Bonjour ! On continue avec les publications avec le retour à Baterilla suite à l'adoption. Et on va aussi aborder le cas du nekomata. Je ne donnerai pas de cookies pour ceux qui ont la ref de Encanto, sachez juste que vous en reverrez la couleur plus d'une fois. Pour les passages en espagnol, s'il y a des phrases ou des termes qui ne vont pas, n'hésitez pas, je mettrais la trad, mais si vous me le signalez pas, je vais pas y penser de moi-même. Autre point, pour mieux visualiser la scène de confrontation, cherchez dans google la poêle à paella si vous n'en avez jamais vu. Et surtout, sélectionnez la plus grande. A présent, comme Samy, vous pourrez la visualiser avec l'emprunte d'une tête à l'intérieur.

Ceci étant dit, je vous dis à demain.

Bises

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Rajouter un peu plus d'agitations dans une affaire "classée" était la dernière chose que Rouge voulait, d'où pourquoi elle évita de jeter l'ancre au port. Sans compter qu'elle ne revenait pas avec un gosse, mais deux de plus. Chose que ne se priva pas de lui pointer Amelia une fois qu'elle ait eu essayer d'étrangler sa petite-cousine dans un câlin (pour le plus grand agacement de la zoan).

- Alors, tu pars en quête de la blatte, et tu reviens avec deux autres cafards ? humorisa Amelia.

- Je suis faible devant les enfants, tant qu'ils n'ont pas atteint l'âge maudit de quinze ans, répondit tranquillement Rouge en posant les sacs de voyages sur le sable au pied d'une falaise de l'île, proche de la hacienda.

Et elle haussa des épaules en disant la suite comme si elle parlait de la météo.

- La preuve en est que je ne t'ai pas mise dans un orphelinat à la mort de Javier.

- Oui, je sais, je suis ton pire cauchemar, tante Rouge, et j'en suis plus que ravie, malheureusement, la relève est là. Ta fille n'a pas encore atteint l'adolescence et elle t'a déjà causé quelques cheveux blancs.

- Un jour, c'est toi qui te recroquevilleras dans un coin en gémissant devant ma toute puissance et mon aura maléfique, zorra, répliqua Ann en croisant les bras d'un air défiant.

- C'est ça, on verra ça, petite blatte.

- Quand vous aurez fini toutes les deux, vous montrerez la hacienda aux garçons. Amelia, tu ne les lâches pas. En revenant, je te toucherais deux mots. Là, j'ai deux trois choses à faire et voir avec Agustin.

- Pepe, rectifia Amelia. Si tu cherches le maire, Agustin a pris sa retraite, donc, c'est José* qui prend la relève.

- Eh bien je vais discuter avec Pepe, répondit Rouge sans s'attarder sur le commentaire. Dans tous les cas...

- Oui, je ne les lâche pas des yeux, à plus tard.

Et avec un sourire pour les enfants, la veuve s'en alla, laissant l'adolescente s'occuper des jeunes.

- Bon, c'est quoi vos noms, les monstres, puisque ma chère tante vous a adopté dans la famille, s'enquit la jeune femme avec un large sourire.

- Je suis Sabo, navré pour le dérangement, s'excusa le petit blond en rougissant.

Et il s'inclina.

- Oooh... je commence à comprendre comment tía a pu être charmer par toi, muchacho ! rit la blonde. Et toi, cariño, c'est quoi ton histoire ?

- Je suis Luffy et je serais le Roi des Pirates ! annonça le plus jeune en jetant ses bras dans les airs avec son chapeau de paille bien enfoncé sur son crâne.

Amelia se redressa de là où elle s'était penchée pour parler aux enfants et fixa le petit garçon en levant un sourcil. Elle regarda sa cousine qui secoua la tête en comprenant la question. Non, aucun des deux ne savaient encore qui était son père.

- C'est un grand rêve. Et je t'y encourage, cariño. Bien, en route. Première chose que je vous demande, c'est de ne pas suivre les arbustes d'hibiscus de la plage. Pour une simple et bonne raison, cela mène à une crypte et on ne dérange pas les morts, sauf quand on a besoin de calme et de repos soi-même. ¿De acuerdo ?

- Ils sont d'East Blue, glissa Ann en voyant les expressions des deux garçons.

