Réponse aux reviews :

Greg83 : Harry va aller en s'améliorant dans les prochains chapitre, enfin, je croie. Parce qu'on voit l'histoire du point de vue de Míriel et maintenant qu'elle ne le méprise plus, elle voit ses bons cotés. En tout cas, merci pour ta review comme d'habitude.

Inuyashasamashmu : (Tu sais que je déteste écrire ce nom là au complet…) Commençons par les commentaires sur le 9e chapitre : Enfin tu avoue que Christianichanichipouchounet c'est horrible. Et Christian et Míriel qui font un beau couple ? Bah… je les ais jamais imaginé de ce point vue là… en tout cas ils ne seront jamais ensemble, je te le confirme tout de suite pour ne pas que tu te fasse d'idées. Non, Ron et Hermione ne vont pas commettre de meurtre envers Harry. C'est juste Voldy qui peut le tuer de toute manière. Et ils ne seront pas mangemorts je te le dit tout de suite aussi. Et moi aussi j'adore le surnom « Saint-Potter ». Mais je l'ai vue souvent ailleurs, ce n'est pas moi qui l'ai inventé. Eleanor, ce n'est pas affreux, c'est juste trop noble pour toi. Et tu peux pas être du coté des mangemorts parce que de un, Eleanor était une mangemort et de deux parce qu'ils veulent tuer Míriel et son cousin. Et désolé de te dire ça maintenant que tu as changé d'avis mais si l'envie me prend de tuer Harry, ce n'est pas le fait que Míriel ait besoin de lui qui va m'en empêcher. (Et au fait, Míriel, ça s'écrit pas avec un y.)
Commentaire sur le 10e chapitre maintenant : Oui, ils sont devenue amis… je croyais que c'était plus prévisible que ça mais bon… Non Christian ne s'excusera pas, en fait il n'apparaît même plus dans l'histoire. Parce qu'il faut que tu comprenne que tous les trucs que je lui ait fait faire à l'Halloween, c'était parce que je cherchais un moyen de m'en débarrasser… Oui Malfoy a un lien de parenté avec Sirius, j'ai pas inventé ça. Va revoir ton tome 5. C'est la mère de Malfoy, Narcissa Malfoy, née Black, qui est la cousine de Sirius. Parce que toutes les famille de sang-pur sont relié entre-elle. Ça ne m'étonnerait pas que Míriel soit quelque chose comme cousine au 7e degré avec son propre père ou dans les environs… Non, le but de la fic n'est pas d'être drôle même si j'aime bien mettre quelque blague de temps en temps. Mais je crois que la première partie de ce chapitre là va te plaire, j'ai essayé de faire quelque trucs drôle… enfin tu va peut-être les trouver drôle si tu n'aimes pas particulièrement Hagrid… enfin je te laisse voir par toi-même. Merci pour tes reviews !

Chapitre 11

La Perle de l'ombre

Plus d'un mois s'était écoulé depuis le bal de l'Halloween et Míriel s'entendait de mieux en mieux avec Harry, Ron et Hermione. Elle n'avait rien perdu de son caractère d'avant et de ses convictions de sang-pur, mais disons qu'elle ne les utilisait pas avec ses nouveaux amis. Ils étaient des exceptions à la règle. Hermione n'était pas une enfant de moldu, Ron n'était pas un Weasley et Harry n'était pas… et bien non, Harry était Harry et elle ne passait pas outre une de ses caractéristiques en particulier. Elle se demandait bien pourquoi elle l'avait tant méprisé auparavant.

L'hiver avait pointé son nez, emmenant avec lui les premiers flocons de neige de la saison. C'est donc emmitouflés dans leur cape et leur foulard que Harry, Ron, Hermione et Míriel traversèrent le parc de Poudlard en ce dimanche après-midi de décembre. Hagrid les avait invités (enfin, il avait invité Harry, mais les autres avaient suivi) à prendre le thé puisque, comme il disait, « ils ne s'étaient pas vus depuis une éternité ». Arrivés à la cabane, ils cognèrent à la grande porte de bois et attendirent qu'on leur ouvre. Apparue bientôt la grosse figure joviale et la barbe hirsute du garde-chasse.

« Ah, enfin, vous voilà ! Entrez, entrez, ne restez pas dehors » s'exclama-t-il.

