Anaïta, La lectrice, Snapye (j'adore ton pseudo) et Zaika : Merci beaucoup . Voiçi la suite :
Aegis : De bonne qualité :O . Quand à ce que je prépare, ben j'espère que ça tranchera du quotidien tout en restant crédible Et oui, j'espère surprendre Harry autant que vous :p
Sahada : Etrange ? Ah :) Ben ... pourquoi pas
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II. Les pires souvenirs de Snape.
C'était un rire glacé, aigu, froid, grinçant ... Un visage blanc, de peur ? Un autre, pâle aussi ... Et une main qui se posait sur un visage, qui voilait des yeux, puis un cri, un long hurlement de douleur quelque part, et puis plus rien.
Severus se réveilla en sueur. Sa main serrait sa baguette, et il haletait. Il essaya de reprendre son calme, mais les images de son rêve étaient encore imprimées dans son esprit. Il n'arrivait pas à oublier.
Il se leva et se dirigea vers sa salle de bain, en maugréant qu'aucun somnifère ne serrait donc jamais efficace, et il se laissa aller sous une douche glacée. Quand il voulut enfiler sa robe habituelle, il se dit qu'il aurait peut-être un peu chaud et opta pour une tunique plus légère. Malgré la froideur de ses nuits, c'était tout de même l'été.
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Harry n'avait pas dormi cette nuit là. Ni les autres. Depuis quand veillait-il ? Il ne savait plus ... Depuis la mort de Remus, sûrement. Il n'était même pas fatigué, mais juste de plus en plus maussade. Cela inquiétait tout le monde, il le savait. 'Je devrais faire plus attention à moi' pensa t'il. Puis il enfila une robe noire et gagna la Grande Salle.
- Bonjour Harry !
- Ginny ... salut.
- Et bé, tu tiens la forme toi
- Je sais, je sais ...
- Pose toi et mange, tu iras mieux tu verras.
- La nourriture de fait pas tout Ron, répliqua Hermionne.
- Ben quand on se sent mal, rien de mieux que ...
Harry n'écoutait déjà plus ses amis qui commençaient à se disputer. Il fixait du coin de l'oeil son professeur de potion, ou plutôt son absence. Il était rare que Severus ne descende pas déjeuner à l'heure. 'On dirait une vieille pie qui espionne ses voisins' songea Harry, en s'asseyant.
Il ne savait pas pourquoi mais depuis la rentrée, son professeur ne lui avait pas adressé une seule remarque. Pas de réflexion sarcastique, pas de mots vexants, rien, juste une totale indifférence. Harry ne pouvant plus supporter son professeur après la mort de Dumbledore, ne s'en était pas formalisé. Mais ces derniers temps, il se disait que la situation n'était pas normale. Sans Severus, comment aurait-il pu retrouver les fragments d'âme de Voldemort ? Il lui devait sa victoire, et celle du monde sorcier, et il ne l'avait jamais remercié. Personne ne se souciait de le faire d'ailleurs. Severus, depuis les procès, restait seul, parlait peu. Il semblait lui aussi enfermé dans les souvenirs.
- Je commence par Métamorphose et vous ? demanda Ginny.
- Potions, répondit Ron.
- Bon courage alors.
- Bah tu sais Ginny, Snape n'est plus le même depuis la rentrée, dit Hermionne. Il s'est considérablement calmé.
- Il ne me fait plus la moindre remarque, enchaîna Harry. C'est vraiment incroyable.
- Ah oui, en effet. Hum, je n'aurais peut-être pas du abandonner les potions alors ...
Le trio partit alors vers les cachots. Le coeur d'Harry battait. Snape n'était pas apparut à la table pour déjeuner. Etait-il malade ? Peut-être qu'un mangemort rescapé était venu cette nuit lui régler son compte, ou alors un détraqueur lui avait donné le baiser de la mort, ou bien ...
- Entrez, asseyez vous et sortez vos baguettes, dit Snape à l'ensemble des septièmes années présents alors qu'ils arrivaient devant le cachot.