- Ah. Bah ils vont apprendre les langues locales. Je vous aie demandé si nous étions d'accord. Alors, jeunes gens ?

- Oui, madame ! répondirent les deux garçonnets.

- Bien. On prend les sacs et on se met en route. Anabela, tu prends les sacs de ta mère.

- Et pourquoi tu ne le fais pas ?

- Parce que je viens de me faire les ongles... ou que j'ai juste envie de te faire payer la peur que tu m'as causé, la blatte.

- Et si je te fais manger du sable ?

Amelia regarda sa cousine qui lui rendit le même. C'était un défi. Et finalement, elle récupéra le sac de Rouge et le mit à son épaule. Victoire pour Ann.

- Bon, vous attendez quoi ? On y va ?

Les deux garçons prirent leur sac pour suivre Amelia qui avait déjà pris de l'avance.

- Ta cousine est effrayante, commenta du bout des lèvres Sabo.

- Elle n'a pas toujours était comme ça. Avant, elle était super douce, toujours prête à aider tout le monde, offrir des câlins à longueur de journée. Un vrai amour... puis, ce gars... Sakazuki. Il a tué son père juste au large de l'île quand elle avait douze ans. Oui, oncle Javier était un pirate, mais il n'était pas agressif. Son but était de protéger la veuve et l'orphelin. Si on a décidé de se débarrasser de lui, c'est parce qu'il a volé quelque chose de grande importance pour la propagande marine, raconta tout bas Anabela.

- Ouch.

- Qu'est-ce qu'il a volé ? demanda Luffy.

- Un corps.

Les deux garçons se regardèrent avant que Sabo ne soupire.

- J'aurais dû tenter de fuguer en me cachant dans un autre navire.

- Trop tard, on ne retourne pas en East Blue, lui répliqua Ann.

- Bon, vous venez ou vous comptez passer la journée à la plage, interpella Amelia alors qu'elle avait un pied sur un escalier de pierre gravé dans la falaise.

Luffy fut le premier à accélérer le pas pour la rattraper. Le petit groupe grimpa les marches pour rejoindre le reste de l'île et avoir une vie magnifique sous le petit matin.

- Benvenido en Baterilla, leur dit Amelia en montrant l'île du bras. Il est encore tôt, donc, fait pas trop chaud, mais bien vite, ça va être la fournaise, même si le pire reste à venir.

- Pire ? Comment ça ? se renseigna Luffy.

- On est encore en juin, mais mi-juillet jusqu'à mi-septembre, c'est la fournaise. Dès sept heures du matin, tu cherches l'ombre pour ne pas mourir de chaud. Ça, c'est le village, avec l'école, le marché, le médecin et la mairie, expliqua Amelia en montrant des bâtiments au loin du doigt. Les bâtiments autour, ce sont les différentes maisons et haciendas. Des haciendas, ce sont des exploitations agricoles. Beaucoup ont abandonné leur fonction première pour devenir plus habitation familiale, mais tout le monde a quand même une parcelle de terre dedans pour cultiver ses légumes. On mange ce que l'on produit, ici. Donc, vous nous aiderez aux récoltes, les garçons.

Les deux petits hochèrent la tête.

- La viande, c'est le poisson, la volaille et les kai-ô qui la fournisse, principalement. Toutes les autres viandes sont produites sur les autres îles de l'archipel, avec lesquels ont fait du troc. Ici, notre richesse principale, ça vient de ça.

Et elle toqua le tronc d'un vieil olivier tout proche.

- C'est quoi ? demanda Luffy.

- Un olivier. Nos olives rouges sont mondialement connues. Chaque année, tout le monde se réuni pour la récolte. C'est d'ailleurs durant la dernière récolte que la miss a gagné ses oreilles de chat.

- Je suis un nekomata, zorra. Alors, ta ruse de renarde ne fait pas le poids devant mes dons de yôkai ! ricana Ann en levant un doigt faussement menaçant vers sa cousine qui leva les yeux au ciel d'exaspération.

- J'en ai déjà goûté, et c'est vrai qu'elles sont excellentes les olives produites ici, se rappela Sabo.