Dès qu'il remarqua la présence de Míriel, il fronça les sourcils.

« Ah, oui…euh », commença Harry. « Hagrid, voici Míriel Delombre, une de nos amies. Elle est nouvelle cette année. Je ne croyais que cela dérangerait si elle nous accompagnait. »

« Non, bien sûr que non », répondit-il sans pourtant délaisser son attitude méfiante. « Allez, venez vous asseoir. »

Une fois installé autour de la grande table du demi-géant, Míriel prit le temps d'observer le décor autour d'elle. Il n'y avait qu'un mot pour décrire cela : rustique (sauvage) ou peut-être plutôt : rural (barbare). Elle réprima de justesse une expression de dégoût en remarquant les morceaux de viandes qui pendaient au plafond. Hum… décidément, le « style » de « décoration » n'était pas dans ses préférences.

« Je vais faire du thé », décida soudain Hagrid. « Míriel et Ron, voudriez-vous aller chercher du bois dans la réserve derrière ? Il va commencer à en manquer. »

La jeune fille haussa un sourcil et interrogea Ron du regard.

« Bon… si vous voulez… », dit-elle en se levant et en prenant sa cape.

Le rouquin fit de même et ils sortirent tous les deux par derrière. Ils avaient à peine fermé la porte que le garde-chasse s'exclama :

« Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête, Harry ! »

« Quoi ? » répondit le jeune homme, se demandant ce qu'on pouvait bien lui reprocher cette fois.

« Qu'est-ce qui t'a pris de devenir ami avec cette fille ? »

« Míriel ? Mais pourquoi est-ce que vous dites cela ? »

« Tu ne sais donc pas qu'elle vient de Durmstrang ? »

« Oui, mais qu'est-ce que ça change ? »

« Qu'est-ce que ça change ? Mais tu es tombé sur la tête Harry ? Elle pourrait te lancer un sort de magie noire ! Elle pourrait même être au service de Tu-sais-qui ! »

« Vous dites n'importe quoi Hagrid », intervint Hermione.

« Mais non, je sais très bien de quoi je parle. Je me rappelle d'une autre Delombre qui est venue à Poudlard, la même année que tes parents, Harry. Si ça se trouve, ça doit être sa mère. Eleanor Delombre qu'elle s'appelait. Et je peux vous dire qu'elle comptait parmi les moins fréquentable des Serpentard. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit devenue une mangemort d'ailleurs. Et ça serait bien son genre d'envoyer sa fille dans une école de magie noire. Je suis sûr que cette Míriel avait une bonne raison pour quitter son école et venir ici et, si ça se trouve, cette raison c'est toi, Harry, et je ne crois pas que c'est en te voulant du bien. »

« Hagrid, je vous assure que… », commença le Gryffondor.

« Méfie-toi toujours des Delombre, Harry. »

« Mais elle n'est pas comme sa mère… »

« Comment tu peux le savoir ? Tu ne l'as pas connue sa mère. Et, elle, tu la connais à peine. Ils ont tous mal fini dans cette famille et je ne vois pas pourquoi elle serait une exception. »

« C'est la fille de Sirius, Hagrid. »

Il y eut alors un silence de quelques secondes.

« Quoi ? La fille de ton parrain ? Mais voyons, c'est absurde… »

Il dut s'interrompre là, car la jeune fille venait de pousser la porte de la cabane. Sans un mot elle laissa tomber sa part du paquet de bois qu'elle et Ron avait ramassé dans la réserve, dehors. Elle retourna ensuite s'asseoir à sa place autour de la table, une expression glaciale sur le visage. Il y eut alors un silence gêné durant plusieurs instants.

« Donc… comment va le Quidditch Harry ? » commença Hagrid. « On m'a dit que tu étais devenu capitaine.»

« En effet oui, mais nous n'avons pas encore eu l'occasion de jouer. Notre premier match est dans une semaine. »

« Et Ron, tu es toujours gardien ? »

« Bien sûr ! » s'exclama celui-ci. « C'est moi qui leur ai fait gagner le championnat, non ? Ils ne pouvaient pas me renvoyer. »

« Oui, je me rappelle de cela », dit Hagrid en riant.

