Chapitre 14
Hermione et Lucius trouvèrent enfin Severus dans le laboratoire, après avoir fouiller un peu partout dans le manoir. L'homme avait les traits tirés, marqués par une intense concentration et de la fatigue.
« Sev ? » Salua Lucius
Severus leva la tête de son parchemin pour découvrir les deux amants qui se tenait par la main. Il leur sourit doucement et accueillit Hermione qui vint aussitôt se blottir dans ses bras. Il déposa un baiser sur son front et apprécia la chaleur qui se diffusait dans son cœur chaque fois qu'elle était près de lui.
« Alors, vous vous sentez mieux ? » S'amusa le brun
Hermione et Lucius échangèrent un sourire.
« En effet, délicieusement mieux » Affirma la sorcière « Et toi ? Tu as passé la nuit ici à travailler ? »
« Oui, avec Narcissa et Wophy en réalité. »
« C'est-à-dire ? » Lança Lucius, sentant qu'enfin il y avait un semblant de bonne nouvelle à l'horizon
« Pour vous résumer les choses, Cissy a remarqué qu'à chaque fois qu'elle boit son thé, elle se sent mieux. Les coïncidences devenaient trop nombreuses pour ignorer le lien entre ce thé et son état. Elle m'en a parlé et bien entendu je l'ai prise au sérieux. Nous avons donc travaillé avec Wophy pour savoir ce qu'il faisait exactement. Il s'est avéré que le thé était un mélange de plantes et fleurs pour atténuer ses symptômes, comme d'habitude me direz-vous, mais avec un petit plus qui change tout. La magie elfique de Wophy. Il fredonne quelques incantations de guérissons avec une intention particulière. »
« Nous avons pourtant déjà essayé cela » Dit Lucius
« C'est vrai, mais la différence réside dans le fait qu'il fallait de la magie elfique, par un elfe, avec l'intention qui va avec. Nous connaissons tous la dévotion, et l'amour que Wophy porte à sa maîtresse, il a toujours été d'une loyauté constante et s'est impliqué entièrement à ses soins. Cette puissante intention de vouloir la guérir, sa magie spécifique, mélangé à ce qu'il ressent pour elle, suffit à améliorer son état quelques heures. »
« C'est incroyable » S'exclama Hermione
« Pour vraiment guérir, il faudrait un antidote, un sort elfique par un elfe et une intention ? » Demanda Hermione
« Ça voudrait dire qu'un elfe est à l'origine de tout ce bordel, celle de Parkinson ? » Dit Lucius au même moment
« Je ne pense pas » Répondit Severus « Un elfe ne fait pas ce genre de magie noire, et Wophy connaît l'elfe des Parkinson, elle n'a pas cet état d'esprit ni cette puissance. C'est une elfe bridée, elle n'a pas vraiment le droit de faire de la magie sauf pour entretenir le manoir. »
Severus s'amusa intérieurement de voir Hermione avec un regard scandalisé, cette sorcière avait toujours eu un faible pour la liberté des elfes de maison.
« Alors comment ? » Intervint Lucius
« Par un sorcier, une sorcière en l'occurrence, avec le poison ça suffit. Une personne qui déteste suffisamment la victime pour apporter au mélange toutes ces mauvaises intentions. »
« Et Pansy coche toutes les cases » Affirma Hermione
« Il faut croire que oui. » Dit Severus « Il ne manquera plus qu'à convaincre sa mère de l'avouer et l'inciter à se dénoncer, ou bien ce sera par la force. »
« Ça serait plus simple. » Décida Hermione
« Certes. Mais seule Pansy aurait la formule dont nous avons besoin, que ça soit pour le remède ou le sort. Il faut marchander correctement. » Reprit Severus « En tout cas, c'est une avancée énorme. Nous avons enfin le fonctionnement. »
« Le plus difficile sera de contrer les mauvaises intentions liées au poison. En comparant l'état des deux patientes d'Hermione, et de Narcissa, on comprend mieux les différences d'état. Les deux patientes n'ont rien à voir avec la gravité et la souffrance qu'a pu, et continu d'endurer Narcissa. » Affirma Lucius
« Car l'intention n'était pas la même. » Comprit Hermione
Ils se regardèrent tous les trois en silence. La seule chose qu'il restait à faire c'était d'agir lors du bal de samedi. Distraire et amadouer Francesca, attraper et faire avouer Pansy, la faire cracher tous ses secrets, toute sa haine envers les victimes, afin de trouver comment les guérir.