- Et certainement pas donnée. Dès que nos ancêtres ont vu l'attrait des étrangers pour elles, ils ont décidé d'en faire un produit de luxe, en sachant qu'au vu de leur histoire, il était impossible de les faire se reproduire ailleurs. Par ici, notre hacienda est à l'écart du reste de la ville. Comme on a eu pas mal de pirates dans la famille, les différents bâtiments de la hacienda était généralement utilisée par les membres d'équipages et leurs familles si elles étaient d'ici ou n'avaient nul autre endroit où vivre.

- C'est grand comment ?

- Dix hectares* de surface, mais bien moins d'utilisé. Si la famille ne s'agrandit pas dans les deux prochaines décennies ou qu'on n'a pas d'autre pirates, une bonne partie sera abattu.

Chose qu'Ann ne voulait pas envisager, parce qu'elle avait fait de belles parties de cache-cache dans les annexes à l'abandon de la hacienda avec ses camarades de classes.

- Pour revenir aux olives, j'espère qu'elles sont associées à de bons souvenirs pour toi, sinon, tu n'en consommeras bientôt plus, muchacho.

- Elles ont quoi de particulier ? Elles ont le goût de viande ? se renseigna Luffy alors qu'ils marchaient dans l'oliveraie pour atteindre la hacienda grande mais sobre en haut dans la colline.

Les deux filles réprimèrent un frisson de dégoût.

- Elles sont très juteuses et très sucrée... avec un parfum de fleur, raconta Sabo.

Les deux Portgas lui adressèrent un regard qui le traitait clairement de naïf.

- Qu'est-ce que j'ai dit ?

- On va attendre d'être arrivés et que tout le monde soit installé pour te raconter l'histoire des olives rouges de Baterilla, lui dit simplement Amelia.

Ils marchèrent rapidement dans le soleil montant pour arriver aux marches bordées de buissons fleuris qui menaient jusqu'à la grande porte de la maison dont la façade blanche était mangée par des plantes grimpantes qui profitaient en partit de l'ombre de l'avancée du toit.

- Mamá n'a pas cueilli de nouvelles fleurs ? remarqua Ann en voyant un vase vide dans l'entrée.

- Elle te cherchait, chiquitina. Elle n'allait pas cueillir de nouvelles fleurs. Elle a dit où ils allaient dormir, ces jeunes gens ?

- Nop.

Amelia regarda les deux gamins. Sabo restait sagement en place, par peur de se faire gronder, alors que Luffy était déjà à l'exploration de ce nouvel environnement. Elle soupira et se tourna vers le blondinet.

- Tu vas prendre la chambre de mon défunt père, Ann te montrera laquelle. Et toi, celle del abuelo Bruno.

- No se habla de Bruno~ chantonna Ann avec un sourire.

- Commence pas.

- C'est une blague familiale, tu les apprendras en temps et en heure... et parfois, à regret, expliqua la brunette devant l'air perplexe du blondinet. Par ici.

Elle entraîna Sabo vers la gauche du bâtiment, et s'enfonça dans une des ailes en grimpant rapidement le fidèle escalier de bois. Sabo la suivit en regardant autour de lui. L'architecture était sobre, mais accueillante, visant plus l'utilitaire qu'une galerie de richesse malgré la taille de l'endroit. Sans compter qu'il y avait beaucoup de plantes. Des plantes vertes et des fleurs. Et beaucoup d'hibiscus. Et parfois, des peintures.

- Ce sont des peintres célèbres qui ont fait ces toiles ? se renseigna Sabo.

- A ma connaissance, non. Toutes les toiles ont été peintes par mes ancêtres, répondit Ann d'une voix absente. Ce n'est pas parce qu'on a une grande maison qu'on est assez riche et arrogant pour exposer chez nous des tableaux de grands peintres. Ces toiles ont leur place en musée, pas chez les particuliers.

- Vrai... sourit nerveusement le blondinet.

Anabela lui jeta un regard, avant de continuer à guider Sabo dans le couloir, ses deux queues de chat s'agitant doucement dans sa marche. Elle s'arrêta dans le couloir devant une porte qu'elle ouvrit sur une chambre qui n'avait pas été utilisé depuis bientôt cinq ans.

- Pose ton sac là, pour l'instant et retire ton manteau, tu vas mourir de chaud rapidement, dit la brunette en allant récupérer le cadre photo sur la table de chevet. Les affaires de mon oncle sont encore là, donc on verra plus tard pour les déplacer. Je crois qu'il y a encore des documents importants dans les environs en plus.

