Titre Un ange passe …
Auteur : Alhenorr (Bêta lectrice : Rieval).
Spoilers : saison 2, Duet.
Rating : GEN.
Résumé : euh … Disons que c'est une histoire de pensées, écrite durant une longue phase où je faisais des trucs vraiment bizarres … ça vous éclaire un peu ? Non ? Bon, ben … moi non plus en fait.
Disclaimer : Si j'ai bien compris, je dois absolument dire que les personnages ne m'appartiennent pas, c'est ça ? Et si je ne suis pas d'accord, je fais quoi ?
pff ! Enfin il y en a au moins un qui est à moi toute seule !
Note de l'auteur : je ne sais pas trop quoi dire, sauf que je suis contente de publier enfin cette histoire, qui me fait passer pour une folle dans le métro ! Les autres voyageurs ne comprennent pas pourquoi je me mets à rire toute seule !
Un grand MERCI Rieval, pour sa patience, ses conseils et tout le reste ... Ton aide m'est très précieuse, mais ça tu le sais déjà.
Voili, voilou.
« La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri. »
Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées
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Chapitre 1
Atlantis, Infirmerie, salle de repos
Rodney regardait la jeune femme étendue sur le lit voisin du sien, soulagé. Et furieux. Elle arborait une mine rêveuse.
Pendant tout le temps où elle avait partagé sa tête, il avait cru devenir dingue. Mais quand elle avait décidé de se laisser aller – autrement dit de mourir – il s'était senti … bizarre. Non, le mot ne convenait pas. Il avait eu peur. Oui c'était ça, il avait eu peur. Une profonde confusion l'avait envahi. Il n'avait pas vraiment essayé d'analyser ce qu'il avait ressenti à ce moment là.
D'accooord ! Il était le petit génie d'Atlantis - de toute la galaxie de Pégase en fait – et était donc indispensable. Mais tout égocentrique et arrogant qu'il était, il ne pouvait pas accepter le sacrifice de Cadman. Pas uniquement pour lui sauver la vie … même si sa survie était vitale pour Atlantis !
En même temps, en y réfléchissant bien … non. Non, non et non ! Et puis, elle ne pouvait pas mourir alors qu'il était là ! N'est ce pas ? Il était un génie, non ?
Le génie incontesté de deux galaxies.
Mais bien sûr, tout ça n'était que de la théorie. Il n'y avait pas eu de sacrifice en fin de compte, puisqu'il avait trouvé la solution ! Il était le meilleur, cela ne faisait aucun doute.
Enfin. Tout c'était bien terminé. Quoique …
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Laura pensait à Carson … huumm ! Ce diable d'écossais la faisait littéralement craquer. Elle s'était abritée derrière le corps de McKay, pour l'embrasser. Très pratique. Bien sur, elle ne croyait pas s'en sortir vivante, donc ses inhibitions s'étaient évanouies, mais maintenant …
Elle était morte de rire en repensant à la mine dégoûtée de McKay. D'accord, elle avait peut être un peu abusé. Mais il faut savoir faire des folies de son corps … surtout avec un autre corps que le sien.
Bah, il s'en remettrait. Enfin, sile colonel Sheppard arrêtait de lui rabâcher cette histoire à chacune de ses visites. Ce qui n'était guère envisageable dans l'immédiat.
Ceci étant dit, elle avait noté que son supérieur veillait toujours à ce que Carson ne soit pas dans les parages. Il valait mieux éviter de l'énerver. Il avait un certain pouvoir sur Atlantis. Et pouvait imposer à ses patients un certain nombre d'examens … fort désagréables.
Il faut dire que si le charmant écossais était un peu gêné en présence de McKay, plus personne n'osait le taquiner. Pas depuis qu'il avait engueulé un militaire un peu trop blagueur - lequel s'était retrouvé la tête dans la purée - au beau milieu du réfectoire. Le colonel s'était empressé de leur rapporter cette anecdote, encore plié de rire.
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Carson referma le dossier qu'il étudiait. Tentait d'étudier était plus juste.
Il aurait été bien incapable d'indiquer son contenu. Il était un peu trop préoccupé pour cela. Gros soupir.
Rodney l'avait embrassé. Encore aujourd'hui, il n'y croyait pas. S'il n'avait pas été l'un des principaux acteurs de la scène …
Il souhaitait gommer ces quelques minutes de sa mémoire. Mais la présence de Rodney à l'infirmerie en était un rappel constant.