' Je me fais un sang d'encre pour rien', se morigéna Harry. Il avait pris cette habitude pendant la guerre, de toujours craindre le pire. Le pire, Snape mort ? Il le méritait non, lui qui lançait si facilement des Avadas Kedavras ...
- Aujourd'hui nous allons continuer de travailler sur les potions instantanées. N'oubliez pas, le plus important est de bien se concentrer sur les différents composants de la potion. Aujourd'hui vous me rendrez trois fioles. Une de "potion de vieillissement", une de "potion d'allégresse" et un antidote contre les poisons de catégorie ''C''. Je ne veux que des potions absolument parfaites. Faites les tests nécessaire mais dites vous qu'il vaut mieux de rien me rendre si vous n'êtes pas sur de vous.
Harry était fort en "potions instantanées". En se concentrant suffisamment, un sorcier pouvait créer une potion avec sa baguette, sans aucuns ingrédients. Cet exercice, très délicat, était demandé à l'épreuve d'ASPIC. Depuis qu'il n'avait plus son livre, Harry avait du travailler pour rattraper le niveau des autres. Mais l'attitude inattendue de Snape lui avait permis de se concentrer bien plus en cour, jusqu'à les trouver très agréable. Car quoi de plus sensuel qu'un nectar doré qui chauffe doucement dans un chaudron de cuivre ?
Le cour se déroula sans incident majeur. Mais Harry remarqua que Severus avait l'air ailleurs. Il restait assis sur son siège et il triturait distraitement un paquet de parchemins. Il ne se leva pas une seule fois durant l'heure. Il ne fit pas un commentaire, pas une remarque, rien. Même au bout d'un an s'était presque irréel. Harry essaya de ne pas bondir vers lui pour le gifler. 'Pourquoi reste t-il comme ça ? Pourquoi ? A quoi pense-t-il ?' Cela finirait par le rendre fou. Cet homme était-il insensible ? Comment faisait-il pour rester stoïque, en permanence ...
Severus avait la chance d'être un parfait occlumens. Et quand il voulait cacher ses émotions, il savait comment faire. Il savait à présent adopter l'attitude qui le faisait se faire oublier. Il était devenu l'ombre de lui même. Et personne n'était venu s'en plaindre. A part Ignatus, qui lui demandait de ses nouvelles ? Personnes ...
Il soupira intérieurement. Puis il se leva pour ramasser les fioles.
- Mettez votre nom sur une étiquette et rendez-moi vos fioles.
Harry trembla quand son professeur passa prendre ses trois fioles. Pas un regard, pas un souffle, rien. Il en fulminait.
' Si je savais ce qu'il pense, si je savais ...'
Mais il ne savait pas.
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- Tiens, Snape n'est pas là non plus pour dîner.
- Qu'est-ce que tu dis Mionne ? demanda Ron entre deux bouchées. Tu t'intéresses au quotidien de Snape maintenant ?
- Vu qu'il n'a pas mangé de la journée, oui, je me pose des questions. Il à l'air bien fragile ces derniers temps.
- Tu penses trop Hermionne. Mc Gonagall n'est pas là non plus, et elle n'est pas "fragile ces derniers temps"
- Tu me casses les pieds, rétorqua t'elle sèchement à Ron. Je suis sûre qu'Harry aussi l'avait remarqué, hein Harry ?
- Tu disais ? Excuse-moi, j'étais ailleurs, dit Harry en cessant de fixer la place vide de son professeur.
- Non non, tu confirmes bien ce que je disais. Toi aussi tu as remarqué que Snape n'apparaît plus pour manger.
- Ce n'est pas ça du tout que je regardais, s'exclama Harry. Tu crois que je l'espionne ? Je ne suis pas une vieille pie qui aime les ragots ...
Mais en fait, Harry réfléchissait une fois de plus activement aux raisons de l'absence de Snape. Mangeait-il dans ses appartements ? Entamait-il une grève de la fin ? Etait-ce en fait un faux Snape qui évoluait à présent dans le château, un détraqueur qui aurait pris du polynectar ? Oui, c'était plausible, les détraqueurs ne mangent pas, et puis cela expliquerais son changement d'attitude ... 'Je suis vraiment cinglé moi. Un détraqueur dans Poudlard, qui boirait du polynectar. A quand un troll en tutu pour remplacer Hagrid comme garde chasse."
