1-Le piège
Bronx. 9 heures 30 minutes.
L'hiver avait pointé le bout de son nez à New York mais le froid n'était pas une raison suffisante pour empêcher la police d'enquêter sur un nouveau crime. Ainsi, le lieutenant Don Flack, le lieutenant Stella Bonasera et le docteur Sheldon Hawkes se trouvaient dans le Bronx pour résoudre une nouvelle affaire. D'après l'agent qui avait signalé le délit, il s'agissait d'un meurtre et le corps se trouvait dans une ruelle sombre et déserte du quartier. Pour Flack, qui disait Bronx et ruelle déserte, disait aussi aucun témoin. Les gens craignaient trop les gangs qui régnaient sur ce genre de quartier et cela les rendait étrangement aveugles et muets. Le détective soupira puis observa ses collègues scientifiques. Il put lire sur leurs visages la détermination de mener cette enquête à bien, comme à chaque fois. Contrairement à lui, eux faisaient parler les preuves et elles pouvaient se montrer des plus bavardes, au grand damne des coupables.
Les trois policiers virent enfin un des deux agents présents sur les lieux leur faire un signe de la main pour indiquer la bonne ruelle. Quelque chose tracassait Flack : seulement deux agents ? Dans ce district ? Et pas le moindre badaud observant de la fenêtre de son appart' ? Bizarre. Très bizarre. En fait, trop bizarre. De plus, il y avait cette fourgonnette qui ne semblait pas vraiment être à sa place…Et aucun véhicule de police.
Don (bas à Stella) Il n'y a pas quelque chose qui vous dérange ici ?
Stella (fronçant les sourcils) Vous aussi ?
Don : Je trouve que c'est un peu trop…calme.
Stella : En effet. Nous sommes peut-être les cibles d'un gang. C'est devenu courant ces temps-ci…
Don : Je sais. Mais je sens qu'il y a autre chose…
Stella : Résolvons d'abord ce meurtre. Plus vite nous finirons, plus vite nous partirons d'ici.
Flack acquiesça mais continua à scruter les environs, méfiant. Ils arrivèrent enfin dans la ruelle et Don et Stella s'y engouffrèrent les premiers, apercevant le corps allongé au sol. Les deux policiers entendirent soudain un bruit mat, se retournèrent et virent Sheldon s'écrouler, assommé. Flack et Stella dégainèrent leurs armes mais l'agent qui les avait conduit ici assomma violemment le détective, qui tomba au sol, puis menaça Stella de son arme, tout en prenant celles de Flack. Le deuxième faux policier, masqué comme l'agresseur de Sheldon, vint en aide à son complice.
Ravisseur 1 : Lâchez votre arme. Il ne reste que vous…
Stella jeta son arme de mauvaise grâce et vit le policier masqué s'approcher d'elle, lui aussi armé. Il lui prit sa montre et la détruisit tandis que la montre de Flack subit le même sort entre les mains de l'autre type. Le troisième gaillard la saisit brutalement par le bras, la traînant en direction de la fourgonnette tandis que les deux autres embarquèrent Flack. Le mort, manifestement ressuscité, semblait poser quelque chose sur Hawkes puis rejoignit ses compagnons.
Profitant d'un moment d'inattention de ses ravisseurs, occupés à balancer leurs armes et sa mallette médico-légale, Stella retira rapidement une de ses boucles d'oreille, puis la tint fermement dans sa main. Les kidnappeurs balancèrent ensuite Flack sans ménagement dans leur camionnette puis poussèrent Stella afin de la faire entrer et elle en profita pour jeter discrètement sa boucle d'oreille, espérant que leurs ravisseurs feraient l'erreur de démarrer en trombe, laissant ainsi des traces de pneus derrière eux. Et ses espoirs furent exaucés.
Stella finit par rejoindre Flack au fond de la fourgonnette et examina sa blessure à la tête. Bon, ça va, rien de grave. Mais le sang du détective allait lui servir : elle en mit un peu sur son doigt et l'appliqua sur une des parois du véhicule. Puis la scientifique essuya son doigt sur sa veste et posa délicatement la tête du jeune homme sur ses cuisses. Comme ils avaient brisé leurs montres, Stella se concentra, comptant les secondes pour déterminer la durée de leur voyage, et caressa, sans y prendre garde, les cheveux de Flack avec une incroyable douceur. La scientifique pria que quelqu'un découvrit vite leur disparition.
