Titre : La mort d'un amour

Auteurs : Yuna Chan et Clôtho

Source : Gundam Wing, à la base... lol Ca vire un peu plus gore parfois... lol

Genre : Angst, tortures de tout le monde, yaoi, hétéro, violent... bref, un chapitre assez sombre, je crains...

Couples : 3x4 existant, 5x Sally existant, Kari x Yoki existant mais space quand même... Et puis un 1x2 à venir mais pas pour tout de suite désolées ! lol

Disclaimers : Je vous annonce officiellement que les G-boys ne nous appartiennent pas, (soulagés, hein ? ) mais par contre le scénar, si, ainsi que Kari et Yoki. Voilà. C'est dit.

Je vous annonce également qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la fic

Et ouais un an qu'on se creuse les méninges pour que cette fic avance, pour que cette fic vous plaise à vous lecteurs très gentils qui nous ont lu jusqu' ici

Réponses aux reviews :

Yami-rose 1 : salut! Mdr !! Bon, c'est clair, tu n'aimes pas Yoki... Comment dire... Il a des circonstances atténuantes, tu ne trouves pas? lol Bon, ok il exagère quand même... Deuxième chose... Un conseil arrête de t'inquiéter pour Heero, t'as pas fini !! mouahahaha... Non, sérieusement, il est solide le Hee-chou. Il résiste à tout. Tu as très bien compris pour la clé... L'explication n'est pas encore là, mais tout sera dit en temps et en heure. Alors voilà la suite de la fic... Comment Heero s'en « sort » et tout. Lol Tu as l'air très impatiente de lire cette suite alors on s'excuse encore une fois du retard. Et on te laisse lire cette suite en te remerciant pour tes compliments. C'est vrai qu'on est cruelles, c'est vrai... Mais puisque tu aimes le genre, tu vas adorer ce chapitre ! lol Kisu.

Rushie : Salut ! Voilà enfin la suite, et oui, on s'excuse platement... Surtout que tu sembles apprécier quand la suite arrive alors bon... C'est vrai qu'on arrête juste au mauvais moment mais bon, on est sadique ou on l'est pas... On assume tu me diras... Sauf moi peut être, je me cache derrière Yuna... (comment ça j'ai écrit le dernier chap toute seule ? Yuna m'a influencé !!) lol Bisous

Shaman Girly : Ah. Tu as vu nos supers révélations? je suis bien contente qu'elles aient répondu à tes questions... Hum, pour les réponses sur la clé, je regrette, va falloir attendre... C'est vrai que le couple 1x2 arrive doucement... héhé... Si c'est sadique de couper à ce moment ? Oh, j'ai vu pire. Merci beaucoup pour tes compliments, sur la fic !! Sinon, et bien, voilà la suite, alors profite. Bisous bisous

Ruines : Pour la coupure de courant, je plaide coupable ! lol On a essayé en cours, ça a fait pété le disjoncteur, le prof a rien calculé... J'assure, c'est génial. Nous, c'était en espagnol qu'on a fait ça... lol Bon, on est contente que tu aies aimé ce chapitre de 33 pages, oui, c'est long, on confirme... lol Pour l'éloge de Réléna, fan ne serait pas le mot... lol disons, que c'est pas drôle de la faire passer pour une cruche tout le temps, qu'elle a sa personnalité et que même elle est super des fois ! Maintenant, je préfère perso Heero mais bon... lol Et s'il est casé avec un certain natté... lol Mais bon, tout ça pour dire arrêter de prendre Réléna pour une conne tout le temps quoi ! En ce qui concerne les révélations, tu pensais que c'était Heero le clone ? lol ben raté alors... lol Tu comprendras le coup des pouvoirs... c'est pas forcément génétique... Merci pou ta review et pour ta bonne humeur. Et aussi pour tes encouragements ! Kisu !

Squallinou : Ok, ce chapitre je l'avais assurée toute seule... mais quand même !!! Pourquoi c'est moi qui prend tout ? snif !! En plus, tu réagis comme ça mais tu me fais peur aussi !! lol Et puis, je suis pas sadique, je suis un peu sadique... Nuance. Et je ne suis pas trop cruelle, non. Juste un peu. Sinon, c'est pas drôle... Ok, je m'enfonce.. lol Et j'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer... Euh.. Tu devras attendre le prochain chapitre pour lire... ben vi, sinon, tu vas encore avoir des envies de meurtres si tu lis celui là... lol Surtout celui-là... Bon, vais me cacher très loin moi.. mais avant je te laisse un piti Kisu !!

Yami-aku : Merci pour le chapeau. Pour ce chapitre, pour la fic pour tout. Lol contente que les révélations en soient vraiment... lol Donc, oui, Yoki est un clone, Kari et Heero frère et sœur et... c'est vrai que la passage où Heero veut vivre pour Duo est chouette. Lol Merciiiiiii. Je ne sais pas si le chapitre fait un grand tournant dans l'histoire mais en tout cas ben... Il est là quoi... lol je l'ai écrit ! lol Et voilà le nouveau chapitre que tu peux lire !! là, on l'a écrit ensemble . Voilàà Kisu !! et encore merciiiiiii Et je sais, la fin n'est pas une fin... Mais ya eu pire c'est ce qu'il faut se dire ! lol merci pour tes encouragements.

Kimiko06 : merci beaucoup pour tous ces compliments !!!!! Mdr !! t'avais pas prévue l'update cette fois-ci ! lol (merci pour les news !!) Même si c'est dommage que tu ne puisses plus publier... Moi j'attendais la suiteuhhh... Enfin, bref... ) merci encore pour ta review et tes compliments !! Kisu miss !!

Bakasama-Maxwell : Oulala gomen pour t'avoir fait attendre !!Bon.. t'es sensée le plaindre quand même Yoki !! Ok, il fait des trucs pas gentils, mais je vous jure, le but était que vous le plaigniez !! lol ok, ça marche pas... lol C'est clair que vivement que tout s'arrange mais ah ! les aléas des scénarios.. ahem... Pour l'araignée, c'est vrai que c'était pas très très gentil.. héhé... Enfin, ne t'excuse pas si t'as pas laissé de reviews pour les chapitres suivants, l'essentiel est qu'on sache que tu lis toujours cette vieille fic! Lol Alors te dernière review nous a éclairé dessus. Tu l'avais pas abandonné. Lol Allez, bonne lecture Kisu !

Note des auteuses : Voilà le chapitre 14... Il est publié le jour anniversaire de la fic... Bon, il a rien de particulier en soit... Juste le digne (on espère) prolongement de cette fic... lol Courage à tous pour le lire. Et bonne lecture !!!!!!!!!!!!!!!! Et merci pour toutes les reviews !!!!! C'était trop gentil !!!!!! Bisous bisous.

Chapitre 14 :

Trowa regarda Quatre un moment, pensif. Ca faisait déjà un moment que les autres pilotes étaient partis en direction du bâtiment.

Le jeune homme jeta un coup d'œil à son biper mais il n'avait reçu aucun appel. Pas de demande d'aide, tout allait bien.

Du moins, c'était le principe.

Quatre donna un coup de pieds dans les herbes qui l'entouraient. Il n'aimait pas ne rien faire, se sentir impuissant. De toute façon qui aimerait ? Mais Kari ne leur avait pas laissé le choix.

La haute stature des gundams cachait la lune que le jeune arabe devinait déjà haute dans le ciel. Il était tard, ou plutôt, il était tôt. Le froid de l'hiver engourdissait ses muscles, et il donna un nouveau coup de pieds pour bouger.

Trowa était adossé contre un arbre et le fixait.

Quatre lui fit un sourire et s'approcha de lui.

-Tu n'as pas froid ? demanda t-il en regardant le simple T-shirt que le français portait.

Lui, il avait un pull et il avait vraiment froid.

Trowa secoua la tête et fit un pas en avant.

-Repérons les lieux. Kari a raison, Yoki pourrait avoir des alliés sur place. Ca te réchauffera un peu, termina le jeune homme dans un geste avenant.

Quatre hocha la tête en silence. Il commença à avancer dans les hautes herbes qui entouraient le lieu où ils s'étaient posés, et s'enfonça dans le bois qui faisait face à la clairière.

Trowa lui emboîta le pas peu après, avant de le rejoindre, restant à ses côtés. Il avait sorti son arme, au cas où.

