Les anges de la nuit

by virgulesama

Ma toute première fanfic et certainement la plus longue, crossover avec FF7 . Elle met en scéne une jeune fille amnésique qui arrive à la BGU peu de temps après la victoire de Squall sur Ultimécia. Elle ne se rappelle que de son prénom, Xelana. Etrangemen

4. Chapter 4

Avertissement de l'auteur: cette partie est différente des autres dans la mesure où Xélana est morte (?). Le personnage central, on peut pas vraiment dire qu'il y en a un. Plutôt Seifer quand même. Et Xélana? Disons qu'elle est l'enjeu de cette partie de l'histoire qui doit être (enfin) la dernière. Et si vous doutez, je confirme, c'est un happy end, quoique, sauf sur un point. Et l'histoire, c'est pas un happy story. Je sais, ça vous renseigne pas beaucoup. Mais je ne vais pas tout vous dire non plus. Et le suspense alors?

Je te regarde mais tu ne me vois pas.
Je sens ta détresse mais je ne peux te consoler.
Je te touche mais tu ne vois que cette apparence familière.
Je t'écoute mais je ne peux te répondre. J'aimerais tant te dire que tu n'y es pour rien. J'ai fait mes choix. J'ai assumé. J'ai donné ma vie pour toi et pour ce monde. J'ai cru et je crois encore en toi. Je n'ai rien regretté. Je ne regrette rien? En te voyant pleurer, je vois bien que j'ai peut-être fait une erreur. Donner une vie pour une autre vie. Mourir pour faire renaître. Pourtant, c'est le cycle de la vie.
Maintenant, d'où je suis, je ne peux plus que faire une seule chose pour toi.
Je veillerai toujours sur toi.

I'll be here.
And?
I'll waiting here.
For what?
I'll be here for you. So
If you come here,
I'll find you.
I promise

Les anges de la nuit

Chapitre 1: Fantôme ou illusion?

Il se tenait au milieu de l'obscurité. Il était blessé au niveau du ventre. Autour de lui, il faisait noir. Il n'arrivait à rien distinguer. Puis il découvrit une forme tandis que ses yeux s'habituaient à l'obscurité. Alors, il la vit. Elle se tenait devant lui, ses deux grandes ailes noires déployées se mélangeant aux ténèbres environnants. Elles affrontait Adel. Sa chemise blanche était tachée de sang au niveau du coeur et au cou, mais elle se battait comme si de rien n'était. Lui, il se tenait derrière elle. Il voulait la rejoindre. Il n'y arrivait pas. Il avait beau courir, il restait sur place. Il avait beau tendre la main, Xélana l'ignorait et continuait de se battre avec cette passion qui la caractérisait tant durant les combats. Puis, il la vit gagner. Adel disparut au milieu des ténèbres. Un corps qui tombe au ralenti à ses pieds. Des yeux bleus le fixant, contrastant singulièrement avec le rouge sang des vêtements. Elle s'affaiblissait. Il la tint dans ses bras. Fragile corps, fragile âme que l'on veut consoler, que l'on veut protéger, que l'on veut retenir... Mais qui s'en va. Il regarda impuissant le sang de la blessure de Xélana coulait de plus en plus au fur et à mesure que sa propre blessure au ventre se refermait.
-Non, Xélana, ne meurs pas. Tu peux pas mourir. Je t'avais demandé de vivre, Xélana.
-Mais dans mon futur... j'ai également promis à une Fujin mourante... de veiller sur toi.
Elle se lève. Il ne peut pas bouger. Elle s'en va. Il ne peut pas bouger. Elle se levait de ses dernières forces pour lui tourner le dos et s'éloigner dans les ténèbres au fur et à mesure qu'un rire retentissait dans le vide. Et ces deux yeux rouges qui brillaient juste devant lui et qui cachaient l'ombre fugitive de Xélana, ces yeux? Ceux de...
-Adel.
Il se réveilla en sursaut et resta assis sur son lit. Il distinguait seulement les deux yeux malicieux de Virgule qui le fixaient intensément. Un cauchemar, tout cela n'avait été qu'un cauchemar. Machinalement, il se leva pour aller prendre les épées qui avait appartenu à Xélana. Cela faisait un mois maintenant que Xélana était morte. La vie reprenait son cours à la BGU. Squall savait maintenant qui étaient ses parents, mais les rapports restaient tendus entre les deux hommes. Quant à Seifer, il était mieux accepté par la BGU depuis qu'il avait tué Adel. Pourtant, certains se méfiaient encore du chevalier mais ne disaient rien. On oubliait difficilement. Seifer oubliait difficilement. Il s'était lancé dans ses études, espérant oublier une jeune fille. Ce rêve, toujours le même. Et elle, toujours là. Elle était partie si vite, trop vite. Virgule était là qui le regardait. Désormais, c'était sa G-Force mais c'était aussi l'un des rares souvenirs de Xélana avec ses deux épées.
-Xélana, es-tu vraiment morte?
C'est alors qu'il la vit. Dans l'embrasure de la porte. Elle était là dans ce jean et cette chemise qu'Ellone lui avait donnée. Sa ceinture où pendaient habituellement ses épées était vide. Ses cheveux blonds étaient réunis en une tresse. Elle le regardait de ses yeux couleur de mer.
Depuis un mois qu'il attendait ce moment. Il se réveillait enfin. Elle était là à l'attendre. Alors, tout cela n'avait été qu'un cauchemar. Sa mort, ses dernières paroles échangées en pensée, s'être sacrifiée pour lui, son chevalier. Elle allait venir vers lui et son regard aurait cet aspect lumineux qui la rendait si heureuse. Son regard... son regard? Il avait quelque chose d'inquiet.
Machinalement, il regarda Virgule. Le chat l'avait vu aussi, puisqu'il tournait la tête dans sa direction. Mais au moment où le chat s'apprêtait à toucher le fantôme avec méfiance, il avait disparu. Il se retourna vers Seifer, qui ne comprenait pas non plus.
Il retomba lourdement sur le lit. L'espace d'un instant, il avait cru, il avait espéré qu'elle serait là. Mais non, elle n'était pas là. Elle n'était plus là. Alors, cette projection? Son imagination? Il se fit violence pour ne pas pleurer. Avait-il été victime d'une illusion? Il en parlerait à Edéa lorsqu'il la verrait. Pour l'instant, il fallait aller à la cafèt. Il avait encore une bonne heure avant les cours de Quistis. Il se leva, essayant d'enfouir dans son esprit cette vision qu'il espérait tant serrer contre lui.
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-Alors, Seifer, encore resté à veiller dans tes livres? demanda Irvine. Mon vieux, tu devrais te trouver une autre compagnie que tes bouquins.
Seifer fixa le dragueur. Comment pouvait-il parler de petite amie alors qu'elle était encore là? Xélana. Il n'avait eu que le temps de dire qu'il aimait. Leur relation en était restée là. Et pourtant, il aurait aimé la revoir, la serrer dans ses bras.
-Excuse-le, dit simplement Selphie, qui avait flanqué une tape à son (petit) ami.
-Allez, pour la peine, je t'offre un bretzel, lui dit Zell très sérieusement.
-Merci, le hérisson blond. Mais vous êtes bien matinaux. Vous avez une mission ou quoi?
-Visite de courtoisie au président d'Esthar. Mais en fait, c'est juste un motif à Laguna pour voir son glaçon de fils.
En tout cas, ce que l'on pouvait dire, c'est que le père et le fils ne se ressemblaient pas vraiment. Peut-être à part pour leur capacité à combattre.
-Eh, tu pourrais pas mieux le nourrir, ton chat, fit Zell quand le chat lui sauta dessus pour s'emparer de son sac renfermant ses trésors.
-Excuses-le, mais il adore ça. Après tout, ça a beau être une G-Force, c'est avant tout un chat.
Irvine et Selphie rigolèrent lorsqu'ils virent Zell courir dans la cafèt après le chat, qui s'était emparé du dernier sac de bretzels qui lui restait. Seifer ne rit pas. Cela lui rappelait Xélana. L'une des rares fois où elle avait mangé ici, elle avait pris tous les bretzels et Zell l'avait suppliée de lui en donner un. "Attention, Xélana, le hérisson blond va voir le sacrilège que tu viens de commettre".
Soudain, il sursauta. Il l'avait vue assise à côté de lui avec ce même regard inquiet. Puis elle avait disparu tout aussi soudainement.
-Vous l'avez vu? Demanda Seifer à Selphie et Irvine, qui continuaient de rigoler.
-Vu quoi? Que Zell vient d'attraper Cronos par la peau du cou sans se faire tuer, rigola Selphie.
Non, ils ne l'avaient pas vue. C'était donc lui. Il se faisait des idées. C'était son imagination. Pourtant, ce matin, Virgule avait réagi face à l'apparition. Bon sang, devait-il en parler? Au moins à la gouvernante. Elle ne se moquerait pas de lui quand il parlerait de ça. Xélana. Il se rappelait ses propres paroles. "Seifer, pense à moi des fois mais ne te culpabilise pas."
Il se dirigea vers la serre de combat, histoire de se changer les idées tout en réfléchissant. Virgule ne le suivit pas, trop absorbé à savourer son larcin dans sa cachette. Non, il ne devait pas se culpabiliser. Il ne devait pas. Elle le lui avait demandé. Il devait se battre et rendre sa vie heureuse. Mais comment pourrait-il trouver le bonheur sans elle? Il se rappelait avec mélancolie de ces dernières semaines où il avait fait sa connaissance. Quel abruti il avait été. Il avait tout gâché parce qu'elle avait été ensorcelée pour devenir Ultimécia. Mais elle n'avait jamais été un monstre. Non, au contraire, elle avait tout sacrifié pour les autres, pour lui, jusqu'à donner sa vie. Elle lui avait donné son immortalité et sa vie. Et lui, que lui avait-il donné? Rien. Juste un "je t'aime" parce qu'il voulait qu'elle vive et qu'il n'avait plus le temps d'attendre pour avouer ses sentiments. Elle aurait pu l'avoir, sa seconde chance. Ils auraient pu avoir leur seconde chance.
Plongé dans ses pensées, il ne vit pas que d'autres étudiants regardaient d'un oeil inquisiteur l'ex-chevalier entrer dans la serre de combat.
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-Squall, Squall, on a une urgence.
Zell était arrivé essoufflé dans le bureau qu'on avait mis à la disposition du chef des Seeds derrière l'infirmerie.
-Qu'est-ce qu'il y a?
Tout de suite, il ne put s'empêcher de faire le lien avec celui pour qui tout le monde se faisait du souci.
-C'est Seifer?
Zell acquiesça de la tête.
-Des Seeds veulent le molester.
Il arriva en courant à la serre de combat, où il entendit un bruit de combat. Mais l'enclos était fermé et personne ne pouvait y pénétrer. D'autres élèves essayaient de rouvrir les grilles, mais sans succès. On les avait bloquées de l'intérieur.
-Qui est-ce qui est à l'intérieur? Demanda le chef à une élève.
-Il y a au moins cinq Seeds de rang A. Ils ont viré tout de le monde de la serre. Et ils ont l'intention de donner une leçon à Seifer.
-Ils vont tuer Seifer. Squall, magne-toi.
Il fut surpris de constater Raijin et Fujin juste devant l'entrée. Visiblement, eux n'étaient pas tenus pour responsables. La bricoleuse qu'était Fujin aurait tôt fait d'ouvrir les grilles. Au même moment où les lourdes portes s'ouvraient, le bruit du combat cessa. Chacun se regarda, attendant anxieusement que leur ami surgisse des fourrés. Finalement, Squall brisa le silence.
-Zell, Raijin, Fujin, vous m'accompagnez. Les autres, vous refermez les portes.
Les deux acolytes de Seifer ne discutèrent pas l'autorité de l'ancien rival de Seifer.
C'étaient les seuls qui avaient un niveau correct dans cet attroupement. En plus, le nombre des Seeds rappela à Squall que six Seeds galbadiens avaient été mutés ici dernièrement sans qu'on demande son avis. Cela ne pouvait être un hasard. Bon sang, on pouvait pas laisser Seifer tranquille. Tout ça était du passé. Il avait déjà assez de problèmes avec la mort de Xélana. Au moins, ironisa-t-il, il n'avait plus de remords d'avoir été le chevalier d'Ultimécia. Non, au contraire, c'était plus le fait d'avoir été le chevalier de Xélana qui l'avait marqué le plus et cet orgueilleux ne voulait pas l'admettre.
Ils se mirent à courir dans la serre où régnait le silence. Tout paraissait calme, trop calme.
-Là-bas.
Zell désigna une clairière. Au milieu, Seifer était allongé, inconscient. Aucune trace des Seeds. Par contre, un T-rex se rapprochait dangereusement de l'ex-chevalier. Ce fut Fujin qui éloigna l'animal en lui lançant un coup de boomerang dans les yeux. Le monstre en colère se tourna aussitôt vers ses nouvelles proies. Zell et Fujin durent faire une roulade sur le côté pour éviter le coup de queue. Squall et Raijin en profitèrent pour donner un coup de gunblade et de bâton à l'une des cuisses du monstre. Pendant que Fujin allait soigner son chef et ami, Zell se joignit aux deux autres guerriers pour entourer le monstre. Ils purent facilement l'achever avec Shiva. Le monstre était sensible aux cristaux de glace de la déesse.
Un coup de renzokuken et un autre de la part de Raijin. Un T-rex ne pouvait faire le poids longtemps contre les guerriers qui avaient affronté Ultimécia et Adel.
-Seifer, tu me réponds?
-Il peut pas mourir d'un bête T-rex? S'inquiéta Raijin, toujours aussi diplomate.
Seifer se relevant péniblement fut la réponse à sa question. Il esquissa une vague sourire ironique en voyant qui l'avaient sauvé. Squall et le hérisson blond. Il commençait à être à bout que l'on soit toujours derrière lui à s'inquiéter inutilement. Comme s'il n'était pas capable de se défendre. D'ailleurs, depuis un mois, c'était ça. Devant lui, on s'interdisait de parler de Xélana pour soi-disant le ménager.
-Alors, on est venu dire bonjour à l'ex-chevalier? Demanda celui-ci, presque provocateur, pour se donner le change face à ses amis et sauveurs.
Squall eut un sourire amusé en voyant la réaction de Seifer. Il pouvait encore se montrer arrogant. Mais il avait deviné qu'il affichait cette attitude seulement pour sauver les apparences. Il allait répondre, lorsque les cinq amis entendirent du monde derrière eux.
-Alors, tes deux acolytes t'ont sauvé du T-rex. On aurait dû s'occuper d'eux aussi.
Les Seeds étaient là, sûrs d'eux, dans des uniformes impeccables. Le blond du groupe avait l'air d'être leur chef. Il rit en voyant Squall et Zell, qui s'étaient regroupés vers le trio Seifer.
-C'est toi qui devrait faire gaffe, répondit violemment Seifer en sortant sa gunblade.
-Seifer, calme-toi, lui ordonna Squall.
Devant le ton autoritaire de son supérieur, Seifer se calma aussitôt, à la surprise des autres Seeds.
-T'es qui toi pour vouloir nous empêcher de faire la peau à l'ex-chevalier?
Squall se planta glacial devant leur chef.
-Je suis le chef des Seeds, Squall Leonhart.
Le groupe recula en voyant qu'ils étaient en face de leur supérieur et en face d'un ennemi du chevalier qui devait visiblement avoir pardonné. Seul le chef des six récalcitrants lui tint tête:
-Ça se voit que tu viens pas de la GGU.
-Et toi, ça se voit que tu n'es pas digne d'un Seed, répliqua Squall.
-Ouais, bien répondu Squall, s'exclama Zell, qui n'admettait pas qu'on tienne tête à son idole et ami.
-Bon, ça va pour aujourd'hui, chef, répondit sur un ton de mépris le meneur du deuxième groupe en s'éloignant. Mais on en restera pas là.
Quand Squall se retourna vers Seifer, il vit que celui-ci se maintenait à un arbre pour rester debout. Il avait l'air d'être épuisé.
-Merci, Squall.
Zell se retourna, surpris d'entendre Seifer les remercier.
-Pas de quoi.
Le trio s'éloigna. Zell les laissa passer. Puis il ne pu s'empêcher de demander:
-C'est bien Seifer? J'ai l'impression qu'il est bizarre en ce moment. Côté orgueil, je croyais qu'il s'était calmé, mais ça ne l'a pas empêché de provoquer les autres Seeds. Par contre, tout de suite après, on le retrouve en train de te remercier. Il y a deux mois, quand il est revenu, il n'était pas aussi lunatique.
-Comme tu dis, c'était il y a deux mois. Entre les deux, il y a Xélana...
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Pour l'instant, il devait aller en cours. Il dut insister pour que Fujin et Raijin le laissent seul. Il retourna à sa chambre prendre ses bouquins et grimpa les escaliers derrière l'accueil. Les autres préféraient faire la queue à l'ascenseur. De toute façon, il pouvait faire confiance à Squall pour qu'il s'occupe de l'affaire. D'ailleurs, la page de sa vie où il avait été le chevalier d'Ultimécia avait été tournée plus facilement qu'il ne l'aurait cru. C'était une autre page, maintenant, qu'il fallait effacer.
-Seifer, tu sais que Virgule ne peut rentrer dans la classe.
Quistis se tenait dans son uniforme et avec ses lunettes dans l'entrée de la classe. Alors, il se retourna et il vit le chat, un bretzel dans la gueule. Décidément, cette G-Force n'en faisait qu'à sa tête.
-Désolé, Quis... Miss Trèpe. Virgule, tu peux pas aller voir les autres? Tiens, pourquoi tu vas pas embêter Raijin ou Fujin?
Le chat le regardait de ses yeux malicieux. Visiblement, il était décidé à le suivre. Puis, lorsqu'il vit qu'il ne gagnerait pas, il céda et partit. Seifer s'installa au fond de la classe sous le regard méprisant de Roy. Décidément, celui-là lui en voulait toujours aussi. Mais il préféra ne pas y penser et s'absorba dans le cours de Quistis pour ne plus penser aux événements de ce matin et... Ce fantôme?
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Le chat se dirigea vers l'escalier puis se dirigea vers le second étage. Il savait parfaitement où il allait. Il s'arrêta devant le porte du bureau du proviseur et attendit quelques instants. Puis il entra dans le bureau du proviseur lorsque la porte s'ouvrit.
-Bon, Squall, ne t'attarde pas trop là-bas. Moi, je vais m'occuper de cette affaire des Seeds galbadiens, fit Cid en se grattant la tête d'un air las. Timber va sûrement nous demander de l'aide contre les Galbadiens. Depuis que le frère de Deling est au pouvoir, on ne peut pas vraiment dire que les choses s'arrangent.
-Oui.
Le chef des Seeds commençait à s'interroger sur ses compétences. Il avait été désormais reconnu comme chef des Seeds par la fac de Balamb mais aussi par Galbadia pour marquer son indépendance face au régime, et également par la fac de Trabia, qui était en pleine reconstruction et ne pouvait assurer ses services. Il avait hésité à accepter, mais Cid avait dit oui d'office, comme d'habitude sans demander son avis. Heureusement que c'étaient Quistis et Shu qui s'occupaient de la paperasserie administrative. Il est vrai que ses amis l'aidaient beaucoup. Soudain, il repensa à ce que Fujin et Raijin lui avaient demandé. Ils s'inquiétaient à raison, pensa-t-il.
-Au fait, je voulais vous demander. Concernant Seifer, il serait possible de lui donner une mission? Depuis son combat contre Adel, son moral est au plus bas. Et avec l'affaire de ce matin, cela ne risque pas de s'arranger.
