Réponse aux reviews :
Qc-HP : Christian n'est pas si pire que ça. Il lui arrive juste d'être un adolescent idiot de temps en temps… C'est sûr que ce n'est pas le fun de sa part. C'était ça le but aussi ! Parce que Míriel devait avoir une certaine « réaction » qui lui ferait faire une certaine « chose »… Tu vas voir de quoi je parle dans ce chapitre. Merci pour ta review !
Greg83 : (Une review négative ! Enfin ! ) Premier problème de réglé, j'ai accepté les reviews anonyme. Deuxième problème : Harry qu'on voit très rarement. Je sais, il n'apparaît pas souvent jusqu'à maintenant. Mais ça va changer à partir de ce chapitre et des suivants. Et que je le fais passer pour un triple idiot ? Bah…je sais que je ne l'ai jamais considéré comme quelqu'un de très intelligent et en plus Míriel le méprise mais….je ne croyais pas y être allé aussi fort. En tout cas, ça aussi je crois que ça va se régler dans les prochains chapitres. Sinon, et bien merci pour ta reviews !
Ninipuce : (Ton nick est trop long alors je prends celui là. Je sais que tu vas te reconnaître de toute façon.) Je te tue, NE M'APPELLE PLUS JAMAIS MARYSE ! Bon, et bien maintenant que tu es morte, je peut me dispenser de continuer à répondre à ta reviews (lol). Et bah…merci pour ta reviews quand même.
Cybel : Aahhh, la longue review…..j'adore les longues reviews…. Passons. J'ai toujours trouvé que Míriel était un peu trop bonne dans tout mais Mary Sue… c'est vraiment autre chose…. Et son frère n'est pas mieux…. Et ah oui, je savais c'était qui Brutus, mais l'autre fois je n'avais pas fait le lien du tout… (une chance qu'on parlait pas de mon poisson rouge…lol) Ah oui, je l'aime bien le coup à Katie (je sais vraiment pas ce que j'ai contre elle moi…) En tout cas, merci pour ta review !
Inuyashasamashu : (un jour je vais me tanner de devoir écrire ton nom…) Tu as trouver ce chapitre trop drôle ? Je sais que le bout avec Parvati et Lavande peut être amusant mais… c'était vraiment si tordant le coup de Christian ? Et puis, bof…si tu le dis… (et Christianichanichipouchounet c'est vraiment affreux tu sauras…) Merci pour ta review !(comme toujours…)
Chapitre 9
La tour d'astronomie
Míriel s'éclipsa discrètement de la grande salle et eut tôt fait de rattraper Christian dans le hall.
« Pourquoi est-ce que Stevens t'a donné de l'argent ? » demanda-t-elle d'un ton froid qu'elle n'employait jamais avec lui d'ordinaire.
« Oh, salut Míel », dit-il en se retournant, l'air soudainement embarrassé.
« Pourquoi Stevens t'a donné de l'argent ? » répéta-t-elle en essayant d'empêcher sa voix de trembler.
« Mark ? Oui…c'est parce que…ça faisait un bout de temps qu'il m'en devait…à cause de… »
« Et pourquoi est-ce que tu m'as plantée en plein milieu de la piste de danse ? Tu aurais bien pu attendre la fin du bal ou au moins la fin du morceau avant de demander tes comptes à Stevens. »
« Mais, je croyais qu'il était fini le slow… »
« Bien sûr, et c'est pour ça qu'il joue encore ? » s'exclama la jeune fille en pointant les portes de la grande salle d'où s'échappait le bruit étouffé de la musique.
« …C'est parce que…je savais que Mark se défilerait encore si je ne lui avais pas demandé tout de suite de me payer… Car, vois-tu, ça faisait depuis le début de l'année qu'il me devait de l'argent… »
« Arrête de me mentir Christian, je sais bien que ce n'est pas vrai ! »
Le jeune homme comprit alors qu'il ne pourrait plus s'esquiver et qu'il lui faudrait dire la vérité.