Ils décriraient un large cercle autour de la clairière, se servant du bois comme camouflage pour repérer les éventuelles positions de l'ennemi.

Le froid et la nuit entouraient les garçons qui avançaient lentement, gênés par la faune abondante, les sens aux aguets.

Quatre sortit à son tour son arme lorsqu'il entendit au loin un oiseau pousser un cri strident. Le froid, l'obscurité et le vent dans les fougères le rendaient nerveux. Trowa posa une main apaisante sur son bras, pour le calmer.

La tension du jeune homme s'apaisa pour un moment mais repris bien vite aux multiples bruits qui parcouraient le bois. Sur un champ de bataille, les ennemis sont là, face à vous et on sait à quoi s'attendre. Mais quand on ne voit pas l'ennemi... Quand le moindre bruit peut être suspect...

Un bruit plus brusque se fit entendre à quelques mètres et Quatre arma son pistolet. Trowa ne fit rien pour le calmer cette fois-ci. Les deux jeunes gens, sans un mot de concertation, avancèrent de concert vers le bruit. Quand ils arrivèrent sur place, ils ne virent rien. Trowa se baissa et tâta le sol de ses doigts.

-Un lapin, conclut-il à voix basse en montrant les faibles traces révélées.

Quatre hocha la tête et reprit le chemin qu'ils prenaient jusque là, pour ne pas s'éloigner du cercle qu'ils avaient tracés mentalement. Trowa resta quelques secondes de plus derrière lui, accroupi, regardant les traces laissées attentivement.

Il eut un froncement de sourcil en se relevant. Il sentait que quelque chose clochait.

Il n'eut pas le temps de réfléchir qu'un cri strident lui fit relever la tête brutalement.

Quatre.

Le français se redressa à une vitesse remarquable et courut jusqu'à la petite silhouette qui était plus loin sur le chemin, assise sur le sol, gémissant doucement.

Trowa s'agenouilla près de lui et dégagea lentement les bras de l'arabe qui entouraient sa jambe. Ce qu'il vit le fit grimacer. Un couteau long de dix centimètre s'enfonçait dans le haut de la cuisse du jeune homme.

Un piège, conclut Trowa en regardant la trajectoire du couteau. Probablement accroché grâce à un fil, en suspension. Quatre avait dû écarter une branche qui avait déclenché le mécanisme. La branche ayant tiré sur le fil qui se serait tendu, donnant plus de force au lancer.

Quatre gémissait tout bas, serrant les poings contre la terre meuble.

Trowa immobilisa la jambe du jeune homme qui tremblait de douleur.

-Quatre, doucement, calme-toi, ça va aller, murmura le français. Je vais t'enlever le couteau, prévint-il. Tu es d'accord ?

-Oui, souffla Quatre.

-Respire à fond, ça va aller. Ca risque de faire mal. Prends une grande inspiration...

Quatre gonfla ses poumons, essayant d'ignorer les larmes qui coulaient de ses joues, la douleur.

Au moment où il allait expirer l'air de ses poumons, Trowa tira d'un coup sec le manche vers lui, l'ôtant de la cuisse du jeune homme.

Un deuxième cri retentit dans le bois, porté avec toute la force de l'air que Quatre expirait.

Trowa regarda un moment la lame suintante de sang.

Un C.R.K.T. Polkowski / Kasper.

Une lame à double tranchant, crantée sur un côté. De quoi arracher la peau lors de l'extraction.

Rouvrir la plaie en l'enlevant, voilà le but.

Le français reporta son attention sur la cuisse du jeune arabe. Il déchira le pantalon à son niveau et examina la plaie.

Trowa prit une grande inspiration devant la blessure.

Pas jolie.

Il endigua le sang du mieux qu'il put avec un mouchoir tout en rassurant Quatre.

-Ta veine n'a pas été touchée, tu vas t'en sortir. Quatre, c'est bon, ça va aller maintenant, d'accord ? On va sortir de là le plus vite possible.

La respiration saccadée, le jeune arabe leva les yeux vers le garçon qui lui serrait la main, tentant de la calmer.

-On fait demi-tour ? demanda le jeune arabe d'une voix tendue.

-On est à mi-chemin, réfléchit Trowa. Autant continuer jusqu'au bout. Attends, déclara t-il brusquement alors que le jeune homme tentait de se redresser.

..................

Yoki regarda la jeune fille se relever, ses yeux lançant des éclairs.

Elle le regardait, abasourdie et choquée, le souffle court. Le japonais sentit ses mains trembler tandis qu'il regardait la jeune fille.

Elle a tout entendu, pensait-il... Elle sait tout, tout sur moi, sur ce que je suis... Ce que je ne suis pas...

Cette constatation dans son esprit créa une rupture. Il n'avait plus rien à perdre, il avait déjà tout perdu. Personne d'autre ne devait savoir...

Et elle...

Surtout pas elle.

Elle plus que tout au monde...

Yoki s'écarta lentement de la japonaise et la regarda se relever péniblement, du sang sur les lèvres.

Sa chute, pensa t-il aussitôt.

Kari essuya le liquide carmin à sa bouche du revers de la main et le regarda encore choquée par ce qu'elle venait d'apprendre.

-Dis moi que c'est faux, murmura t-elle doucement.

Yoki serra les dents. Elle le rejetait, elle ne voulait pas d'un clone, d'une copie.

Les larmes aux yeux Kari fit un pas vers le jeune homme qui la regardait, les sens aux abois, prêt à bondir.

-Yoki... commença t-elle en tendant une main vers lui.

Le garçon la rejeta d'un mouvement brusque, faisant claquer sa main contre la sienne en la repoussant.

-Bien sûr que si c'est vrai, hurla t-il, la coupant.

Il lui envoya un coup de poing magistral, la faisant valser plus loin.

-Yoki, parle-moi, je t'en prie, ne fais pas ça...

-Je n'ai rien à te dire ! Tu ne m'intéresses pas ! Laisse-moi tranquille, siffla t-il.

Il se concentra, la rage au fond des yeux, la colère derrière ses prunelles noires.

Kari recula devant la haine qu'elle sentait.

La haine à l'état pur.

La haine.

L'hostilité.

Et puis tout déborda. C'était sa haine ou celle de Yoki ? Aucune idée.

Aucune envie de discerner le tout.

Elle même était très en colère après tout.

Alors jusqu'au bout, jusqu'à la fin, on lui aurait menti ?

Heero lui avait menti, Yoki lui avait menti, J lui avait menti... Tout le monde...

Dans un élan de rage elle envoya une forte poussée vers Yoki. Mais les barrières de celui-ci étaient déjà remontées depuis longtemps, il était prêt au combat, son esprit restait fermé.

Ils tournèrent un moment autour de l'autre et tout s'enclencha. Yoki balança son poing dans la mâchoire de la jeune fille qui répondit par un coup de pied puissant sur les hanches, déstabilisant l'équilibre de son adversaire et elle en profita pour lui asséner un coup de coude rigoureux dans le dos, frappant de toutes ses forces.

Yoki encaissa les coups sans broncher et se laissa tomber au sol lorsque le choc dans son dos se fit sentir. Se réceptionnant sur ses mains, il avait assez d'élan pour faire tourner ses jambes et faucher celles de la japonaise.

Kari lui tomba dessus, et il la fit rouler plusieurs mètres plus loin, la rage dans ses yeux.

Lui faire mal, lui faire aussi mal qu'il avait mal, la tuer, la blesser, la faire souffrir, l'atteindre, ne plus voir ses yeux bleus qui l'accusaient.

Yoki la roua de coups, plus forts, plus vite, dans un élan de destruction intense. Tout détruire, tout casser, toute cette vie qui l'entourait, tout ça.

Kari se releva, roulant sur elle-même, fixant son adversaire, ne le quittant pas des yeux, appréhendant sa prochaine attaque. Yoki était assurément doué au combat au corps à corps.

La jeune fille arracha le pendentif qu'elle avait à son cou d'un geste vif et le regarda tomber à ses pieds. Remontant le regard vers le jeune homme qui lui faisait face, elle sourit doucement d'un air calculateur.

Yoki fronça les sourcils en voyant la lueur ambre briller au contact de la lumière et alors que la jeune fille relevait lentement ses yeux vers elle, il tendit sa main devant lui.

