Oui, oui, je sais que l'attente a été longue, très longue, même. Trop longue, n'est-ce pas ?
J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.
Comme l'attente a été atroce (je m'en doute), je ne vais pas faire de blabla inutile.
Bonne lecture !
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Le soir même, Drago fut un peu triste d'apprendre qu'il serait transféré dès le lendemain matin à Poudlard. Il était également prévu d'y acheminer les professeurs afin que Mrs Pomfresh s'occupe d'eux jusqu'à la rentrée de la semaine suivante. Le blond était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'entendit pas ce que lui disait le médecin, jusqu'à ce qu'un mot lui mette la puce à l'oreille.
-Drago « Euh, excusez-moi, vous disiez ? » demanda-t-il au Médicomage.
-Médicomage « Je disais que demain vous serez transféré à l'infirmerie du château de Poudlard, ainsi que les professeurs, pour que Mrs Pomfresh finisse votre traitement. Mr Potter le sera également, dès que son état se sera stabilisé, ce qui n'est pas encore le cas. Normalement, dans deux ou trois jours il pourra supporter le transport. Un Médicomage viendra aussi pour aider l'infirmière » répéta le vieil homme en fixant son patient.
À peine le Médicomage eut-il finit sa phrase que le Serpentard repartait dans ses pensées, plus gaies cette fois. Il était très heureux d'apprendre que le Gryffondor ne tarderait pas trop à le rejoindre à Poudlard, bien qu'il y ait de fortes chances qu'il soit encore dans le coma. Mais au moins, il lui serait plus facile de lui rendre visite en toute discrétion.
Mais au fait, pourquoi voulait-il tant le voir ? Lui rendre visite ? S'assurer qu'il allait bien ? Et pourquoi avait-il tant envie qu'il se réveille ?
Mais tout d'abord, où était-il ?
Drago regarda autour de lui et se rendit compte qu'il avait quitté sa chambre. Il fut d'ailleurs très étonné que la vieille folle, avec qui il partageait la chambre, ne l'ait pas empêché de sortir, sous prétexte qu'il était là pour lui tenir compagnie et écouter toutes ses histoires plus farfelues les unes que les autres.
La pièce dans laquelle il se trouvait actuellement ne contenait qu'un lit occupé, seuls des cheveux bruns en bataille étaient visibles depuis la porte. Harry, à tous les coups.
Le Serpentard n'y croyait pas. Inconsciemment, il avait été le voir, sans l'avoir prémédité et il avait trouvé sa route du premier coup. Pourtant, il n'y avait été qu'une seule fois et il n'avait pas regardé une seule fois par où il fallait passer. Il fallait croire que ça ne l'avait pas empêché de retenir le chemin à travers les méandres de l'hôpital.
-Drago « Harry ? » appela-t-il en s'approchant timidement du lit.
Comme il pouvait s'y attendre, il ne reçut pas la moindre réponse, pas le moindre signe que le jeune homme l'avait entendu.
Drago s'immobilisa brusquement lorsqu'il vit le visage du rouge et or, pâle comme un cachet d'aspirine, se crisper et rougir jusqu'à devenir pivoine. Il osa à peine respirer jusqu'à ce qu'il se détende et qu'il reprenne une couleur de peau plus "normale", quoique encore trop pâle, ce qui se passa aussi rapidement qu'il s'était contracté.
Le vert et argent se tira silencieusement une chaise et s'installa à côté du lit, face au jeune homme. Et il se mit à regarder le jeune sorcier aussi tranquille que s'il dormait.
-Médicomage « …uis ce matin, il semble aller un peu mieux. Il est plus calme, même s'il se crispe encore de temps en temps. Il faudra que… » dit-il à une infirmière qui l'accompagnait, avant de s'interrompre brusquement en voyant Drago.
Le jeune homme ne semblait même pas s'être rendu compte qu'il n'était plus seul avec Harry. Le toussotement insistant du Médicomage, un jeune homme châtain clair, le fit sursauter.
Drago les regarda d'un air perdu avant de replonger dans sa contemplation du visage du Gryffondor.
-Infirmière 1 « Vous êtes bien Drago Malefoy ? » demanda-t-elle en s'approchant du lit, suivie par le Médicomage.
Il hocha la tête sans quitter du regard les paupières closes qui lui cachaient les deux plus belles émeraudes qu'il n'ait jamais vues.
-Infirmière 2 « Venez avec moi, Mr Malefoy » fit-elle en entrant à son tour dans la chambre. « On va aller préparer vos affaires pour votre départ de demain » reprit-elle de sa voix douce.
Il serra brièvement la main bronzée qu'il avait saisi sans même s'en être rendu compte, laissa ses yeux vagabonder sur le visage tranquille et ferma les yeux un court instant avant de se lever. Quand il rouvrit les yeux, deux larmes coulèrent lentement le long de ses joues avant de s'écraser sur la main d'Harry qui dépassait du drap blanc.
