Chapitre 15: Faire son deuil
POV Pansy
Retour à la case départ. J'avais réussi à faire fuir Granger une nouvelle fois, mais comment lui expliquer que Lorie m'était fondamentale, celle avec qui je pensais vivre jusqu'à la fin de ma vie et qu'elle était morte par ma faute, par ma négligence. C'était mon fardeau. Était-ce juste de lui en faire porter? Avais-je droit à une seconde chance? C'étaient les questions que j'avais oubliées en sa présence.
Me revoilà, au travail. Au moins, je pourrais repousser mes problèmes. Parfois je captais les regards inquiets de mes employés. Rien que je puisse y faire. J'entrais dans mon bureau, celui qui sera ma demeure pour les prochaines heures. Griffonner, planifier, élaborer de nouvelles tenues, c'était ce qui m'occuperai.
POV Eric
La patronne avait une tête d'enterrement depuis son retour. Un peu comme celle au début de son commerce. Moi qui espérais que Dame Parkinson profiterai de son week-end avec la prodigue des ventes. Merlin, c'était un raté total. Elle était d'un teint livide qui faisait peur à voir.
L'après-midi s'était plutôt bien déroulé malgré mes inquiétudes grandissantes envers la patronne, qui n'était pas sortie de sa demeure depuis le matin. Je fus quelque peu rassuré quand j'aperçu sa petite frimousse sortir de son bureau.
POV Pansy
J'avais besoin de m'aérer l'esprit alors je suis sortie prétextant une inspection du magasin. J'errais entre les rayons sans réel but quand je reconnus un visage familier.
-Bonjour, Mlle Parkinson. me salua la sorcière d'une grande prestance.
-Mlle Lawrence? restai-je sans voix.
-Je vois que tes vêtements s'inspirent largement de ceux de Lorie. me dit-elle en analysant une veste à sa portée.
-C'est exact! Je…
-Ne t'excuse pas! me dit-elle en me fixant de ses prunelles d'un brun saisissant. C'est à nous de nous excuser! Nous avions été trop injustement dure avec toi. Le chagrin de sa perte nous y a conduit mais ce n'était qu'un stupide et regrettable accident.
-J'aurais pu, j'aurais dû…
-Avec des si nous pouvons refaire le monde, Parkinson! Mais nous ne pouvons plus rien y changer. Le passé est le passé! Il est alors nécessaire d'arrêter de se lamenter mais l'accepter et vivre avec. D'ailleurs, Lorie serait tellement fière de voir ce que tu as fait ici!
-Je l'espère!
-Je suis à Londres que pour quelques jours, mais si tu veux me rendre visite à New York, tu as mon accord. J'ajouterai que cela me ferait le plus grand plaisir de t'accueillir une nouvelle fois chez moi.
-Merci, Mme Lawrence!
-Voyons, ma fille. Je ne voulais pas te faire pleurer! me dit-elle en me prenant dans ses bras.
-Je suis désolée. dis-je en essuyant lamentablement mes larmes.
-Qu'est-ce que je t'ai dis?
-De ne pas m'excuser. dis-je un petit rictus au coin.
-Exact! Tu vas me faire le plaisir d'être la femme fière que Lorie voudrait que tu sois. J'ai hoché la tête. Bien! Maintenant, je dois y aller. Prends soin de toi!
-Vous aussi, Mme Lawrence. lui dis-je en suivant sa silhouette s'éloigner au loin.
Depuis sa visite, j'avais le cœur plus léger.
Peut-être, je dis bien peut-être qu'il serait temps pour moi de me pardonner et de rendre ma première visite au cimetière où elle avait été enterrée. A vrai dire, je n'avais jamais eu le courage d'y mettre un pied, je ne pense toujours pas l'avoir mais j'ai l'impression que c'était nécessaire, nécessaire pour moi si je voulais tourner la page. Arrêter d'être coincée dans le passé. Y parviendrai-je seule? Je ne le pensais pas malheureusement. J'avais besoin d'une autre personne, une personne pour m'épauler. Je ne sais pas si elle l'accepterait, mais j'ai suivi mon instinct et me rendis au pas de sa porte. J'ai longuement hésité mais finis par y toquer, deux coups secs qui résonnaient comme un glat.
Je n'avais pas remarqué que je retenais ma respiration avant que je ne la libère quand elle finit par m'ouvrir après de nombreuses secondes qui me paraissaient interminables.
-Parkinson? s'étonna-t-elle de me voir de sitôt.
-Jolies tes lunettes! fis-je remarquer.
-Euh, merci! rougit-elle du compliment. Je lisais un vieux livre.
-Toujours à fond dans les livres! la taquinai-je.
-Euh...oui! m'avoua-t-elle un peu honteuse.
-Puis-je entrer? lui demandai-je encore coincée sur le palier.
-Oh...oui, entre. Elle se précipita pour ranger ses bouquins éparpillés. C'est un peu en désordre. me dit-elle.
-Fais-tu la même chose pour d'autres personnes? lui demandai-je curieuse.
-Que...je…c'est...
C'était mignon de voir à quelle point elle s'embrouillait dans ses explications.
-Du calme, Granger! Je te taquinais juste. la rassurai-je.
-Alors tu es venue pour...? me questionna-t-elle, une fois satisfaite de son rangement.
Hé bien, c'est le moment, je suppose où je déglutis difficilement et tentai-je maladroitement d'expliquer ma situation.
-Je veux que tu m'accompagne à New York! dis-je d'un trait.
-Tu quoi? me demanda-t-elle, pas sûre d'avoir tout compris.
-Je voudrais que tu m'accompagne à New York. répétai-je plus calmement. Enfin, quand tu sera disponible et si tu en à envie, évidemment. me rattrapai-je en évitant délibérément son regard.
-Je...euh…
-Ce n'est pas grave. m'emportai-je mal à l'aise. Je n'aurais pas dû…
-Wow! Wow! me coupa-t-elle de ma panique grandissant en saisissant ma main agitée. Je viendrai! Je viendrai avec toi! D'accord?
-Hmm. D'accord! acceptai-je, osant à peine la regarder en face.
-Maintenant que cela est convenu! Tu n'as plus le choix. Tu es bloquée avec moi.
-Est-ce le fameux courage de Gryffondor qui te donne tant de confiance?
-Hé bien, oui! Gryffondor un jour, Gryffondor toujours. me récita-elle comme une devise, ce qui a eu la fâcheuse tendance à me tirer un gloussement. Ne te moque pas! s'indigna-t-elle, me tirant un plus grand gloussement. Merlin je n'ai jamais eu aussi mal aux abdominaux.
La suite au prochain chapitre
Note de l'auteur: Hé bien, c'était un chapitre un peu plus sombre!