A son doigt brillait l'anneau bleu, et il observa un moment la couleur changeante, concentrant son esprit dessus.

Clignant des yeux, il rabaissa ses yeux et sourit en retour à Kari.

Le vrai combat pouvait commencer.

Les visages concentrés vers l'autre, les yeux tournés vers un même but, la température de la pièce changea brusquement. La chaleur devint étouffante, et des flammes vinrent rapidement crépiter aux coins de la pièce.

Le feu se détachait sur les murs, créant une atmosphère orangée, presque irréelle.

Mais le contact n'étais pas assez proche et ils en revinrent vite aux mains. Les mains incandescentes, le feu brûlant leur corps, les adolescents s'entretuaient, se griffant, cherchant le sang, cherchant la faille, toujours plus profonde, toujours plus grande, toujours faire plus mal.

C'était clairement un incendie qui commençait à émerger du petit hangar mais aucun des deux combattants ne semblait vouloir l'arrêter, ne semblait vouloir l'éviter. C'était un combat à mort, un combat pas pour survivre, un combat pour combattre, pour battre, pour détruire.

Alors peut importe si on y laisse sa peau, peu importe si on n'en ressort pas indemne, il faut détruire, tuer, exterminer. Et c'est cet élan de folie qui les traversait, les empêchant de constater les dégâts.

Kari avait provoqué en quelques minutes un véritable brasier.

Les poutres au dessus d'elle brûlaient, la fumée s'élevait sinistre.

Duo sauta à terre lorsque les flammes commencèrent à lécher ses vêtements. Il atterrit près des deux combattants, qui s'écartèrent un moment, en le voyant.

Yoki avait clairement le dessus sur Kari, il se tenait droit, le souffle court mais paraissant en meilleur forme que la japonaise qui respirait à petites inspirations, très vite, le sang coulant de son front, à moitié repliée sur elle-même.

Lorsqu'elle croisa le regard de Duo, il comprit aussitôt que s'il n'agissait pas, elle serait morte dans peu de temps.

Mais lorsqu'il voulut avancer, tenter de l'aider, juste faire un pas, un cercle de feu l'en empêcha.

La japonaise secoua la tête. Ses yeux étaient devenus noirs et elle fixait Duo d'un air menaçant.

-Ne t'en mêle pas, j'en fais mon affaire, souffla t-elle au bout d'un moment.

-Mais... protesta ce dernier.

-Tu ne t'approches pas, Duo. C'est personnel, trancha la jeune fille d'un ton sans réplique.

Mais voyant qu'il ne bougeait pas elle fit apparaître un nouveau cercle de flammes devant elle, empêchant définitivement le jeune homme de la rejoindre.

Un coup d'œil à Heero la fit jurer mentalement. Le feu s'était répandu plus vite qu'elle ne pensait et l'atteignait presque.

-Allons, tu ne vas pas le laisser brûler, ici ! protesta Kari en désignant Heero. Sors le de là, onegai, finit-elle, la voix grave.

.............................................

Wufei et Sally marchaient dans les couloirs du bâtiment. Ils étaient sombres et les deux jeunes gens avançaient prudemment, prenant garde à ne pas faire de bruit.

Kari leur avait dit de partir dans cette direction depuis maintenant quelques minutes. A tout moment, ils pouvaient rencontrer les éventuels complices de Yoki et c'est pourquoi les deux chinois se faisaient les plus silencieux possible.

L'aile droite semblait déserte. Sans doute, que Duo et Kari, en empruntant l'aile gauche avait retrouvé Heero. Ils ne devraient pas tarder à les biper, sans doute. Wufei vérifia qu'il captait bien le réseau dans ces locaux froids et humides. Tout était ok.

-Sally ? demanda le chinois, d'une voix basse, en sentant la jeune femme crispée à côté de lui.

-Oui ?

-Est ce que tout va bien ? demanda t-il encore, voyant les yeux un peu trop dilatés de la chinoise.

-Oui, ça peut aller, murmura la jeune médecin.

Wufei laissa passer un silence. Dans sa tête, il réfléchissait à toute allure.

Elle était perturbée. Elle tremblait presque ! Elle n'aurait jamais du venir... Si jamais Yoki avait des renforts... Alors ils devraient se battre. Etait-elle vraiment en état de se battre ? Elle respirait la peur... Le jeune homme prit une inspiration et décida de calmer Sally.

La laisser seule face à sa peur ne ferait qu'empirer la chose.

-Tu trembles. Qu'est ce qui ne vas pas ? insista t-il.

-J'ai...J'ai peur, avoua la jeune femme.

-Je t'avais dis que tu ne devais pas venir avec nous, mais tu ne m'as pas écouté, la réprimanda le chinois.

-Shazi ! s'énerva la jeune femme. Ce n'est pas pour ça, je n'ai pas peur de me battre, je n'ai pas peur de tomber sur plus fort que moi de mourir ! Je me bats pour une juste cause, je n'ai pas peur ! J'ai peur de découvrir l'état de Heero, j'ai peur de voir dans l'état dans lequel il rentrera... Duo avait tellement mal tout à l'heure, il avait l'air si désespéré, et si comme Kari l'a dit, Duo peut lire les émotions de Heero, je n'ose même pas imaginer son état. Et j'ai peur que mes compétences de médecin ne puissent l'aider cette fois.

Wufei lui prit la main et l'embrassa doucement.

-Ne t'inquiètes pas Sally. Tout se passera bien. On fera tout pour ça. mais ça ne sert à rien de t'angoisser maintenant. Ca ne résout rien, et tu prends des risques inutilement en détournant ton objectif de te tête. Tu te laisses distraire, mais ça pourrait être fatal.

La jeune femme lui fit un sourire avant de hocher la tête. Il avait raison. Dans l'immédiat, ça ne servait à rien. Respirant un grand coup, la jeune femme avança d'un pas plus rapide. Elle ne vit pas le léger fil qu'elle cassa en passant.

Un bruit métallique retentit dans le couloir, au dessus d'eux. Sally se retourna vers Wufei qui s'était arrêté, tous ses sens en alerte. Le jeune homme vit avec horreur derrière la chinoise, une petite trappe dissimulée dans le mur. Celle-ci cachait une sorte de massue sans manche, et était accompagnées de tas de petite boules d'acier avec des pics acérés qui étaient capables de transpercer les chairs.

La massue était sur le point de partir, traversant la pièce à la hauteur de leur tête. Les petites boules d'acier suivraient certainement le chemin, séparément, une fois la massue dans les airs. Le chinois, en voyant la massue s'ébranler, réagit au quart de tour :

-Sally, Xiao sin ! hurla Wufei en se jetant sur Sally, la propulsant au sol. (Sally, attention !)

Il sentit le sifflement de la boule métallique juste au dessus d'eux. Il lui prit la main et l'obligea à se lever rapidement.

-Cours, murmura-t-il. Vite.

Ils traversèrent le couloir à la quatrième vitesse en évitant les boules à pics, effectuant roulades sur roulades, sauts en l'air, et slaloms pour ne pas se faire planter.

Sally poussa soudainement un cri de douleur et tomba à terre, sa main tenant sa cheville.

Wufei se précipita sur la jeune femme qui ferma les yeux, supportant la douleur. Il écarta lentement la main et vit une des petites boules d'aciers plantée dans le réseau nerveux, au creux de la cheville.

Le sang coulait abondamment de la plaie, glissant sur ses doigts.

-Par Nataku ! souffla le chinois en s'essuyant la main sur sa tunique immaculée. Il ne fallait pas que ses mains dérapent dans ce qu'il allait faire.

-Ca va faire mal, Sally, la prévint-il avant de saisir la petite sphère d'acier entre ses doigts.

La jeune femme ne répondit rien mais mordit son poing, empêchant tout cri de jaillir de ses lèvres.

Wufei retira délicatement la petite boule, faisant attention à entrer le moins possible en contact avec les chairs déchirées de la jeune femme. Aucun vaisseau sanguin n'avait été touché, et même si ses chairs avaient été largement endommagées, on pouvait dire qu'elle avait eu de la chance.

Sally sursauta quand la dernière pique acérée sortit de sa peau mais ne cria pas. Le jeune homme l'en remercia mentalement, sachant que le moindre bruit pouvait amener Yoki ou ses complices par ici.