- Ça me va, assura Sabo. Je ne toucherai à rien.

Il posa son sac et son manteau sur une chaise dans un coin de la pièce où Ann se souvenait que son oncle jetait toujours sa cape. Elle s'en détourna pour ne pas voir l'esprit de son oncle se tenir à proximité de la pièce de mobilier et alla ouvrir les volets, dévoilant qu'en lieu de balcon, c'était littéralement une coursive.

- Le balcon fait le tour par l'arrière de la hacienda et communique avec toutes les pièces de l'étage. On a un escalier qui permet d'accéder au patio à peine plus loin. C'est là qu'on mange quand il fait beau. Ma chambre n'est pas loin, vient.

Elle lui fit un signe de la suivre et elle continua de lui faire visiter la résidence, entendant de temps à autre le rire de Luffy et d'Amelia. Finalement, ils les retrouvèrent dans le patio.

- Il faut déplacer les affaires de ton père, 'melia, rappela Ann.

- Merci, je sais. Vous êtes sage, vous ne quittez pas les environs, d'accord. Un enlèvement est suffisant, merci.

- C'est pas comme si j'avais demandé à être enlevée.

Amelia ne les écoutait déjà plus, partant en mission pour déménager les affaires de son défunt père.

- Ton père n'aura aucun souci avec notre présence ? se renseigna Sabo.

Ah oui, c'est vrai. Si Anabela avait dit à Luffy que son père était mort, Sabo ne savait pas encore.

- D'ailleurs, il est où ? continua le blondinet.

- Enterré dans le jardin, pourquoi ? demanda la brunette.

Sabo s'arrêta alors que Luffy éclatait de rire. Le blond cligna des yeux comme un hibou avant de lever un doigt à l'adresse de la fille.

- Tu te moques de moi.

Alors que Roger riait comme un idiot, Ann tourna les talons et s'éloigna de quelques mètres du patio pour s'arrêtait à côté d'un jeune olivier à la lisière de l'oliveraie qui encerclait la propriété.

- Il est juste là.

Et elle montra le sol alors que les garçons la rejoignaient.

- Il est mort bien avant mon premier anniversaire. Exécuté par la Marine quand j'étais un bébé. C'est son corps que mon oncle Javier a volé. C'était le corps de mon père que Sakazuki voulait récupérer et que Javier a refusé de rendre... au prix de sa vie.

- Pourquoi la Marine aurait voulu récupérer le corps d'un homme mort ? demanda Luffy avec une moue.

C'est Rouge, qui les rejoignait avec des papiers dans les bras, qui leur répondit :

- Parce que c'était le corps de Gol D. Roger dont il était question. Ann est la fille unique du défunt Roi des Pirates.

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Après le retour de Rouge (et la réanimation de Sabo qui s'était évanoui devant la révélation sur le parentage d'Anabela), on avait expliqué comment ça se passerait la vie avec les Portgas. Que ce soit la vie classique et la "tradition de famille".

Cela avait commencé par des tests que la veuve avait récupéré à l'école pour savoir le niveau des garçons et aussi avoir une idée de si, malgré l'année d'absence, Ann devait redoubler ou non. Heureusement pour elle, avec l'emphase sur la récolte et l'usage d'information que sa mère lui avait mis dans le biberon et sa bouillie pour bébé, elle avait assez dans son camp pour ne pas être trop en retard sur ses camarades. Un bon gros travail durant l'été et le début de la prochaine année scolaire, et ce serait comme si elle n'avait pas été enlevée. Sabo avait une très bonne éducation, ça se voyait, même s'il était handicapé sur ce qui était l'éducation localisé (Géographie et Histoire de South Blue). Quant à Luffy... il savait tout juste lire, écrire et compter, donc, il aurait beaucoup de soucis de ce côté. Mais Rouge n'avait pas l'intention de le laisser tomber et l'aiderait pour se mettre à niveau aussi vite que possible.

