Je tiens à préciser que certaines idées qui sont dans cette fic appartienne à Esthezyl j'espère qu'elle voudra bien me pardonner cet emprunt.

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Chapitre 1

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Le soleil se leva illuminant une nouvelle journée de ses chauds rayons. La nature verdoyait heureuse que le plan machiavélique d'Hadès ait échoué et que le monde ne se soit pas retrouvé dans une obscurité définitivement mortelle grâce au courage et à l'abnégation et aux sacrifices des chevaliers d'Athéna. Tous les chevaliers d'or avaient péri quand ils avaient détruit le mur des lamentations permettant ainsi aux chevaliers de bronze d'accéder en Elision et de combattre les dieux Hypnos et Thanatos ainsi que le puissant Dieux des enfers, Hadès. Après les chevaliers d'or, ce fut Kanon qui se sacrifia pour vaincre le plus puissant des 3 juges des enfers, Rhadamanthe et le pire des sacrifices pour Athéna fut quand Seiya s'interposa entre elle et son oncle et prit en pleine poitrine le coup porté par Hadès. La déesse terrassa son adversaire puis le jeune et fougueux chevalier de Pégase rendit l'âme dans les bras de sa bien aimée Athéna.

La déesse en larme dut se résoudre à prendre la pire des décisions, elle dut abandonner Seiya afin de transporter ses chevaliers encore en vie, Shun, Ikki, Shiryu et Hyoga sur la terre là où les attendaient les chevaliers d'argent et de bronze encore en vie et surtout Seika la sœur de Seiya qui n'aurait jamais la joie de revoir son frère qu'elle avait tant chercher de par le monde. Le Sanctuaire en ruine accueillit avec joie, mais aussi peine les pauvres survivants brisés par cette terrible guerre sainte. Kiki ne voyant pas son maître parmi les survivant fondit en larme, il aimait son maître comme un père et il venait ainsi de perdre sa seule famille. Seika hurla de douleur et s'évanouit quand elle ne vit pas son frère et surtout quand elle vit la terrible vérité sur le visage de la déesse et de ses derniers chevaliers. Marine et Shaina remercièrent les traditions séculaires du Sanctuaire quant au port du masque pour les femmes qui cachaient les larmes qui coulaient le long de leurs joues. Shaina pour la mort de Seiya et Marine pour celle d'Aiolia son amour de chevalier d'or du lion. Shiryu regarda de ses yeux morts les 12 maisons détruites par les différents combats. Il regrettait l'absence de son maître, sa sagesse et sa bonté. Il se commença à avancer afin d'aller dans la maison de son maître et se recueillir.

Hyoga sentait les larmes couler le long de ses joues à l'idée d'avoir définitivement perdu son meilleur ami, son frère. La boucle était bouclée, il avait d'abord perdu sa mère, puis son maître qu'il considérait comme son père et maintenant il perdait son frère. Il n'avait plus de famille. Il était seul, un grand vide envahi son âme, un froid digne des glaces sibériennes, il suivit le chevalier le chevalier du Dragon mais ne s'arrêta qu'à la maison du Verseau. Shun avait perdu un ami, mais il était pourtant rassuré, car son frère était là, il était et serait toujours là quand il aurait vraiment de gros problèmes. Il aimait tellement son frère, il aurait tellement voulu se serrer contre lui et lui dire ses sentiments, seulement il connaissait bien son frère, Ikki était très pudique dans ses sentiments, il ne les montrait jamais, mais Shun savait au plus profond de lui même que son frère l'aimait. Quand au chevalier du Phœnix, il regardait sans le voir le sanctuaire, il aurait voulu crier son désespoir à l'idée d'avoir perdu son ami, il aurait voulu serrer son frère contre lui et crier au monde à quel point il l'aimait, mais lui le terrible et puissant chevalier du Phœnix ne se sentait pas le courage de le faire, il avait peur que son cœur laissé sans protection soit piétiné sans vergogne.