Déchirant un morceau de son débardeur bleu, il banda la cheville de la jeune femme pour arrêter le saignement important de la plaie. Serrant au maximum et arrachant une grimace à la chinoise, il l'aida à se relever et à tenir debout.

-Ca ira ? Tu pourras marcher? demanda t-il doucement.

-Je ne pourrai pas courir mais ça devrait aller si on ralentit l'allure, murmura la chinoise en testant ses dires, appuyant légèrement sur sa cheville pour marcher. C'est bon, ça ira.

Ils continuèrent leur chemin, traversant couloirs sur couloirs, avant de s'arrêter devant une porte que Wufei ouvrit. La porte était ouverte... Bizarre...

Ils entrèrent dans la pièce et regardèrent autour d'eux, prudemment. Kari leur avait dit de ne surtout pas passer de portes, quelle que soit la raison... Mais ils devaient bien passer, non ?

La pièce était très grande mais le silence était oppressant. Aucun bruit... Cette absence de vie inquiéta les deux chinois.

-Cela ne me plait pas du tout, murmura Wufei en avançant.

-A moi non plus, souffla Sally en fronçant les sourcils.

Un bruit retentit soudainement. Un bruit de canalisation. De l'eau. De l'eau arrivait. Levant la tête vers le bruit, ils virent avec horreur les bouches d'aération s'ouvrir, laissant le lire passage à l'eau.

Ils coururent jusqu'à la porte, mais elle s'était fermée à clé. Un mécanisme de verrouillage s'était actionné dès le moment où ils étaient entrés...

-Pru bo ! jura Wufei en donnant un coup de pied rageur dans la porte. (merde !)

Ils retournèrent au milieu de la pièce. Ils devaient trouver un moyen de sortir de là et vite car l'eau montait dangereusement, atteignant déjà leurs genoux en moins de quelques secondes. Une dizaine de bouches d'aération déversaient une quantité d'eau glaciale autour d'eux

Ils avancèrent plus lentement, luttant contre cette eau pour progresser lorsque Wufei se sentit soulevé en l'air. Un câble électrique l'avait accroché par la cheville et le soulevait en l'air, l'électrocutant, car il était ouvert et venait d'entrer en contact avec l'eau.

-Wufei ! s'exclama Sally, horrifiée devant le tableau qui s'offrait à elle.

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Heero était allongé sur le dos, et respirait difficilement, les lèvres éclatées, le souffle brisé. Le sang coulait de sa clavicule tâchant ses vêtements. Son bras reposait sur le sol, touchant ou non la peau à vif, il ne sentait plus rien de toute façon. Des flammes crépitaient à ses côtés sans qu'il ne songe à s'en écarter.

Tout son corps était endormi, sous la douleur trop grande qui lui avait été infligée.

Duo se précipita sur lui, tentant de le soutenir du mieux qu'il pouvait. Il l'éloigna rapidement du feu, le mettant hors de danger.

Alors qu'il tentait d'endiguer le sang qui coulait, Duo vit la tête d'Heero partir en arrière, les yeux révulsés.

-Merde, il va pas nous faire une crise d'épilepsie maintenant, souffla Duo, en s'affolant.

Mais Heero gardait les yeux révulsés, la tête sursautant à des moments, les bras bougeant nerveusement.

Duo tenta de le calmer, le plaquant au sol, lui murmurant sans fin de se calmer, que tout allait bien, comme à un enfant.

Pourquoi n'avait-il pas pris de cours de secourisme ?

Il releva la tête vers Heero et ce qu'il vit le stupéfia.

Heero ne faisait pas une crise. Non.

Des larmes coulaient le long de son visage. Des larmes de douleur, de souffrance que Duo avait du mal à interpréter.

Il ne pleurait pas pour ses blessures, il aurait pleuré bien avant mais alors...

Pourquoi pleurait-il ?

Et c'est alors qu'il comprit. Heero avait les yeux révulsés, et semblait regarder ailleurs. En proie à une douleur indicible, il pleurait.

Et Heero était empathe.

Relevant la tête, il vit le combat sans merci que se livraient Yoki et Kari.

Yoki et Kari qui s'aimaient.

Ils s'aimaient.

Alors pourquoi se battaient-ils ? Pourquoi chercher la mort de l'autre à tout prix ?

Chacun avait de bonnes raisons, chacun ses raisons, et pourtant ils s'aimaient.

Toute l'horreur de la situation lui sautait aux yeux. Les deux amants s'affrontaient, dans un face à face cruel, mortel et pourtant, ils étaient engagés et aucun d'eux ne voulait revenir en arrière.

Ils ne pouvaient plus.

Heero poussa un cri, et se recroquevilla doucement sur lui-même, laissant le sang couler librement de ses blessures. Ce n'étaient pas elles qui faisaient mal. C'était l'explosion de sentiments que habitaient Yoki et Kari...

Pourquoi est ce que tout autour de lui devait être détruit ? Pourquoi devaient–ils s'entretuer ? Alors qu'ils avaient si proches... Alors qu'ils avaient surmontés tant d'épreuves ensemble... Pourquoi est ce que ça finissait comme ça ? Pourquoi ? A quoi ça servait ? A quoi ça servait d'avoir survécu à tout ça ? Après tous ces combats, après avoir tout perdu, les avoir perdu, et recommencer encore...

A quoi ça avait servi d'avoir voulu repousser les frontières de la souffrance, endurer tout le mal, ne plus ressentir la douleur, à quoi ça servait, ça aujourd'hui ? A quoi ça servait d'avoir retenu chaque cri, chaque hurlement de douleur, à quoi ça servait tout ce sang qu'ils avaient sur les mains, ? A quoi ça servait tout ce sang, tous ses remords qu'ils traînaient ?

J avait gagné, alors. Ils étaient devenus de simples machines à tuer.

Il avait beau chercher, il ne voyait pas de réponse valable, pas de raison à tout cela.

Parce que c'était comme inévitable maintenant ? Parce qu'ils étaient ennemis ? Non... Non, pas ça, pas ça... Pas son frère, pas sa sœur... Pas eux... Sa seule famille était en train de se massacrer sous ses yeux. Est ce qu'il y avait une raison assez forte pour ça ? Est ce qu'il y avait une seule justification à ça ?

Et il ne supportait pas de les voir se tuer. Lui qui savait si bien les sentiments qui les animait... Il avait suivi l'amour de Yoki pour sa sœur, il avait écouté, compris tout ce qu'il voulait dire...

Et lorsque Kari avait compris...

La sérénité sur ses traits, l'amour qu'elle avait éprouvé... comment avaient-il pu oublier ces moments passés ensemble ? Comment pouvaient ils faire comme si ils n'avaient jamais existé ?

Et il ne faisaient pas comme si tout était faux.

Non.

Et c'était ça le pire.

Ils savaient que tout était vrai, ils savaient qu'ils s'aimaient et ils se battaient, pour en finir avec tout ça. Ils choisissaient la voie de la facilité, la voie de la haine, de la mort et du repos.

Et ils en souffraient tellement...

Les aiguilles qui s'enfonçaient dans le crâne... Incontrôlables, impossibles à arrêter...

La douleur était insupportable... Comment faisaient –ils ? Ils sentaient toute la réticence de Yoki, toute la peine, les pleurs de Kari sous leur haine...

Et il repensait aux moments passés à s'entraîner, aux sourires perdus, aux aveux et aux rires d'enfants qu'ils avaient partagés.

Heero tenta un moment de reprendre le contrôle, il l'avait fait tellement de fois, il avait ignoré tellement de fois cette partie de lui...

Mais il n'arrivait pas à penser à autre chose que cette douleur, le mal qu'ils se faisaient. La douleur qu'il éprouvait en voyant les deux premières personnes à qui il avait accordé toute sa confiance se déchirer alors qu'ils s'aimaient.

Ils ne savaient pas aimer sans blesser dans la famille...

Le japonais avait tellement mal, son empathie se manifestait de manière si violente qu'il ne sentit même pas que Duo le sortait des flammes, loin de Kari, loin de Yoki, loin de ce spectacle affligeant. La douleur était toujours aussi vive, aussi forte.