Une fois dans sa chambre de Sainte Mangouste, Drago fut surpris de constater que la vieille folle était partie, jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'elle devait changer de chambre le jour même. Il montra docilement à l'infirmière blonde où se trouvaient ses quelques affaires sans l'aider à boucler son sac. Pendant ce temps, l'infirmière rousse tentait de le faire parler sans succès.
Il semblait complètement détaché de tout ce qui se passait autour de lui. Les infirmières et le médecin qui s'étaient chargés de lui durant son court séjour eurent beau tout tenter, il ne décocha pas un seul mot. Il semblait comprendre puisqu'il faisait ce qu'on lui demandait, mais il refusait de communiquer, de parler.
Le lendemain matin, le jeune Malefoy fut ramené à sa chambre par une nouvelle infirmière. Il avait fait une visite nocturne à Harry sans s'en rendre compte. Il soupira de soulagement en voyant une seconde infirmière suivie de Dumbledore, qui semblait aller mieux depuis la bataille, venir le chercher pour le transfert vers Poudlard. Il voulait absolument quitter cet endroit où l'on ne le laisserait jamais tranquille. Bien sûr, il voulait aussi pouvoir s'assurer qu'Harry allait bien, mais ce dernier devait arriver à son tour au château à peine quelques jours plus tard.
Au moins, une fois à Poudlard, il pourrait faire ce qu'il voulait et même rendre visite au Gryffondor, consciemment de préférence, quand bon lui semblerait sans qu'on le dérange.
Ah ! Vivement que le rouge et or revienne au château !
-Dumbledore « Vous êtes prêt, Mr Malefoy ? » demanda le vieux directeur à son élève.
Le vert et argent fit signe que oui et le suivit sans un mot.
Dans le hall de l'hôpital sorcier attendait l'ensemble du corps professoral de Poudlard dans un joyeux désordre.
Tonks tentait de dérider ses collègues grâce à ses talents de métamorphomage. Elle passa en revue tous les nez qu'elle avait. Du nez crochu au nez à verrue en passant par le nez pointu.
Hagrid qui la regardait faire défiler les couleurs de cheveux, était plié en deux, paraissant pour la première fois d'une taille humaine. Il laissait échapper par moments un rire tonitruant, quand il parvenait à respirer par grandes goulées d'air.
Chourave, quant à elle, regardait avec passion chaque plante du hall, qu'elles soient vraies ou fausses, et en expliquait toutes les propriétés aux personnes qui avaient le malheur de passer près d'elle. Parfois elle en attrapait un par le bras et ne lâchait sa "victime" qu'après avoir étudié de près au moins cinq plantes, aux vertus plus que nombreuses, même celles en plastique.
À côté de l'entrée, McGonagall avait l'air tellement stricte, tellement sévère que les "faux malades" s'empressaient de rebrousser chemin.
Flitwick observait avec beaucoup d'intérêt la décoration de la salle d'accueil de Sainte Mangouste.
-Infirmière « Bien. Vous êtes tous prêts ? Le Portoloin va bientôt s'activer. »
Les professeurs interrompirent sur le champ leurs activités respectives au combien passionnantes et prirent place autour d'une vieille chaussette trouée et malodorante qu'ils touchèrent du bout du doigt, leurs sacs sur l'épaule. Un tiraillement habituel se fit sentir au niveau du nombril et ils atterrirent dans l'infirmerie de manière plus ou moins confortable et agréable.
Mrs Pomfresh ne mit pas longtemps à installer dans leurs lits respectifs les professeurs, Drago refusant catégoriquement, préférant pouvoir se balader à travers le château comme bon lui semblait. L'infirmière accepta à la condition qu'il revienne à l'infirmerie pour prendre ses repas et quelques potions revitalisantes dont il avait bien besoin. Il accepta à contrecœur.
En début d'après-midi, alors que le blond marchait à travers le parc sans but précis, il entendit les clochettes des calèches de Poudlard. Il se retourna et vit une véritable horde de journalistes en sortir et se précipiter à l'intérieur de l'établissement scolaire sorcier.
Le jeune Malefoy profita du peu de tranquillité qui lui restait avant que les journalistes ne se mettent à sa recherche, le trouvent et le cuisinent avec leurs questions stupides et inutiles dont ils avaient le secret.
-Journaliste 1 « Mr Malefoy ! » s'exclama une jeune femme blonde un peu replète en courant derrière lui. « Mr Malefoy ! » répéta-t-elle en courant par petites foulées débiles, ses boucles tressautant sur ses épaules découvertes par un large décolleté.
Le vert et argent, après avoir un instant envisagé la fuite renonça en apercevant les collègues de cette folle arriver vers lui, l'encerclant et lui coupant toute retraite.