Ils parlèrent encore quelques instants avant que Narcissa finissent par les rejoindre. Elle les salua, la fatigue bien visible sur son visage malgré avoir dormi quelques heures contrairement à son partenaire de potion. Elle se blottit dans les bras de son mari, ravie de le retrouver et surtout de le voir enfin en paix face à Hermione. Elle sourit à la sorcière et embrassa Lucius.
« Tu devrais te reposer Sev, la nuit a été longue » Dit Narcissa
« Je ne vais pas m'arrêter maintenant » Affirma-t-il
« Severus, dors un peu, au moins quelques heures et je t'aiderais à continuer. » Insista Hermione
Sous les regards fixes des trois sorciers, Severus soupira et céda à leur demande.
« Je vais m'allonger une heure, pas plus. »
Lucius et Narcissa partirent de leur côté, tout comme Severus et Hermione. Ils avaient tous des choses à se raconter et du sommeil à rattraper. Le temps allait filer à toute vitesse et il leur restait que peu de temps avant de tout mettre au point pour samedi soir.
Dans la semaine, Hermione dut se rendre à St Mangouste. Avec l'aide de Wophy et l'accord de sa collègue Sharona Ruby, un thé ensorcelé avait été conçu pour chacune de ses patientes. Certes, Wophy ne connaissait que très peu Erine Arden, l'ayant juste aperçu lors de événements mondains, et il ignorait totalement qui été Lauren. Malgré tout, Hermione était persuadée que l'empathie, la bienveillance et la volonté d'aider de l'elfe se serait suffisamment efficace pour constater quelques progrès.
Hermione se changea rapidement et arriva avec hâte à l'entrée de son service. Elle salua deux infirmières qui transportaient des cartons de compresses à ranger dans une réserve. Son attention fut attirée par un jeune homme, de son âge environ, peut-être un peu plus, qui semblait anxieux et ne cessait de tapoter son gobelet rempli de café probablement froid depuis un moment. Les visites étaient restreintes et dans cette partie du service, personne ne pouvait s'y rendre mis à part la famille. Hermione s'approcha de lui pour le saluer.
« Bonjour, je suis Hermione Granger, une des médicomages du service. Est-ce que je peux vous aider ? » Demanda aimablement la sorcière
« Je ne pense pas non… » Soupira-t-il « Pardonnez-moi, je suis Aaron News » se reprit-il en se levant pour saluer convenablement la femme face à lui
« Mr News ! Je suis ravie de voir ici, est-ce qu'Erine sait que vous êtes ici ? Dois-je la prévenir ? »
« Appeler moi Aaron s'il vous plait. Elle sait oui, elle refuse de me voir. A vrai dire elle m'a rendu la bague afin de rompre nos fiançailles, du moins elle a envoyé une infirmière rompre avec moi. Elle refuse mes visites depuis qu'elle est ici et a cessé de répondre à mes lettres, j'imagine que j'aurais dû le voir venir. »
« Je vois » Dit Hermione, surprise « Je suis désolée de l'apprendre Aaron, vraiment. »
« Moi aussi. Cela fait deux heures environs que je suis assis ici, avec ma bague dans la poche, à regarder mon café, sans réussir à partir. Les infirmières ont fini par prendre pitié je crois, elle me laisse rester dans mon coin » Rit-il sans joie
« Prenez le temps que vous voulez, Aaron. Je vais voir Erine pour sa consultation quotidienne, je reviens vers vous après si vous êtes encore là.
Il hocha la tête et se rassit, le regard fixé dans le vide. Le chagrin et la confusion semblaient gravés sur ses traits.
Dans sa chambre, Erine pleurait à chaude larme en silence, caressant doucement l'emplacement vide sur son doigt où elle avait encore une légère trace montrant qu'elle avait longtemps porté une bague. Elle leva les yeux vers Hermione et essuya ses yeux rapidement pour reprendre contenance.