Pas eux, non pas eux, il fallait les empêcher de se tuer... Il ne voulait pas revivre encore une fois la mort de l'un deux... Des deux... Il ne voulait pas revoir Kari en sachant qu'elle avait tué Yoki... Il ne voulait pas revoir Yoki en sachant qu'il avait tué Kari... Non, non, il fallait arrêter ça tout de suite, c'était impossible, s'il vous plait... Il ne le supporterait pas une seconde fois... Pas encore... La perte de tous ses repères...

Délirant à moitié, Heero eut un soubresaut, ses yeux partirent dans le vide tandis qu'il s'agitait, inconscient de son corps, inconscient de ce qui l'entourait. Il ne voyait qu'une seule chose.

Ils détruisaient tout.

Ils détruisaient tout.

-Je reviens tout de suite, ne t'inquiète pas, dit Trowa avant de s'éloigner un peu du chemin où le jeune arabe l'attendait.

Il revint plusieurs minutes plus tard, un mélange de feuilles et d'herbes dans la main, mâchant avec application.

Le français recracha une feuille et la plaça sur la blessure béante du jeune blond. Aussitôt, celui-ci sentit une sensation d'apaisement l'envahir tandis que Trowa mâchait une nouvelle feuille.

Il réitéra l'opération plusieurs fois, jusqu'à ce que la plaie soit totalement recouverte d'herbes.

Quatre ne sentit bientôt qu'un léger picotement à l'endroit de ses chairs déchirées. Trowa termina son bandage en serrant bien fort pour empêcher la plaie de se rouvrir.

Le français aida Quatre à se relever. Le jeune blessé tenta d'avancer seul mais le moindre mouvement lui infligeait une douleur lancinante à la cuisse. Il essaya un pas mais sous la souffrance, sa jambe plia et il faillit tomber au sol.

Trowa le rattrapa au bon moment et resta à ses côtés, soutenant le jeune homme par l'épaule, jouant le rôle d'une béquille.

-Merci, souffla Quatre en reprenant son souffle.

Ils avancèrent peut à petit, Trowa scrutant attentivement la pénombre devant eux. La nuit avancée ne facilitait ni les recherches ni la vérification des pièges devant eux. Le froid les engourdissait tout au long de leur lente progression. La respiration saccadée, Quatre tentait tant bien que mal d'oublier la douleur qui parcourait sa jambe.

Trowa l'aidait considérablement, empêchant de trop fréquentes pressions, contournant les obstacles.

Mais leur avancée était lente. Le français ne voulait plus faire d'erreur. Il vérifiait tout. La lampe de poche braquée devant eux, il gardait un œil sur chaque branche qui pourrait être un piège, sur chaque trace au sol qui leur indiquerait une future trappe.

Le piège dans lequel était tombé Quatre aurait pu être mortel, c'était dangereux. Il ne prendrait pas de risque deux fois.

Le jeune homme savait que Quatre voulait rentrer au plus vite, rentrer, sortir d'ici. Mais il ne fallait pas se dépêcher. La précipitation amène à toutes les erreurs.

D'un autre côté, allez lui expliquer ça, à lui qui avait la jambe qui pissait le sang, une atroce douleur l'empêchant quasiment de marcher. Allez lui dire, « ralentis un peu » alors qu'il ne rêve que d'une chose, sortir de ce bois dangereux, sortir, s'asseoir dans son gundam, attendre que la douleur passe.

Ne pas marcher. Et non seulement ils marchaient mais ils le faisaient lentement.

Oh, joie.

Trowa faisait de son mieux pour que la douleur soit supportable mais il ne soulageait pas vraiment la douleur. Les herbes avaient fait leur effet sur le moment mais déjà, elles devaient suinter de sang.

Se dépêcher de rentrer. Trowa allait écarter une énième branche devant eux lorsqu'il s'arrêta net, fronçant les sourcils. Quatre, ne voyant que la branche qui le gênait et ne réfléchissant pas au fait que le français s'était arrêté, la poussa sur le côté, comme ils l'avaient fait avec toutes les autres.

Au moment même où il dégageait la branche, Trowa le poussa en avant, et se jeta sur lui, le balançant avec force au sol. Quatre poussa un cri lorsqu'il heurta la terre meuble, sa blessure se cognant avec force contre le sol.

Il allait commencer à crier sur le français pour l'avoir poussé si violemment lorsqu'il leva la tête.

Au dessus d'eux, deux troncs d'arbres suspendus à des fils venaient de se rejoindre, dans un fracas épouvantable.

Les piques acérées s'étaient rencontrées. Quiconque aurait été debout à ce moment même se serait retrouvé éventré par ces deux troncs, écrasé par leur poids et pénétré par les piques en bois à leurs extrémités.

Avalant difficilement sa salive, il se retourna pour croiser le regard du français.

Trowa avait les yeux grands ouverts, la peur encore au fond des yeux. Ils venaient d'échapper à une mort pas vraiment réjouissante. Allongé de tout son long sur Quatre, il semblait encore sonné par l'événement. Lentement, il reprit ses esprits et se releva, faisant attention à ne pas faire pression sur le corps du jeune homme blessé.

Forçant son cœur à reprendre un rythme régulier, il aida Quatre à se relever, évitant les troncs se balançant dans le vide.

Encore choqué, Quatre ne trouva rien à dire et se colla contre le torse du français, cherchant un appui stable.

Le jeune homme le serra très fort contre lui, et l'embrassa sur le front doucement.

-On va rentrer. On est bientôt arrivés... Doucement, Quatre, c'est fini maintenant...

-Comment... Comment as-tu su que... ?

-Heero m'en avait parlé une fois... Si tu n'as pas de renforts pour te couvrir, place des pièges. Ca fait autant d'ennemis en moins. Il m'avait expliqué les manières les plus rapides de s'en débarrasser.

Sentant que l'arabe était encore troublé, il le serra tendrement dans ses bras.

-Tout va bien se passer. On va s'en sortir maintenant... On va s'en sortir, je te le promets, Quatre, reprit-il en plongeant ses yeux dans les siens.

Quatre cligna des yeux une fois, et acquiesça. Il fallait sortir d'ici, à tout prix. Même si sa jambe le faisait souffrir, même s'ils devaient faire cent fois plus attention qu'en temps normal, mais ils s'en sortiraient, vivants.

Il suivit donc le français lorsque celui-ci fit un pas, s'accrochant à lui pour tenir debout.

Et ils continuèrent leur progression. Ils étaient bientôt arrivés à l'orée du bois, ils allaient rejoindre leurs gundam et ne plus entendre parler de tout ça.

Au moins, cette excursion leur avait appris une chose. Yoki était seul.

Wufei était toujours suspendu au câble, son corps agité de soubresauts à chaque secousse et Sally hurlait.

-WUFEI, WUFEI !!!!!!!!!!!

A ce moment là, peu importait de garder le silence, peu importait si les ennemis arrivaient, seul comptait le jeune homme, son corps pendu et l'électricité qui le traversait.

Le chinois fit un geste de la main, comme pour rassurer la jeune femme. Une autre secousse le traversa et il sentit doucement une goutte de sang perler à ses tympans.

Ne pas perdre le contrôle, ne pas perdre le contrôle.

Le garçon aux cheveux d'ébène tenta de maîtriser son corps parcouru de tremblement, et se balança.

Sally se calma aussitôt en le voyant faire et le regarda. Elle se demandait ce qu'il faisait, elle se le demandait avec une angoisse grandissante, sachant qu'elle ne pouvait pas intervenir, sachant qu'elle restait impuissante, Wufei suspendu à plusieurs mètres au dessus d'elle.

Mais elle s'était calmée et avait repris le contrôle de soi-même. Wufei n'était pas inconscient, il était en vie, il pouvait s'en sortir.

Se balançant encore, le jeune homme serra les dents quand le câble reprit contact avec son amie l'eau et se défoula sur lui. Mais quand le mouvement du balancier l'éloigna de cette eau qui tombait des vannes, il reprit son souffle et releva le haut du haut du torse.

Faire des abdominaux à chaque entraînement n'était pas vain, constata t-il dans une semi-conscience.

L'effort qu'il faisait, combiné à la rapidité de son geste venait de lui faire tourner la tête, le plongeant dans le flou total.

Le jeune homme chercha à atteindre le câble, tendant les bras, cherchant à agripper ce foutu fil.

