10-Un vrai labyrinthe
Complexe industriel abandonné. 13 heures 20 minutes.
Flack et Stella courraient déjà depuis un moment mais ils avaient l'impression de tourner en rond. Don se mit à jurer puis serra immédiatement la main de Stella, toujours dans la sienne, pour la rassurer. D'ailleurs, pourquoi croyait-il utile de rassurer constamment la scientifique ? C'était la personne la plus forte et la plus solide qu'il connaissait. De plus, malgré le train d'enfer où il la faisait courir, elle le suivait sans se plaindre. Flack entendit des pas devant eux et s'arrêta net, Stella se cognant presque contre lui. Le détective écouta attentivement. Ils étaient plusieurs, deux ou trois hommes, et ils venaient par ici. Don fit quelques pas en arrière et repéra un renfoncement sombre. Il s'y engouffra, entraînant Stella avec lui, puis la serra contre lui et observa l'allée qu'ils venaient de quitter.
Stella eut anormalement chaud quand son corps entra en contact avec celui de Flack. Le croyant trop absorbé par son observation attentive de l'allée, Stella se mit à l'examiner minutieusement du regard, notant chaque détail du corps et du visage du jeune détective. La scientifique pouvait sentir les muscles fermes et bien dessinés du jeune homme à travers ses vêtements puis elle s'attarda plus longuement sur son visage : des cheveux d'un beau noir, une mâchoire bien dessinée et des yeux bleus dans lesquels on voudrait se noyer. Elle pensa à son sourire plus que charmant et observa l'expression qu'il arborait actuellement : détermination et courage. Il était vraiment très beau…Comment ne s'en était-elle pas rendue compte avant ? Enfin, si, elle l'avait trouvé beau quand elle l'avait rencontré la première fois, mais là, c'était…différent. Flack la serra soudain plus étroitement contre lui quand il vit leurs ravisseurs passer. Sans réfléchir, Stella posa sa tête contre son torse ferme, fermant les yeux pour se délecter de sa présence chaleureuse, rassurante et si agréable, et glissa ses bras autour de lui.
Serrer Stella comme il le faisait mettait son self-contrôle à rude épreuve, mais le renfoncement qu'il avait…heu…choisi était plutôt petit. Flack avait senti le regard scrutateur de Stella sur lui mais il se concentra au maximum sur les pas résonnant dans l'allée. Le détective avait senti la chaleur, voire le désir, monter en lui dès qu'il avait pris la jeune femme dans ses bras, son corps se retrouvant maintenant contre le sien. Il espérait qu'elle n'entendait pas les battements affolés de son cœur sinon il était grillé. Quand les ravisseurs passèrent devant leur cachette, il la serra plus fort contre lui par réflexe. Puis, au bout de quelques secondes, il sentit la tête de Stella se posait sur sa poitrine et ses bras l'entourer.
Don baissa les yeux vers elle, surpris, et Stella dut le sentir. Elle leva son beau visage vers lui, ses jolis yeux émeraude dans les siens et un petit sourire timide aux lèvres. Et là, Flack ne put résister : il se pencha vers elle et prit doucement ses lèvres, avec tendresse et timidité à la fois. La sentant répondre à son baiser, il l'embrassa cette fois avec plus de force, avec une faim qui semblait insatiable, et Don pouvait sentir Stella glisser une main dans ses cheveux et agripper sa veste de l'autre. Le jeune homme parcourait le dos de la jeune femme avec une main légère et caressante, puis la serra un peu plus contre lui, presque à l'étouffer, approfondissant chaque nouveau baiser, mêlant sa langue à la sienne, gémissant contre ses lèvres. Ils continuèrent cette petite séance de baisers brûlants et de caresses intenses pendant une dizaine de minutes puis finirent par s'écarter, à bout de souffle.
Don (haletant et chuchotant) Wow !
Stella (essoufflée et souriant) Je peux dire…la même chose…de toi…
Don (souriant) Merci. (tentant de rendre son ton humoristique pour expliquer son comportement)Mais on dirait que je perds un peu la boule…
Stella : Don, il y avait deux paires de lèvres et deux adultes très consentants. Inutile de t'excuser.
Don : Peut-être. Mais flirter dans notre…
Stella (avec un ton déçu) Flirter ?
Don (roulant les yeux et rougissant un peu) Non, on était loin, très loin du flirt mais ce que je voulais dire, c'est…
Stella : Plutôt inapproprié dans notre situation, je sais. Mais c'était spontané. Pour tous les deux.
Don : Oui.
Stella : Bien. (avec malice) On essaye de trouver la sortie ?
Don (riant) Oui, ça serait une bonne idée.
Stella (levant un doigt) Ah ! Juste une seconde…
Stella prit un de ses cheveux et l'arracha d'un coup sec. Elle vérifia s'il y avait de quoi trouver son ADN, puis, une fois satisfaite, elle le tortilla autour d'un tuyau. Elle se mit ensuite sur la pointe des pieds pour pouvoir prendre un des cheveux du grand détective. Elle épousseta ensuite le sol et y déposa le cheveu court.
Stella : Voilà. On peut y aller.
Flack sortit la tête de leur cachette et vérifia les alentours. Il tendit ensuite sa main à Stella, qui la prit avec joie, et ils commencèrent à courir. Ils trouvèrent par hasard le local des ingénieurs, que Grincheux avait quitté pour aller se soulager, et Flack prit un sac à dos et y mit deux bouteilles d'eau et un peu de nourriture. Stella dévalisa l'armoire à pharmacie et mit tout ce qu'elle avait pris dans le sac. Don se le mit sur le dos et ils quittèrent rapidement la petite salle, entendant Grincheux revenir. Au bout d'une heure, ils finirent par trouver une porte menant à l'extérieur et l'ouvrirent, laissant leurs empreintes dessus au préalable pour Mac et son équipe.
Une fois dehors, le froid hivernal leur mordit la chair et Stella ne put s'empêcher de frissonner. Flack s'apprêta à retirer sa veste pour lui donner mais elle l'arrêta.
Stella : Non. Toi aussi, tu dois avoir froid. (souriant) Et puis, on va vite se réchauffer. Nous sommes toujours poursuivis.
Don : Oui, mais…
Stella : On ne va pas être deux à s'attraper une pneumonie.
Don : Tu as raison. Mais, personnellement, je préfère être celui qui risque sa santé, d'accord ?
Stella : Non. Ecoute, on avisera plus tard. Pour le moment, on doit choisir une direction.
Don (regardant autour d'eux) Pas évident. On est entouré d'arbres…
Stella : D'un certain côté, c'est bon pour nous. C'est parfait pour se cacher, une forêt.
Don : Mais ça va aussi poser des problèmes à Mac.
Stella : C'est le petit détail gênant…
Don (ironique) Vraiment ?
Pendant la discussion, Flack s'était rapprochée de Stella pour la serrer contre lui, la réchauffant avec son corps. Ils entendirent soudain Prof hurler des ordres et des pas s'approcher.
Don : Bon. Prête ?
Stella acquiesça. Don prit sa main et tous deux commencèrent à courir en direction du Nord. Prof et ses complices sortirent de l'usine juste à temps pour voir les deux policiers s'enfoncer dans la forêt.
