron est arrivé, il a hâte de te voir. Il me semble avoir aperçu Harry et Drago au loin, j'irai les saluer lorsque j'aurais enfin trouvé Neville. Et toi ? Tu es venue seule ? »
« A ton avis ? »
« Oh Mione, tu pourrais trouver quelqu'un de tellement… »
« Ce n'est pas Neville que je le vois vers le buffet ? Ne t'occupe pas de moi, Ginny, va le retrouver. Je vais chercher les garçons. » Esquiva Hermione en souriant
Ginny sourit, attrapa sa robe rose pour se précipiter vers sa proie sous le rire de la brune. Avançant à son tour dans la grande salle décorée spécialement pour ce bal d'hiver avec gout, elle prit le temps d'admirer les lumières légèrement tamisées, les bougies, les nombreux invités déjà présent et la gaieté ambiante. La sorcière fut rapidement alpaguée par les Weasley qui vinrent la saluer à tour de rôle. Elle fut surprise de voir que Ron n'était pas accompagné de sa femme, groupie du grand joueur de Quidditch qu'il était.
« Tu n'as pas reçu ma lettre ? » S'étonna Ron « Nina est enceinte et sa grossesse est assez compliquée, elle est alitée pour le moment. »
« Par Merlin ! Si, j'ai reçu ta lettre je ne l'ai simplement pas encore lue… J'espère que tout se passera au mieux pour elle et le bébé. Je suis désolée, je suis une amie épouvantable ! Félicitations, Ron. »
Ron s'amusa de la situation et enlaça Hermione. Ils furent rejoints par Harry et Drago, tous deux somptueux, main dans la main, tout aussi ravis de revoir Ron et Hermione. Pendant que les trois hommes se racontèrent leurs vies, la sorcière se rendit compte de la bulle dans laquelle elle vivait. Ces derniers mois n'avaient tourné qu'autour de St Mangouste, Nameless, Narcissa, Lucius et surtout Severus. Elle ne pouvait pas parler de cela, alors que répondre à la question que Drago posa.
« Et toi ? Quoi de nouveau en ce moment ?»
« J'ai eu une promotion, je suis enfin arrivée au service de pathologie des sortilèges. Ça m'a demandé du travail mais enfin j'ai réussi. Je travaille sur quelques cas intéressants. »
Notamment sur celui de ta mère et des autres victimes touchées par le même poison, dans le dos du Ministère qui a donné pour consigne d'étouffer l'affaire.
« Tu travailles trop Mione ! » Lança Ron
« Il n'a pas tort » Dit Harry « Maintenant que tu as atteint ton objectif de carrière, félicitation d'ailleurs, tu pourrais prendre le temps de vivre un peu. »
« Comme rencontrer quelqu'un. Tu n'as personne en vue ? » Rajouta Ron
Non, personne. Pourquoi faire ? Je suis trop occupée à coucher avec notre ancien professeur de potion qui me prend dans tous les recoins du Manoir Malfoy, car oui Drago, ton père participe aussi.
« Non, je n'ai pas eu le temps de me poser la question. » Mentit la jeune femme
« Tu es splendide ! Je suis certain que rien que ce soir, plusieurs gars seraient intéressés. »
« Non merci, Ron. »
Ce dernier allait répliquer, lorsqu'ils furent interrompus par Lucius Malfoy en personne. Comme toujours, il était admirablement élégant et somptueux. Son masque fier, presque arrogant, ne laissait en rien paraitre son chagrin. En parfait gentleman, il salua la femme présente avant les autres.
« Miss Granger, vous êtes en beauté ce soir. » Dit-il d'une voix neutre et polie
Hermione fit de son mieux pour ne rien laisser paraître des papillons volant dans son ventre, et le salua en retour sobrement. Elle le vit saluer Ron, Harry puis se tourner vers son fils qui fixait la sorcière. Surprise par l'étrange regard insistant qu'il lui accordait, elle détourna les yeux.
« Drago, j'aimerais te parler en privé, c'est important. »
Le sérieux de Lucius fit comprendre à Hermione qu'il s'agissait de Narcissa et que Drago allait rapidement apprendre la mauvaise nouvelle. Elle leur lança un regard discret pour découvrir que Drago la regardait toujours. Il finit par la lâcher du regard pour hocher la tête vers son père. Il embrassa Harry et s'excusa avant de suivre Lucius hors de la salle.
« J'espère que ce n'est rien de grave » S'inquiéta Harry
Si, Harry. Plus que tu ne l'imagines.
