Titre : Sang et révélations

Auteurs : Yuna Chan et Clôtho, toujours les mêmes, et oui^^ !

Source : Gundam Wing...^^

Genre : Angst (C'est Duo, ça... ) Yaoi, action, romance, surnaturel, lemon

Couples : Toujours pas... à venir, à venir, on y travaille.... Mais ça arrive...

Disclaimers : L'univers, les personnages, tout ça ne nous appartient pas. Par contre, le scénario, et puis Yoki et Kari, nous appartiennent.

Petite note des auteurs : Un chapitre de plus ! Entre le bac français oral et les contrôles, dur à faire mais bon... Il est écrit !! Oui, il est là, sous vos yeux, enfin ! le chapitre 8 ! ET dedans, vous allez apprendre des tas des choses !!!

Réponses aux reviews :

Alakena : Salut ! Ouah, je pensais pas que cette fic te ferait pleurer... Criminel, tu crois... C'est peut être pour ça qu'on est dans la clandestinité avec Yuna alors... lol Enfin, bref, voilà la suite... Et ta review est touchante, je pensais vraiment pas que tu pleurerais... gros bisous !

Law-sama : Voilà la suite... Du 1x2 ? Ou ça ? lol Bon, voilà la concrétisation d'un de tes souhaits, a toi de deviner lequel... Et merci pour le superbe travail^^. Kisu

Yuki-san3 : Ca fait plaisir de voir une nouvelle lectrice^^. Tout lu d'un coup ? t'as du courage, là... Bon, le angst, ça se calme sur ce chapitre... nan ? ben lis, tu verras bien... lol Pour la fin heureuse des bishos... euh, c'est vers la fin... tout tout à la fin^^. Yoki est pas vraiment d'accord pour le lynchage... enfin tu verras bien quoi^^. Pour Wufei et Sally... Tu trouves ? Ben de toute façon, Sally apparaît pas dans ce chapitre alors bon...

Poufette : Bon pour Yoki... Mais qu'est ce que vous avez tous contre lui? Lol Ah oui, c'est vrai, c'est un méchant qui veut tuer tout le monde... Bon, on va pas le faire crever... Juste le faire parler lol Les fics coupées au mauvais moment, c'est normal^^ C'est les auteuses qui sont sadiques... niak niak naik^^. Ouais !!! Tu m'a enfin laissé un mot ! Je me sentais seule effectivement... lol Nan, je déconne, je comprends parfaitement, t'inquiète pas^^. « Une fic exceptionnelle »... j'aime beaucoup tes compliments... lol On se sent génial après^^. Bon, sinon, pas de problème, je la surveille, Yuna^^. Lol Enfin, à mon avis c'est plutôt le contraire mais bon...^^. Sinon, voilà la suite, bonne lecture et bisous^^.

Misao girl :Ouais! T'as pas oublié la review!^^ Bon après que fanfiction t'ai embêté... J'espère que tu pourras lire ce chapitre tranquille ! lol Bon, si j'ai bien compris, on a échappé à la mort en épargnant Duo... Et puis... On a une petite surprise pour toi... Voilà, c'est tout à la fin mais je pense perso que tu vas être contente... gros bisous et bonne lecture.

Yami-Rose1 : Nous sommes pour l'épargnage des ongles, ne t'inquiète pas^^. Bon, ok, sauf les miens, mais c'est les miens... lol Et non, Duo n'y passe pas encore... lol Heero c'est Heero, il est un peu bouleversé le pauvre ! Mais tu vas voir, il va être moins indifférent, là^^. Bon, y a pas mal de réponses dans ce chapitre... voyons ce que va devenir Yoki... ben tu n'as plus qu'à lire^^. Lol Tu sais que tu spécules bien quand même ? Tu as la même logique que nous^^.

Squallinou : Bon, ça ne bouge toujours pas... lol C'est un chapitre euh... Où tout le monde parle quoi... Mais bon, malgré une bonne préférence pour la fin du chapitre... héhéhéhé, ben je te souhaite une bonne lecture^^ ! Si les choses s'arrangent entre les g-boys ? C'est entre de bonnes voies... ^^ Gros poutous ma ptite Ichy.

Chapitre 8 : Explications

Le téléphone portable de Trowa retentit dans toute la maison. Avec rapidité, le français répondit.

-Barton.

-Trowa ? C'est Quatre, fit une voix qu'il ne connaissait que trop bien.

-Quatre ? ne put-il s'empêcher de répéter.

-Oui, je t'appelle, c'est parce que je suis à la gare et que j'aimerais que tu passes me chercher... je suis désolé de ne pas avoir pu te joindre plus tôt...

-Mais qu'est qui t'es arrivé ? Heero t'avait enlevé ! Comment va tu ?

Le jeune arabe eut un petit rire devant le flot de questions du français qui n' étaient pas habituel venant du jeune homme...

-Je vais très bien, vraiment. En fait, Heero jouait la comédie. Il ne pouvait pas perdre son temps à refaire un entraînement alors qu'il y a beaucoup plus urgent. Je peux contrôler mes visions maintenant, tu sais ? Il m'a appris à les contrôler.

-Il t'a ?

-Je me doute que tu ne comprends rien... Viens me chercher s'il te plait, il faut que je rentre au plus vite et Heero est parti en vitesse ce matin... Je t'expliquerais tout, c'est promis. Je suis à la gare de Gardferie à trois kilomètres de...

-Je connais, je serais là dans une demie heure, le coupa le jeune homme.

Heero portait avec aisance le corps de son jumeau, tandis que derrière lui suivaient Kari et Duo.

-Heero, qu'est ce qu'on en fait ? Tu le ramènes à J ? demanda Kari au bout d'un moment de silence.

-Il n'en est pas question, répondit le japonais aussitôt.

-Ben, tu vas en faire quoi alors ?

-Le ramener à la planque. Il y restera prisonnier le temps qu'il faudra, répondit Heero d'une voix dure.

-Tu vas essayer de le faire parler sur Oz ? interrogea l'américain en se rapprochant du japonais.

Kari et Heero se regardèrent et firent un signe négatif de la tête.

-Oh, je vois, je suppose que lui non plus ne craint pas les tortures physiques ou mentales ?

Les deux autres ne lui répondirent rien et Duo soupira.

-Mais pourquoi on le garde alors ? Enfin, au moins, tu pourras expliquer à Wufei que tu n'es pas un traître.

-C'est ce qu'il croit ? l'interrompit Kari d'un air incrédule.

-Ben, depuis qu'il a vu Yoki dans sa cellule, oui, expliqua le natté.

-Soka. (1)

Ils étaient maintenant dans la voiture que Duo avait prise quelques heures plus tôt. Heero conduisait avec plus de rapidité que lui, ce que Duo n'aurait jamais cru, il avait pensé qu'il appuyait à fond la dernière fois. L'américain ne voyait dévoiler que des formes de couleur en guise de voitures, et les lignes blanches des autoroutes défilaient avec une vitesse surprenante. C'était à se demander pourquoi ils n'avaient pas eu d'accidents. Heero évitait les voitures grâce à ses réflexes aiguisés, mais c'était souvent de justesse. Kari ne semblait pas inquiète, mais Duo préféra mettre sa ceinture par précaution.

En trois quart d'heures, ils arrivèrent à la planque. Lorsqu' Heero entra, ce fut Quatre qui l'accueillit, avec un petit sourire. Sourire qu'il perdit lorsqu'il vit le corps qu'il portait.

-C'est... C'est lui ?

Duo entra à ce moment là et hocha la tête doucement.

Puis il prit le jeune blond dans ses bras.

-Quatre ! Tu m'as trop manqué ! On s'inquiétait pour toi, tu sais ! Enfin, moi je savais qu'Heero ne te ferait pas de mal mais quand même...

-J'aurais du vous appeler plus tôt, je suis désolé, répondit l'arabe avec un sourire confus. C'est Trowa qui est venu me chercher à la gare, tu vois, je vais très bien, continua t-il dans un sourire.

Le frigo s'ouvrit derrière eux, faisant sursauter Quatre car Heero, Yoki et Duo se trouvaient face à lui. Il se retourna brusquement pour faire face à une jeune fille.

-J'ai besoin de glace, expliqua celle-ci devant les regards interrogateurs. Pour mes bleus, fit-elle en montrant le sachet de glace. Elle se l'appliqua sur le visage, là où Yoki l'avait frappé lorsqu'il s'étaient battus.

-Mais... Qui êtes vous ? interrogea Quatre.

-Oh, désolée ! J'ai oublié de me présenter... Heero t'aurait pu le faire quoi ! se plaignit la jeune fille gentiment. Je m'appelle Kari Takeshi ! Enchantée de te connaître, Quatre.

Elle lui tendit la main qui ne portait pas le sachet de glace et la lui serra.

-Mais... Mais qui es tu au juste ? interrogea le jeune arabe.

-Je suis... Une vielle connaissance de Heero ? Sa meilleure amie ? Sa petite copine ? fit –elle avec un clin d'œil. En tout cas, on se connaît très bien tous les deux, c'est sûr ! termina t-elle en riant.

-Mais... Comment ?

-Je sors tout droit des écuries de J ! Comme Heero et Yoki quoi... On a fait notre entraînement ensemble, précisa t-elle.