« Il faut que tu comprennes…c'était simplement pour rire…juste une blague… »
« Ah oui ? Et bien j'aimerais bien que tu me l'expliques ta blague parce que je ne crois pas avoir compris ce qui était supposé être drôle. »
« … »
« Oh, mais je crois que je m'en doutais déjà. C'était un pari n'est-ce pas ? Tu as fait un pari avec Stevens sur moi ! »
« Laisse-moi t'expliquer Míel… »
« Expliquer quoi ? Ce que tu avais gagé ? Laisse-moi deviner : Trois gallions si tu m'invitais au bal, cinq si tu m'embrassais et dix si tu couchais avec moi ? »
« Mais non, je n'aurais jamais osé aller aussi loin. Je ne voudrais pas te faire de mal… »
« Oh, mais bien sûr ! Tu t'es contenté des deux premières épreuves, comme ça tu récoltais huit gallions sans me faire le moindre mal ! C'est certain, ça ne me dérange pas le moins du monde de me faire embrasser pour rien en plein milieu de la grande salle. »
« Je n'ai pas dit ça, mais… »
« Mais tu n'as même pas songé une fois à ce que je pourrais ressentir, moi. »
« Et bien… »
« Oui évidement, tu n'as pas pensé à moi une seconde dans tout ça. Tu n'as pas pensé à ce que je ressentirais en découvrant que mon meilleur ami se sert de moi pour un stupide pari. Et moi qui croyais que j'avais au moins quelqu'un qui me respectait et qui m'appréciait réellement. Mais je me suis trompée on dirait. En fait, je ne suis qu'une belle fille comme les autres à tes yeux. « Belle fille », tient donc, une autre chose à ajouter à la liste. « Les gens se tiennent avec Míriel Delombre parce qu'elle a le sang pur, qu'elle est noble, qu'elle est riche et qu'elle est belle. » Oh, mais c'est fantastique tout ça ! Et bien sûr quand vous avez profité suffisamment de ce pourquoi vous êtes venus, vous pouvez partir sans rien dire. Bien sûr, je ne suis qu'une chose sans aucun sentiment avec laquelle on peut faire ce qu'on veut et la jeter après. Non vraiment Christian, je me demande pourquoi je t'ai considéré différemment toutes ces années. En fait, tu ne vaux pas mieux que les autres. »
« C'est correct Míriel, pas besoin d'exagérer », dit alors le jeune homme d'un ton offensé. « Ce n'est pas mon problème si tu prends tout trop au sérieux. C'était un jeu je te signale. Tu croyais vraiment que c'était réel ? Qui voudrait de toi de toute façon ? Tu as bien trop mauvais caractère pour cela. Vraiment, je me demande pourquoi est-ce que je me suis forcé pour être ton ami. Je n'ai pas besoin de toi Míriel, mais on dirait que j'ai la mauvaise habitude de vouloir aider tous ceux qui font pitié. Mais, contrairement à toi, j'ai des tas de copains et, d'ailleurs, je crois que je vais retourner dans la Grande salle. Comme ça, avec eux, je pourrai vraiment m'amuser. Surtout que tu es loin d'être la seule belle fille de Poudlard et qu'il y en a sûrement une dizaine qui n'attendent que ça, que je les invite à danser. Et elles, au moins, n'en feront pas tout un plat si je les embrasse. Non, finalement je ne te comprend pas, tu devrais être heureuse, tu as pu embrasser le plus beau gars de Gryffondor, non ? » lança-t-il méchamment.
Il tourna ensuite les talons et reparti vers la grande salle. Míriel resta alors quelques instants figée là. Elle recula ensuite de quelques pas, puis se retourna et accéléra pour finalement se retrouver en train de courir, essayant de mettre le plus de distance entre elle et la grande salle. La grande salle avec tout ce monde qui s'amusait, avec Christian qui s'amusait en l'oubliant complètement. Elle courait sans regarder où elle allait, sans se rendre compte des larmes qui coulaient sur ses joues. Elle montait toujours, tournant à droite, puis à gauche. Elle se fichait des tableaux qui se retournaient sur son passage et de Miss Teigne qui miaulait comme une folle en voyant qu'elle courait dans les couloirs. Elle se fichait aussi des sanglots qui s'échappaient de sa gorge, de son maquillage qui coulait et de sa coiffure qui était complètement défaite. Elle se fichait de tout, elle ne faisait que courir. Trouver un endroit loin, un endroit où personne ne viendrait la déranger.
¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤
Harry était accoudé au rebord d'une des fenêtres du cinquième étage. Il avait eu besoin de prendre un peu d'air. Il n'avait jamais vraiment aimé les bals et, en plus, ce soir, Ron et Hermione dansaient ensemble et l'avaient laissé seul avec Ginny et Luna qui ne lui accordaient pas la moindre attention. Autant dire que c'était la plus ennuyante des soirées possibles. Alors, au lieu de rester assis dans un fauteuil à regarder les autres s'amuser, il avait décidé d'aller se promener dans les couloirs de l'école. Il s'était arrêté depuis quelques instants à cette fenêtre d'où il pouvait admirer la pleine lune qui brillait dans le ciel noir. Soudain, il entendit des bruits de pas et de sanglots. Il se retourna pour apercevoir un bref moment la silhouette d'une jeune fille qui courait au bout du couloir. Il essaya de distinguer qui cela pouvait bien être, mais elle était déjà trop loin. Elle se dirigeait vers la tour d'astronomie. Intrigué, il décida de la suivre.
¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤
Après avoir grimpé sans trop s'en apercevoir un escalier en colimaçon, Míriel déboucha dans une salle de classe circulaire. Elle alla droit devant elle, poussa les deux grandes portes vitrées qui étaient au fond de la pièce et arriva sur une large terrasse entourée d'un muret de pierre. Elle était au sommet de la tour d'astronomie. Elle tomba alors à genoux, appuyant ses bras sur la balustrade et enfouissant sa tête dans ceux-ci. Elle n'essayait plus de retenir ses larmes maintenant, elle les retenait depuis trop longtemps. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas pleuré. Elle avait retenu ses larmes à la mort de sa mère et à celle de son père. On la regardait alors, il fallait qu'elle se montre forte. Mais, maintenant, c'était la goutte qui avait fait déborder le vase. Christian. Pourquoi lui avait-il fait cela ? Il était son ami, non ? Il était la seule personne qu'elle avait pu qualifier d'ami. Alors, pourquoi diable s'était-il conduit de la sorte ? Il l'avait traité comme…un objet, un objet dont il s'était servi pour s'amuser et qu'il avait ensuite jeté. Et, bien sûr, il ne s'était pas excusé. Non, il lui avait dit que c'était de sa faute si elle prenait tout trop au sérieux. Mais elle avait bien le droit ! Elle avait bien le droit d'avoir un ami qui la respecte. Et bien non, on dirait qu'elle n'y avait pas droit, que c'était seulement pour les autres. Sinon, elle en aurait eu… Elle avait cru que Christian était digne de porter le titre « d'ami », mais elle s'était trompée apparemment. Et puis, de toutes façons, elle n'avait jamais eu droit à rien, alors des amis…
Sa vie n'était qu'une blague. Oh oui, rien qu'une immense blague. Comme si Dieu l'avait créée que pour s'amuser et rire de son malheur. Ou comme s'il avait voulu voir jusqu'où elle était capable de tenir. Il l'avait privée de tout ce qu'une personne normale devrait avoir. Privée de son père pendant douze ans en le mettant en prison. Privée de l'amour qu'elle aurait dû recevoir en lui donnant une mère froide et insensible. Privée d'insouciance en lui donnant le nom des Delombre et les responsabilités qui venaient avec. Privée d'amis parce qu'elle avait été placée dans la mauvaise maison. Et maintenant privée de respect parce que son seul copain lui préférait quelques misérables gallions. Dieu, s'il existait, s'était bien moqué d'elle. Mais pouvait-elle avoir la paix un jour ? Elle n'en pouvait plus à présent, elle était à bout.
Elle releva lentement la tête. Devant elle s'étendait le parc de Poudlard. Elle pouvait voir scintiller le lac au loin, bordé par la forêt interdite. Ils étaient tellement loin au dessous d'elle, elle était tellement haute…Elle se pencha doucement par-dessus le rebord, hypnotisée par le vide, attirée… Ce serait si facile de se laisser tomber. En quelques instants tout serait fini. Elle n'aurait plus à souffrir… Il n'y avait rien qui pouvait la retenir, elle ne manquerait à personne. Elle s'était crue importante, elle avait cru qu'on tenait à elle, par amour pour elle. Mais non, on tenait à elle seulement pour son argent. Qu'ils le prennent donc son argent alors, elle s'en fichait complètement ! Elle voulait que quelqu'un l'aime un peu… La seule personne qui l'avait fait était morte alors…autant la rejoindre…
Elle se releva et monta lentement sur le rebord du mur. Le vent faisait voler ses cheveux et sa robe derrière elle. Elle ferma les yeux. Elle avait l'impression que le monde s'était arrêté de tourner seulement pour elle, en attente de ce qu'elle allait faire. Bientôt, elle ne souffrirait plus, plus jamais.
