Chapitre II
Au rapport Weasley !
Harry n'eut pas le loisir de s'interroger plus longtemps à propos de la jeune fille qui était apparue dans le hall. Il était sûr de ne jamais l'avoir vue ; pourtant, elle lui rappelait étrangement quelqu'un, même s'il ne pouvait pas dire qui.
Maugrey Fol Oeil referma alors la porte après être entré lui-même dans la maison. Il avait fini de rallumer tous les lampadaires du square.
« On ferait mieux de ne pas rester ici plus longtemps », dit-il à voix basse, « sinon on risque de réveiller encore une fois cette affreuse bonne femme. »
Mrs Weasley tira Harry vers elle.
« Viens mon chéri, je vais te montrer ta chambre ».
Elle ensorcela sa valise pour qu'elle flotte tranquillement derrière eux. Elle monta ensuite jusqu'au deuxième pallier, tourna à droite et s'arrêta devant la porte que Harry connaissait bien. La même poignée en forme de serpent, la même porte sombre en bois noir que l'année d'avant.
« Je dois te laisser, j'ai des choses à faire en bas. Ron et Hermione sont déjà là ».
Joignant le geste à la parole, elle retourna vers les escaliers et redescendit vers le rez-de-chaussée. Harry cogna à la porte. Cette dernière s'ouvrit laissant apparaître la tête d'Hermione dans l'entrebâillement. Tête bientôt suivie par le reste du corps. Elle se jeta à son cou avant qu'il n'ait le temps d'entrer dans la chambre.
« Oh Harry, je suis si contente que tu sois enfin arrivé ! J'ai eu beau demander à Dumbledore de te faire venir pour ta fête mais il n'a rien voulu savoir. J'étais si heureuse quand j'ai appris qu'ils allaient te chercher ce soir. »
« Hermione, laisse moi respirer, tu veux ? », plaisanta-t-il.
Elle le lâcha tout de suite, honteuse. Harry put enfin entrer dans la pièce. Il y vit Ron, Fred et George Weasley.
« Harry, j'avais hâte que tu arrives. On a plein de choses à t'apprendre », dit Ron.
« Je dirais même, des choses des plus intéressantes », compléta Fred.
« Ah oui ! Mais comment ? Vous pouvez assister aux réunions de l'Ordre maintenant ? »
« Non, maman ne nous laisserait jamais y participer. Nous ne sommes pas assez matures pour ça d'après elle. »
« Nos efforts se dirigent plutôt vers un autre côté. »
« Mais des efforts sur quoi ? Si cela n'a aucun rapport avec l'Ordre, alors je vois mal ce que cela peut être », dit Harry.
« Nous recherchons des renseignements pour être en mesure d'établir le portrait d'une certaine jeune fille. Une jeune fille répondant au nom de Míriel Delombre. »
« Encore ce nom ! Mais qui est-ce, bon sang ? »
« C'est justement ce que nous essayons de découvrir. Tu ne peux pas t'imaginer comment cette fille est mystérieuse », dit George.
« Et qu'est-ce qu'elle fait ici ? C'est un membre de l'Ordre ou quoi ? »
« À notre grand désespoir, oui. C'est injuste, elle est plus jeune que nous et elle en fait partie, tandis que moi et Fred on aurait beau tout faire, maman ne nous laisserait jamais ne serait-ce qu'assister aux réunions. Et tout ça même si on est majeur. »
« Et qu'est-ce que vous avez découvert sur elle ? », demanda Harry, de plus en plus intéressé.
« Ah non, Harry ! » s'indigna Hermione. « Tu ne vas pas te mêler à cela toi aussi. C'est un outrage à la vie privée de cette fille, tu te rends compte ? »
« Ne te mêle pas de ça Hermione, veux-tu ? dit Ron. »
« Ron a raison. Laisse-nous nous arranger avec nos affaires », ajouta Fred.