-Mais pourquoi est ce que tu ne nous as pas rejoint plus tôt, tu as l'air d'être de notre côté... Je ne comprends pas...

-Disons que j'ai eu... heu... Un problème technique ? Je suis devenue amnésique après un accident et comme monsieur me croyait morte, ben j'ai continué mon chemin jusqu'à ce que je me souvienne de tout ce que j'avais perdu, continua t-elle en désignant Heero du menton.

Pendant ce temps, Heero avait allongé Yoki sur le canapé, sachant qu'il ne se réveillerait pas de sitôt. Il n'ajouta rien aux déclarations de la jeune fille.

Duo intervint à un moment donné.

-Enfin, voilà pour les présentations ! J'espère que vous vous entendrez bien et tu verras Quatre... Kari est beaucoup plus bavarde qu'Heero.

-Oui, tout ce que j'espère c'est que je ne devrais pas faire ce discours pour chaque pilote, soupira la jeune fille d'un air faussement ennuyé.

-Ce ne sera pas la peine, coupa Wufei qui avait tout entendu de sa chambre. Il n'avait pas bougé, attendant d'en savoir plus. Les révélations de la jeune fille et le corps évanoui de Yoki, venait de le convaincre de l'intégrité du japonais. L'arrivée de Quatre avait déjà ébranlé ses convictions sur la traîtrise d'Heero.

-Oui, pas la peine pour nous non plus, intervint Hilde d'un air joyeux.

Trowa la suivait de près. Eux aussi avaient écouté la jeune fille et avaient plus ou moins compris la vérité. Quatre leur avait révélé plus tôt ce que Heero lui avait réellement fait et ils étaient convaincus.

-Hildie ! s'écria Duo en se jetant dans ses bras.

-Hilde a rejoint l'équipe sur ordre des mads. Elle est ok, dit Trowa en s'adressant à Heero.

-Oh, Duo, tes précisions étaient parfaites, tout le monde est comme tu me l'a décrit ! C'était trop facile de les reconnaître ! fit –Hilde avec un clin d'œil, ignorant ce que Trowa disait.

Elle regarda Heero un moment et hocha la tête doucement.

-Mais c'est qu'il est bien foutu notre soldat parfait ! Tu m'avais caché ça toi ! fit elle en levant un doigt accusateur sur Duo, tout en détaillant Heero de haut en bas avec un regard intéressé.

A la grande surprise des autres, Heero ne détourna pas le regard, et ne rougit pas. Enfin, ça aurait été une réaction logique. Quoique pour le soldat parfait, il aurait pu être indifférent à tout ça. Mais non. Le jeune homme releva la tête et la regarda droit dans les yeux. Ce fut Hilde qui détourna le regard la première. Il avait un petit sourire mystérieux que l'américain ne lui avait jamais vu. Le japonais reporta son attention sur Yoki et le fixa pendant un moment.

Le regard de Hilde se porta ensuite sur Kari puis vers Yoki. Elle se rapprocha du jeune homme et s'exclama :

-Mince ! Mais comment vous faîtes pour ne pas confondre ? Il te ressemble trop Heero ! Si ça se trouve c'est peut être Heero qui est assommé et Yoki qui est devant nous... Vous affolez pas, je plaisantais ! Mais vous vous ressemblez beaucoup... murmura la jeune allemande en fixant Heero.

-En fait, ils se ressemblent même dans la vie, expliqua Kari en riant. C'est trop dur de les reconnaître, s'ils ont décidé de vous faire croire qu'ils sont l'autre.

-Mais comment tu fais alors ? interrogea Duo, soudain intéressé.

-Mystère ! sourit Kari en regardant Heero. En fait, je crie : Heero ! Et je vois bien qui est le premier qui se retourne, continua t-elle en riant.

Celui-ci se retourna enfin vers elle et regarda chaque personne présente. Wufei le salua d'un mouvement de tête respectueux quand il le fixa, s'excusant de la méprise. Trowa fit un sourire, Quatre lui répondit par le même regard, Hilde lui fit un large sourire, imitée par Duo quelques temps après. Kari le regarda avec ce sourire particulier qu'il lui connaissait depuis son enfance.

-Il faut l'attacher à une chaise où il s'échappera, dit Heero coupant net l'ambiance qui s'installait.

-Heero, il est évanoui... remarqua Quatre.

-Et alors ? Il l'est pour l'instant, mais s'il se réveille... répliqua Kari aussitôt.

-Je vais me changer, fit brusquement Heero.

-Je te suis, répondit la jeune fille en enjambant quatre à quatre les marches de l'escaliers pour rejoindre le japonais qui était déjà monté.

-Bon, je m'occupe de l'attacher, Trowa, tu pourrais me trouver de la corde bien solide ? enchaîna Duo en les regardant partir.

-Je vais te chercher ça, répondit le français en hochant la tête.

-On ne prévient pas les mads alors ? intervint Hilde.

-Pas la peine, dit Quatre en secouant la tête.

-Je crois qu'Heero n'apprécierait pas, ajouta Duo après un silence.

-Tu as sans doute raison, fit Wufei en s'asseyant sur une chaise, près de Yoki.

-Je ne comprends pas. Il a quoi de si terrible ce Yoki pour qu'on l'attache même endormi ? intervint Hilde.

-Tu verras bien assez tôt, répondit Duo après un regard au japonais sur le canapé.

-Allez ! Dîtes moi, je suis sur cette affaire maintenant moi ! protesta la jeune fille.

-As-tu déjà vu Heero au combat ? l'interrogea Quatre d'une voix innocente.

-Non... J'ai entendu les rumeurs par contre... Les rangs de Oz le craignent pas mal, répondit Hilde en hésitant.

-Yoki a eu le même entraînement que lui. Il est aussi performant, la coupa Duo en fixant le mur devant lui.

-Attache le bien alors, fit l'allemande en jetant un coup d'œil rapide au malade.

Dans sa chambre, Heero ouvrit son armoire et sembla chercher quelque chose. Il en sortit une arme et la rangea dans son jean.

Kari s'approcha de lui, et passa ses bras autour de lui. Le japonais se retourna lentement et la prit dans ses bras, dans un geste de réconfort. La jeune fille releva la tête et fixa son regard bleu pâle dans le sien.

Elle approcha ses lèvres doucement, pour l'embrasser. Mais une fois encore, le jeune homme détourna la tête.

-Heero, tu n'as plus à rien à craindre maintenant, soupira Kari en nouant ses bras sur les hanches du japonais.

-...

-Je t'avais demandé... Te souviens tu de ce que je t'avais demandé ? interrogea la jeune fille ne plongeant son regard dans les yeux cobalt de celui qui lui faisait face.

-Non, tu ne t'en souviens pas , je le lis dans ton regard, sourit Kari.

-J'aime une ombre, Heero. Je n'ai plus jamais vu cette lueur dans tes yeux, plus depuis ce que J a fait. Je lisais dans tes yeux... Heero, je ne te reconnaissais que lorsque nous étions seuls tous les deux... mais aujourd'hui, même seuls, tu m'évites.

Heero baissa les yeux avant de répondre :

-Je ne t'évite pas Kari. Je ne sais pas ce que attends de moi.

-Je vais te rafraîchir la mémoire. Fais moi confiance, je ne te montrerais que mes souvenirs. Les meilleurs à mon cœur.

Heero recula involontairement mais se reprenant il s'approcha de nouveau d'elle et la laissa faire. Posant ses mains sur les temps du jeune homme, elle le ramena quelques années plus tôt.

Flash back :

Kari se releva péniblement. Son souffle était court et elle ne parvenait plus à reprendre son souffle. Elle cracha à terre la salive qu'elle ne parvenait plus à avaler. Du sang sortit de sa bouche et elle jura intérieurement. Elle devait certainement avoir quelques côtes cassées.

Pas étonnant quand on regardait le molosse qui lui faisait face. Cette fois- ci, elle n'avait pas eu le droit de prendre d'armes, et son agilité ne lui était d'aucun secours contre l'homme qui lui faisait face. Elle évitait ses coups avec difficultés, et ne pouvait pas l'approcher et le frapper sans se prendre en retour un coup violent qui la projetait contre un mur. Ca faisait cinq fois qu'elle en faisait l'expérience.

Kari continua de tourner autour de son ennemi.

J lui avait donné l'ordre de la tuer. Un mercenaire qui vendait sa vie.

L'adolescente sentait toute la douleur et la fatigue envahir son corps. Lui aussi semblait essoufflé mais il gardait des réflexes étonnants et rien ne semblait l'atteindre.

Il avait l'expérience. Elle, la détermination.

Fixant son regard sur son objectif, elle reprit le combat. L'homme la repoussa et lui asséna un coup magistral dans le ventre. Elle resta à terre, le ventre plus douloureux que jamais.

Il s'approchait d'elle quand il fut violemment bousculé en arrière.

-Les renforts arrivent ! s'exclama un certain japonais de sa connaissance.

Le mercenaire se mit face à son nouvel assaillant et se prépara à combattre. Le jeune homme lui envoya plusieurs coups de poing dans la poitrine, le forçant à reculer et lui faucha les pieds dans une balayette. Attrapant l'homme par sa chemise dégoulinante de sueur, il l'envoya valser contre le mur la tête la première.