Loin de toute cette douleur, en haut du mont Olympe fulminait… Zeus ! Tout le beau travail des dieux était pratiquement détruit, l'équilibre entre la vie et la mort était brisé. Cela ne pouvait pas durer plus longtemps, il se leva de son trône et déploya toute sa puissance qu'il avait très grande et décida de donner une dernière et ultime chance aux trois dieux et déesse chamailleurs. D'un claquement de doigt il recréa le Sanctuaire sous-marin ainsi que les enfers et ses neufs prisons. Il ramena à la vie tous les chevaliers morts dans les 4 guerres, dont la bataille d'Asgard. Mais avant de faire tout cela, il appela à lui les âmes des 3 dieux, Hadès qui fulminait à l'idée d'avoir été battu par sa nièce, Poséidon qui fulminait parce que l'urne d'Athéna était vraiment trop étroite pour un dieu tel que lui et Athéna pleurait la mort de ses chevaliers et aussi des différents chevaliers qui avaient perdu la vie dans ces différents combats. Quand ils furent devant lui, ils comprirent tous qu'ils avaient plus qu'intérêt à se taire.

Zeus regardait avec froideur les 3 dieux devant lui, une fontaine appelée auparavant Athéna, une urne branlante et un dieu des enfers qui se retenait difficilement de talocher Athéna. Zeus explosa :

-C'EN EST ASSEZ ! Vos petites guerres ont failli entraîner la fin du le monde. L'équilibre est rompu. Alors maintenant tous les trois vous allez faire la paix ou soyez prêt à subir mon courroux !

Athéna et l'urne acceptèrent d'une signe de tête…. Enfin de tête pour Athéna et de bouchon pour l'urne. La déesse de la guerre et des arts retira son sceau et libéra Poséidon qui poussa un soupire de soulagement et fit craquer ses vertèbres malmenées par l'urne. Le seul à ne pas être vraiment d'accord était Hadès qui voulut protester :

-Mais….

-Hadès, je ne suis vraiment pas d'humeur ! Menaça le puissant dieu.

-Bien mon frère ! céda Hadès.

-Parfait ! Je ne veux plus qu'il y est de guerre entre vous trois.

-Bien. Ô puissant Zeus. Répondirent-ils tous ne voulant pas goûter à la colère divine du dieu tout puissant.

-Parfait. Alors maintenant, vous pouvez rejoindre vos Sanctuaires, vos chevaliers vous y attendent.

Les 3 dieux se regardèrent et se précipitèrent dans leurs différents Sanctuaires pour être sûr de la parole de leur maître à tous.

Hadès en arrivant en enfer eut la joie qu'il cacha bien profondément en lui, de voir Minos, Eaque et Rhadamanthe se regarder sans rien comprendre à ce qu'il leur était arrivé. Ils se rappelaient bien avoir été tués et avoir goûté au joie de l'enfer et là, ils se retrouvaient en vie devant le trône de leur souverain Hadès. Le dieu des morts décida d'une grande fête pour fêter la renaissance des enfers et la fin définitive des guerres entre les différents dieux.

Dans le Sanctuaire sous-marin, Poséidon revenu dans le corps de Julian Solo et accompagné de Sorrente découvrit dans la salle du trône les 5 autres généraux qui se pinçaient pour être sûr d'être encore en vie. Poséidon fut très surpris en ne voyant pas son général Dragon des mers. Il savait que ce dernier avait racheté ses fautes et ses multiples trahisons en se battant avec courage et en emportant dans la mort le plus puissant des juges, Rhadamanthe. Il se dit que ce dernier devait être dans le Sanctuaire d'Athéna et devait avoir trop honte pour venir le voir. Il décida de lui donner le temps de réfléchir. Ensuite, il irait voir Athéna afin de reprendre son Dragon des Mers. Car il y tenait à son dragon, Kanon était charismatique et grâce à un gros travail, son 7ème général était devenu quelqu'un d'instruit, parlant couramment plusieurs langues dont le Français et l'Anglais. Il avait perdu son accent de petit grec élever dans le Sanctuaire et avait appris à se tenir à table et dans les soirées mondaines. Mais son dragon était quelqu'un de solitaire qui n'appréciait pas les soirées et la foule. Mais que cela ne tienne, il arriverait à le mettre dans un smoking et à l'amener dans une soirée, foi de Poséidon !