« Si nous reprenions », lança George. « Nous étions en train de partager nos découvertes, car la plupart du temps, nous travaillons chacun de notre côté. Ron, commence donc par dire ce que tu as. »
Ron sortit quelques bouts de parchemin où des notes avaient été griffonnées, comme s'il s'apprêtait à faire une conférence au ministère de la Magie. Il prit une grande respiration et commença :
« Míriel Delombre est née le 8 août 1985 dans le comté du Surrey. Elle vécut avec sa mère, Eleanor Delombre, au manoir familial. Je n'ai pas réussi à trouver le nom de son père, il n'est même pas inscrit sur l'acte de naissance. Quelques membres de l'Ordre semblent pourtant savoir qui il est, notamment Lupin, Dumbledore, Rogue et notre mère. Mais je n'ai rien pu tirer quoi que ce soit d'eux. Les Delombre sont une de ces familles riches au sang pur, comme les Malfoy ou les Black mais, contrairement à eux, ils sont d'origine française. Cela fait environ 150 ans qu'ils se sont établis en Angleterre. Ils ont toujours vécu au manoir Delombre qui se situe quelque part dans le Surrey. Il ne reste plus beaucoup de ses représentants à présent. Si j'ai bien interprété les arbres généalogiques, elle n'aurait plus que trois personnes dans sa « proche famille » : Un cousin nommé Frank Lawrence, une cousine du nom de Mathilda Jones et un oncle dénommé Edward Delombre. Sinon, elle a un lien de parenté quelconque avec presque tous les sangs-purs anglais et même français. Elle est d'ailleurs ma cousine au neuvième degré du côté de mon père. Mais ça commence à être vachement infime comme parenté. »
Ron finit enfin de raconter ses découvertes. Puis il rangea ses notes précautionneusement.
« Je vois que tu n'as pas fait les choses à moitié frérot », dit Fred.
À cette remarque, le visage de Ron devint cramoisi.
« À moi maintenant », déclara George. « Nous savons tous que cette Míriel Delombre a réussi à intégrer les rangs de l'Ordre du Phénix malgré son âge. Je suis parvenu à obtenir quelques informations de la part de Dedallus Diggle, il est plus bavard que les autres. D'après ce qu'il m'a dit, elle serait arrivée au quartier général il y a un peu moins d'un an, juste après la rentrée. Elle habite ici depuis. Elle fait activement partie de l'Ordre depuis Noël dernier environ. D'après ce que j'ai compris, elle « récolte des renseignements sur les familles nobles suspectées d'être des mangemorts », même si on a plus l'air de lui donner de petits dossiers dont les autres ne veulent pas s'occuper. Elle a l'air d'avoir des laissez-passer chez toutes les familles de sangs-purs. Si ce n'est pas d'aller prendre le thé chez les Avery, alors c'est un dîner chez les Malfoy, ou encore un bal chez les Stevens. De plus, elle semble avoir beaucoup d'influence au ministère de la Magie. Papa dit qu'elle y est presque toujours rendue. Je me demande pourquoi est-ce qu'ils écoutent une gamine de 16 ans. C'est peut-être à cause de son compte en banque ? J'ai fait un peu de recherche de ce côté-là aussi. Je dois avouer que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi riche ! Elle doit avoir plus d'une cinquantaine de millions de gallions. Si elle paye le Ministère pour qu'on l'écoute, alors je ne suis pas étonné qu'on veuille l'entendre. »
George avait lui aussi fini d'exposer ses découvertes. Il ne restait maintenant plus qu'à Fred de prendre la parole. Ce qu'il fit sans attendre.
« Pour ma part, j'ai trouvé dans son passé des choses plutôt insolites. Comme par exemple : vous êtes vous déjà demandé pourquoi elle n'était pas dans votre classe à Poudlard même si elle avait le même âge que vous? C'est à cause de sa mère. Elle l'a fait commencer ses études un an plus tôt. »
« Mais nous ne l'avons pas vue non plus parmi les plus vieux », objecta Harry.