-Journaliste 2 « Mr Malefoy, acceptez-vous de répondre à nos questions ? » demanda un jeune homme avec de grands gestes inutiles qui faillirent rendre borgne le plus vieux de ce groupe de journalistes.
Drago les regarda tous, autour de lui comme des vautours autour d'un cadavre ou comme des lionnes attendant le moindre geste de leur proie qu'elles venaient d'encercler pour l'achever après avoir joué avec. Il déglutit avant de répondre.
-Drago « Euh… Oui » fit-il sur un ton hésitant.
-Journaliste 3 « Parfait. Ce ne sera pas long, ne vous inquiétez pas. »
Cette nouvelle poussa Drago à s'asseoir par terre, prévoyant un long moment empli de questions aussi idiotes que ceux qui les posaient.
-Journaliste 1 « Mr Malefoy, est-ce vrai que vous avez combattu Mr Malefoy votre père ? »
-Drago « Oui, je l'ai combattu et je l'ai battu. »
-Journaliste 1 « Vous avez battu Mr Malefoy votre père ? Comment cela ? »
-Drago « Un coup d'épée et il est mort. Oui, j'ai tué mon père. »
La journaliste qui semblait fan, et même archi-fan de son nom de famille, Malefoy, plaqua une main sur sa bouche avec une expression d'effroi.
-Journaliste 2 « Avec un coup d'épée… Vous voulez dire… Comme ça ? » fit-il avec un grand mouvement de bras, faisant tomber les lunettes d'un confrère.
Un long moment plus tard, les questions fusaient encore sur le pauvre Serpentard qui se demandait comment s'éclipser le plus rapidement possible.
-Journaliste 4 « Mr Malefoy, est-ce vrai que vous avez rendu visite à Mr Potter quand vous étiez à Sainte Mangouste ? »
-Journaliste 3 « Mr Malefoy, est-ce vrai que Mr Potter vous a soigné après ce que nous pourrions appeler l'avant-dernière bataille ? »
-Drago « Je ne sais pas où vous avez été pêcher ça, mais je ne répondrais pas à ces questions stupides. »
Sur ces quelques mots, il s'éloigna en grandes enjambées.
-Journaliste 1 « Mr Malefoy ! Mr Malefoy ! » appela-t-elle désespérément. « Mr Malefoy ! »
Elle le rattrapa en petites foulées et marcha à sa hauteur un peu essoufflée d'avoir du courir.
-Journaliste 1 « Mr Malefoy, certains affirment que vous avez une liaison avec Mr Potter. »
Drago, choqué, s'arrêta brusquement, conservant malgré tout son masque d'impassibilité.
-Journaliste 1 « Est-ce vrai, Mr Malefoy ? »
-Drago « Rien n'est plus faux » répliqua-t-il d'une voix tendue avant de s'engouffrer dans le château à la recherche de tranquillité.
Drago ne savait plus quoi faire, il marchait à travers le château, là où le menaient ses pas. Il ne regardait même pas où il allait, il réfléchissait.
Lui, avoir une liaison avec le grand, le magnifique Harry Potter ? Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin, non plus. Non, ça, c'était dans ses rêves !
Oups, mais que venait-il donc de penser ? Lui ? Vouloir avoir une liaison avec son ennemi, le parfait petit Gryffondor alors que lui est le plus Serpentard de tous les Serpentard ? Impossible. Jamais ça ne pourrait coller entre eux. Jamais.
Et puis d'abord, pourquoi est-ce qu'il y pensait, là, tout de suite, maintenant ? Il n'en savait rien. D'ailleurs, ça faisait un moment qu'un certain brun aux yeux verts lui trottait dans la tête. Sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Peut-être ses dons de masseur…
Quelque part dans le château, un vieux coucou sonna midi et lui indiqua qu'il devait se rendre à l'infirmerie pour le déjeuner.
-Drago « Pratique, ces coucous parlant » pensa-t-il en passant devant.
Le petit oiseau rouge et vert le suivi du regard avant de retourner dans l'horloge jusqu'au prochain coucou. Il longea de nombreux couloirs, passa une multitude de portes et traversa un certain nombre de pièces avant d'arriver enfin dans une pièce dont les murs blancs inspiraient la tranquillité. L'infirmerie.
Presque aussitôt, Mrs Pomfresh accourut vers lui, lui indiquant un lit où il devait s'installer. Drago tenta de protester, mais la force de persuasion de l'infirmière eut raison du jeune homme et de sa fatigue. Il s'y coucha avec un soupir, saisit le plateau que Mrs Pomfresh venait de lui faire apparaître et mangea doucement.
Dans les lits voisins, les professeurs finissaient leur repas en discutant joyeusement, principalement de la Dernière Bataille.