-Je sais bien, soupira Cid. Ma femme m'en a aussi parlé. Je vais y réfléchir. On n'aura qu'à dire que cela complétera sa formation d'étudiant.
Squall repartit en effectuant son salut. Au moins, si Edéa s'en était occupée, les choses ne devraient pas traîner.
-MIAOUUU!
-Quoi? Oh, désolé, mais tu n'avais pas à être là.
Il avait marché sur la patte de Virgule, qu'il avait maintenant repéré. D'ailleurs, celui-ci le suivit. Décidément, ce chat continuerait toujours de l'intriguer. Il repensa à Xélana. En fait, avant de savoir que Laguna était son père, il avait lui-même une famille. Pas seulement le Seed, il avait aussi découvert que Xélana était sa fille. Pourtant, au final, il devait admettre qu'il l'avait vue comme un compagnon au même titre que Selphie ou Fujin. C'était vrai qu'elle lui avait ressemblé maintenant, pensa-t-il. Pourtant, elle avait laissé un étrange vide et Linoa avait décidé de ne pas parler d'elle devant Seifer.
-Alors, tu t'en vas sans me dire au revoir? Je vais finir par me poser des questions, plaisanta Linoa, qui l'attendait dans les escaliers.
-Tu devais pas être en cours?
-Si, mais ce cher professeur Passemard est malade. Personne ne va s'en plaindre. Surtout celui-là! Alors, tu rentres quand? Je vais finir par me plaindre auprès de Cid pour tes nouvelles fonctions.
-Ce n'est que provisoire. Par contre, on va bientôt effectuer une mission à Timber; je suppose que l'ancienne princesse résistante voudra nous accompagner.
-Bien sûr, sauta de joie la jeune fille en bleue.
-MIIIIIIAAAAAAAAOOOOO8
-Oh, désolée, Virgule. Je t'avais pas vu.
Cette fois, ce n'était pas la patte mais la queue. Ils allèrent au parking. Depuis un mois et demi , il avait été aménagé pour l'Hydre, qui appartenait officiellement au Garden. Mais personne n'osait l'emprunter, sauf bien sûr le chef des Seeds et ses amis.
-Mais ferme-la, abruti. C'est moi qui vais lui demander.
Raijin et Fujin, bien sûr. Ils venaient d'arriver au parking juste au moment où Selphie allait faire décoller l'Hydre.
-Squall, alors, pour Seifer, qu'est-ce qu'il en est?
-J'en ai parlé à Cid. Il semblerait que la gouvernante lui en aie parlé aussi. A mon avis, il nous accompagnera sûrement pour la prochaine mission. Ça lui fera pas de mal.
-Merci, mon pote, fit Raijin, qui lui donna une tape dans le dos lui coupant le souffle.
Décidément, ce colosse ne se rendait pas compte de sa force. Mais Fujin ignora cette force et lui donna un coup dans le tibia avant de repartir rassurée sur leur ami, suivie de Raijin qui boitait.
Linoa regarda l'Hydre partir. Décidément, ces prochains jours n'allaient pas être marrants. Pourquoi n'avait-elle pu les accompagner? Sous prétexte qu'elle n'était qu'une étudiante...
Elle repartit pour se rendre à la bibliothèque. Décidément, même Squall s'inquiétait pour Seifer. La mort de Xélana avait dû le marquer plus qu'il n'avait voulu le reconnaître. Elle repensa à cette fille qu'ils avaient appris à connaître et que tout le monde avait acceptée malgré son passé. Elle-même l'avait acceptée le soir où elle l'avait vu rire suite à la fameuse attaque galbadienne dans la fontaine de la BGU. Pourtant, elle avait constaté un phénomène assez curieux lorsqu'elle en parlait avec les autres. La mort de Xélana avait d'une certaine manière idéalisé celle-ci. Désormais, à la BGU, on la voyait comme la victime qui avait survécu à Ultimécia et qui avait sacrifié sa vie pour sauver le monde. Une sorte d'ange, en quelque sorte. Pourtant, c'était assez égoïste comme attitude, reconnaissait-elle, alors que la BGU avait plus ou moins méprisé la sorcière comme eux au début. Des sortes de caricatures, des mystères, des apparences, voilà tout ce qu'il restait d'elle. Les Galbadiens se souvenaient d'une sorcière appelée Ultimécia qui avait voulu détruire le monde et qui avait mystérieusement disparu. Les rumeurs sur son procès disaient que celui-ci n'avait été qu'une simple mascarade. En fait, les gens ignoraient comment Ultimécia avait fini. Par contre, l'orphelinat se souvenait seulement de Xélana comme d'une héroïne et la BGU, d'un ange. En fait, seul leur groupe connaissait tous les aspects de Xélana-Ultimécia. C'était peut-être aussi bien, après tout. La BGU se souviendrait de l'image d'ange.
Elle prit un livre sur la magie et alla dans le fond pour s'asseoir. Elle regarda autour d'elle pour trouver une place. Elles étaient toutes prises.
Il y avait tous ceux de sa classe et... Non. Cela ne pouvait être. Une silhouette avec un jean et une chemise blanche. Des cheveux blonds nattés. Elle tourna sa tête lentement vers Linoa. Pas de doute, c'était Xélana! Elle l'avait fixée avec un regard inquiet. Mais l'illusion disparut aussitôt. Elle alla voir à la place qui était maintenant vide. Avait-elle rêvé? Non, cela lui avait paru trop réel. Et pourtant, la vision avait disparu tout aussi soudainement. Finalement, elle s'installa sur le siège et se plongea dans le livre pour oublier cette illusion.
Elle regarda l'heure. Cela faisait maintenant deux heures qu'elle y était. Le cours de Quistis allait finir. Elle reposa le livre et monta au premier étage. Effectivement, Seifer et Quistis étaient là, en train de discuter à propos de la présence de Virgule en classe. Cela ne devait pas être évident d'avoir une amie comme professeur en cour.
-Ecoute, Seifer, c'est un chat. Je ne peux l'admettre. Il sèmerait la pagaille partout.
-Peut-être, mais comme chat, il est calme et reste dans son coin à dormir quand je suis là. Sinon, il va semer la zizanie partout en attendant la fin des cours.
-Eh bien, plutôt animée, la discussion.
-Ah, Linoa. Tu pourrais peut-être m'aider à convaincre Seifer, soupira Quistis. Les règlements ne prévoient pas d'animaux au sein de la BGU. Même pour ta chienne, c'est...
-On dira que c'est la mascotte, s'entêta Seifer.
-Oui, mais pour les élèves, c'est avant tout la G-Force d'Ultimécia.
Soudain, Quistis s'en voulut d'avoir dit ça. Elle s'était promis de ne pas parler d'Ultimécia et indirectement de Xélana. Elle avait constaté chez son élève qu'il ne s'était toujours pas remis de sa mort, même s'il ne le reconnaissait pas. Linoa remarqua la maladresse de Quistis. Elle-même repensa à l'illusion qu'elle avait eue à la bibliothèque.
-Ecoute, Seifer, je verrai ce que je peux faire pour ton chat et... Seifer?
-Vous la voyez? demanda celui-ci aux deux filles.
Alors, Quistis se tourna vers son bureau, que Linoa et Seifer fixaient d'un air étonné. Mais elle ne voyait que... son bureau. Elle rajusta ses lunettes pour mieux distinguer. Pourtant, il n'y avait rien.
-Il n'y a rien, confirma Quistis.
Si, elle était là. Linoa la revoyait. Elle était assise à la place de Quistis. Elle les regardait toujours de ce grand regard inquiet. On avait presque l'impression qu'elle était sur le point de pleurer. Puis elle disparut;
-Seifer, tu l'as vue? Elle nous regardait.
-Mais vu quoi? demanda Quistis, sceptique.
-Xélana, répondirent Seifer et Linoa en même temps.
Alors, les deux se décidèrent à aller voir la gouvernante, suivis d'une Quistis perplexe.
Ils entrèrent dans les appartements de la gouvernante. Celle-ci eut l'air surprise lorsqu'elle les vit entrer.
-Vous avez un problème, les enfants?
-Euh, oui, commença Linoa. Au début, j'étais pas sûre mais Seifer l'a vue aussi alors...
-C'est vrai, c'est au moins la troisième fois qu'elle se montre.
-Mais moi, je n'ai rien remarqué, renchérit calmement Quistis. Si ça tombe, c'est vous deux qui avez rêvé.
-De quoi? Demanda Edéa qui ne comprenait pas ce qu'ils disaient.
-C'est simple, dit Seifer. Le fantôme de Xélana rôde à la BGU.
Xélana? Son fantôme. Elle comprenait maintenant l'empressement de Linoa et Seifer. Alors, ils lui racontèrent les circonstances. Ils durent constater qu'elle s'était montrée à chaque fois qu'ils avaient pensé à elle. La magie reconnaissait bien l'existence des fantômes. Souvent, c'était des personnes qui étaient mortes violemment et qui revenaient se venger. Or, dans le cas de Xélana, Edéa doutait. Elle savait que la jeune fille avait volontairement décidé de risquer sa vie pour sauver ce monde. Non, elle ne devait pas être revenue pour se venger.
-Mais alors pourquoi, si elle est vraiment revenue?
-Il y a une autre possibilité. Les fantômes des êtres que l'on a aimé et que l'on ne parvient pas à oublier restent pour veiller sur les vivants. Elle doit être revenue pour nous mettre en garde contre un danger. Pourtant, il y a des points que je n'arrive pas à éclaircir. D'après les légendes, seuls des êtres doués de magie peuvent voir les fantômes comme les nécromanciennes ou les G-Forces. Cela explique pourquoi Quistis, Irvine ou Selphie ne l'ont pas vue. Mais pour toi, Seifer, je ne l'explique pas. A moins que... C'est toi précisément qui est en danger.
-On peut faire quelque chose, demanda Linoa?
-On ne peut malheureusement rien faire. C'est à Xélana de dire pourquoi elle est revenue. En tout cas, il faut essayer de la revoir et de parler avec elle. Logiquement, elle ne peut se matérialiser qu'à l'endroit où des gens pensent à elle. Non, pour l'instant, on ne peut qu'attendre.
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-Alors, c'est vrai, cette histoire de fant... Aïe, mais Fujin, il faut bien en parler, non?
-Ferme-la. Tu sais ce que l'on a décidé hier.
-Ne vous en faites pas. Vous pouvez en parler, s'irrita Seifer.
Tout le monde faisait en sorte d'éviter tout sujet sur elle, comme si cela le blessait, et cela commençait à l'énerver. De toute façon, aujourd'hui, il avait un projet et il avait demandé aux deux inséparables de venir avec lui en profitant du fait que c'était un jour de repos. Ils avaient emprunté une vedette de la BGU et s'étaient mis en route pour l'orphelinat.
Ellone était là. Elle avait voulu rester à l'orphelinat pour s'occuper des enfants.
-Alors, qu'est-ce qui me vaut votre visite, demanda Ellone, heureuse de les revoir.
-On est venu vérifier une histoire de fantôme. Mais ici, tout se passe bien? demanda Seifer. Il n'y a pas eu d'événements... un peu étranges?
-Edéa m'a mise au courant. A vrai dire, non, ici, il n'y a rien eu.
-On devrait voir sa tombe, proposa abruptement Raijin.
-Mais alors, toi, t'es toujours aussi diplomate. T'es vraiment irrécupérable.
-C'était prévu, de toute façon, dit Seifer pour sauver le colosse des colères de Fujin.
Les quatre jeunes gens grimpèrent vers le phare. Là, ils longèrent le mince chemin pour arriver au sommet de la falaise. Elle était là. Une petite couronne de fleurs sauvages était déposée sur la tombe.
-C'est de qui, les fleurs?
-Ça doit être l'un des enfants. Tu sais, ici, ils l'adoraient. Elle est leur héroïne. Tous les enfants veulent lui ressembler plus tard. Bien sûr, ils ne savent pas qu'elle a été Ultimécia. Cela vaut mieux. Ils se souviennent d'elle comme elle a été réellement.
-Ouais. Zell a fait du bon travail en gravant ses phrases dans la roche.
Alors, il sentit une mince fente en effleurant la pierre. Il constata une mince fissure presque invisible. Il la regarda de plus près. Elle avait été faite de façon à ce qu'on puisse soulever la plaque naturelle de roche que l'on avait scellée pour garder le corps. Alors, un affreux soupçon le troubla. Non, on n'avait pas osé!
-Aidez-moi à faire bouger la plaque.
-Mais Seifer, tu vas pas...
-Aidez-moi.
Les trois se regardèrent. Devaient-ils ouvrir la tombe? Ce serait un sacrilège. De toute façon, ils n'arriveraient pas à soulever cette plaque que l'on avait condamnée. Pourtant, ils durent constater qu'elle bougeait.
-Seifer, tu ne peux pas faire ça, lui dit Ellone. Tu...
-Raijin, Fujin, vous pouvez m'aider?
La curiosité l'emporta sur la peur et ils joignirent leur efforts à ceux de Seifer pour faire basculer la plaque. Alors, ils purent regarder.
-Vide!
-Comment? Demanda Ellone qui les avait vus faire, impuissante.
Alors, elle s'approcha. Effectivement, le corps n'était plus là. Mais alors, où était-il?
Elle regarda Seifer. Il ne disait rien, mais elle pouvait deviner ses pensées rien qu'en le voyant serrer ses poings. Mais il se calma aussitôt et il sortit de son trench-coat deux épée, celles de Xélana, et il les déposa au fond de la tombe.
-Aidez-moi à refermer. Au moins, si elle n'est plus là, ce sera quand même sa dernière demeure, dit-il d'une voix qu'il se forçait à être neutre.
Fujin et Raijin examinèrent la plaque et la mince fissure.
-C'est du travail de pro, nota Fujin. Mais pourquoi on a fait ça?
-On rentre à la BGU. On va dire à Edéa ce que l'on a découvert. En tout cas, celui qui a fait ça paiera pour cet acte. Elle aurait dû reposer ici. Elle était heureuse, ici, fit-il d'une voie lointaine.
Il se rappela le regard qu'il avait lu dans les yeux de Virgule.
-Vous me maintenez au courant, demanda Ellone. Moi, de mon côté, je vais me renseigner pour voir si on n'a rien remarqué.
-Merci, Lellone, fit Seifer en plaisantant.
Elle ne dit rien, mais elle savait que Seifer voulait donner l'impression qu'il tenait le coup. Mais au fond, elle savait que cette affaire l'avait plus retourné qu'il ne voulait l'admettre. Seulement, il ne le reconnaîtrait jamais. C'était un réflexe chez lui. Il préférait se montrer provocateur, désintéressé devant ce qui l'attristait, quitte à s'en faire mal.
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-Alors le corps n'est plus là. Ça peut expliquer pourquoi elle est revenue. Elle voudrait qu'on cherche les coupables, constata Edéa.
-Mais on a aucun indice, répliqua Linoa. En plus, cela n'explique pas le fait que Seifer puisse la voir. On n'a rien.
-En tout cas, gouvernante, lui fit remarquer Quistis, il vaut mieux garder cette affaire pour nous. Cela pourrait effrayer les élèves, cette histoire.
-Tu as raison, Quistis. Moi, je vais chercher dans les livres de magies quelque chose sur le sujet. Quant à vous autres, pour l'instant, je ne vois pas ce que vous pouvez faire. Le mieux serait d'attendre le retour de Squall et les autres.
Ils laissèrent Edéa, qui était partie dans sa bibliothèque personnelle. Ils devaient constater qu'ils étaient impuissants pour l'instant. Virgule. Seifer se mit à penser au chat. Il l'avait laissé à la BGU mais il ne l'avait pas revu depuis son retour. Ils se séparèrent pour retrouver le chat. Seifer chercha du côté des salles de classes mais il ne le vit pas. C'est alors qu'il constata que la porte qui donnait sur la terrasse était entrouverte. Il alla voir. Le chat faisait le gros dos . Visiblement, quelqu'un l'avait mis en colère. Mais... Elle se tenait sur la rambarde, les jambes dans le vide:
-Xélana, c'est bien toi?
Elle était assise sur la rambarde. Malgré le vent, ses cheveux ne flottaient pas. Il s'approcha d'elle, craignant à chaque instant qu'elle ne disparaisse. Il n'osa pas la toucher. Enfin, elle tourna la tête vers lui. Ses lèvres ne bougeaient pas, mais il entendait sa voix.
"Tu es allé là-bas, tu as vu ce qu'ils ont fait?"
-Oui. Mais qui a fait ça? Et comment se fait-il que je puisse te voir? Suis-je donc en danger?
"Tout le monde est en danger. Tu comprendras bientôt. Mais pour l'instant, cherche ceux qui ont profané la tombe."
-Attends, tu vas pas disparaître à nouveau, tu es...
"Un esprit. Mais s'il te plaît, écoute-moi. Il faut que je retrouve le repos. Je t'en supplie. Je mérite de reposer en paix."
Elle disparut aussi soudainement. Cette fois, il avait pu lui parler. Donc, ils étaient tous en danger, mais en danger de quoi? Et puis pourquoi avaient-ils besoin du corps de Xélana?
C'est alors qu'il observa Virgule. Tout le temps que le fantôme avait été là, il avait fait le gros dos. Il avait eu peur du fantôme de son ancienne maîtresse. Cela l'intrigua. Virgule avait toujours été fidèle à Xélana. Le mieux était d'aller voir la gouvernante, une fois de plus. Peut-être aurait-elle trouvé quelque chose.
Lorsque Seifer rentra dans le bureau de Cid, il vit Squall et les autres, qui étaient rentrés d'Esthar. Visiblement, maintenant Edéa les mettait au courant de cette histoire de fantôme.
-Et seuls Linoa et Seifer l'ont vu, constata le chef des Seeds. Elle n'a jamais essayé de parler?
-Si, à l'instant.
Tous se tournèrent vers Seifer qui était rentré, suivi de Virgule, qui faisait encore le gros dos.
-Qu'a-t-elle dit? Demanda Edéa intriguée.
-Que l'on était tous en danger et qu'elle devait reposer en paix.
-On commence des recherches, alors?
-Non, pas pour l'instant, les interrompit Cid, qui venait d'entrer. J'ai une mission de la part du gouvernement de Timber. Vous irez tous là-bas y compris Quistis, Linoa et Seifer. Vous partirez demain matin. Maintenant, quartier libre. Ah, oui, Seifer, nous voudrions te parler.
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-Alors Fujin, tu crois qu'ils vont le faire?
-Bien sûr, y a pas de raison. Au moins, ça lui changera les idées que de rester là.
Dans les escaliers, ils rencontrèrent Squall et ses amis, qui venaient de rentrer d'Esthar, probablement.
-Alors?
-Il nous accompagne demain, si c'est ce que vous voulez savoir, leur répondit Quistis. Il est dans le bureau de Cid.
Ils arrivèrent en haut des escaliers. C'est là que quelqu'un bouscula Fujin.
-Eh, il est interdit de courir dans les couloirs...
Il partit sans laisser le temps à Raijin de réagir.
-Laisse-le. Allons plutôt voir Seifer, l'arrêta Fujin, qui s'inquiétait encore pour Seifer.
D'ailleurs, il était sorti juste après que Roy se soit mis à courir. Il avait l'air en colère, même s'il la contenait, notèrent les deux amis.
-Qu'est-ce qui se passe?
-Juste que l'on s'inquiète pour moi à cause de cette histoire de fantôme. Je ne voulais pas aller avec Squall, mais ils ont considéré que je fais de cette histoire une affaire personnelle et que j'avais besoin de m'éloigner de la BGU.
-Miaou.
-Virgule les approuve, nota Raijin.
-Mais, merde, on a volé le corps de Xélana, son fantôme erre ici et il ne faudrait rien faire! S'emporta Seifer.
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Il avait eu peur. Un peu plus et il aurait été surpris. Mais cela n'avait pas eu son importance, puisqu'ils l'avaient déjà oublié. Maintenant, toutes les pièces étaient en place. Il fallait maintenant attendre. De toute façon, son ennemi allait bien s'en rendre compte. C'était aussi bien qu'il se rende à Timber avant Esthar. Bientôt, oui bientôt, il serait vengé. Il les regarda s'éloigner du bureau. Désormais, le temps de la vengeance était compté.