« Non », continua Fred, « c'est parce que dès qu'elle eut fini sa première année, sa mère l'a retirée de l'école. Personne n'a jamais su pourquoi. J'ai découvert qu'elle avait été envoyée à Durmstrang à la place. Et cela jusqu'à la fin de sa 5e année. C'était l'été qui a suivi le retour de vous-savez-qui. Sa mère s'est fait assassinée par des mangemorts pendant les vacances. Après, elle est venue ici et elle n'est pas retournée à Durmstrang. Ça n'a l'air de rien, mais elle en connaît un bout en magie noire cette fille. »
Fred avait fini lui aussi et le silence s'installa. Harry prit quelques instants pour réfléchir. Une avalanche d'informations venait de se déverser sur lui et il en était un peu étourdi. Il essayait d'assimiler tout ce qu'il avait entendu lorsque Mrs. Weasley déboucha dans la pièce.
« Mais avez-vous vu l'heure ? Allez, au lit et plus vite que ça ».
Hermione et les jumeaux regagnèrent leurs chambres respectives pendant qu'Harry et Ron se mettaient en pyjama. Quelques minutes plus tard, tout le monde dormait.
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« Míriel, réveille-toi. Allez debout ! »
« mmmmmm 'veux dormir encore Remus… »
« Plus tard, tu pourras venir te recoucher après que Dumbledore t'ait parlée. »
« …'me laisse dormir le vieux débris. »
« Ne traite pas le professeur Dumbledore de cette façon ! »
« Qu'il ne demande pas que je me lève aux aurores, alors… Non mais, tu as vu l'heure !? On est sensé dormir à 5h00 du matin ! Dormir ! »
« Je sais, je sais, mais ça ne sera pas long. Il veut juste te parler un moment. Il doit repartir ensuite. Allez, fais un effort. Je te promets que tu seras de retour dans ton lit dans moins de dix minutes. »
Míriel se redressa à contrecoeur dans son lit et se frotta les yeux pour leur ôter toute trace de sommeil.
« C'est bon, tu as gagné. Je vais aller lui parler au vieux d... »
Remus fronça les sourcils
« d…Dumbledore, au vieux Dumbledore, oui bien sûr. »
Le lycanthrope lui adressa un sourire, montrant qu'il n'était pas dupe et qu'il savait exactement ce qu'elle avait voulu dire en premier lieu.
Dès qu'il eut refermé la porte, Míriel se leva de son lit en s'étirant. Elle prit un peu d'eau dans une carafe située sur sa commode et s'en aspergea le visage. L'eau était froide, mais cela eut l'effet escompté. Elle se sentait beaucoup plus réveillée maintenant. Enfin, c'est ce qu'elle croyait avant de bâiller à s'en décrocher la mâchoire.
Sur son bureau traînait encore le rapport qu'elle n'avait pas eu le temps de terminer la veille. Un rapport sur les chances que les gobelins de Gringotts s'allient au seigneur des ténèbres. Il n'y avait rien de plus ennuyant comme sujet, mais elle devait tout de même en faire un compte rendu. Il était vrai que cela serait catastrophique si les gobelins allaient du côté du mage noir. Plus personne ne pourrait accéder à son argent !
« Mais ils n'auraient pas pu confier ce dossier à quelqu'un d'autre ! Ce n'est pas parce que je suis riche que je m'intéresse aux employés de la banque », songea-t-elle.
À cause de ce rapport, elle n'avait pas pu se coucher avant minuit. Et discuter avec un vieux débris après une nuit de cinq heures ne lui tentait pas le moins du monde.
Elle enfila un chandail en peluche par-dessus son pyjama et descendit les quatre étages qui la séparaient de la cuisine. Quand elle y entra, elle vit que le directeur l'attendait déjà. Elle s'assit devant lui et, sans même prendre le temps de le saluer, elle lui demanda le but de sa visite.
« Alors, est-ce que je peux savoir pourquoi est-ce que vous teniez à me rencontrer à cette heure ? »
« Je suis désolé de t'avoir réveillée Míriel, mais il faut comprendre que mon emploi du temps est assez chargé et que je n'ai pas pu me libérer à un autre moment. »
« Et pourquoi donc est-ce que vous vouliez me voir ? D'ordinaire, vous vous contentez de m'envoyer une lettre. »
« J'ai prévu quelques changements à ton horaire pour septembre et les mois à venir. »
« Si c'est pour une étude approfondie sur les gobelins, il peut aller se faire voir le vieux débris », pensa Míriel
« Changements qui consisteraient en quoi ? » demanda-t-elle.
