Chapitre 6
Retenue et Quidditch
Vers 20 heures, Míriel se dirigea vers le bureau du professeur Lawrence. Elle cogna sur le grand battant de bois et, au travers, elle entendit bientôt la voix du jeune homme:
« Entrez ! »
Elle poussa la porte et vit son cousin debout au milieu de la pièce. Il avait l'air d'avoir fait les cent pas en l'attendant. Il ne ressemblait plus du tout au jeune homme insouciant et plus ou moins imbécile qu'elle connaissait. Il n'avait plus de petites lueurs espiègles dans les yeux et avait perdu son éternel sourire au coin des lèvres. Il semblait beaucoup plus sérieux que d'habitude et aussi, chose insolite, plus préoccupé. Et pour une fois, Míriel était sûre que ce n'était pas à cause de la livraison tardive du dernier Chicaneur. Dès qu'elle eut franchi la porte, il se précipita vers cette dernière pour la fermer et la verrouiller à l'aide d'un sortilège. Il fit de même avec la fenêtre qui donnait sur le parc de Poudlard et en tira les rideaux. Il lança alors un puissant sort d'insonorisation à la pièce. Maintenant, même Dumbledore n'aurait pu entendre ou voir ce qui se passait dans le bureau.
« Je ne vois pas pourquoi tu te donnes tout ce mal, ce n'est qu'une retenue ! », dit la jeune fille.
« Justement non, ce n'est pas pour une retenue que je t'ai fait venir. »
Míriel le regarda avec un air qui voulait dire : « Mais qu'est-ce que tu me racontes là ? »
« Ce n'était qu'un motif pour que je puisse te parler sans que les autres se doutent de quelque chose. Tu sais bien que je ne te punirais pas seulement parce que tu m'as traité de crétin. Tu l'as fait bien trop souvent pour que cela me fasse encore le moindre effet. Non, on doit parler de choses plus importantes. »
Míriel comprit alors. Finalement, son cousin n'était pas aussi idiot qu'elle le croyait.
« Tu veux qu'on parle de la Perle ? »
Le professeur hocha la tête.
« J'ai reçu ton message juste avant de partir de chez moi pour venir ici. Cela m'a pris un peu de temps pour le déchiffrer. Ça faisait une éternité que je n'avais pas utilisé ce système. »
Après une petite pause, il reprit.
« Tu l'as toujours ? »
Pour toute réponse, Míriel porta la main au niveau de son cœur où elle put sentir la petite bosse que formait le pendentif au travers de son uniforme d'écolière.
« Bien », déclara son cousin.
Il fit alors apparaître une chaise devant son bureau et deux tasses de thé. Il alla s'installer derrière sa table de travail pendant que Míriel prenait place devant celle-ci.
« Je peux te poser une question ? » demanda le jeune homme.
« Quoi ? »
« Comment as-tu su pour les plans du seigneur des ténèbres ? »
Míriel soupira.
« Comment ne devrait pas être important. J'ai eu l'information, c'est tout. Pourquoi voudrais-tu savoir ? »
« Pour rien. Mais je me demandais… »
« Quoi encore ? »
« Tu as rejoint le camp des mangemorts n'est-ce pas ? »
La jeune fille écarquilla les yeux.
« Non ! Qu'est-ce qui te fait penser une chose pareille ? »
« Ta mère était bien de son coté. »
« La tienne aussi, je te ferai remarquer. »
« Es-tu en train d'insinuer que moi je serais un mangemort ? »
« Pourquoi pas ? Tu as toujours été un parfait petit sang-pur comme tous les autres ! »
Frank releva sa manche et lui montra son avant-bras gauche en signe de preuve. Il était complètement dénué de marque quelconque. Du regard, il défia sa cousine qui fit de même avant de lui présenter elle aussi son avant-bras aussi blanc que neige. Résignés à l'idée que l'autre n'était pas plus du côté de l'ennemi que soi-même, ils relâchèrent tous deux leur expression méfiante. Après un moment, Míriel ne put s'empêcher de ricaner sombrement.
« On est cousin et on n'est même pas capable de se faire confiance… » dit-elle. « Nous sommes pitoyables. »
« D'accord avec toi. »
« Rétablissons alors un tant soit peu les choses. Tu savais que mon père était Sirius Black ? »
« Merci de m'apprendre que ma tante fricotait avec des Gryffondors… »
La jeune fille leva les yeux au plafond.
