Note : merci pour la review Solène, ça aide beaucoup.
oOo
Chapitre 2
Oh lalalalala ! Ce qu'il redoutait était en train de se produire. Rodney allait revenir sur le sujet. Il ne fallait pas. Surtout pas. Ce serait tellement embarrassant.
Carson ne répondit pas et plongea le nez dans la fiche de santé du lieutenant Cadman – comme s'il s'agissait du mémoire dévoilant la manière de tuer les wraiths. Passionnante cette feuille. Très jolies ces courbes, très colorées.
Il feignit de vérifier les appareils et de noter une information essentielle. En prenant un air suffisamment lointain, pour convaincre le canadien qu'il l'avait complètement zappé. Carson devait absolument le décourager.
Déjà qu'à chaque fois qu'il se remémorait le … le … ou qu'il était dans la même pièce que Rodney, il sentait ses joues s'échauffer. Alors, y repenser devant - et avec - lui n'allait pas l'aider.
A cela s'ajoutaient touuuus les petits commentaires, qu'il essuyait de la part des différents membres de l'expédition depuis … depuis …
Du moins gradé des soldats aux plus hauts responsables – quelle maturité !
Et comme par hasard, ils avaient tous eu à faire à l'infirmerie ces derniers jours. Alors qu'en temps normal, c'était la croix et la bannière pour réussir ne serait ce qu'à les croiser au détour d'un couloir.
Les premiers jours, il avait subi réflexions, taquineries et blagues d'un goût douteux, en prenant sur lui. Sa mère disait toujours que la seule manière d'obtenir la paix était d'ignorer purement et simplement les moqueries et autres comportements similaires. Foi de Mary Beckett.
Mouais. Facile à dire. Dans les faits … Il avait une grande admiration et une immense tendresse pour sa mère, mais vu le contexte actuel …
Carson se considérait comme un homme patient et tolérant. Il avait un caractère aimable et courtois, mais quand il se mettait en colère, il valait mieux ne pas être en travers de sa route ! Le hic – pour les fameux plaisantins – c'est que nul ne s'en doutait sur Atlantis. Vu qu'il ne s'était jamais réellement énervé depuis qu'il y vivait.
Jusqu'à ce fameux jour où il avait « craqué » au réfectoire.
Le matin du jour en question - date oh combien mémorable – il avait trouvé une boite de préservatifs joliment emballée. Bien en évidence. Sur son bureau.
A cet instant, il s'était cru devenir un personnage de dessin animé.
Vous savez quand le personnage susmentionné devient rouge, rouge, rouge, et, que de la fumée lui sort des oreilles !
Les plaisanteries, passe encore mais là ça allait trop loin !
Et au déjeuner …
Flash back
Carson enfonça la tête dans les épaules, son plateau en mains. Les réactions sur son passage étaient assez variées.
Vanes plus ou moins raisonnables.
Regards Moqueurs.
Sourires en coin.
Dents éclatantes de blancheur – tiens, il y a un dentiste dans la cité ?
Mâchoires serrées – ah non, ça c'était lui.
Une boite de préservatifs ! Non mais je vous jure. S'il tenait le responsable …
Il s'assit à une table isolée, évitant soigneusement celle du Colonel Sheppard, de Teyla et de Ronon, qui échangèrent des regards amusés et le rejoignirent illico.
Il soupira un brin agacé et prit une large inspiration : après tout, la meilleure défense restait souvent l'attaque, non ? Il ne sentait d'humeur très sarcastique.
« Alors quels sont les autres cadeaux ? Un rouge à lèvres, une crème hydratante ? Ah non mieux, une bague ? ». Et vive l'autodérision.
Il ne croyait pas réellement le colonel responsable de ce nouveau canular. Pas son genre. Nooon, il était beaucoup plus subtil.
Les trois comparses éclatèrent de rire – du moins Sheppard et Teyla. Même si la grimace de Ronon pouvait être considérée comme une contribution à l'hilarité générale. Ils l'asticotèrent quelques minutes. Leurs commentaires étaient plus taquins que méchants. Carson le savait et finit par sourire.