Le crâne fendu, le mercenaire tituba quelques instants mais il n'abandonna pas le combat et se remit en position défensive. Le sang dégoulinait à présent sur son front. Le jeune homme fit un sourire et lui fit signe d'avancer, le provoquant.

Ce qu'il n'avait pas prévu fut la charge du mercenaire. Le japonais eut tout juste le réflexe de se décaler vers la droite. Mais là encore l'homme avait prévu sa réaction. Il attrapa le bras de l'adolescent profitant de l'élan de celui-ci pour l'éviter, et l'élança à son tour contre le mur. Mais il ne le jeta pas contre le même mur.

Le japonais fut propulsé le dos contre le mur, qui n'était pas vraiment lisse. Il se détacha assez vite, avec un grognement d'insatisfaction et Kari vit le sang couler de son débardeur vert. Regardant le mur, elle vit avec horreur que le japonais venait de se prendre dans le dos un bout de verre coupé, le mur étant jonché de débris tranchants, autre charmante attention déposée là par le professeur J, se dit-elle.

Elle tenta de se relever pour aider le blessé, mais la jeune fille vit alors le sol tourner autour d'elle, et une brusque montée de sang remonta à sa bouche. Son regard se voila un instant et elle lutta pour rester consciente.

Le japonais se battait avec plus de force que jamais contre le mercenaire. Son adversaire n'était pas facile à battre mais il était plus épuisé que lui. Le sang lui bouchait la vue sur certain coins, et le jeune homme en profitait dès que l'occasion se présentait. A un moment donné, il courut droit sur l'homme qui trop fatigué pour réagir ne recula pas et le japonais s'accrocha à son corps.

Ne prêtant pas attention aux coups que lui infligeait la brute, le jeune homme se saisit de sa nuque et brisa net le cou dans un craquement sinistre. Il se laissa retomber à terre, ignorant le corps qui gisait, mort.

Il se baissa et releva la jeune fille avec une infinie douceur.

-Ca va aller ? lui demanda t-il.

-Je crois, oui... Je dois avoir une ou deux côtes cassés.

-On va soigner tout ça. Kari, pourquoi tu ne l'a pas abattu tout de suite ?

-Pas eu le temps... Je sors de cinq heures de test de J. Je suis crevée. Alors l'autre qui m'est tombé dessus...

-Tout va bien maintenant, je suis là. Je serais toujours là pour toi, ne l'oublie pas.

La jeune fille se raccrocha encore un peu à lui. Elle était littéralement suspendue à lui, et il la soutenait du mieux qu'il pouvait, ignorant son dos blessé.

Il sortirent de la pièce et le japonais l'emmena immédiatement à l'infirmerie. Mais celle-ci était déserte. Le japonais enleva le T-shirt de la jeune fille, prenant garde à ne pas la blesser et lui fit un bandage serré sous son soutien-gorge.

Elle ne cria pas lorsqu'elle sentit la bande se resserrer, contrôlant la douleur. Le jeune homme enleva ensuite sans précaution son propre débardeur, dévoilant un trou noir dans son dos. Le sang coulait de plus en plus abondamment et la jeune fille appliqua une compresse sur la blessure. Elle le pansa doucement, et découvrit la profonde marque qui resterait à jamais gravée dans son dos. Puis, elle lui fit un pansement et il se retourna, lui faisant face.

-Je suis désolée. C'est de ma faute si tu es blessé.

Le garçon haussa les épaules.

-J'en ai vu d'autres.

-Je sais.

La jeune fille s'assit sur le lit médical et le jeune homme prit place à ses côtés.

-Combien de temps avant que J ne nous redonne une mission ? interrogea la jeune fille.

-Je ne sais pas. Cinq ou dix minutes. Peut-être demain. On ne sait jamais avec lui.

-Alors ne perdons pas de temps, répliqua Kari en regardant le japonais avec un tout nouveau regard.

Ses yeux étaient devenus noirs de désir et semblaient se perdre dans les siens. Il se rapprocha de la jeune fille, et passa son bras autour de ses épaules. La jeune fille lui fit face entièrement laissant les bras du japonais autour de son cou.

Le jeune homme inclina légèrement la tête et déposa ses lèvres sur celles de Kari. Elle les entrouvrit doucement, laissant la langue du japonais caresser la sienne. Le baiser se fit plus passionné et la jeune fille glissa sa main dans les cheveux bruns du garçon. Elle se rapprocha de lui encore un peu et le jeune homme se laissa faire. Il posa ses mains sur sa peau, dans son cou et les descendit vers la fine dentelle.

Il se séparèrent, le souffle court, et Kari ne put empêcher une grimace de passer furtivement sur son visage.

-Tu as encore mal aux côtes, remarqua le japonais avec un sourire triste.

-Embrasse moi encore, lui répondit la jeune fille, rapprochant son visage.

Le jeune homme déposa ses lèvres contre les siennes de nouveau mais il n'alla pas plus loin. Il se contenta de les sentir brûlantes et abandonnées à lui.

-Je ne veux pas que tu aies plus mal encore, reprit –il après le baiser.

-Je veux avoir mal, et me sentir vivre. Je veux sentir la vie en moi. Je pourrais mourir demain, ou même toi. Je te veux, chuchota la jeune fille.

Le garçon la regarda un moment et l'embrassa avec plus de passion. Les lèvres de la jeune fille se firent plus avides, plus pressantes, et le japonais y répondit avec ardeur. Elle se raccrochait à lui désespérément, l'enlaçant dans une étreinte de chair.

Le japonais dessina les formes de son corps, la déposant avec délicatesse sur la table de l'infirmerie. Il passa une main caressante le long de ses côtes, faisant attention à ne pas la blesser, et se colla à la jeune fille. Bougeant les hanches contre celles de Kari, il s'allongea sur elle, ne cessant de faire glisser ses doigts contre son corps. Il passa une main sous son soutien gorge, et le dégrafa lentement.

Faisant glisser ses doigts le long de ses seins, il les prit délicatement entre ses doigts comme une fleur trop fragile pour être vraiment prise dans une main. Arquant son corps contre celui du jeune homme elle passa ses mains dans le dos du japonais, caressant sa peau nue, chaque muscle qui jouait sous ses doigts. Le garçon l'embrassa encore sur la bouche et ils mélangèrent leurs souffles jusqu'à ne plus en avoir.

Le souffle court, Kari se détacha du garçon et se décala lentement. Allongés tous deux sur le côté, ils se regardèrent un instant avant de continuer. Les yeux ne reflétaient plus que du désir, et Kari sentit son corps s'enflammer lorsqu'elle sentit le regard brûlant du jeune homme parcourir sa poitrine nue puis remplaça son regard cobalt par ses lèvres, puis sa langue. Kari gémit de plaisir. L'effet produisait une onde de chaleur dans tout son corps. Puis il plongea ses yeux cobalts dans les yeux bleus de son amante. Il l'admira, les pupilles dilatées par le désir, les joues et les lèvres rougies par leurs baisers tendres et passionnés. Ses cheveux s'étaient détachés lors de leurs ébats, s'étendant autour d'elle comme une mer de fils d'or, elle était tout simplement magnifique. Ses mèches effleuraient ses épaules à chaque mouvement du corps, laissant une tendre caresse sur sa peau.

Elle ne put s'empêcher de le contempler à son tour, gardant précieusement enfermé chaque détail de ce corps si parfait. Le japonais la reprit dans ses bras et l'embrassa encore, réchauffant leurs deux corps.

-Je veux un enfant de toi, chuchota t-elle dans un souffle.

Le jeune homme acquiesça en silence et rapprocha son bassin de celui de la jeune fille. Posant ses mains sur ses hanches, il fit glisser le pantalon de la jeune fille le long de ses cuisses, découvrant ensuite ses longues jambes fines.

Kari se rapprocha encore plus du jeune homme, et passa ses mains dans le short du garçon. Elle le fit glisser à son tour, s'attardant sur les zones sensibles du japonais, et ôta son boxer par la même occasion. Il se frotta lentement à elle, et retira le dernier rempart de la jeune fille à la nudité. Ils se retrouvaient nus l'uns contre l'autre. Aucune gène ne vint les troubler et ils le japonais se plaça au dessus de la jeune fille avec douceur.

L'embrassant encore, il approfondit leur baiser, cherchant sa langue, se noyant dans un océan de sensations. Kari rapprocha son bassin encore plus du jeune homme, elle ondulait sous lui, l'incitant à la pénétrer mais il prit tout son temps, avant de s'exécuter. Ecartant les jambes et les nouant autour des hanches du japonais Kari accentua le contact, et le jeune homme la pénétra.

Les yeux ouverts, ils s'arrêtèrent encore un instant, savourant ce moment de plénitude. Mais bientôt, les mouvements reprirent, leurs balancement, ondulations se faisant en même temps, d'un même élan, plus rapidement, leur souffles se mêlaient, s'entrecroisaient tandis que leurs corps ne faisaient plus qu'un, dans une multitude de sensations plus agréables les une que les autres. Serrés l'un contre l'autre, ils savouraient leur proximité, les yeux dans les yeux, s'embrassant à s'en couper le souffle pendant l'acte.

Le japonais se libéra dans un dernier souffle, en même temps que Kari atteignait le firmament. Ils restèrent collés l'un à l'autre, gardant cette sensation de bien être en eux, ils étaient tout simplement bien ensembles.