« Et Míriel fait aussi partie de l'équipe maintenant. »

« Ah oui ? » fit le garde-chasse. « Et… à quel poste ? »

« Poursuiveuse », répondit froidement la jeune fille.

« Et… est-ce que tu aimes jouer au Quidditch ? »

« D'après vous, est-ce que j'en ferais si je n'aimais pas cela ? »

« Euh… non. »

« Alors pourquoi est-ce que vous posez la question si vous connaissez déjà la réponse ? »

« Euh…bien… »

Hagrid fut dispensé de répondre, car la bouilloire siffla, annonçant que le thé était prêt. Il le versa dans cinq tasses et le leur servit. Míriel regarda la sienne avec un air dédaigneux. Ce qu'elle avait sous les yeux s'apparentait plus, selon elle, à la famille des chaudières qu'à autre chose. Et ce qu'il y avait dedans tirait plus sur… (elle prit une gorgée) …sur de l'eau bouillante avec un arrière-goût amer qu'à du véritable thé. Il ne pouvait pas avoir du Earl Grey comme tout le monde ce garde-chasse ?

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Vers 18 heures, il fut temps de retourner au château pour les quatre Gryffondor. Míriel se retint de pousser un soupir de soulagement. Décidément, elle n'appréciait pas autant que Harry la compagnie du garde-chasse. Sans savoir comment, la conversation avait dérapé et ils s'étaient retrouvés à parler de Sirius. Et Hagrid s'était mis à lui lancer des coups d'œil en coin à tous les moments, sans quand même aborder le sujet de sa parenté avec lui. Elle savait pourtant qu'il était au courant. Exaspérant !

Ils étaient sortis de la cabane et traversaient maintenant le parc enneigé de Poudlard.

« Tu aurais pu faire un effort pour être un peu plus sympathique, Míriel » dit soudainement Harry en lui lançant un regard de reproche.

« Et pourquoi aurais-je dû faire cela ? » répondit-elle sur un ton agressif.

Le jeune homme resta interloqué par sa réaction. C'est alors que Ron intervint discrètement.

« Euh… Harry, nous avons entendu tout ce que vous avez dit Hagrid et toi pendant que nous étions dehors. »

« Ah… je vois. Et c'est pour ça que tu as été aussi froide avec lui ? »

« Tu réagirais comment toi, » commença Míriel, « si à chaque fois qu'on apprenait que tu t'appelles Delombre on te regardait de travers ? Si tu n'avais pas dit que j'étais la fille de Sirius, il m'aurait collé l'étiquette ''Mangemort junior, attention, danger potentiel'' comme tout le monde le fait. »

« Oui, mais il ne l'a pas fait puisque nous lui avons parlé… »

« Mais c'est un des seuls points qu'il ne faut pas toucher si on veut que je sois le moindrement sympathique. »

« Míriel… », tenta Harry.

« La discussion est close. » le coupa-t-elle.

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Le professeur Lawrence adorait les lundis matins. Pourquoi ? Parce qu'il n'avait pas cours bien sûr. C'était d'ailleurs sa seule période de libre par semaine alors, il en profitait. Il buvait tranquillement sa tasse de thé, affalé dans son fauteuil. Il venait de recevoir une lettre de sa cousine Mathilda et il s'était mis à sa lecture.

« Très cher cousin,

Comment vas-tu ? De mon coté, merci, je me porte à merveille. Je suis désolée si je n'ai pas pu répondre à ta lettre plus tôt, mais j'ai été très occupée dernièrement. Tu ne peux pas savoir tout ce que j'ai appris sur les licornes de l'île de Fionie dans la dernière année. Savais-tu que c'était la seule espèce où le mâle adulte avait le pelage noir de jais ? J'aurais bien aimé que tu puisses en voir un de tes propres yeux, mais d'après ce que tu m'as écrit la dernière fois, tu n'as pas l'air d'avoir la tête aux voyages.

En parlant toujours de ta dernière lettre, j'ai du mal à croire que notre oncle Edward ait été assassiné. Et à cause de la Perle en plus ? J'espère pour toi que ce n'est pas encore une de tes mauvaises plaisanteries, car sinon tu vas me le payer lorsque j'arriverai.