Chapitre 2: Le don de l'ange

Edéa réfléchit de nouveau à cette histoire. Elle avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Un pressentiment? Elle l'ignorait. Elle se demandait encore si elle avait bien fait de laisser cette histoire de côté le temps de la mission pour Timber. Quelque chose n'allait pas. Linoa et Seifer avaient vu le fantôme. Virgule également, mais il avait réagi d'une manière hostile face à elle. Ce détail l'intriguait. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose n'était pas à sa place. D'ailleurs, elle avait pensé que Seifer la voyait car cela le concernait directement. Or, il semblait que les motifs du fantôme étaient plus personnels suite à la violation de sa tombe. A moins qu'il n'y eût réellement une menace sur tout le monde. Mais alors, d'autres personnes auraient pu la voir. Or, Quistis ou Zell ne l'avaient pas vu.
Fallait-il vraiment prendre la menace au sérieux?
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Seifer s'éveilla de nouveau en sursaut. Il avait encore fait ce rêve. Pourquoi s'était-elle sacrifiée? Pour lui? Pour le monde entier? Elle se complexait tellement face à l'attitude des autres. Lui-même avait plus ou moins réussi à dépasser ce stade et il ne se sentait plus coupable de s'être fait envoûter. Non, maintenant, il se sentait coupable vis-à-vis d'autre chose. Il aurait pu la sauver s'il avait dit à temps à Selphie d'amener Xélana. Au lieu de tout ça, elle avait utilisé ses derniers pouvoirs pour sauver, lui en particulier puis le monde.
C'est alors que Virgule sauta sur le lit pour se frotter à lui en signe d'affection. Il aurait pas dû prendre sa forme spirituelle, celui-là? Il devait constater que le chat apparaissait de plus en plus maintenant. De toute façon, il fallait qu'il se prépare. Bien sûr, il était encore en avance. Tant pis, il n'avait plus sommeil et il avait envie de bouger. Il s'habilla et se dirigea vers la serre de combat, déserte à cette heure. Il aimait se rendre à la serre le matin. Les monstres s'éveillaient eux aussi en même temps que leur instinct. C'était l'instant où l'on se guettait mutuellement, cherchant l'adversaire et l'allié.
Seifer se mit sur ses gardes lorsqu'il entendit un bruit dans les fourrés derrière lui. Il prit un air blasé lorsqu'il vit Virgule surgir des fourrés pour se dresser devant lui. Ce chat. Il ne pouvait pas obéir un peu et le laisser seul lui aussi? Soudain, il vit le chat faire le gros dos devant lui. Il y avait un monstre dans son dos? Il se retourna au même moment où un coup de queue d'un Feng le projeta à terre. Bon sang, il avait complètement oublié qu'on avait introduit des Fengs dans la serre. C'est alors qu'il se rendit comte que sa gunblade était tombée deux mètres devant lui, juste aux pieds du Feng qui s'avançait. Et entre les deux, Virgule faisait toujours le gros dos, voulant protéger son maître. Mais le monstre ignora royalement l'animal qui était en train de se transformer en invocation pour se diriger vers l'homme désarmé qui se relevait.
Seifer vit Virgule projeté dans les fourrés avant qu'il n'achève sa transformation. Il regarda avec une grimace le Feng marcher sur son arme. Il allait devoir faire appel à la magie alors que ce n'était pas là où il était le plus doué. Il lança un sortilège de Brasier X, son élément. Mais le Feng ne recula que quelques instants pour mieux bondir l'instant d'après sur sa proie avec souplesse. Seifer n'eut que le temps de s'envoyer un blindage, ne pouvant éviter le coup. Il se mit en position de protection, prêt à encaisser le choc. Un cri d'agonie se perdit parmi la végétation de la serre.
Seifer regarda incrédule le corps disloqué du Feng et le monstre qui se tenait à côté de lui. Il eut du mal à se rassurer en considérant l'imposant Cronos en colère. Xélana, une déesse de la destruction. Et Virgule? Un animal de destruction aussi, quand il n'avait pas son aspect rassurant et facétieux. Il eut du mal à faire le lien entre le chat qui venait de sauter de joie dans ses bras et le monstre qui avait facilement achevé le monstre. Une G-force digne de Xélana.
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Squall et ses compagnons étaient tous dans le parking. Ils n'attendaient plus que Seifer. Ils étaient tous heureux de repartir ensemble en mission. Cela faisait plus de trois semaines qu'ils n'avaient pas combattu ensemble. Seifer arriva avec dans les bras Virgule, qu'il serrait précieusement. Chacun nota ses yeux cernés prouvant qu'il avait encore une fois passé une mauvaise nuit. Au moins, la mission lui changerait les idées. Ils n'avaient plus à s'inquiéter de la réaction des Galbadiens, qui avaient vite oublié le chevalier en apprenant la mort d'Adel et de Deling. Pour eux, s'achevait avec leur mort une période de troubles qui avait été remplacé par la nouvelle dictature du frère du défunt président.
Cid arriva pour donner les dernières explications:
-Ce sont les résistants qui nous ont appelés. Les mouvements résistants de Timber se sont enfin unifiés face au nouvel ennemi. Cependant, ils leur manque des combattants pour une importante mission. Vous allez les aider le temps de cette mission. Je vous ai assignés à cette mission car vous connaissez bien l'endroit... pour la plupart, compléta-t-il à l'attention de Seifer. Leur base est au Timber Maniacs. Je crois d'ailleurs que vous connaissez leur chef. Il s'agit d'Hilda, une femme qui a du caractère mais qui est très compétente. Maintenant, allez-y.
L'Hydre décolla. Seifer jeta un coup d'oeil à la BGU qui s'éloignait de sa vue. Seule au milieu de tous, elle errait sans repos.
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Seifer dévisagea la femme du Timber Maniacs qui était aussi chef des résistants. Grande, forte, autoritaire, elle avait tout pour imposer. Cela lui rappelait l'époque d'avant Edéa, lorsqu'il avait rencontré Linoa. Depuis, soupira-t-il, les choses avaient bien changé. Il écoutait d'une oreille lointaine le compte-rendu du chef de la résistance.
-Il nous faut absolument délivrer le résistant de Deling City. Il a été amené à Timber pour être exécuté publiquement. Or, il a été le seul à réunir tous les différents courants. Il est une figure emblématique. Il est détenu à la caserne où les Galbadiens ont la majorité de leur force.
Chacun regarda le plan de la base que la femme leur avait fourni. Leur mission n'allait pas être aisée, vu les nombreux systèmes de surveillance. Linoa sourit en se rappelant la mission qui lui avait fait rencontrer Squall.
-Bon, on a cinq uniformes, constata Squall. Deux d'entre nous resteront donc cachés à l'intérieur du camion en arrière-garde. Irvine et Selphie, vous vous en occuperez. Nous autres, on s'introduit dans la base. Quistis et Linoa, vous vous occuperez de neutraliser les systèmes de surveillance et d'identification. Zell, Seifer et moi, on va s'occuper de délivrer leur chef.
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Seifer eut une étrange impression en s'éloignant du camion en uniforme. C'était absurde, mais, pourtant, en regardant Selphie et Irvine disparaître de sa vue, il avait l'impression qu'il laissait quelque chose derrière lui, quelque chose d'important. Oui, c'était vraiment ridicule, car ce n'était qu'un mission de routine et il avait déjà connu plus difficile. Par réflexe, il chercha Virgule du regard tandis qu'il fermait la marche. Le chat ne s'était apparemment pas matérialisé, et la facétieuse présence lui manquait. La voix de Squall interrompit ses pensées.
-Bon, Linoa et Quistis, vous me neutralisez le système de surveillance et pas d'imprudence. C'est au second étage. Nous, on va chercher le prisonnier.
-Dans dix minutes, on aura tout débranché, affirma Quistis en réglant sa montre.
-On va pouvoir se défouler un peu.
-Zell, calme-toi, lui rappela Linoa. On est des soldats galbadiens. Et les risques, c'est pareil pour vous trois.
Squall et Seifer hochèrent de la tête et Zell fit la grimace. Puis, les trois garçons se dirigèrent calmement vers les sous-sols où étaient enfermés les prisonniers. Personne ne faisait attention à ces trois soldats si semblables aux autres. Seifer cherchait toujours Virgule du regard. Se pourrait-il que le chat obéissait enfin à ses ordres? Il en doutait. En plus, cet uniforme le mettait mal à l'aise, bien qu'il avait dépassé le stade de la culpabilité concernant sa période de chevalier d'Ultimécia. Il remarqua que Squall le surveillait régulièrement du coin de l'oeil. Il s'inquiétait, lui aussi, et à tort. Cela ne fit qu'augmenter la mauvaise humeur de Seifer.
-C'est la porte de la cellule. Maintenant, il faut attendre.
-Attendre, j'ai horreur de ce mot, soupira Zell.
Un déclic de la porte leur indiqua que les filles avaient réussi. Ils regardèrent le jeune homme contenant sa surprise. C'était bien le chef de la résistance de Deling City malgré son jeune âge. Tout s'était donc bien passé, pensa Seifer. Soudain, il eut un étrange malaise alors qu'il ressortait de la pièce.
Du sang? D'où venait-il? Il coulait par terre, s'écoulait de deux corps indistincts étendus sur le sol froid. Le bruit métallique des pas des soldats, leur arme en main, résonnait. De la fumée s'en échappait encore. Ils s'approchèrent lentement, avec méfiance, de ces deux corps sans vie.
Enfin, l'un d'entre eux osa le geste tant redouté. Il ôta les casques des deux morts. Le temps aurait pu s'arrêter. Son coeur aurait pu s'arrêter. Car il ne voyait plus que des cheveux couleur de nuit mêlés de sang et des cheveux couleurs d'or pour l'autre corps. Ils avaient des yeux encore ouverts figés à jamais, où se lisait l'incrédulité. Ces yeux, c'était donc bien...
Squall se retourna lorsqu'il vit Seifer s'adosser au mur pour reprendre difficilement sa respiration.
-Squall, il faut aller chercher Linoa et Quistis, fit-il d'une voix faible.
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Linoa regarda les écrans de contrôle. Ces soldats étaient vraiment faciles à berner, pensa-t-elle avec un sourire. Il suffisait qu'on ressemble aux soldats de la relève et ils leur laissaient la pièce de contrôle de surveillance de la base.
-Il faut trouver le système pour l'identification des cellules, lui rappela Quistis, toujours aussi efficace.
-Oui, il nous reste deux minutes. Si ça se trouve, Squall est déjà en train d'attendre devant la porte.
Elles cherchèrent quelques instants les dispositifs qu'on leur avait décrits. Enfin, Linoa les reconnut et les coupa. Mission réussie. Elles n'avaient plus qu'à retrouver les autres.
-ALERTE. INTRUSION NON IDENTIFIEE EN SALLE DE SURVEILLANCE. SYSTEME DE PROTECTION ENCLENCHE.
Elles se regardèrent à travers la visière de leur casque au même moment qu'une porte blindée s'ouvrait. Elles n'avaient pas fait attention à cette issue tout à l'heure. Un bruit de pas métallique se rapprochait. Elles avaient toujours leur uniforme. Quistis courut vers l'entrée par laquelle elles étaient arrivées, pour constater qu'elle était maintenant verrouillée. Elles étaient prises au piège. Elles regardèrent l'étrange crabe-robot qui s'avançait vers elles. Quistis et Linoa se mirent en garde. Elles étaient bien décidées à se battre jusqu'au bout.
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-Donc tu crois que...
-On peut faire confiance à Seifer, trancha Squall. Zell, tu emmènes le résistant au camion et vous nous y attendez. Seifer et moi, on va trouver Linoa et Quistis et on les ramène. Maintenant, vas-y.
Seifer regarda Zell s'éloigner. Au moins, Squall le croyait, alors que lui-même n'était pas tout à fait sûr de ce qu'il avait vu. Pourtant, il valait mieux ne pas courir de risques.
-Tu es sûr ce que tu as vu?
-Oui, confirma Seifer d'un ton qui ne laissait pas la place au doute.
Au moins, Squall n'aurait pas d'hésitation, pensa-t-il.
Virgule apparaissant comme par magie ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Il se précipita à toute vitesse dans les couloirs. Seifer eut le réflexe de regarder Squall. Celui-ci acquiesça de la tête et ils suivirent tous les deux avec difficulté le chat dans le dédale des couloirs.
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Linoa eut juste le temps de s'envoyer un reflect pour éviter la décharge de foudre que son adversaire lui avait envoyée. Au même instant, Quistis avait essayé d'envoyer un coup de fouet à l'androïde. Malheureusement, son arme n'avait pas beaucoup d'effet sur les métaux blindés. De plus, ce robot ressemblait à celui qui avait poursuivi Squall lors de son examen Seed. Elle se rappelait très bien qu'elle n'avait pu l'achever qu'avec l'immense mitrailleuse du bateau des Gardens.
Linoa put riposter avec un sort de Foudre X alors que Quistis évitait un coup de ce qui ressemblait à l'une des pattes de l'ennemi. Bien sûr, Golgotha était la G-Froce de Squall et elles n'avaient pas Virgule, pensa Linoa ironiquement.
Le robot n'avait pas vraiment de stratégie dans ses coups et il était donc difficile d'anticiper les attaques. Ainsi, Quistis et Linoa furent prises au dépourvu en recevant une décharge électrique alors que l'ennemi s'était mis en position d'attaque physique. La décharge les secoua et ce fut la providentielle intervention d'Angel qui permit à Linoa de se remettre debout rapidement. Elle pouvait maintenant lancer son limit canonisation au même moment où Quistis se soignait avec un soin Max. Cette fois, ce fut l'ennemi qui hésita sur la technique à choisir. Il devait faire face à deux attaques, mais il ne pouvait choisir quel adversaire frapper en premier.
Quistis se concentra pour invoquer sa G-Force préférée, qui devait avoir de l'effet même sur un robot, pendant que Linoa lançait le premier sortilège qui lui était venu à l'esprit. Finalement, les impacts simultanées du tir de Bahamut et d'un sort d'Orbital eurent raison du monstre.
Elles se rendirent leur sourire de satisfaction. Tout danger était écarté. Elles rangèrent leur arme. Soudain, Linoa désigna du doigt à Quistis le robot.
-Derrière les écrans de contrôle, vite.
Elles se cachèrent derrière un imposant écran de contrôle. Juste derrière elles, se trouvait la porte par laquelle elles étaient entrées. Mais Linoa et Quistis ne s'en inquiétaient pas pour l'instant. Le danger était ailleurs. Des étincelles s'échappaient du corps disloqué du robot. Elles se faisaient de plus en plus puissantes et finalement, l'androïde explosa. Le souffle de l'explosion fut violent. La dernière chose dont Linoa eut conscience à travers la visière de son casque fut la vision des vrais soldats prêts à tirer.
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-Il est passé où?
Seifer regarda les deux couloirs se présentant devant lui. Bon sang, ils n'allaient jamais arriver à temps. Il n'aimait pas ce sentiment d'impuissance face à une menace. Cela lui rappelait... Xélana? Non, pour l'instant, il ne fallait pas penser à elle.
-Là, lui indiqua Squall.
Seifer fut soulagé de voir que Virgule les avait attendus. Mais aussitôt qu'il vit les deux guerriers, il reprit sa course effrénée.
Squall observa Seifer, essayant de deviner à quoi il pensait. Avait-il raison d'attacher de l'importance à la vision de Seifer? Linoa allait-elle vraiment mourir ainsi que Quistis? Pourtant, il était troublant que Virgule les emmène en direction de la salle de surveillance.
Il y avait également l'agitation des soldats du secteur cherchant leur arme, se réunissant pour finalement aller dans la même direction que Virgule. Squall et Seifer arrivèrent en même temps que d'autres soldats devant la porte marquée comme la salle de contrôle. L'un d'entre eux s'adressa aux deux hommes en uniforme.
-Quand la porte s'ouvrira, sortez vos mitraillettes et tirez.
Les deux anciens ennemis se regardèrent. Il y avait quatre soldats. De toute façon, c'était à eux d'agir. Ils dégainèrent chacun leur gunblade en même temps qu'une explosion retentit. Squall donna un coup de gunblade au soldat qui lui tournait le dos et qui s'écroula aussitôt. Seifer en fit de même à un deuxième soldat. Un déclic parvint à ses oreilles, indiquant que la porte allait s'ouvrir. Alors, les deux soldats survivants, au lieu de tirer, se retournèrent pour engager un combat en leur défaveur. Seifer fixa étrangement cette porte qui s'ouvrait et le soldat qui allait tirer. Son arme n'était pas dirigée dans la bonne direction. C'était cette pensée qui lui venait à l'esprit. Il n'eut que le temps de rouler sur le côté pour éviter la rafale de tirs dirigée sur lui. Le soldat ennemi enchaîna tout de suite par un coup de crosse pour atteindre ce faux soldat. Mais il fut pris par surprise par la souplesse de l'adversaire. Seifer se releva aussitôt pour asséner un coup de gunblade au soldat, qui s'effondra. Il regarda comme hypnotisé le sang qui coulait de la blessure du soldat à terre.
-Seifer, aide-moi à les réveiller.
-Quoi?
Il se retourna et entra dans la pièce dévastée. Quistis et Linoa étaient là, inconscientes au milieu des débris. Seifer regarda la porte avec crainte. S'ils n'étaient pas intervenus, les soldats auraient tiré tout de suite et sa vision se serait réalisée. Un frottement contre sa jambe le ramena à la réalité. Virgule, bien sûr. Il lança un Vie Max sur Quistis. Elle reprit facilement connaissance en même temps que Squall serrait précieusement Linoa contre lui. Son ami se détourna d'eux, presque jaloux de cet instant. Finalement, il s'étonna lui-même lorsqu'il ordonna sèchement à Squall d'y aller.
Les quatre s'éloignèrent de cette pièce dévastée. Virgule s'attarda sur les lieux, fasciné par cette endroit où Quistis et Linoa auraient pu mourir.
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-Ils ne t'ont pas dit pourquoi vous vous étiez séparés? Demanda Selphie à Zell.
-Si, mais c'est...
-Les voilà, leur indiqua le jeune chef de la résistance.
Effectivement, les quatre apparurent en uniforme. Au passage, ils notèrent que les uniformes de Linoa et Quistis n'étaient plus en bon état. Selphie démarra le camion et chacun ôta son uniforme. Seifer nota du coin de l'oeil la surprise du résistant le reconnaissant. S'il entendait la moindre réflexion, chef de la résistance ou pas, il lui flanquerait son poing dans la figure.
-Seifer, c'est vrai?
Il regarda Linoa qui s'assit à côté de lui d'un air intrigué. Elle le dévisageait longuement. Finalement, elle tourna le visage vers Squall et hocha la tête.
-Mais qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça? S'impatienta Seifer.
-C'est vrai, qu'est-ce qui s'est passé pendant que j'étais pas avec vous? Surenchérit Zell.
Finalement, ce fut Linoa qui décida de parler après s'être concertée avec Squall en s'adressant directement à Seifer.
-Tu dégages une aura magique. De plus, il semble que la vision que tu as eu était une prémonition. Or, seules des sorcières... ou des sorciers en sont capables.
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-Eh, Fujin, dans ce livre, on parle des fantômes.
Fujin soupira une fois de plus mais décida tout de même de jeter un coup d'oeil à l'ouvrage. "Le fantôme de mon existence" par...
-C'est un roman d'amour, ABRUTI. Et le mot fantôme est une m-é-t-a-p-h-o-r-e. Mais t'es trop con pour comprendre.
Fujin se calma lorsque le comité de lecture de la bibliothèque jeta un coup d'oeil sévère vers la jeune femme. Elle soupira. Etre membre du conseil de discipline avait des avantages mais aussi des inconvénients, dont donner l'exemple. Or, depuis que l'on avait appris qu'ils cachaient de l'alcool à la cafétéria, on se méfiait d'eux.
-Seifer Almasy est dans le coin?
Raijin et Fujin regardèrent le nouvel arrivant. Ce n'était que le surveillant chargé de la distribution du courrier. Raijin lui prit des mains la lettre et la tendit à Fujin. Elle regarda la lettre. L'enveloppe portait le timbre des Gardens et l'adresse de Seifer était marquée de manière soignée. Par contre, l'expéditeur avait omis de mettre son adresse. Encore une lettre de menace de ces étudiants galbadiens. Elle ouvrit la lettre. Une feuille blanche? Avec seulement quatre lignes au milieu...
"Il ressemble à un fantôme.
Il recherche cet homme.
Ange, il veut paraître.
Démon, tel est cet être."
Fujin regarda Raijin, qui avait lu par dessus son épaule. Il prit l'enveloppe.
-Elle a été postée hier à Balamb. Qu'est-ce qu'on fait? Si cette lettre était adressée à Seifer, c'est qu'elle a un lien avec le fantôme.
-Tu vois que tu n'es pas con quand tu veux. On va voir la gouvernante.
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Il les regarda s'éloigner. Il avait eu raison de les surveiller. Ces deux-là étaient bien capables de le déranger. Dommage qu'il n'avait pu lire cette lettre. Mais il ne fallait pas être sorcier pour deviner que cette lettre avait un rapport avec lui. Il allait devoir continuer sa surveillance.
Il était hors de question que ces deux abrutis lui mettent des bâtons dans les roues. Il était trop près du but. Il allait enfin tenir sa vengeance. Seifer payerait, ainsi que sa sorcière.