Sujet suivant : la vie à la hacienda. Sauf exception, tout le monde était debout à huit heures au plus tard, et six en été (pour que ce qui soit à faire puisse être fait avant les grosses chaleurs). Le ménage était fait le matin tous les week-end et on s'occupait aussi du potager. Ensuite, c'était les devoirs de classes et les révisions, avant de passer à table. L'après-midi était quartier libre. Sieste, jeu, exploration, lecture... ce qu'ils voulaient. C'était après le diner qu'avait lieu l'apprentissage de la collecte et de l'utilisation des informations. Et c'était sur ces moments que Pedro viendrait leur rendre visite pour leur apprendre à se battre, si les jeunes ne décidaient pas de bruler leur énergie dans un entraînement avec l'ancien pirate durant leur quartier libre. Pour le coucher, c'était huit heures et demi du soir, neuf heures pour les vacances.

Pour ce qui était de la vie avec le village, c'était assez simple. Oui, ils pouvaient être invité chez des camarades des classes, mais ils devaient toujours dire où ils étaient et avec qui, qu'on ne répète pas l'enlèvement d'Anabela. Il y avait aussi deux fois par mois un grand repas avec la totalité de l'île. Quand c'était la période de la récolte, tout le monde mettait la main à la pâte. Mais pour le coup, c'était un banquet tous les soirs.

Vint ensuite le "sore point".

Cela faisait une semaine qu'ils étaient de retour quand les enfants de l'île vinrent trouver Anabela pour lui souhaiter un bon retour. La fillette, d'abord heureuse de revoir ses camarades de classe, coupa rapidement la réunion avec une excuse bidon pour s'enfermer dans sa chambre. Pourquoi ? Parce que même si jeunes, les enfants savaient déjà que les Portgas étaient importants pour la survie de leur île et voyait plus le retour de la demoiselle comme leur potentiel sauveuse et bouclier prêt à l'usage, plus qu'une amie qui revient d'une mauvaise aventure. Ann venait donc de réaliser que ses propres amis ne l'étaient que par intérêt. Cela mena donc à expliquer aux garçons l'histoire sanglante de l'île et l'implication de la famille Portgas. Sabo se jura de ne plus manger d'olives rouges. Au minimum pour ne pas se faire empoisonner par un résidu de ce qui avait changé de banales olives noires en ces olives rouges qui s'arrachaient dans le reste du monde.

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- Tu lis quoi ?

Ann leva le nez de son livre pour voir que Luffy s'asseyait sur le bord de la petite fontaine du patio à côté d'elle. Il arrangea son chapeau de paille sur son crâne et offrit un grand sourire à la demoiselle. Qui le lui rendit. Ce gamin était une boule de bonne humeur et de joie de vivre, prenant la vie comme elle venait, avec optimisme.

- Pedro m'a recommandé de me tourner vers les légendes pour avoir une idée des pouvoirs associés à mon zoan... mais ça ne m'aide pas beaucoup, surtout que ma forme animale montre qu'il y a plus que ce qui est dit dans la légende. Les flammes fantomatiques, elles ne sont pas mentionnées dans les mythes.

- Et si tu étais un bakeneko ? proposa Sabo en s'asseyant de l'autre côté. Ça reste un yôkai, si je ne me trompe pas.

- J'y ai pensé, oui, mais, la description ne colle pas. Surtout cette partie-là.

Ses deux queues se dressèrent dans son dos avant de revenir se réenrouler autour de sa taille.

- C'est vrai que c'est la signature du nekomata.

- Ce serait cool si tu pouvais cracher du feu ! rit Luffy.

- C'est vrai que ça serait amusant, sourit doucement la brune. Mais ce qui m'intéresse le plus, c'est ce qu'on raconte sur la capacité de changer d'apparence.

- Ah bon ?

Luffy prit littéralement le livre des mains de la demoiselle et le colla presque à son nez pour voir le passage en question, avant que Sabo ne le lui décolle pour qu'il puisse lire correctement.

- Il y a pas mal de légendes disant que les nekomata sont capables de se transformer en vieilles femmes, résuma Ann.

- Tu veux devenir une vieille femme ? s'étonna le futur pirate.

- Non. Suffit de voir Amelia pour savoir que c'est pas un bon objectif de vie.

- JE T'AI ENTENDU, LA BLATTE ! cria Amelia depuis l'étage.

- LAISSE LA PRIME DE YASEI ET TU SERAS UNE MENACE, LA ZORRA ! répondit Ann.

- Dans tous les cas, si c'est pour te transformer en femme, cela ne te sera pas utile, tu en es déjà une. Mais... commença Sabo en levant un doigt.

