Chapitre 8

Le bal d'Halloween

Il y avait plusieurs avantages à venir d'une famille noble, dont celui d'être fréquemment invité à toutes sortes de réceptions. Míriel faisait partie de cette classe de gens mais, pour l'instant, elle ne voyait pas cela comme un privilège. Bien sûr, elle connaissait tous les pas de danse par cœur, mais cela ne lui servirait à rien dans un bal d'écoliers. Le problème était qu'elle avait beaucoup de robes de cérémonie. Elle en avait trop ! Et maintenant elle ne savait pas laquelle choisir.

Après avoir pris une douche et avoir enfilé un peignoir, la jeune fille sortit toutes les robes qu'elle avait et les étala sur son lit. Elle devait en avoir dix, juste pour les bals, de toutes les couleurs et de tous les genres

« Procédons par élimination », se dit-elle.

- La violette était trop simple

- La bleue foncée était trop chic

- La bleue pâle était trop usée

- La noire en velours était trop petite

- La noire en soie était trop légère

- La verte au col de fourrure était trop chaude

- La bleu marine et la noire qui restaient étaient, disons…affreuses.

Et…il ne restait plus que la verte et la rouge. »

La première était faite d'une étoffe de velours vert émeraude. Elle ouvrait, à la façon d'un manteau, sur une robe noire aux reflets verts et se fixait à la hauteur de la poitrine au moyen d'une broche argentée. La deuxième, quant à elle, était d'une couleur rouge sombre aux reflets métalliques. Elle était plutôt simple, avec un décolleté rectangulaire et des manches courtes. Elle était attachée à l'arrière par un long ruban rouge. Les deux étaient très belles et les deux lui allaient bien, alors comment choisir ?

« Am, stram, gram, pic et pic et… »

Le sort tomba sur la robe verte, mais Míriel s'aperçut qu'elle regrettait de ne pas pouvoir mettre l'autre. Elle se dit qu'elle prendrait alors la rouge ! Mais maintenant elle regrettait de laisser la verte…

« Mais pourquoi n'ai-je pas qu'une seule robe comme tout le monde ?! Au moins, je n'aurais pas besoin de choisir… »

Elle regarda alors autour d'elle. Les trois autres filles étaient elles aussi en train de se préparer pour le bal.

« À qui vais-je demander de l'aide ? La « sang de bourbe rat de bibliothèque » ou les deux « pimbêches enquiquineuses ? »»

En se rappelant le peu d'aptitudes qu'Hermione avait pour la mode, Míriel se tourna plutôt vers Parvati et Lavande.

« Je mets laquelle ? » leur demanda-t-elle en leur montrant les deux robes.

« Wow ! Elles sont à toi ces robes ? » s'exclama Lavande.

« Oui, Mais là n'est pas la question : Laquelle devrais-je porter ce soir ? »

« Tu as deux robes de bal ? Tu es vraiment chanceuse », dit Parvati.

« Premièrement, j'ai dix robes, deuxièmement, je ne suis pas chanceuse et, troisièmement, laquelle je mets ? » s'impatienta Míriel.

« Ça dépend, parce que je pourrais te prêter un rouge à lèvres qui irait très bien avec la verte. Par contre, j'ai aussi un fard à joues qui serait vraiment trop beau avec la rouge et, si tu me laissais te maquiller… », commença Lavande.

« Je m'en fiche de votre maquillage, je suis très bien capable de m'arranger toute seule. Ce que je veux, c'est une robe, pour l'instant ! »

Les deux jeunes filles se consultèrent en se chuchotant deux ou trois paroles à l'oreille avant de hocher la tête en un commun accord.

« La rouge », déclarèrent-elles d'une même voix.

« Enfin ! » soupira Míriel en s'en allant.

Elle ne les supportait pas ces deux-là. Toujours en train de se pomponner, de magasiner, de parler de garçons, de glousser dans le dos des garçons, de faire les beaux yeux aux garçons…Cela ne l'aurait pas vraiment dérangée si ce n'était pas autour de Christian qu'elles le faisaient. Mais…elle n'avait pas à craindre trop de perdre son ami. Pour l'instant, les deux jeunes filles étaient très loin de pouvoir sortir avec lui. En fait, elles ne savaient même pas son nom. C'était simplement le « gars super canon avec les plus beaux yeux de septième année ».