« Je te signale que je suis aussi à Gryffondor… Mais c'est simplement pour t'apprendre que je vis maintenant dans l'ancienne maison des Black. Toutefois, mon père a eu le temps, avant de mourir… »
« Mes sympathies »
« … de transformer le manoir en « maison d'accueil pour amis de Dumbledore ». J'ai donc dû supporter tout ce beau monde pendant tout l'été. »
« Toutes mes condoléances encore une fois. »
La jeune fille fit un mouvement agacé de la main.
« Et bien sûr, parmi eux il y avait Harry Potter. »
« Tu peux me dire qu'est-ce qu'il vient faire dans la conversation ? »
« Depuis l'an passé, il a des sortes de visions. Il en a eu une avant-hier, pendant son sommeil. Il y a vu le seigneur des ténèbres qui projetait de tuer Edward pour avoir la Perle ou quelque chose comme ça. Je n'ai pas voulu prendre de chance et je suis partie la chercher. »
« Ah, donc tout s'explique, maintenant. Ce n'est pas toi qui vires comme Trelawney, c'est ce cher Potter. Mais comment Tu-sais-qui a-t-il pu apprendre qui détenait la Perle ? Tu es sûre que ta mère n'aurait pas… »
« Oh non, elle n'a pas avoué, si c'est ce que tu veux dire. Elle n'aurait pas osé. Elle était peut-être mangemort mais elle était une Delombre avant tout. Je suis sûre qu'elle ne nous a pas trahis. Je suis bien placée pour le savoir, j'ai assisté à la scène », dit-elle sombrement.
« En bref, ça s'est passé comme pour ma mère. »
« Exactement. »
« Mais qui a parlé alors ? »
« C'est William, le domestique de notre oncle. »
« Mais bien sûr, j'aurais dû m'en douter. »
« Pourquoi ? »
« Le lord noir n'est pas très imaginatif, il corrompt toujours les domestiques de tout le monde », plaisanta le jeune homme. « Mais il va avoir plus de fil à retordre maintenant : ni toi ni moi n'avons de domestiques à Poudlard, et je le vois mal envoyer ses mangemorts au hasard sous le nez de Dumbledore. Mais…tu n'as parlé de la Perle à personne, j'espère ? »
« Seulement à des personnes de confiance. Et même eux ne savent pas grand-chose d'important. Ils sont au courant que les Delombre protègent une perle depuis plusieurs siècles et que présentement, leur but est d'empêcher le seigneur des ténèbres de s'en emparer, mais c'est à peu près tout. Même Dumbledore n'en sait pas plus. »
« Et ton ami, Hopkins…non, Hawkins, oui c'est ça : il n'est pas au courant, lui ? »
« Non, bien sûr que non. C'est un bon ami mais ce n'est pas de quelqu'un comme ça que je parle quand je dis : « personne de confiance ». »
« Ah, d'accord. Alors il ne devrait pas y avoir trop de danger. »
« Peut-être pas pour nous mais tu oublies Mathilda. Tu sais où elle est rendue maintenant ? »
« Au Danemark, pour ses études sur les licornes. »
« Ce n'est pas la distance qui va arrêter tu-sais-qui. S'il voit que nous sommes hors d'atteinte, alors il va s'attaquer à elle, j'en ai peur. »
« Il faut l'avertir. Je vais lui envoyer une lettre. »
« Il va falloir bien plus qu'une lettre pour lui faire quitter ses licornes. »
« Peut-être mais je vais tout de même essayer de la convaincre. On utilisera les grands moyens si elle s'entête. »
« Je te laisse t'occuper de ça », déclara Míriel. « Tu l'as toujours mieux connue que moi. »
« Comme tu veux. »
Elle sortit alors sa montre à gousset de sa poche.
« Tu ne l'as toujours pas remplacée par une Rolex,à ce que je vois », dit Frank.
« Mais qu'est-ce que vous avez tous après ma montre ? »
« Oh rien, rien », plaisanta le jeune homme.
« Je vais devoir y aller, il est déjà 21 heures. À moins que tu aies décidé que ma retenue n'est pas terminée ? »
« Non, elle l'est. Mais qu'est-ce que tu vas dire aux autres ? »
« À propos de quoi ? »
« De ta punition. »
« Hum….que j'ai lavé le plancher. »
Míriel fit un geste nonchalant de sa baguette magique « Recurvite ! » Et toute la saleté accumulée sur le sol disparut en quelques secondes.
« Merci pour le ménage », dit Frank.
« De rien », répondit-elle avant de déverrouiller la porte et de sortir pour regagner sa salle commune.