Ca avait été un vrai baiser. Le moment le plus gênant de toute son existence. A part peut être le jour où il s'était retrouvé coincé sur le palier avec seulement une serviette autour des reins. Non, après réflexion, ce n'était pas comparable. Vraiment pas.
Recevoir un baiser passionné d'un homme. Petit frisson. D'un ami. De Rodney … Re petit frisson. C'était …
Il ne s'en était toujours pas remis ! Les questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi ? Que signifiait ce baiser ? Rodney était il lui-même ? Craignait il de mourir ? Etait il … intéressé ? Non, non, non ! Ne réfléchit pas Carson ! Surtout ne te pose pas de question.
Rodney était fatigué ! Juste fa-ti-gué ! Ne cherche pas plus loin. Oublies que tu es un scientifique qui analyse et décortique tout. Laisse le rationnel de coté pour une fois. Voiiila ! C'est mieux !
Carson devait vérifier leurs constantes. Il n'avait aucune envie d'aller dans la salle de repos. Vraiment aucune. Mais impossible d'y échapper. Boulot – et éthique professionnelle - obligent. Il se dirigea d'un pas traînant vers la pièce adjacente.
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Rodney grimaça en repensant au baiser que Cadman avait échangé avec Carson. Avec SON corps, SA bouche, SES lèvres ! Parce qu'il avait tout vu - tout senti. Brrr ! Il frissonna. Du coup, Carson l'évitait. Sauf pour les examens médicaux – pour ça, il était toujours disponible.
N'empêche, le médecin rougissait dès qu'il entrait dans la pièce. Il n'arrivait manifestement pas à le regarder en face. Et s'abstenait autant que possible de poser les mains sur lui. Rodney lui avait fait remarquer – en faisant appel à toutes ses réserves d'ironie - qu'il pourrait difficilement l'ausculter sans le toucher. Rien à faire.
Récapitulons. Il - ou plutôt Cadman - avait embrassé un homme. Pas n'importe lequel. Carson. Ce n'était pas si grave, après tout. Pas mortel quoi. Ce n'était qu'un accident. Ca arrivait. Il aurait peut être pu s'en remettre … Peut être.
Le problème, direz vous ? Les sourires moqueurs des autres. Ils lui restaient en travers de la gorge. C'était déjà suffisamment humiliant, pour qu'ils n'en rajoutent pas. Mais bien sûr, ils ne l'entendaient pas de cette oreille.
Et pour cause !
Ils pensaient tous que le baiser venait de lui. Parce qu'évidemment Cadman avait omis de signaler qu'elle avait le contrôle du corps à ce moment précis. Non contente de l'avoir utilisé, elle jouait l'innocente. On lui donnerait le bon dieu sans confessions !
Elle refusait d'assumer ses responsabilités. Rodney fulminait. Il avait plaidé la fatigue, une séquelle du partage de son corps et d'autres excuses débiles. Sans grand succès. Ils n'arrêtaient pas pour autant leurs plaisanteries. Notamment un certain lieutenant-colonel. Même Elisabeth ne pouvait s'empêcher de sourire.
Elisabeth !
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Laura avait été plus maligne que McKay. Plus rapide surtout. Elle avait affirmé ne pas se souvenir de cette scène. Et tous avaient mis ce baiser sur le compte de la fatigue du corps de Rodney … bien que se moquant gentiment de lui. Mouais. Peu concluant.
Elle fit un grand sourire à son voisin, qui semblait bouillir. Il lui adressa son fameux regard « qui tue », avant de lui tourner le dos. Son sourire s'élargit un peu plus.
Elle le tenait. Il ne dirait rien. Elle avait partagé son corps et connaissait certaines choses trèèèès délicates. Il ne pouvait rien dire. Un marché est un marché.
M'enfin, ça aurait pu être pire. Elle aurait pu mourir ou même … rester dans le corps de McKay. Pour le restant de sa vie ! Beurk !
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Rodney ne pouvait rien dire. Tout ça pourquoi ? Hein !
Parce que Cadman – encore elle – l'avait supplié de ne rien dire.
Ok, elle savait être trèèès persuasive - son regard l'avait fait fondre. Fondre ! Lui ! Non mais, qu'est qu'il racontait ! Elle l'avait menacé de révéler ce qu'elle savait dorénavant sur lui, voilà tout !
Après avoir tenté de le prendre par les sentiments, elle avait opté pour la manière forte : c'était du chantage, ni plus ni moins
Et pour couronner le tout, Carson les avait installés dans la même salle de repos. Ok, il n'y en avait pas tant que ça. Mais avoir le Lieutenant Cadman en permanence sous les yeux, c'était … c'était … mmmffff !