Enfin, il atteignit sa jambe, et commença à vouloir enlever la câble qui retenait sa jambe prisonnière. Enlever ce piège, défaire le nœud.

Vite.

Un nouveau passage dans l'eau lui fit lâcher prise, et il du subir un passage forcé sous la douche, l'électricité l'abrutissant de moitié.

Mais toujours, sa volonté de survivre, de pas y rester revenait.

Sally regarda avec effroi l'acrobatie du chinois et son échec. Le cœur battant, elle souffrait quand il souffrait et elle ne fit bientôt plus attention à toute l'eau qui l'entourait, remontant désormais à sa poitrine.

Wufei reprit son mouvement quand le mouvement de balancier qu'il imposait au câble l'éloigna du danger. Il y avait toujours des gouttes qui restaient mais c'était bien moins important que les grandes secousses. Plus facile à contrôler aussi.

Le jeune homme se contorsionna de nouveau pour pouvoir atteindre le câble qui le retenait par le pied et pouvoir se sortir de ce pétrin, vivant.

Il essaya d'enlever le nœud, sans faire attention à ces doigts engourdis et raidis par l'électricité. Il tira d'un coup sec encore une fois et le câble se déroula.

Son corps tomba comme une masse vide dans l'eau qui se trouvait sous lui, ayant juste la présence d'esprit d'éviter un plat retentissant.

Aussitôt, Sally se précipita vers lui, nageant plus qu'elle ne courut, devant la montée des eaux. Elle lui prit la tête, la maintenant hors de l'eau et essuya le sang qui sortait des oreilles du chinois.

-Wufei !!! Wufei réponds moi ? supplia la jeune femme.

Elle allait lui administrer un massage cardiaque, il fallait le faire revenir à lui quand le chinois émit un léger grognement.

-Wufei ? Tu vas bien ? demanda t-elle aussitôt, le forçant à ouvrir les yeux pour vérifier ses pupilles.

-Ca va aller, ça va aller, répondit le jeune homme d'un ton peu avenant en écartant la main de son visage.

Devant l'air peiné de la jeune femme il retint cette main contre la sienne et plongeant ses yeux dans ceux de celle qu'il aimait il répéta, d'une voix calme et posée, pour la rassurer :

-Ca va aller, Sally. Laisse-moi juste reprendre mon souffle un moment.

Wufei se laissa aller doucement, faisant la planche sur l'eau et fermant les yeux.

Retrouver son clame, retrouver son calme, sentir chaque parcelle de son corps le brûler et vivre, sentir la douleur infligée par les électrocutions. Il sentait que sa jambe avait le plus pris, brûlée par le courant. Et que l'eau la calmait.

Il prit une grande inspiration avant de regarder à nouveau la jeune femme.

Elle le fixait, le regard vide, comme perdue. Il l'appela doucement, et fronça les sourcils alors qu'elle ne répondait pas. Elle semblait complètement en état de choc.

-Sally, Sally !!!!!! cria Wufei en la secouant vigoureusement.

La jeune femme blanche comme un linge, ne répondit pas et se contenta de lui jeter un regard rempli de panique. Ses dents claquaient maintenant et il pouvait voir qu'elle avait froid. La cause directe était le froid.

La seconde était l'eau.

La troisième, la peur de crever noyée.

Quand il comprit ça, Wufei comprit autre chose. Il voyait ce que Sally contemplait depuis cinq minutes et qu'il n'avait pas vu, occupé à se remettre de son « sauvetage de peau » récent.

Il fallait maintenant sérieusement réfléchir... L'eau montait petit à petit mais déjà, ils n'avaient plus pied et s'élevaient irrémédiablement vers les hauteurs... C'était ça qui foutait la trouille à Sally.

Leur mort était certaine s'ils ne bougeait pas et ne trouvaient pas rapidement une solution avant de mourir noyés...

Mais le plus important pour l'instant était de rassurer Sally.

Elle était en plein crise, les yeux agrandis par la frayeur.

Le jeune homme nagea jusqu'à elle et la saisit par les épaules, la secouant doucement.

-Ne t'inquiète pas Sally ! On va s'en sortir, sur l'honneur de Nataku, sur mon honneur, sur tout ce que tu veux, je te jure qu'on va s'en sortir, lui promit-il en la regardant dans les yeux.

La jeune femme ne répondit rien, mais lui sourit faiblement, hochant la tête.

-Il faut sortir d'ici, murmura t-elle, la voix un brin dans les aigus, après un moment de silence.

-Chut, murmura Wufei, les sourcils froncés.

Il semblait plongé dans une profonde réflexion intérieure, et quand il releva la tête, son regard était plus confiant.

-J'ai peut-être la solution, Sally... murmura t-il. De toute façon, c'est notre dernière chance, conclut-il après un moment.

-Wufei, il n'y a pas de sorties, il n'y a pas d'autres portes et on ne peut pas ouvrir l'autre... De toute manière elle est immergée, demanda la jeune femme, hésitante.

Est ce que Wufei avait vraiment trouvé un moyen de les faire sortir d'ici ? Et si oui, comment ?

..........................................................................................................

Duo allongea Heero sur le sol frais du couloir comparé à la température de la salle où se battaient Kari et Yoki. La chaleur dans la pièce était devenue étouffante, Kari ayant déployé toutes ses facultés.

Mais Duo ne voyait qu'Heero. Heero qui semblait ailleurs, Heero qui saignait, Heero qui avait reçu tellement de coups que son corps était ensanglanté, bleui.

Le japonais avait des convulsions et sa tête partait en arrière par moment, comme s'il souhaitait ne plus voir... Duo tenait de l'immobiliser, d'arrêter ces gestes brusques et saccadés qui lui faisait craindre pour la santé du japonais.

Le sang qu'il perdait l'affaiblissait de plus en plus, ses mouvements n'arrangeant rien. Duo ne put que retenir une larme de dégoût devant le bras sans peau qui s'accrochait au sol, s'accrochait comme s'il pouvait le faire revenir dans la pièce et pouvoir tout arrêter.

Dans un dernier cri muet, Heero se souleva, les yeux grands ouverts, l'horreur peinte sur son visage. Jamais Duo n'avait vu tel visage.

Jamais il ne voulait le revoir.

Il posa une main sur le cœur du japonais, le sentant battre à toute allure, et, ne sachant pas quoi faire, pas quoi faire pour le protéger, l'empêcher de ressentir cette haine, cette douleur, l'américain le prit dans ses bras, le serrant fort contre son cœur.

-Heero réveille toi je t'en prie, arrête ça... Ca va aller, s'il te plait, ne pars pas, ne pars pas, répéta t-il d'une voix désespérée.

Il sentait que le japonais allait devenir fou s'il continuait, il sentait qu'il perdait peu à peu la raison...

Et il ne pouvait rien faire pour que ça s'améliore, il ne pouvait rien faire pour empêcher ça...

L'inquiétude avait remplacé sa rancune, elle remplaçait maintenant tous les reproches qu'il voulait faire au japonais pour ses mensonges.

Pour celui qu'il aimait il oubliait tout, que Heero lui avait menti, qu'il leur avait tous menti, il oubliait sa rancœur et sa peine, son amour pour Heero surpassait tout. Ne pas le perdre, ne pas le perdre maintenant, non.

-Heero, reprends toi, reprends toi, s'il te plait, Heero, restes pas comme ça... Calme toi je t'en prie, calme toi... Arrête ! Arrête de faire ça ! supplia l'américain en voyant le japonais révulser ses yeux une nouvelle fois. Tu me fais peur, arrête ! reprit le jeune homme en serrant contre lui le corps abandonné du japonais.

Mais Heero ne semblait pas l'entendre. Ses mains crispées sur le sol, ses jambes tapant le sol à une vitesse régulière, heurtant à chaque fois le sol avec force, il gémissait tout bas, les larmes coulant sur son visage, les cils clignotant trop vite, à une vitesse qui effrayait son coéquipier.

Les paupières closes s'ouvraient parfois sur des orbites blanches, vides de toute couleur. Le souffle du japonais ralentissait, tandis que son sang se répandait au sol lentement. Il glissait inexorablement vers la mort. Tant que le combat durerait, il resterait dans cet état. Tant que le combat à mort, tant que sa seule famille s'affrontera dans un duel destructeur et aveugle, il ressentirait toute cette douleur, cette douleur que ressentait Kari, que ressentait Yoki qu'il ressentait.