-Chourave « Et là, j'ai été me cacher derrière un buisson. J'y suis restée un bon moment, il était tellement intéressant que j'ai eu du mal à m'en décoller. Il était superbe, avec ses fleurs rouges, jaunes, bleues, vertes, violettes, blanches, roses et y en avait même une turquoise ! »
-Tonks « Ah ! C'est donc pour ça que tu ne m'as pas amené le dernier ingrédient dont j'avais besoin pour finir ma potion ? »
-Flitwick « Tu faisais une potion pendant la bataille, Nymphadora ? »
-Tonks « Je préfère qu'on m'appelle Tonks, c'est mieux… Et, oui, je faisais une potion. Passionnante, soit dit en passant. »
-McGonagall « Et elle sert à quoi cette potion ? »
-Tonks « À changer différentes parties du corps de couleur, de manière aléatoire. Elle a parfaitement fonctionné sans l'ingrédient, puisque le dernier permettait d'ajouter l'invisibilité dans les couleurs. Du coup, impossible d'être invisible. Par contre, point positif, le changement de couleur, toutes les trente secondes, à beaucoup perturbé les Mangemorts. »
-Hagrid « Mais comment ça se fait que nous n'ayons pas vu tes changements de couleurs ? »
-Tonks « Je m'étais arrangée pour que seuls nos adversaires les voient, ainsi vous n'étiez pas perturbés. »
Drago cessa d'écouter cette discussion ô combien passionnante et dégusta son dessert, une part de gâteau au chocolat, avec des pépites de chocolat et recouvert d'une couche de chocolat croquant. Il adorait. Le chocolat était presque une drogue pour lui. Il pouvait en manger tant qu'il voulait, il ne grossissait pas. Mais là n'était pas le sujet de ses préoccupations.
Non, pour l'instant, un certain Harry Potter l'obnubilait complètement sans qu'il ne sache vraiment pourquoi.
-Mrs Pomfresh « Entrez, entrez, c'est juste là. »
Le blond sortit de sa somnolence, se rendant compte qu'après son déjeuner il avait dormi deux bonnes heures, et se redressa pour voir d'où venait tout ce bruit.
Un Médicomage arriva, poussant un lit à roulettes sur lequel reposait le héros du monde sorcier, Harry Potter. Ce dernier semblait toujours être dans le coma. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois où le Serpentard l'avait vu, la veille.
-Mrs Pomfresh « Voilà, mettez-le là. C'est le coin le plus tranquille de toute la pièce. On pourra même tirer un rideau autour du lit, s'il le faut. »
Durant la semaine de vacances forcées, Drago n'eut pas tellement l'occasion de rendre visite au brun, hormis le soir, quand il était bien crevé et ne voulait qu'une chose, rejoindre son lit et dormir.
En effet, entre le discours du Ministre pour rendre hommage à tous les vainqueurs de la Grande Bataille et les nombreuses interviews auxquelles il était obligé de se soumettre étant un combattant de cette fameuse bataille… Il devait se lever tôt et se coucher tard. Ce rythme plus que soutenu allait finir par avoir raison de lui. Les visites aux familles des victimes de cette guerre commençaient à lui porter sur les nerfs. Vivement le lendemain, que les cours recommencent. Au moins, c'était moins fatiguant.
-Mrs Pomfresh « Mr Malefoy, vous devriez aller vous reposer dans votre chambre, vous être pâle. Allez dormir, ça vous fera du bien. Et tant pis pour la visite du Ministre de la Magie. Terminez de vous soigner. »
Drago sauta sur l'occasion pour aller piquer un bon roupillon dans son lit. Il compta les moutons qui, étrangement avaient tous les poils bruns et les yeux verts ainsi qu'une étrange marque rouge sur le front en forme d'éclair et une paire de lunettes rondes, avant de s'endormir d'un sommeil profond. Lorsqu'il se réveilla, trois heures plus tard, il ne se souvint que de quelques bribes de son rêve. Il se souvenait d'avoir parcouru les ruelles d'une ville où tout le monde était brun aux yeux verts avec des lunettes et une cicatrice en forme d'éclair sur le front. Même les animaux. Après ça, comment faire croire qu'il n'était en aucun cas obnubilé par Harry Potter ? Très difficile, en effet. Pour ne pas dire impossible.
Il se recoucha et replongea dans le sommeil dès que sa tête fut posée sur l'oreiller, les rêves de nouveau emplis de petits Potter sous toutes les formes possibles et imaginables.
Il s'éveilla en sursaut et jeta un regard perdu autour de lui. Il se trouvait dans une pièce qui lui était totalement inconnue. Un grand lit à baldaquin aux draps multicolores, bien qu'il y ait une dominante de rouge et de vert au centre, un bureau de bois clair était placé sous une fenêtre qui donnait sur le parc et la Forêt Interdite ainsi qu'une armoire dans un coin… Rien d'autre.