« Bonjour Erine. » Commença Hermione
« S'il vous plaît, parlez-moi de cette possible bonne nouvelle, j'en ai besoin. » Coupa la jeune femme cireuse
Hermione hocha la tête et s'assit sur une chaise vers la sorcière, s'approchant au plus près du lit, et lui parler discrètement sur un ton de confidence.
« Je ne peux pas vous donner de détails, j'en suis navrée, mais j'ai quelque chose que j'aimerais tester, vous faire boire plus précisément. C'est du thé pour simplifier ensorcelé par des incantations elfiques. Avec de la chance, cela vous apportera un certain confort vis-à-vis des symptômes. » Expliqua Hermione
« D'accord, et c'est un secret car… ? » Interrogea tout bas la patiente
« Disons que ce n'est pas officiel, c'est un test. C'est moi qui aie travaillé dessus en quelque sorte. Le Ministère a donné des consignes très strictes, et expérimenter n'en fait pas parti. Je ne ferais rien pour vous mettre en danger, et Sharona est au courant bien-sûr. Si vous le souhaitez, je peux appeler vos parents, nous en parlerons et… »
« Non »
« Non ? »
« Inutile de les appeler, je suis adulte, je peux décider seule. J'ai une question à vous poser avant tout. » Dit Erine avec sérieux
« Bien sûr »
« J'ai des heures à ne rien faire d'autres que réfléchir, analyser, écouter les bruits de couloirs, les brides d'informations que Mme Ruby et vous partagez. Je sais qu'elle cherche des solutions en tant que médicomages et contre l'injustice du Ministère qui l'empêche d'avancer et comprendre cette maladie. Mais vous, c'est personnel, non ? Je vois cette rage dans votre regard quand mon état empire, quand les résultats sont mauvais, le chagrin aussi. Je ne souhaite pas que vous me racontiez tout, mais j'aimerais juste comprendre vos motivations. »
Sous le choc, Hermione ne sut quoi répondre.
« J'ai confiance en vous, Hermione, si vous permettez que je vous appelle ainsi. J'ai juste besoin de comprendre ce qu'il se passe. »
Après un long silence, Hermione céda et prit la main de sa patiente,
« J'aimerais sincèrement tout te raconter Erine » Dit-elle en la tutoyant pour la première fois « Mon silence n'est pas contre toi, je te le promets. Je protège des personnes que j'aime. Des personnes dont la vie a été chamboulé par cette maladie et qui se bat pour que personne ne vive la même chose. On fait tout ce qui est en notre pouvoir pour que toi et Lauren alliez mieux dans la mesure du possible, et pour que vous soyez les dernières à subir cela. Je fais tout cela pour vous deux, et pour les personnes que j'aime et dois protéger. Il y a aussi les restrictions du Ministère, je dois donc aussi protéger mon travail et Sharona. C'est pourquoi il ne faut parler de rien. Même si tu vas mieux par chance, ne dis rien à part à Sharona et moi. Pour les infirmières ou n'importe qui d'autres, dis juste que ton état est stable pour le moment. J'espère pouvoir t'en dire plus bientôt, mais en attendant c'est le maximum que je peux faire. »
« Bien, merci pour ton honnêteté, Hermione. » Dit-elle reconnaissante d'en savoir un peu plus. « Il y a des effets secondaires dont je dois m'inquiéter ? »
« Non. Soit tu vas te sentir mieux, j'ignore encore à quel point, soit il ne se passera rien du tout. Il n'y a aucun risque, mis à part la déception j'imagine. »
« Alors c'est d'accord. Maintenant ? » Lança la patiente
Hermione sorti une fiole de la poche de sa blouse, elle avait fait une version concentrée pour plus de discrétion par sa taille, et intense pour l'efficacité. Elle retira le bouton violet qui indiquait qu'il s'agissait de la fiole pour Erine. La jeune femme but tout d'un trait et elles attendirent en silence avec espoir.
Au bout d'une dizaine de minutes, Erine se redressa ans le lit, faisant sursauter Hermione.