Tant que le combat continuerait, il ressentirait cette haine, si proche de leur amour, cette haine qui les envahissait et les poussait dans leur dernier retranchement... Cette haine qui envahissait tout son esprit, forçait toutes ses barrières, démolissant tout ce qu'il s'était appliqué à construire jusqu'ici, passant devant comme si ce n'était que de simples barrières de pailles.

Les voix, les pensées se mélangeait à l'intérieur de sa tête, les larmes et la petite lumière bleue qui brillait plus loin, si reposante... Elle apportait la paix. Elle apportait la paix.

Au loin, Heero entendait encore une voix, une voix chargée de souffrance, de douleur. Encore. Encore pour le faire souffrir, encore pour lui faire du mal.

Il n'avait pas conscience de la main qui caressait ses cheveux, et des bras qui le serrait si fort, pour ne pas qu'il tremble pour que son corps s'immobilise, se calme.

-Tu m'entends ! Heero reviens ! Empêche les de se battre !! Tu peux pas les laisser se tuer ! Heero il n'y a que toi qui puisse le faire, les raisonner, s'il te plait ! Heero je t'en prie... Réveille toi, Heero... Meurs pas, je t'en prie, ne meurs pas, répéta Duo telle une litanie.

Le jeune homme reporta son regard sur le visage torturé du japonais.

-Heero, tiens le coup, s'il te plait... Tiens le coup, accroches toi, ne meurs pas ! Pour moi, Heero, c'est peut être égoïste mais pour moi, ne meurs pas, pas comme ça, en laissant ce champ de bataille, en me laissant seul sans toi... Tu as des comptes à me rendre, je veux te poser encore plein de questions, tu dois m'expliquer ! Tu me dois ça, Heero ! Tu ne peux pas me laisser !!! Pars pas. Je t'aime, je te l'ai dit, je te le dis je te le dirais encore mais je ne veux pas les dire au passé, sur ta tombe !!! S'il te plait, supporte encore cette douleur pour moi... pria le jeune homme, ses larmes mêlées à celles inconscientes du japonais.

Ace moment, les paupières de l'asiatique se rouvrirent péniblement, et ses bras s'agitèrent plus fort. Duo aperçut à travers ses larmes deux orbites blanches, révulsés. Un son inarticulé franchit les lèvres du jeune homme tandis qu'il tentait de prendre la parole.

Duo le vit avaler sa salive une fois avant de murmurer :

-Du...Duo ?

A peine ce souffle était-il sorti de sa bouche que le natté lui pressa la main avec force, rapprochant son visage du sien. Leurs nez se frôlaient, Duo pouvait sentir le souffle difficile du jeune homme.

Heero allait dire autre chose quand une douleur plus forte lui vrilla les tempes. N'ayant même plus la force de crier, il pencha sa tête en arrière et son corps se tendit entièrement, s'arquant vers le ciel, ses doigts écartés et tendus.

-Ils....Kami Sama !!!!! fit Heero en se tenant la tête.

-Heero calme toi ! s'exclama Duo en sentant le pouls du japonais s'accélérer à une vitesse anormale.

- Battre à mort, articula difficilement Heero. Empêche les... Duo, empêche les... Kari... t-il d'une voix éteinte.

-Je ne peux pas, je ne peux pas, s'écria l'américain, pleurant devant son impuissance. Kari ne veut pas que j'approche... Heero, je t'en supplie calme toi, continua Duo, voyant que les blessures du japonais se rouvraient.

Heero eut un soubresaut et Duo put voir perler à ces oreilles du sang.

-Je t'en prie arrêtes ! Tu es gravement blessé ! Il ne faut pas que tu bouges, supplia t-il encore quand Heero tenta de s'écarter de l'emprise du jeune homme.

-Kari...Yoki... murmura t-il encore, plongeant dans une semi-inconscience.

-Ils s'en sortiront ! Je te le promets ! Je te le jure, tout ira bien, ils s'en sortiront car ils s'aiment, mentit le jeune homme.

Tout. Tout dire plutôt que le laisser mourir, mourir d'une crise d'empathie, mourir de douleur. Tout. Même lui faire croire des choses dont il n'était même pas sûr, des choses impossibles à réaliser, impensables.

- Ils s'aiment tout comme moi je t'aime ! Alors on s'en sortira, tous ensemble et on rira ensembles ! Mais je t'en prie de bouge pas, pour l'instant, calme toi... Je ne veux pas que tu meures, alors fais tout pour rester en vie. Je t'en prie, demanda Duo qui pleurait librement maintenant.

Heero sombrait lentement mais sûrement dans un coma profond, approchant la lumière bleue, cherchant l'apaisement dans cette absence de vie.

La cause de son évanouissement se trouvait à quelques pas de là, et non conscient de l'abandon de leur frère de sang, ils continuaient de se battre, rageusement, mortellement.

L'air était étouffant, et les deux amants se faisaient face, la sueur collant à leur peau, transpirant de chaque pore. Ils semblaient ne tenir debout que par un miracle, fragiles silhouettes sur le point de défaillir. Mais ils tenaient bon, jusqu'au bout, aller jusqu'au bout, tenir et mourir, tenir et tuer, tenir et en finir.

La rage animale animait leurs traits, la fureur de leur amour se renforçait dans cet affrontement sans gagnant ni perdant.

Kari se concentrait, et faisait apparaître des flammes autour d'elle, cherchant à atteindre le sourire moqueur qui fleurissait sur les lèvres du japonais.

Il ne souriait plus, il grimaçait sous l'effort qu'il faisait, sur l'attention qu'il reportait, mais elle ne le voyait déjà plus.

A travers ses larmes, l'eau qui coulait de ses yeux l'empêchait de le voir distinctement. Elle ne pouvait qu'imaginer sa réaction. La chaleur étouffante, la chaleur qu'elle créait et la fumée qui en découlait, venaient lui piquer les yeux, lui arrachant des gouttes d'eau qui l'aveuglait.

Yoki, en face avait les siens ouvert, et malgré la fumée, qui montait, qui empoisonnait ses narines, il faisait appel à toute sa force de concentration, la faire craquer, l'achever avant qu'elle ne le fasse. Tout son instinct de survie était en marche, toute sa concentration requise.

Ne pas cramer ici, ne pas se laisser avoir, la tuer, oublier, survivre.

Quand l'être humain est menacé, sa première réaction est de survivre. C'était exactement le point sur lequel ils étaient rendus tous les deux.

Survivre à tout prix.

Ne pas se laisser étrangler par leurs sentiments. Ils ne voyaient pas que c'était déjà fait.

Ils suffoquaient dans la chaleur ambiante, le feu jaillissant de toute part.

Un œil extérieur pouvait déjà donner le résultat de ce combat.

Kari gagnait du terrain, le feu gagnait.

Yoki faisait face, les yeux braqués sur la jeune fille, debout.

Pourtant...

Ils savaient tout deux qui était en train de gagner.

.....................................................................................................

Wufei leva la tête vers le plafond et sembla observer un moment l'eau qui coulait des murs.

-Il n'y avait aucune trace de noyés dans cette pièce quand nous sommes entrés... L'eau est venue après... Il n'y avait pas d'eau... Donc, il y a un moyen pour évacuer toute cette eau quelque part... Un mécanisme... expliqua t-il à la jeune femme.

Sally hochait la tête à tout ce qu'il disait. Oui, c'était logique... Pourtant...

-Pourtant, il n'y a que ces ouvertures d'où coule l'eau qui sont présentes... Et à mon avis, c'est par ces ouvertures que l'eau est aspirée par la suite, le reste s'évaporant avec l'air ou partant par la bouche d'aération qui est au sol...

-La bouche d'aération est trop petite Wufei, personne ne peut passer par là.

-C'est vrai. Les ouvertures sont elles, juste à notre taille, murmura t-il doucement. Il suffit d'attendre d'être juste à leur hauteur...

Sally tourna lentement la taille vers le chinois...

-Tu es fou ? demanda t-elle brusquement.

-Réfléchis... objecta Wufei, songeur. Ce bâtiment est certainement la base dans laquelle Yuy et Takeshi s'entraînaient... Ils ont fait cet entraînement, j'en suis sûr à présent... Pourquoi Kari nous aurait-elle dit qu'il ne fallait pas ouvrir de portes, ni en passer sous aucun prétexte ?