… Et Míriel pariait que Lavande, qui était à l'origine de ce si « court » surnom, ne savait même pas de quelle couleur étaient les yeux de Christian. Bref, son ami tomberait bien bas dans son estime s'il accordait de l'attention à ces deux dindes gloussantes.

Ce qui, par contre, l'embêtait personnellement dans cette histoire était que, puisqu'il était de notoriété publique qu'elle était la meilleure amie de Christian, les deux jeunes filles la bombardaient de questions au sujet de ce dernier. Bien sûr, Míriel ne leur répondait en aucune occasion (sinon elles auraient fini par comprendre qu'il s'appelait Christian.)

Bref, elle trouvait ces deux filles insupportables.

Elle se dirigea vers la salle de bain pour pouvoir se préparer. Elle prit soin de verrouiller la porte. Comme ça, Parvati ne viendrait pas la déranger en prétendant que « il fallait absolument qu'elle l'aide à se coiffer ». Comme si elle avait besoin d'elle ! Elle enfila donc sa robe rouge et brossa longuement ses cheveux pour qu'ils soient parfaitement démêlés. Elle prit ensuite quelques mèches qui lui tombaient sur le visage et les retint derrière sa tête à l'aide d'une pince à cheveux, laissant le reste libre, tombant en cascade dans son dos. Elle dissimula l'attache en plaçant par-dessus une rose rouge qu'elle avait ensorcelée pour ne pas qu'elle se flétrisse. Une fois coiffée, elle se maquilla légèrement, appliquant un rouge rappelant sa robe sur ses lèvres, rosissant ses joues et surlignant ses yeux d'un trait noir. Elle mit ensuite des boucles d'oreilles formées de spirales allongées ressemblant à des cristaux de glace et reflétant la lumière. Elle mit aussi un collier à son cou et un bracelet à son poignet, composés tous les deux d'une chaînette argentée à laquelle étaient suspendus en alternance des diamants et des pierres transparentes. Enfin prête, elle sortit de la salle de bain. Dès que Parvati et Lavande la virent, elles se précipitèrent sur elle pour la complimenter.

« Wow ! Ta robe est encore plus belle sur toi », dit Parvati.

« Et tu as réussi à t'habiller, à te coiffer et à te maquiller en seulement quinze minutes ! » s'exclama Lavande, les yeux ronds. « Moi je n'ai même pas encore réussi à choisir si j'allais mettre du mascara bleu ou noir. »

En entendant cela, Míriel leva les yeux au ciel. Non, mais vraiment ! Elle avait bien envie de lui répondre que probablement la planète entière se fichait éperdument de la couleur de son mascara, mais elle se retint.

« Et, au fait, tu y vas avec qui au bal, Míriel ? » demanda Parvati.

« Avec mon ami », répondit-elle.

« Tu veux dire le "gars super canon avec les plus beaux yeux de septième année" ? »

« Oui, pourquoi ? »

« Tu es trop chanceuse ! » s'exclamèrent les deux jeunes filles à l'unisson. « Comment est-ce que tu as fait pour qu'il t'invite ? »

« Hum…Il m'a demandé si je voulais l'accompagner et j'ai répondu oui. »

« Si tu savais comme je t'envie », déclara Parvati. « Nous, on a dû se contenter de Dean et Seamus. »

« Mais c'est déjà mieux qu'elle », dit Lavande en désignant Hermione qui était assise sur son lit plus loin. « Elle y va avec Ron Weasley. »

Et les deux jeunes filles se mirent alors à rigoler. Míriel s'en alla en roulant les yeux pour la énième fois. « Désespérant » fut la seule chose qui lui vint à l'esprit lorsqu'elle entendit Lavande et Parvati se remettre à parler de garçons. Elle consulta alors sa montre qui était restée sur sa table de chevet.

« Je crois que je ferais mieux de descendre. Le bal commence dans quinze minutes. »

« Quoi ?! » s'exclamèrent les deux jeunes filles.