« Tout va bien ? » S'inquiéta la brune
« Tu peux m'aider à me lever s'il te plaît ? » Dit Erine avec impatience
Hermione s'exécuta et aida la femme à sortir de son lit, et la maintenir debout. Quelques secondes après, Erine se mit nerveusement à rire.
« Je n'ai pas de vertiges. Mes jambes bougent plus facilement et je n'ai plus de vertiges un fois debout » S'exclama-t-elle « C'est incroyable. Tu crois que je peux marcher ? »
« Tu peux essayer oui, mais n'oublie pas que tu as perdu beaucoup de tonus musculaire. Je vais t'aider, on peut marcher jusqu'au fauteuil là-bas, ok ? »
Un pas après l'autre, en douceur, elles marchèrent vers le fauteuil, puis réussirent même à retourner vers le lit. Stupéfaite, Erine remercia Hermione sans cesse, heureuse pour la première fois depuis longtemps. Pour ne pas trop forcer, Erine se rallongea, mais sentait que son corps semblait un peu plus détendu et en paix que d'habitude et ses larmes se mirent à déborder, de joie mais aussi de fatigue. Hermione la laissa évacuer ses émotions puis risqua de dire quelque chose.
« Tu n'as plus ta bague. » Dit gentiment Hermione et Erin porta aussitôt ses doigts sur l'emplacement vide.
« J'ai rompu avec lui, il le fallait. Enfin une infirmière l'a fait pour moi car hors de question qu'il voit combien j'ai changé et dépérie. Je ne veux pas qu'il soit fiancé au peu de vie qu'il me reste. Il mérite d'épouser une femme pleine de vie, qui lui offrira une famille et le soutien dont il a besoin. Ça m'a brisé le cœur mais je l'aime tellement que je lui devais. » Dit-elle en semblant essayer de s'en convaincre
« Qu'en dit-il, lui ? »
« Que j'ai tort évidemment. Que c'est son choix de m'aimer malgré tout, il voulait m'épouser ici, dans cette chambre, car il pense qu'il reste un espoir que j'aille mieux un jour et que même si ce n'est pas le cas, il aurait eu l'honneur d'être lié à moi pour toujours. C'est absurde, il est trop jeune pour être veuf, pour vivre avec le deuil et le chagrin… ça m'est insupportable de l'imaginer souffrir. Je devais le libérer. D'ici quelques jours, semaines, il comprendra. » Pleura-t-elle
« Il t'aime, que vous soyez ensemble ou non, il souffrira de te perdre. Pourquoi vous infliger plus de chagrin en vous séparant maintenant alors que vous avez tant besoin d'être ensemble ? Le temps est si précieux lorsqu'il est compté. J'imagine combien cela doit être difficile pour toi, je ne prétends pas savoir ce que tu ressens, mais avoir le soutien de la personne que tu aimes le plus pour traverser cette maladie, l'aimer le plus fort et le plus longtemps possible, le laisser en faire de même pour toi… ça ne serait pas mieux ? Le deuil sera douloureux mais peut-être un peu plus doux s'il sait qu'il a pu être avec toi. » Souffla Hermione
Erine pleura un bon moment, confuse et bouleversée par les paroles de la sorcière.
« C'est trop tard… » Regretta-t-elle
« Aaron était là lorsque je suis arrivée, il était sous le choc et n'arrivait pas à partir, comme s'il ne réalisait pas ce qu'il s'était passé. Il semblait absent, et focalisé sur la bague dans sa poche et son café froid. Il erre dans la salle d'attente depuis des heures. Peut-être est-il toujours là, je peux aller voir. »
« Non… » Dit-elle avec hésitation, une lueur d'espoir dans les yeux « Emmène-moi le voir. »
Après avoir enfilé un peignoir couleur pêche et brossé ses cheveux en vitesse, elle s'accrocha au bras d'Hermione et marcha avec difficulté et volonté à travers le couloir.