Après quelques instants – et quelques bouchées - le colonel entra dans le vif du sujet, intrigué.
« Qu'est ce que c'est cette histoire de cadeaux ? »
Vlan ! Et une gifle mentale, une. Oh non ! Qu'avait il fait ?
Il venait tout simplement de donner au colonel la corde pour le pendre. A part ça …
N'ayant pas le choix – le colonel ne lui accorderait pas la paix avant d'avoir le fin mot de l'histoire – Carson s'exécuta dépité.
Il visualisait presque les rouages du cerveau de Sheppard, objet d'une intense activité. Il pouvait même l'entendre penser.
« Hummm ! Intéressant ! Voila de quoi alimenter les rumeurs. Et taquiner un peu notre gentil docteur, qui a un peu trop tendance à torturer ses patients ».
Pfff ! Comme s'il n'avait que ça à faire ! Tous ces gens ne réalisaient même pas à quel point il s'inquiétait. Il était comme ça, que voulez vous ? On ne se refait pas. Un médecin soigne et déteste la souffrance. Alors ces militaires inconscients qui recherchaient les ennuis, ça le rendait dingue. Ils étaient ses patients. Les siens …
Et ils ne faisaient rien pour lui éviter les aigreurs d'estomac. Pas encore d'ulcère, mais dans ces conditions, ça ne saurait tarder.
« N'y pensez même pas colonel. ».
Carson mâchait consciencieusement. Pas question de laisser l'avantage au colonel. Il pouvait être pire qu'un bull dog quelques fois. Une fois les mâchoires refermées sur sa proie, il ne relâchait pas la pression.
John ravala les paroles qui lui brûlaient la langue. Carson sourit intérieurement, satisfait. Hey ! Il aurait du réagir ainsi depuis le début. Le colonel Sheppard hésitant à lancer une plaisanterie. C'était une première !
Il vit l'expression de Sheppard changer, il paraissait presque innocent. Comme s'il s'apprêtait à … compatir. Attention, les choses allaient se corser.
« Bah. Ce n'est pas si grave. ».
Pas si grave ! Ben ouais, c'est ça. Cen'était pas lui la cible. Profonde inspiration mentale. Restes ferme Carson. Ferme.
« Vous trouvez colonel ». Il croyait peut être que c'était agréable ? Il échangerait volontiers leurs places. Sans se faire prier.
« Après tout ce n'est qu'une plaisanterie ».
Une plaisanterie. Ben voyons ! Il voudrait bien l'y voir, tiens ! A encaisser les plaisanteries. Sans s'énerver. Oh, il voyait bien où voulait en venir le colonel. Pas besoin d'être grand clerc … C'était sournois. Véritablement indigne d'un ami. Profonde expiration mentale. Détends toi, Carson. Détends toi. Tu dois surveiller ta tension.
« Une plaisanterie, vraiment ? ». Moui, probablement. Une plaisanterie cependant diversement appréciée. Tout dépendait de quel côté on se situait. Relaxe Carson. Pense à ta tension, essaye de …
Il y eut un éclat de rire derrière lui. Carson se raidit instinctivement. Il n'était pas paranoïaque. Loin de là. Mais … ces derniers temps …
Inspire, expire. C'est çaaa ! Tu vois que tu y arrives. Il devait rester calme. Rester calme, rester calme, rester cal …
Un autre rire retentit en réponse au premier … PAS RESTER CALME !
Et c'est là que les choses dégénérèrent …
« youhooouuu ! Carson ! ».
Pffffiiiiiiit !
fin – brutale - du flash back
« Ohé Carson ! Ca ne vous dérangerait pas trop de me répondre ! Non, parce que c'est vexant à la longue ! Dites carrément que j'embrasse mal ! ».
Paf ! Carson atterrit brutalement. Et vira écrevisse.
L'ange essuya un filet de bave au coin de sa bouche et tâtonna de la main vers le bol de pop corn … Zut ! Plus de pop corn !
Note : à suivre …