Puis, peu à peu, il se souvint que c'était la chambre personnelle qui lui avait été assignée pour la semaine de vacances forcée en attendant le rétablissement des professeurs.
Il se redressa et regarda le réveil posé sur la table de chevet. 7h49.
Et merde ! Les cours, qui reprenaient ce jour-là, commençaient à 8h pile, par Histoire de la Magie, avec Binns. Il songea un moment à sécher ce double cours, puis décida d'y aller, mais de dormir sur son bureau, en espérant que là, Harry ne le harcèlerait pas jusque dans ses rêves.
Il lui fallut un quart d'heure pour sauter dans ses vêtements, leur donner une apparence digne d'un Malefoy - après tout, n'est pas Malefoy qui veut -, prendre un rapide petit-déjeuner et filer vers la salle de classe qui, comme part hasard, se situait à l'autre bout du château.
Il entra dans la salle de classe quatre minutes après la sonnerie.
-Binns « Ah, je vois que Mr Malefoy daigne enfin nous faire profiter de sa présence » fit-il en voletant devant le tableau.
Puis, il reprit ses notes d'allure aussi fantomatiques que lui et se lança dans le récit d'une énième guerre lancée entre les gobelins et les sorciers trois siècles auparavant.
Le blond, content de n'écoper aucune retenue alla s'affaler auprès de Blaise Zabini, son meilleur ami.
-Drago « Content de te revoir, vieux. Ça va mieux que la semaine dernière ? »
-Blaise « Oui, bien mieux. Enfin… Pour moi. »
Le noir mit un moment à comprendre que son ami faisait allusion à Harry Potter, toujours dans le coma si l'on en croyait la Gazette du Sorcier parut la veille.
-Blaise « Alors, il va comment, notre héros ? »
-Drago « Toujours dans le coma. Enfin, il l'était quand il est arrivé hier. Depuis j'en sais rien. »
-Blaise « J'espère qu'il va s'en sortir » soupira-t-il. « Je l'ai vu se battre, c'était impressionnant à voir. J'ai été content de le voir gagner. Très content, mais ce serait encore mieux s'il sortait du coma. »
-Pansy « Il mérite de vivre heureux » fit-elle depuis sa place derrière eux. « Il nous a tous sauvés, alors il mérite bien le bonheur et la tranquillité. »
De l'autre côté de l'allée, Hermione et Ron discutaient à voix basse avec Neville, Dean et Seamus.
-Hermione « Je suis passée le voir ce matin, toujours aucun changement. »
-Dean « Plus le temps passe et plus le Médicomage désespère de le voir un jour se réveiller. »
-Ron « Ça fait une semaine ! Une putain de semaine ! » s'exclama-t-il en tapant du poing sur le bureau.
Sur l'estrade, Binns continuait inlassablement sa litanie.
-Theodore « C'était vraiment un beau combat » fit-il, assis à côté de Pansy. « J'espère que, quand il se réveillera, ce qui arrivera je n'en doute pas, il acceptera de nous apprendre à nous battre comme ça. Drago, faudrait aussi que tu nous apprennes à nous battre avec des épées. Qui sait, ça pourrait très bien devenir un sport sorcier comme le Quidditch… »
-Millicent « T'en a encore combien des prédictions comme ça à nous sortir, Theo ? intervint-elle dans un soupir. »
Décidément, ce Serpentard aurait pu remplacer le professeur Trelawney en divination, la jeune femme était même prête à parier sa chemise qu'il était meilleur que le prof… L'un des bons côté de la "bizarrerie" de Theo. Pour ça, il ressemblait beaucoup à Luna Lovegood, surnommée à juste titre Lufoca.
Drago semblait avoir eut la même pensée que son ami car il demanda :
-Drago « Au fait, Theo, elle va comment, Luna ? »
Drago faillit exploser de rire en voyant l'air totalement ahuri de Pansy et de Blaise qui n'y comprenait strictement rien. Depuis quand Drago parlait de Lufoca avec Theo ?
-Theo « Bah… Euh… Elle va bien, pourquoi ? »
Là, Drago se retrouva littéralement sur le cul, et encore, ce n'était qu'un euphémisme.
-Theo « D'ailleurs, à ce propos, je ne dormirais pas au dortoir ce soir » avoua-t-il en rougissant un peu, fait extrêmement rare pour un Serpentard.
Alors là, Drago ne s'attendait pas du tout à cela. Mais après tout, avec un peu de recul et de la réflexion, ça semblait assez logique. Luna Lovegood et Theodore Nott n'étaient-ils pas les deux étudiants les plus bizarres de toute l'école de sorcellerie ? Après tout, lui ne s'inquiétait-il pas de la santé d'Harry Potter, censé être son pire ennemi de tout Poudlard ? Dans ce cas, son ami avait bien le droit de sympathiser avec cette Serdaigle, d'un an leur cadette.