Arriver où te demanderas-tu ? Mais en Angleterre bien sûr ! Et oui, je reviens au pays. Et ne crie pas victoire en pensant que c'est toi qui m'as convaincue. Je reviens parce que j'ai enfin obtenu mon diplôme et qu'il n'y a plus rien qui me retient au Danemark (sauf peut-être les licornes de l'île de Fionie…) J'arriverai donc au Royaume-Uni dimanche le 4 décembre à 21 heures au port d'Edimbourg. Si tu reçois ma lettre avant cette date, j'espère bien que tu seras là pour m'accueillir. Pour information, je prends le magicobateau no.3326 Esbjerg-Edimbourg.

J'ai hâte de te revoir,

Mathilda »

Le professeur Lawrence fixait la lettre songeusement. Le magicobateau no.3326… il était sûr d'avoir vu cela récemment. Et si… non, ce ne pouvait pas être ça, ce ne devait pas être le no.3326 ! Il se précipita sur la Gazette du sorcier du jour qui était restée sur son bureau. Il parcourut les pages, une à une à la recherche des informations qui lui importaient.

« Attentat à Edimbourg

Le port sorcier de la capitale écossaise a été l'objet d'une attaque mangemort hier soir, soit le 4 décembre dans les environs de 21h30. Une série d'explosions a détruit la plupart des quais et des bateaux qui y étaient amarrés. Malheureusement, les passagers du no.3326 en provenance d'Esbjerg au Danemark n'avaient pas encore eu le temps de mettre pied à terre et seulement deux jeunes enfants qui étaient sur le pont du navire au moment de l'évènement ont survécus… »

Frank sentit sa tasse de thé lui échapper des mains pour aller se fracasser sur le plancher de pierre. Quelques instants plus tard, il entendit qu'on cognait à la porte, mais il n'amorça aucun geste pour aller répondre. Il était encore sous le choc. Après un moment la porte s'ouvrit.

« Bonjour Frank. J'ai entendu un bruit de vaisselle cassée, alors j'ai voulu voir si tout allait bien… »

Il leva alors les yeux. C'était Dumbledore.

« Est-ce que vous allez bien ? » dit celui-ci en remarquant que l'enseignement était livide.

Il ne répondit pas, il en était tout à fait incapable. Après quelques instants, le directeur le fit asseoir et lui mit une nouvelle tasse de thé entre les mains.

« Expliquez-moi ce qui s'est passé maintenant. »

« Ils… ils l'ont tuée… » fut tout ce que le jeune homme réussit à articuler.

« Qui ? Qui a été tué, Frank ? »

« Mathilda… »

« Votre cousine ? »

Il hocha difficilement la tête en signe d'approbation.

« C'est Voldemort qui a fait ça ? »

« Ils ont intercepté sa lettre… Elle avait parlé de la Perle… Elle avait même marqué le numéro de son bateau. Ils savaient qu'elle ne l'avait pas, alors ils l'ont tuée sans même vouloir l'interroger… »

« Il n'y a plus que vous et Míriel à pouvoir porter la Perle n'est-ce pas ? »

Une nouvelle fois, le professeur de Défense contre les forces du mal approuva.

« Alors allez la chercher. Je dois vous parler. »

« Aller chercher… Míriel ? »

« Elle est en classe de sortilèges je crois présentement. »

« Bien, si vous voulez… »

Le professeur Lawrence sortit alors de son bureau et se dirigea vers le couloir des enchantements.

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« Comme je vous l'ai dit plus tôt, le sortilège de guérison est un charme qui a le pouvoir de refermer des plaies internes ou externes ou de… »

Le minuscule professeur Flitwick exposait le cours du jour de sa voix fluette depuis une heure sans interruption déjà. Hermione prenait des notes comme toujours, Harry et Ron « testaient » les nouvelles baguettes farceuses améliorées des jumeaux Weasley et Míriel faisait son devoir de métamorphose, car elle avait, d'après elle, déjà compris comment le charme de guérison fonctionnait. Pour ne pas que le professeur remarque le fait que trois des quatre élèves de la troisième rangée (c'est-à-dire, eux) n'écoutaient pas son cours, ils posaient une question quelconque, chacun leur tour à intervalles réguliers. Harry venait de demander à Flitwick s'il pouvait réexpliquer la fonction du sort de guérison, car il ne l'avait soit-disant pas encore comprise. Alors, ils étaient libres pour encore dix minutes. Ce serait au tour de Míriel ensuite. Elle allait demander… qui avait mis au point ce sort et en quelle année. Bonne idée, ils ne l'avaient pas encore posée celle-là.