Kari déposa un dernier baiser sur les lèvres du jeune homme avant de reposer la tête contre l'oreiller, regardant son amant se séparer d'elle doucement. Il ne lui avait à aucun moment fait mal, prenant garde à ses côtes blessées. S'embrassant une dernière fois, les adolescents se relevèrent, se rhabillant. Le japonais avait un regard tendre et doux à chaque fois qu'il posait son regard sur elle.

-Je préfères que tu ne dises rien à Yoki, chuchota Kari, le regardant droit dans les yeux.

Le silence lui répondit et il fut brisé quelques secondes plus tard, surprenant la jeune fille.

-Je ne dirais rien, soupira le jeune homme d'un air sombre.

-Heero, ça ne va pas ?

-Je crois que je ferais bien d'aller retrouver Yoki. Il a peut être besoin de moi, tout comme toi, reprit le jeune homme d'un ton détaché.

Il se leva et commença à sortir, attrapant son débardeur au passage.

-Attends ! fit la jeune fille en lui touchant le bras.

Le garçon se retourna, lui faisant face.

-Je t'aime, Heero.

-Moi aussi, souffla le jeune homme.

Il l'embrassa une dernière fois et tourna les talons. La tête lui tourna et la jeune fille fut obligée de se rasseoir, ne comprenant pas trop la réaction du japonais. Frissonnante, elle remit son T-shirt avec précaution et s'allongea sur le lit. Il fallait qu'elle se repose un peu avant les prochaines épreuves.

Fin du Flash back

-Ce n'était pas moi, murmura le japonais d'un ton sérieux après avoir vu ce que Kari lui avait envoyé.

-C'était toi, j'en suis sûre ! Et je t'aime encore. Est ce que c'est parce que tu m'a crue morte que tu m'a oubliée ? protesta la jeune fille en baissant la tête.

-Je ne sais pas... Non, je n'ai jamais fait ça, j'en suis sûr, répondit Heero après une courte réflexion.

Le japonais enleva son T-shirt, et lui présenta son dos, comme preuve de ce qu'il disait.

-Tu vois je n'ai aucune marque ! Pas de cicatrice. Le mur, je l'ai évité et j'ai fait cette épreuve seul. .

Kari passa ses doigts sur la peau parfaite, entre les omoplates et descendit à l'endroit précis où la déchirure devait être. Il n'y avait aucune trace de ce qui c'était passé quelques années plus tôt.

-Heero, je...

Le jeune homme se retourna et prit son visage entre ses mains.

-Gomen... Je suis désolé, Kari. Ce n'était pas moi.

Pour toute réponse, Kari se jeta dans ses bras et enfoui sa tête dans le cou du japonais. Celui-ci la laissa faire, resserrant sa prise sur elle et posant son menton sur ses cheveux.

-Heero, alors, j'aime...

Duo arriva à ce moment là, pour les prévenir que le déjeuner était servi, et les surprit.

Ne comprenant pas tout de suite ce qu'il se passait sous ses yeux, il ouvrit grand la bouche, avant de faire un large sourire, et d'annoncer :

-Allez, les deux tourtereaux, Quatre, vient de finir de préparer le repas, c'est à table !

Devant le regard du couple, il ajouta en riant à moitié :

-Ok, je repars, je vous laisse tranquille !

Il referma la porte derrière lui, et s'y adossa. Fermant les yeux il se laissa doucement glisser vers le bas.

Ce n'était pas vrai... L'américain fit un sourire triste. Au moins, Kari devait-elle être heureuse. Heero aussi sans doute. Mais le jeune homme ne pouvait s'empêcher de se sentir malheureux devant ce nouveau couple.

Car c'était un couple, il n'y avait pas de doute. Il s'apprêtaient à passer à l'acte quand Duo était arrivé... Ils étaient si près et pourquoi Heero aurait-il enlever son haut si ce n'est pour ? Le jeune homme poussa un soupir et regarda le sol.

Heero était si beau. Lorsqu'il l'avait vu avec Kari, il n'avait pu s'empêcher, malgré la situation, de le trouver désirable. Son corps était parfait.

J'aurais tellement aimé être à la place de Kari à ce moment là. Etre contre, toi, sentir la chaleur de ton corps, tes bras qui me serrent et le contact de ta peau nue sous mes doigts...

Duo se redressa, et remettant son masque de joker, il descendit vers la cuisine rejoindre les autres pilotes.

Dans la chambre, les deux jeunes gens se séparèrent brusquement à l'annonce de Duo et quand celui-ci fut réparti, Heero commença à parler :

-Tu devrais te changer, tu est trempée.

-Tu ne m'as pas sauvé, murmura la jeune fille en réponse.

-Pas ce jour là, non, répondit Heero.

Il enfila son haut et prit les mains de Kari.

-Ecoute, maintenant que Yoki est là, tu pourrais aller lui parler tout à l'heure et régler ça, ne ?

-Je ne sais pas si je pourrais, je vais me changer, fit la jeune fille en désignant ses vêtements mouillés.

Heero hocha la tête , regarda une dernière fois la jeune fille, descendit les escaliers et entra dans la salle à manger. Yoki était attaché à une chaise, dans le coin du salon, et n'était toujours pas réveillé. Le jeune homme s'approcha de la table et s'assit à sa place habituelle, face à Trowa. Hilde s'était placée à côté de Duo et il y avait une place de libre pour Kari à côté. Heero regarda Yoki un moment et revint à la table. Hilde était partie dans une description très détaillée du retour de Quatre.

-Et alors, il est rentré dans la grande maison... T'aurais vu la tête de Wufei ! Je crois bien que Trowa ne lui avait pas expliqué qui il allait chercher... Enfin, Wuwu a ouvert grand les yeux, et l'a regardé comme si c'était un revenant ! T'aurais vraiment du voir ça, Duo. T'as manqué quelque chose, c'est sûr. Et je te raconte pas les tonnes de questions qu'il lui a posé !Quatre n'avait même pas le temps de lui répondre ! Enfin, Wufei n'était pas le seul à être content du retour de Quatre... Trowa a même fait un sourire à un moment quand Quatre arrivait plus à en placer une !

La jeune fille éclata de rie à ce souvenir.

-Nan ? Tro, T'as fait un sourire ! Mais pourquoi j'étais pas là !! Un an que j'attends ça ! c'est vraiment injuste, soupira l'américain d'un air faussement attristé.

Le plat était servi maintenant et comme d'habitude, Trowa mangeait le pain. Heero lui jeta un vague coup d'œil avant de regarder vers les escaliers. Kari descendit enfin, et le japonais croisa son regard. Elle lui fit un clin d'œil, et un sourire et s'approcha de la table. Elle avait passé un baggy et portait un T-shirt à manche longues sous un autre à manches courtes. Elle s'était séchée les cheveux qu'elle avait rattachés sous son shuriken.

Quatre la regarda descendre avant de remarquer.

-Elle ressemble beaucoup à Réléna...

-Sauf que question physique, je suis plus sportive qu'elle ! répondit la jeune fille en souriant.

-Oui, et tu as d'autres particularités... Il faudrait éclaircir tout ça, vous ne croyez pas ? commença Duo plus sérieusement.

-Qu'est-ce que tu veux savoir au juste ? demanda Heero en le fixant.

-Et bien... d'abord, comment ça se fait que Kari ait retrouvé la mémoire aussi vite... Une amnésie ne se guérie pas par un simple regard, même Trowa peut en témoigner !

Le français jeta un coup d'œil a l'américain, il n'aimait pas trop qu'on étale ainsi son non-passé.

-Comme je l'ai dit à Quatre nous possédons tous les trois une empathie assez puissante... commença Heero.

-Tu lui as ouvert la porte... murmura Quatre.

-Exactement intervint Kari. Puis, elle s'adressa à toute la table

-En fait, Heero a en quelque sorte pénétré mon esprit. J'ai eu mon amnésie après un choc psychologique et une altération de mon cerveau suite à un accident... En gros, l'accident m'a marqué. Et je l'ai oublié inconsciemment après mon coma. Quand je me suis réveillée je ne me souvenais plus de mon enfance... J'ai été au lycée conformément aux lois en vigueur dans ce pays... Jusqu'à ce qu' Heero me croise. Il a pénétré dans mon cerveau et a débloqué mon système de protection.

-Ben voilà, c'est tout simple expliqué comme ça aussi ! soupira l'américain.

-Je suppose que tu as d'autres questions... intervint Kari doucement.

-Oui... Comment tu as fait ça dans la pièce ? Je veux dire, d'où venait cette eau et comment s'est elle réchauffée ?

-Comme Heero te l'a expliqué, nous possédons une empathie surdéveloppée... Et notre enfance aidant, nous avons su ériger quelques protections contre les sévices que nous infligeaient J, répondit Kari.

-Des protections ? demanda Wufei en fronçant les sourcils.

-Yoki a la faculté de contrôler tout ce qui touche à l'eau. Cela affecte son cerveau bien sûr, et il faut qu'il se repose s'il le fait...

-Il contrôle l'eau ? Tu peux expliquer ça ?

-En fait, il arrive à réunir une telle capacité de concentration qu'il parvient à changer les molécules de l'air et forme de l'eau. Par contre, l'eau qu'il forme est glaciale.