Pendant le reste du cours, le blond croisa les bras sur la table et y posa la tête afin de se reposer de sa courte nuit parsemée de rêves plus que dérangeants à propos d'un certain jeune homme plongé dans le coma. Il ne tarda pas à rejoindre les bras de Morphée, qui l'accueilli à bras ouverts.
Il rêva qu'il parcourait les couloirs sombres du château, aux alentours de minuit. Il ne reconnaissait même pas les endroits où il passait, la nuit leur donnant une autre dimension, plus effrayante. Sans trop savoir comment, il se retrouva à l'infirmerie, s'assis sur une chaise et resta planté devant un lit à observer la tignasse brune qui dépassait des draps blanc cassé. Il y resta jusqu'au chant du coq.
-Blaise « Drago, Drago, réveille-toi ! Le cours est fini ! »
Le blond grommela un peu dans son sommeil et consentit à ouvrir un œil puis le second, encore troublé par son rêve.
-Pansy « Ça va, Drago ? T'es un peu pâle. »
-Drago « J'suis juste fatigué, j'vais aller à l'infirmerie. »
-Theo « OK, on préviendra McGo. »
-Drago « Merci. »
Le blond jeta négligemment son sac sur l'épaule et se dirigea d'un pas traînant vers l'antre de l'infirmière. Il détestait y aller. Surtout depuis la Bataille Finale. Il avait l'impression qu'on ne lui disait pas tout, et il détestait ça.
Au bout de longues minutes de marche, il arriva enfin devant la porte. Des éclats de voix se faisaient entendre du bureau de Mrs Pomfresh, juste à côté de l'infirmerie. Elle y était, avec le directeur. Curieux de nature, le vert et argent ne put s'empêcher d'écouter à travers la porte.
-Dumbledore « Et vous dîtes que son état ne s'est pas amélioré ? »
-Mrs Pomfresh « Non, même le Médicomage reste perplexe. Il n'y comprend rien. »
-Dumbledore « Tiens au fait, où est-il ? »
-Mrs Pomfresh « Il s'occupe de lui, il ne devrait pas tarder à nous rejoindre. »
Un soupir se fit entendre à travers le battant de bois, que Drago attribua au vieux directeur.
-Dumbledore « Je me demande comment va se finir… »
Il fut interrompu par la porte du bureau qui s'ouvrit, laissant passer un grand jeune homme aux cheveux châtains portant la tenue réglementaire des Médicomages de Sainte Mangouste.
-Pomfresh « Alors ? »
-Médicomage « Toujours aucun changement. J'ai même l'impression que son état s'aggrave d'heure en heure. Déjà que c'était pas brillant brillant au départ… »
-Dumbledore « Qu'est-ce qu'on va donc pouvoir faire, Marc ? »
-Médicomage (Marc) « On va essayer une nouvelle potion et voir s'il y a du changement. S'il réagit bien, dans une semaine au plus tard, son état se sera amélioré. Quant à son réveil, je ne peux pas encore me prononcer. »
Drago ne voulut pas en entendre plus et s'avança silencieusement dans l'infirmerie. Il s'arrêta à côté du lit du brun. Celui-ci était plus pâle que la dernière fois qu'il l'avait vu. Tremblant à cause de sa nervosité, il tendit la main vers le malade et repoussa la mèche de cheveux bruns qui lui barrait le front. Il avait le front chaud. Trop chaud.
Harry prit brusquement une grande inspiration, puis reprit sa respiration calme, comme s'il dormait. Ce phénomène se reproduisit ainsi trois ou quatre fois de suite. Le blond prit sa main entre les siennes afin de tenter de le calmer. Sa main était gelée, contrairement au front.
Au fur et à mesure que le vert et argent lui caressait la main à un rythme apaisant, la respiration du jeune homme se fit plus tranquille, plus régulière. Ça calmait aussi Drago, qui se sentait nerveux, inquiet. Il se demandait combien de temps encore Harry resterait dans le coma.
-Drago « Harry, je sais que tu ne m'entend pas, mais… Je… Je… Ne nous laisse pas tomber. On a encore besoin de toi, Harry, ne nous laisse pas. Ne me laisse pas… »
Il contempla silencieusement le visage du Gryffondor, puis continua d'une voix quelque peu tremblante :
-Drago « Harry, tout le monde t'attend, tout le monde veut que tu te réveille. Et tu te réveilleras, j'en suis sûr et certain. Tout à l'heure, Theo m'a assuré que tu allais te réveiller. Jusqu'à maintenant, il ne s'est pas encore trompé dans ses prédictions. Des fois, je voudrais qu'il se trompe, mais pas cette fois. Pas cette fois. S'il te plaît, réveille-toi. »
Il resta un court instant silencieux, regardant le drap se soulever et s'abaisser au rythme de la respiration du rouge et or.