« J'arrive père… »
Et elle se laissa tomber dans le vide.
¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤
Harry gravissait de plus en plus vite les marches menant au sommet de la tour d'astronomie. Sans savoir pourquoi, il était inquiet de voir que la jeune fille ne redescendait toujours pas. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire là-haut ? Il arriva enfin dans la salle de classe. Il vit que les portes menant au dehors étaient ouvertes, alors il se dirigea vers la terrasse. Ce qui arriva dans les secondes qui suivirent se passa comme au ralenti. Il commença par voir la jeune fille, debout sur le rebord du mur, penchant dangereusement vers le vide.
« NOOOOOOooooon ! »
Il courut alors vers elle et la rattrapa de justesse avant qu'elle ne tombe. Dans son élan, il la projeta vers le sol et ils se retrouvèrent tous les deux par terre. Harry se releva rapidement et ne prit même pas le temps de considérer la jeune fille avant de commencer à lui crier dessus.
« Non, mais tu es malade ou quoi ? Tu aurais pu te tuer si tu étais tombée ! Et c'était quoi le but de te mettre debout sur le rebord du mur aussi ? Tu te rends compte que si…….Míriel ! » s'exclama-t-il soudain en la reconnaissant.
La jeune fille était toujours par terre et se contentait de le dévisager étrangement. Elle semblait vouloir retrouver son habituel air froid et indifférent, mais elle n'y arrivait pas. Ses traits étaient encore trop bouleversés et elle avait le visage mouillé de larmes. On aurait dit que ses yeux contenaient toute la détresse du monde. Elle le fixa encore un moment avant de se relever et de partir vers l'intérieur.
« Idiot », l'entendit-il murmurer.
« Attends, Míriel… »
Elle ne se retourna pas et continua d'avancer, mais il n'abandonna pas.
« Je suis désolé, je n'aurais pas dû te crier après. Je n'ai pas réfléchi. J'ai eu trop peur en te voyant sur le rebord, mais…qu'est-ce que tu voulais faire là aussi ? »
« Admirer le paysage voyons. »
Soudain, une hypothèse à laquelle Harry n'avait pas du tout pensée surgit dans son esprit. Et si elle avait vraiment voulu tomber de cette tour...
« Attends…tu voulais te tuer ? » lâcha-t-il dans un murmure.
« Oh, enfin il comprend ! » s'exclama la jeune fille sarcastiquement. « Cela lui a pris du temps à Saint Potter pour saisir. »
Ils étaient maintenant revenus à l'intérieur de la salle de classe. Harry se mit alors devant elle pour la forcer à s'arrêter et la prit par les épaules.
« Est-ce que ça va ? » demanda-t-il doucement.
« Oh oui, bien sûr », répondit-elle d'une voix tremblante, les larmes lui remontant aux yeux. « Ça n'est jamais mieux allé, tu peux me croire. »
Míriel recula jusqu'au mur où elle se laissa glisser au sol. N'en pouvant plus, elle enfouit sa tête dans ses genoux repliés et éclata en sanglots. Harry s'assit alors à coté d'elle et passa maladroitement son bras autour de ses épaules. Elle s'accrocha soudainement à lui dans une étreinte désespérée. Ne sachant d'abord pas trop comment il devait réagir, il la serra un peu plus fort contre lui. Il avait du mal à croire que la jeune fille qui pleurait sur son épaule était bel et bien la Míriel Delombre qu'il avait l'habitude de voir. Elle qui paraissait d'ordinaire si insensible, si imperturbable, portant continuellement un masque de froideur qu'elle n'ôtait que pour rire avec son ami de septième année. Rire et non pleurer. Alors, que faisait-elle présentement ? Qu'est-ce qui avait pu la conduire à un tel point, au point de vouloir se tuer ? Et où était-il son ami maintenant ? Ce devrait être à ce jeune homme et non à lui d'être là, en train de la consoler. Pourtant, il les avait vu au bal ensemble et Míriel semblait être heureuse à ce moment-là. C'est à cet instant que la jeune fille le sortit de ses pensées.
« Je n'en peux plus… », dit-elle la voix entrecoupée de sanglots.