En effet, le géant avait quitté l'Angleterre à la mort de Graup. Celui ci avait été assassiné par les géants. Depuis, Hagrid se consolait en France chez Olympe Maxime, et le professeur Gobe Planche assurait les cours de soin aux créatures magiques.
Harry triturait à présent sa robe. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
- Je vais me doucher. J n'ai pas faim, dit-il en se levant.
- Toi aussi ? Mais qu'est-ce qu'il vous prend ? s'exclama Hermionne.
- Je vais bien, ne t'inquiètes pas. Mais j'ai envie de me détendre dans un bain.
Harry courut presque en dehors de la grande salle, et gagna son dortoir. La il y prit sa cape d'invisibilité et repartit vers le couloir juste au dessus des cachots. Il se cacha dans sa cape et avança prudemment vers la porte des appartements de son professeur.
A ce moment la porte s'ouvrit, et Harry s'aplatit sur le mur. Il vit sortir Minerva Mc Gonagall, et Severus qui la suivait, l'air morose.
- Il faut que vous teniez bon Severus. Les vacances approchent, essayez de tenir jusque là. Quel effet pensez-vous que cela à sur les élèves, de vous voir ainsi dépérir à vue d'oeil ?
- Entre ne pas avoir faim et dépérir à vue d'oeil il y a un pas que je n'ai pas encore fait, Minerva.
- C'est ce que vous dite ! Ah, les hommes et leur fierté, c'est quelque chose. Mais venez donc mangez, et arrêtez ces enfantillages. Essayez de vous aérez les idées.
Severus maugréa, puis sortit sa baguette. Harry se précipita alors dans ses appartements, avant que son professeur ne prononce l'alohomora qui en ferma l'accès.
Il ne savait pas pourquoi il était entré, maintenant que Snape était sorti, mais Harry n'avait pas voulu rater cette chance d'en apprendre plus sur le quotidien de son professeur. Toujours dissimulé sous sa cape, il commença à arpenter la pièce, à la recherche d'il ne savait trop quoi, qui pourrait lui dire ce qui affectait son professeur.
C'est là qu'il tomba sur la lettre d'Ignatus. Elle le laissa pensif. Snape avait besoin d'une pensine ? Pourquoi faire ? Quel genre de souvenirs voulait-il absolument mettre de côté ? Encore sa scolarité malheureuse ? Harry ricana, et le regretta aussitôt. Lui aussi avait eu une enfance difficile, ce qu'il ne souhaitait à personne, pas même à son professeur.
' Mais quand même, une pensine ... je me demande bien où elle est ...' Et il la chercha. Il la trouva dissimulée dans un placard, au fond d'un recoin de la pièce. Et brillait des milles feux des lueurs argentées qu'elle contenait. Harry avait toujours aimé cette couleur. Si douce et si intense, si ... pure ... Il sortit sa baguette pour faire tourner les souvenirs de son professeur. C'est là qu'il le vit apparaître. Il sursauta.
Un visage dur, marqué de rides et de plis, des yeux profondément enfoncés dans leurs orbites, une bouche qui semblait incapable de sourire ... Il devait s'agir du père de Snape. Ils se ressemblaient beaucoup, et Harry avait d'abord cru se retrouver nez à nez avec son professeur. Mais le choc passé, Harry se dit qu'aucune confusion n'était possible. Severus avait les traits plus fin, les yeux plus brillants, les cheveux plus longs et plus gracieux (et non pas graisseux), le nez plus court et la bouche plus charnue. L'image qui flottait à présent devant lui semblait être celle d'un Severus plus agé s'il était resté aux côté de Voldemort. Un visage violent, cruel, effrayant.