Soudain, on cogna à la porte. Le professeur arrêta son exposé, Míriel sa rédaction sur la métamorphose lapin/lièvre et Harry et Ron leur combat à la baguette farceuse (et Ernie Macmillan sa sieste, et Seamus Finnigan et Dean Thomas leur partie d'échec, et…)

« Entrez », fit Flitwick.

La porte s'ouvrit, laissant apparaître le professeur Lawrence.

« Bonjour professeur », dit celui-ci. « Puis-je vous emprunter Miss Delombre ? »

Míriel lança un regard interrogateur à son cousin.

« Euh… oui, très bien », répondit Flitwick. Miss Delombre, vous avez entendu ? »

« Et tu ferais mieux d'emmener tes livres, cela durera sûrement jusqu'à la fin du cours », ajouta Frank.

Personne ne sembla remarquer le tutoiement dont avait soudainement fait preuve le professeur de défense contre les forces du mal envers son élève. Contrairement à Míriel qui elle savait que quelque chose devait être arrivé pour que son cousin commette ainsi l'erreur de se montrer familier avec elle. Elle se leva donc et partit en emportant ses affaires.

« On se revoit en métamorphose », murmura-t-elle à Harry.

Ce n'est qu'une fois rendue dans le couloir qu'elle se permit d'interroger Frank.

« Qu'est-ce qui se passe ? » s'empressa-t-elle de demander en voyant le teint anormalement pâle de celui-ci.

« Dumbledore veut nous parler », dit-il en prenant le chemin du bureau du directeur.

« À tous les deux ? Mais à propos de quoi ? »

Pour toute réponse, le jeune homme porta une main au niveau de son cœur, à l'endroit où se trouvait la Perle, en dessous de sa robe de sorcier.

« Oh, je vois », fit-elle sombrement. « Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose en lien avec ça ? »

« Tu as vu l'article sur l'attentat au port d'Edimbourg dans la Gazette du sorcier de ce matin ? »

« Oui, mais je ne vois pas en quoi cela nous concerne. Les mangemorts ne pouvaient pas essayer de nous viser en faisant cela. »

« Nous, non, mais Mathilda, si. »

« Mathilda ? Mais de quoi tu parles ? »

« Elle était sur le no.3326 en provenance d'Esbjerg. »

« Pardon ! » s'exclama la jeune fille en s'immobilisant en plein milieu du couloir.

« Tu as bien entendu », soupira son cousin.

« Tu veux dire qu'elle est… morte ? », fit-elle en un souffle.

« Malheureusement, je crois que oui. »

Míriel resta quelques instants sans bouger, essayant de prendre conscience des conséquences de cet évènement.

« Allez, viens », fit Frank après un moment avant de l'entraîner vers le bureau du directeur.

Lorsqu'ils arrivèrent, ils virent le professeur Dumbledore qui semblait les attendre depuis un moment. Contrairement à son habitude, ses yeux ne lançaient pas d'étincelles par-dessus ses lunettes en demi-lune, un sourire ne flottait pas sur ses lèvres et il n'essaya pas de leur offrir une quelconque friandise au citron.

« Assoyez-vous », leur dit-il d'un ton neutre en faisant apparaître deux chaises devant son bureau.

Ils s'exécutèrent lentement. Le vieil homme reprit la parole après les avoir considérés du regard quelques secondes.

« Cela fait deux Delombre qui se font assassinés en moins de cinq mois et les deux autres qui ont des risques de l'être se trouvent à Poudlard. Je vous ai fait venir ici tous les deux cette année parce que, d'après ce que j'avais compris, vous étiez en danger. Non, ce n'est pas parce que Frank avait des aptitudes particulières en défense contre les forces du mal ou parce que Míriel avait absolument besoin de retourner aux études. Vous avez tous les deux déjà assez d'argent pour le reste de vos jours, alors je crois qu'une offre d'emploi ou que des ASPIC étaient bien accessoires. Vous êtes à Poudlard parce que j'ai voulu vous aider sans même chercher à savoir pourquoi on vous voulait du mal. Mais maintenant c'est trop. Voldemort veut votre Perle à tous prix, car, contrairement à moi, il sait ce dont elle est capable. Il fera sûrement tout ce qui est en son pouvoir pour la posséder et il ira jusqu'à venir vous chercher ici si vous ne venez pas à lui. Je refuse que mes élèves et mes professeurs soient en danger pour une cause dont je ne sais rien. »

« Mais même si vous étiez au courant de l'histoire, vous ne pourriez rien faire. Et ça augmenterait les risques si on vous mettait au courant », répliqua Míriel.