Harry resta silencieux. Il ne savait tout simplement pas quoi dire ! Alors, il préféra la laisser aller, se contentant d'écouter.
¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤
Elle était là, en train de pleurer dans les bras du garçon qu'elle devait mépriser le plus. Elle lui montrait comment elle pouvait être fragile et vulnérable. Elle était en train de montrer à Potter un des meilleurs moyens pour lui de la ridiculiser devant toute l'école. Il n'aurait qu'à raconter comment il avait trouvé l'insensible Míriel Delombre en train de sangloter en haut de la tour d'astronomie. Malfoy serait sûrement ravi d'apprendre cela. Mais, étrangement, elle se fichait complètement de tout ça. Elle se fichait qu'elle soit présentement dans les bras de Potter. Elle aurait pu être dans les bras d'un parfait inconnu, elle n'aurait pas réagi différemment. Elle avait juste besoin de quelqu'un, qui que ce soit.
« Je n'en peux plus…J'ai dû supporter cela trop longtemps. Je veux juste que ça arrête. Je ne veux plus souffrir, je ne serais pas capable de le supporter encore… »
Harry ne répondit rien et elle lui en fut reconnaissante.
« Je n'ai jamais été heureuse », continua-t-elle. « Ma mère…ma mère a tout fait pour cela. Elle ne m'a jamais aimée… Elle m'a toujours considérée comme un « accident »… »
Alors, sans plus réfléchir, elle fit ce qu'elle n'avait jamais pu faire auparavant. Elle lui raconta tout ce qu'elle avait gardé dans son cœur pendant presque 16 ans. Elle lui raconta l'indifférence et même le dédain dont avait toujours fait preuve sa mère envers elle. Elle lui raconta aussi les deux pires nuits de sa vie, lorsque des mangemorts étaient débarqués au manoir Delombre pour avoir la Perle et lorsqu'on lui avait appris la mort de son père. Et elle lui parla finalement de la façon dont Christian s'était moqué d'elle ce soir-là.
-Flash back-
C'était l'heure du petit-déjeuner au manoir Delombre. La table était silencieuse. La fille étant trop intimidée par sa mère et la mère étant trop indifférente à sa fille, elles ne songeaient pas à faire la conversation. Soudain, Míriel brisa le silence d'une voix hésitante.
« Mère, puis-je vous demander pourquoi vous ne voulez pas que je retourne à Poudlard cette année ? »
« Quoi, tu n'as pas au moins une petite idée ? Non, bien sûr, tu es un peu trop sotte pour ça », répondit Eleanor en lui envoyant un regard de mépris. « Tu ne retournes pas à Poudlard parce qu'on t'y avait placée dans une maison qui ne convient pas à une Delombre. Je t'ai inscrite dans une institution un peu plus digne de ton nom. En fait, je devrais dire de mon nom parce que toi-même tu n'es pas digne de le porter. Mais, puisque tu es ma fille, je dois au moins m'arranger pour que tu ne me fasses pas trop honte. Tu vas aller à Durmstrang. Au moins là-bas ils n'ont pas de ces stupides cours de Défense contre les forces du mal. Et ils te montreront ce qu'est vraiment la discipline. J'ai trouvé que tu t'étais ramollie à Poudlard. Sûrement à force d'être entourée de sang-de-bourbes. »
Puis sa mère se leva d'un coup et quitta la salle.
-Fin flash back-
-Flash back-
Il était déjà minuit passé, mais elle ne dormait toujours pas. Elle ne pouvait pas, il fallait qu'elle termine sa valise. Elle commençait sa 6e année à Durmstrang le lendemain et il faudrait qu'elle se lève à 5 heures du matin pour prendre un Portoloin jusqu'à Moscou, de là, prendre le train jusqu'à St-Petersbourg et ensuite voler jusqu'au collège. Elle était en train de chercher désespérément où elle avait bien pu mettre son grimoire de « Sortilèges de magie noire et blanche, niveau 6 » lorsqu'elle entendit un cri venant du rez-de-chaussée. Intriguée, elle empoigna sa baguette magique et sortit dans le couloir. Elle avait à peine atteint les escaliers qu'un homme encagoulé surgit devant elle.
« EXPELLIARMUS ! » s'exclama-t-il avant qu'elle n'ait pu faire le moindre geste.