-Drago « Cet après-midi, je dois aller en divination, je me demande ce que cette vieille folle va bien pouvoir nous raconter, cette fois. Que des bêtises, des âneries, des conneries, comme d'habitude, quoi. Je te raconterais ce soir. »
Entendant du bruit venant du bureau - des chaises qui raclaient le sol - Drago se redressa et alla le plus rapidement possible vers le couloir, sortant de l'infirmerie. Juste à temps.
-Dumbledore « Marc, allez voir Nymphadora dans son bureau, aux cachots. Elle vous aidera à préparer cette potion. »
-Marc « Parfait. Normalement, si on a tous les ingrédients, elle sera prête ce soir. »
Le Médicomage salua le directeur et l'infirmière avant de s'éloigner vers les fins fonds du châteaux, les cachots. Le vieux directeur partit ensuite pour son bureau, sans remarquer Drago.
-Pomfresh « Mr Malefoy ? »
Le blond sursauta à l'appel de son nom.
-Pomfresh « Que faites-vous ici, Mr Malefoy ? Ne devriez-vous pas être en cours ? »
-Drago « Je… Je me sentais un peu fatigué. »
-Pomfresh « Venez donc vous allonger. Dormez, je vous réveillerais pour le déjeuner, ensuite nous verrons si vous allez en cours cet après-midi. »
Étrangement, pour la première fois depuis plus de trois ans, Drago n'avait pas la moindre envie de rater le cours de divination. Peut-être parce qu'il avait promis à Harry de le lui raconter le soir même…
Sa tête avait à peine touché l'oreiller qu'il s'endormit, plongeant dans des rêves emplis de Gryffondors bruns aux yeux verts, pour son plus grand plaisir. Il s'imagina ainsi envoyer un hibou avec un volatile à la tête d'Harry. Puis, il joua au Quidditch, match à la fin duquel il attrapa un Vif d'or représentant la tête d'Harry.
Drago venait de sortir de son cours de divination. Comme d'habitude, Trelawney avait prédit la mort de quelqu'un, celle d'Harry. Sa victime préférée. Étonnant que depuis le temps, il soit toujours vivant. Un concentré de fantôme, comme l'avait si bien fait remarquer Blaise, remarque qu'il avait entendue de la bouche du Survivant lui-même quelques années plus tôt.
Il avait été conforté dans le fait que le brun se réveillerait par une nouvelle "prédiction" de Theo. Et depuis il ne cessait de prier tous les saints qu'il connaissait pour que ce soit vrai.
Il se dirigea vers l'infirmerie, prenant bien soin de semer ses amis et autres Gryffondor désireux de voir leur héros. Lorsqu'il arriva, la porte était entrouverte. Il la poussa doucement, la faisant grincer sur ses gonds, lui arrachant un frisson.
Il scruta la pièce et soupira de soulagement en constatant que Mrs Pomfresh était absente. D'ailleurs, l'infirmerie était vide, à part le lit dans lequel reposait Harry, entouré d'un rideau.
Drago s'approcha du lit et observa le brun. Sa respiration était lente et profonde, calme et apaisante. Le vert et argent se laissa aller à lui caresser la main en lui suppliant de se réveiller, de ne pas le laisser. Il en oublia même de lui raconter le cours de divination.
Il sursauta quand il entendit la porte s'ouvrir. Peu désireux d'être surpris ici, il se leva, déposa un léger baiser sur le front du rouge et or, pile sur la cicatrice, et s'éclipsa silencieusement, saluant au passage le directeur qui venait d'entrer dans l'infirmerie.
Le soir même, au dîner, Dumbledore annonça que Harry…
-Pomfresh « Mr Malefoy, réveillez-vous, il est l'heure du déjeuner. »
Le blond se retourna dans le lit de l'infirmerie, ne souhaitant qu'une chose, retourner dans son rêve pour savoir si Harry s'était réveillé ou pas. Il voulait le savoir. Malheureusement, l'infirmière insista tellement qu'il se leva à contrecœur pour aller dans la Grande Salle déjeuner avec ses amis, après que Mrs Pomfresh lui ait annoncé que s'il se sentait suffisamment en forme, il pouvait retourner en cours l'après-midi.
Durant tout le repas, Drago resta silencieux, réfléchissant à son dernier rêve mais assez rapidement, ses pensées se tournèrent vers le brun.
Bien qu'il ait eu envie d'aller en divination, le cours lui parut d'une extrême lenteur. Dès que la sonnerie retentit, il se précipita vers la trappe, descendit l'échelle et dévala l'escalier de la tour. Il était déjà sortit de la tour quand le deuxième élève à sortir posait ses pieds sur la première marche de l'échelle.