-Et toi ? Tu fais quoi au juste ?

-A peu près la même chose, répondit la japonaise en haussant les épaules. J'électrise l'air qui m'entoure.

-Attends, c'est impossible, on était dans l'eau ! Si tu nous avait électrisé, on serait électrocutés à l'heure qu'il est !

-Elle électrise l'air en surface. Ce qui augmente la chaleur autour d'elle. Tout son épiderme devient brûlant. Elle produit du feu si elle fixe son attention plus longtemps sur un objet, expliqua Heero à voix basse. Elle a juste réchauffé l'air autour de vous, ce qui a crée de la buée.

-Elle a évaporé l'eau... murmura Trowa, surpris.

-Pratique pour les saunas, sourit Duo.

-Et Heero ? Tu fais quoi, toi ? demanda brusquement Hilde en le fixant avec attention.

-Heero n'a jamais montré de dons, de ce côté là., répondit Kari. Il possède la plus forte empathie de nous tous mais n'a jamais développé une des facultés que Yoki ou moi possédons.

Le silence suivit la déclaration de la jeune fille et le bruit des fourchettes résonna dans la cuisine.

Après un moment, Hilde reprit la parole :

-C'est quand même incroyable... J'arrive pas à y croire ! C'est super !

-Dangereux, oui, compléta Heero en fixant son assiette.

Kari releva la tête et fit un pauvre sourire.

-Pourquoi dis-tu ça ? demanda Quatre.

-Après... Après, ils sont trop fatigués... murmura Heero.

-C'est vrai, après nous pouvons tomber dans le coma ou nous évanouir, expliqua Kari.

-C'est ce qui est arrivé à Yoki, remarqua Wufei.

-Il peut en mourir ? demanda Quatre soudainement.

-Oui, si il avait poussé la démonstration trop longtemps.

Le jeune arabe regarda Kari avec effarement, puis Yoki.

-Mais il faut l'amener à l'hôpital alors !

-Non, ce n'est pas la peine. Yoki s'en sortira, je le sens, expliqua Heero.

Duo regarda Heero un instant et ouvrit la bouche :

-Mais comment tu peux le savoir ?

-S'il était dans le coma, nous ne sentirions plus sa présence dans notre esprit, répliqua Kari.

-Et tu la sens en ce moment, toi ? lui demanda Wufei.

-Très faiblement, oui. Il s'en sortira, Heero a raison sur ce point. Il ne s'est jamais trompé la dessus.

-Mais comment se fait-il qu'il ait perdu votre trace ? Comment se fait-il qu'il vous ait cru morts tous les deux ?

-Oui, c'est vrai, comment se fait-il que tu n'as pas retrouvé notre trace avant ? interrogea la jeune fille.

-Je vous avais oublié, fit le japonais d'un ton cassant.

-Pardon ? interrogea Wufei, surpris.

-C'est J, hein ? M'étonne pas de lui tiens ! fit la japonaise en lançant ses couverts sur la table dans un mouvement de mauvaise humeur.

-Je suppose qu'il a tenté de me faire occulter cette partie la de ma mémoire, continua Heero d'un ton indifférent.

-Mais ? demanda Kari avec un sourire malicieux.

-J'ai retrouvé le code.

-Tiens, c'est vrai ? fit-elle, surprise.

-Oui, bizarrement, Oz s'en sert pour crypter ses messages maintenant... répondit le japonais, pensif.

-Oz ou Yoki ? questionna Trowa.

-Yoki évidemment. C'est nous qui avons inventé ce code. Très pratique pour communiquer dans le dos de J, ça, exposa Kari.

-Ah bon ? demanda Duo, amusé.

-Oui, Yoki était très fort à ce petit jeu... rit Kari, les yeux pétillants.

Elle but une gorgée d'eau avant de sourire et de regarder Heero les yeux brillants. Celui-ci ne répondit rien et tourna la tête vers Yoki.

-Qu'est ce qu'on en fait ? demanda soudain Trowa.

-On le garde ici, pour l'empêcher de faire plus de dégâts, expliqua Kari, en baillant.

-Oui, c'est tout ce qu'on pourra faire de lui de toute façon, soupira Duo.

-Duo... mais tu es trempé ! Comment ça se fait que tu ne te sois pas changé ? Mais tu vas attraper froid si tu continues comme ça ! Va vite te changer avant que je ne le fasse moi-même, s'écria soudain Quatre en voyant une goutte d'eau glisser d'une manche de Duo sur la table.

-Quatre ! S'il te plait, implora l'américain.

-Va te changer ! ordonna le jeune blond en fronçant les sourcils.

-Oui, bon, ça va, j'y vais, fit soudain le jeune natté en se levant brusquement et en courant dans sa chambre avec un rire malin.

-Qu'est ce qui lui prend d'accepter aussi facilement ? D'habitude, il est plus du genre à protester pour la forme et embêter tout le monde, remarqua Wufei en levant un regard interrogateur sur les autres.

-Il vient de se rendre compte que c'était son tour de débarrassage, répondit Heero d'un ton indifférent.

Kari eut un petit rire et considéra les autres. Ils levaient tous un regard étonné vers le japonais. Depuis quand celui-ci répondait aux questions ? Depuis quand connaissait-il les pensées des autres ?

Devinant la gêne des pilotes et de l'allemande, Kari le justifia.

-Heero ne lit pas dans les pensées voyons ! Arrêter de le regarder comme ça ! On est pas des bêtes curieuses ! Je pensais que vous auriez acceptés nos capacités...

-Non, ce n'est pas ça, se défendit Hilde. C'est juste que, c'est surprenant, c'est tout. Heero est censé être le glaçon du groupe, nan ? C'est ce que Duo m'a dit en tout cas alors bon...

Le japonais se leva sans dire un mot et la fusilla du regard. Il avait le droit de dire ce qu'il voulait, non ?

Hilde baissa la tête.

-Je ne voulais pas te blesser, je suis désolée.

Mais Heero avait déjà disparu dehors.

-Non, laisse tomber, répondit Kari en souriant. Heero un glaçon ? Ouah ! Mais où est ce que vous êtes allés pêcher ça ? Vous l'auriez vu avant...

-Il a changé... objecta Trowa.

-Il est capable de lire dans nos pensées ? demanda soudainement Quatre.

-Pourquoi dis tu ça ? demanda la japonaise, méfiante.

-J'ai un sens de l'empathie peu développé, mais pourtant, je sens lorsque les pensées sont trop fortes... Je suis capable de savoir à peu près ce à quoi pense la personne alors comme il a un don plus puissant que le mien...

-Il peut lire dans les pensées dans certains cas, commença la jeune fille prudemment.

-Tu ne le peux pas toi ? Et Yoki ? demanda Hilde. Ce serait super, tu pourrais savoir exactement ce que pense Trowa quand il dit rien !

-Non, juste comme Quatre, nous captons les sentiments trop forts. S'ils sont refoulés, on ne peut pas les sentir, ajouta t-elle en regardant Trowa.

Celui-ci lui rendit un regard indéfinissable et ne dit rien.

-Mais Heero m'avait parlé de clefs...

-Oui, les clés sont indispensables pour pouvoir lire dans tes pensées quand on possède une empathie. En fait, Heero possède une meilleure réceptivité que nous et il peut donc mieux obtenir ses clés... mais il s'est bloqué. Il ne veut pas lire dans les pensées des gens.

-Pourquoi ?

-Tu lui demanderas toi même. C'est Heero. Il est compliqué ce gars, crois moi.

-Oui, ce gars est un vrai mystère. Et maintenant, que t'es apparue dans sa vie, c'est encore pire ! Tu nous dévoiles des trucs qu'on aurait jamais pensé... soupira Duo.

-Pour le reste, je regrette, c'est plus de mon ressort, fit la jeune fille ne levant les mains. Par contre, fit elle avec un sourire malicieux, maintenant que je t'ai sous la main Duo, continua t-elle avec un sourire prédateur.

-Quoi ? fit celui-ci, méfiant.

Il recula légèrement devant l'air dangereux de la jeune fille.

-Maintenant, tu vas faire la vaisselle ! s'écria t-elle en riant et elle l'attrapa par le bras, le forçant à se mettre en face des assiettes sales. Allez, hop, c'est ton tour, mon vieux, pas moyen d'y échapper !

Les autres s'éclipsèrent en souriant ou riant et Hilde donna une tape dans le dos de l'américain pour le réconforter. Celui-ci lui tira la langue et reprit ses affaires.

-Au fait, Heero devait faire la vaisselle, ce soir non ? fit Duo en regardant les assiettes abandonnées.

-Ah oui ? demanda Kari surprise.

Trowa fit un lent sourire derrière son livre et Quatre comprit soudain comment Heero savait que c'était à Duo de faire le débarrassage. Puisque c'était aussi son tour.

-M'étonnes pas de lui, sourit Kari en regardant par la fenêtre.

-Nan mais il abuse là ! cria Duo. Je vais le chercher, on verra bien s'il veut pas la faire sa vaisselle ! Heero !!!!

L'américain sortit dehors à grands pas, à la recherche de son coéquipier.

-Si je le trouve celui-là ! continua t-il en disparaissant à l'horizon.

