Chapître IIDans Mes Yeux

Gibbs restait là, debout, sans bouger.

N'en pouvant plus, les larmes dans les yeux, Tony voulut quitter la pièce mais Gibbs lui bloqua le passage.

- Laisse-moi passer !

Puis DiNozzo se mit à tousser encore et encore. Gibbs s'approcha mais Tony recula jusqu'à arriver au mur, le long duquel, il se laissa glisser. Une fois à terre, il put reprendre son souffle. Gibbs s'accroupit alors devant lui.

- Tu as fini par te rendre compte, arriva à prononcer Tony.

- Me rendre compte de quoi ?

- Que je n'en veux pas la peine. A chaque moment ensemble, j'ai toujours cette impression de rêver. Chaque fois que je me réveille à tes côtés, j'ai peur qu'un jour tu réalises ...

Gibbs n'en revenait pas de ce qu'il avait provoqué, il n'avait pensé qu'à lui. Tony avait besoin de lui. Comment avait-il pu lui faire aussi mal ? Il n'avait rien compris. Il résolvait des dossiers épineux et ne voyait pas la souffrance dans laquelle il avait envoyé Tony en se taisant. Il devait lui parler.

- Chut ! fit Gibbs, en plaçant un doigt sur les lèvres de Tony. Ecoute-moi ! J'aurais du t'en parler mais je voulais continuer à me montrer fort, je croyais que c'était ce que j'avais de mieux à faire. J'aurais voulu être avec toi. Mettre tous ces gens dehors, te tenir dans mes bras et ce virus n'aurait jamais pu t'enlever à moi, crois-moi. Je pense à Toi à chaque seconde même quand nous sommes ensemble...

Après un court instant où chacun prit l'ampleur de ce qui venait d'être dit et de ce qui allait arriver, Gibbs continua :

- J'ai eu peur, Tony. J'ai eu tellement peur de te perdre.

Tony sentit un poids se dégager de sa poitrine. Respirer, enfin. Gibbs était son oxygène, il le savait depuis longtemps.

- Alors pourquoi ... ?

- Je ne suis pas venu, termina Gibbs. Une sorte de protection. Je n'ai jamais ressentis ça pour personne.

Gibbs fixa ses yeux dans ceux de Tony, il espérait que ce qui allait suivre redonnerait son éclat aux yeux d'Anthony. Gibbs savait qu'il ne pouvait plus se taire. Pour lui. Pour Tony.

- Pendant ces heures horribles, je n'ai pas arrêté de me battre. A chaque fois que je perdais pied face à ce qui arrivait, face à ce qui t'arrivait, sans que je puisse rien y changer, je pensais à nous, à nos moments ensemble. A nos regards échangés. Ces tapes derrière la tête qui sont autant de prétextes pour te toucher, avant ou après que nous nous soyons trouvés. Ces moments volés, ces moments d'abandon. Ces moments qui n'existent que pour nous. Puis, je me suis rendu compte de tout ce temps perdu sans toi. Combien de temps perdu aussi à me refuser ce que j'étais sûr de ressentir. J'ai pris conscience que j'aurais pu te perdre ...

- Nous risquons nos vies tous les jours, Gibbs.

- J'ai pas fini.

- Finis.

- J'aurais pu te perdre sans t'avoir dit ...

Tony sentait son coeur battre plus vite et sa respiration s'accélérer et ça n'était pas à cause de l'Y.Pestis. Il entendait chaque mot et c'était ceux qu'ils attendaient. Tony se mit à genoux pour être à la hauteur de Gibbs.

Jethro leva la main et caressa les contours du visage d'Anthony. Il allait laisser retomber sa main quand Tony plaça la sienne dessus :

- Dis-le !

Et sans avoir besoin d'y réfléchir, sans une hésitation dans la voix, Gibbs dit :

- Je t'aime.

Un sourire sur les lèvres de Tony naquit. Puis ce dernier se pencha et embrassa Gibbs du bout des lèvres, tout en plongeant dans les yeux de son Boss.

Et Gibbs vit un nouvel éclat dans les yeux de Tony et il savait que le même était aussi dans le sien.

- Dis-le encore.

- Je t'aime, Tony.

N'y tenant plus, Tony s'agrippa à Gibbs et l'embrassa avec force et passion, ce qui entraîna leur chute sur le plancher. Ils s'embrassèrent à nouveau et tout en se laissant emporter par leur étreinte, Gibbs et Tony roulèrent sur le sol puis Tony se mit à rire quand Gibbs se retrouva sur lui.

- Il faut toujours que tu ais le dessus.

Gibbs sourit aussi mais il reprit son sérieux quand il entendit Tony commencer sa phrase :

- Gibbs, je ...

- Attend ! le coupa Gibbs.

Puis il se redressa, se remit debout et tendit sa main à Tony.

- Viens !