« Parce que vous insinuez que le fait que je sois au courant augmenterait les risques que Voldemort vous prenne ? Ou peut-être ai-je mal compris ? »

« Vous avez très bien entendu. Vous n'êtes pas un Delombre alors vous êtes un risque. Je ne vous fais pas totalement confiance alors, ne vous intéressez pas trop à la Perle. »

« Míriel », commença le directeur, « saches que si toi et ton cousin ne voulez pas de mon aide, vous pouvez très bien retourner dans vos manoirs respectifs et attendre que Voldemort vienne vous tuer et prendre votre Perle. Cela m'est bien égal, car, comme tu le dis, je ne suis pas un Delombre. En fait, que vous partiez m'arrangerais bien puisque vous faites peser sur mon école une importante menace et je ne vois pas pourquoi je supporterais cela puisque vous refusez de me mettre au courant de ce dont il retourne. »

C'est à ce moment là que Frank intervint.

« Voulez-vous nous accorder un moment ? Nous devons nous entretenir ma cousine et moi », dit-il en empoignant la jeune fille par le bras et en la traînant à l'autre bout du bureau.

Il ne s'arrêta que lorsqu'il fut sûr qu'ils étaient assez loin pour que Dumbledore ne les entende pas.

« Mais qu'est-ce que tu fiches Míriel ? Si tu continues il va nous jeter dehors », s'exclama-t-il en prenant tout de même soin de chuchoter.

« Et qu'est-ce que ça ferait s'il le faisait ? »

« Arrête, tu dis n'importe quoi. Comment ça qu'est-ce que ça ferait ? Je te signale que c'est la guerre, que Tu-sais-qui est de retour, qu'il veut la Perle, qu'il nous cherche et que le seul endroit où il ne nous trouvera pas c'est ici. Alors, moi je propose qu'on raconte tout à Dumbledore. Il ne nous trahira pas, c'est sûr. Il comprendra pourquoi il faut qu'on reste à Poudlard et tout sera réglé. »

« As-tu déjà oublié le serment que tu as fait quand tu avais 13 ans ? Le serment où tu jurais de ne jamais révéler à quiconque l'histoire et le pouvoir de la Perle ? »

« Je m'en souviens mieux que toi je dirais, car je me rappelle qu'il est écrit que nous avons le droit de parler si une situation extrême se présente. Et à moins que la mort de la totalité de la famille Delombre excepté deux personne et qu'un espèce de malade psychopathe leur court après ne soit pas extrême… »

« D'accord, c'est bon, j'ai compris. »

« Alors, on lui raconte ? »

« On est bien obligé on dirait. »

Ils revinrent donc vers le directeur.

« Qu'avez-vous décidé ? » demanda celui-ci.

« De vous dire ce que vous voulez entendre » répondit Míriel pendant que son cousin s'assurait par quelques sorts que personne ne pourrait essayer de les espionner. « J'espère que vous comprenez le français, je ne suis pas d'humeur à tout traduire. »

« Vous pouvez y aller, je comprend. »

La jeune fille prit une grande respiration et raconta l'histoire qu'elle avait dû apprendre par cœur le jour de ses treize ans comme tous les Delombre l'avaient fait avant elle.