« J'ai dit que le bal commence dans quinze minutes…et vous feriez mieux de vous dépêcher à vous habiller. »

« Mais je ne serai jamais prête, je n'ai même pas encore choisi la couleur de mon mascara ! » paniqua Lavande.

« Ça, ce n'est pas mon problème », déclara Míriel avant de sortir du dortoir.

En s'en allant, elle entendit les voix des deux Gryffondors qui essayaient vainement de se dépêcher.

« Parvati, aide-moi. Dis-moi quel mascara prendre ! »

« Mais on s'en fiche de ton mascara Lavande ! C'est de mon rouge à lèvres dont il faut se préoccuper… »

Míriel détourna son attention de ses compagnes de dortoir et la porta plutôt vers le jeune homme qui l'attendait au bas des escaliers. Christian portait pour l'occasion une robe bleu nuit aux manches brodées d'argent. Pour l'instant, il était en pleine conversation avec un de ses amis de septième année, mais il ne tarda pas à la remarquer. Lorsqu'il la vit, il eut d'abord un air surpris, comme s'il avait de la difficulté à croire que c'était bien elle. Il la fixa ensuite plusieurs instants les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle ne put s'empêcher de sourire de le voir ainsi.

« Ferme la bouche, Christian. On dirait un poisson hors de l'eau. »

« C'est…parce que…tu es…vraiment magnifique ce soir, Míel », finit-il par articuler.

« Tu exagères », répondit-elle en baissant la tête, vaguement gênée.

« Non, je suis sincère. Et… j'ai un petit cadeau pour toi », dit-il en sortant une rose rouge de derrière son dos.

Elle sourit légèrement en le remerciant. Elle la prit ensuite et la porta à son nez pour en humer le parfum. Elle la piqua dans ses cheveux, aux côtés de celle qui y était déjà.

« On descend ? » proposa le garçon en lui présentant son bras.

Pour toute réponse, elle s'en saisit en souriant de plus belle. Ils s'en allèrent donc vers la sortie de la salle commune. Ils étaient presque partis quand on les interpella.

« Hey, Delombre ! »

Míriel se retourna pour apercevoir Seamus Finnigan en compagnie de Dean Thomas.

« Oui ? » fit-elle.

« Est-ce que tu sais si Parvati et Lavande s'en viennent ? Ça fait dix minutes qu'elles devraient nous avoir rejoints », dit Seamus.

« Je suis désolée, mais je crois que vous allez devoir attendre encore longtemps. Lavande n'a même pas encore choisi la couleur de son mascara. »

Les deux garçons échangèrent un regard d'incompréhension pendant quelques instants et Míriel en profita pour sortir en compagnie de Christian. Ils arrivèrent bientôt dans le hall d'entrée qui était bondé d'élèves attendant l'ouverture des portes.

Christian arborait une attitude fière tandis que les autres garçons le regardaient avec des yeux ahuris. Comment avait-il fait pour que Míriel Delombre accepte de l'accompagner au bal ? Pourtant eux avaient dû essuyer des refus catégoriques. Christian aperçut alors son ami Mark au milieu de la foule, une blondinette de Serdaigle au bras. Il passa à côté de lui en affichant un sourire vainqueur et lui murmura à l'oreille :

« Prépare tes gallions, Mark. »

« Tu n'as pas encore gagné Christian », lui répondit-il en lui envoyant un regard noir.

C'est à ce moment-là que les portes de la grande salle s'ouvrirent et que les élèves purent y entrer et ainsi admirer les décorations qui avaient été installées spécialement pour le bal. Des centaines de citrouilles de toutes les grosseurs avaient été disposées à travers la salle, chacune éclairée par une bougie. Les murs avaient été tapissés de tissus noirs d'où s'échappaient parfois des nuages de chauves-souris. Le plafond au-dessus d'eux montrait un ciel sans étoile, ne dévoilant qu'une immense pleine lune. Une piste de danse avait été aménagée au centre de la salle, entourée d'une multitude de petits fauteuils regroupés autour de tables basses. Une scène avait été élevée à la place de la table des professeurs. Des instruments y reposaient, attendant que les musiciens daignent arriver. C'est ce que ces derniers firent lorsque vingt heures sonnèrent, indiquant le début du bal. Ils commencèrent par la danse d'ouverture, une valse d'un style plutôt classique. Des couples se formèrent et les élèves se mirent à danser.