Chapitre 3: Le repos des morts

Edéa regarda cette étrange lettre.
-Alors? attendirent Raijin et Fujin.
-Cette lettre parle de notre fantôme, c'est sûr. "Il recherche cet homme". On veut sûrement désigner le destinataire de la lettre, c'est-à-dire Seifer. Visiblement, notre fantôme aurait des mauvaises intentions. Par contre, "Démon, tel est cet être" est moins précis. Cela reprend les mots "cet homme" et on peut l'interpréter de deux façons. "Démon, tel est Seifer" ou "Démon, telle est la nature du fantôme".
-C'est pas une plaisanterie, constata Raijin.
-Bien sûr que non, idiot. Mais je croyais qu'à part nous, personne n'était au courant de l'affaire.
-Mes enfants, vous allez devoir le découvrir. Je continue à me renseigner sur les fantômes et je n'aurai pas le temps de m'en occuper. Cela doit être quelqu'un de la BGU. En tout cas, ne dites rien à Seifer ou aux autres pour l'instant. D'ailleurs, sourit-elle, l'Hydre va arriver d'un instant à l'autre.
Oui, le bruit familier de l'Hydre en train d'atterrir leur parvint. Edéa s'amusa de l'empressement de Raijin et Fujin. Ils étaient très impatients de retrouver leur chef. Elle-même se dirigea vers le parking. Il était tout de même étrange que le fantôme ne s'était pas manifesté durant le temps de la mission. Soudain, elle s'immobilisa. Cette aura. Ce n'était pas possible. C'était celle de Xélana. Puissante et destructrice. Le fantôme... Elle accéléra le pas malgré elle. Elle était maintenant devant l'Hydre. Elle s'avança cette fois plus lentement, attendant que la silhouette transparente de la jeune fille apparaisse. Elle s'arrêta complètement lorsqu'elle découvrit de qui venait cette aura familière.
-Seifer?
-Je sais, si cela vous rassure, fit-il d'un ton exaspéré.
-Bon, réunion sur la plate-forme, anticipa Squall.
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-Au moins, constata Edéa, cela explique pourquoi tu voyais le fantôme, toi aussi. Seuls les êtres doués de magie peuvent les voir.
-Donc notre chef est un sorcier, comprit enfin Raijin.
-Mais arrête d'interrompre, Ducon. Par contre, il les tient d'où ses pouvoirs?
-Xélana, proposa Raijin.
Le bruit de la plate-forme interrompit Fujin qui voulait tuer son ami. Celui qui s'était éclipsé silencieusement n'était que Seifer.
-Il a besoin d'être seul, expliqua la gouvernante.
-Xélana, pensa Squall. Mais alors, Seifer serait immortel, lui aussi?
Au même moment, Shu arrivait, essoufflée.
-Gouvernante, un appel prioritaire du président d'Esthar.
-C'est bon, je prends.
La silhouette de Laguna se dessina sur l'écran. Il se gratta la tête avant de commencer très sérieusement.
-On a besoin des Seeds à Esthar. On est victime d'un virus informatique qui a détraqué nos androïdes ainsi que les métrotubes. On ne sait pas qui ni pourquoi on a fait cela.
-De toute façon, constata Edéa, j'allais vous les envoyer.
Elle raccrocha et se tourna vers ses enfants.
-On prend Seifer pour Esthar, je suppose.
-Tout à fait, Squall. Là-bas Geyser pourra nous en apprendre plus sur ses capacités, par la même occasion. Mais, pour l'instant, reposez-vous quelque heures.
-Qui va annoncer la "bonne" nouvelle à Seifer? hasarda le placide cow-boy.
-Raij, tu viens?
Fujin posait la question plus par habitude, car le colosse lui avait déjà emboîté le pas. Ils trouvèrent leur chef dans sa chambre, naturellement en train de contempler le paysage, adossé à sa fenêtre, perdu dans ses pensées. Ces derniers temps, il était trop absorbé dans son monde. Elle devina avec un pincement au coeur à quoi il pensait. Toujours à elle... Il voulait leur montrer qu'il avait accepté sa mort, qu'il l'avait enterrée. Pourtant, le fait était là, il pensait toujours à Xélana, d'autant plus qu'il savait maintenant qu'elle lui avait laissé plus que sa vie.
-Seifer, tu penses à elle?
Fujin voulut flanquer l'habituel coup de pied au colosse, mais il l'évita.
-Au fait, Seifer, tu pars à Esthar dans deux heures. C'est la merde là-bas.
Un coup de poing de Seifer sur son bureau fut sa seule réponse. Il les laissa et sortit, Virgule sur ses pas. Voulant être sûr qu'on ne le trouverait pas, il descendit au sous-sol. Par superstition ou par crainte des monstres, peu de gens osaient y descendre.
On ne pouvait donc pas le laisser tranquille? Ils étaient tous après lui, à vouloir lui changer les idées, à ne plus penser à elle. Il exécuta des coups de gunblade dans l'air pour se calmer. Mais rien n'y fit. Il en avait marre, marre qu'on lui dicte sa conduite, qu'on s'inquiète pour lui et pas pour elle, marre de faire semblant de ne plus penser à elle. Attitude paradoxale. Il
voulait pourtant ne plus penser à elle. Elle lui avait demandé de refaire sa vie, d'être heureux. En fait, il se montrait distant, presque énervant devant les autres, car il voulait prouver plus à lui-même qu'aux autres qu'il l'avait oubliée. Mais le fait était là. Elle lui manquait. Il voulait la revoir, l'entendre s'engueuler ou rire avec lui. Finalement, il s'écroula par terre, épuisé. Il ne put s'empêcher de pleurer. C'étaient plus des larmes de colère face à ses propres faiblesses. Il sentit Virgule se frotter contre lui en ronronnant. Il regarda les yeux marrons du chat étonnamment compréhensif.
-Tu me prends pour un faible. Après tout, c'est bien ce que je suis. Et maintenant, je découvre que je suis un sorcier. Tout ça grâce à Xélana. Remarque, je lui en veux pas. C'est tout le contraire, même. De toute façon, je ne me servirai pas de ses pouvoirs. Ils étaient à Xélana et doivent le rester. Elle a déjà donné sa vie pour moi, je ne veux pas autre chose d'elle. Dire que je parle à un chat, fit-il en se forçant à rire.
Soudain, le chat se retourna et fit le gros dos à un ennemi invisible. Par réflexe, Seifer prit sa gunblade et se mit en garde, guettant le moindre mouvement. Mais il relâcha sa garde lorsqu'il reconnut la silhouette familière. Oui, c'était elle, triste et compatissante à la fois.
"Va à Esthar. La menace vient de là-bas. Cherche du côté de Geyser et des autres scientifiques."
Sa voix lui parvenait très nettement. Malgré la douceur, le ton ne prêtait pas à discussion.
-Attends Xélana, et ces pouvoirs que...
-Ne t'en sers pas. Et ne parle de moi à personne. Il y a des traîtres autour de toi.
Il n'avait pas eu le temps de réagir que l'apparition disparut. Xélana. Tout menait à Esthar d'une manière ou d'une autre. Il avait donc intérêt à accepter cette mission. Par contre, il reporta son regard sur Virgule. Visiblement, il ne reconnaissait pas la nouvelle forme de Xélana. De toute façon, il se calma aussitôt lorsque Seifer le prit dans ses bras et monta dans l'ascenseur. Ce dernier se jura qu'il ne se servirait pas de ces pouvoirs qui ne lui appartenaient pas.
Il ne vit pas les deux silhouettes sortir de l'ombre.
-Alors, Fujin, tu crois qu'il l'a revue?
-Oui, et j'aimerais bien savoir ce qu'elle lui a dit. Dommage qu'on puisse pas la voir.
-Mais pourquoi on s'est cachés?
-Et la lettre, Ducon! En plus, t'as vu la réaction de Virgule face au fantôme? Maintenant, c'est à nous de découvrir qui se cache derrière tout ça. Et on dit rien à Seifer. Il croirait plus son fantôme que nous.
-C'est donc nous qui allons jouer les anges gardiens.
Il s'attendit à un coup de pied, mais c'est l'un des rares sourires qui répondit.
-Tu as tout compris.
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Il regarda les deux gêneurs remonter du sous-sol quelques instants après ce maudit chevalier. Ils allaient tout faire échouer. De plus, il restait le problème de cette lettre dont il ignorait le contenu. Et merde, leur plan allait rentrer dans sa phase finale. Il ne pouvait se permettre d'ignorer le moindre obstacle. Il prendrait plaisir à s'occuper des deux autres acolytes de la sorcière. D'ailleurs, ils pourraient le mettre sur la piste du dernier élément pour le plan.
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-Encore une fois, observa Quistis, il ne manque plus que Seifer et on peut décoller.
-C'est quand même mieux d'avoir un sorcier dans l'équipe, s'exclama Selphie. Avec ses pouvoirs...
-Ce ne sont pas "mes" pouvoirs et je ne m'en servirai pas, trancha Seifer qui arrivait, escorté de Raijin et Fujin.
-Encore levé du pied gauche, constata Irvine.
Seifer ne prit même pas la peine de répondre et s'attarda sur Virgule qui n'arrêtait pas de le suivre. Finalement, il le prit dans ses bras pour le tendre à Fujin et Raijin.
-Prenez-le. J'ai pas envie qu'il serve de cobaye à Geyser. En plus, il pourrait me... gêner.
Il ne se rappelait que trop bien l'attitude hostile du chat face à Xélana, qui se méprendrait sur leur attitude. Il valait mieux ne pas courir de risque.
-Seif, on t'attend, appela Squall de l'Hydre.
Raijin dut retenir des deux mains Virgule, qui s'agitait dans tous les sens pour suivre son maître. Finalement, il se calma lorsqu'il vit l'Hydre désormais hors de portée.
-Il n'a pas pris Virgule, s'étonna la gouvernante qui arrivait.
-Non, et il a pas vraiment dit pourquoi.
-Oh, au moins, cela nous fera un lien avec le fantôme, s'il existe réellement. Quant à vous deux, continuez à vous occuper de cette lettre.
Virgule mit du temps avant de suivre Raijin et Fujin. Il resta quelques instants sur l'aire de décollage de l'Hydre, les yeux perdus dans l'étendue du ciel. Il ne serait pas là pour veiller sur lui.
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Ses amis furent inquiets en voyant Selphie faire un piquet puis reprendre de l'altitude tout aussi brutalement en riant .
Finalement, Esthar se profila à l'horizon. Cela fit drôle à Seifer de revoir cette cité qu'il n'avait fait qu'entrevoir à bord du Lunatic Pandora. D'ailleurs, on voyait bien que la ville avait des problèmes. Des voitures volantes accidentées entravaient les routes. On entendait des détonations qui provenaient des combats entre les androïdes d'Esthar et les officiers. Alors que, d'habitude, les habitants d'Esthar prenaient plaisir à discuter dehors entre amis, maintenant, chacun se terrait chez soi. Les métrotubes ne fonctionnaient pas. Ils étaient immobilisés. Seifer réussit même à distinguer des gens paniqués, bloqués dans les tuyaux, hésitant à rester sur place ou à continuer à pied.
-Et il va falloir remettre en ordre tout ce bazar! constata Zell, qui se sentait bien faible face à cette situation.
-Oui, acheva Squall de ce ton sérieux qu'il savait prendre et ne laissant place à aucune discussion.
L'Hydre atterrit à proximité du palais présidentiel, relativement calme vu le nombre de soldats qu'il y avait. Laguna préférait avoir confiance en un humain qu'en un robot, et les événements lui donnaient raison. Ils se dirigèrent vers la salle présidentielle où les attendaient Laguna, Ward, Kyros et le professeur Geyser.
-Za, zenfin, on ba pouboir faire quelque zose.
Laguna ne put s'empêcher de soupirer en voyant son fils entrer dans le vif du sujet, demandant un rapport de la situation générale et faisant comme si de rien n'était face à son père. Il voulut y répondre, mais Kyros l'interrompit.
-Ecoute, Laguna, avec toi, on va perdre du temps. Les androïdes d'Esthar sont hors contrôle depuis quatre heures maintenant. C'est un virus informatique, selon Geyser. Il a surtout altéré les androïdes et les métrotubes. Quant aux détecteurs occultes, ils sont en état de marche et ils ont découvert à l'instant la présence d'une sorcière inconnue dans les parages. Mais on ne capte plus et il est possible qu'eux aussi soient maintenant altérés.
-Zi ze tenais ze birate inforbatique...
-Concernant la présence d'une sorcière, ça doit s'expliquer à cause de l'aura de Seifer que les détecteurs ne connaissent pas, constata Linoa. C'est un sorcier.
-QUOI! Un sorcier!
Ils furent étonnés de la nouvelle. Même Geyser sous le coup avait réussi à parler normalement.
Ce fut Squall qui expliqua pour tout le monde, tandis que Seifer avait le regard perdu dans le vide. Il aurait bien voulu aller dans la ville pour aider Squall, mais il devait mener sa propre enquête sur Xélana. Pourtant, cela ne l'enchantait guère de rester avec un fou de la science dans les parages. Il se rappelait encore son angoisse dans la mausolée d'Esthar lorsqu'il était venu chercher sa sorcière. Il l'avait crue morte. Idiot, une immortelle ne pouvait pas mourir. Une immortelle... Une mortelle...
-Bon, conclut Squall, plus sérieux et distant que de coutume, il faut maintenant essayer de savoir qui est derrière tout ça. Mais on n'a aucune piste et dans ce contexte, ça va être difficile. On va d'abord aller sur le terrain. Seifer, tu viens avec nous, naturellement?
Le sorcier regarda Geyser avec mépris. Celui-ci le dévisageait déjà avec intérêt. "Va à Esthar. La menace vient de là-bas. Cherche du côté de Geyser et des autres scientifiques."
-Je préfère rester là.
Surpris, chacun dévisagea Seifer. Lui, éviter une mission. Pourtant, d'habitude, il était toujours le premier à vouloir les aider. Linoa interrogea Squall du regard.
-Pas de problème, Seifer, répondit simplement Squall, essayant de deviner si le fait d'être un sorcier le travaillait.
Après tout, il n'avait pas voulu aller à Esthar pour que Geyser l'examine. De plus, avec ces derniers événements, qui pouvait dire ce qu'il se passait dans la tête de l'ex-chevalier promu sorcier?
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Squall, aidé de Selphie et de Linoa, avançait sans trop de difficultés dans les rues d'Esthar. Par contre, il eut juste le temps d'éviter le sort de Foudre qu'un androïde avait lancé. Ils ne faisaient pas le poids face aux trois Seeds. Cependant, les androïdes étaient nombreux et cela faisait la contrepartie. Ils durent accepter l'aide des militaires.
-On se croirait dans un stage de police contre des terroristes, plaisanta Selphie.
Soudain, les militaires furent surpris de voir le président se ramener au niveau du barrage qu'ils avaient improvisés. Tout de suite, il se dirigea vers son fils. Squall se surprit lui-même à s'inquiéter de voir son père au milieu des combats.
-Mr. le président, vous ne devriez pas être ici.
-Mais vous êtes fou de venir ici! Ce n'est pas votre place, s'emporta Squall devant l'imprudence de son père.
Celui-ci sourit en voyant la réaction du chef des Seeds. Il s'inquiétait plus pour l'homme qu'il était que pour le président qu'il représentait.
-Ça fait plaisir de voir mon fils s'inquiéter pour son vieux père.
-Mais qu'est-ce vous foutez là? demanda le fils, ignorant les sous-entendus.
-T'es trop sérieux, toi. Enfin, Geyser a du nouveau. Il n'a pas trouvé la source même du virus, mais l'installation qui le diffuse dans notre réseau. C'est son labo. Il faut aller là-haut. Par contre, vous allez vous amuser à ne pas emprunter les omni-trônes. Il va falloir grimper à travers les tuyaux. Il n'y pas d'escaliers.
-Vous ferez jamais comme tout le monde, soupira Selphie. Pas d'escaliers. C'est pas sorcier pourtant d'avoir des escaliers. Même à la BGU, on en a.
-Bon, on va au labo, conclut Squall. Et vous, vous restez ici, dit-il à l'intention de Laguna
-Mais...
-A votre place, je m'estimerais heureuse d'avoir échappé à sa colère, conclut Linoa dans un sourire. Il tient à vous plus qu'il ne veut le reconnaître.
Les trois se dirigèrent en direction du labo en évitant les tirs des androïdes. Squall eut le temps de se retourner pour donner un coup de gunblade à un androïde qui l'avait pris par surprise. Finalement, ils réussirent à rentrer dans le laboratoire sans trop de difficultés.
Selphie soupira de nouveau en voyant l'omni-trône immobilisé à terre. Ils durent donc se résoudre à s'envoyer un sortilège de lévitation pour atteindre le tuyau. Si tout refonctionnait normalement d'un coup, ils seraient en mauvaise posture. Finalement, ils se résolurent à marcher comme ils pouvaient dans le tube pour atteindre enfin aux étage. Tout était étrangement silencieux, trop silencieux.
-Bon, on trouve le relai du virus et on se casse.
-Laissez-moi faire, c'est ma spécialité, sourit Selphie en bidouillant les systèmes devant elle.
Elle regarda les écrans de contrôles. C'était marrant, ce don qu'elle avait pour les machines. Elle n'y connaissait rien, mais elle y arrivait, même si elle ne savait pas comment.
Linoa et Squall laissèrent faire leur amie, explorant les alentours. Ils entrèrent dans une pièce à côté. Aussitôt, la porte se referma derrière eux et une étrange voix métallique résonna.
-Intrusion ennemie. Mode de défense activée.
-Encore, soupira Linoa.
Une machine apparut d'une autre pièce. Elle leur rappelait étrangement le tank robot qu'ils avaient dû battre à Horizon et dans lequel leurs amis s'étaient cachés. Linoa n'eut que le temps de rouler sur le côté pour éviter une sorte de laser sortant du robot. Squall en avait profité pour lancer un renzokuken sur la machine, mais la lame ricocha sur le métal blindé et il dut reculer en voyant le robot se tourner dangereusement vers lui. Bien sûr, il aurait dû s'attendre à ce que l'auteur de la pagaille ne veuille pas que l'on débranche le virus. Il fut pris au dépourvu et le laser le propulsa sur l'une des parois de la pièce, vers Linoa. Il eut du mal à se relever, ayant mal dans tout son corps. Ce robot était blindé et ils n'en arriveraient pas à bout facilement. Linoa jeta un sort de soin max pour aider son petit ami. Mais l'adversaire allait riposter à tout instant. Après tout, c'était une machine et logiquement...
-Squall, tu as Golgotha?
-Oui, j'aurais dû y penser avant.
Linoa en profita pour attirer l'attention du robot pendant que Squall se concentrait pour invoquer son oiseau divin du tonnerre. De nouveau, elle évita de justesse le laser du robot au moment précis où l'oiseau arriva. Le robot se retourna pour détecter la présence, mais ce fut trop tard et il reçut la décharge, qui le mit hors d'usage aussitôt. Maintenant, il fallait sortir de là. Linoa concentra suffisamment ses sortilèges de Brasier X pour pratiquer une ouverture dans la porte. Chacun s'inquiétait pour Selphie, qui était restée de l'autre côté. Ils furent soulagés de la voir continuer à trafiquer ses ordinateurs. Par contre, un homme étendu par terre confirmaient leur crainte.
-Ne vous inquiétez pas. Il est juste assommé avec un coup de nunchaku.
Squall regarda ce visage qui ne lui était pas inconnu.
-L'un des plus brillants assistants de Geyser. Ça doit être lui qui est à l'origine de tout ça. Et pour le virus?
-Emprisonné, mais ne me demande pas comment. Par contre, il est toujours là. Ici, ce n'est qu'un relais et il faut vite trouver la source avant qu'il ne se répande de nouveau. Mais le résultat est là.
-Tu n'as jamais pensé à te reconvertir dans l'électronique? Demanda Linoa à Selphie.
-Alors, il est où mon fiston?
-Il est là et il a rien. Il se débrouille encore mieux que toi, constata Kyros.
Laguna et Kyros étaient arrivés. Visiblement, les omni-trônes marchaient de nouveau.
-Mais, c'est Néal. C'est lui le coupable?
-Néal? Mais il a toujours été un gentil garçon, constata Laguna, visiblement déçu de sa découverte. Et un futur génie en perspective...
De toute façon, le problème n'était pas encore résolu, puisqu'il leur fallait trouver la source du virus, qui existait toujours. La menace était toujours là.
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La seule chose qui rassura Seifer concernant les intentions de Geyser était de savoir que son labo était pris au milieu du conflit. En attendant, il pourrait mener sa propre enquête. Il se rappelait très exactement les paroles de la jeune fille et écoutait d'une oreille discrète les lamentations du professeur.
-Zel dommaje, Zel dommage... Bes instrubents zont dans bon labo.
Le palais présidentiel avait l'avantage de regrouper tous les rapports sur les recherches du professeur en matière de nécromancienne. Il commencerait d'abord ses recherches par là tandis que les autres s'occuperaient de ce virus informatique. D'ailleurs, cette affaire de virus pouvait-elle être liée à Xélana?
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-Bon, on commence par où, Fujin?
-A ton avis, Ducon? Le seul indice est le cachet de la poste. Balamb, il y a deux jours à dix-sept heures. La personne ne peut être que de la BGU, vu le timbre des Gardens et la proximité du lieu où on a posté la lettre. On va donc chercher quelles personnes de la BGU sont allées à Balamb il y a deux jours. Puis on comparera les écritures. La gouvernante nous a laissé les registres de la BGU.
-Tout ça! soupira Raijin. Et Virgule, il pourrait peut-être nous aider. On peut s'en servir comme un chien policier.
Un coup de pied et un coup de griffe du "chien policier" lui montrèrent qu'on n'appréciait pas cette idée.
-On va aller à la poste de Balamb. On connaît bien ceux de la BGU. Avec un peu de chance, ceux du coin auront repéré des étudiants par exemple.
-C'est mince Fujin comme...
-Je sais. Je sais. T'as mieux à proposer, idiot?
Accompagnés de Virgule, ils se rendirent au parking, où ils empruntèrent une voiture pour Balamb. Là-bas, ils se séparèrent pour interroger les gens. Un étudiant? Ou une personne quelconque de la BGU? Il y avait deux jours, vers la poste?
Au bout de deux heures, Fujin soupira. Elle avait une dizaine de descriptions, cinq noms sûrs. Mais elle se méfiait de ces témoignages. De toute façon, il allait falloir vérifier leur écriture avec celle de la lettre. Peut-être que Raij avait trouvé un indice plus fiable. Elle chercha son ami mais ne le trouva pas. Finalement, elle explosa lorsqu'elle le découvrit sur le quai en train de pêcher, Virgule observant attentivement les prises.
-Mais Fujin, je...
-Laisse tomber, on rentre.
Elle se mit au volant et démarra. De toute façon, ils n'avaient aucun élément concret. Ils avaient roulé un bon de temps lorsque...
-FUJIN, A DROITE.
La jeune fille s'exécuta aussitôt en voyant le danger sur la route. La voiture hors du chemin était incontrôlable. Elle fit une brève course dans la végétation avoisinante pour finalement percuter violemment un arbre. Fujin sentit la dure étreinte de la ceinture de sécurité qui la retenait. Elle revint à la réalité lorsqu'elle entendit son ami râler.
-Putain de T-rex. Pouvait pas traverser ailleurs.
Ils sortirent de la voiture, encore secoués. Visiblement, ils n'avaient rien et le T-rex était parti sans faire attention à eux. Ils se rassurèrent complètement lorsque Virgule bondit sur le dos du colosse. Plus de peur que de mal. Mais ils finirent le chemin à pied en s'entre-tuant sur la responsabilité de chacun dans l'accident. Enfin, ils arrivèrent à la BGU. Mais ce n'était pas encore fini.
De loin, ils distinguèrent de la fumée. Ils coururent vers l'entrée pour interroger le premier venu.
-Eh, Roy, qu'est-ce qu'il y a? Eh, Roy!
Le dénommé les fixait étrangement, étonné.
-Putain, Roy, qu'est-ce qui s'est passé? S'énerva Fujin devant le silence de celui-ci.
-...Il y a eu une violente explosion... Au parking.
Là-bas, les Kramers étaient sur les lieux. Raijin et Fujin arrivèrent juste au moment du rapport de la section de déminage.
-C'était une bombe programmée. La mise à feu devait être activée par l'entrée d'un véhicule. Pas de chance pour Mr Passemard. C'était lui.
Fujin ramena Raijin dans un coin. C'était une coïncidence ou...
-Raij, le T-rex, s'il nous était pas rentré dedans...
-C'était pour nous.
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Seifer surveilla Geyser de loin pendant que les autres essayaient de résoudre le conflit. Il s'agitait dans tous les sens, se lamentant sur son précieux laboratoire. C'en était presque grotesque. Soudain, Seifer sentit une main se poser sur son épaule. Il se retourna brusquement, dégainant sa gunblade.
-...
-Ward, désolé mais j'ai les nerfs à cran en ce moment.
-...
-Quoi! Une lettre de revendication!
Seifer prit la lettre que le conseiller présidentiel lui tendait. C'était une lettre écrite par ordinateur. Pas d'adresse, ni de destinataire.
"Le système informatique d'Esthar est un corps bien fragile. Privé de son âme, nombreuses sont les victimes. Le départ de ces âmes meurtries ne s'arrêtera que lorsqu'on nous rendra celle de notre étoile.
Les serviteurs de l'étoile"
Seifer rendit la lettre énigmatique à Ward tout en s'assurant d'avoir bien mémorisé le texte. Bon sang, il devait réfléchir calmement. Le fantôme était apparu pour les prévenir d'un danger et on avait violé sa tombe. Ensuite, il avait découvert qu'il était un sorcier et Xélana était réapparue pour le mettre sur la piste d'Esthar. Enfin, cette énigmatique lettre de revendication parlant d'âme. Or, un fantôme était la manifestation d'une âme. Il regarda la ville d'Esthar qui commençait à se remettre en ordre. L'étoile. Pourquoi assimilait-il ce mot à Xélana? Quelle étrange fille elle était. Son regard se perdait souvent dans le vide. Xélana, pourquoi était-elle morte? Elle aurait pu avoir une deuxième chance, si lui n'avait pas...
Et ses pouvoirs? Pourquoi lui avait-elle transféré ses pouvoirs? Il n'en voulait pas. Il n'en avait jamais voulu. De toute façon, la dernière chose qu'il pouvait faire pour elle était de retrouver son corps pour qu'elle repose en paix... La dernière chose... Ensuite, elle disparaîtrait... Pour toujours.