Mais qu'avait il fait pour mériter tout ça. D'abord il était capturé par un dart, puis il se faisait purement et simplement pirater son corps et ensuite ça. Pourquoi lui !
Il croisa le regard amusé de Cadman, qui lui adressa un sourire rayonnant. Il la foudroya du regard et lui tourna le dos.
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Laura revint à des pensées plus plaisantes : Carson.
Il était tellement humain, gentil, adorable et si … Ok ! Stop ! Tu t'emballes ma fille ! Rien ne prouvait qu'il s'intéressait à elle. Certes, il lui avait serré la main, à son réveil. Mais bon, il était médecin. Il devait seulement être heureux qu'elle soit en vie.
Elle secoua la tête : elle se trouvait dans une autre galaxie, sur la légendaire cité d'Atlantis, et elle fantasmait sur un homme ! Au demeurant fort charmant bien sûr, mais compte tenu de leur situation et des divers dangers qui les guettaient …
Les wraiths, les géniis.
Les créatures monstrueuses ou non - connues ou non.
Les technologies anciennes - ou alien - ayant une fonction indéterminée.
… Bref, tout ces trucs là. Elle devrait être un peu plus sérieuse.
Laura se concentra sur cette idée : rester professionnelle … professionnelle … professi … Ok ! Inutile d'insister, elle pensait toujours à Carson. Carsooon !
L'objet de ses pensées venait justement d'apparaître dans la pièce. Il sourit en constatant qu'elle était réveillée et s'approcha.
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Carson afficha un sourire radieux. Merveilleux ! Seule le lieutenant Cadman était réveillée.
« Lieutenant ! ». Il jeta un œil intrigué vers le moniteur cardiaque qui s'était légèrement emballé. « Comment vous sentez vous ? ».
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Certains paramètres sont difficilement contrôlables. Les battements de cœur un peu trop rapides pour être honnêtes, par exemple.
« Bien, quoiqu'un peu fatiguée ». Bravo ma fille ! Super la maîtrise. Pour un militaire c'est le comble !
« C'est normal, votre corps a été soumis à rude épreuve ».
Carson la rassura - quoi de mieux pour oublier ses soucis que de s'occuper d'une patiente aimable - et se lança dans une explication des traumatismes en question. Tandis que la jeune femme laissait son regard - et son esprit - errer sur l'écossais, ses mains, ses yeux, ses … Laura rougit et revint à la réalité.
« … et votre dématérialisation vous a légèrement engourdie ». Le soudain silence du lieutenant inquiéta le médecin. « Ça va ? ».
Laura répondit précipitamment. « Oui, oui, j'ai juste un peu … chaud ! ». Voila ce qui arrive quand on se laisse aller. Prudence Laura. Et discrétion. Oui, de la dis-cré-tion.
Carson hocha la tête. « Ce n'est pas étonnant. Votre corps retrouve des sensations après plusieurs jours et vous allez tout ressentir de manière euh … excessive ».
Le lieutenantdésigna Rodney d'un mouvement de l'épaule. « Et lui ? ».
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Rodney leva un sourcil. Ah, ben quand même ! Ils se rendaient enfin compte qu'il existait !
« Lui, a un nom et apprécierait qu'on ne parle pas de lui à la troisième personne comme s'il n'était pas là ! ».
Il pouvait s'en aller s'il était de trop. Parce que franchement ça ne le dérangerait pas-du-tout !
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Comme à chaque fois, Carson se sentit rougir et se morigéna intérieurement.
Tu n'escomptais quand même pas qu'il disparaîtrait Carson ? Voyons, c'eut été trop beau !
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L'expression embarrassée du médecin enchanta Laura. Elle se reprocha – un court instant – ses pensées peu charitables.
« Euh, son corps a abrité vos deux consciences pendant plusieurs jour. Il est épuisé. Mais avec quelques jours de repos, il sera bientôt sur pieds ».
Il paraissait vraiment gêné. Décidément elle s'amusait comme une petite folle. Pas de regrets finalement. Il était trop mignon comme ça.
Rodney se retourna brusquement, n'y tenant plus et explosa :
« Arrêtez vos bêtises Carson ! Ok, je vous ai embrassé mais ce n'était pas la mer à boire! Ne me dites pas que c'était si désagréable que ça quand même ! »
Un ange passa … s'arrêta soudain, regarda les trois protagonistes de la petite scène et attrapa un bol de pop corn, juste avant de s'installer confortablement.
TBC …