Aaron était là. Il était assis sur un tabouret haut, près d'une table où il avait posé son café imbuvable et où il empilait des petits sucres les uns sur les autres. Erine ne l'avait pas vu depuis de longues semaines, et elle ne pu que constater que son visage était marqué par l'inquiétude et le chagrin. Elle regarda Hermione, lui faisant comprendre de lui accorder un moment avec lui.
« D'accord, mais il faudra retourner rapidement dans ton lit, rappelle-toi que les effets bénéfiques sont temporaires et que personne ne doit le savoir pour l'instant, même pas Aaron. »
« Promis. Merci pour tout Hermione. Accorde-moi quelques minutes et je te laisserais me raccompagner sans protester. »
Avec un sourire, Erine marcha lentement jusqu'à son amoureux. Dès qu'il la vit, il sembla respirer à nouveau. Il l'observa, et Erine s'inquiéta aussitôt de son apparence, elle avait tellement maigri ces derniers temps, sa peau était si pâle, elle qui était toujours si élégante et raffinée en temps normal… Aaron prit son visage dans ses mains et l'embrassa comme si sa vie en dépendait. Il se détacha pour lui dire qu'il l'aimait et l'enlacer très fort. Hermione les regardait un peu plus loin avec tendresse, et ne put s'empêcher de penser à Severus. Si elle devait le perdre un jour, elle ne s'en remettrait pas, pas sans savoir qu'elle l'avait aimé du plus fort qu'elle le pouvait, qu'il le sache et ait pu lui aussi l'aimer tout aussi fort. L'anxiété et le sentiment d'urgence qui s'était emparé d'elle, lui brûlait les veines. Elle devait voir Severus, vite.
Elle fut tirée de ses pensées par Erine qui exultait lorsque son amour lui passa à nouveau la bague au doigt puis s'appuya soudain sur lui un instant, la main sur son torse, les yeux fermés, signe d'un vertige. Hermione intervint aussitôt en se précipitant vers eux.
« J'ignore si ce vertige est dû à l'émotion ou un symptôme, mais il ne vaut mieux pas prendre de risque et retourner au lit. » Dit Hermione « Aaron, vous pouvez la raccompagner et rester si vous voulez. Je vais aller prévenir les infirmières, remplir une autorisation de visite pour vous et transmettre quelques infos pour ma collègue qui va bientôt arriver pour prendre le relais, je n'étais que de passage aujourd'hui. »
« Comptez sur moi » Dit-il
« Merci pour tout » Ajouta Erine
Hermione leur sourit et partie rapidement vers le poste de soin. D'ici une heure, Sharona serait là et pourrait continuer à sa place. Elle griffonna un mot expliquant à sa collègue, avec un sort pour qu'elle seule puisse lire, que la potion avait été un succès pour Erine avec les détails de son état, parler d'Aaron, lui dire que les autres fioles étaient dans son casier dans une boîte magiquement fermée qui s'ouvrira avec un sort spécifique qu'elle nota à la suite, et enfin qu'elle avait un imprévu et espérait qu'elle pourrait parler à Lauren et ses parents vu qu'elle était mineure, de ce traitement secret à sa place.
Sans plus attendre, après avec informé le personnel, elle partit de St Mangouste.
Au Manoir Malfoy, Severus qui venait de rentré de Poudlard une heure plus tôt, discutait avec Lucius et Narcissa dans le salon. Cette dernière était assez fatiguée et frigorifiée. Bien que devant la cheminée et enveloppé d'un plaid et des bras de Lucius, elle avait froid et n'était pas très en forme. Elle attendait avec impatience que Wophy finisse son thé pour lui donner au moins la force de retourner dans sa chambre par ses propres moyens et pas portée par son mari. Elle voulait garder un maximum d'autonomie. Elle se concentra sur la conversation des deux hommes qui portait sur le bal de samedi. Ils essayaient de se mettre d'accord sur la meilleure stratégie pour piéger Pansy et lui faire avouer ses crimes, sans que sa mère ne soit un obstacle.