La retenue qu'elle avait le lendemain soir se passa bien. Enfin… aussi bien qu'une retenue avec le professeur qu'elle détestait et qui la détestait le plus pouvait se passer. Cette fois, elle dut réellement laver le plancher. Mais qu'est-ce que c'était comme prix si elle pouvait, en échange, se payer la tête de son professeur de potion ?
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Le matin du 4 septembre, tous les élèves étaient rassemblés dans la Grande salle pour le petit déjeuner. Harry mangeait en compagnie de Ron et Hermione lorsqu'un bruissement d'ailes annonça l'arrivée du courrier. Comme à tous les matins depuis plus d'un an, un hibou fonça vers Hermione pour lui apporter la Gazette du sorcier. Maintenant que le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait été confirmé par le ministère de la Magie, presque le ¾ des élèves s'étaient abonnés au journal. Cela restait le meilleur moyen pour connaître le nom des victimes. L'attente du courrier était synonyme d'angoisse pour la plupart des étudiants qui craignaient pour leur famille. Hermione déplia en vitesse le quotidien après avoir donné deux noises à la chouette au plumage fauve qui lui en avait fait la livraison. Le titre de l'article en première page ne laissait présager rien de bon. « Le Seigneur desTénèbres frappe encore », était-il écrit en haut d'une photo montrant la marque des ténèbres qui flottait au-dessus d'une grande mais sinistre maison. L'article allait comme suit :
« Hier soir, vers 21 heures, on a signalé au ministère de la Magie la découverte du cadavre d'Edward Delombre, domicilié au 143 Green St. près de Plymouth. M. Delombre est mort d'un « Avada Kedavra » entre le 1er septembre au soir et le 2 au matin selon les médicomages. La marque des ténèbres était distinctement visible au-dessus de la maison, ce qui confirme les doutes des autorités sur le lien entre cet assassinat et le lord noir.
M. Delombre vivait seul avec son domestique dénommé William Conners. Ce dernier a disparu subitement après le meurtre et il figure au premier rang de la liste des suspects.
Suite en page 8. »
Harry, qui avait lu par-dessus l'épaule d'Hermione, resta bouche bée. Le rêve ou plutôt la vision qu'il avait eue s'était donc réellement produite. Tout concordait : la nuit du 1er au 2 septembre, Edward Delombre, le domestique qui s'était enfui… Il leva la tête pour apercevoir Míriel. Il la vit, assise au bout de la table, en face du garçon de septième année avec qui elle se tenait tout le temps depuis la rentrée. Elle était penchée sur l'article de la Gazette du sorcier, la tête dans les mains.
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« Alors si les Appleby Arrows gagnent contre les Canons de Chudley et que…Míel, tu m'écoutes oui ou non ? » s'exclama Christian.
La jeune fille était en train de lire un article en première page de la Gazette du sorcier. Pour l'instant, elle n'avait pas la tête à entendre son ami parler de Quidditch. Elle était concentrée sur le paragraphe qui faisait la une du journal… car il annonçait la mort de son oncle.
« La nuit du 1er au 2 septembre… une chance que j'ai pris la Perle avant », pensa-t-elle.
« Míriel, tu m'écoutes oui ou non ? »
« Non », répliqua-t-elle d'un ton brusque en relevant la tête pour chercher son cousin des yeux.
Elle le vit, lui aussi penché sur son journal. Il releva finalement les yeux et croisa son regard. D'un bref hochement de tête, il lui fit comprendre qu'il était maintenant lui aussi au courant des évènements.
Christian était interloqué par la réaction de son amie. Elle aimait pourtant parler de Quidditch d'habitude. Il remarqua qu'elle fixait un point derrière lui et se retourna pour regarder dans le même sens. À la table des enseignants, le professeur Lawrence était orienté dans leur direction mais il se détourna bien vite.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-il
« Ça », répondit-elle en lui plaçant l'article sous le nez.
Le jeune homme s'en saisit et commença à le lire. Quand il eut fini, il lui redonna le journal.
« Et il avait de la parenté avec toi cet homme ? »
« C'était mon oncle. »
« Je suis désolé. »
« Ça ne me dérange pas. Nous n'étions pas très proches. »
La cloche annonçant le début imminent des cours sonna.
