12-Course poursuite
Forêt. 14 heures 30 minutes.
C'était plus que clair : chaussures à talon haut et sentiers forestiers ne faisaient vraiment pas bon ménage. Stella suivait, ou du moins essayait de suivre, la vive allure de Flack. Trois de leurs ravisseurs, dont Prof, les poursuivaient depuis près d'une demi-heure. La scientifique n'en pouvait plus. Mais en entendant les éclats de voix de leurs poursuivants se rapprocher, elle continua sa course sans broncher. De toute façon, Flack la tenait fermement par la main et ne comptait pas l'abandonner. Il avait été bien clair. Pourtant, Stella avait l'impression de le ralentir et avait tenté de lui proposer qu'ils se séparent mais le détective avait catégoriquement refusé. Prof et ses hommes se rapprochaient de plus en plus. Normal, ils n'avaient pas d'escarpins, eux, mais de bonnes baskets ou des rangers, nettement plus commodes pour les ballades en forêt. Quoique, dans ce cas, c'était plutôt une course. Stella cessa de se plaindre intérieurement et continua de courir.
Don ne comptait pas abandonner Stella ! Il n'en était pas question ! C'est pourquoi il avait légèrement ralenti l'allure qu'il lui imposait. Par contre, il ne pensait pas que Prof et ses complices seraient aussi obstinés et résistants. Cela les obligeait, lui et Stella, à courir aussi vite qu'ils le pouvaient. Le détective entendit soudain des coups de feu et des balles siffler à ses oreilles. Ok, il fallait accélérer.
Don (se tournant rapidement vers Stella) Désolé, mais on doit courir plus vite.
Stella : Je sais. Tu devrais…
Don (avec véhémence) Je t'ai déjà dit non, Stella ! Je ne te laisserai pas ! N'y compte pas !
Stella : D'accord…
Stella resserra sa main dans celle de Flack et ils continuèrent à courir, mais cette fois, sous les balles. C'était de mieux en mieux…Soudain, la scientifique sentit son épaule brûler mais préféra ne pas vérifier pourquoi. Le moindre ralentissement pourrait leur être fatal.
Flack aperçut une clairière sombre à la végétation sauvage et touffue et tourna brusquement dans sa direction, surprenant les autres qui les perdirent de vue, puis il se jeta au sol, entraînant Stella avec lui. Il la fit ensuite rouler sous lui, mettant ses bras autour d'elle et la protégeant ainsi avec son corps. Cachés dans les fougères et autres végétaux fournis, leurs anciens ravisseurs ne les virent pas et continuèrent à s'enfoncer dans la forêt. Flack finit par se redresser et regarda Stella. Il ne pouvait plus lâcher son regard du visage de Stella, tellement proche qu'il sentait son souffle chaud sur sa peau.
Don (troublé) Ça va, Stella ?
Pour toute réponse, il sentit les mains de Stella entourer son visage et l'approcher du sien. Elle finit par l'embrasser avec passion, le serrant contre elle. Ok…L'adrénaline, sans aucun doute. Mais la sensation des lèvres de Stella sur les siennes lui faisait perdre toute raison et Don répondit à son baiser avec force et amour. Du coin de l'œil, il aperçut une tache rouge sur une fougère et remarqua enfin le sang sur l'épaule de Stella. Flack se redressa brusquement et fit asseoir la jeune femme.
Don (avec reproche, inquiet) Stella ! Tu es blessée.
Stella : Où ? (sentant la douleur quand elle bougea son épaule) Trouvée !
Don : Laisse-moi regarder.
Stella : C'est superficiel. Une égratignure.
Don (avec un regard d'avertissement) Stella…
Stella soupira et retira la manche droite de sa veste. Lui demandant d'abord la permission du regard, Flack défit quelques boutons du chemisier de la scientifique pour faire ensuite glisser doucement le col le long de son épaule. Qu'est-ce qu'elle avait la peau douce ! Flack se reprit puis examina la plaie. Stella avait raison. C'était une estafilade. Il remit délicatement le col du chemisier en place, laissant Stella le reboutonner, et fit de même avec sa veste. Don finit par se lever et lui tendit la main pour l'aider à se mettre debout.
Don : Ça va, rien de grave…
Stella (avec un petit sourire malicieux) Je l'avais dit…
Don leva les yeux au ciel et vit ensuite Stella mettre un peu de son sang sur son doigt puis s'en servir pour dessiner une flèche sur un lisse tronc d'arbre, indiquant la direction où ils allaient… plutôt où ils courraient. Enfin, elle revint vers Don et celui-ci la prit par la main, avec tendresse et fermeté à la fois. Tous deux se dirigèrent ensuite vers le Sud de la forêt, espérant trouver une route ou un abri.