Pour le moment, il était question pour Severus d'être la distraction idéale pour occuper Francesca pendant que Lucius s'occupait d'attirer Pansy. Son arme pour cela était Drago, qui avait aussi reçu une invitation. Drago pourrait amadouer Pansy pour qu'elle le suive sans se douter qu'elle finirait dans les griffes d'un autre Malfoy. Pour ne prendre aucun risque, Lucius ne mettrait Drago dans la confidence qu'au dernier moment. Ils allaient devoir réussi à faire el parmi une foule de sorciers et sorcières à l'affut du moindre écart, du moindre potin, du moindre scoop… La question d'emmener Hermione ou non n'était pas encore sûre.
Soudain, ils entendirent des pas précipités et la porte du salon s'ouvrir brutalement. Hermione semblait bouleversée. Ses yeux rougis brillaient de larmes qui ne coulaient pas encore, sa respiration était haletante. Elle vient jusqu'à eux à grand pas et prit la parole aussitôt, ne leur laissant pas le temps de lui demander pourquoi elle semblait si mal.
« Ça a fonctionné, pour Erine. La potion a fonctionné un petit moment c'est un bon début. Ma collègue s'occupera d'essayer avec Lauren car je devais rentrer. »
Elle se tourna vers Severus et se jeta sur ses lèvres tenant son visage entre ses paumes. Il referma ses bras derrière elle, surprit.
« Il faut que tu montes avec moi, c'est important. » Lui dit-elle avec hâte
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » S'inquiéta Narcissa
Hermione se tourna vers elle et Lucius.
« Je vous expliquerai. Je suis désolée, ça ne peut pas attendre. » Dit-elle avant de retourner vers Severus « S'il te plaît viens avec moi, maintenant. »
« Je te suis » Accepta-t-il, aussi étonné que confus
Il échangea un regard avec Lucius et Narcissa qui s'inquiétaient, puis fut tiré par la main d'Hermione qui l'entraînait avec elle vers les escaliers, laissant le couple sur le canapé sans ne rien n'y comprendre.
Arrivé dans la chambre d'Hermione, qui était la plus près des escaliers, Severus demanda une nouvelle fois à la sorcière ce qu'il se passait. Au lieu d'une réponse, elle commença à se déshabiller à la hâte. De plus en plus conscient que quelque chose clochait, Severus l'arrêta pour la forcer à le regarder.
« Hermione ! Dis-moi ce qu'il y a. » Insista-t-il d'un ton un peu autoritaire
« Je ne sais pas. Jai besoin de toi, maintenant c'est tout ce que je sais. J'ai du mal à respirer »
Elle s'écarta pour se déshabiller à nouveau. De plus ne plus conscient qu'Hermione était en pleine crise de panique, il l'attrapa encore une fois, nue cette fois-ci, contre lui et plongea dans son regard pour comprendre ce qu'elle voulait. Elle tenta de déboutonner la chemise de Severus mais ses doigts tremblaient. D'un geste brusque il arracha la chemise faisant voler en éclat les boutons noirs à travers la pièce. Hermione se jeta sur son torse, caressant, embrassant, humant sa peau avec désespoir. Il n'en fallut pas plus à Severus pour comprendre qu'Hermione avait besoin de se lier à lui, la façon la plus immédiate et puissante étant par le sexe.
Il s'activa à se dénuder et entraîna sa sorcière sur le lit. Il s'allongea sur elle et l'embrassa avec avidité. Hermione se débattait, impatiente, le bassin ondulant avec rage sous l'homme. Il la pénétra sans plus de formalité, s'enfonçant profondément dans sa chaleur humide, dévorant son cou de baisers brûlants, puis sa mâchoire, ses lèvres, ses joues…Il caressait ses cheveux et cherchait son regard.
« Severus… » Gémit-elle, les larmes débordant de ses yeux
« Je suis là, mon cœur. Tu me sens ? Je suis là » Dit-il d'une voix rauque et chaude
Il accentua ses vas et viens.
« Ressens-moi bébé, je suis là, je suis tout à toi. »
Hermione savoura combien son amant la complétait, elle s'accrocha avec force à ses épaules et leva les hanches pour l'accueillir encore plus profondément en elle.