Pour toute réponse, il lui tendit une enveloppe dont elle se saisit.
« Míriel Delombre
Manoir des Black
12 square Grimmaurd
Londres, Angleterre
Chère Miss Delombre,
Nous vous confirmons que votre 6e année au collège de sorcellerie Poudlard débutera le 1er septembre. Le Poudlard Express partira du quai 9¾ de la gare King's Cross à onze heures précises.
Lors de certains week-end, les élèves de troisième année et plus sont autorisés à visiter le village de Prés-au-lard. Pour cela, vous devez remplir le formulaire que vous trouverez sous ce pli et le faire signer par un parent ou tuteur.
Vous trouverez ci-jointe la liste des manuels dont vous aurez besoin pour le bon déroulement de votre scolarité. Passez de bonnes vacances.
Minerva Mcgonagall
Directrice adjointe »
Après avoir fini la lecture de la lettre, Míriel leva des yeux incrédules vers le directeur.
« Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? »
« Je croyais que c'était clair, mais il est vrai que l'écriture de Minerva n'est pas toujours compréhensible. En résumé, cela dit que la rentré est le 1er septembre et que le train part à onze heures. C'est bien cela ? »
« Mais qui est-ce qui a décidé que je retournais à l'école cette année ? »
« Moi. »
« Vous ? Mais qui êtes-vous pour prendre des décisions à mon sujet ? Je suis très bien capable de décider par moi-même de ce que je fais de mon temps. »
« L'Ordre n'est pas un endroit approprié pour une jeune fille de ton âge, de même que le ministère de la Magie, la banque de Gringotts et les réceptions des Malfoy ou de n'importe qui d'autre. Et tout cela, tu le sais, Míriel. Ta place est à l'école. Si tu avais fini tes études, je ne pourrais rien dire, mais ce n'est pas le cas. Il te reste encore deux ans pour obtenir tes ASPIC si je ne me trompe. Je crois qu'en te réinscrivant à Poudlard, j'ai fait une bonne chose. »
« Vous perdez votre temps alors. Je ne remettrai jamais les pieds dans cette école. »
« Je sais que ta première année n'a pas été…hum, comment dire, plaisante ? »
« Vous pouvez dire désastreuse, vous seriez plus proche de la vérité. »
« Mais cette fois-ci, ce sera différent. Tu auras le même âge que tes camarades. Tu ne seras plus la petite fille facile à intimider. Et ta mère ne sera plus là pour te rabrouer sans arrêt.
À cela, Míriel devint pensive. Il était vrai que si elle retournait à Poudlard cette année, ce serait totalement différent. Il n'y aurait plus de honte à rien, même pas à être une Gryffondore… »
-Flash back-
C'était le lendemain de la rentrée, le lendemain de la cérémonie de répartition, et elle n'avait pas été envoyée à Serpentard. La honte : elle, chez les lions. Une Delombre chez les Gryffondors. Toute sa famille avait été envoyée à Serpentard sauf elle. Elle craignait déjà la réaction de sa mère lorsqu'elle l'apprendrait. Et elle n'eut pas à attendre longtemps. La réponse arriva par le courrier du matin. Míriel distingua tout de suite un hibou grand-duc qui fonçait vers elle. Il déposa dans son assiette encore vide une enveloppe écarlate. La jeune fille se sentit blêmir.
« Oh non ! Tout mais pas ça ! » pensa-t-elle.
Elle lui avait envoyé une beuglante. Tout autour, les élèves avaient interrompu leurs conversations en voyant ce qu'elle avait reçu.