Il avait l'attention des deux autres jeunes à présent, et même de Rouge qui venait d'entrer dans le patio avec du linge à étendre.

- ...mais on parle généralement de vieux chat mâle. Donc, dans les faits, en prenant cette apparence humaine, ils ne font que changer de genre, puisqu'ils sont déjà très âgés. Peut-être que c'est quelque chose de faisable pour toi, mais en devenant un homme pour le coup.

Ann appuya son menton sur son poing en réfléchissant, mais le petit sourire au coin des lèvres disait que l'idée la séduisait.

- Tu voudrais sérieusement te transformer en garçon ? s'étonna Luffy.

- Moui, de temps à autres, pourquoi pas.

- Cariño, por favor, ayudame, appela Rouge en s'avançant dans le patio. Les garçons, j'ai fait du repassage, votre linge est sur votre lit, allez le ranger, s'il vous plaît. Comme ça, vous m'aiderez à sortir le nécessaire pour la paëlla géante de ce soir.

- Et la zorra ne fait rien ? s'étonna Ann.

- Ta cousine va faire à manger avec moi, demoiselle. Allez, vient m'aider avec le linge.

Message reçu, Rouge voulait parler en privé à Ann. La demoiselle referma son livre et le laissa sur le bord de la fontaine pendant que les garçons rejoignaient leur chambre. Docilement, la brunette suivit sa mère plus loin dans le patio et l'aida à étendre le linge en se hissant sur une chaise qui était à proximité au départ.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu as demandé aux deux autres de nous laisser ? Qu'est-ce que tu veux me dire de si privé et urgent pour ne pas attendre que je sois seule ? se renseigna finalement la demoiselle.

Rouge termina d'épingler un drap sur la corde à linge avant de se tourner vers son enfant.

- J'ai entendu ta conversation avec les garçons, tu t'en doutes, n'est-ce pas ?

- Oui, et ? Il y a un souci ?

- C'est la première fois que ça t'arrive ? Cette envie d'être un garçon ?

Ann regarda le tee-shirt entre ses mains, sans donner de réponse, jusqu'à ce que délicatement, sa mère lui prenne son menton pour qu'elles se regardent dans les yeux.

- Je ne vais pas m'énerver, te gronder ou te punir, cariño. Je me fais du souci pour toi, et c'est pour ça que je te pose la question. C'est la première fois ?

Après une certaine hésitation, l'enfant secoua la tête à la négative.

- Y'a... y'a des moments... où je me reconnais pas... quand je me regarde dans le miroir... ça... ça me semble faux. Et... et ça fait mal. C'est...

Le tee-shirt tomba par terre quand l'enfant se prit dans ses bras dans un geste de protection.

- Comme si ma peau me brûlait. Comme si j'avais dû mal à respirer. Parfois, j'ai envie de vomir à cause de ces sensations... ou de tout casser...

- Tu en as parlé à quelqu'un ? Ta cousine ? La maîtresse, peut-être ?

- La maîtresse m'a grondé quand j'ai voulu prendre un rôle de garçon à la pièce de théâtre d'il y a deux ans. Elle m'a dit que c'était pas un rôle pour les petites filles et que si je voulais y participer, je devais choisir un rôle de fille...

Rouge se souvenait de la pièce de théâtre que l'école avait organisé cette année-là. Son enfant n'étant pas du genre à refuser de participer à ce genre d'activité, la mère avait été surprise de ne pas voir son bébé sur scène mais dans le publique avec elle. En l'interrogeant, l'enfant avait juste haussé des épaules en disant qu'aucun rôle ne lui plaisait.

- Mais... mais c'est pas tout le temps... parfois, tout va bien, j'ai pas de soucis, mais d'autre fois... je me sens pas... moi ? Je pense ? Je sais pas... chuchota le nekomata.

- Tout va bien, Ace. Tu n'as pas à avoir peur ou mal, ça va s'arranger, chuchota le fantôme de Roger en apparaissant à côté de son enfant.

L'enfant le regarda sans comprendre. Ace ?

- ¿Cariño ?

L'enfant tourna la tête vers sa mère qui l'observait avec une claire inquiétude.

- Papa vient de m'appeler "Ace" au lieu de mon prénom. C'est qui ?

Rouge esquissa un sourire et passa délicatement une mèche sombre de cheveu derrière l'oreille de chat de son bébé.