" Parle-moi, Hermione. Raconte-moi. »
« Ne t'arrête pas ! » Exigea-t-elle
« Je n'arrêterai pas » Promit-il en la prenant plus fort encore « De quoi as-tu besoin mon amour ? »
« De toi. Te sentir, t'aimer. Que tu m'aimes. Que le temps s'arrête »
« Je suis là et je t'aime, Hermione. Je t'aime plus que tout au monde. Sens comme je t'aime » Souffla-t-il en la pénétrant plus brutalement « Le temps n'existe pas, il n'y a que toi et moi, que moi en toi. Ressens, mon cœur, ressens-moi. »
Hermione gémissait de plus en plus fort et elle sentait un torrent de plaisir approcher rapidement. Ses parois se serrèrent et elle cria son plaisir sous la voix de velours de Severus dont le souffle brûlant dans son cou lui faisait perdre la tête.
Le sorcier tint bon, la laissant dans son orgasme mais sachant très bien que ce n'était pas fini. Comme pour le confirmer, Hermione passa au-dessus de lui, et s'empala à nouveau sur son sexe gonflé.
La jeune femme se déhanchait sur Severus, l'aimant avec tout son corps. Severus était fou de cette sorcière, fou de sa beauté, de sa fougue, de son amour pour lui. Il aurait pu la regarder lui faire l'amour ainsi pour l'éternité entière. Hermione irradiait de plaisir, de luxure et de sensualité. Les joues rosies et le regard sombre de désir, elle se perdait dans les yeux noirs de Severus, plongeant chacun jusqu'à l'âme de l'autre. A ce moment il ne faisait qu'un. Physiquement, émotionnellement, spirituellement, éternellement…
Severus caressa le corps de la brune avec force, ses seins, son ventre, ses cuisses, ses fesses… Puis il se redressa, une main derrière lui sur le matelas pour se maintenir et l'autre derrière les reins d'Hermione pour la caler contre lui et l'aider dans ses mouvements.
Leurs visages se touchaient presque, leurs souffles se mélangeaient, les mots doux qu'ils se disait entre leurs gémissements transperçaient leurs cœurs et leur corps fusionnaient avec intensité faisant naître un orgasme aveuglant pour les deux amants qui s'y perdirent totalement.
Après ce qu'il leur semblait être une éternité, ils reprirent conscience de leurs corps, de leur environnement, comme revenu brutalement d'un autre monde.
Essoufflée et comblée, Hermione sourit à Severus qui constata que la crise était passée. Il caressa tendrement son visage et déposa un baiser sur son front.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Demanda-t-il
Hermione hésita un peu puis se lança. Elle lui raconta l'histoire d'Erine et Aaron, leur amour qui risquait de finir tragiquement, un peu comme Lucius et Narcissa et que s'il devait lui arriver quoique ce soit, elle n'y survivrait pas. Qu'elle l'aimait plus qu'elle n'avait jamais aimé, qu'il fallait qu'il le sache, qu'elle était sienne, éternellement. Elle avait eu besoin de lui prouver, lui montrer, se donner entièrement à lui tant qu'elle le pouvait car la vie était cruelle et que le temps passait trop vite.
Severus écoutait attentivement avec un mélange d'étonnement et d'émerveillement face à l'amour incommensurable dont elle faisait preuve pour lui.
" Ce sentiment était tellement fort, viscéral, que je ne pouvais plus respirer. Je devais venir te voir, te dire tout ça. Seulement lorsque je t'ai vu, les mots semblaient bloqués dans un coin de ma tête et mon corps hurlait. Je suis désolée d'être entrée dans une telle crise de panique, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, pourquoi mon corps et tout mon être semblait sur le point de collapser, ce besoin de te sentir contre moi, en moi comme si tu allais disparaître… » Expliqua-t-elle avant de l'embrasser
« Je t'aime tellement Severus » L'embrassa-t-elle encore « Les mots ne suffisent pas » et encore « Et une vie ne suffira pas pour l'exprimer »
« Je t'aime aussi inconditionnellement Hermione, sois en certaine. » Le regard de Severus était d'une sincérité déroutante.
Elle l'embrassa encore et encore, puis colla son front au sien, ils fermèrent les yeux, savourant et instant de calme, de silence et de tendresse.