« Regardez ce qu'on a envoyé à la petite Delombre...J'en ai déjà reçu une et ça été terrible...Tu ferais bien de l'ouvrir avant qu'elle n'explose. »
Prenant son courage à deux mains, Míriel ouvrit doucement l'enveloppe. Mais dès qu'elle l'eut descellée, la voix de sa mère, cent fois plus forte qu'à l'ordinaire, résonna dans toute la salle :
« NON MAIS À QUOI EST-CE QUE TU PENSAIS ? TU DEVRAIS ÊTRE À SERPENTARD COMME JE L'AI ÉTÉ, COMME TOUS LES DELOMBRE L'ONT ÉTÉ, ET NON DANS CETTE MISÉRABLE MAISON QU'EST GRYFFONDOR. TU ES LA HONTE DE LA FAMILLE, MIRIEL. TU ES BIEN COMME TON MINABLE PÈRE : INDIGNE DE TON SANG. JE T'AVERTIS, SI JAMAIS TU FAIS LA MOINDRE ERREUR À L'AVENIR, TU VAS LE REGRETTER ! »
La grande salle résonnait encore des cris de la beuglante. Tout le monde s'était tu et regardait fixement une Míriel qui était sur le point de fondre en larmes. La petite fille, sans accorder un regard à qui que ce soit, quitta la grande salle en courant. Elle alla jusque dans le parc ou elle éclata en sanglots, accotée à un arbre.
Elle n'avait pas assisté à un seul de ses cours cette journée là, malgré que cela soit sa première journée de classe.
-Fin flash back-
Des scènes semblables s'étaient répétées encore plusieurs fois au cours de l'année. Sa mère la rabrouait à chaque faute. Elle n'avait pas beaucoup d'amis pour la supporter et chaque jour, elle s'effondrait de plus en plus. À la fin de l'année, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Comme un spectre, passant inaperçu à côté des gens, se contentant d'assister aux cours et de faire ses devoirs. C'est pour cela que ça mère l'avait retirée de Poudlard.
« Cette école t'a ramollie, Míriel. Je vais t'envoyer quelque part où ils savent ce que c'est la fermeté. »
Míriel revint à la réalité après quelques instants. Relevant la tête vers le professeur Dumbledore qui était toujours assis à la table.
« Écoutez, je vous l'ai déjà dit, je ne retournerai pas là-bas. »
« Tu vas réintégrer Durmstrang alors ? »
« Quoi ? Comment ça retourner à Durmstrang ? » dit-elle d'un air horrifié.
« Tout ce que je veux c'est que tu poursuives tes études. Mais je te laisse le choix de l'école. »
« Il est hors de question que je remette ne serait-ce qu'un pied dans cette école de mangemorts. »
« Ce qui veux dire en d'autres mots que tu viens à Poudlard ? »
« …Bon d'accord, vous avez gagné, je vais y retourner dans votre satanée école ! » cracha Míriel. « Si c'est tout ce que vous aviez à me dire, je crois que je vais retourner me coucher. »
Sans attendre la réponse du directeur, la jeune fille sortit en trombe de la cuisine. Une fois arrivée dans sa chambre, elle claqua la porte et, sans même prendre la peine d'ôter son chandail, elle se laissa tomber sur son lit. Après s'être retournée dans tous les sens et après avoir compris qu'elle ne réussirait pas à se rendormir, elle se leva rageusement, cherchant des yeux quelque chose sur lequel elle pourrait se défouler. Elle avisa un verre sur son bureau, le saisit et l'envoya se fracasser contre le mur. Cela ne lui procurant aucun soulagement, elle s'assit sur le plancher, découragée, le dos appuyé sur le mur. Après un moment, elle finit par se calmer. Elle savait que cela ne servirait à rien de détruire tout ce que contenait sa chambre. Ça ne changerait pas qu'elle retournerait à Poudlard dans moins d'une semaine. À Poudlard après une absence de cinq ans. Elle n'avait aucune envie de retourner là-bas. Les élèves la rejetteraient encore, les professeurs ne feraient guère mieux. Au moins à Durmstrang on la respectait. Mais elle n'y avait pas de vrais amis. Seulement des personnes qui se tenaient avec elle pour son nom et son argent. Tout cela parce que sa mère était Eleanor Delombre. Elle en avait mare de ce nom ! Pourquoi la traitait-on différemment à cause de sa famille ? Mais pourquoi était-elle une Delombre ? Confuse, elle replia ses genoux contre elle et y enfouit sa tête.