« On ferait bien d'y aller. À plus tard Míel. »
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L'affaire du meurtre d'Edward Delombre fut très vite oubliée. Après tout, ce n'était qu'un assassinat parmi tant d'autres. Même Míriel n'y pensait plus vraiment. Elle n'avait jamais vraiment connu son oncle et ne s'était donc pas attachée à lui. Pour le moment, elle avait autre chose en tête : les essais pour les équipes de Quidditch.
Elle avait été prise en tant que poursuiveuse dès sa deuxième année à Durmstrang. Son équipe et elle avaient remporté le trophée du championnat sept années consécutives dont quatre pendant qu'elle était poursuiveuse. Mais toutes ces victoires étaient en grande partie dues au fait que Viktor Krum était leur attrapeur.
Míriel s'était entraînée, question de reprendre la main, en compagnie de Christian, pendant leurs temps libres. Elle savait que deux des trois postes de poursuiveurs étaient inoccupés et elle avait bien l'intention d'en combler un.
Le samedi du 12 septembre arriva. Les essais pour l'équipe de Gryffondor étaient fixés à 13 heures. Après avoir dîné, Míriel se dirigea vers le stade de Quidditch, habillée de son ancienne robe violette de Durmstrang et son Éclair de feu sur l'épaule. Sur le terrain vert étaient présents tous les élèves qui voulaient se présenter. Jack Sloper qui avait été pris comme remplaçant de Fred Weasley l'année d'avant avait fini ses études ainsi qu' Alicia Spinet et Angelina Johnson. Il y avait donc deux postes en tant que poursuiveurs et un en tant que batteur de libres.
Les membres de l'équipe arrivèrent bientôt sur le terrain : en tête, Harry Potter, le nouveau capitaine, suivaient Ron Weasley, le gardien, Katie Bell et Andrew Kirke, respectivement poursuiveuse et batteur.
Míriel considéra rapidement ses rivaux. Ils étaient une dizaine, la plupart en 3e ou 4e année. Une grande partie n'avaient même pas leur propre balai et n'avaient d'ailleurs pas l'air de savoir très bien jouer. La jeune fille vit alors Katie Bell qui la dévisageait bizarrement avant de s'approcher pour pouvoir lui parler.
« Alors c'est vrai, la petite Delombre est revenue à Poudlard. J'avais du mal à le croire, je ne t'aurais pas crue capable d'oser remettre les pieds au collège. Il me semble que nous t'avions déjà fait comprendre que nous ne voulions pas de toi ici », dit la poursuiveuse d'une voix glaciale.
« Ferme-la, Bell », répliqua Míriel sur le même ton.
« À ta place je ne parlerais pas, Delombre. Regarde autour de toi. Tu es dans un stade de Quidditch. Tu sais, le jeu où il faut monter sur un balai. Tu dois t'être trompée d'endroit. C'est vrai, qu'est-ce que tu ferais ici puisque tu ne sais pas voler ? Tu ne te rappelles pas le cours de vol en première année, quand tu étais tombée de ton balai ? »
« Tu sais très bien que tout ça était un coup de Stevens. »
« N'empêche que tu ne sais pas plus voler que mon chaudron, Delombre. »
« Tu veux que je te prouve le contraire, Bell ? »
Katie se retourna vers ses coéquipiers qui étaient en train de parler aux autres candidats.
« Harry ? Je crois que j'ai trouvé par qui commencer. »
Harry s'approcha d'eux et reconnut la jeune fille dans sa robe violette.
« Míriel ? Tu te présentes comme poursuiveuse ? »
Elle hocha la tête en signe d'approbation.
« Très bien. Alors commençons par toi », dit-il en lui lançant le souafle. « Ron, tu peux aller devant les buts ? »
Míriel attrapa la balle écarlate d'une seule main et enfourcha son Éclair de feu. Elle entendit des murmures de la part des observateurs de la scène : « Hey, tu as vu son balai ? C'est un Éclair de feu lui aussi… » Sans en tenir compte, elle donna un coup de pied sur le sol et décolla. Elle s'éleva à une quinzaine de mètres d'altitude et attendit que le gardien se place devant les anneaux dorés.
« Ok, c'est bon Míriel, tu peux y aller. »
Elle se dirigea alors vers les buts à une vitesse moyenne. Elle ne savait pas si Weasley était un bon gardien. Elle doutait qu'il le soit, mais elle aimait mieux ne pas prendre de chances.
« Sortons tout de suite le grand jeu », pensa-t-elle.
Elle fonça vers les buts en accélérant, le vent sifflant à ses oreilles. Elle se dirigeait distinctement vers l'anneau le plus à gauche et Ron se plaça devant elle sans prendre garde. Elle avait maintenant atteint la surface de but et elle était à portée de tir. Elle leva la main qui tenait le souafle, les yeux rivés sur l'anneau en face d'elle.