« Je l'ignore, Harry. » Souffla Hermione, ravalant sa peine.
Le trio finit par se dissoudre pour aller saluer diverses autres personnes de la soirée. Hermione dansa avec Ron, Harry, Neuville et même avec Ginny. Elle ne pouvait nier qu'elle passait une bonne soirée auprès de ses amis, mais elle sentait malgré tout un vide en elle qui l'agaçait. Hermione se fraya un chemin vers le buffet où elle prit avec soulagement une coupe de champagne. Elle savoura une gorgée du liquide doré dont les bulles pétillaient dans sa bouche. Hermione était tellement focalisée à surveiller la porte par laquelle Lucius et Drago étaient sortis, qu'elle ne fit pas attention à la présence à sa gauche.
« Miss Granger. » Salua Severus Snape
« Bonsoir, professeur. » Répondit Hermione, soulagée de le voir enfin.
Il tenait lui aussi une coupe de champagne dans sa main gauche. Il était envoutant, habillé avec classe et raffinement. Son odeur détendit Hermione et l'émoustilla aussi un peu. Severus regarda hâtivement aux alentours. Constatant que personne ne leur prêtait attention, profitant qu'Hermione ait choisi d'être presque collée au mur et que sa cape était assez ample pour cacher ses mouvements, Severus fit discrètement remonter ses doigts dans le dos très dénudé d'Hermione en une caresse délicieuse.
« Tu es scandaleusement belle, mon cœur » Souffla-t-il tout bas
Hermione eut du mal à retenir les frissons de plaisir qui traversèrent son corps, ainsi que son cœur qui eut un manqué avant de se gonfler de bonheur. Dès qu'il reprit une position plus formelle et un peu de distance, Hermione lui accorda un regard qui en disait long sur ce qu'elle ressentait. Il eut un sourire en coin discret. C'était si frustrant pour la sorcière de ne pas pouvoir rester prêt de lui, pouvoir l'embrasser, pouvoir lui parler même tout simplement avec la même complicité que d'habitude. Severus sembla le ressentir d'une certaine façon, il prit son air le plus neutre et froid possible et tendit une main vers Hermione.
« Au lieu de rester planter là comme une idiote, m'accorderiez-vous cette danse, Miss Granger ? » Lâcha-t-il, sachant que les personnes autour de lui l'écoutait.
« Pourquoi pas. » dit-elle en hausse les épaule, feignant d'être détachée, alors qu'elle jubilait.
Ensemble, il se dirigèrent vers la piste et commencèrent le slow au rythme de la douce mélodie qui résonnait dans la salle. Severus prit la main de la sorcière et posa l'autre sur sa taille, respectant une distance un peu trop raisonnable à leur gouts, entre eux. Ils dansèrent ainsi sans attirer l'attention et évitant de trop se rapprocher.
« A quoi devais-je penser déjà ? »
« A l'horrible chauve-souris des cachots que tu détestes. »
« Ah oui… Je n'ai jamais dit horrible. »
« Ce n'est qu'un détail. »
« Et je ne t'ai jamais détesté » Charma-t-elle
« Faites un effort Miss-Je-Sais-Tout insupportable et touffue. » Fit-il
« Il y avait une histoire d'être prise sur un bureau me semble-t-il… » S'amusa-t-elle
« Hermione… » Prévint-il
« Quoi ? Tu ne risques rien, le Professeur Snape ne s'encombrerait pas d'une insupportable et touffue Gryffondor dans son bureau de toute façon. » Dit-elle innocemment
« Tu n'as aucune idée de ce que je pourrais te faire dans et sur mon bureau. » Susurra-t-il, le regard si sombre qu'elle se doutait qu'il visualisait très bien, lui.
« Il me semble en avoir eu un aperçu la dernière fois que j'y suis allée »
Hermione ne souriait plus, elle brûlait de désir à ces souvenirs. Severus fit son maximum pour rester impassible.
« On a une mission à remplir, sinon je te garantis que je… »
Ils furent interrompus par une silhouette à côté d'eux. Une femme, début de la quarantaine à peine, avec des cheveux brun regroupés en un chignon sophistiqué. Sa longue robe bleu nuit était cintrée à la taille puis plus évasée digne d'une tenue d'un certain rang. C'était une femme plutôt jolie, bien que maintenant Hermione comprenait d'où venait l'air de bouledogue de Pansy.