Trowa partit à son tour à la recherche du japonais. Il fallait qu'ils se parlent. Le jeune français savait parfaitement où le jeune homme avait l'habitude d'aller et il le retrouva sans aucune difficulté.

Il le trouva assis dans un arbre, regardant les étoiles. Son visage mat était éclairé par la lune, lui donnant un aspect irréel, angélique. Trowa grimpa sur la branche pour le rejoindre et s'assit à côté de lui en croisant les bras.

-Duo te cherche... commença le jeune homme d'une voix douce.

-Je l'ai entendu, répondit le japonais d'une voix lointaine.

-...

Les deux jeunes hommes eurent un sourire discret et continuèrent à fixer l'horizon, devant eux.

-Méfie toi de lui, intervint soudain Heero en parlant de Yoki.

-Pourquoi ? questionna le français d'une voix calme.

-Il cherchera ton point de faible et voudra l'exploiter.

-Il peut le trouver ? interrogea Trowa, méfiant.

-Je pense, fit le japonais après un court silence.

-Les autres ?

-Quatre. Ce sera le premier visé.

-Il sait se défendre, non ?

-Il n'est pas assez puissant.

-Je vois.

-Il ne te connaît pas. Il cherchera à en savoir plus sur toi.

-Pourquoi pas Hilde ?

-Elle ne sait pas assez de choses pour l'intéresser...

-Elle connaît la mission... Que cherche t-il alors ?

-Il n'agit pas pour le compte de Oz. Il agit pour lui. La mission est mineure pour lui. Il s'amuse, c'est tout.

-Comment sait-tu tout ça ?

-Je le connais bien.

Trowa ne répondit rien. Il savait que les deux japonais étaient très proches avant la guerre. Kari avait même dit qu'il avaient le même mode de pensée... Ce qui expliquerait comment Yoki les retrouvait sans problème, et pourquoi Heero savait si bien le contrer. Trowa regarda la lune un instant avant d'ajouter :

-Heero, sans vouloir te blesser, tu t'y prends mal. Il n'allait pas bien. L'obliger à garder le secret sur ton frère...

-Je ne pensais pas en arriver là. Je n'ai pas vraiment trouvé de temps...

-Pour lui parler ?

-Hai.

-Lorsque tu as enlevé Quatre... Je savais que tu ne pouvais pas lui faire de mal mais...

-Gomen.

-Je t'en ai voulu. Plus maintenant. Tu étais le seul à pouvoir l'aider, fit Trowa en soupirant.

-Tu es sa barrière, intervint soudain Heero.

-Pardon ?

-Tu es sa protection. Sa stabilité. C'est à toi qu'il pense lorsqu'il repousse ses attaques.

-Pourquoi me dis tu ça ? demanda Trowa en regardant Heero, pris d'un doute.

-Juste envie de faire avancer les choses... fit celui-ci avec un petit sourire.

-Commence par tes affaires, on verra après, répondit le français d'un ton moqueur.

-Hn.

-Duo ! Je l'ai trouvé, cria Trowa en direction de l'américain pour se venger.

Au bout de quelques minutes, le jeune natté apparut, sortant d'un chemin parallèle. Il se dirigea vers Trowa qui était descendu de l'arbre.

-Il est où ? fit t-il en se rapprochant du français.

-Là , répondit Heero.

Il sauta à terre et se retrouva face aux deux adolescents.

-Toi, tu vas me suivre et plus vite que ça ! Je vais pas faire la vaisselle tout seul, non mais qu'est ce que tu croyais ?

Mais Heero était déjà reparti vers la maison, sans plus prêter attention à l'américain. Trowa resta seul, contre l'arbre, pensif tandis que Duo courait à la suite du pilote 01.

Lorsque Yoki se réveilla, il sentit tout d'abord les liens qui le maintenaient attaché à une chaise, puis une forte douleur lui vrilla les tempes. Il ne fit pas un mouvement pour s'en débarrasser. Il n'ouvrit pas non plus les yeux et stabilisa son rythme cardiaque. Rien ne devrait pouvoir indiquer qu'il était éveillé. Il sentit aussi une présence derrière lui. Ne souhaitant pas se servir de son empathie pour deviner qui le retenait prisonnier, il le découvrirait bien assez tôt, le jeune homme réfléchit. Il s'était évanoui devant... Aucun doute sur ceux qui le retenaient ici. Comme pour confirmer ses pensées, la voix de Duo s'éleva dans la pièce.

- Moi, je ne suis pas sûr qu'il n'ait pas besoin d'aide... Il s'est évanoui depuis trop longtemps.

Il devait certainement parler à quelqu'un d'autre mais Yoki n'avait pas senti sa présence. Heero ou Kari sans doute.

- On devrait le détacher et l'amener voir Sally...

- Il ira mieux, fit une voix en réponse. D'ailleurs, il est réveillé.

Yoki fronça les sourcils. Ce n'était ni Heero, ni Kari. C'était le pilote 03. Il ne connaissait pas son nom, à celui-là. Il savait juste que Quatre était pas mal attiré par lui. Mais il ne savait pas vraiment qui il était.

- Réveillé ? Mais comment tu sais ça toi ? Il a pas bougé d'un millimètre !

L'autre ne répondit rien.

- Bon, je vais aller prévenir les autres que Yoki est réveillé.

Il sortit de la pièce d'un pas vif et Yoki attendit que ces pas se soient éloignés pour ouvrir les yeux. Il analysa immédiatement la porte de sortie, et les autres ouvertures. Il n'y en avait pas. Il vit en face de lui le jeune homme qui faisait face.

Les bras croisés, il ne laissait filtrer aucune émotion sur son visage, se contentant de fixer le prisonnier.

-Ou est Heero ? demanda Yoki aussitôt.

Le silence lui répondit. Yoki essaya d'établir une connexion avec le jeune homme qui lui faisait face mais il se heurtait toujours à un mur. Apparemment, Heero ne réveillait en lui aucun sentiment digne d'être repéré.

-Ou est Quatre ? reprit le japonais, changeant de tactique.

-Tu n'y arriveras pas, répondit calmement Trowa.

-Je trouverais bien, le coupa l'asiatique d'un ton tranchant.

-Cherche si tu le souhaites mais c'est du temps perdu.

-Tu es amnésique... Trowa, sourit lentement Yoki. Tu vois, j'y suis arrivé. C'était facile.

-Ca ne t'avanceras à rien, répondit le français en haussant les épaules.

La porte s'ouvrit soudain, laissant apparaître Kari, suivie d'Heero puis de Wufei et Quatre. Duo referma la porte en laissant Hilde passer.

-Génial, j'ai droit à toute la bande, soupira le japonais.

-Tu nous dois quelques explications... entama Quatre.

-Mais oui, je vais tout vous dire, surtout à toi, répondit Yoki d'un ton sarcastique.

Yoki fit le tour de la pièce d'un regard.

-Tiens, notre prisonnier de l'autre fois... fit t-il après un silence, en regardant Wufei.

-Les rôles sont inversés on dirait, remarqua Hilde.

-Tu sais, si j'avais été personnellement chargé de ta surveillance, tu ne te serais pas échappé aussi facilement... fit Yoki ignorant Hilde et fixant le chinois d'un regard amusé.

- Il a l'air de parler plus, c'est sûr, continua Hilde en s'approchant.

Yoki se tut et examina chaque personne une à une. S'il parvenait à trouver le point faible d'une personne... Yoki sonda d'abord l'esprit de Duo, cherchant sa clé.

-Yoki, fit Kari d'une voix dangereusement calme.

-Kari... répondit celui-ci du même ton.

-Arrête ça immédiatement, fit –elle sur le ton de l'avertissement.

-Tu vas m'en empêcher peut être... Kari, si je veux, je...

Soudain, Yoki fronça les sourcils et tourna la tête vers Heero.

-Ben tiens donc... Comme on se retrouve Heero, prononça Yoki avec lenteur.

-Ca ne sert à rien, fit Heero en le fixant. Tu ne pourras en manipuler aucun.

-Comment va ce cher vieux J ?

Heero lui lança alors un regard indescriptible, mélange de malice et de complicité.

Yoki baissa la tête avec un le même sourire et hocha lentement la tête.

Duo entra dans la pièce où Yoki était toujours prisonnier. Heero et Kari étaient avec lui et ils arrêtèrent de parler dès qu'il entendirent le bruit de la porte, tournant la tête vers le nouvel arrivant.

-C'est la relève, sourit l'américain. Quatre veut vous parler, expliqua t- il devant l'air surpris de ses amis.

-Tu vas rester tout seul avec lui ? demanda Kari, d'un ton posé.

L'américain hocha la tête doucement en évitant de croiser le regard du prisonnier.

-Tu es sûr ? demanda la japonaise, surprise.

-Oui. Ca va aller.

- Il peut encore être dangereux, tu sais, le prévint une nouvelle fois la jeune fille en regardant Yoki.

Celui-ci lui fit un petit sourire ironique et fixa le mur en face de lui d'un air très intéressé.

-Il ne faut pas t'en faire pour lui, Kari, intervint alors Heero, il est parfaitement capable de se défendre contre lui, je lui fais confiance. De toute façon, nous ne sommes pas loin.

Duo le regarda surpris. Heero lui adressa un petit sourire qui renforça la volonté du pilote du Deathscythe.