Dès les premières notes, Christian entraîna Míriel sur la piste. Il prit une de ses mains dans la sienne et passa un bras autour de sa taille. Ils tournoyèrent ensuite lentement au son de la musique.

« Je n'étais pas au courant que tu savais danser », dit la jeune fille.

« Tu n'es pas la seule qui a dû accompagner ses parents dans toutes sortes de réceptions pendant son enfance, tu sais. »

« Et où est-ce que tu te faisais traîner ? Je vois mal des Hawkins aller à une soirée chez des sangs-purs. »

« En effet, oui. Je parie qu'ils ne nous laisseraient même pas entrer. Trop de moldus dans la famille d'après eux. »

« Combien au fait ? » demanda Míriel, curieuse.

« Un cousin au troisième degré et une arrière-grand-tante. »

« Oh, mais ce n'est pas bien du tout ça », déclara-t-elle en prenant un air faussement sérieux. « Deux moldus dans ta famille ?! Ma mère aurait fait une crise cardiaque si elle avait appris que je dansais avec quelqu'un d'aussi…impur que toi. »

« Parce que peut-être que toi tu n'as pas la moindre goutte de sang moldu dans les veines ? »

« Bien sûr que non. Sinon, ma mère aurait fait une crise cardiaque en se regardant dans un miroir » fit la jeune fille en éclatant de rire. « Mais, plus sérieusement, où est-ce qu'il y avait des bals ailleurs que chez les sangs-purs ? »

« Au bureau de mon père. Il y avait toujours beaucoup de réceptions au ministère de la Magie et, puisqu'il était secrétaire au département des relations internationales, il y était constamment invité. Et, bien sûr, moi, je devais suivre… »

« Ça devait quand même être plus intéressant qu'aux endroits où j'allais », décréta Míriel. « Quand tu dois passer la soirée avec le seul autre enfant qu'il y a et, par conséquent, avec Draco Malfoy…Il n'y a pas plus ennuyante réception, tu peux me croire. »

Les musiciens jouèrent alors les derniers accords de la danse et, peu à peu, tous les couples s'immobilisèrent. Ils entamèrent alors un morceau beaucoup plus rythmé.

« Ah non ! Je ne sais pas du tout comment on doit danser sur ce genre de musique ! » s'exclama Míriel.

« Quoi ? Vous n'apprenez pas ça chez les sangs-purs ? »

Elle regarda son ami d'un air découragé.

« Allons, c'est facile. Tu n'as qu'à suivre le rythme ! »

En temps normal, elle aurait sûrement traîné Christian à une des tables en disant que ce n'était pas digne pour une jeune fille de son rang de danser sur des morceaux comme cela. Mais, ce soir-là, ce n'était pas ce dont elle avait envie. Ce soir-là, elle avait envie de s'amuser. Elle avait le goût d'oublier tout ce qu'on lui avait dit sur le comportement qu'une dame de sa condition devait avoir. Elle voulait seulement agir comme toutes les adolescentes normales pour une fois. Elle commença donc à bouger sur le rythme de la musique, regardant les mouvements que faisaient les autres et en inventant même de nouveaux après un moment.

« Tu vois bien que tu sais danser », s'exclama Christian.

« Oui, je vois…et, franchement, je ne m'en serais jamais cru capable. »

Les morceaux s'enchaînaient et Míriel et Christian ne s'arrêtaient pas de danser. Après ce qui semblait être le vingtième, la jeune fille s'arrêta enfin.

« Ok, stop, Christian…on prend une pause », fit-elle à bout de souffle.

« D'accord…je n'en peux plus, moi non plus », répondit-il en l'emmenant à l'écart de la piste de danse. « Va t'asseoir, je vais aller nous chercher quelque chose boire. »

Elle alla donc prendre place dans un des petits fauteuils qui entouraient la piste de danse. Christian la rejoignit bientôt avec une Bièraubeurre dans chaque main. Il lui en donna une et ils s'empressèrent d'en boire plusieurs longues gorgées.