« Severus Snape ! On dirait que j'arrive juste à temps pour te sauver. » Sourit-elle avec arrogance
« Francesca. J'ignorais que tu serais là ce soir. » Mentit-il
« Je suis là pour Pansy, mais je reconnais avoir été encore plus convaincue d'accepter te sachant ici, mon cher »
« Je vois. »
« Hum, excusez-moi ma chère, mais je vais devoir vous voler votre professeur. Allez donc vers vos amis ou je ne sais pas moi, réviser. »
Severus lança un regard à Hermione qu'il sentait sur le point d'exploser telle une tornade de fureur.
« Mademoiselle Granger, je vous ferais parvenir le rapport donc nous avons parlez, à St Mangouste. Vous saluerez votre collègue de ma part. » Dit-il
« Ce sera fait, Monsieur Snape. Je vous laisse en cette plaisante compagnie, je vous tiens au courant pour le reste. » dit-elle avant de se tourner vers la femme « Hum, Madame ? »
« Francesca Parkinson. »
« Oh, la mère de Pansy » Fit-elle « Je me souviens bien d'elle…Vous lui passerais le bonjour d'Hermione Granger qui a épargné sa peau pendant la guerre. Bonne soirée. »
Hermione contourna Severus qui frôla discrètement sa hanche et elle passa rapidement une main en bas de son dos avant de filer. Il était particulièrement fier d'elle et de son sale caractère. Il commença à danser avec Francesca qui semblait furieuse.
« Quelle petite prétentieuse. » Râla-t-elle
« Une célèbre prétentieuse héroïque, certes. Alors, Francesca, je dois t'avouer que je suis plutôt satisfait de te croiser ici. »
« Vraiment ? »
« Un élève est tombée malade suite en ayant ingurgité Merlin sait quoi. La seule piste que nous ayons et une autre élève qui soutien avoir volé quelque chose à ta fille. »
« Pansy ? Cette pauvre petite a encore dû aller acheter des stupidités dans l'allées des embrumes. Je lui en toucherai un mot. »
« Elle risque d'être rapidement accusée si l'autre gamine ne survit pas, je préfère te prévenir avant. Si tu pouvais trouver ce que ta fille a pu avoir en sa possession et m'en faire part, je pourrais trouver un moyen de la couvrir et la protéger. JE te dois bien ça, tu es une amie de la famille. » Tenta-t-il une voix séductrice
« Une amie uniquement car tu t'obstines à te limiter à ça. Très bien, je ferais ce qu'il faut de mon côté, et u peux compter sur moi pour t'apporter absolument tout ce dont tu pourrais avoir besoin, Severus » Charma-t-elle
« Je n'en doute pas un seul instant »
Francesca glissa doucement son doigt sur le torse de Severus et prit un ton aguicheur.
« Peut-être… Devrions-nous mieux en discuter dans un endroit plus tranquille ? Comme tes appartements ? »
Severus hésita. Il n'avait aucune envie de fraterniser avec cette sorcière, plus que nécessaire du moins. Toutefois, il ne pouvait pas se permettre de laisser la moindre piste lui échapper. Il allait devoir jouer finement, la séduire sans trop le faire.
« Cela pourrait être une idée. » Dit-il
La sorcière sourit et croisa le regard au loin d'Hermione. Son instinct de femme lui permis aisément de comprendre que la Née-Moldue était verte de jalousie. Satisfaite, Francesca s'approcha davantage de Severus et l'embrassa sur a joue avec un peu trop d'insistance. Ce petit jeu aurait pu durer plus longtemps si elle n'avait pas vu Hermione attraper sa fille Pansy par le bras alors qu'elle passait juste devant elle. Il fallait qu'elle intervienne rapidement.
« Je vais aller me repoudrer, on se rejoint à l'entrée des cachots ? » Lança-t-elle à Severus « J'aimerais de parler plus en privé, les murs ont des oreilles ici, tu le sais bien. Ça va t'intéresser. »
« Bien. »
Elle fila rapidement, allant semer le trouble auprès d'une petite brune bouclée et libérer sa fille par la même occasion avant qu'elle ne parle trop.
Hermione attira Pansy plus loin et cette dernière se débattit rapidement.