Ron, quand à lui, trouvait sa manœuvre un peu idiote. Il était en plein entre elle et le but. Elle n'avait aucune chance.
Míriel s'apprêtait à lancer lorsque soudain elle freina d'un coup sec, tourna la tête vers l'anneau de droite et tira vers celui-ci. Ron, qui n'avait pas prévu la manœuvre, avait laissé les deux autres buts à découvert et ne put bloquer le tir. Le souafle traversa l'anneau sans difficulté. Cela faisait un point pour elle. Sur le terrain, les autres candidats et les membres de l'équipe, hormis Katie, applaudissaient. Míriel fit un petit looping pour saluer, ce qui les fit applaudir encore plus.
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Harry était sur le terrain, applaudissant la jeune fille comme le faisaient les autres. Míriel volait vraiment très bien. Cela faisait quatre fois qu'elle réussissait à marquer sur quatre essais. Et cela n'avait rien à voir avec Ron. Harry pensait que même Olivier Dubois aurait eu du mal à la bloquer. Après son cinquième but, il la fit redescendre.
« C'était vraiment très bien », lui dit-il. « Je te dirai demain si tu es choisie. Mais crois-moi, il y a de fortes chances que tu le sois. »
Míriel alla en direction de la sortie du stade en prenant soin de faire un sourire vainqueur à Katie.
« Tu penses toujours que je ne sais pas voler ? »
« Exactement comme je disais. Mon chaudron vole mieux que toi. »
« C'est ce qu'on va voir. Tu n'aurais pas dû dire ça, Bell », dit la jeune fille en s'en allant.
Une fois sortie du stade, Christian la rattrapa en courant.
« Tu as été…excellente…vraiment », dit-il, la respiration haletante.
« Ce n'était pas bien difficile. Weasley n'est pas le meilleur gardien que j'ai eu l'occasion de voir. »
« Autrement dit, tu le trouves pourri », déclara le jeune homme en riant.
« Exact », répondit-elle en souriant à son tour.
« Mais, mis à part lui, l'équipe était assez bonne l'an dernier. Johnson et Spinet ont fini leurs études, alors je ne sais pas comment ils vont se débrouiller sans eux. Par contre, Potter est vraiment bon et lui aussi il a un Éclair de feu. »
« Je sais, c'est mon père qui le lui a offert. »
« Ton père ? Mais pourquoi ton père aurait donné un Éclair de feu à Harry Potter ? »
« Je t'expliquerai une autre fois. Mais, continue ce que tu racontais. »
« Ah oui. Alors comme je disais, Potter est un très bon attrapeur. Mais il n'a pas pu beaucoup jouer l'an passé à cause d'Ombrage. »
« Ombrage ? Tu veux dire Dolores Ombrage ? Celle qui travaillait au ministère ? »
« Oui, tu la connais ? »
« Seulement de nom. Elle était à Poudlard l'an passé ? »
« Ouais, en tant que professeur de défense contre les forces du mal et Grande Inquisitrice. »
« J'en ai entendu parler en effet. Mais revenons au Quidditch. »
« Oui. Donc, en résumé, il n'y a plus que Potter et Katie comme bons joueurs. »
« Tiens donc, » remarqua-t-elle. « C'est la seule personne que tu appelles par son prénom. »
« Bah…c'est la seule que je connais personnellement aussi. »
« Vous êtes amis ? » demanda la jeune fille d'un ton neutre.
« Si on veut. »
« Entre elle et moi, tu choisirais qui ? »
« Quoi ? Comment ça choisir ? … », s'exclama Christian.
« Réponds. »
« Et bien….toi ? »
« Parfait. »
« Qu'est-ce qui es parfait ? J'aimerais bien pouvoir comprendre. »
« Tu dois sûrement te rappeler que Katie et moi ne nous entendions pas très bien en première année. »
« Que vous vous détestiez totalement en d'autres mots. »
« Et bien, nos relations ne se sont pas améliorées. Elle m'a insultée tout à l'heure et j'ai bien l'intention de me venger. »
« Qu'est-ce que tu veux faire ? »
« Je te le dis à condition que tu m'aides. »
« Tu peux compter sur moi. »
« Alors je pensais… »
Míriel se pencha à l'oreille de Christian pour lui exposer son plan.
« Oh, ça c'est une bonne idée, Míel. »