Le vert et argent poussa la porte de l'infirmerie mais, contrairement à son rêve, elle ne grinça pas. D'ailleurs, il ne l'avait pas poussée doucement, mais brusquement, impatient qu'il était à aller voir le héros du monde sorcier.
Il jeta un coup d'œil autour de lui. Personne, à part Pomfresh et le Médicomage prénommé Marc dans le bureau, discutant avec le directeur et la prof de potions, une certaine Nymphadora Tonks. Heureusement, aucun des quatre ne le remarqua.
Il s'avança le plus discrètement possible vers le lit du fond, celui entouré de rideau blancs et occupé par Harry Potter.
Décidément, rien ne semblait vouloir se dérouler comme dans son rêve. La respiration du Gryffondor était difficile, sifflante, saccadée, irrégulière. Son visage exprimait de la douleur, ses paupières étaient crispées, sa peau était pâle.
Avisant une chaise à côté du lit, le Serpentard s'assis et, comme dans son rêve, caressa lentement la main du brun qui dépassait du drap.
-Drago « Harry, je t'avais promis que je reviendrais après le cours de divination. Le cours vient de finir. Dommage que tu n'ais pas été là, Trelawney était trop drôle, comme d'habitude, quoi. »
Il dégagea le front de l'alité des cheveux bruns désordonnés, laissant la cicatrice rouge à la vue de tous. Il passa un doigt timide dessus, reformant l'éclair.
-Drago « Évidemment, il a fallu qu'elle prévoit la mort de quelqu'un. C'est inévitable chez elle. Bref, c'est ta mort qu'elle a annoncée, mais moi je n'y crois pas. Je ne veux pas y croire. Je ne peux pas y croire. Tu vas te réveiller, je le sais. Même Theo, qui fait toujours des prévisions à deux noises l'a dit, et toutes ses prévisions se vérifient. Toutes. Toujours. Alors je ne vois pas pourquoi celle-ci ferait exception. »
Le vert et argent n'en était pas sûr, mais il lui semblait que le visage d'Harry était plus détendu que quand il était arrivé, ses paupières n'étaient plus crispées. En fait, Harry semblait dormir, si ce n'est que sa respiration n'avait pas évolué. Difficile, sifflante, saccadée, irrégulière.
-Drago « Quand cette folle de Trelawney a annoncé ta mort à toute la classe - il n'y avait que des Serpentard -, Blaise a fait remarqué que, vu le nombre de fois où tu aurais tu mourir, tu devais être un super concentré de fantôme. Sur ce coup-là, je suis tout à fait d'accord avec lui. Mais vu que tu n'as suivi aucune des prédictions de Trelawney - à part la prophétie, mais t'avais pas le choix - tu n'es ni un fantôme, ni un concentré de fantôme et encore moins un super concentré de fantôme. Tu es encore vivant, et ce serait bien que tu te réveilles. »
Drago se tut une nouvelle fois. Il tendit l'oreille afin de vérifier que personne n'était dans la pièce, mais elle était aussi silencieuse que quand il était arrivé.
-Drago « Harry, je… Je sais que tu ne peux pas m'entendre, mais… Mais je… Tu nous manques à tous. À tes amis, aux profs, aux autres élèves… Tu me manques aussi beaucoup. Beaucoup plus que je ne saurais te le dire, et je… Je voudrais tellement que tu te réveilles. Ne me laisse pas Harry, j'ai besoin de toi. S'il te plaît, réveille-toi. Je… Je t'aime… »
Il avait à peine murmuré les derniers mots qu'il se rendit compte de ce qu'il avait dit, complètement catastrophé, paniqué à l'idée que quelqu'un ait pu l'entendre. Il se leva et courut hors de l'infirmerie, il alla se réfugier dans le parc, au bord du lac, un saule pleureur le cachant de la vue de tous.
Il était partit tellement vite qu'il ne remarqua rien. Tout au long de sa dernière tirade, la respiration du Vainqueur avait cessé de siffler, il respirait de plus en plus facilement. À la fin, sa respiration était lente et profonde, calme et apaisante pour quiconque l'entendait.
Contrairement à ce que Drago avait pensé, Harry avait tout entendu. Il était certes dans le coma, mais il entendait tout ce qui se passait autour de lui, et plus particulièrement ce que le blond lui disait. C'était cette voix qu'il percevait le mieux.
Drago était parti tellement vite qu'il ne vit pas les yeux du brun s'ouvrir à l'entente des trois derniers mots, de l'aveu du vert et argent.
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Et voilà, un autre chapitre de terminé. J'espère qu'il vous aura plut.
N'hésitez pas à me laisser des reviews, ça fait toujours plaisir.
Bisous,
lilly.malefoy