« Lâche-moi, Granger ! » Râla le bouledogue
« Ecoute moi bien Pansy, je suis une des Médicomages qui travaille sur le cas de l'élève de Poudlard qui a été transférée à St Mangouste. Tu sais comment c'est, l situation était trop grave pour que personne ne parle, et devine quel nom a finit par revenir jusqu'à ceux qui enquête sur cette affaire ? »
« Je ne vois pas de quoi tu parles. »
« Ton nom Pansy Parkinson. Ce n'est qu'une question de temps avant que la vérité éclate. Si tu ne parles pas, c'est Azkaban que tu risques. »
« Quoi ? Mais je… Tu racontes n'importe quoi, sale Sang de Bourbes ! » S'énerva Pansy
« Insulte moi autant que tu voudras Pansy, mais cette gamine est en train de mourir, toi et moi savons parfaitement à cause de quoi. Si elle meurt, tu seras responsable et je serais là pour m'assurer que tu paies. » Menaça Hermione
« Je n'ai rien fait à cette gamine, tu n'as aucune preuve. »
« Non seulement j'ai des preuves, mais aussi d'autres personnes dans le même état. Combien de temps avant que je ne réussisse à les lier à toi d'une façon ou d'une autre ? Il me semble même que l'une d'elle a déjà évoqué ton nom. Erine Arden ?» Bluffa Hermione
Pansy pâlit considérablement et son regard devint fuyant, comme si elle réfléchissait activement à Merlin sait quoi. C'était surprenant, Erine n'avait jamais évoqué Pansy en réalité, alors pourquoi cette réaction ?
« Pansy ! » Intervint fermement sa mère
« Mère ? »
« Qu'est ce que tu fais encore ici ? Je t'ai demandé de rentrer, tu te souviens ? Tu as à faire. Immédiatement. »
« Oui mère. » Dit-elle en baissant les yeux et jetant un regard confus vers Hermione qui s'en étonna.
Pansy fila rapidement et laissa Hermione et Francesca ensemble.
« Miss Granger » Dit-elle d'un ton mielleux « Nous sommes parties du mauvais pied, j'ai été grossière. Il faut avouer que voir Severus en si bonne compagnie m'a rendue quelque peu acide malgré moi. J'ai vaguement eu vent de ce dont vous accusez ma fille, mais Pansy n'y est pour rien. J'espère que cette enfant s'en sortira. »
« Francesca ? » Lança Severus
« Oh Severus, pardonne-moi, tu m'attendais. J'ai croisé Miss Granger et je m'excusais pour ma grossièreté envers elle. Je suis toute à toi, maintenant. » Sourit-elle
« Je vois » Dit-il en jetant un œil vers Hermione
Francesca capta leur regard et prit Severus par le bras, avant de lui déposer un baiser sur la joue.
« On y va ? » Dit-elle avec une voie basse et séductrice « Il me tarde de visiter tes appartements et te parler de… Enfin tu verras. »
Severus hocha la tête et eut à peine le temps de vouloir faire comprendre à Hermione que ce n'était pas ce qu'elle pensait, que cette dernière avait baissé les yeux et s'était détournée, le cœur lourd. Francesca entraîna Severus hors de la pièce sans perdre une seconde.
Hermione fila à travers les couloirs avec rage. Elle était furieuse contre cette garce de Parkinson qui se pavanait aux bras de Severus, la « visite » de ses appartements. La jeune Gryffondor avait le cœur gonflé de rage. Elle avait déjà eu mal à les regarder danser ensemble. Ce n'était pas uniquement par jalousie, mais aussi car ils semblaient trop se ressembler. Combien de choses avaient-ils en commun, qu'il n'avait pas avec Hermione ? Il pourrait faire sa vie avec une femme comme ça, s'afficher avec elle, et ne pas la cacher. Il allait passer sa soirée avec Francesca et cela faisait hurler le cœur d'Hermione.
Elle entra dans le bureau du professeur Snape et fut surprise d'y trouver Lucius, assis sur le fauteuil de son ami, l'air sombre.
« Lucius ? Tout va bien ? » S'inquiéta la sorcière
« Drago a mal pris la nouvelle, ce que je comprends. Retrouver sa mère pour la perdre peut-être tout aussi vite, de l'apprendre si tard, il est furieux. »
« Tu viens seulement de l'apprendre » Tempéra Hermione
« Je sais. Je pense que ce n'est qu'une excuse. Il va perdre sa mère et a besoin d'un responsable pour déverser sa colère et sa peine. Je suis son père, c'est mon rôle. »
« Je suis vraiment désolée, Lucius. »
Lucius hocha distraitement la tête avant de secouer une main comme pour chasser ses mauvaises pensées. Il lança un regard à Hermione qui ne semblait guère aller mieux.