Chapitre 4: L'étoile noire

-Fiston, un appel de Geyser.
Squall lança un regard furieux à Laguna et lui prit le visiophone des mains.
-Zallo, zallo. Z'ai rébéré zeur zignal zinformatique. Ze bous télécharge le blan.
-Mais c'est le plan des égouts, constata Laguna, qui regardait par l'épaule de son fils.
-On y va, conclut Squall.
-Génial, on va à la chasse au pirate informatique, s'excita Selphie.
-Mais c'était pas l'assistant de Geyser?
Selphie soupira devant la lenteur d'esprit de son petit ami et lui expliqua que ce n'était qu'un relais, un simple relais.
Squall regarda Linoa du coin de l'oeil. Elle n'avait plus dit un mot depuis leur combat ensemble.
-Toi, tu as la tête des mauvais jours, constata Squall.
-Tu crois que tout cela a un rapport avec Xélana?
Il réfléchit avant de répondre. Il n'avait pas vu le fantôme. Mais il était vrai que tous ces événements ne pouvaient être des coïncidences et ils n'avaient pas eu le temps de s'en occuper. En rentrant au palais, il demanderait l'avis de Seifer. Pour l'instant, ils avaient autre chose à faire.
-Ecoute, Linoa. Il est vrai que beaucoup d'événements se sont passés et ne peuvent être le fruit du hasard. On finit cette mission et on s'occupera sérieusement de cette histoire de fantôme. Mais pour l'heure, on doit se concentrer sur notre nouvelle mission.
-Squall, Laguna appelle son fiston chéri pour discuter du plan.
Squall décocha à Zell son habituel regard glacial. Ils mirent peu de temps à décider comment opérer. Squall, Quistis et Selphie s'infiltreraient par le côté Sud et les autres par le côté Nord. Si tous allait bien, on enverrait les soldats esthariens pour finir le ménage.
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-Bon sang, ils pouvaient pas envoyer leur signal ailleurs que depuis les égouts?
-Zell, arrête de te plaindre, on y est presque.
Soudain, Irvine, qui fermait la marche, s'arrêta lorsqu'il sentit quelque chose sur son épaule. Machinalement, il la poussa sans la regarder et reprit sa marche. Puis, de nouveau, il la sentit sur son épaule. Il recula d'un bond et tira lorsqu'il se rendit compte que c'était une gigantesque tentacule.
Quelque chose s'agitait dans les eaux sombres. Les trois amis se mirent en garde. Ils ne pouvaient distinguer à la lueur de leur lampe frontale que deux tentacules qui sortaient de l'eau. Irvine tira de nouveau, aidé par Linoa et de son rotator. Mais ils ne purent dire si les impacts avaient eu de l'effet. Les trois jeunes gens marquèrent un mouvement de recul lorsqu'une gigantesque méduse sortit des eaux. Elle envoya l'une de ses tentacules sur Zell et emprisonna son pied. Il avait beau se débattre, l'ennemi ne voulait pas lâcher prise.
-Et merde, ça n'arrive qu'à moi ces conneries.
Il réussit à donner une série de coup de poing et la tentacule battit en retraite.
Linoa hésita sur la technique à adopter. Elle pouvait soutenir Irvine qui essayait de tirer sur la tête de la méduse, mais la pénombre des égouts n'arrangeait rien. Mais Zell était de nouveau assailli par l'ennemi qui l'avait pris pour cible. Elle se décida à envoyer un simple remède sur Zell, qui avait reçu une attaque de poison.
Il fallait réagir, et vite. Bientôt, ils seraient submergés par le nombre de tentacules. Irvine ne pouvait pas toutes les contenir et Zell au corps à corps n'était pas d'une grande efficacité. De plus, elle ne voyait pas quelle G-Force invoquer dans un si petit espace. Enfin, elle se décida pour le petit Taurus, qui fit écrouler le plafond des égouts au-dessus de la méduse.
Zell et Irvine suivirent tout de suite Linoa lorsqu'ils virent la galerie s'écrouler sur l'ennemi. Ils reçurent de la poussière mêlée de gouttes d'eau. Enfin, ils purent voir l'une des tentacules qui émergeait des décombres immobile.
-Linoa? C'est Squall. On est arrivés. On n'attend que vous, fit la voix dans le talkie.
C'étaient eux qui étaient tombés sur le chien de garde. Ils continuèrent à avancer pour arriver à une grande crypte. Linoa jeta un coup d'oeil sur les nombreux corps étendus par terre. C'étaient des êtres normaux, si ce n'était un étrange côté mystique. Du matériel électronique côtoyait des signes cabalistiques. Cela lui fit penser à un lieu de culte. Linoa s'attarda sur une carte des étoiles. Elle s'approcha par curiosité d'un autel dans un coin que personne n'avait pas remarqué. Soudain, elle s'immobilisa. Derrière ce voile mortuaire. Des cheveux blonds coiffés en tresse, cette chemise qu'Ellone lui avait donnée. Elle souleva avec crainte et douceur le faible voile. Ce visage doux et triste. Elle ne put retenir ses larmes. Xélana était là, reposant en paix, le corps parfaitement intact, inaltéré par le temps, les bras croisés. Si les miracles existaient, pourquoi ne lui avait-on pas rendu sa vie, plutôt que de préserver son corps des dégradations dûes à la mort? Elle frémit en ne sentant pas le coeur battre sous sa main. A quoi s'était-elle attendue? Elle sentit une main consolatrice se poser sur son épaule. Elle n'avait pas besoin de regarder pour deviner la présence de Squall.
-Linoa, Squall, il y en a un de vivant.
Squall s'approcha de l'homme que deux soldats esthariens maîtrisaient. Vêtu d'une étrange toge noire, le visage était âgé, fatigué mais hostile.
-Peux-tu expliquer ça? Demanda Squall de sa voix la plus glaciale tandis qu'il désignait le corps sur lequel Linoa remettait le voile.
A la stupéfaction de tous, l'homme rit. Un rire de fou, d'halluciné.
-A votre avis, pourquoi mes frères qui se sont donné la mort ont décidé que moi, je devais vivre?
Chacun eut un regard de pitié face à tous les corps des terroristes. Suicide collectif juste avant qu'ils n'arrivent. Donner sa vie pour une quelconque chimère. Mourir heureux, en somme, puisque mourir pour ce en quoi l'on croit. Mais mourir tout de même.
-Réponds, ordonna Squall d'une voix posée mais sévère.
-Après tout, mes frères vont rire, d'où ils sont. Ce corps n'était qu'une fausse piste. Nous pensions que notre étoile avait survécu en lui. Nous voulions d'ailleurs le brûler pour échapper à sa malédiction. Un corps qui ne se décompose pas ne peut qu'apporter sa malédiction.
Irvine dut retenir Zell, qui était prêt à frapper. Chacun notait que Squall gardait sa main au-dessus de sa gunblade, se retenant de la saisir. Linoa restait à contempler ce corps épargné.
-Et pourquoi avoir répandu un virus informatique?
Le sourire de l'homme se fit encore plus moqueur, plus méprisant.
-Pour nous rendre notre étoile. Geyser n'est pas prêt à la lâcher. Mais elle nous a trouvé une aide que l'on n'attendait pas. Vous ne pouvez plus rien faire.
Chacun se protégea les yeux de ses mains à cause de la lumière aveuglante qui venait de nulle part. Lorsqu'ils purent distinguer quelque chose, ils virent que le prisonnier avait disparu, tel un illusionniste. Illusion. Alors, tout n'était qu'illusion dans cette histoire?
-On remonte à la surface, trancha Laguna, qui était là. Geyser a des explications à nous donner. S'il s'est encore amusé à jouer au sorcier, il va avoir affaire à moi.
Squall dévisagea son père. Il y avait une telle colère dans sa voix. Que craignait-il donc?
Il regarda une dernière fois le corps que l'on allait remonter à la surface.
-Nous veillerons sur Seifer.
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Cette fois, il était certain que Geyser cachait quelque chose. Quelque chose lui disait qu'il était sur la bonne piste. Il suivit discrètement le professeur dans le dédale des couloirs de la demeure présidentielle. Mais il le perdit de vue. Bon sang, il n'avait aucun indice. Il tournait en rond.
Soudain, une lueur venant du fond du couloir l'aveugla. Il se protégea les yeux de ses mains. Elle disparut aussi soudainement qu'elle était apparue. Il mit un certain temps avant de réagir et de distinguer à nouveau. Enfin, il aperçut au milieu du couloir une silhouette. Il s'approcha tout en gardant la main sur sa gunblade. Il s'agenouilla devant la forme. Il y avait du sang sur le visage ridé. Un homme enveloppé dans une étrange toge noire le fixait, sans surprise, comme s'il s'était attendu à cette rencontre. Seifer essuya le sang sur le visage, mais la voix faible l'en empêcha.
-Ecoute... Chevalier... L'étoile... C'est Geyser le responsable...
Seifer suspendit aussitôt son geste d'essuyer le sang. Comment l'avait-il appelé? Trois mots se marquèrent ton esprit. Chevalier... étoile... Geyser. Xélana. Elle lui avait dit, pour Geyser.
-La mausolée... Son âme... Faites vite...Qu'on ne meure pas pour... rien.
L'homme expira sur ce mot. Rien. Seifer ferma les yeux de l'homme. Puis, il se releva. Bon sang, tout allait si vite dans cette histoire, trop vite. Visiblement, cette homme devait parler de Xélana. Le fait qu'il l'avait appelé Chevalier prouvait que ce mort savait à qui il parlait. Il regarda de nouveau le cadavre. D'où venait-il? Avait-il un rapport avec les terroristes? Alors l'étoile, c'était bien Xélana . Il se rappelait exactement les termes de la lettre.
"Le système informatique d'Esthar est un corps bien fragile. Privé de son âme, nombreuses sont les victimes. Le départ de ces âmes meurtries ne s'arrêtera que lorsqu'on nous rendra celle de notre étoile.
Les serviteurs de l'étoile"
Il devait donc faire partie des terroristes. L'un des serviteurs. Les victimes ne s'arrêteraient que lorsque l'âme de l'étoile leur serait rendue. Et l'âme de Xélana était au mausolée. Après tout, c'était possible. Il se rappelait avec dégoût comment il avait sorti Xélana du mausolée. Geyser avait tout eu le temps de faire des expériences. Il serra les points de colère puis regarda avec pitié la forme sans vie au milieu du couloir. Cet homme était un terroriste, mais il avait pris des victimes pour qu'une âme puisse reposer en paix. Après tout, lui et cet homme avaient le même objectif: qu'elle repose en paix.
Il avait dit de faire vite. Devait-il attendre les autres? Squall, Linoa. Peut-être pas. On lui dirait que cela n'avait pas de sens. Un terroriste agissant pour le simple motif d'une âme. Ses sources n'étaient pas fondées. Tant pis. Il devait ça à Xélana. Elle avait tant fait pour lui. Tout fait... Pour lui. Une vie pour une vie.
Seifer partit donc en courant pour se diriger vers l'Hydre à l'extérieur. Il ne savait pas comment ça marchait, mais tant pis. Il devait faire vite. L'âme de Xélana était en jeu. Xélana. Non, il ne devait pas penser à elle. Il ne devait pas... Se culpabiliser. Non, il ne se sentait pas coupable. Xélana le lui avait dit. Ne pas se culpabiliser. Refaire sa vie. Sauver l'âme de Xélana. Ne penser qu'à ça avant d'être pris par les hésitations qui le caractérisaient trop ces derniers temps.
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-Fujin, c'était nous les victimes?
-Ferme-la.
Elle regarda autour d'elle. Personne dans le hall. Mais pourtant, cette explosion juste au moment où ils étaient sortis. Juste au moment où ils allaient revenir... Il n'y avait qu'une seule explication.
-Ecoute, Raij, cela ne veut dire qu'une seule chose. Quelqu'un ne veut pas qu'on découvre la vérité. Et ce quelqu'un doit nous surveiller. Il savait les moments où on était partis. Les moments où on allait revenir. C'est la seule explication. Quelqu'un est au courant pour la lettre qui doit être fondée.
Fujin regarda de nouveau derrière elle pour voir si personne ne les écoutait. Bon sang, si cela continuait, elle allait devenir parano. Et pourquoi l'auteur de la lettre n'avait-il pas écrit son nom sur l'enveloppe? Ils auraient tout découvert, même s'il y avait un cadavre en plus. Bon sang, à qui pouvaient-ils faire confiance?
-Je sais, cria Raijin.
Fujin demanda sans grande motivation qu'elle était son idée. Après tout, les miracles, elle y croyait pas trop.
-La salle de surveillance dans le bureau du proviseur. S'il y a quelqu'un qui nous suit, on le saura tout de suite. Il suffit de visualiser les enregistrements où on est dessus. Avec un peu de chance, on arrivera à le dénicher.
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Pourquoi n'avait-il pas pensé à cet animal? C'était si simple. La solution était sous leur yeux depuis le début. Dommage que Raijin et Fujin n'étaient pas morts. De toute façon, maintenant, il fallait les prendre de vitesse. Tous les éléments allaient se réunir d'un instant à l'autre. Il tenait sa vengeance, il allait être vengé. Une larme coula de ce visage déformé par la colère. Tout ça par la faute de cette sale sorcière et de son chevalier. Il se souviendrait toujours. Une porte que l'on ouvre bêtement. Le bruit d'une corde tendue au-dessus du bureau. Un corps inerte, sans vie. Ce visage ami, ce visage, des moments toujours partagés ensemble, les bons ou les mauvais. Les bons ou les mauvais? Son premier geste avait été de dénouer le noeuds autour du cou et de déposer le corps sur le lit, le silence seulement brisé par des larmes. Après tout, il n'y avait rien à dire. Puis, une jambe, la deuxième, se mettre debout sur le bureau, la corde en face de soi. Se saisir de la corde. "A mon ami". Cette lettre posthume l'avait sauvé de l'envie de rejoindre son ami. Il l'avait lue. A la fin, une seule pensée. La vengeance. Xélana paierait, le chevalier avec, quitte à vendre son âme au diable.
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-Ah, Fujin, Raijin, vous avez besoin de quelque chose?
-Mr Kramer, nous pourrions avoir accès à votre salle de surveillance? C'est important, urgent et sans discussion.
Cid réfléchit devant le ton qu'avait pris Fujin. Avec ces deux-là, il ne s'étonnait plus de rien. De toute façon, Edéa lui avait demandé de leur donner accès aux documents de la fac. Il fut invité à sortir, légèrement poussé par Raijin. Enfin, Fujin claqua la porte et alla s'installer devant le bureau. Logiquement, tout était sur l'ordinateur encore allumé. Ils passèrent une bonne heure à passer en revue les enregistrements les concernant. Au passage, Fujin avait flanqué un bon coup de pied à Raijin quand elle avait découvert qu'il n'avait pas retiré les bouteilles d'alcool à la cafétéria.
-Arrête-toi.
Fujin s'exécuta aussitôt. Elle regarda l'écran. Le sous-sol de Norg. Virgule s'y promenait. Mais qu'est-ce qu'il foutait là? Encore à manger ce qu'il avait chipé à la cafétéria, sûrement. Soudain, ils virent une silhouette jeter un sort sur le chat et s'en emparer. Il disparut aussi soudainement qu'il était apparu de l'écran. Les deux empoignèrent leur arme et se dirigèrent vers l'ascenseur. Le sous-sol. Bon sang, qu'est-ce qu'il était lent cet ascenseur. Enfin, les portes s'ouvrirent. Ils ne virent qu'une seule chose à quelque mètres de l'ascenseur. Un sachet de Bretzel à moitié grignoté. Raijin regarda son amie balancer un coup de pied dans le sachet.
-Ils ont enlevé Virgule.
-Fujin, on devrait remonter chez Cid repasser l'enregistrement. On saura qui c'est.
Au second étage, Fujin se remit devant l'écran. Virgule. Si Seifer apprenait ça. C'était à eux qu'il l'avait confié. Ils avaient trahi la confiance de leur ami et chef.
-C'est ça, Fuj...
-Je sais, abruti.
Raijin ne dit rien. Il était habitué. Lorsque Fujin était en colère, elle relâchait ses nerfs sur lui et mieux valait ne pas contredire son amie. Elle fit différents zooms de l'image, changeant la luminosité et d'autres détails. Enfin, elle eut l'image nette. Non, c'était...
-Roy? Mais que ferait-il de Virgule?
Pour être sûre, Fujin compara leur déplacements à ceux de Roy, c'était toujours, les même avec un temps de décalage. Il était vraiment discret, faisant attention aux autres élèves, attendant suffisamment de temps mais pas trop pour les suivre. Visiblement, il avait profité du fait qu'il croyait Cid absent de son poste pour enlever Virgule sous l'oeil de l'une des caméras.
-Sa chambre.
Cette fois, direction la chambre de Roy. Mais qu'est-ce qui se passait dans la tête de cet étudiant? C'est vrai qu'il était du genre à sortir des vannes vaseuses et à se moquer de tout le monde. Mais tout le monde reconnaissait ses compétences au combat et il n'était pas du genre à faire des conneries comme faire exploser le parking.
La chambre vide, naturellement. A part, son colocataire, un certain Angie, qui se fit très inquiet devant les deux amis arrivant dans la chambre armes en mains.
-Non, j'y suis pour rien. Pour la lettre,...
Tout de suite, Raijin empoigna le jeune étudiant par le col de son uniforme pour le plaquer contre le mur.
-Qu'est-ce que tu sais sur Roy? Demanda Fujin d'une voix autoritaire, insensible à l'affolement du jeune étudiant suspendu.
-Je vais tout vous dire, mais reposez-moi.
Raijin interrogea Fujin du regard. Celle-ci acquiesça et il le relâcha brutalement. Angie aussitôt alla fermer la porte de la chambre double, prenant au passage le temps de regarder longuement le couloir des dortoirs.
-Alors? S'impatienta Fujin
Celui-ci les mena dans la chambre de Roy. Il ouvrit l'armoire. Fujin lâcha son arme et Raijin fixa les deux portes de l'armoire, tapissées de photos. Sur l'une d'elles, des photos représentaient Roy avec un autre garçon. Des photos prises entre copains au coin d'une blague. Sur l'autre, Seifer et Xélana, des coupures de journaux sur elle, jusqu'à une photo de sa tombe.
Ils interrogèrent Angie du regard.
-Roy a complètement changé depuis un mois. Cela coïncide avec le suicide de son ami Bob. Depuis, il s'est renfermé sur lui-même. Il parle même tout seul, s'adressant à son ami, disant qu'il se vengera de Seifer et de cette fille Xélana. Ce serait à cause d'eux que Bob s'est suicidé, mais j'ignore les détails.
-Et l'histoire du fantôme?
-C'est bien de moi, la lettre. Je m'inquiétais. J'avais vraiment peur que Roy fasse des conneries. Je l'ai entendu parler tout seul. Il a passé un pacte avec des sortes de terroristes d'Esthar qui accompliraient sa vengeance. D'ailleurs, je sais pas comment, mais il arrivait à créer des illusions que ses G-forces et lui pouvaient voir.
Fujin crut qu'elle allait arrêter de respirer. Qui disait illusion disait...
-Le fantôme de Xélana.
-Une illusion créée par Roy. Elle est bien morte.
-Et son corps?
Cette fois, ce fut le jeune étudiant qui écarquilla les yeux.
-Le corps... Mais dans sa tombe, non?
-Et Virgule?
-Quoi?
-Cronos, s'impatienta Raijin. Roy l'a enlevé.
-J'en sais rien, fit-il, affolé devant les deux regards sévères. Je vous ai tout dit. A moins que la tombe de Bob au cimetière de Balamb... Il s'y rendait souvent. Après tout, il serait bien capable de le sacrifier.
-Bon, tu vas dire tout ce que tu sais à la gouvernante et au proviseur. Qu'ils contactent Seifer ou Squall.
Une partie du mystère était éclaircie. Et ils avaient une piste pour retrouver Virgule. Le concierge courut après la voiture que deux membres du conseil de discipline venaient d'emprunter sans remplir les formulaires. Ah, ces jeunes! De jeunes voyous qui ne respectaient rien.
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-Ward, où est Geyser?
-...
-Dans mon bureau, fiston.
Pour une fois, Squall ne décocha par son regard glacial, trop inquiet par la tournure des événements. Si Geyser avait quelque chose à voir avec tout ça, ce n'était pas bon. Il regarda Linoa courir derrière lui en direction du bureau de Laguna. Il ne se rappelait que trop bien comment ce gnome avait voulu étudier Linoa, qui était alors dans le coma.
-Geyser, j'exige des explications.
Le professeur sursauta quand les portes du bureau présidentiel claquèrent. Il se cacha derrière le bureau tandis que Laguna le saisissait pas sa fraise. Squall aurait ri de la scène si les circonstances n'étaient pas les mêmes.
-Ze bois que zous êtes au zourant.
-Vous pouvez pas parler comme tout le monde, s'impatienta Squall, qui ne voyait pas la fin des explications.
Geyser dévisagea longuement le père et le fils qui le regardaient. Au passage, Linoa remarqua
que Squall tenait de son père pour lancer ses regards furieux.
-C'est bon, je vais tout vous dire. Lorsque l'on a amené Ultimécia à...
-Xélana, rectifièrent Squall et Linoa en même temps.
-Si vous voulez, ça change pas grand chose. Lorsque Xélana m'a été amenée au mausolée pour y être jugée, j'en ai profité pour faire sur elle quelques expériences... Mais sans gravité, s'empressa-t-il d'ajouter. C'est là que je l'ai découverte. Au début, je croyais que ce n'était qu'une G-Force. Mais c'est bien plus que ça. J'ai réussi à l'enfermer dans un tube au mausolée avant que Seifer ne vienne chercher la fille. En fait, c'est une forme de vie intelligente qui a la forme d'une ombre. Je pense qu'elle a perdu son influence sur Xélana lors de la fin de la compression temporelle. Mais elle est toujours active, d'une certaine manière.
-Faites au plus court.
-Bais z'abrège. En fait, je m'attendais à ce que ces terroristes prennent d'assaut le mausolée. Ils m'avaient déjà envoyé des lettres de menaces. Ils appellent cette forme de vie "l'étoile", ne me demandez pas pourquoi. Mais dans l'intérêt de la science, j'ai voulu la garder. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils imaginent un tel virus informatique. Je les prenais pour des ignares.
-Squall, viens vite.
Zell arrivait essoufflé. Bon sang, qu'est-ce qu'il y avait encore? C'était au bout de journées pareilles que l'on perdait sa réputation de sang-froid. Il se dirigea vers l'un des couloirs. Là, il comprit tout de suite en voyant le cadavre que les soldats esthariens emmenaient. Les terroristes étaient donc tous morts. Il regarda le cadavre. Pendant qu'il riait de ses révélations, il n'avait pas montré sa blessure. Au contraire, le mystique devait s'amuser de plus belle de leur avoir joué un tel tour.
-Squall, Squall! On a volé l'Hydre!
Selphie arrivait aussi, épuisée.
-Quoi, mais...
-Et un appel de la gouvernante dans le bureau de ton père, termina celle-ci.
Garder son calme. Réfléchir. Sang-froid.
-Gouvernante, qu'y-a-t-il?
-Nous avons du nouveau. Raijin et Fujin ont découvert que les apparitions de Xélana n'étaient que des illusions créées par un élève qui devait avoir un rapport avec des terroristes d'Esthar. De plus, il a enlevé Virgule. Seifer est dans les parages? Je m'inquiète pour lui.
Squall dévisagea la gouvernante. Elle avait dû tout comprendre dès le début que le fantôme n'était qu'une illusion. Mais alors, Seifer était parti. Le terroriste ici. Non, tout de même pas...
-Squall, surveille Seifer. J'ai peur qu'il ne tombe dans un piège.
-J'ai bien peur que ce ne soit déjà fait.
Il raccrocha aussitôt. Bon sang, Seifer, il n'avait pas compris la leçon de l'envoûtement pour foncer tête baissée. Si, rectifia-t-il, il l'avait compris, mais pas quand il s'agissait de Xélana. Les remords étaient plus forts que tout. Seifer devait être au mausolée. Seifer. Il comprenait. Lui-même n'avait plus le même jugement objectif lorsqu'il s'agissait de Linoa. Linoa. Comment aurait-il réagi s'il l'avait vue mourir?
-Squall, on a des gros problèmes.
Il regarda Linoa et soupira de plus belle. Seifer. Il allait lui faire comprendre qui était le chef.
-Que se passe-t-il?
-Cette ombre. Je pense que c'est ça qui... a créé Ultimécia. A mon avis, elle cherche à posséder quelqu'un. D'après Xélana, cette ombre était très prudente et très calculatrice. Et elle faisait tout pour augmenter ses pouvoirs. Un sorcier est...
-Seifer est en train de se faire manipuler par cette histoire de fantôme et c'est lui qu'on veut. On prend l'Hydre de Laguna et on va au mausolée. On prend Geyser aussi. En espérant qu'il soit pas trop tard.
-Zah, Zquall, ze voulais vous debander. Ze corps de Xélana zà la morgue, ze peux l'étudier? Zil est bossible que...
-Vous la touchez et c'est moi qui m'occuperai de vous, menaça-t-il. Maintenant, vous allez nous conduire jusqu'à votre ombre, en espérant pour vous qu'il n'est pas trop tard.
Squall attarda son regard sur le corps que l'on emmenait à la morgue, à côté de celui qui avait voulu brûler ce corps. Xélana. Par quel miracle son corps était-il encore intact? Il comprenait la pensée de Linoa. Si un miracle comme préserver un corps des dégradations était possible, pourquoi pas une forme de réincarnation? Geyser cherchait à découvrir les secrets de la science pour un monde meilleur. Mais justement, il n'y avait rien à expliquer. On ne devait pas avoir le droit de tenter d'expliquer les miracles.
Dehors, la nuit allait bientôt tomber sur Esthar. On pansait ses blessures. Mais la menace était bien là. L'ombre se mêlait à l'obscurité, attendant le jour pour apparaître.