Ils sortirent tout les deux en laissant Duo et Yoki seuls.

Duo s'adossa contre le mur en croisant les bras. Pendant un moment, il ne dit rien, puis il lança un regard assassin au japonais assis en face de lui.

-Tu ressembles trop peu à mon frère pour me faire ce genre de regard, Duo, commença Yoki en lui adressant un regard moqueur.

Le jeune homme ne répondit rien et se contenta de le fixer.

-Tu en as du cran pour vouloir me surveiller seul... observa le japonais d'un ton amusé.

-Je te l'ai déjà dit, je ne crains personne.

-Surtout si cette personne est attachée... se moqua le japonais. Ne crois pas que je sois inoffensif, je n'ai pas encore perdu.

-Alors, pour toi, c'est un jeu ? interrogea l'américain en retour.

Le jeune homme ne répondit rien et se contenta d'un sourire.

-Pourquoi tu m'as embrassé ? demanda soudainement Duo.

-Ca ne t'as pas plus peut être? Et dois-je te rappeler que c'est toi qui a commencé ? fit Yoki d'un air narquois.

-Qu'est ce que tu attendais de moi? insista le jeune homme.

-Ne me dis pas que tu ne le sais pas...

-Pardon ?

-Duo, pourquoi crois tu que je t'ai embrassé ce soir ? Parce que tu me plaisais ? A ton avis, pourquoi est ce que j'étais venu ? J'étais en infiltration, Duo. Alors, comme je ne savais pas vraiment si tu étais avec Heero... J'ai testé... Il éclata d'un rire froid avant de redevenir brusquement sérieux. Qu'est ce que tu croyais apprendre ? Que j'étais chez Oz mais que tu me plaisais bien et que je passerais dans ton camp ? La vie n'est pas aussi simple...

-Tu as voulu me tuer après...

-Evidemment, tu ne m'étais plus d'aucune utilité... Et comme tu me semblais proche d'Heero, c'était un bon moyen de l'atteindre... Je t'avais déjà eu avant lors de ta déclaration... Tu aurais vu ta tête... Enfin, ça m'a permis de gagner un peu de temps...

-Quand on voit où ça t'a mené... fit l'américain d'un ton sarcastique.

Mais il avait noté avec soin ce que Yoki lui avait dit... Lors de sa déclaration... C'était donc Yoki. Et il l'avait fait exprès... Pour entraver leur mission... Lui faire gagner plus de temps...

-Duo, que croyais tu en venant me surveiller ? Tu voulais qu'on recommence tous les deux ? Comme la première fois ? Parce que ça n'a pas marché avec Heero ? Il t'a repoussé, c'est ça ?

-Je voulais comprendre...

-Il n'y a rien à comprendre. Je ne peux pas contrôler ton esprit, il y a encore un élément qui m'échappe chez toi... Tu croyais quoi ? rajouta-il Yoki en voyant la mine surprise de Duo. Que Heero t'aurait laissé seul en ma présence s'il ne le savait pas ? Il sait très bien que même si je parvenais à t'assommer, je ne pourrais pas aller plus loin que cette pièce. Et tu as cru qu'il te faisait confiance, hein ? Tu me fais bien rire...

-Ce n'est pas vrai... murmura le jeune natté.

-Duo, une petite question... continua Yoki, impitoyable. Heero ne t'a pas encore eu ? Je ne comprends pas pourquoi mon frère ne te saute pas dessus, on a les mêmes goûts pourtant, continua le japonais d'un ton ironique.

Duo se sentit mal à l'aise, très mal à l'aise et regarda un moment la porte avant de se recaler contre le mur en croisant les bras.

-Duo ? fit alors Yoki, sa voix s'élevant dans le silence glacial.

-Quoi ? fit celui-ci en essayant de cacher son malaise.

Yoki avait de ces regards des fois... Et des remarques explicites...

- J'ai quelque chose qui t 'appartient.

-De quoi tu parles ? demanda l'américain sur ses gardes.

-Du cadeau que tu m'as offert le premier soir, je crois qu'il est destiné à Heero, non ?

L'américain baissa la tête en rougissant. Il ne répondit rien.

-Reprends le, je n'en ai plus besoin, je ne suis plus en infiltration. Récupère le, je suis sûr qu'il fera plaisir à Heero, continua Yoki d'un ton engageant.

Duo hésita à approcher. Yoki était plutôt lunatique dans son genre. A bien y réfléchir, Heero l'était aussi...

-Ne t'inquiète pas, fit Yoki en souriant, je ne vais pas te manger. Je te rappelle que je suis attaché.

Duo toujours aussi méfiant, s'approcha du jumeau de Heero et passa ses mains autour de son cou. Il retira le pendentif avec précaution, prenant garde au fermoir. Puis, il glissa l'objet dans sa poche. Après un moment, il chuchota :

-Merci.

-Je n'ai rien fait. Duo, peux tu me rendre un service ?

-Qu'est ce que tu veux ? demanda l'américain de nouveau méfiant.

-Calme toi, je voudrais juste que tu me rendes l'anneau, expliqua le jeune homme.

-L'anneau ? demanda Duo, sans comprendre.

-Tu n'y pas prêté attention mais accroché avec le pendentif, il y a un anneau...

Duo sortit la petite chaîne de sa poche et la tint devant lui. A côté de la petite pierre bleue, un anneau de la même couleur était accroché. Le natté le saisit et l'observa attentivement avant de le tendre au japonais. Celui- ci fit un petit sourire et le sortit de sa rêverie :

-Duo, je ne peux pas le prendre. Je suis attaché.

-Ah oui, tu veux que je le mette où ? fit le jeune homme d'un ton d'excuse.

-Glisse le dans la poche de ma chemise, ça ira.

Duo déposa l'anneau à l'endroit indiqué et recula doucement. Ils ne dirent plus rien et attendirent le retour des autres.

Enfin, Kari ouvrit la porte avec précaution.

-Alors, ça va, tu t'en est sorti indemne ?

-Oui, très bien même, rit l'américain. On a éclaircit certains points comme pourquoi il voulait me tuer et c'est réglé ! Il voudra plus me tuer tant qu'il sera ici, plaisanta le jeune natté.

-Oui, c'est surtout qu'il ne pourra plus... Bon allez, je te relève.

-C'est pas de refus ! Merci ! lança l'américain en sortant de la pièce.

Et il sortit de la pièce pour aller rejoindre Heero. Il fallait qu'ils parlent maintenant. Il avait des choses à dire à un certain japonais.

Lorsqu'il entra dans leur chambre, Heero était devant son ordinateur, mais s'arrêta de taper quand Duo s'introduisit dans la pièce. Il se retourna vers le jeune homme et l'interrogea du regard.

-Oui ? demanda l'américain en voyant cet air.

-Indemne?

-Oui, je suis vivant... Par contre.. Tu viens de me dire exactement ce que Kari m'a demandé... Vous vous ressemblez aussi tous les deux... remarqua Duo en riant.

Heero eut un sourire triste qui passa furtivement sur son visage, et il se leva.

-Merci de t'inquiéter pour moi, rajouta le natté, charmé par l'attention du japonais.

-Hn.

L'asiatique allait sortir de la pièce lorsque Duo le retint par le bras.

-Euh, Heero ? fit-il hésitant.

Le jeune homme dégagea son bras et fixa son coéquipier.

-Je peux te demander quelque chose ? commença le natté avec un petit sourire.

-Demande toujours, répondit le japonais d'un ton indifférent.

-Et bien...euh...est ce que toi et moi on a parlé quand on était au lycée, le dernier jour, avant que l'on parte ? Dans le jardin ?

- Tu veux dire pour la mission ?

-Non. Est-ce qu'on a eu une conversation...personnelle ? fit le jeune homme en rougissant.

- Pas à ma connaissance, répliqua Heero lentement.

Alors c'était bien Yoki qui s'était fait passer pour Heero quand il lui avait déclaré ses sentiments. Il était envahi à la fois d'un sentiment de soulagement car Heero ne l'avait pas rejeté mais en même d'une sensation de peur et d'angoisse, car si Yoki connaissait ses sentiments pour Heero, il pourrait en profiter pour le faire souffrir. Et pourquoi lui avait-il rendu le pendentif ? Yoki était un mystère tant dans son comportement que dans son passé ou ses paroles. Pourquoi se montrer tour à tour si gentil puis manipulateur ?

-Duo ?

-Quoi? demanda celui-ci en sortant de ses pensées.

-Quelque chose ne va pas? demanda le japonais en voyant ses airs de contradictions passer sur le visage du natté.

-Tout va bien, ne t'en fais pas.

-Tu es sûr ? Yoki ne t'a rien fait ce jour là ? Tu as cru que c'était moi, encore ? insista le japonais.

-Non je t'assure, fit Duo avec un sourire engageant.

Il sourit plus sincèrement cette fois en voyant l'inquiétude barrer le front du jeune homme.

- J'ai l'impression que tu me caches quelque chose, souffla le japonais soudain.

Il se plaça devant Duo pour le regarder dans le blanc des yeux. Plus près que jamais de lui, il voyait ses yeux améthystes tenter de lui cacher une chose... Il réprima un sentiment de tristesse lorsqu'il vint envahir son être. Duo lui mentait...

