21-Rencontre musclée
Forêt. 18 heures 40 minutes.
Flack commençait à fatiguer. Stella n'était pas lourde mais la porter et courir en même temps l'épuisait. Mais il n'était pas question de la laisser là, Don l'aimait beaucoup trop ! Il avait senti Stella se serrer contre lui et elle était parfaitement silencieuse, comme si elle craignait que parler le disturberait. C'est pourquoi, lorsqu'elle se mit à crier, Don avait bien failli la lâcher, surpris.
Stella : Don, regarde !
Le détective leva les yeux et vit une épaisse fumée noire s'élevait dans les cieux assombris.
Don : Tu crois que c'est… ?
Stella : Mac, j'espère…Pourquoi Prof ferait ça ? Ça nous ferait fuir plus qu'autre chose…Et ils ne savent pas que nous avons semé des indices derrière nous…
Don : En effet. Mais si Mac n'avait pas pu suivre notre piste jusque là ?
Stella : C'est un risque à prendre…
Don (soupirant) Je sais…
Le jeune homme s'inquiétait…pour Stella. Comment la protéger si c'était un piège ? S'il avait une arme ! Flack jura intérieurement, maudissant sa malchance, quand il sentit le regard de Stella sur lui.
Stella : Don ? (avec un petit sourire rassurant) Nous n'avons pas trop le choix…
Don soupira puis acquiesça. Il pivota puis se dirigea en courant vers la fumée, tenant toujours fermement Stella dans ses bras. Ça faisait une sacrée distance, mais la délivrance, quel quelle soit, n'était pas loin. Allez, encore un peu de courage et de volonté !
Au bout de quelques temps, Flack fut surpris de voir un de leurs poursuivants devant lui, courant lui aussi vers la fumée et qui finit par s'arrêter pour reprendre un peu de souffle.
Don (chuchotant) Stella, je vais essayer quelque chose…
Stella (inquiète et chuchotant) Don ?
Don (avec un ton autoritaire) Surtout ne bouge pas.
Le détective la posa rapidement, mais en douceur, derrière un arbre, puis commença à s'avancer vers le ravisseur avec la grâce et la discrétion d'un chat…enfin presque… Flack s'était fait le plus silencieux possible mais il marcha malencontreusement sur une branche qui fit un crac sonore. Maudite forêt ! Il avait l'habitude d'évoluer en ville, pas en pleine nature ! Grommelant, Don se précipita vers l'homme, qui avait tourné la tête au bruit et qui tenta d'attraper son arme pour menacer le détective, et il se jeta sur lui, lui balançant une formidable droite en plein visage. L'homme fit quelques pas en arrière, titubant et tenant son nez sanguinolent, puis se lança sur le jeune homme. Ce fut une courte bagarre et Don avait l'avantage quand il sentit le canon de la mitraillette contre ses côtes. Il cessa tous mouvements et se recula. Le ravisseur semblait assez furieux et pointait toujours son arme sur lui.
Mark (essuyant son nez en sang) Lève tes mains ! (Don s'exécuta) Et ta copine ? Où est-elle ?
Don (d'une neutralité absolue) J'en sais rien.
Mark : Te fous pas de moi !
Don : On s'est séparé. Je sais pas où elle est.
Mark : Sale flic ! Tu mens ! Je sais que…Ow !
Et l'homme s'écroula aux pieds de Flack, assommé. Le détective leva ses yeux bleus du ravisseur pour voir Stella, debout et tremblante sur ses jambes, une lourde branche entre les mains.
Don (se précipitant vers elle pour la soutenir) Stella ! (avec reproche) Je t'avais dit de pas bouger !
Stella (avec humour) Bonjour l'ingratitude…
Don (soupirant) C'est pas ce que je voulais dire…
Stella : Je suis une grande fille, Don. Je suis peut-être blessée mais pas impotente. Et puis, si tu crois que j'aurais laissé cet homme tuer mon…
Stella s'interrompit soudain, rougissante. Don haussa un sourcil, intéressé et amusé.
Don : Ton… ?
Stella (embarrassée) Tu vois ce que je veux dire !
Don (d'une voix douce et sensuelle) Mais j'ai envie de l'entendre…
Don la regarda avec ce regard qui la faisait fondre, un regard bleu intense auquel il était difficile de résister.
Stella : Mon petit ami…
Don (la serrant contre lui) Tu vois, c'était pas si difficile.
Le détective l'entendit grommeler et se mit à rire. Stella n'aimait vraiment pas qu'on la pousse dans ses derniers retranchements. Flack l'obligea à s'asseoir puis prit la mitraillette de l'homme inconscient et les munitions qui allait avec. Don installa ensuite le ravisseur contre un arbre, lui attachant les mains autour du tronc.
Don : Bien. On sait déjà une chose : ce ne sont pas Prof et ses copains qui ont allumé ce feu. Et maintenant, on est à peu près à égalité. (reprenant Stella dans ses bras) On peut y aller. Prête ?
Stella : Prête.
Et ils reprirent leur course, mais cette fois vers la liberté.