Chapitre 5: La nuit qui tombe

Pour la science, pensa Seifer, dégoûté. Pour la science. Tout cela au nom de la science, pour comprendre ce que eux, ignorants, appellent la magie. Comment Xélana avait-elle pu continuer à croire en ce monde après avoir été Ultimécia? Comment avait-elle pu donner sa vie pour des hommes comme Geyser? La mort était la fin de la vie avec tous ses mystères. On n'avait pas le droit de jouer avec les âmes défuntes. C'était se prendre pour un dieu.
Heureusement que l'Hydre avait un pilotage automatique, sinon il n'aurait lui-même pas donné cher de sa vie. Le mausolée. Il se dressait devant lui. Tout allait finir ici. Tout allait commencer ici.
Il n'eut aucun mal à éviter les coups des armes en forme de faux des androïdes esthariens, qui n'avaient pas le niveau. Il avançait vers l'entrée principale en guettant le mouvement des androïdes. Il remerciait le ciel d'avoir son brouilleur visuel. Et les quelques cyborgs qu'il croisait n'avaient pas le temps de faire enregistrer l'ordre d'alerte. Cela lui rappelait sa fuite de la zone disciplinaire alors qu'il avait échoué à l'examen. Il savait que son caractère impulsif lui valait des ennuis et qu'il avait appris à se tempérer. Mais là, il n'avait plus de temps à perdre. Il chercha les passes sur les corps disloqués des cyborgs. Il sentait que de vrais soldats allaient bientôt se ramener. Il devait faire vite. Enfin, il arriva devant la porte qui menait à l'intérieur du mausolée. C'était quelle clef, déjà? Des tirs derrière lui se faisaient entendre. On l'avait repéré, bien sûr. Il regarda derrière lui. Des soldats esthariens. Apparemment, on avait renforcé la surveillance ici. Il dut se lancer un blindage parfaitement imperméable pour se protéger des tirs. Il ne savait pas comment il l'avait fait, mais il l'avait fait. Tandis que les balles ricochaient sur l'écran magique, il essaya les clefs une à une. Enfin, il entendit un déclic et s'engouffra dans l'issue providentielle. Il était temps. Son blindage n'aurait pas tenu plus longtemps. Mais il ne fallait pas qu'ils rentrent dans le mausolée. Seifer rampa sous les tirs pour enfin atteindre la manette qu'il espérait qu'elle était. Oui, c'était bien le verrouillage des portes. Maintenant, il était bloqué à l'intérieur. Il pouvait chercher. Ce n'étaient pas les scientifiques qui lui poseraient problème. Ils ne savaient pas se battre. Il regarda autour de lui. Le silence contrastait avec les tirs de balles qu'il pouvait entendre à l'extérieur. Heureusement que la porte était blindée. Il entendit un bruit de pas derrière des écrans de contrôles. Il s'avança prudemment, sa gunblade à la main. Il bondit avec souplesse devant son adversaire qui se plaqua contre le mur. Pouvait-il parler d'un adversaire? Ce scientifique.
-Où est l'âme de Xélana, la sorcière?
-Je... vois pas... de quoi vous voulez parler... A moins que... Dans la salle d'isolation... au bout du couloir.
Il courut vers la direction indiquée. Il y était presque. Il y était... presque. Il s'immobilisa devant un étrange container renfermant une substance noire. Il passa sa main au-dessus, comme hypnotisé. L'intérieur s'agita, se réveilla. Elle l'attendait. Elle attendait sa délivrance. Une âme avait donc la couleur des ténèbres. C'était normal? Pourtant, il sentait qu'elle l'appelait. Il passa sa deuxième main sur le container. C'était comme un souffle qui passait sur ses mains. C'était donc bien vivant. Il posa sa main pour faire tourner le couvercle. Tout allait finir. Tout allait... Finir? Xélana allait reposer en paix. Elle disparaîtrait... Vers un monde meilleur? La mort, c'est trouver un autre monde qui a la douceur du paradis? Ou alors on la jugerait comme Ultimécia. Il ne verrait plus son fantôme. Elle reposerait... En paix? Avait-elle seulement trouvé le repos avec tous ces derniers événements? Il y avait un mois, il aurait dit oui. Et maintenant? Il tourna lentement le couvercle, qui allait bientôt glisser. Il suspendit son geste et regarda cette substance qui l'attirait irrésistiblement. S'il libérait son âme, il ne la verrait plus, même pas sous la forme d'un fantôme. Même pas. Non, il ne pouvait pas.
-Je suis désolé Xélana. Je peux pas, fit-il d'une voie calme trahie par deux larmes coulants le long de ses joues. Je veux te revoir. Même si c'est comme un fantôme. Je veux te parler. S'il y a une chance pour que l'on te ramène, alors pourquoi pas?
Il regarda une dernière fois le container. Pour l'instant, elle était en sécurité. Egoïste. Le seul mot qui lui venait à l'esprit.
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-Tu sais où il est le cimetière de Balamb? Demanda Fujin au volant de la voiture.
-Oui, derrière la mairie.
Fujin appuya de plus bel sur l'accélérateur. Ils devaient arriver à temps. Mais pourquoi Virgule? Simplement pour le tuer et se venger? Et les fantômes, dans tout ça? Et quel était le rapport avec les terroristes d'Esthar? Non, tout cela ne pouvait être un simple sacrifice.
La voiture laissa des traînées noires devant le cimetière à cause du freinage de Fujin. Elle sortit son boomerang et se dirigea vers le milieu des tombes. Raijin la suivit, son bâton dans les mains. Maintenant, il fallait trouver la tombe. Ils regardèrent. Tant de tombes. Roy pouvait facilement se cacher entre deux tombes. Il fallait trouver les plus récentes. Fujin regarda les noms. Ils ne savaient même pas le nom de famille.
-On y arrivera jamais.
-Si, on va y arriver, l'encouragea Raijin.
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Ils étaient là. Tant pis, tout était prêt. Il ne fallait plus qu'attendre et retenir ces deux gêneurs. Attendre. Un mois qu'il attendait. Un mois que son ami se tourmentait. Il voulait ces deux âmes. Il jeta un dernier coup d'oeil sur la tombe. Le chat était toujours endormi. Sale sorcière. Elle avait survécu même à la mort. Bob n'avait pas survécu. De toute façon, tout allait finir aujourd'hui. Bob ne l'aurait précédée dans la mort que d'un mois. Mais ce mois, il l'avait mis à profit. Il regarda la photo de sa poche. Le jour où ils avaient tiré l'alarme anti-feu de la BGU pour s'amuser. Il n'essuya pas la larme qui coula le long de son visage, mais arma simplement son arme. Il regarda ses munitions. Parfait. Tout allait finir. Ici, au milieu d'un cimetière, pensa-t-il ironiquement. Il pointa son arme calmement. Il avait toujours été bon tireur. Faire le vide autour de soi. Ne pas respirer. Tirer.
-RAIJIN!
Fujin regarda, au ralenti, son ami tomber dans une allée. Son cri se perdit au milieu des tombes. Son ami. Raijin. Le colosse. Celui qui l'endurait malgré son mauvais caractère, ses éclats, malgré les réprimandes. Celui qui disait ce qui était évident, quitte à blesser sans s'en rendre compte. Celui qui la rassurait, qui l'encourageait. Non, pas lui. Pas Raij. Pas son Raijin.
Un deuxième coup tiré qui siffla près d'elle la ramena à la réalité et réveilla ses réflexes. Elle n'eut que le temps de plonger derrière une tombe. Elle entendit la déflagration dans son dos, la balle fichée dans la tombe qui l'avait protégée. Elle avait repéré d'où les coups partaient. Elle rampa entre deux allées. S'il se montrait, elle n'hésiterait pas à le tuer. Elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna pour se préparer à tirer, mais elle n'eut pas le temps d'éviter un sort de Glacier X qui la projeta contre une tombe. Elle reprit pleinement conscience au bout de quelques secondes. Elle essaya de se lancer un sort de soin Max, mais elle n'y arrivait pas. Pourquoi? Pourquoi?
-Eh, merde, cria-t-elle de colère. Je l'avais pas vu.
Un sort d'aphasie. Roy avait fait des progrès en magie. Le bruit d'un fusil que l'on arme derrière son dos. Elle tourna la tête, ignorant la douleur qui la tiraillait à la nuque. Il prenait son temps pour viser. Il était vêtu de son uniforme d'étudiant, un étrange sourire figé sur le visage. Son fusil était pointé sur elle, il avait un doigt sur la gâchette.
-J'ai ma vengeance. La sorcière, le chevalier et leurs deux amis.
-Qu'est-ce qu'il t'a fait? Demanda Fujin d'une voix faible.
Elle voulait savoir. Ou elle voulait gagner du temps. Elle ne savait pas pourquoi. Elle voulait simplement savoir. Xélana, Seifer. Ils étaient faits l'un pour l'autre. Elle le savait maintenant. Oui, ils étaient faits pour être ensemble. Seifer n'avait jamais été pour elle. Il était pour Xélana. Elle le comprenait enfin. Mieux valait tard que jamais.
-Comme si tu l'ignorais, fit-il, le visage déformé par la colère, les doigt crispés sur la gâchette. Le lendemain du jour où cette sorcière est arrivée à la BGU, elle a tué mon ami.
-Il s'est suicidé.
-ELLE L'A TUE, cria-t-il. Elle lui a dit son avenir. Et son chevalier avait coincé Bob dans un coin. Il a écouté, il a ri, il a ri du spectacle. Bob n'a pas pu supporter. Il a écrit la prédiction de cette sorcière dans une lettre. Je peux même te la prononcer mot à mot. "Le destin va te frapper lourdement. Je le lis dans ta main. Avec ton ami Roy, je vois traîtrise et lâcheté autour de vous. Mais dans un jour proche, elles te rattraperont de manière violente."
-Des conneries, une blague pour ce que vous leur disiez.
-NON, CE N'ETAIENT PAS DES CONNERIES.
Il pointa plus près son arme vers elle. Il n'était plus qu'à trois mètres. Gagner du temps. Gagner du temps. Et son boomerang? Où était-il? Juste derrière l'adversaire, qui l'avait poussé du pied plus loin encore.
-D'ailleurs, elle est morte.
Un rire répondit. Mais où était passé Roy? C'était cet halluciné?
-Elle n'est pas MORTE. Elle ne l'est pas, répéta-t-il dans un sanglot. Son âme a survécu dans le chat. Mais plus pour longtemps. Bientôt, Seifer va arriver pour tuer ce qu'il reste d'âme à sa sorcière. Une belle vengeance. Mourir des mains du chevalier. Et tu ne vas la précéder que de quelques minutes.
Le doigt qui appuie sur la gâchette. Le bruit d'un tir. Elle eut l'infime réflexe de fermer les yeux pour ne pas voir... Le silence, le bruit d'un corps qui s'effondre dans la poussière. Rouvrir les yeux. Il était là, à genoux, le fusil par terre. Sa main s'attarda sur sa blessure au ventre. Puis il la ramena au niveau du visage, incrédule devant sa main souillée par son propre sang.
-Bob... désolé... ces deux-là... tu ne les auras pas... La prédiction a...
Il s'écroula complètement. Derrière, Fujin ne vit qu'une seule chose. Elle sourit. Son sourire contrastait avec les larmes qui coulaient. Raijin se tenait devant elle, son boomerang dans une main et ignorant sa blessure au bras. Il lui jeta un remède. Elle put lancer les soin Max.
-Bon sang, couillon, j'ai eu peur fit-elle en se jetant en pleurs dans ses bras, martelant son torse de poings.
Il dévisagea son amie. Il l'avait rarement vue aussi expressive.
-Bon, c'est pas tout ça, reprit-elle aussitôt. Il faut trouver Virgule. Non, il faut trouver Xélana, rectifia-t-elle.
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-Squall, regarde en bas.
Squall regarda la zone qu'ils survolaient avec l'Hydre présidentielle. Pas de doute. Seifer était déjà dans le coin.
-Allez, on va une fois de plus empêcher Seifer de faire des conneries, commenta Selphie. C'était pas toi, Quistis, qui était partie à sa recherche lorsqu'il s'était évadé de la zone disciplinaire pour tuer Deling?
-Et seulement pour les beaux yeux de Linoa, renchérit Zell.
-Vous ne pouvez pas être sérieux cinq minutes.
Soudain, quelqu'un entra dans la cabine de pilotage. Chacun se retint de faire valser Geyser à l'autre bout de la pièce après ce qu'il avait fait.
-Z'ai troubé, z'ai troubé. Botre zorcier, zil est ibbortel. Zen fait, zil ne l'a bas rezu d'Ultimécia. Zelle lui a simblement donné ses pouzoirs de Déesse qui zont rendu Zeifer Zimmortel. Zelle z'a jamais donné zon ibbortalité.
-Ça nous avance à quelque chose, s'impatientèrent Squall et Laguna en même temps.
-Ya, ya. Brivé de zes pouvoirs, le corps de Zélana n'a bas survécu. Mais son zâme, zi, car, d'une zertaine manière, zelle est toujours immortelle. Za explique pourquoi zon corps zest intact.
-C'est compliqué, tout ça, constata Irvine. Xélana est pourtant bien morte de ses blessures.
-C'est simple, résuma Linoa. Les sorciers sont naturellement immortels. Xélana n'a pas donné son immortalité à Seifer pour qu'il revive, mais ses pouvoirs de déesse. En fait, l'âme de Xélana est restée immortelle, mais pas son corps, car celui-ci était privé de ses pouvoirs destructeurs. L'un ne va pas sans l'autre.
-Bon, ça y est, Mr. le président, on y est.
-Alors, on y...
-Tu restes là, trancha le chef des Seeds.
-Quoi, mon fils me donne des ordres, sourit-il.
Finalement, Laguna les accompagna, ainsi que Geyser. Ils coururent pour arriver au mausolée d'Esthar. Au passage, Squall nota des androïdes qu'on avait combattu avec un gunblade. Seifer, il avait encore fait ou il allait faire des conneries. Soudain, ils accélèrent lorsqu'ils entendirent des coups de feu qui venaient de l'entrée de la mausolée. Un soldat fit le salut officiel lorsqu'il reconnut le président estharien.
-Le terroriste est bloqué à l'intérieur de la salle d'isolation. Nous venons seulement de donner l'assaut.
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Seifer essaya de sortir de la salle, mais des coups de feu lui firent rebrousser chemin. Bon sang, il était pris au piège. Le mieux était encore de revenir à la salle d'isolation et verrouiller la porte blindée. Cela lui laisserait un sursis. De nouveau, il se retrouvait donc dans la salle d'isolation. Dire qu'il n'avait même pas eu le courage d'emmener l'âme de Xélana. Pourquoi? A cause de ses maudites hésitations.
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"Seifer, délivre mon âme."
Quoi! Avait-il bien entendu? Cette voix. Il ne la connaissait que trop bien. Xélana. Que devait-il faire? Quelque chose au fond de lui disait d'aller voir Squall, de sortir d'ici. D'un autre côté, cet appel d'elle toujours plus oppressant le retenait. Xélana. Pourtant, il hésitait. Il avait ce sentiment d'impuissance face à quelque chose qui le tiraillait. Soudain, il s'immobilisa. Il était là, dans cette pièce. Mais ce n'était pas lui. Il y avait un homme en face de lui. C'était bien lui, cet homme. Et lui, il se regarda, ses mains, ses jambes, son corps transparents. Une vision, une prémonition? Ce ne pouvait être que ça. Il était projeté sous forme d'esprit dans un futur proche. Son double se lève, pose sa gunblade et met ses deux mains sur le couvercle du container. Au même moment, la porte blindée cède. Il tourne le dos face à ses soldats. Seifer voulut fermer les yeux face à cette vision mortelle. Voir sa propre mort? Des déflagrations, un corps bientôt sans vie qui fait l'ultime geste de tourner le couvercle. Une ombre, oui, une ombre s'échappe au même moment où son corps tombe par terre, disloqué, en morceau, le trench-coat souillé par la couleur du sang.
"Seifer, viens me rejoindre. Viens. Nous serons enfin ensemble."
Ensemble? Dans la mort. Voulait-il seulement mourir? Xélana n'avait pas donné sa vie pour rien. Elle l'avait donné pour qu'il vive. Oui, mais vivre loin d'elle, ce n'était pas vivre. C'était simplement survivre dans un monde triste. Qu'était-ce ces larmes qui coulaient sur son visage? Des larmes de colère, de tristesse face à l'approche de la mort? Ou de joie face au futur proche où son âme serait avec la sienne, quelque part? Il comprenait maintenant comment elle avait pu mourir heureuse, avec cette sensation d'être prêt à mourir.
-Non, tu ne m'as donné ta vie pour rien.
Il se remit devant le container. Il ne lui restait plus qu'un cran vers la gauche et il allait s'ouvrir.
-Seifer, NOONNN!
Il s'est ouvert. Lui tombe au sol. Il n'a rien senti. Il n'a pas senti les balles le traverser. Il a simplement senti un vent froid qui se répandait dans son corps alors que Squall s'approchait de lui. Squall? Et les soldats? Où sont-ils? Cette vision. Cette voix. Xélana. Oui... Peut-être... Non. Cette voix dans sa tête. Est-il seulement mort?
"Pauvre chevalier. Tu fais pitié."
"Tu n'es pas... Qui es-tu?"
"Ton maître. Tu m'as enfin délivré. Maintenant, à moi de te faire une faveur. Tu vas la voir. Une dernière fois. Cela me rappelle une phrase que je lui avais dit. Ta douleur sera ma joie."
Un rire se perdit dans l'esprit embrumé de Seifer.
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-Squall, écarte-toi de lui.
Il regarda son ami allongé par terre se relever lentement. Mais que s'était-il passé? Chacun hésita à approcher Seifer, qui fit une sorte d'incantation. Etait-ce seulement leur Seifer? Celui-ci leur rappelait étrangement le Seifer lors de l'envoûtement, avec le même sourire cruel et les yeux implacables, prenant seulement plaisir à la souffrance. Squall garda sa main sur le manche de sa gunblade suspendue à sa ceinture. Non, il ne pouvait pas.
-Zell, non, tu...
Chacun regarda Zell se précipiter vers Seifer à la hauteur de Squall pour sortir son ring master. Mais sa victime ne broncha pas, riant seulement, moqueur. Puis Squall et Zell sentirent un souffle magique les projeter contre le mur. Linoa se précipita pour leur envoyer un soin Max tandis que les autres hésitaient encore, sentant l'inutilité de leur attaque.
-Alors, vous ne voulez pas jouer? Dommage pour vous. Une erreur qui va vous coûter cher.
Tandis que Seifer levait le bras en direction du mur, un passage s'ouvrit, complètement noir. Il s'y enfonça en même temps qu'il riait.
-SQUALL...
Linoa regarda impuissante Squall se relever et se lancer à la poursuite de son ami dans le passage qui se referma juste derrière lui. Il ne restait que... le container vide.
Laguna prit Geyser par sa fraise et le souleva pour dire d'une voix menaçante:
-Tu as intérêt à deviner où sont mon fils et Seifer.
-Mais j'en sais rien, pleurnicha le professeur.
-Vous l'avez bien étudié, fit Selphie.
-Ça y est.
Chacun regarda avec espoir Linoa, qui tournait en rond pour mieux réfléchir. Enfin, elle s'immobilisa et regarda tout le monde.
-Rappelez-vous, le coup de fil de la gouvernante. Un étudiant qui a créé ces illusions a enlevé Virgule. Si cette ombre est bien ce qui a créé Ultimécia, elle doit avoir un rapport avec la G-force de Seifer. De toute façon, c'est la seule piste.
-Zi, zi, je me rabelle baintenant. Zi veux tuer zon ennemie, Ultimécia. Zil veut se venger be de qu'elle lui a inbligé.
Il leur fallait donc retourner à Balamb. Mais même avec un vaisseau aussi performant, ils n'arriveraient jamais à temps. Pendant ce temps, Squall devrait se débrouiller seul avec Seifer. Squall avait déjà battu son ami au combat. Mais aurait-il encore le courage de se battre de nouveau contre lui? Et Xélana, dans tout ça? Si son esprit était vivant, ne pouvait-elle pas les aider?
Le soleil se couchait maintenant sur le continent estharien.
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Je te regarde mais tu ne me vois pas.
Je sens ta détresse mais je ne peux te consoler.
Je te touche mais tu ne vois que cette apparence familière.
Je t'écoute mais je ne peux te répondre. J'aimerais tant te dire que tu n'y es pour rien. J'ai fait mes choix. J'ai assumé. J'ai donné ma vie pour toi et pour ce monde. J'ai cru et je crois encore en toi. Je n'ai rien regretté. Je ne regrette rien? En te voyant pleurer, je vois bien que j'ai peut-être fait une erreur. Donner une vie pour une autre vie. Mourir pour faire renaître. Pourtant, c'est le cycle de la vie.
Oui, je sais maintenant que j'ai échoué. Pourras-tu seulement me pardonner?
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-Regarde là-bas, Fujin.
Les deux amis virent à une centaine de mètre d'eux un étrange cercle noir s'ouvrir dans le vide, perçant les airs. Il n'y avait plus une minute à perdre. Ils se dirigèrent vers le cercle.
Lui. Ils le virent. Il s'approchait du chat allongé sur une tombe du nom de Bob Harly, nota Fujin dans son esprit. Il se retourna lentement, avec dignité, pour faire face aux deux amis. Leur chef et ami. Ses yeux. Ils ne purent s'empêcher d'esquisser un geste de recul en regardant ses yeux les dévisager avec un étrange éclat de folie. C'était encore pire que l'envoûtement d'Ultimécia où il les avait reconnu.
-Ne vous approchez pas. C'est un conseil si vous ne voulez pas mourir.
-Pourquoi t'en prendre à elle? Fit Raijin d'un ton qui ne s'adressait pas à son ami mais à l'ennemi tandis que Fujin restait à le dévisager. Leur chef et ami qui avait survécu à Ultimécia, à Adel, à la mort grâce à Xélana se tenait là, les menaçants. Même sous l'envoûtement d'Ultimécia, il ne les avait jamais menacé, les accueillant au contraire comme ses seuls amis.
-Je vois que vous avez découvert que Xélana a survécu dans son chat. De toute façon, je dois l'éliminer et prendre ses pouvoirs. En possédant le corps d'un sorcier immortel alors que je suis moi-même immortel, j'ai créé une réaction en chaîne qui fait que je perds mon immortalité. Mais je n'avais pas le choix. Il était le seul compatible avec moi, vu qu'il avait hérité des pouvoirs d'une déesse de la destruction et que l'échec de la compression temporelle m'a laissé quelques séquelles. Il faut donc que je prenne l'immortalité de quelqu'un d'autre, c'est-à-dire celle de l'âme de ce petit sacrifice, fit-il en soulevant Virgule dans l'un de ses bras. Ensuite, elle sera belle et bien morte et moi, je serais de nouveau invin... NOONNN!
Il n'avait pas fait attention au passage qui se rouvrait derrière lui. Squall avait bondi sur lui pour lui prendre Virgule et se relever en vitesse pour se placer entre Raijin et Fujin.
-Fujin, Raijin, prenez Virgule et partez, fit-il en leur passant le chat. Moi, je vais vous faire gagner un peu de temps.
Squall ne put s'empêcher d'avoir un poids sur le coeur lorsqu'il sortit sa gunblade, la tenant des deux mains. Seifer soulevait la sienne d'une seule main, tendue en direction de l'ennemi, c'est-à-dire en direction du chef des Seeds. Il entendit dans son dos les bruits de pas indiquant que Virgule-Xélana était pour l'instant hors de portée.
-Mais...
Raijin prenant son bâton des deux mains et se placer à côté de lui fit comprendre. L'ami le plus fidèle de Seifer était prêt à se battre contre lui, avec son rival.
-Mec, ça, c'est pas notre Seifer.
-Quel charmant spectacle, répondit simplement Seifer.
Au même moment, Raijin et Squall se précipitèrent sur Seifer pour lui donner un coup de gunblade et un coup de bâton. Mais leurs armes ne firent que balayer la terre. Raijin n'eut pas le temps d'éviter le sortilège d'Apocalypse que Seifer avait lancé derrière lui.
Squall eut une hésitation en voyant le niveau de magie de Seifer. Il connaissait la téléportation et des sortilèges destructeurs. Donc, logiquement, ses résistances devaient avoir augmenté. Tant pis, il allait sortir les grands moyens, même si c'était Seifer. Il avait bien Orbital, mais cela serait sans doute trop. Seifer put facilement éviter l'attaque de Léviathan avec un Invulnérabilité.
"Son ami."
Squall dut brandir la lame de sa gunblade devant lui pour éviter celle de Seifer. Puis il put le repousser loin de lui. Cette fois, ça allait être lui qui allait fondre sur Seifer. Il fit tournoyer sa gunblade dans sa main puis se mit en position d'attaque.
"Un duel. Deux lames."
Squall ne put s'empêcher de faire le parallèle avec les duels qu'il faisait contre Seifer. Des circonstances à la fois semblables et différentes. Un ballet. Ses duels lui faisaient penser à une danse appelant les plus profonds sentiments des guerriers pour trouver enfin toutes leurs mesures. Lui comme Seifer prenaient plaisir à ces combats reconnaissant mutuellement leur égal. Seifer ne fut pas surpris lorsque Squall lui répondit par un Renzokuken, la lame s'abattant avec une vitesse phénoménale sur l'adversaire qui avait peine à parer tous les coups. Ainsi, le Lamineur était venu s'abattre sur l'adversaire avec une violence qui avait propulsé Seifer dans la poussière de l'une des allées du cimetière.
Squall nota que Seifer ne se servait plus de la magie. Visiblement, il lui restait un semblant de conscience pour faire du combat un duel à la loyale. C'était déjà ça.
Puis ils avaient repris leur combat, Seifer se relevant avec souplesse. L'un roulant par terre pour éviter la gunblade et faire tomber l'autre dans son mouvement. Mais avec la même souplessen les deux se relevaient en même temps pour reprendre le combat, toujours avec la même rage, la même envie de vaincre, la même envie de se surpasser. Et les Limits devenaient de plus en plus puissants au fur et à mesure du combat, les deux guerriers grisés par la lutte. Puis cela aboutirait une fois de plus à l'éternelle Cross Fire contre Lionheart comme lors des combats entre les deux amis dans la serre de combat. Le combat se terminerait alors par le bras de fer par lame interposée. Puis les deux adversaires qui s'effondreraient en même temps épuisés, presque honteux de toujours se retrouver ex æquo mais étrangement heureux du combat. Du moins, c'est ce qui se passait normalement.
"Cela suffit."
Squall ne put qu'encaisser l'attaque de jugement dernier qu'il reçut, complètement pris au dépourvu par la rapidité de l'attaque. Seifer regarda autour de lui, alors que ses deux adversaires étaient par terre, inconscients.
Il n'avait pas complètement le contrôle sur Seifer. Décidément, il avait sous-estimé la forte tête qu'était le chevalier de Xélana. Il fallait absolument éliminer cette fille et au plus tôt. Il n'aimait pas se savoir mortel. Il pouvait achever ses adversaires tout de suite. Même ce Squall était dangereux. Seifer l'admirait trop.
Mais chaque seconde était précieuse. Il sentait l'âme de Xélana s'éloigner de lui. Elle allait bientôt sortir de son champs sensoriel.
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Fujin ne put s'empêcher de sursauter lorsque, Virgule qu'elle avait mis à l'arrière de la voiture bondit sur le siège passager comme un diable sort de sa boîte. Bon sang, ce chat. De toute façon, il fallait se dépêcher de sortir de Balamb. Heureusement qu'elle avait fait le plein. Et ce chat qui la fixait bizarrement. Comme si...
-Oui, je sais qui tu es, s'emporta-t-elle.
Elle n'eut que le temps de freiner lorsqu'elle distingua un mur de glace en travers de la route à l'entrée de la ville.
-Putain, Xélana, reviens là.
Allez, le chat qui se cassait. Elle détacha sa ceinture pour descendre du véhicule accidenté. Juste au moment où elle allait se saisir de son boomerang, une main la saisit au cou et la plaqua contre le véhicule, serrant plus fort, millimètre par millimètre, seconde après seconde.
-Où est-elle?
Seifer n'eut pas le temps d'anticiper que des griffes se refermaient sur son bras, lui faisant lâcher Fujin. Il se retourna pour voir le chat faire le gros dos.
-C'est inutile de résister.
Ça y est. Saisir le chat par le cou. Décidément, même sous cette forme, elle était dangereuse avec ses griffes. Il la dévisagea. Une étrange lueur noire brillait dans son autre main. Il prit plaisir à voir l'affolement dans ses yeux bleus. Des yeux bleus qu'il ne connaissait que trop bien. Tout allait se finir. Cette pseudo-déesse allait mourir. Dommage qu'il ne pouvait récupérer ses pouvoirs. Il croisa ce regard humain qui le regardait au-delà de ses yeux, vers cette âme. Non, il ne pouvait pas. Il avait des.. hésitations?
Fujin reprit conscience juste au moment que Seifer était agenouillé par terre, se saisissant la tête des deux mains, criant à quelqu'un d'invisible. Virgule le fixait de ses deux yeux bleus, attendant quelque chose.
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-Laisse-moi. Tu ne peux rien. Tu ne peux rien faire.
"Elle ne m'a pas donné sa vie pour que je te laisse la tuer."
-Je vois, rit-il. Tu n'as plus de remords de l'avoir tuée tandis que toi, tu étais resté en vie. Crois-tu vraiment que tu es digne de vivre alors qu'elle est morte?
"Elle, elle a jugé digne de me protéger. D'ailleurs, elle n'est pas morte."
-Je vois, je n'ai plus qu'une solution. Si tu me rejettes, je vais mourir. Je t'ai sous-estimé, Chevalier, fit-il, méprisant.
Fujin voulut se saisir de Virgule tandis qu'une étrange aura noire entourait Seifer. Mais le chat s'obstina à rester là, attendant anxieusement. Bon sang, comment n'avait-elle pas deviné que c'était Xélana? Toujours aussi têtue. Elle n'eut pas le temps d'approfondir ses réflexions qu'un souffle magique la propulsa contre la carcasse de la voiture. Elle vit Seifer se saisir de Virgule. Tout allait finir. Virgule. Xélana. Fujin sombra définitivement dans l'inconscience. Seule une phrase résonna quelques instants et se perdirent dans son esprit.
Xélana... Seifer... Ils étaient fait l'un pour l'autre...
La nuit était maintenant tombée...