-Pourquoi m'as tu posé cette question alors ? Duo, il t'a fait quelque chose ? Ne me mens pas... La phrase du japonais se termina dans un murmure.

-Non, ça va Hee-chan je te dis qu'il n'y a rien, c'était juste pour savoir... répondit le jeune natté dans un dernier sourire.

Heero le regardait d'un air très peu convaincu ce qui rendait Duo mal à l'aise. Il semblait sceptique et Duo sentit qu'il ne pourrait pas lui cacher la vérité plus longtemps, surtout si le jeune asiatique commençait à faire intervenir son empathie. Kari avait dit qu'il ne s'en servait pas mais ce fut par mesure de précaution que l'américain changea de sujet.

-Au fait, j'ai un cadeau pour toi ! s'exclama-t-il.

-Un cadeau ? fit le japonais, désarçonné.

Il ne comprenait plus rien tout d'un coup. Le mot résonnait étrangement dans sa tête.

Duo sortit de sa poche le pendentif et le mit dans la main d' Heero.

-J'ai trouvé ça quand j'ai fait les boutiques avec Quatre et Trowa. Je voulais te l'offrir...

Heero regarda le pendentif, il était magnifique, c'était une pierre de couleur bleue et qui changeait de nuances bleutés à la lumière. Le japonais ne dit rien et ne laissa filtrer aucune émotion sur son visage. Mais à l'intérieur de lui-même, c'était le chaos total. Duo venait de lui offrir un présent. Un cadeau.

Est ce que c'était pour lui tout seul ?

Cela voulait dire qu'il avait acheté ce pendentif en pensant à lui, en souhaitant lui faire plaisir.

Duo...

Le jeune homme était là, devant lui avec un sourire timide, sans se douter qu'il venait de lâcher une mini bombe dans le cœur du japonais.

C'était son premier cadeau.

Heero contempla encore un moment la pierre la faisant briller au reflets du soleil qui filtraient à travers la fenêtre. Il détacha lentement son regard de la pierre précieuse pour revenir à l'américain.

Cela le touchait énormément, et sans qu'il s'en rende compte le fait que ce soit Duo qui lui ai offert le pendentif l'atteignait encore plus.

-Il m'a fait pensé à tes yeux, expliqua Duo en rougissant. Je ne savais pas s'il te plairait, continua l'américain en se balançant d'un pied sur l'autre.

Heero referma sa main, gardant emprisonnée la petite pierre bleue entre ses doigts. Relevant la tête, il croisa le regard de Duo, légèrement inquiet.

-C'est gentil.

-Pardon ? demanda Duo surpris.

-C'est gentil, il est magnifique, précisa Heero, hésitant. Je... Merci Duo.

Heero le prit dans ses bras pour le remercier, après un moment d'incertitude.

Duo d'abord surpris, répondit à l'étreinte avec plaisir. Il sentait que le japonais était touché par ce présent sans qu'il comprenne vraiment pourquoi. Ce n'était qu'un simple pendentif.

-C'est... C'est la première fois qu'on m'offre un cadeau... Je le garderais toujours, souffla le japonais à l'oreille de l'américain.

Emu, Duo passa une main dans le dos de son ami. C'était son premier cadeau... Voilà pourquoi il était si surpris... Personne ne lui en avait jamais offert. Et qui aurait pu ? Pendant l'entraînement de J, la vie n'avait pas du être facile...

Heero serrait dans son poing le symbole de leur amitié, tandis qu'il gardait précieusement contre lui celui qui la partageait avec lui. Pour la première fois de sa vie, il était entièrement bien.

****

Pendant ce temps, Kari surveillait Yoki. Lorsque Duo était parti, elle s'était assise en tailleur face au jeune homme, gardant une distance respectable entre eux. Le japonais n'avait pas esquissé un geste, ni même tenté de lui adresser la parole.

-Yoki... commença t-elle d'une voix basse.

Le japonais ne répondit rien, ignorant ostensiblement la jeune fille. Elle n'osa pas lever le regard pour croiser ses yeux.

-Comment en est on arrivé là ? demanda t-elle plus haut, se relevant.

Elle se mit à la hauteur du jeune homme, l'obligeant à la regarder.

-Yoki, réponds moi, pourquoi es tu passé à l'ennemi ?

-Lâche moi, répondit le japonais d'une voix indifférente.

-Je te faisais confiance... Lorsque Heero m'a retrouvé... Tu étais...

-Et alors, qu'est ce que ça pouvait te faire ? la coupa Yoki.

-Ne dis pas ça, je tiens à toi.

-Tu me fais bien rire, Kari, tu tiens à moi ou à Heero ? Tu n'est même pas fichue de nous reconnaître !

-Je reconnais un regard... Je le cherchais sur le mauvais visage...

Yoki tourna la tête vers la porte, ignorant encore la jeune fille.

Kari se rapprocha du japonais et enleva d'un coup la chemise du jeune homme.

-Dis donc, t'es directe quand tu veux quelque chose toi, désolée chérie, mais je suis pas en forme là, ironisa Yoki, bien que surpris par l'attitude de la jeune fille.

Attaché, il ne put rien faire lorsqu'elle le poussa vers l'avant, l'obligeant à courber le dos. Elle pouvait maintenant parfaitement voir son dos, totalement dénudé. Passant une main hésitante vers le milieu des omoplates, elle s'arrêta quand elle sentit une imperfection de la peau. Kari fit le tour de la petite déchirure, maintenant une cicatrice complètement refermée, passant les contours de ses doigts sur la peau.

-Qu'est ce que tu fais ? demanda Yoki d'une voix moins assurée. Arrête.

-C'était toi, souffla t'elle d'une voix altérée.

Yoki eut un léger frisson et la jeune fille cessa toute pression sur son dos, permettant au japonais de se redresser. Les liens qui lui enserraient les mains lui avaient laissés de profondes marques sur les poignets quand elle l'avait repoussé au devant. Mais il ne dit pas un mot de reproche quant à ça.

-Depuis tout ce temps... Tu n'as rien dit. Tu ne m'as pas dit que je m'étais trompée, quand je prenais Heero dans mes bras, tu ne disais rien, il m'avait dit... Il m'avait dit d'arrêter de faire ça mais je n'ai pas compris...

-Il ne savait pas ce qui s'était passé... Mais il m'a fait confiance. Je ne voulais pas que tu saches, murmura Yoki.

-Il s'est pris l'entraînement à ta place. Yoki, pourquoi ne m'as tu pas dit que c'était toi ? interrogea doucement Kari, se replaçant face à lui.

-Tu savais que je t'aimais. Ne me dis pas que tu ne le savais pas, c'est pour ça que tu ne voulais que « Heero » parle de ce qui s'était passé avec « son frère ».

-Je suis désolée... fit la jeune fille tête baissée.

-C'est pour ne pas entendre ça que je ne t'ai rien dit, grinça le japonais.

-Yoki, regarde moi encore. Lève les yeux, regarde moi.

Le jeune homme releva la tête, plongeant son regard cobalt dans les yeux bleus clair de Kari.

Kari en eut le souffle coupé. Le jeune homme baissait sa garde. Il n'y avait pas cet air méprisant qu'il employait avec elle. Ni cet air indifférent lorsqu'il portait son masque. Ce n'était pas Heero qu'elle voyait, et elle ne voyait pas non plus le Yoki qu'elle connaissait. Elle reconnaissait le jeune homme qu'elle avait aimé, un après-midi. C'était son regard, plus doux auparavant, aujourd'hui triste, mélancolique.

-C'est toi que j'aime, murmura la jeune fille en s'approchant de lui.

Yoki ne répondit pas, se contenta de regarder la jeune fille s'avancer.

-Depuis le premier jour, je t'ai aimé. Ce n'est pas comme certaine personnes, remarqua t-il doucement, détournant les yeux.

Kari s'approcha de lui et lui posa la main sur la joue en s'accroupissant pour être à sa hauteur.

-Je suis désolée Yoki, vraiment désolée.

-Je ne veux pas d'excuse, tu ne peux pas changer le passé. Au moins, ça venait du cœur, ce que tu as dit ce jour-là...

Il s'interrompit lorsqu'il sentit les lèvres de la jeune fille, et il ne résista plus. Ouvrant les lèvres, il laissa passer la langue de Kari, caressante et joueuse. Yoki retrouvait avec nostalgie la douceur des lèvres de la jeune fille qu'il aimait tant malgré la douleur qu'elle lui avait fait subir il y a quelques années de cela.

Il aurait tant aimé pouvoir défaire ses liens pour prendre Kari dans ses bras tellement elle lui avait manqué.

Elle passa ses mains autour de son cou, caressant sa nuque, approfondissant leur baiser.

La porte s'ouvrit à ce moment là, sur un certain japonais de leur connaissance.

-Kari, il faut qu'on... commença Heero avant de s'arrêter net, devant la scène qui s'offrait à ses yeux.

A suivre :

Clôtho : S'il vous plait, laissez plein de reviews, ça fait super beaucoup plaisir^^ !!!

Yuna Chan : Bon alors si vous voulez nous féliciter, félicitez Clôtho car ma participation sur ce chapitre a été trèèèèèès minime T_T

Clôtho : Mais non, t'exagère toujours ! ^^ reviews please pour toutes les deux^^

(1) :petite traduction : Je vois.^^