« J'étais assoiffé », déclara le jeune homme après avoir avalé presque la moitié de sa bouteille.

« Moi aussi », dit Míriel. « Et en plus, ça faisait une éternité que je n'avais pas bu ça. »

« Si longtemps ? »

« Cela doit remonter à…quand j'avais sept ans…ou six ans même. »

« Ça fait dix ans que tu n'as pas bu de Bièraubeurre ?! »

« Oui. Mais tu sais…je n'ai jamais eu vraiment l'occasion d'en prendre. Ma mère voulait que je prenne toujours du thé et, quand elle n'était pas là, je prenais du chocolat chaud. Dans les réceptions, c'était du vin et à Durmstrang ils ne savaient même pas ce que c'était que de la « Bièrrrrrobeurrrreu » comme ils disent. Alors… »

« Je me demande comment tu as fait. Je suis totalement accro à la Bièraubeurre. Et ça m'est simplement tout à fait impossible de survivre plus de trois semaines sans en boire. »

Míriel se mit alors à rire, mais elle s'interrompit brusquement en entendant le morceau que les musiciens venaient d'entamer. C'était une danse lente et douce…un slow. Sans savoir pourquoi, elle se sentit soudainement un peu mal à l'aise. Christian allait-il l'inviter ? Elle espérait secrètement qu'il le ferait. Non ! Elle n'espérait rien. Pourquoi l'inviterait-il après tout ? Il n'était que son ami, ce n'était pas comme s'ils…sortaient ensemble.

Elle fut brusquement sortie de ses réflexions, car Christian venait de la prendre par la main pour l'entraîner sur la piste de danse. Elle se laissa faire, ne sachant pas trop comment réagir. Il posa ses mains sur ses hanches et elle glissa timidement ses bras autour de son cou. Ils commencèrent alors à tournoyer lentement au son de la musique. Elle le regardait dans les yeux, y cherchant un indice de comment elle devait interpréter tout cela. Était-ce seulement amical…ou plus ? Elle ne s'était jamais vraiment posé de question sur sa relation avec Christian. En première année, ils étaient trop jeunes pour être autre chose que des amis, mais maintenant… Tout en réfléchissant, elle en profita pour le regarder avec plus d'attention. Pour une fois, elle dut avouer que Parvati et Lavande avaient raison : ses yeux étaient vraiment magnifiques. Elle était en train de se perdre dans leur contemplation et elle ne s'aperçut pas qu'il l'avait rapprochée de lui et qu'ils étaient maintenant presque collés. Elle ne revint à la réalité que lorsqu'elle sentit les lèvres de Christian sur les siennes. Elle fut d'abord trop surprise pour réagir, puis elle décida de se laisser faire. Ses lèvres étaient tellement douces…

Le baiser se prolongeait depuis un bon moment lorsque soudain, Christian se décolla. Il arborait un grand sourire vainqueur, mais elle ne comprit pas pourquoi. En fait, elle ne comprit pas grand-chose de ce qui se passa pendant les secondes qui suivirent. Après avoir mit fin au baiser, Christian se détourna d'elle sans lui accorder un regard et se dirigea vers une des petites tables sur le rebord de la piste. Il y avait assis là plusieurs élèves de 7e année à Gryffondor. Le jeune homme alla vers Mark Stevens et lui tendit la main. Celui-ci y déposa une poignée de gallions en fusillant Christian du regard. Ce dernier les mit alors dans sa poche en sortant de la Grande salle.

Míriel regardait toute la scène en restant plantée comme une idiote en plein milieu de la piste de danse, où Christian l'avait laissée. Elle avait de la misère à saisir ce qui se passait. Ils avaient dansé, ils s'étaient embrassés…et ensuite ? Il était parti sans une parole ni un regard. Pourquoi ? Et qu'est-ce que c'était que cet argent que Stevens lui avait remis ? Il ne lui vint qu'une explication en tête, mais elle refusait d'y croire. Christian ne lui ferait jamais ça, il était son ami tout de même ! Il fallait absolument qu'elle lui parle, il lui devait des explications.