« Est-ce que tu voudrais bien m'épouser ? » Souffla soudain Hermione
« Oui »
« Je veux dire, ne crois pas que je dis ça sous le coup de la journée, des événements ou l'émotion du moment, mais tu as déjà parlé de nous, d'un foyer à construire et, on s'aime, alors est-ce que tu voudrais… » Continua-t-elle sans l'écouter
« Oui ! »
« Tu n'es pas obligé, ça n'a pas à être dans la seconde mais un jour peut-être ou… »
« Hermione ! » Dit-il plus fort
« Quoi ? »
« Oui ! Ça fait trois fois que je te dis oui ! S'amusa-t-il
« Oui pour m'épouser ? »
« Oui je veux t'épouser, évidemment » Sourit-il
Elle sourit et l'embrassa avec passion avec de se reculer à nouveau.
« Ce n'est pas vraiment comme ça que ça aurait dû se passer j'imagine » Rit-elle
« Je t'avoue que j'avais déjà mon idée pour te le demander moi-même d'ici quelques temps, mais maintenant et de cette façon, c'est parfait. Mieux que parfait. » Affirma-t-il
« Tu as dit oui » S'émerveilla-t-elle
« Je serais fou de dire non, bébé. »
Allongés, blottis l'un contre l'autre, ils somnolèrent et rêvassèrent un moment, planant sur un nuage de bonheur. Puis, lentement la réalité revint jusqu'à eux. Doucement, Hermione se redressa et s'accouda au-dessus du torse de son amant.
« On devrait attendre que toute cette histoire soit terminée. » Dit-elle avec sérieux
« Je sais, oui. » Admit-il
« Si tout se passe bien, ça sera une bonne nouvelle à annoncer en plus du reste, mais si on ne réussit pas… Si Narcissa ne s'en sort pas… » Dit difficilement Hermione
« On va trouver un moyen, mon amour »
« Si ce n'est pas le cas, on attendra, d'accord ? Le temps qu'on se remette, toi, moi et surtout Lucius. »
« J'attendrais le temps qu'il faudra pour toi, mon amour et mon engament envers toi ne va pas s'envoler. » La rassura-t-il
Ils furent interrompus par un coup à la porte quelques minutes après. Après y avoir été invité, Lucius entra, découvrant le couple nue à peine couvert par les draps.
« Narcissa s'est endormie, mais j'étais trop inquiet pour ne pas venir m'assurer que ça allait. Comment vas-tu, ma toute belle ? »
« Mieux, merci. Désolée d'avoir affolé tout le monde, j'ai eu une crise de panique et j'avais besoin de Severus pour me reconnecter à la réalité. »
« Je suis heureux que ça se soit arrangé. Vu l'état du lit, j'imagine que tu as été plusieurs fois bien ramené à la réalité » Rit-il ainsi que Severus
« Oui c'est vrai, il a su être très efficace et convainquant… »
Hermione croisa le regard de Severus et sut qu'il pensait à la même chose qu'elle, elle pouvait lire le désir dans ses yeux noirs.
« A vrai dire » Commença Hermione d'une voix chaude et sensuelle « Je pense qu'il faudrait s'assurer une nouvelle fois que la crise ne va pas recommencer, tu pourrais peut-être nous venir en aide ? »
« Bonne idée, bébé. Qu'en dis-tu Lucius ? » Souffla Severus
Lucius sentit son corps vibrer de désir. Cela n'était pas difficile, il avait Severus, nu devant lui avec une Hermione au regard brûlant dont les mains fines commençaient à passer entre ses cuisses qu'elle écarta avec érotisme. Lucius se mordit la lèvre et se déshabilla d'un sort avant de les rejoindre.
« Je ne peux rien vous refuser » Affirma le blond.
Ensemble ils profitèrent de leur amour un long moment avant de sombrer tous les trois dans un sommeil profond et réparateur.
Samedi, les choses sérieuses allaient commencer et cette fois cela n'était pas juste une façon de parler, mais une réalité une question de vie ou de mort. La vie ou la mort de Narcissa, notamment.
A suivre, en espérant que vous avez aimé et que me laisserez une petite review.