« Et toi, ma toute belle ? Tu devrais être au bal à faire tourner des têtes au lieu de venir te terrer ici. »
« Il n'y a rien ni personne qui requièrent ma présence. »
« Tes amis sont là, pourtant. »
« Oui, à me demander ce que je deviens, ce que je fais de mes week-end, pourquoi je ne rencontre pas quelqu'un… »
« Je vois. » Dit-il
« Je ne sais pas quoi en penser, c'est tellement étrange comme situation. Je suis heureuse d'être avec vous deux, malgré les circonstances, mais je ne peux en parler en personne. Alors, je passe pour la femme qui n'a pas de vie en dehors de sa carrière, pendant que mes amis vont avancer, se marier, avoir des enfants, et ne s'en cachent pas. »
« Le mariage et les enfants ne sont pas un but en soi. »
« Je le sais bien. »
« Est-ce ce que tu attends de la vie, un jour ? Souhaites-tu te marier ? »
« Je ne sais pas, peut-être que je…un jour…mais »
Hermione sentit son estomac se contracter, sa gorge se nouer et les larmes affluer dans ses yeux. C'était insensé, que lui arrivait-elle ?
« Hermione ? Parle-moi. » Fit-il en caressant sa joue.
« J'ai toujours su que cette relation aurait une fin. L'écart d'âge, la situation, mon remplacement temporaire de Narcissa, je veux dire tu as ta vie. Tu as une femme, un fils. Narcissa est l'amour de ta vie et je ne comprends pas comment il… Toutes ces années, il était avec vous, dans l'amour, la famille que vous formiez et… Je pensais que… Mais il ne voudra rien de tout cela… Ou pas avec moi en tout cas… Si j'avais su peut-être que je n'aurais pas… Mais sans m'en rendre compte j'ai cru que… Francesca lui correspond tellement mieux… Et moi je… » S'embrouilla Hermione avant de se taire, perdant les mots.
Lucius s'inquiéta de voir l'état dans lequel s'était mise Hermione, déblatérant un discours confus dont les mots n'auguraient rien de bon et incluait bizarrement Parkinson. Il se leva et la prit par les épaules pour qu'elle le regarde. Il caressa sa joue, balayant une larmes au passage. Hermione appuya son visage contre la main du blond avant de fondre en larme.
« Il est parti avec elle dans ses appartements. » Pleura-t-elle
Lucius tenta de se repasser le discourt de la sorcière en comblant les vides. C'est là qu'il comprit le principal. Hermione avait inconsciemment commencé à associer Severus à un potentiel futur, à rêver de plus, malgré elle. Mais, il était parti. Avec Parkinson.
« Je ne sais pas pourquoi j'ai bêtement cru que je serais la seule à pouvoir être ains avec lui, pourquoi j'ai si mal de voir qu'une autre femme lui correspond mieux, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive » Sanglota-t-elle
« La raison est très simple. Tu es tombée amoureuse de lui, ma douce. » Souffla-t-il avec compassion
Elle pleura de plus belle. Quelle idiote ! Elle avait trouvé un équilibre parfait dans cette relation et venait de tout bousiller avec ses rêves stupides, ses projets impossibles et son cœur trop fragile. Lucius la laissa se calmer, blottie dans ses bras.
Quelques minutes furent nécessaires avant qu'Hermione ne se reprenne complètement. D'un sort, elle refit son maquillage et inspira un bon coup. Elle porta son regard vers Lucius à qui elle adressa un sourire reconnaissant.
« Comment est-ce que ça va se passer ce soir ? »
« Après le bal, nous allons pouvoir rentrer réveiller Cissy. Drago nous rejoint là-bas avec Harry qu'il a exigé de mettre dans la confidence. Vu qu'il sera son meilleur soutien, je n'ai pu que m'y soumettre, en espérant qu'il n'ira pas répéter ça à toute la communauté des Weasley. » Lança Lucius
« Harry sait garder les secrets, encore plus si c'est pour protéger ceux qu'il aime, surtout Drago. Tu peux avoir confiance. »
« Soit ! » Accepta le blond
« Comment tu te sens à l'idée de la retrouver ? »
« Je suis partagé entre le soulagement et la joie qu'elle se réveille, la colère et l'appréhension des conséquences qu'on va devoir affronter vu son état de santé. Et toi ? »
« Moi ? »
« Oui, toi. Tu ne comptes pas être présente ? »
« Comment ? Drago me regarde déjà bizarrement comme s'il se doutait de quelque chose. Ce ne serait ni décent ni respectueux d'être là. C'est ta femme, sa mère, je serais de trop, Lucius. »
« Et pour Severus ? »
« Il n'aura qu'à retrouver Francesca. » Cracha-t-elle
« Hermione… »
« Ne me parle pas de lui, s'il te plaît. »
« Bien. Pour moi, alors. Je me chargerais de Drago. »
« Je vais y penser. »
Lucius attrapa la main d'Hermione et la regarda droit dans les yeux.