« Il y a près de 400 ans, les de l'Omberge comptaient parmi les plus grandes familles de sorciers de France. Outre leur sang pur et leur fortune, leur particularité résidait dans le fait qu'ils étaient des alchimistes. Mais, contrairement aux autres gens du même métier, ils n'étaient pas en quête de la Pierre philosophale. C'était un objectif trop dur à atteindre selon eux, une œuvre qui leur aurait pris sûrement plus d'un siècle à réaliser. Ils étaient pourtant doués pour forger des « perles d'éléments » comme ils se plaisaient à les appeler. C'étaient de simples pierres précieuses en apparence, quoi qu'elles soient toutes anormalement rondes et qu'elles forment des sphères parfaites. Mais c'était en vérité beaucoup plus. Il y en avait six en tout, représentant l'eau, la terre, l'air, le feu, la lumière et l'ombre. Chacune des perles renfermaient à la manière d'un contenant l'élément qu'elles symbolisaient. Le véritable exploit de la fabrication de ces pierres était de réussir à y enfermer toutes les composantes de leur élément. Par exemple, la perle de l'eau, contenait à elle seule tout un océan, de la végétation jusqu'aux poissons. La perle de la lumière renfermait l'éclat du soleil et des étoiles comme si une flamme brillait en elle. Leur pouvoir n'était libéré que si la perle se cassait. Marc-Antoine de l'Omberge fut le premier à tenter l'expérience. Il cassa les pierres pour tester leurs effets et les reforgea ensuite. Il fit de même avec toutes les perles sauf une. Arrivé à la Perle de l'ombre, il hésita. La pays avait été aux prises de terribles incendies lorsqu'il avait détruit la Perle du feu et briser la Perle de l'eau avait causé une série de déluge inhabituels. Que se passerait-il si le pouvoir de l'ombre se libérait ? Probablement que la lumière du soleil et des étoiles serait voilée, privant ainsi de chaleur et de clarté les terres. Les ténèbres s'installeraient, apportant inévitablement avec elles mort et désolation. Marc-Antoine de l'Omberge décida donc en commun accord avec les membres de sa famille qu'il faudrait dorénavant tout mettre en œuvre pour que jamais la Perle de l'ombre ne se casse, qu'ils garderaient le secret sur ses pouvoirs pour qu'aucun mage noir ne la convoite et qu'ils la protègeraient jusqu'à la fin. Ils la protégèrent à l'aide de plusieurs enchantements de magie ancienne, notamment un capteur de sortilège qui empêche la plupart des maléfices de magie noire d'atteindre le porteur de la Perle, comme le Doloris et l'Avada Kedavra. Ils mirent aussi un puissant sort de dissimulation qui empêche celui qui n'est pas un descendant direct de Marc-Antoine de l'Omberge de toucher à la Perle sans le consentement du porteur. Tous les Delombre ont pour obligation de protéger la Perle de l'ombre et cela même au péril de sa vie. L'existence d'une personne n'est rien en comparé à l'avenir d'une civilisation. »

Míriel se tut alors. Elle avait récité mot par mot l'histoire comme on la lui avait apprise il y a quelques années. Mais elle n'avait jamais eu l'occasion de la raconter d'un bout à l'autre comme elle venait de le faire.

« Ce Marc-Antoine de l'Omberge, c'est votre ancêtre ? » demanda Dumbledore.

« Oui. Avec le temps, ''de l'Omberge'' s'est transformé en ''de l'ombre'' et puis en ''Delombre''. Frank et moi sommes les deux derniers descendants de Marc-Antoine et les deux seules personnes à pouvoir encore porter la Perle. Notre famille n'avait jamais été très nombreuse, mais, maintenant que le seigneur des ténèbres s'est chargé de la détruire, elle s'est presque éteinte. »

« Le lord noir recueille des informations sur nous depuis longtemps, » dit Frank en prenant la parole. « Il sait où nous habitons et ce que nous faisons. Il est au courant des personnes que nous fréquentons et s'il juge qu'elles sont des proies facilement intimidables, il se sert d'elles pour nous atteindre. Cela l'aide à savoir si nous portons la Perle. Mais maintenant il ne fait même plus cet effort. Il se contente seulement d'envoyer quelques uns de ses mangemorts sur un Delombre choisi au hasard. Ils sont au courant pour le capteur de sortilège. Alors, tout ce qu'ils ont à faire pour voir si leur victime est bien le porteur, c'est de lui lancer un Doloris. Si le sort agit normalement, alors ils continuent de la torturer jusqu'à ce qu'elle révèle qui est en possession de la Perle. Mais un Delombre n'avouerait jamais cela. Même ceux qui étaient mangemorts ne l'ont pas fait. Et si, au contraire, le sort n'agit pas, c'est qu'ils ont sonné chez la bonne personne. Ils trouvent alors un autre moyen de la torturer, un moyen autre que les sorts de magie noire dont le porteur est protégé. Ils ne s'arrêtent que si la personne consent à donner la Perle ou que du secours arrive. C'est ce qui s'est passé jusqu'à maintenant, mais le seigneur des ténèbres a tout de même tué beaucoup des nôtres depuis les vingt dernières années. Il y a eu ma mère, puis celle de Mathilda et celle de Míriel. Ensuite, ce fut le tour de notre oncle Edward et maintenant de notre cousine. Il sait qu'il ne reste que nous deux sur la liste à présent. »