- Tu aimes le prénom ?

- ...Moui, pourquoi ?

- Parce que c'est toi. Cela aurait été ton prénom si en venant au monde, tu avais tout d'un petit garçon. Et ce sera ton prénom toutes les fois où tu te sentiras plus garçon que fille, d'accord, Ace ?

L'enfant resta silencieux un instant avant de tendre les bras vers sa mère qui l'enlaça.

- Je suis désolée, mon poussin, de ne pas avoir vu que tu allais mal. Tellement désolée, s'excusa Rouge au bord des larmes.

- C'est pas ta faute, maman.

- Promets-moi que la prochaine fois que ça ne va pas, même si ça te paraît peu important, tu me le diras, d'accord, Ace ?

Enfouie dans les cheveux de sa mère, le petit garçon en dépit des apparences resserra sa prise sur la femme qui lui avait donné la vie. Il ne savait pas vraiment ce qu'il était, outre que là, dans l'instant T, il ne se sentait pas une fille en dépit de son physique. Il avait beau être une fille, dedans, ce n'était pas le cas. Et le fait que sa mère le comprenne lui faisait du bien.

- Je t'aime maman. Et j'aime beaucoup mon nouveau prénom.

- L'avantage, c'est qu'il n'a pas d'étiquette, sourit la mère. Tu en fais ce que tu veux. C'est un as, il est unique. Homme, femme, neutre. Tout à la fois. Avec, tu peux être ce que tu veux. Qui tu veux.

Ace eut un rire qui fit sourire sa mère.

Jusqu'à ce qu'un bruit d'arme qu'on charge ne résonne dans le patio.

Les deux Portgas se séparèrent pour voir qu'Amelia était descendue par l'escalier au fond de la cour et la traverser avec le vieux fusil de son père, un air meurtrier sur le visage.

- ¿Que pasá ? demanda Rouge à sa nièce.

- Je viens de voir, depuis ma fenêtre, un individu qui est tout sauf le bienvenu, gronda l'adolescente. Genkotsu nous rend visite.

- Monte dire aux garçons de ne pas bouger de leur chambre et caches-toi. Je viendrais vous chercher, souffla Rouge à son fils.

Ace hocha sérieusement la tête et fila vers l'escalier. La lessive ainsi abandonnée, Rouge suivit sa nièce vers l'entrée, s'arrêtant seulement au niveau de la cuisine pour récupérer l'immense poêle à paëlla qu'elle devait utiliser le soir-même pour le banquet bimensuel de l'île. Le son d'un coup de feu lui dit à quelle distance était Garp de sa nièce. Amelia était une bonne tireuse, après tout. Alors, en rejoignant l'entrée de la hacienda, Rouge ne fut pas surprise de voir une marche éclatée à un cheveu d'un des pieds du marine qui s'était immobilisé. Et cette immobilité arrangea parfaitement Rouge, qui, comme une furie, descendit les marches. La couleur acier de la poêle vira au noir juste avant de faire impact avec le crâne de Garp, le faisant reculer sous le choc. Il se prit la tête dans une main et regarda Rouge comme s'il la voyait pour la première fois.

- Tu croyais vraiment que Roger m'avait choisi parce que j'avais de belles jambes, Genkotsu !? gronda la femme. Va-t-en de chez moi ! Tu as assez fait de mal comme ça !

- Qu'as-tu fait de mon petit-fils ?

- Luffy ? Vu que ni son père, ni toi, ne semble se soucier de lui, j'ai pris sur moi de l'adopter. Et ce, légalement. Si tu as un souci avec ça, adresses-toi à l'administration de Goa qui se plie en quatre dès qu'on lui montre une liasse de billets !

- Ce garçon devait commencer un entraînement avec ta gosse pour devenir un puissant marine !

- Comment tu veux les entraîner ? En les abandonnant dans les bois à la charge d'une bandit alcoolique ? Comment veux-tu qu'il puisse devenir quelqu'un de bien en étant illettré ! Combien de vos officiers sont-ils donc capables de lire le Code Civil et Pénal !?

- C'est mon petit-fils...

- …et je ne m'en serais pas mêlé si tu n'avais pas inclus mon enfant dans ton idée stupide ! Maintenant, c'est trop tard ! Et tu ne peux rien faire contre, tu sais pourquoi ? Parce que je te tiens par les couilles !