Elle fut violemment projetée sur le mur avant de retomber lourdement sur le sol, un peu secouée. L'homme prit sa baguette qui était atterrie sur le sol avant de murmurer un sort qui fit apparaître des cordes autour de ses poignets. Il se saisit d'elle et réussit à la traîner malgré ses protestations jusque dans le salon du premier étage. Étaient rassemblés là une demi-douzaine de mangemorts, placés en cercle autour de sa mère. Celle-ci était étalée par terre, les cheveux défaits et le teint livide.
« Regardez ce que j'ai trouvé », dit l'homme qui la retenait prisonnière.
« Ah oui, c'est vrai. » commença celui qui semblait diriger les opérations. « J'avais oublié que tu vivais avec ta fille », fit-il en s'adressant à la mère. « Intéressant… Amène-la ici. »
On la « projeta » plus qu'on l' « amena » vers le mangemort. Celui-ci se saisit alors d'elle et la maintenant par derrière, pointa sa baguette magique sur elle.
« Et maintenant, tu nous dis qui est le porteur de la Perle de l'ombre si tu ne veux pas que je m'amuse avec ta fille », dit-il en s'adressant toujours à Eleanor.
Celle-ci ne dit pas un mot bien sûr. Une Delombre ne répondrait jamais à cela !
L'homme projeta alors la jeune fille sur le sol.
ENDOLORIS !
Avant que celle-ci ne puisse comprendre ce qui lui arrivait, elle vit surgir un éclair bleu de la baguette du sorcier. Elle sentit alors comme si chacun de ses os étaient en feu, la douleur lui passant de part en part du corps. Incapable de les retenir, des cris de douleur franchirent ses lèvres. Puis soudain, la souffrance prit fin. Le mangemort avait levé le sort. Le souffle court, elle eut tout juste assez de force pour relever la tête et apercevoir sa mère. Cette dernière ne semblait pas être le moindrement affectée par le fait que sa fille soit torturée. On aurait plutôt dit qu'elle était soulagée qu'on ait arrêté de la torturer, elle. Voyant aussi cela, l'homme crut d'abord que ce n'était qu'une apparence, fausse, que la femme n'était pas véritablement insensible. Alors, il recommença et lança un autre Doloris, plus fort, plus puissant. Míriel était transpercée par la douleur. Elle ne pouvait plus penser, elle ne pouvait plus voir, elle ne sentait même plus son corps, il n'y avait que la douleur…
Les mangemorts finirent par comprendre que ce n'était pas en torturant la fille qu'il ferait parler la mère. Ils comprirent aussi qu'elle ne leur avouerait rien. Alors, ils la tuèrent.
-Fin flash back-
-Flash back-
Míriel apparut en catastrophe dans la cheminée du 12 square Grimmaurd. Kreattur lui avait dit que Lucius Malfoy voulait la voir de toute urgence. Elle s'était donc rendue au manoir Malfoy pour apprendre que…Lucius était sorti et qu'il n'avait jamais demandé à lui parler. Sentant qu'il y avait quelque chose de louche là-dessous, elle était rentrée demander des explications à l'elfe de maison, mais elle tomba sur une demeure vide. Complètement vide. Aucun membre de l'ordre était présent, ni même Kreattur et…son père ! Pourtant, il s'était fait dire par le vieux débris qu'il ne devait sortir sous aucun prétexte et, pour une fois, elle était parfaitement d'accord avec le vieux débris. Tous les mangemorts étaient au courant de la situation d'animagus de son père et tous voulaient sa peau pour une raison quelconque. Mais pourquoi diable était-il sorti ? Et il n'avait même pas laissé de note, de message, quelque chose ! Juste un : « Je suis parti faire une promenade. Ne crains rien, je suis avec Remus et Fol Œil » aurait suffi. Mais non, rien ! Elle n'avait été absente qu'une heure tout de même, pas deux jours ! Pourtant tout semblait normal à son départ…
Il était plus de trois heures du matin, mais elle ne pouvait pas aller dormir. Elle commençait à être VRAIMENT inquiète pour son père. Cela faisait des heures qu'il était parti et elle n'avait reçu aucune nouvelle de personne. Elle était sur le point de prendre la poudre de cheminette pour aller voir Dumbledore quand elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Elle se précipita alors dans le hall d'entrée, espérant qu'on pourrait enfin lui dire ce qui se passait.