Chapitre 6: Ange et démon

-Bon, Quistis prend le commandement, décréta Cid depuis le visiophone du bureau présidentiel estharien.
Il raccrocha. Chacun se regarda, ne sachant pas quoi dire. Devaient-ils rentrer à Balamb pour tenter de retrouver Squall et Seifer? Soudain, ils notèrent que...
-Laguna, vous savez où est passée Linoa?
-Et merde, elle va pas nous faire le même coup que Squall? S'inquiéta Zell.
-De toute façon, réfléchit Laguna, on ne peut plus attendre. Il faut nous rendre à Balamb. Tout ça à cause de Geyser. Je vais lui couper les fonds, moi.
-Et moi, je vais interdire à Seifer de piloter l'Hydre, renchérit Selphie. Je n'ai même pas eu le temps de la réparer. Ça va qu'il reste l'Hydre présidentielle.
Soudain, la porte s'ouvrit. Chacun fut soulagé de voir Linoa accompagnée de Ward. Son caractère impulsif, surtout lorsqu'il s'agissait de Squall, leur avait déjà amené des ennuis.
-Venez vite. A la morgue. Seifer y est. Il a déjà tué des soldats esthariens qui tentait de l'arrêter.
-...
-Quoi! Virgule est avec lui? Mais Virgule était à Balamb...
-Il nous prend de vitesse, constata Quistis.
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Le corps, il était là. Il passa un geste dans ses cheveux. Intact, son corps était intact. Il eut un geste de dégoût lorsqu'il repensa aux mystiques qui avaient voulu brûler son corps. Maintenant, le chat. Il posa le chat inanimé à côté du corps.
-Seifer, qu'est-ce que tu fais?
Il se retourna. Les Seeds bien sûr. Tiens. Et le président. Encore un contretemps. Bon sang, il avait hâte d'en finir. La revoir. Et voilà que l'on voulait les en empêcher. Idiot. Ils ne savaient pas, eux, cette douleur, tant qu'elle ne serait pas là.
-Je la ressuscite, répondit-il simplement. Maintenant, écartez-vous de mon chemin.
Chacun encaissa un sort de Maelström. Décidément, Ultimécia à côté n'était rien. Linoa et Selphie, les magiciennes de l'équipe, se relevèrent les premières pour soigner tout le monde.
-Z'arrêtez, Z'arrêtez.
Chacun regarda incrédule Geyser s'avancer au milieu du combat pour demander qu'on arrête de se battre! C'était à Seifer qu'il fallait demander cela. D'ailleurs, à leur propre surprise, la main qui allait lancer un nouveau sortilège s'abaissait. Geyser avait donc une certaine influence sur l'ombre, lui, l'homme de science.
-Que veux-tu, vieux fou? Demanda Seifer d'un ton méprisant. Tu n'as pas suffisamment joué au sorcier avec ce dieu que tu appelles la science?
-Nein, nein, nein répondit-il. Ze veux simplement comprendre.
Le rire de Seifer se perdit.
-Comprendre. C'est grâce à ta soif de comprendre que je suis là. Tu veux donc d'autres victimes?
-Ze me bose zuste ube question. Tu boulais za tuer. Zor, tu barles baintenant de la ressusciter.
Le rire méprisant s'accentua encore plus. Puis Seifer désigna Geyser de sa gunblade, un étrange rictus au lèvre.
-Allez, vieux fou, je te fais la faveur de savoir ce qui s'est passé, après tout ce que tu as fait pour moi. J'ai simplement sous-estimé le chevalier. Alors que je tenais son âme, il s'est rebellé avec une telle force qu'il allait me rejeter. Il ne voulait pas que je tue l'âme de Xélana. Or, je ne suis plus immortel avec lui et je ne peux plus posséder une personne. J'allais mourir s'il me rejetait. Je n'avais qu'une solution. Fusionner nos deux esprits. Mon caractère n'a changé que sur un point, maintenant, fit-il en riant. C'est le seul trait de caractère que Seifer a réussi à faire passer dans ce que l'on pourrait appeler mon âme, si j'en ai bien une. Seifer et moi, nous l'aimons et nous voulons qu'elle vive, l'avoir avec nous, la protéger, ce genre de sentiment que, en temps normal, je méprise. Maintenant, assez joué. Vous voulez assister à ce que vous appelez un miracle?
Seifer fit des gestes dans l'air. L'instant d'après, tous ses adversaires se retrouvaient immobilisés, leur arme projetée à l'autre bout de la pièce. Chacun assista à l'étrange cérémonie. Il n'eut aucune hésitation à planter la gunblade dans Virgule. Le sang s'écoula de la blessure, se dirigeant comme une rivière dans la mer vers le corps sans vie.
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Dois-je le faire? Dois-je revenir? Pour toi... Mais ce n'est plus vraiment toi. Et j'ai échoué. Je pensais que c'était enfin terminé. Que je pouvais mourir... Tu avais réussi... Et je pouvais continuer à veiller sur toi à travers Virgule...Tu aimais bien Virgule. Tu te surprenais même à lui parler. Je m'amusais. J'avais enfin le temps de m'amuser, d'être heureuse, d'être près de toi.
Je pouvais même voler les bretzels de Zell et aller les manger aux sous-sols. Mon enfance. J'avais retrouvé mon âme d'enfant. Ai-je donc été si égoïste? Etre heureuse pendant que tu te culpabilisais. J'étais heureuse, enfin. Toi, tu ne l'étais plus.
Je n'ai même pas senti la menace. Je n'ai pas compris lorsque j'ai vu cette illusion qui me ressemblait. J'aurais tellement voulu te dire que ce n'était pas moi. Que j'étais là. Que tu n'avais qu'à abaisser les yeux. J'ai donc grandi de nouveau, il faut croire. L'enfance est l'insouciance. La vie adulte est la triste réalité de notre monde, la recherche continuelle d'un bonheur que l'on ne peut atteindre que si l'on fait de son mieux. J'avais fait de mon mieux. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. L'ombre a réussi. De nouveau, les doutes m'assaillent. Je croyais vraiment que je pouvais partir, que l'on n'avait plus besoin de celle qui était devenue la déesse de la destruction. Mais, à ton tour, tu as voulu sacrifier ta vie pour moi. Pour me sauver. Le chevalier a voulu sauver l'âme de sa princesse. Et ce n'était même pas moi. Pourtant, tu m'as tout de même sauvé.
Existes-tu seulement encore? Il reste au moins les traces de ton amour dans cette âme corrompue. Tu as voulu faire des choses impossibles pour me retrouver, pour sauver ce que tu croyais être mon âme... Soit, pour toi, je reviendrai. Et j'essaierai ces même choses impossibles. Pour toi, je reviens dans ce qu'Ultimécia appelait l'enfer des adultes. Car je crois en toi comme tu as cru en moi.
La promesse de mes parents pourrait s'appliquer à nous.
Je serai ici.
"Et?"
J'attendrai ici.
"Pour quoi?"
J'attendrai ici pour toi. Donc,
"Si tu viens ici"
Je te trouverai
"Promis?"
Promis.
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-Linoa, essaie de faire quelque chose. Toi aussi, t'es une sorcière, lui cria Quistis tandis qu'une lumière aveuglante sortait du corps de Virgule et qu'un vent venu de nulle part se levait.
Elle avait beau invoquer des sorts, rien ne venait. Devait-elle seulement intervenir? Après tout, c'était aussi bien que Xélana revienne. Avec elle, ils avaient une chance. Oui, mais si l'ombre s'arrangeait pour la faire redevenir Ultimécia...
Soudain, les cheveux de Linoa arrêtèrent de tournoyer devant ses yeux. La lumière disparut. Il n'y avait plus que Seifer s'enfonçant dans ce passage noir avec un corps dans les bras. Elle crut qu'elle allait cesser de respirer lorsque, le temps d'un éclair, elle distingua l'éclat des yeux couleur de mer. Elle les vit, juste avant qu'ils ne disparaissent dans le passage couleur de l'ombre.
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-Donc, c'était Xélana qui me volait mes bretzels?
-Zell, calme-toi, lui demanda Squall.
-N'empêche, fiston, ça fait plaisir de savoir que tu vas bien.
-Trêve de gentillesse, père, mais...
-Ça y est, tu l'as enfin dit.
Squall soupira devant la sénilité précoce de son père. Il se rappelait déjà la tête des étudiants de la BGU lorsque l'Hydre avait atterri et les "retrouvailles" de Laguna qui s'inquiétait pour son fils.
-Bon, c'est pas tout ça, s'impatienta Fujin, mais il faut savoir ce qu'ils sont devenus. Depuis hier soir, on n'a plus aucune nouvelle. D'abord, est-ce que c'est possible que Xélana soit vivante, gouvernante?
-C'est tout à fait possible. Dans toutes les légendes, on dit que les sorciers sont naturellement immortels. Si Xélana n'a fait que transférer ses pouvoirs, elle a dû garder une certaine immortalité. D'ailleurs, par définition, n'importe quelle âme est immortelle.
-C'est peut-être idiot comme question, Edéa, fit Laguna, gêné. Mais s'ils sont immortels, pourquoi ils n'existent plus?
-C'est simple. Leur vie s'arrête avec celle de leur âme soeur. Si Xélana meurt, Seifer meurt aussitôt. Un sorcier est toujours attiré par son âme soeur et il finit toujours par la trouver.
-C'est plutôt romantique, commenta Selphie.
-Plutôt morbide pour le mec, renchérit Irvine.
-Plutôt que de parler de vos histoire, s'impatienta Raijin, parlons de Seifer et Xélana.
-Pour une fois, Raij, t'es le moins idiot, commenta Fujin.
-Il doit y avoir une possibilité, intervint Edéa. Si l'esprit de Seifer a fusionné avec cette ombre, il doit être retourné à un endroit qui a une grande importance pour Seifer et Xélana.
-C'est un peu vague. Des endroits qui ont de l'importance pour tous les deux.
-L'orphelinat, proposa Squall.
-Ou pourquoi pas la BGU ou Horizon, où ils se sont rencontrés. On n'y arrivera pas comme ça.
-C'est pourtant la seule solution que l'on aie, constata Raijin, qui s'attendit à recevoir un coup de pied de Fujin qui ne vint même pas.
Depuis qu'elle avait vu Seifer, il avait deviné que quelque chose l'avait rendu moins forte. Cela allait faire dix heures qu'elle ne lui avait pas flanqué le moindre coup pied.
-Ou alors on attend un autre miracle, proposa Laguna pour essayer de dérider tout le monde sans vraiment y réussir.
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-Selphie... Je suis désolée mais... ce soir... je pourrai... pas chanter.
Pourquoi cette phrase lui venait-elle à l'esprit? Et d'ailleurs, où était-elle? Elle avait froid et elle se sentait faible. Elle essaya de se relever en s'aidant d'une pierre providentielle, mais elle n'y réussit pas et elle retomba lourdement sur le sol en pierre. Pourquoi était-elle aussi faible? Pourtant, elle n'était pas blessée. Non, au contraire, elle se sentait...
-Vivante, proposa une voix derrière son dos.
Cette aura, non, ce n'était pas... L'ombre? Elle tourna la tête vers cette voie. Non, ce n'était que... Si elle avait eu la force, son premier réflexe aurait été de se jeter dans ses bras. Mais on se réveille toujours trop vite d'un rêve. L'espace d'un instant, elle y avait cru. Mais non, ce n'était pas un rêve. Elle se réveillait pour faire face à la dure réalité. Bien sûr, tout lui revenait maintenant. Le combat contre Adel, ses blessures, puis cette étrange rêve. Et maintenant? Elle analysa cette aura. Pas de doute. Elle n'avait plus ses pouvoirs dont elle avait hérité lorsqu'elle était devenue une déesse. C'était Seifer qui les avait. Devait-elle s'en réjouir? Enfin débarrassée de ces pouvoirs maudits. Maintenant, il ne lui restait plus que...
-Ton immortalité et les pouvoirs hérités d'Adel, acheva cet inconnu au visage familier qui s'agenouillait à sa hauteur pour la regarder d'un regard lointain.
-Qui es-tu? Demanda-t-elle d'une voix sévère, se retenant de croiser ce regard qui ressemblait trop à celui de Seifer.
-Oui, on ne peut pas te tromper, toi. Dommage. Et regarde-moi quand je te parle. Elle ne put que s'exécuter lorsque la main lui saisit le visage. Ses yeux. A la fois, c'était lui, et à la fois ce n'était pas lui.
-C'est normal que tu sois faible. Ce n'est pas tous les jours que l'on ressuscite. Au passage, j'en profite pour te dire que je t'ai volé tous les sorts de soin qui te restaient. Quant à ce que je suis, disons un mélange de ton pire ennemi et de ton chevalier. Toujours la même, pensa-t-il en voyant le silence obstiné. Et quand je serai parti, tu vas pleurer quelques instants puis te reprendre. Je te connais sûrement mieux que toi-même. Crois-moi ou non, mais tu ne risques rien, fit-il en caressant son visage.
Il n'y avait qu'une seule explication à cette histoire. Elle ne connaissait que trop bien l'opinion que l'ombre avait d'elle. Seifer avait résisté. Au point que leurs esprits étaient mêlés. Seifer était donc bien là. Mais l'ombre aussi. Tout était donc à recommencer, pensa-t-elle avec colère et amertume. Les sacrifices, sa mère, son frère, elle. Ce combat dans la dimension vide. Tout était à recommencer. Elle dut se faire violence pour retenir ses larmes, mais sa colère fut trahie par son regard qui prenait une étrange couleur de braise. Comment avait-elle pu croire que tout irait mieux puisque Seifer avait vaincu Adel et qu'on avait reconnu qu'elle était simplement Xélana, et plus Ultimécia? Naïve. Elle avait toujours été trop naïve.
-Bon, charmantes retrouvailles, mais je te laisse. J'ai une dernière chose à faire, et ensuite on part.
-Attends, fit-elle d'une voix sévère tandis qu'elle se relevait en s'adossant à un mur. Que vas-tu faire? Et où on est?
-Ce que je veux faire. Décidément, la mort ne te réussit pas. Qu'est-ce que j'ai toujours fait? Fit-il sur un ton exagérément oublieux. Ah oui! Détruire ce monde. Je vais détruire l'esprit de cette planète. Tu dois connaître la légende. Ensuite, on ira dans une autre dimension. J'ai bien envie de savoir à quoi ressemble la dimension de Séphiroth dans cette sphère du temps. Au passage, on pourra peut-être retrouver Jénova et prendre son immortalité. Quant à toi, je trouverai un moyen de te rendre un peu plus destructrice. Ton chevalier m'a peut-être piégé en m'insufflant une tare humaine vis-à-vis de toi. Mais je le piégerai, lui aussi. Je serai l'ombre. Toi, tu seras l'ange de la mort. Maintenant, je te laisse. Je reviendrai tout à l'heure, lorsque j'aurai détruit l'esprit de la planète.
L'esprit de la planète. Elle connaissait cette légende et trop bien. Non, elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle était peut-être faible, mais elle ne le laisserait pas faire. Elle tendit sa main en direction de l'ombre. Ne pas penser à ce que l'on fait. Simplement...
Il lui tournait le dos. Il se dirigeait vers la seule issue. Il attendait quelque chose comme s'il savait. Elle pouvait l'avoir maintenant. Cela lui rappelait quelque chose, loin du temps, de ses souvenirs. Oui, sa mère s'engouffrant dans la machine à voyager dans le temps qu'elle avait dérobée à Geyser pour son ultime voyage dans le temps. Ses yeux avaient aussi cette couleur. Elle avait préparé un sort d'Apocalypse. Sa mère avait continué d'avancer vers le vortex temporel que la machine avait créé, comme si de rien n'était. Elle avait suspendu son geste... Comme aujourd'hui.
-Tu as tellement voyagé, tu t'es endurcie mais au fond, tu restes la même lâche, fit-il en la regardant.
Cette fois, ce fut Seifer qui fut pris au dépourvu par l'étrange sourire presque de mélancolie.
-Ma vie a été bouleversé car je me sentais prise de remords de ne pas avoir tué ma mère. Longtemps, j'ai cru qu'il fallait me racheter en combattant. Puis il y a eu cette période après Ultimécia où je croyais que je jugeais ceux qui méritaient de vivre. Non, je n'appelle pas ça de la lâcheté. Je reste simplement fidèle à ce que j'ai cherché toute ma vie et qui pourtant était juste en face de moi. Je reste fidèle envers ceux que j'aime et celui que j'aime. Quant aux remords, je n'aurais jamais dû me culpabiliser. Oui, je n'aurais dû en avoir d'avoir laisser la vie à ma mère. Les tares humaines comme l'amour, l'amitié, l'espoir font que l'on croit en un monde meilleur. C'est vrai, ce monde n'est pas parfait. L'être humain n'est pas parfait. Mais c'est ce qui fait l'intérêt d'un être humain. C'est qu'il croit en son prochain, même si celui-ci a déjà commis un crime. Il sait pardonner. J'ai pardonné à ma mère. Qui sait, acheva-t-elle presque méprisante? Peut-être pardonnerai-je un jour tous tes actes?
Mais je mettrai certainement longtemps pour tout ce qui te concerne.
Il ne lui répondit même pas mais elle observa bien qu'il serrait les poing de colère. Finalement, il sortit et abaissa un lourd mur de pierre qui bloquait cette issue. Elle était enfermée.
Elle entendit un rire étouffée qui se perdait à l'extérieur au milieu du vent et une phrase dont elle ne comprit que la fin:
-Ange de la mort.
De colère, elle frappa du poing contre la porte tandis que des larmes se mettaient à couler. Ces larmes qu'elle avait jusqu'alors retenues. Il fallait sortir d'ici. Elle essaya de se téléporter à l'extérieur de l'autre côté du mur, mais elle n'y arriva pas. Elle était trop faible. De plus, elle avait l'impression que ces murs absorbaient la magie. Et bien sûr, pas de sort de Soin.
Pourtant, il fallait trouver un moyen de sortir de là pour essayer de remettre en ordre les esprits dans la tête de Seifer. Le seul avantage qu'elle avait sur lui, c'était qu'elle était encore immortelle. Lui ne l'était plus lorsqu'il possédait un corps immortel. Seulement, ce "Lui" désignait qui? L'ombre ou Seifer?
Cette fois, la partie allait être serrée et elle était prisonnière ici. Elle regarda autour d'elle. Il n'y avait pas d'issue. Elle se sentait de nouveau épuisée par les quelques mouvements qu'elle avait fait.
-Seifer, je crois en toi.
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-J'espère qu'on a pas perdu de temps.
-Mais non, fiston.
-Squall, je te promets que je ferais mon possible, sourit Lellone devant le ton de celui qu'elle considérait comme son frère.
Ils se réunirent tous à la plate-forme. Au passage, Squall s'informa si les recherches avaient donné quelque chose.
-Rien, Squall. On n'a trouvé aucune trace de Seifer ou de Xélana. Ellone est notre dernière chance.
-Bon, qui voyagera dans leurs souvenirs? Demanda Ellone.
-Linoa et Squall, répondit la gouvernante. Vu votre lien de parenté avec elle, il sera plus aisé pour vous deux de voyager dans les souvenirs de Xélana. Les souvenirs de Seifer sont bloqués.
-Attendez, réagit tout de suite Laguna. C'est quoi cette histoire de lien de parenté avec Xélana?
-Tiens, tu n'es pas au courant, constata Ellone.
-Mais au courant de quoi?
-Vous êtes son grand-père, répondit Raijin, toujours aussi diplomate.
Chacun nota la crampe de Laguna tandis qu'Ellone se préparait.
-Attends, Ellone. Je viens aussi, trancha le président.
Malgré le regard de chien battu de Squall, celle-ci attendit Laguna. Les Seeds regardèrent les trois corps endormis, espérant. Si cela ne marchait pas, il n'y avait plus qu'à reprendre leur recherche au hasard. Dire qu'ils trouvaient encore le moyen de rire malgré la gravité de la situation. Ils attendirent que les autres se réveillent. Il leur fallait un indice.
-Alors, s'impatienta Zell tandis que son supérieur se relevait.
-Alors, Xélana est bien vivante.
Chacun nota le saut de joie de Raijin et le soulagement de Fujin. Visiblement, ils avaient douté jusqu'au bout qu'elle était en vie.
-C'est bien Xélana? demanda Edéa, craignant la menace d'Ultimécia.
-Oui, Xélana est enfermée dans la tour d'Odin. On a reconnu les fresques, continua Linoa.
-Et Seifer, s'inquiétèrent Raijin et Fujin.
-Il veut s'en prendre à l'esprit de la planète. C'est quoi, gouvernante?
Chacun admira la calme dignité de la gouvernante tandis qu'elle réfléchissait.
-C'est une vieille légende. Il y a longtemps, alors que nous n'existions pas encore sur cette planète, il y a eut un combat entre l'énergie du bien et celle du mal, la vie contre la mort. L'énergie du bien a triomphé et a créé Hyne. Ensuite, cette énergie s'est enfouie dans le sol. On l'appelle également le courant des âmes. Chaque âme finit sa vie dans ce courant. Et chaque âme commence sa vie en recevant la bénédiction de cette énergie. Selon les légendes, nous venons et nous retournerons tous au courant des âmes. Si on influence ce cours, la vie disparaîtra.
-Et où se trouve ce courant?
-Juste sous nos pieds. La BGU a été construite au-dessus de ce que les anciens appelaient le centre du triangle spirituel. Cette énergie, ce courant est enfoui sous la BGU.
-Et comment on peut faire pour l'atteindre?
-On ne peut pas l'atteindre, Squall. C'est un lieu légendaire qui n'existe peut-être même pas.
-Il doit bien y avoir un moyen, cria Zell de colère. On peut pas rester là à rien faire.
-Il y a un moyen.
Tout le monde se tourna vers Cid, qui venait d'entrer avec son éternel air blasé.
-Mais il n'est pas fondé, s'empressa d'ajouter celui-ci. En passant par la mine de soufre, il est possible d'atteindre le courant des âmes. Du moins, c'était ce que Norg disait.
-Alors, pas de temps à perdre, réagit Squall. Fujin, Raijin et... Laguna, fit-il en voyant son père s'agiter, vous irez à la tour d'Odin avec l'Hydre de mon père. Il connaît. Vous nous ramenez Xélana à la mine de Soufre. Nous, on y sera déjà.
-Attends, l'arrêta Fujin. Tu nous mets à l'écart car...
-Il s'agit de Seifer, oui. Je suis désolé, mais s'il ne retrouve pas ses esprits, on devra l'éliminer.
-Allez, les enfants fit Laguna à l'intention des deux équipiers. Il n'y aura pas de problème. Il suffira de ramener ma petite-fille à Seifer pour qu'il revienne normal.
Quelques minute plus tard, l'Hydre de Laguna avait décollé. Chacun regarda le vaisseau s'éloigner. Maintenant, il fallait espérer, pensa Squall. Ils avaient déjà combattu la gouvernante sans hésitation lorsqu'elle avait été envoûtée. Et, puis, le Seed leur avait appris à mettre leurs sentiments de côté.
Cette fois, ils ne devaient plus faire d'erreur. La dernière bataille était pour aujourd'hui.
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-Dire que l'on va chercher ma petite-fille. J'y crois pas. On aurait pu me le dire, tout de même.
Raijin soupira une fois de plus en voyant Laguna plongé dans ses réflexions tortueuses. Cette fois, par contre, Fujin était à bout de patience. Père de Squall ou pas, il devait se calmer.
-Ecoute, le vieux, on veut bien t'obéir, mais t'as intérêt à assurer. Nous, on veut pas qu'il arrive quelque chose à Xélana et Seifer à cause de tes maladresses.
De toute façon, il ne restait plus qu'à mettre les deux émeraudes dans les yeux de la statue et elle serait là. Pourtant, Fujin n'y croirait que quand elle la verrait. Si Xélana était là, alors tout irait bien et ils retrouveraient leur Seifer. Cette fois, ils formeraient enfin le quatuor.
Ça y est, ils avaient le code. Ils n'avaient plus qu'à aller à la porte et entrer le code.
-Et merde, c'est quoi ça?
Devant eux, venait de surgir un weevil qui se différenciait des autres par sa taille et les os qui lui manquaient.
-Le chien de garde de service, les jeunes. Qu'est-ce vous croyiez? Ça tombe bien, remarqua Laguna, il me reste une Potion X.
Laguna perdit son assurance lorsqu'il remarqua que ce zombie était insensible aux traitements. Tant pis, ils allaient devoir en rester à la bonne vieille méthode. Raijin fut le premier à donner un coup de son arme sur le squelette. Mais, visiblement, celui-ci encaissait très bien les coups.
Fujin préféra en restar à ses sortilèges favoris de vent tandis que Laguna tirait sur lui sans vraiment être efficace.
Raijin ne put contre-attaquer lorsque l'ennemi lui envoya un sort d'obscurité. Décidément, en ce moment, pour les combats, il n'avait pas de chance. Cela se confirma lorsqu'il encaissa un sortilège d'Ankou qui lui enleva d'un coup toute son énergie.
Fujin essaya d'envoyer un vie max à Raijin tandis que Laguna tirait toute ses munitions sur le squelette qui se rapprochait dangereusement de lui. Mais elle ne put anticiper le brusque revirement du zombie lorsqu'il changea de cible pour lui lancer un sortilège d'aphasie. Tant pis, elle en resterait à son boomerang pour l'instant. Il fallait reconnaître que le vieux ne se débrouillait pas trop mal. Le sortilège de Brasier X que Laguna envoya sur l'ennemi eut un certain effet et il ne put éviter le coup de boomerang.
Elle avait un peu de répit, c'était le moment de s'envoyer un remède. Elle hésita lorsqu'elle vit Laguna encaisser une attaque de Quart. Décidément, cet adversaire était coriace. Qui devait-elle soigner? Laguna qui allait être hors combat, ou Raij qui était déjà hors-combat? Bon sang de Raijin. Il n'y avait que lui pour être hors combat dès les premiers tours. Et à chaque fois, qui s'occupait des soins? C'était elle. Tant pis, le tout pour le tout.
Laguna fut surpris par le sortilège d'aura que la jeune femme lui avait envoyé. Visiblement, elle faisait confiance à ses capacités. Le limit Desperado de Laguna acheva le zombie et tous les os se répandirent sur le sol sans se reconstituer. Pendant ce temps, Fujin soignait Raijin avec un vie Max tout en lui donnant un coup de poing dans le ventre.
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Du bruit. Qu'est-ce qui se passait derrière? Elle mit son oreille contre le mur de pierre. Pas de doute, on se battait de l'autre côté. Et Seifer n'était pas dans le coin, elle ne sentait pas son aura magique. Se pouvait-il que... Mais alors, quand elle s'était assoupie, ce n'était pas par fatigue mais... Ellone? Alors, il y avait encore une chance. De toute façon, ce n'était pas le moment de se démoraliser. Quoi qu'il arrivait, il restait toujours une infime chance. Il fallait juste la saisir.
-J'y crois pas, elle est là.
-Fujin, tu vois pas que t'es en train de l'étouffer? Lâche-la.
-Ma petite-fille.
Elle mit un certain temps avant de comprendre. Raijin, Fujin et... Laguna? Quel drôle d'équipe. De toute façon, ce n'était pas le temps de fêter leurs retrouvailles. Il y avait plus important et chaque minute comptait.
-Bon, c'est pas tout ça, mais il faut trouver Seifer avant qu'il ne fasse des conneries.
-T'as pas changé. Tout aussi sérieuse au combat. Tiens, Squall a pensé que ça te serait utile.
Elle prit avec un plaisir non contenu la ceinture avec les deux épées que Raijin lui envoyait tandis que Fujin la soignait. Alors, tout était encore possible. Oui, tout était encore possible, se répétait-elle comme pour s'en convaincre.
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La galerie n'en finissait pas. Enfin, ils n'avaient pas trop à se plaindre. La lave leur assurait un bon éclairage. Et ils progressaient sans trop de difficultés. Squall regarda autour de lui pour deviner les pensées de chacun. Les visages étaient soucieux ou impassibles.
-Bon, je me répéterai peut-être, mais on déjà combattu Seifer et cette fois, on n'a pas le choix. Il ne faudra pas avoir d'hésitations.
Chacun acquiesça. Une fois de plus, il se demanda s'il ne disait pas ça pour se convaincre plus lui que les autres. Et Xélana? Elle était encore la seule à pouvoir le ramener à la raison. Mais encore fallait-il qu'ils arrivent à temps. De toute façon, ils iraient plus vite qu'eux, qui avaient perdu du temps à repérer le chemin.
Soudain, personne ne put retenir un cri d'exclamation devant la beauté du spectacle tandis qu'ils sortaient enfin de cette galerie. Une immense grotte. La lave avait été remplacée par le courant des âmes qui sortait des parois pour s'écouler comme des cascades vers le fond de la grotte.
Squall voulut toucher cette étrange matière. Cela ressemblait à la projection lumineuse d'une eau très pure, mais avec une certaine consistance et une plus grand luminosité. C'était doux au toucher. C'était donc cela, le courant des âmes. Transportait-il vraiment les âmes défuntes avant qu'elles ne reviennent à la vie une nouvelle fois pour continuer leur cycle?
-Squall, en bas.
Il regarda le fond de la grotte. Sur une pierre, Seifer faisait des étranges incantations. De ses mains sortaient de la magie couleur des ténèbres et qui se répandait lentement dans le courant des âmes. Cette fois, il ne fallait plus hésiter. Ils descendirent le plus vite possible. L'écho du rire de Seifer résonna lorsqu'il se retourna pour faire face à ses adversaires. Chacun marqua un certain recul lorsqu'ils reconnurent la couleur familière des yeux de Xélana. Les yeux de Seifer étaient devenus complètement noirs.
-Je ne pensais pas que vous viendrez jusqu'ici. Mais il est trop tard, de toute façon. Le courant des âmes est déjà contaminé par l'énergie de la mort.
Chacun regarda le courant des âmes prendre une faible couleur noire. C'était donc fini. Non, ce n'était pas fini. Ils pouvaient détruire le sortilège... En détruisant Seifer. Les Seeds se mirent en garde. Seifer ne sortit même pas sa gunblade, riant de plus belle.