« Parle lui. Dès que Cissy sera stable, parle avec Severus. »
« On devrait retourner au bal. » Esquiva-t-elle
Lucius la suivit en silence. Une fois dans la Grande Salle, l'ambiance chaleureuse et musicale redonna un peu le sourire à Hermione. Tout le monde riait, dansait, profitait de cette soirée. Le blond tendit sa main à Hermione avec distinction.
« M'accorderiez-vous cette danse, Miss Granger ? »
« Avec plaisir, Monsieur Malfoy. » S'amusa-t-elle sans essayer de trop le montrer.
Ensemble, ils dansèrent sans un mot, voulant simplement ce moment de douceur. Après deux chansons, ils furent obligés de se séparer pour éviter d'attirer l'attention sur eux.
« Merci » Souffla-t-elle
« Je compte sur ta présence tout à l'heure ? »
Alors qu'elle allait lui répondre, Hermione sentit un regard pensant sur elle. Severus se tenait vers l'encadrement de la porte principale et discutait avec plusieurs personnes, dont Parkinson. Ils avaient fait vite…Severus savait être rapide et efficace, Hermione le savait parfaitement. Son cœur se pinça.
« Lucius ! » Appela-t-il, puis il descendit sa main vers sa poche, comme un signal, puis un regard à Hermione.
Lucius lui répondit qu'il arrivait. Il plongea la main dans sa poche pour en sortir un papier qu'il mit discrètement dans les mains de la sorcière avant de rejoindre leur groupe. Hermione rejoignit un endroit plus calme de la salle pour ouvrir le message.
Va dans mon bureau, je te rejoins dans quelques minutes. – S
Bien que furieuse contre lui, furieuse contre elle-même de lui porter plus de sentiments que nécessaire, elle se sentit soulagée qu'il prenne le soin de lui adresser quelques mots. Elle jeta un regard vers le groupe où Severus et Lucius semblait avoir toujours appartenu. Le même âge de sorcier et sorcières, la même générations, sans doute les mêmes attentes et conversations. Même Francesca s'y fondait sans soucis, près de Severus. Jamais Hermione ne pourrait être à sa place, rattraper les années qui les sépare, ni rien d'autres. Il ne pourrait pas s'afficher avec elle et encore moins envisager quoique ce soit avec elle dans un avenir proche ou lointain. Harry, Ron et Drago avaient raison, elle devait commencer à vivre, rencontrer quelqu'un avec qui elle aurait un avenir. Ce soir, elle perdrait Lucius d'une certaine façon. Elle allait devoir libérer Severus aussi, il était temps d'avancer. L'équilibre, elle l'avait brisé en tombant amoureuse… Avec un sourire triste, elle attendit de capter le regard de Severus, ce qui ne tarda pas. Dès qu'ils furent connecté l'un à l'autre, elle le fixa et hocha la tête négativement pour décliner son offre. Il en fut étonné mais ne pouvait rien faire sans risquer d'être découvert. Il allait devoir attendre de la voir plus tard.
L'heure était arrivée. Drago et Harry avaient pris place dans deux fauteuils d'un côté de la pièce, le blond avait l'air sombre et triste et le brun lui tenait la main avec douceur. Wophy était dans un autre coin à se tordre les doigts nerveusement. Severus, positionné vers le lit de Cissy, tenait la fiole de potion. Lucius s'assit vers sa femme en silence. Ils laissèrent passer quelques minutes, retardant l'inévitable et essayer de se préparer moralement à la suite. La porte de la chambre s'ouvrit et attira l'attention de tout le monde. Harry sembla étonné, pour ne pas dire choqué, de voir Hermione entrer, le soulagement visible des deux hommes de la voir enfin et l'air à peine surpris de Drago. Il avait clairement dû louper un épisode. Hermione se mit un peu à l'écart, et Severus donna l'antidote à Lucius. Il se posta ensuite vers Hermione qui se retint de le regarder.
Lucius fit passer le contenu bleu du flacon dans une seringue qu'il injecta à sa femme. Un silence de plomb régnait dans la pièce et la tension était palpable. Severus enlaça ses doigts à ceux d'Hermione, cherchant un soutien, et elle ne lui refusa pas. Quelques minutes infinies passèrent avant que Narcissa ne revienne à elle. Lentement, elle s'agita et ouvrit avec une difficulté évidente, ses yeux. Elle ouvrit la bouche, cherchant sa voix, toussa un peu et put réussir à sortir un son cohérent.