« Dieu merci, c'est toi Remus », s'exclama-t-elle, soulagée. « Mais où étiez-vous donc tous ? Où est mon père ? »
Il soupira en baissant les yeux.
« Il y a eu une attaque au ministère de la magie… »
« Et Sirius y est allé ? Il est malade ou quoi ? Il aurait pu m'avertir quand même ! »
« Tu-sais-qui s'en ait pris à Harry. Alors, il a voulu aller à son secours… »
« Ah parce que, en ce moment, il est avec son filleul à Poudlard ou je ne sais où ? Et moi là-dedans ? Je suis supposée réagir comment en voyant la maison vide, sans note, rien ? Parce que bien sûr son Harry est plus important ! »
« Il…il n'est pas avec Harry… »
« Mais il est où alors ? Il ne se rappelle plus qu'il y a tout plein de mangemorts qui veulent sa peau, sans parler que le département des aurors serait bien content de l'attraper aussi. »
« Míriel, je suis désolé, mais…il ne reviendra pas… », lâcha Remus après un instant.
La jeune fille manqua de souffle une seconde.
« Quoi ? Co-comment il ne reviendra pas ? Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Il y a eu un combat…il y avait une arcade dans la salle de la mort, avec un voile….il est passé au travers….il ne reviendra pas Míriel… »
La jeune fille resta figée quelques instants, son cerveau refusant d'admettre ce qu'elle entendait. Non, ça ne pouvait pas être vrai. Son père ne pouvait pas être…mort.
« Je suis désolé », dit Remus en posant une main sur son épaule.
Elle se dégagea brusquement de ce contact en reculant. Elle n'arrêtait pas de secouer la tête en signe de négation, comme si elle voulait se convaincre que tout cela n'était pas réel. En voyant l'air attristé du lycanthrope, elle comprit que c'était bel et bien la vérité. Son père était mort et elle ne pouvait plus rien y faire.
-Fin flash back-
-Flash back-
« C'est correct Míriel, pas besoin d'exagérer », dit alors Christian d'un ton offensé. « Ce n'est pas mon problème si tu prends tout trop au sérieux. C'était un jeu je te signale. Tu croyais vraiment que c'était réel ? Qui voudrait de toi de toute façon ? Tu as bien trop mauvais caractère pour cela. Vraiment, je me demande pourquoi est-ce que je me suis forcé pour être ton ami. Je n'ai pas besoin de toi Míriel, mais on dirait que j'ai la mauvaise habitude de vouloir aider tous ceux qui font pitié. Mais, contrairement à toi, j'ai des tas de copains et, d'ailleurs, je crois que je vais retourner dans la grande salle. Comme ça, avec eux, je pourrai vraiment m'amuser. Surtout que tu es loin d'être la seule belle fille de Poudlard et qu'il y en a sûrement une dizaine qui n'attendent que ça, que je les invite à danser. Et elles, au moins, n'en feront pas tout un plat si je les embrasse. Non, finalement je ne te comprend pas, tu devrais être heureuse, tu as pu embrasser le plus beau gars de Gryffondor, non ? »
-Fin flash back-
¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤
C'était le silence complet depuis plusieurs minutes dans la classe d'astronomie. Míriel était toujours par terre, dans les bras de Harry, mais elle ne pleurait plus. Elle avait toujours eu besoin de parler à quelqu'un de ce qu'elle avait affronté dans le passé et, maintenant que c'était fait, elle se sentait…soulagée. Le jeune homme ne l'avait pas interrompu une seule fois, se contentant de l'écouter et d'être présent, tout simplement. Et, même si elle n'aurait pas cru pas pouvoir dire cela de Potter un jour, elle lui en était grandement reconnaissante.
Il devait être minuit passé et la soirée avait été éprouvante pour les deux Gryffondor. Sans trop s'en apercevoir, ils s'endormirent, toujours assis sur le plancher de la classe d'astronomie.
¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤
Note de l'auteur : Alors j'espère que vous avez aimé ce chapitre, moi c'est presque mon préféré jusqu'à maintenant. Coté chapitre 10 et bien il s'appellera « Une nouvelle amitié ». Vous vous en doutez, c'est de Míriel et Harry qu'on parle là. Comment celle-ci réagit-elle en réalisant qu'elle a passé la nuit dans les bras de Potter ?
J'attends vos reviews !