- Vraiment ? commenta Garp d'un air dubitatif.

- On a assez de crasse sur toi pour te faire condamner à mort malgré tout ce que l'on t'autorise en tant que Héros de la Marine, lui dit Amelia avec une voix venimeuse. Nous sommes des Portgas et nous protégeons les nôtre. Et Luffy est un des nôtre à présent.

- Tu veux en faire un marine, c'est ton opinion, moi, je dis que plus il en saura sur le monde dans lequel il vit, en meilleur position il sera pour choisir ce qu'il veut devenir, gronda Rouge.

- Devenir des pirates comme Roger, peut-être ?

Cela valut un autre coup de poêle à Garp.

- Il serait temps que tu apprennes ce qu'est l'esprit de contradiction. Pourtant, en sachant ce qu'est devenu ton fils unique, tu devrais déjà être familier avec ! Plus tu forces quelqu'un à suivre une voie, plus de chance il aura d'aller en sens inverse pour s'affirmer et te prouver par A+B que tu n'as aucun pouvoir sur leurs choix ! En d'autres termes, force les gens à être des marines et ils deviendront des hors-la-loi !

- Que tu récupères ta gamine, d'accord, mais ça ne te donne pas pour autant le droit de voler mon petit-fils !

- J'ai pris sur moi de m'occuper d'un gamin que tu as sciemment abandonner ! Tu sauras que l'éducation est obligatoire jusqu'à quinze ans à Goa ! En la refusant à ton petit-fils, tu t'es mis hors-la-loi ! Tu es devenu coupable de négligence ! D'abandon ! Ton petit-fils a été placé dans une nouvelle famille, et cette famille, c'est la mienne !

Rouge leva la poêle à nouveau d'un air menaçant.

- Si tu veux communiquer avec lui, à présent, ce sera par lettre et peut-être denden s'il le souhaite. Mais jusqu'à ce qu'il veuille te revoir, tu seras persona non grata à Baterilla. Et je te recommande de t'en aller rapidement.

- Nous avons le pouvoir de provoquer une guerre dans tout le South Blue contre la Marine, en disant les bons mots aux bonnes personnes, et ce, sans mentir, averti froidement Amelia. On ne cherche pas impunément les Portgas.

Garp regarda les deux femmes qui lui coupaient la route, puis leva les yeux vers l'étage pour voir trois enfants les observant depuis une fenêtre.

- Luffy ! Viens ! On rentre !

Le gamin eut un 'eeep' de panique et se cacha hors de vue de la fenêtre. Les deux plus vieux prirent chacun une vitre et la refermèrent bruyamment.

Garp avait perdu.

C'était clair à présent.

Amelia arma de nouveau le fusil et mit le vieux marine en joue. Celui-ci ferma les yeux, laissa tomber ses épaules, et avec une expression de chien battu, il tourna les talons, descendant à pas lent et trainant les marches menant à la hacienda. Il se retourna un instant entre les plans d'oliviers, de romarins et les coquelicots, mais la route lui était toujours barrée, alors, résigner, il s'en alla une bonne fois pour toute.

Les deux femmes se redressèrent en soupirant et Rouge tourna les talons pour rentrer dans la demeure, dépassant sa nièce toujours sur le seuil.

- Tu crois qu'il reviendra ? demanda Amelia.

- Très certainement, c'est un D. lui aussi. Mais ce n'est pas sa visite à lui qui m'inquiète.

- Celle de qui alors ?

- Dragon. Il ne doit surtout pas savoir que son fils est ici.

- Bien évidemment.

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AN 1 : Alors, pour ceux qui ne le savait pas, vous saurez désormais que Pepe est une variation du prénom José. Tout bête. Au plaisir.

AN 2 : Cela peut paraître très grand, mais je le répète, les hacienda, ce sont des exploitations agricoles, des ranchs, donc, la superficie donnée prend en compte aussi les terres alentours. Généralement, une hacienda produisait de l'huile, associée à du vin ou de l'exploitation de bétail, donc, en plus des lieux d'habitations, on a les lieux de stockages et productions. Rouge l'a dit, la grosse majorité est à inutilisé aujourd'hui. Je reviendrais sur l'histoire de la baraque plus tard, pas d'inquiétude, mais vous avez une petite idée déjà.