Chapitre 7: Les anges de la nuit

La dernière bataille. La dernière bataille? Pour qui?
Ce fut Linoa qui commença la première en envoyant Cerbère sur tous les membres de l'équipe. Cela permit à Quistis et Selphie d'envoyer des carapaces et des blindages. Zell et Irvine préférèrent en rester à leur arme et Squall se prépara à invoquer Orbital.
Seifer prenait plaisir à les regarder s'agiter. Il encaissa les coups de Zell et les balles d'Irvine sans broncher, comme s'il ne ressentait pas la douleur. Par contre, il se permit tout de même un sort d'Invulnérabilité face à l'attaque d'Orbital qui s'avéra donc aussi inefficace.
Selphie et Quistis voulurent répliquer par des sortilèges d'Ultima qui pouvaient s'avérer efficace. Elles ne purent anticiper le sort de reflect que se jeta Seifer et le sort les projeta contre le sol, évanouies.
Squall observait la façon de se battre de Seifer. Pour l'instant, il restait uniquement sur la défensive. Quelque chose lui disait que cette fois, ce qui restait d'esprit à Seifer ne les sauverait pas. Seifer ménageait simplement ses efforts... Pour s'amuser.
Linoa soigna ses amis tandis que Zell et Irvine se préparaient à invoquer Alexander et Nosfératu, qui s'avéraient efficace contre la magie ténébreuse.
Bon sang, à six contre un, cela ne suffirait pas. Et qu'est-ce que les autres foutaient?
Seifer eut un étrange sourire lorsqu'il vit les deux G-forces invoqués apparaître. Chacune lança sa légendaire attaque. Squall regarda avec espoir les deux attaques envoyées à l'endroit où se trouvait Seifer. Il fronça les sourcils lorsqu'il vit que Seifer n'était plus là. Chacun regarda autour de lui, en garde, prêt à répliquer à la moindre attaque. Mais où était-il passé?
-Squall, au-dessus de toi.
Il n'eut que le temps de faire une roulade sur le côté pour éviter le limit Cross Effilage de Seifer qui atterrit juste devant lui, au milieu du cercle formé par les Seeds. Il ne sut quoi dire lorsqu'il le vit, immobilisé plus par la surprise qu'autre chose. C'était leur Seifer, cet homme avec des yeux et des ailes noires de chauve-souris dans son dos? Il regarda Squall avec un étrange sourire au même moment où il concentrait un sort dans sa main. Squall serra plus fort encore le manche de sa gunblade, puis courut en direction de son ennemi. Celui-ci s'écarta en s'envolant avec rapidité, mais de telle manière que l'on distinguait parfaitement chacun de ses mouvements. De la même manière, il évita la lame du rotator de Linoa alors qu'il se trouvait au centre du cercle formé par les adversaires. Chacun se prépara à encaisser le sortilège qu'il allait lancer et qui le faisait sourire d'une manière cruelle. Pourtant, il les prit au dépourvu en s'envoyant un sort de double et s'éleva d'un coup d'aile au-dessus d'eux. Les ailes noires contrastaient avec le faible reflet bleuté de l'esprit de la planète. Il les regarda une dernière fois.
-C'est quoi, cette attaque?
Les Seeds regardèrent presque fascinés cette attaque qui semblait venir du coeur de l'univers et d'un autre peuple.
-Supernova, répondit simplement Seifer.
Chacun reçut l'attaque une première fois, sentant la magie s'infiltrer dans leurs corps pour mieux les blesser. Squall voulut se relever en s'appuyant sur la lame de sa gunblade malgré ses blessures. Mais il n'eut que le temps de lever les yeux pour voir la seconde attaque.
Seifer regarda avec satisfaction ses adversaires inconscients. Maintenant, il lui fallait l'attendre. Il sentait son aura se rapprocher. Naïve, elle espérait vraiment encore arranger les choses. Mais il était trop tard. Il l'admirait, son ange de la mort. Continuer à croire en des miracles alors qu'il n'y avait plus d'espoir.
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Edéa rouvrit brusquement les yeux lorsqu'elle ne sentit plus l'énergie de ses enfants.
-Alors, gouvernante, s'inquiéta Ellone?
-Il a mis hors-combat Squall et son équipe. Maintenant, il faut espérer que Xélana puisse faire quelque chose.
-On parle de celle qui a été Ultimécia, leur fit remarquer Shu. A elle seule, elle pourra contrecarrer Seifer.
Edéa regarda longuement son mari. Elle voyait que lui aussi avait compris.
-Xélana n'aura jamais le courage de tuer Seifer malgré ce qu'il est devenu, répondit enfin celle-ci. Elle préférera croire jusqu'au bout qu'il peut redevenir lui-même. C'est vrai, elle a encore le potentiel pour l'éliminer. Mais cela me surprendrait beaucoup venant d'elle qu'elle utilise ses pouvoirs contre lui.
-Non, la contredit Ellone. Elle peut arriver à le tuer. Lors d'un combat, c'est une guerrière qui va jusqu'au bout dans ses actes...
-Seulement, si elle le fait... elle se tuera après, acheva Edéa d'une voix lointaine.
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-Xélana, attends-nous.
Fujin et Raijin avaient du mal à suivre Xélana dans ce dédale de galeries. Pour une ressuscitée, elle se portait très bien. Raijin et Fujin regardèrent derrière eux. Laguna n'avait pas réussi à les suivre et ils n'avaient pas le temps de l'attendre. Après tout, il n'était plus tout jeune et il ne fallait pas trop lui en demander.
-Là voilà.
Fujin et Raijin regardèrent Xélana se relever alors qu'elle avait trébuché dans sa course. Un étrange sentiment émanait d'elle, pensa Fujin... Quelque chose de désespéré. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit. Pourtant, elle se releva aussitôt et se remit à courir et les deux amis la suivirent.
Désespéré... elle avait bien entendu les pensées de Fujin. Désespérée? Non, elle voulait seulement croire en Seifer. Il pouvait pas les laisser tomber. Il pouvait pas. Elle était revenue car il le lui avait demandé. Maintenant qu'elle était là, il ne pouvait que revenir à lui.
Après tout, elle y croyait maintenant. Elle croyait en le destin. Après tout ce qu'elle avait traversé, le destin pouvait bien lui accorder les retrouvailles qu'elle et Seifer attendaient tant.
Oui, il fallait garder espoir... Jusqu'au bout... Jusqu'au bout.
Soudain, elle arrêta sa course lorsqu'elle vit le spectacle devant elle. C'était magnifique, cet endroit. Il était beau et fascinant, au milieu de l'esprit de la planète. Il l'attendait, cela ne faisait aucun doute. Elle descendit jusqu'en bas de la grotte, Fujin et Raijin sur les talons.
Enfin, elle était en bas. Enfin, elle était en face de lui .
-Je t'attendais un peu plus tôt, Xélana. De toute façon, je me doutais bien que tu ne resterais pas longtemps enfermée. On va pouvoir y aller.
-Seifer, arrête de déconner et redeviens toi-même, lui ordonna Fujin.
Un souffle la propulsa avec Raijin à deux mètres derrière Xélana, qui avait été épargnée.
-Cela se passe entre Xélana et moi, trancha la voie sévère de celui qui avait le visage de leur ami.
Elle regarda les corps de Squall et des autres. Ils étaient encore vivants, mais même soignés, ils ne seraient pas en état de combattre. Devait-elle seulement combattre? Combattre celui qu'elle aimait était contre tout ce qu'elle croyait. Elle se rappelait maintenant très bien ce qu'elle lui avait dit lorsque son esprit était en train de s'insérer en Virgule. "Je me suis battue pour ce en quoi je croyais: toi et ce monde." Elle posa son regard sur l'esprit de la planète. Il était en train de perdre dangereusement sa couleur d'eau. La vie allait bientôt s'arrêter.
-Xélana, réveille-toi, on peut plus rien faire.
Elle assista sans réagir au bref combat entre Fujin et Raijin. Même les amis de Seifer qui l'avaient suivi lors de son envoûtement se battaient. Elle regarda ses deux épées. "Tiens, Squall a pensé que ça te serait utile." Il avait pensé qu'elle se battrait avec eux.
Seifer s'amusait de ce combat. Il évita avec une facilité déconcertante le Raijin kick. Fujin s'en était tenue à lancer un sortilège d'aura sur son ami. Un sortilège de jugement dernier. Fujin et Raijin n'avaient pas assez de niveaux pour résister à une deuxième attaque. Elle le savait. Pourtant, Seifer allait leur envoyer un deuxième sort et celui-là, il serait fatal.
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-Elle va se battre ou quoi? Elle ne va pas laisser Seifer tuer Raijin et Fujin, gouvernante.
Edéa regarda longuement Ellone. Elle aurait voulu lui dire le contraire. Mais Xélana était l'une des rares personnes qu'elle ne comprenait pas entièrement. Il resterait toujours une zone d'ombre chez elle, celle qui faisait qu'on l'avait estimée digne de devenir une déesse de la destruction, celle qui faisait qu'elle avait tué son frère. De la même façon, celle qui faisait qu'elle avait pu se laisser mourir heureuse.
-Xélana aime Seifer, Ellone. Si elle est revenue, si elle est restée parmi nous, c'est uniquement pour lui. Il est impossible de dire ce qu'elle va faire. Je sais simplement que si elle tue Seifer, cela brisera toute ses croyances en la vie. Nous ne pouvons rien faire, rien faire si ce n'est espérer qu'elle prendra les bonnes décisions.
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Tuer ses amis. Tuer un frère. Laisser tuer un frère. Laisser tuer un ami. On ne se le pardonnait jamais. Seifer, son Seifer ne se le pardonnerait jamais. Elle ne se le pardonnerait pas une énième fois. Sa mère, Séphiroth. Seifer ne se le pardonnerait pas et elle non plus. Elle devait les sauver, elle devait le combattre pour lui épargner cette douleur.
-Quoi?
Il regarda incrédule la blessure sur son bras, causée par l'épée qu'elle lui avait lancé. Il n'avait pu lancer son sortilège à cause d'elle.
Il retira cette épée sans un frémissement du corps et la regarda. Ses yeux étaient devenus rouges. Yeux couleur de sang contre yeux couleur des ténèbres.
Décidément, il l'avait toujours sous-estimée. Il la regarda faire son limit division avec sa dernière épée et disparaître sous ses yeux. Ses pouvoirs étaient encore trop importants. Pourtant, il était certain de n'avoir fait aucun erreur. Ses pensées. Oui, il devait avoir la confirmation. Tandis que son corps évitait les lames de Xélana, son esprit se concentrait sur elle... Non, il n'avait fait aucune erreur.
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-Ça est, j'y suis enfin. La prochaine fois, Squall me fera des marques plus voyantes. J'ai failli me perdre dans ses galeries.
Laguna descendit avec difficulté jusqu'au fond de la grotte. Pourtant, la vue était plutôt jolie. Soudain, il regarda comme fasciné ce combat. Seifer et Xélana, les ailes déployées dans les airs au milieu de la grotte, attendant l'attaque de l'autre. Des ailes noires pour les deux. Par contre, les yeux? Il comprenait maintenant pourquoi Edéa disait que Xélana était une déesse de la destruction. Il dut se jeter contre le sol lorsque chacun se lança un sort d'Ultima. Un bras de fer à coups d'Ultima. C'était à celui des deux qui céderait. Il regarda, fasciné. Xélana avait donc décidé de se battre. Ils avaient encore une chance. Ils avaient une chance.
Les deux sorts d'Ultima disparurent chacun au même moment et l'un s'envola vers l'autre, son arme à la main. Cette fois, Xélana dut éviter de justesse la lame de la gunblade de Seifer en brandissant comme ultime protection sa dernière épée. Ils étaient lame contre lame, le visage de ces deux apparitions déformés par l'envie de vaincre. Ils s'écartèrent en repoussant l'autre au même moment. C'était à croire que chacun anticipait le coup de l'autre. Pendant plusieurs minutes, Laguna ne put dire lequel des deux allait l'emporter. Ils étaient du même niveau et aucun ne voulait perdre. Enfin, il vit avec soulagement Seifer ne pouvant éviter une attaque qu'il n'avait jamais vue et qui le projeta sur le dur sol de la grotte, du sang coulant de son front. Ça y était, elle l'avait eu. Elle l'avait eu. Ils étaient sauvés, ils étaient sauvés. Elle atterrit devant lui. Seifer était à terre. Elle marcha lentement jusqu'à lui, son bras droit abaissé, tenant sa dernière épée. Ses yeux avaient repris leur couleur glaciale .
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Etait-ce une bénédiction de ne plus avoir ses pouvoirs maudits? D'un certain côté, elle avait retrouvé une certaine lucidité dans les combats. D'un autre côté, il était plus facile de se battre lorsque la folie des combats nous envahissait.
Il était à terre. Ses yeux noirs. Elle comprenait maintenant pourquoi on avait peur lorsqu'elle prenait son apparence de sorcière destructrice. Elle regarda son épée. Il n'y avait pas une seule trace de sang sur la lame. Elle était immortelle. Lui ne l'était plus. Seifer n'était plus immortel. Comme avec Séphiroth, être possédé par cette entité immortelle l'avait rendu vulnérable. Elle avait déjà tué. Elle pourrait recommencer. Il fallait sauver ce monde. Il fallait sauver la vie au détriment de soi-même, au détriment de ses sentiments, au détriment de lui. Tout recommençait. La fatalité recommençait, cette malédiction, ce sacrifice au profit du monde recommençait. Elle devait avoir le même visage, pensa-t-elle, que lorsqu'elle avait tué Séphiroth, une partie de lui-même, son frère jumeau. Seifer aussi était une grande partie d'elle, sûrement sa meilleure partie. Ses yeux étaient de la couleur de l'eau. Ses yeux avaient la couleur des larmes. Elle sentait ses larmes dans ses yeux, sur ses joues. Et sa mère. Elle avait brandi une épée aussi devant elle. Là aussi, il ne lui restait plus qu'une épée. Sa mère l'avait aimée. Elle s'était sacrifiée pour elle, sa fille. L'amour avait été sa faiblesse, soi-disant. Non, l'amour avait aussi été une force chez sa mère pour se racheter de sa folie destructrice. Et elle, aujourd'hui, l'amour était-il sa force ou sa faiblesse? En quoi croyait-ellei? En Seifer et en ce monde. Elle regarda la rivière devenir de plus en plus noire. Se sacrifier. Refaire les même gestes. Avoir de nouveau les même remords contre la vie. Non, elle ne supporterait pas deux fois les même erreurs. Elle finirait sa vie avec lui. Elle le méritait, après tout ce qu'elle avait fait pour ce monde. Elle croyait en lui. Et il fallait continuer à croire en elle jusqu'au bout même si on pensait qu'il n'y avait plus rien à faire.
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Incrédule, il regarda Xélana lancer son épée dans l'esprit de la planète et regarder Seifer à terre. Non, elle pouvait pas les trahir. Il regarda le corps de son fils, cette énergie qui se faisait de plus en plus sombre. Seifer était à terre, il était blessé. Et elle... les trahissait. Non, cela ne se passerait pas comme ça. Il prit sa mitrailleuse et courut plus près. Non, ça n'allait pas se passer comme ça. Et dire qu'il n'avait plus de munitions. Il ne pouvait pas tirer. Il regarda rapidement autour de lui cherchant un miracle... La deuxième épée de Xélana. Seifer essayait déjà de se relever. Il était maintenant juste en-dessous de lui. Il sauta de la plate-forme rocheuse où il était, l'épée la première.
-SEIFER, PRENDS ÇA.
Seifer à terre, il fallait sauver le monde. Il allait sauver Squall.
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Une ombre au-dessus d'elle. Cette voix. Laguna, Seifer. Mortel contre mortel. Ce n'était que sa deuxième épée. La vie sans lui, que serait-elle? Il y a des instants dans une vie où on ne pense plus et où le corps réagit plus vite que son esprit. Il réagit même plus vite que la voix.
-NNOONN!
Elle sentit Laguna relâcher l'épée enfoncée dans sa victime. Elle ne put s'empêcher de tomber à genoux en même temps que ses larmes coulaient sur son visage. Elle sentit ses ailes maudites se déployer sous la douleur. Qui avait le plus mal? Son âme ou son corps? Le temps se suspendait autour d'elle. Toujours la même lame, cette lame. Dans le ventre. Comme avec sa mère. Et cette douleur. Pleurer de douleur. Cette expression disait bien tout ce qu'elle ressentait. C'est-à-dire d'autre que la souffrance de son corps mais plus encore de son âme.
La vie n'était donc faite que de douleur si on voulait croire au bonheur. Etait-ce donc un crime que de vouloir croire en ce que l'on aimait? D'y croire... Jusqu'au bout.
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Il la regarda s'effondrer à genoux devant lui, ses deux ailes noires déployés sous la douleur. Il ne s'était pas trompé. Il n'avait pas fait d'erreur, pensa-t-il admiratif. Il s'agenouilla devant elle sans se préoccuper de son dernier adversaire. Ses yeux étaient si touchants. Ils avaient une étrange lueur lorsqu'elle pleurait. Il lui enleva l'épée du corps alors qu'elle retenait un cri de douleur. Son ange. Elle l'avait combattu simplement pour qu'il ne tue pas ses amis. Fidèle en ses croyances jusqu'au bout. C'en était presque pathétique et pourtant, il l'admirait. Il la souleva dans ses bras. Elle était si légère, si fragile quand elle le voulait. Cette fois, il était temps. Il fallait y aller. Tout était fini. Il avait gagné sur elle. Elle était à Seifer. Elle était à lui. Elle est à nous.
-Attends.
Décidément, cet humain n'avait pas froid aux yeux. Il se retourna. Il sentit le sol trembler sous ses pieds. Dans quelques instants, cette dimension aurait fini son chemin de la vie pour commencer celui de la mort.
-Tu as levé la main sur elle. Pour la peine, tu vas mourir ici, fit la voix étrangement calme. Le rayonnement maudit du courant des âmes va te faire mourir avec ceux que tu aimes. J'aurais voulu une mort plus sévère, mais je n'ai plus le temps.
Ça y était. Le passage pour l'autre dimension s'ouvrait.
Tout allait finir comme ils l'avaient prévu, lui et Seifer. De la plate-forme rocheuse, il se pencha pour regarder une dernière fois l'esprit de planète couleur de mort.
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Il allait mourir... Ici. Il regarda cette épée par terre. Rouge du sang de Xélana. Sa petite-fille. Il n'avait pas voulu. Il ne l'avait pas voulu. Il avait voulu les sauver. Il tomba par terre, les jambes étendus devant lui. Tout était fini. C'était le moment d'un grand discours philosophique pour lesquels il n'était pas doué. Il regarda Seifer marcher lentement vers cette lueur. Il avait encore ses ailes dans le dos. Cela contrastait avec ce corps qu'il transportait dans les bras. L'ange et le démon. Cela irait, comme dernière pensée. Et Squall, où était-il? Raine. Il aurait tellement voulu que Squall grandisse avec lui.
Il sentait le sol frémir, trembler de colère sous lui. Il regarda détail par détail l'esprit de planète qui était comme en ébullition. Des vagues noires en jaillissaient. Des gouttes noires se répandaient en silence sur le sol.
Soudain, il dut se frotter les yeux, comme s'il était pris d'une hallucination. Deux gouttes noires sur le sol semblaient grossir, se répandre, s'éclaircir. Fasciné, il regarda s'élever devant lui cette eau qui avait repris sa couleur bleutée. Elle semblait vouloir prendre une forme humaine. Une lueur lui confirma son impression. Mais qui était-ce? Un homme et une femme. Tous les deux avaient de longs cheveux de couleur blanche ou argentée, il n'aurait pu dire. Il se décala pour regarder ces deux apparitions. L'homme avait des yeux profondément verts et la femme, de magnifiques yeux dorés. Par contre, l'un avait seulement une aile blanche alors que l'autre avait deux ailes noires comme celles de Xélana.
En-dessous de lui, la rivière continuait toujours à s'agiter, tumultueuse. Les deux apparitions regardaient d'un air insondable Seifer qui allait atteindre le passage.
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Que pouvait-elle faire? Sa blessure l'empêchait de faire le moindre mouvement. Tout allait donc finir. Elle allait survivre une fois de plus. Pourquoi n'était-elle pas mortelle? Elle avait cru. Elle y croit encore? Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Son regard croisa le corps étendu de Squall, quelques mètre au-dessus d'eux. Il s'était à nouveau battu contre Squall, plus grave encore, contre Raijin et Fujin. Elle était revenue pour lui. D'une certaine façon, elle l'avait retrouvé. D'une autre façon, elle s'était perdue.
L'aura de Seifer avait quelque de diabolique. Pourtant, elle sentait une douce présence. Seulement une? Elle sentit Seifer qui se retournait pour regarder droit devant lui.
Elle regarda elle aussi par réflexe. Non, ce n'était pas... Ultimécia, mère. Séphiroth, son frère... Pourtant, ils étaient morts dans une autre sphère du temps. C'étaient eux, majestueux dans leur geste. Le courant des âmes, ils avaient été dignes du courant des âmes. Ils avaient été dignes de figurer dans ce cycle de la vie... Alors, toute sa vie n'avait pas été vaine. Les fantômes existaient donc. Et les miracles? Elle avait donc eu raison de garder espoir? Les miracles existaient bien. Oui, tout ne pouvait qu'aller bien, avec ces deux présences rassurantes malgré le tumulte corrompu du courant des âmes. Elle vit les deux apparitions lever les bras comme pour invoquer le ciel. Elle n'avait plus peur. Elle était, oui, en paix, comme lorsqu'elle avait su qu'elle allait mourir. Soudain, elle sentit le sol trembler de plus en plus fort. Elle sentit le vide. Le sol se dérobait sous eux. Elle sentit Seifer la serrer plus fort. Elle sentit l'étrange matière la submerger... Les miracles... Ils existaient...
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Laguna les regarda s'enfoncer dans l'esprit de la planète. Tout de suite, après, une lueur l'aveugla. Quand il regarda de nouveau, la rivière avait repris sa couleur pure. Et le passage qui s'était ouvert devant lui avait disparu. Tout était... Fini. A cause de... Il se retourna. Les deux fantômes. Ils reprenaient leur forme d'eau lentement, en silence, comme ils étaient venus. Il regarda ces deux gouttes qui s'attardèrent à voler autours de lui comme des lucioles. Puis elle s'enfoncèrent et disparurent comme des étoiles filantes dans l'esprit de la planète.
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Bon sang, qui l'appelait? Il pouvait dormir tranquille. Le sommeil était important pour un Seed, surtout pour lui qui était leur chef.
-AAHH!
Il se réveilla complètement lorsque l'on lui balança de l'eau sur le visage. Il regarda autour de lui. Mais cette caverne, c'était... L'esprit de la planète.
-Désolé pour la douche, fiston, mais tu as le sommeil lourd.
-...Père
Laguna sourit et tendit son bras pour aider son fils à se relever. Il regarda autour de lui. Tout le monde était là qui se relevait, Linoa achevant de soigner les blessés. Mais alors, ils s'en étaient sortis.
-Eh, le vieux, où sont-ils?
Squall dut calmer Raijin, qui soulevait son père par le col de sa chemise. Quand il le reposa, Laguna croisa les bras et se mit à réfléchir.
-J'en sais rien, dit-il finalement.
Il dut se protéger derrière son fils pour éviter la colère de Raijin et Fujin.
-On ferait mieux de remonter, proposa Linoa. Là-haut, la gouvernante et Ellone pourront dire pour eux deux.
Ils remontèrent lentement vers la surface. Raijin et Fujin s'attardèrent une dernière fois sur ce lieu légendaire.
-T'en fais pas, Fujin, ils vont bien. Ils sont pas du genre à se laisser faire sans combattre.
-C'est marrant, quand même, constata celle-ci, le regard perdu sur la rivière de vie. Ces derniers temps, je te donne moins de coups de pied.
-Quoi?
-Dis, quand on fêtera le bal avec eux, fit-elle en le regardant songeuse, Seifer sera avec Xélana...
-Ben oui, répondit son ami, se demandant où elle voulait en venir.
-... Alors, on pourra sortir avec eux. Lui et elle, et... nous deux.
Irvine et Selphie remarquèrent que Raij et Fujin ne les suivaient pas. Allez, ils voulaient attendre éternellement Seifer et Xélana ici si ça se trouvait...
-Eh, Fujin, Raijin, on vous at... C'est con que j'aie pas caméra, constata Selphie. J'ai loupé leur premier baiser.
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Il se tenait au milieu de l'obscurité. Il était blessé au niveau du ventre. Autour de lui, il faisait noir. Il n'arrivait à rien distinguer. Puis il découvrit une forme tandis que ses yeux s'habituaient à l'obscurité. Alors, il la vit. Elle se tenait devant lui, ses deux grandes ailes noires déployées se mélangeant aux ténèbres environnants. Elle affrontait Adel. Sa chemise blanche était tachée de sang au niveau du coeur et au cou, mais elle se battait comme si de rien n'était. Lui, il se tenait derrière elle. Il voulait la rejoindre. Il n'y arrivait pas. Il avait beau courir, il restait sur place. Il avait beau tendre la main, Xélana l'ignorait et continuait à se battre avec cette passion qui la caractérisait tant durant les combats. Puis, il la vit gagner. Adel disparut au milieu des ténèbres. Un corps qui tombe au ralenti à ses pieds. Des yeux bleus le fixant contrastant singulièrement avec le rouge sang des vêtements. Elle s'affaiblissait. Il la tint dans ses bras. Fragile corps, fragile âme que l'on veut consoler, que l'on veut protéger, que l'on veut retenir... Mais qui s'en va. Il regarda impuissant le sang de la blessure de Xélana couler de plus en plus au fur et à mesure que sa propre blessure au ventre se refermait.
"Non, Xélana, ne meurs pas. Tu peux pas mourir. Je t'avais demandé de vivre." Xélana. Sa tête, elle lui faisait horriblement mal. Il avait l'impression que l'on s'infiltrait en elle. Des voix résonnaient, trop nombreuses pour qu'il puisse entendre. Mais où était-il? Il avait l'impression de se réveiller d'un rêve, d'un cauchemar? Il avait cru l'entendre, pourtant. Une promesse dans les ténèbres, celle de se retrouver juste au moment où il avait enfin accepté le fait qu'il soit vivant à sa place. Car elle avait eu confiance en lui. Maintenant, c'était à lui d'avoir confiance en elle.
Pourtant, son cri muet résonnait toujours dans l'obscurité de son esprit.
"Non, Xélana, ne meurs pas. Tu peux pas mourir. Je t'avais demandé de vivre, Xélana."
"Mais je suis là."
-Je suis là, Seifer, dit-elle doucement en souriant.
La lumière, celle du jour? Et elle? Faites que ce ne soit pas une illusion. Non, il sentait la chaleur du sable. Elle était là, juste au-dessus de lui, il avait la tête sur ses genoux. Il essaya de se mettre à genoux, voulant toucher son visage, craignant qu'à chaque fois, sa main ne traverse le corps translucide. Non, sa main caressa le visage encore mouillé par l'eau de mer. Ce n'était donc pas un rêve.
Il la serra contre lui de manière possessive, ses larmes coulant sur son visage, se mêlant à l'eau de mer. Il avait tellement voulu, il avait tellement attendu ce moment. Elle leva ses yeux vers lui. Il voulut dire quelque chose.
-Il n'y a rien à dire.
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-Il faudrait peut-être rentrer à la BGU, la nuit est tombée.
Elle se tenait à côté de lui, enveloppée de son manteau. Elle regardait la mer, les étoiles au-dessus de la mer, un sourire sur les lèvres.
-J'ignore ce qu'il s'est passé, Seifer. On était dans l'esprit de la planète. J'étais ballottée par les flots. Puis je me suis retrouvée sur cette plage à côté de toi. J'ai tout de suite su que l'ombre était morte.
-Comment tu expliques ça?
Elle le regarda longuement. Enfin, la voix se fit rêveuse.
-Les âmes de mon frère et de ma mère ont voulu nous protéger, et ils nous ont projeté dans le courant des âmes. Ensuite, il a dû être facile à toutes les âmes réunies de séparer ton esprit de celui de l'ombre. L'âme de l'ombre privée de corps s'est perdue dans le courant des âmes. Et toi, tu es revenu, tout simplement.
Un bruit de voiture au loin interrompit leur conversation. Ils se levèrent. Bien sûr, cela ne pouvait être qu'eux. Ils voyaient la lumière de leur lampe courir vers eux.
-Les voilà. Ma petite-fille est vivante.
-Papa, laisse-les.
-Irvine, Zell, pointez vos lampes là. Que je les filme.
-Alors, tu vois, Fujin, qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.
-Bien sûr, mon abruti.
-Xélana, ma fille, tu voulais éviter de chanter ce soir, je parie.
-Les enfants, laissez-les respirer. Il est temps de rentrer à la BGU.
-Oui, gouvernante, répondirent en coeur tous les enfants.
-Papa, t'es pas un enfant.
-Mon fils, l'âge, c'est dans la tête.
-Sans commentaire.

T H E E N D...

500 ans plus tard:

-Gouvernante, gouvernante, votre mari veux pas que j'apprenne la magie.
-Selphie, tu es trop jeune. Va plutôt jouer avec Irvine. Et n'allez pas au phare, c'est dangereux.
-Et moi, je pourrai rentrer au garden d'Esthar?
-Zell, même réponse pour toi.
-On va jouer aux Seeds?
-Raijin sera Seifer, le proviseur des Gardens. Moi, je serais la gouvernante.
-Moi, puisque je m'appelle Squall, je serai le chef des Seeds.
-Non, ce sera moi.
-Quistis, ça a déjà été toi la dernière fois.
Elle regarda d'un air attendri ses petits orphelins se diriger en courant vers la plage de l'orphelinat. Elle entendit un bruit de pas derrière elle. Elle ne tourna même la tête, sachant très bien qui c'était.
-Xélana, c'est qui qui a espéré il y a cinq cents ans et un mois que l'immortalité ne me pèserait pas trop?
-A ton avis, Seifer.