« Lucius ? » Dit-elle, la voix très enrouée
L'homme s'effondra vers elle, la serrant contre lui, laissant ses larmes s'échapper en silence. Il caressa ses cheveux, son visage, ses lèvres avant de les embrasser avec délicatesse et émotion.
« Je suis là mon amour. » Souffla-t-il
Severus serra les doigts d'Hermione qui leva les yeux vers lui. Bien qu'il semblât lutter pour conserver un masque d'impassibilité, il ne put empêcher ses yeux de briller d'émotion. Le cœur de la brune lui fit mal de voir cet homme qu'elle aimait en proie à un tel bouleversement. Elle-même était émue. Wophy pleurait de joie et de peur à la fois dans son coin et Drago était d'une pâleur extrême, bien qu'il s'approchât rapidement de sa mère.
Narcissa s'assit avec l'aide de son mari et tendit les bras à son fils qui s'y jeta. Les Malfoy étaient enfin réunis. Drago resta quelques instants vers elle, lui disant combien elle lui avait manqué et lui promis de revenir la voir demain, qu'elle devait se reposer et qu'il l'aimait. Elle accepta et salua Harry au passage. Les deux garçons ne s'éternisèrent pas, et au moment de sortir, Hermione comprit que Drago se retenait de toutes ses forces de ne pas craquer devant tout le monde mais besoin de le faire en privé, avec son compagnon.
« Tu penses que ça ira ? » Demanda Narcissa à Lucius
« Il ira bien, laisse-lui le temps d'encaisser, ça ira mieux demain Cissy. » Affirma son mari
« Wophy est content de voir Madame à nouveau » Fit-il tout bas l'elfe qui venait de s'approcher
« Wophy… » Commença Narcissa « J'ai écouté et adoré chacune de tes histoires, apprécié tous les efforts que tu as pu faire pour que je ne manque de rien, veiller sur ma famille et je te suis reconnaissante d'être un elfe si bienveillant. Je saurais m'en souvenir. »
« C'était un honneur pour Wophy, Madame. » Sanglota la créature, comblée de joie « Wophy va de ce pas vous préparer votre tisane préférée »
Il disparut sur le champs. Lucius sourit et Narcissa porta son regard, ému, vers son ami et amant.
« Sev… »
L'homme se précipita vers elle et la prit à son tour dans ses bras avant de l'embrasser.
« Tu nous as beaucoup manqué Cissy » Avoua-t-il
« Vous aussi. Je vous aime tellement »
Elle se blottit contre son mari et Severus leur prit chacun la main, avant qu'ils ne posent tous les trois leurs fronts l'un contre les autres, savourant leurs retrouvailles. Hermione les observa de loin, émerveillée par la magie qui semblait émaner de ce trio hors du commun. Ils étaient faits pour être tous ensemble, l'équilibre n'avait pas besoin d'être travaillé et ajusté comme avec elle. Ils étaient l'équilibre à eux trois. Ils alternaient entre des baisers, des câlins, des caresses, larmes de soulagement… Hermione sentit que c'était le moment pour elle de partir. Elle était fière d'avoir été celle qui les avait accompagnés jusqu'à ce qu'ils retrouvent Narcissa, elle chérirait ces souvenirs et l'amour qu'elle leur portait dans son cœur. Discrètement, elle sortit de la chambre.
Narcissa essuya ses larmes de joie et regarda les deux hommes avec tendresse. Elle était si chanceuse de les avoir, qu'il ait malgré leur chagrin put continuer à vivre grâce à Hermione. La sorcière balaya des yeux la pièce, étonnée.
« Hermione n'est pas là ? » Interrogea-t-elle
Les deux sorciers, surpris, constatèrent qu'en effet, personne n'était là.
« Elle était là, elle a du vouloir nous accorder un peu d'intimité » Suggéra Lucius
« Je vais aller la voir » Dit Severus
« C'est un sacrée morceau de Gryffondor, cette petite, n'est-ce pas ? » Sourit Cissy
« Tu n'as pas idée. » Dit Lucius « Je pense qu'elle a besoin de te parler, Severus. Elle n'a pas passé une soirée idéale »
« Très bien, j'y vais maintenant. »
Il caressa la joue de Narcissa et se leva pour quitter la pièce, à la recherche d'Hermione.
Quelques heures plus tard, après un peu de repos, Narcissa avait supplié son mari de marcher un peu. Il avait commencé par refuser puis, sous les montagnes d'arguments de sa femme, lui avait accordé quelques pas. Ils marchèrent ensemble, très lentement, jusqu'au grand salon. Narcissa était faible et peinait à se déplacer, mais la douleur dans ses jambes restées au repos trop longtemps, la motivait suffisamment pour se donner du courage.