Suivit alors quelques minutes de silence. Le professeur Dumbledore semblait réfléchir.

« Voldemort ne tentera rien sous mon nez », dit-il après un moment. « Il n'osera pas lancer ses mangemorts sur l'un de vous deux s'il n'est pas sûr de l'identité du porteur. Mais cela m'étonnerait qu'il le sache puisque moi-même je n'en ai pas la moindre idée. Qui est le porteur ? »

Míriel tourna la tête vers son cousin.

« C'est Frank ? » demanda le directeur. « C'est bien, mais cela reste très prévisible. C'est lui le plus âgé et c'est à lui que la Perle revient de droit. Il faut trouver un moyen de brouiller les pistes. J'ai pensé que si nous avions une copie du pendentif et, que celui qui n'était pas le porteur l'avait à son cou, nous pourrions confondre les observations de Voldemort. Et ce serait bien si vous vous l'échangiez aussi de temps en temps. La meilleure arme qui vous reste est sûrement de produire la confusion chez l'ennemi.»

« Nous pourrions bien essayer… », commença le professeur Lawrence.

« Mais on aurait seulement plus de chances de se faire encore plus poursuivre par le seigneur des ténèbres que de lui échapper », grommela Míriel.

« Si on vous enlève, je serai capable de vous retrouver grâce à cela », fit Dumbledore en leur donnant chacun une petite pierre en verre du couleur translucide. « Ce sont des Repèrpierres. Si vous gardez la moitié que je viens de vous donner sur vous, je n'ai qu'à déposer l'autre moitié sur une carte du pays pour tout de suite savoir où vous vous trouvez. Si Voldemort tente quelque chose contre vous, il sera facile pour nous d'intervenir. »

« Très bien », conclu Míriel. « Maintenant si vous n'avez plus rien à nous dire, je crois que nous allons nous retirer mon cousin et moi. »

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Dans le couloir, la jeune fille cheminait en compagnie de Frank vers la grande salle où le repas du soir avait commencé depuis peu.

« Tu vois finalement où est-ce que cela a abouti ? » dit le professeur Lawrence. « Avec les trucs qu'ils nous a donnés on est même plus en sécurité que si on lui avait rien dit. Je savais que c'était une bonne idée, je me demande pourquoi tu n'as pas voulue qu'on lui raconte plus tôt.»

« Ce n'était pas une bonne idée. Ça fait juste une personne de plus à être au courant et ça augmente les probabilités que quelqu'un parle », grommela Míriel.

« Arrête de ramener ça tout le temps. On aura sûrement eu le temps de se trahir vingt fois nous-même avant que Dumbledore ne parle. On peut avoir confiance en lui. »

« Les trolls seront intelligents avant que je fasse complètement confiance à ce vieux débris manipulateur », dit la Gryffondor en ouvrant la porte de la grande salle.

« Comme tu peux être bornée des fois, vraiment… » fut tout ce que put dire Frank avant qu'ils se séparent pour aller à leur table respectives.

« Pas bornée, réaliste. » voulut ajouter la jeune fille, mais son cousin était déjà loin.

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Note de l'auteur : Je pars dans quelques jours en voyage pour un mois alors je ne pourrai pas poster pendant un long bout de temps. Mais ne vous inquiétez pas, je n'abandonne pas, le chapitre 12 est déjà tout composé. En parlant du chapitre 12, il s'appellera « Le match de Quidditch ». Juste avec le titre, vous savez déjà qu'il va y avoir un match (Gryffondor-Serpentard si vous voulez tout savoir). Mais aussi de nouveaux éléments entre Míriel et Harry… je ne vous en dit pas plus…

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