Un autre coup de baguette et Harry sursauta de nouveau. Un visage de femme venait d'apparaître. Elle hurlait. Elle semblait vouloir vomir les cris qui encombraient sa bouche. Harry la chassa d'un coup de baguette mais elle réapparu, encore et encore. Alors il recula, le coeur battant.
Ces gens étaient sûrement les parents de Snape. Et il avait voulu se débarrasser de leur souvenir ? Harry pensa alors aux images qu'il avait vues lors d'une séance d'occlumencie, durant sa 5eme année. Un jeune garçon maigre, tassé dans le coin d'une pièce, les bras sur les oreilles, alors qu'un homme crie après une femme, et ...et ... Harry ferma les yeux. Il n'osait imaginer la suite.
' Snape n'a pas du rigoler tous les jours ...' se dit-il tout haut, comme pour briser le silence qui l'encerclait. Mais cela le fit juste frissonner. Son ton anodin ne brisait pas la force des images. Snape voyant sa mère qui ... Il secoua la tête. Non, pourquoi après tout, ce n'était que des suppositions. Harry avança vers la pensine, et il la toucha d'un léger coup de baguette. Le visage de la femme réapparut, mais elle ne criait plus. Ses traits étaient détendus. Harry se prit à l'admirer. Elle était vraiment très belle. Son air simple, presque innocent, ses grands yeux noirs, ses lèvres sensuelles et son nez fin, légèrement relevé ... Harry se demanda comment on pouvait avoir envie de la faire hurler. Quel passé cachait donc son professeur ? Pourquoi vouloir oublier une aussi jolie femme ? Le nez d'Harry se pencha sur le liquide argenté, jusqu'à le toucher. Alors il bascula.
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Il était dans une pièce sombre. Sur les murs, rien. Sur le sol non plus. Juste quatre murs de pierre. Et rien d'autre. Il se demanda ce qu'il faisait là quand il entendit un reniflement. Il sursauta et se retourna. Et alors il vit, écrasé dans un coin de mur, un jeune garçon d'environ 6 ans, qui pleurait silencieusement. Vêtu d'une robe sale et déchirée qui serrait contre lui, probablement pour avoir chaud, il avait les cheveux longs, gras, qui cachaient son visage. Harry reconnu Snape. Il étouffa une exclamation quand il vit une des jambes portant une plaie sanguinolente briller dans le noir. Il entendit alors un cri.
" Severus ! Ta punition est finie, viens préparer le repas !" Le gamin se leva aussitôt, et se précipita vers une grande porte qui s'ouvrit devant lui. Harry le suivit jusque dans une grande cuisine, vide de toute présence. Il laissa alors le jeune Severus préparer une soupe et s'aventura dans la maison.
Il entra dans une pièce ou il vit une penderie et un lit deux pièces aux draps maculés de sang. Il sorti aussitôt pour se trouver nez à nez avec la femme qu'il avait vu hurler à la surface de la pensine. Muette, celle ci le traversa et s'enferma dans la chambre. Harry courut vers une pièce miteuse qui s'avéré être le salon, ou il vit l'homme de la pensine assis devant une télévision qui diffusait un match de quidditch. Le commentaire était altéré par des grésillements. L'homme buvait de longues gorgées d'un liquide bleu nuit visiblement gazeux, tout en marmonnant des commentaires sur le match. Harry, atterré, regagna la cuisine.
Severus s'affairait toujours, ses petites mains épluchant avec peine des pommes de terre. Harry se dit que ses parents auraient eu un geste de baguette à faire pour que toutes les pommes de terre perdent leur peau, et cela fit monter en lui un soupçon de colère. Tout tourbillonnait dans sa tête. Il aurait voulu aider l'enfant. Et quelle bêtise avait bien pu faire Severus pour se retrouver enfermé tout à l'heure dans une telle pièce ? Quel genre de parents avait-il du supporter ?
L'image des Dursleys s'imposa aussitôt à l'esprit d'Harry. Il se rendait compte qu'il était bien plus proche de Severus qu'il ne le croyait, et cela le rendait infiniment mal à l'aise ...
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Voilà :
Le voyage dans la Pensine continue au chapitre suivant
Une petite review :D