« Tu bois ta tisane ici et retour au lit immédiat, Cissy ! » Assura Lucius « Aucune ruse ou compromis attendrissant cette fois »
« Oui, Lucius, je te l'ai promis » S'amusa-t-elle
Ils tombèrent sur Severus, assis dans un fauteuil avec un verre au liquide ambré à la main, le visage fermé et sombre. Lucius aida sa femme à s'installer dans le canapé et prit place à ses côtés.
« Sev ? Tout va bien ? » Demanda la blonde
« Tu as pu parler à Hermione ? » S'inquiéta Lucius
« Il n'y a pas eu besoin, elle est partie. » Dit-il, d'un ton agacé
« Comme ça ? »
« Sa chambre est vide. »
« Tu ne vas pas essayer de savoir pourquoi ? » Demanda Lucius
« Non. Elle a le droit de mettre un terme à cette relation dès qu'elle le souhaite, peu importe les raisons. »
« C'est tout ce que ça te fait ? »
« Que veux-tu que je te dise, Lucius ? Je ne peux pas la forcer à rester si elle veut partir, peu importe ce que ça implique pour moi. »
« Elle est venue me parler au bal, elle était bouleversée. Elle t'a vu partir avec Francesca vers tes appartements, et nous savons parfaitement que cette femme ne s'approche pas des hommes sans raisons. Elle en a déduit ce qu'il y avait à déduire, rajoutant tous les points communs que tu as avec elle que tu n'as pas avec Hermione. »
« Je n'ai rien en commun avec Parkinson, je devais la faire parler. Tu penses qu'Hermione a cru que j'avais couché avec elle ? Car ce n'est pas le cas, à cause d'elle justement. Francesca l'a compris et n'a pas vraiment apprécié. »
« La vraie question est plutôt de savoir pourquoi cette éventualité l'a autant bouleversé, non ? » Affirma Lucius
« Ses sentiments ont changé » Comprit Narcissa
« Changé ? » Répéta Severus
« Evolué » Précisa Lucius
Les pièces du puzzle se mirent en place dans l'esprit du sorcier qui en resta stupéfait. Il ne savait même pas comment réagir.
« Oh Sev… Comment as-tu pu passer à côté de ça ? » Souffla Cissy
« Je l'ignore Cissy. J'étais tellement persuadé que je ne lui suffirais jamais, que je devais profiter de ce qu'elle voulait m'offrir et m'en contenter… Je n'ai pas vu… »
« C'était inévitable, Severus. Hermione a toujours eu un faible pour toi, à ça s'est ajouté le désir, le sexe, la tendresse et une certaine forme d'amour que nous connaissons très bien. Franchir la limite n'a pas dut être si compliqué. Je pense que tout aurait pu continuer encore un moment si elle n'avait pas été si jalouse de Parkinson et n'avait pas pensé à tout ce que cette femme pouvait t'apporter et pas elle »
« Le problème n'était pas de savoir si tu lui suffisais ou non, mais qu'elle est persuadée qu'elle ne peut strictement rien espérer car tu ne partageais pas ses sentiments. »
« Elle doit penser qu'elle a anéanti l'équilibre et que plus rien ne pourrait fonctionner entre elle, toi et même moi. Avec e retour de Cissy, elle a voulu lui rentre sa place. »
« Je n'ai rien contre votre relation » Assura Cissy qui se mit à tousser
« C'est faux, complètement… J'ai été si aveugle » S'étonna Severus « Qu'est-ce que je peux faire maintenant ? »
« Tu peux répondre à une question. A quel point aimes-tu cette femme, Severus ? » Demanda Lucius
Severus n'eut même pas besoin d'y réfléchir. Il finit son verre d'une traite et quitta le Manoir à toute vitesse. Narcissa sourit et Lucius se tourna vers sa femme qui était bien pâle et cernée tout à coup. Il l'aida à se leva du canapé et la serra fort contre lui. Il sentait la peur et le chagrin serrer ses tripes. Il allait la perdre si rapidement, il devait en profiter et prendre soin d'elle au mieux. Il l'embrassa et la raccompagna à sa chambre où il s'installa pour dormir avec elle. Il espérait de tout cœur que les choses allaient s'arranger entre Severus et Hermione, sinon, il ignorait comment il réussirait à mettre la phase finale de son plan à exécution.
A suivre...
A vos reviews :)