-Je... je ne sais pas... bégaya Sally.

-Elle connaît cet endroit. Elle le connaît même très bien, c'est pour ça qu'elle a su nous guider. Et ils ont certainement fait cet entraînement... Donc, il y a un moyen de s'en sortir... Maintenant, connaissant le goût de Yuy pour le risque...

-Le goût du risque ?

-Ou suicidaire, selon ce que tu préfères... Il faut sortir par là. De toute façon, on a pas le choix.

-On sort par l'entrée d'eau ? Vraiment logique ton affaire, Wufei...Tu dérailles !!

-Non. L'eau doit bien s'évacuer à un moment... Et ou va t-elle toute cette eau ? Il doit y avoir une autre pièce... Ailleurs... Par laquelle on doit pouvoir sortir...

A ce moment, l'eau monta juste au niveau des ouvertures béantes par lesquelles elle s'écoulait. Wufei nagea rapidement, traînant Sally derrière lui vers une ouverture. Un sourire fleurit sur ses lèvres tandis que Sally s'étonnait.

-Tu vois ? On peut passer par là, murmura t-il. En effet, l'eau ne prenait pas toute l'ouverture. Elle venait d'un long tunnel, mais ne le remplissait qu'à moitié. Le niveau semblait monter petit à petit mais pour l'instant, ils pouvaient nager à l'intérieur.

-Faut pas être claustrophobes, murmura Sally au bout d'un moment. Et si l'eau monte trop vite ? On va mourir noyé dans ce tunnel, Wufei... ce n'est qu'une théorie...

-Mais tu n'en as pas d'autre. Suis-moi, sinon il n'y aura plus aucune solution du tout.

Il s'engouffra dans le tunnel, nageant rapidement, malgré sa jambe brûlée. Sally le suivit, peu après, la peur au ventre. Si jamais Wufei avait faux... d'un autre côté il avait raison. S'ils restaient dans la pièce, ils seraient morts, aussi.

Mais moins vite.

C'était pas vraiment un argument, mais bon... Pourquoi aller au devant de la mort ? Peut être qu'au dernier moment... Mais elle n'était pas dans un film... Aussi se dépêcha t-elle de suivre Wufei dans le tunnel, nageant, forçant contre le courant de plus en plus fort...

L'eau prenait de plus en plus d'importance dans le tunnel, et ils avaient tout juste la place de respirer maintenant. Ils n'échangeaient plus un mot, se concentrant sur la nage.

Enfin, ils arrivèrent au bout. Devant un mur. Fermé. Un mur. L'eau ne venait pas de là. Mais pourtant...

Il n'eurent pas le temps de réfléchir plus que déjà, leurs têtes se trouvèrent sous l'eau et ils gonflèrent leur poumons dans l'espoir de garder le plus longtemps possible de l'air...

Sally ferma les yeux. C'était fini, bel et bien fini.

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Kari se concentra encore un peu plus, anéantir le froid, anéantir ce froid autour d'elle, ne plus trembler de ce froid. Elle le sentait qui l'envahissait et plus elle créait du feu, pour la réchauffer, pour le faire reculer, plus le froid se renforçait, plus il engourdissait chaque parcelle de son corps.

Alors, elle luttait de toutes ses forces, elle envoyait des flammes, elle c réait inlassablement autour d'elle. Et tout ce qu'elle voyait, c'était les flammes, les flammes, le feu.

Mais jamais elle n'en ressentait la chaleur. Jamais elle ne se débarrassait du froid. Yoki faisait pression... Elle se battait contre lui, mais chaque coup reçu ne lui apportait aucune chaleur.

Elle ne comprenait pas pourquoi... Pourquoi lui, ne faisant pas apparaître de glace, pourquoi s'il ne créait pas ce froid autour d'elle pourquoi avait –elle froid ?

Et ce n'est que lorsqu'elle tomba à terre, les genoux sur le sol, le souffle court, qu'elle comprit.

Elle pouvait toujours essayer de réchauffer l'extérieur. Il la glaçait de l'intérieur. C'était là, à l'intérieur qu'elle avait froid.

Yoki envoya une plus forte poussée. Il voyait chaque molécule lentement se déformer pour atteindre la composition de l'eau, de la glace et enfin, geler le sang de la jeune fille. Lentement, il reporta sa concentration sur l'endroit central.

Le cœur.

..............................................

Sally rouvrit les yeux quand elle sentit une main se poser sur son bras. Wufei la secouait, la forçant a contempler sa mort. Ce qu'elle vit la stupéfia. Wufei souriait. Et il la tirait.

Le courant les emportait.

Vers le mur. Wufei avait eu raison.

Il y avait bien un moyen d'évacuer les corps. Si les corps mourraient dans la pièce, et ils devaient certainement le faire, le courant les faisait monter, monter... Dans les tunnels. Et quand l'eau atteignait le plafond des tunnels... Elle faisait pression contre le mur devant lequel ils se trouvaient tous deux.

Ce qui l'ouvrait.

Le mur coulissait.

Il coulissait.

Elle furent bientôt happés par un courant plus fort, mais Wufei ne lâcha pas sa main.

Et Ils se retrouvèrent dans une sorte de puit. Une ouverture béante au dessus d'eux leur apportait le soleil...

Et l'eau qui maintenant s'évacuait de la pièce où ils étaient précédemment les faisait lentement remonter à la surface.

Ils étaient sauvés. Sally embrassa Wufei dans un long baiser, le remerciant de lui avoir sauvé la vie.

-Il faut retrouver les autres, souffla Wufei, une fois que Sally l'eut relâché.

La jeune femme soupira. C'était gai. Il ne pensait qu'à ses missions...

.............................................................................

Le cœur de Kari.

Lentement, Yoki pouvait sentir le sang chaud affluer vers l'organe, et lentement, il changeait chaque molécule, ne se préoccupant pas du feu qui faisait rage dehors, des derniers sursauts de flammes qui l'envahissait.

Il voyait... Il pouvait presque s'imaginer ce sang qui coulait plus lentement, qui circulait avec plus de difficulté dans son corps...

Kari rampait à présent vers lui, n'ayant plus de concentration nécessaire pour essayer d'empêcher le froid de l'envahir. De toute façon il l'envahissait déjà, il la glaçait.

Yoki s'accroupit et la ramena à lui, tandis qu'il la berçait lentement, pendant que son cœur s'arrêtait, et que le battement ralentissait inexorablement.

-Endors toi ma puce, endors toi, s'il te plait, murmura t-il doucement, les larmes dans sa voix.

Le regard de la japonaise était insupportable, mélange d'horreur peint d'amour, mais il le soutint jusqu'à ce qu'elle les ferme, des larmes glissant de ses cils.

Leurs mains se joignirent tandis que leur vies s'éloignaient tendrement.

Yoki créa de petits cristaux de glace autour du cœur de la jeune fille, emprisonnant définitivement tout souffle. Les forces la quittant, Kari eut juste le temps de tendre sa main vers la poitrine du garçon, et avec ses dernières forces, sa dernière volonté, elle envoya une dernière poussée.

Yoki sentit une profonde brûlure sur son cœur, une marque au fer rouge. Vivement, il enleva la main devenue inerte de la japonaise. La main collait à sa peau, le sang peignait sa surface.

Kari ne bougeait plus, le froid ayant eu raison d'elle, son cœur arrêté.

Le japonais venait de gagner le combat. Il embrassa une dernière la japonaise sur le front. Il se releva lentement, les larmes aux yeux, pas par la chaleur et la fumée, mais par son acte. Sa tête bourdonnait, se faisait lourde, mais il continua d'avancer, de partir. Il passa une porte dérobée, se retournant une dernière fois vers la jeune fille étendue au sol.

La main orientée vers le ciel, gorgée de son sang, Kari avait les yeux fermés, le visage reposant sur le bitume. Les lèvres bleuies, elle semblait de glace à ce moment là.

Yoki avala péniblement sa salive. Il venait de tuer son unique amour.

La gorge emplit d'un sentiment d'amertume, il sortit du bâtiment, les coups dans sa tête de plus en plus fort, résonnant dans son crâne.

A suivre...