6-La cellule
Complexe industriel abandonné. 12 heures 30 minutes.
Stella avait estimé la durée de leur petit voyage à plus de trois heures environ. Elle n'en était vraiment pas sure car elle avait été distraite par la chaleur émanant du corps de Flack tout le reste du trajet, après l'altercation avec l'un des ravisseurs, que le détective avait surnommé Grincheux. Le jeune homme était resté collé à elle et avait même réussi à atteindre ses mains liées avec les siennes, tout aussi attachées, caressant ensuite la paume de sa main pour la rassurer.
Prof et Grincheux leur avait bandé les yeux pour les mener dans leur nouvelle prison, cette fois bien ancrée au sol. Ils leur retirèrent leurs bandeaux et les poussèrent dans la petite pièce puis verrouillèrent la porte derrière eux.
Flack et Stella réussirent à s'asseoir et se posèrent sur le mur de béton de leur cellule. Stella s'apprêtait à parler quand Prof revint avec Grincheux, un appareil photo numérique à la main.
Prof (faisant le malin) Faites un p'tit sourire à vos potes. (fronçant les sourcils) Je les ai pas dans le cadre. (à Grincheux) Rapproche-les.
Grincheux s'exécuta en soupirant. Stella nota soudain qu'il avait omis de mettre ses gants. Elle eut alors une idée et risqua le tout pour le tout : quand Grincheux approcha sa main de son épaule, elle la mordit jusqu'au sang ! Grincheux se mit à crier de douleur et retira vivement sa main en jurant. Avant que Prof ne puisse lui ordonner quoique ce soit, Grincheux amorça un coup de pied qui atterrit… droit sur le dos de Flack. Le détective s'était jeté comme il avait pu sur Stella, s'interposant ainsi entre elle et le ravisseur au caractère plus que bouillant.
Et un nouvel hématome, un ! Don serra les dents et regarda Stella, qui était horrifiée, avec un sourire rassurant aux lèvres. Si elle avait mordu ce type, c'était sans aucun doute pour une excellente raison. De toute manière, Flack ne permettrait à personne de la toucher !
Prof finit par intervenir, très contrarié.
Prof : Putain, qu'est-ce que je t'ai dit ! Ne les touche pas !
Grincheux (montrant Stella) Elle m'a mordu !
Prof (railleur) Et alors ? C'est un otage ! Et parfois, ça se débat ! Alors, arrête de discuter et rapproche-les qu'on en finisse ! Compris ?
Grincheux acquiesça et murmura diverses injures dans sa barbe. Il rapprocha brutalement Flack de Stella, les faisant s'entrechoquer, et le détective en profita pour saisir la main de Stella dans la sienne pour la réconforter.
Prof : Bien. Vous êtes tous mignons comme ça…
Prof prit enfin la photo et vérifia si elle était correcte sur le petit écran.
Prof (à Grincheux) Bien. Trouve leurs plaques.
Grincheux s'exécuta et arracha leurs plaques de leurs ceintures puis revint avec vers Prof.
Grincheux : Les voilà.
Prof opina de la tête avec satisfaction et tous deux quittèrent enfin la cellule de nos deux amis. Dès qu'ils furent partis, Stella cracha du sang, ce qui inquiéta Flack.
Don : Stella ?
Stella (voyant son expression inquiète) Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas mon sang mais celui de Grincheux. (souriant devant ce sobriquet ridicule)
Don (soulagé) Je me disais bien que vous n'aviez pas mordu ce type pour rien.
Stella : Je suis désolée, Flack. Je ne voulais pas qu'il vous frappe…
Don (rassurant) Je me suis mis devant vous tout seul, comme un grand garçon. Vous n'êtes pas responsable.
Stella (souriant presque timidement) Dans ce cas…Merci, Flack.
Et comme si c'était parfaitement naturel, Stella l'embrassa doucement sur la joue. Flack se sentit rougir, embarrassé, mais il avait aussi l'impression que sa température corporelle avait monté d'un cran. Calme, calme, calme. Une banquise, de la glace, une douche froide, une tempête de neige, tout ce qui pourrait faire baisser cette soudaine chaleur qui l'envahissait. Et respirer aussi, ça serait une idée. Don se remit à inspirer lentement et essaya d'éviter le regard de Stella posé sur lui.
Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Stella n'était pas aussi familière avec le jeune détective d'habitude. Mais ça lui avait paru tellement normal de le remercier ainsi. Elle avait vu Flack rougir, vu qu'il avait retenu sa respiration, vu que son corps s'était soudain tendu et vu qu'il évitait de la regarder. Et cela attrista la scientifique sans trop savoir pourquoi…
Flack lui jeta un rapide coup d'œil et vit l'expression déçue de la jeune femme. Sur ce coup-là, il se serait giflé ! Ce n'était qu'un geste de remerciement et son imagination avait commencé à lui jouer des tours.
Don (gentiment) Excusez-moi, Stella. Je me comporte comme un idiot aujourd'hui…
Stella : Non, c'est moi. C'était…déplacé…
Don (protestant) Non ! C'est moi qui déraille, c'est tout. (avec humour, détendant ainsi l'atmosphère) Le coup sur la tête, probablement.
Stella se mit alors à rire et toute cette étrange tension qui s'était placée entre eux disparut. La scientifique se mit soudain à manœuvrer et finit par poser son dos contre les côtes de Flack.
Stella : Tournez-vous.
Flack, intrigué, s'exécuta et, une fois dos contre dos, il sentit les mains de Stella s'activer.
Don : Stella, qu'est-ce que vous faites ?
Stella : J'essaie de vous libérer.
La jeune femme cherchait les poignets de Flack à tâtons. Elle posa ses mains sur le dos de Don puis les fit glisser lentement vers le bas, faisant tressaillir le détective : nom d'un chien, il fallait qu'il se calme ! Continuant sa descente à la recherche des mains du jeune homme, Stella atteignit accidentellement les fesses de celui-ci, qui sursauta.
Don (heureux qu'elle ne le voyait pas rougir) Heu…Vous êtes trop bas…
Stella : Pardon.
Elle continua son inspection et trouva enfin ce qu'elle cherchait.
Stella : Bien. Et maintenant, au travail.
oOo
Jim : Bon, tu amènes leurs plaques à New York. Tu les fais livrer au commissariat du district de Manhattan. Mais attention, il faut qu'elles y soient à 15h, en même temps que l'arrivée de notre mail, ok ?
Jesse : Ok.
Et l'homme partit, prenant la voiture, et démarra sur les chapeaux de roues.
Jim : Bien…Tout marche comme sur des roulettes…