En Asgard, les retrouvailles furent plus larmoyantes. Flamme oubliant les bonnes manière sauta au cou d'un Hagen bien vivant et le noya sous des baisers plus passionnés les uns que les autres, tandis que Siegfried était étouffé par une Hilda en larme. Alberich mort de honte tomba à genou devant Hilda et attendit la sentence. Mais cette dernière lui donna une ultime chance qu'il décida de prendre et il décida de faire la fierté de la prêtresse d'Odin. Les autres chevaliers le regardèrent avec mépris mais décidèrent de faire confiance à Hilda et bien leur en pris, car le guerrier divin de Delta devint avec Siegfried son plus fidèle guerrier. Il lui obéissait au doigt et à l'œil. Les guerriers divins mirent un peu de temps à pardonner Alberich qui lui ne se pardonna jamais.

Enfin, au Sanctuaire, Athéna eut la joie de voir Seiya serré dans les bras de sa sœur en larme. Et quand elle se tourna vers les 12 maisons, elle les vit totalement réparées comme si il n'y avait jamais eut de bataille. Elle ferma les yeux et du fond de son cœur remercia Zeus. Décidant de laisser le frère et la sœur se retrouver après cette longue séparation, Athéna monta avec grâce vers le palais du grand Pope.

Dans la maison du Bélier, elle découvrit avec émotion Kiki qui serrait à l'étouffer son maître Mû qui ne comprenait pas tout. Quand il vit la déesse venir vers lui, le chevalier d'or voulut se relever, mais elle lui dit avec douceur :

-La paix est revenue, Mû. Et ton apprenti a plus besoin de toi que moi.

-Bien votre majesté.

Elle reprit sa marche paisible et arriva dans la maison du Taureau. A l'intérieur, elle vit Aldebaran appuyer contre une des colonnes, sa large main pressée sur ses yeux afin de reprendre pied dans la réalité. De ce fait, il ne remarqua pas sa déesse qui traversait sa maison avec grâce vers la troisième maison. Quand l'immense chevalier retira sa main de ses yeux, Athéna était déjà dans les escaliers devant la maison des Gémeaux. Dedans, elle put voir Saga qui se relevait difficilement tandis que son frère Kanon était déjà debout et le regardait sans le voir. Athéna fronça les sourcils devant ce vide abyssal. Soudain il eut l'air de se réveiller et salua avec respect sa déesse qui accepta ses salutations d'un léger mouvement de la tête puis repartit pour la maison du Cancer. Cette dernière était libérée de son ancienne décoration et quant à son gardien pardonné par sa déesse, il dut reprendre son nom de baptême, Alessio.

Quand elle arriva dans la maison du lion, elle eut la surprise de la trouver totalement vide. Elle craignit un instant que son fidèle chevalier d'or du Lion n'ait pas été ramené des enfers, pourtant il était aussi courageux que les autres. Elle alla alors directement dans la maison de la vierge et vit Shaka, l'homme le plus proche de Dieu était en plein méditation. Elle lui fit un sourire de reconnaissance pour tout ce qu'il avait fait pour elle et reprit sa marche afin d'atteindre la maison de la Balance. Là elle vit Shiryu, le sage Shiryu pleurer dans les bras de son maître Dohko qui avait toujours son aspect de jeune homme. Avec un doux sourire, elle décida de les laisser seuls à leurs retrouvailles émouvantes. Dohko était fier de ce jeune chevalier qui avait même dépassé la puissance du plus puissant des chevaliers d'or, mais il ressentait une tristesse sans borne en voyant que son ancien apprenti était toujours aveugle. Laissant là les deux hommes, elle rejoignit la maison du Scorpion. Milo la voyant s'agenouilla devant elle et réitéra son serment d'allégeance. Athéna avec douceur accepta d'un gracieux signe de tête les paroles remplies de respect du chevalier du Scorpion. Alors qu'il était toujours à genoux devant elle, la déesse posa doucement sa main sur son épaule et lui dit :

-Repose-toi Milo du Scorpion. La paix est enfin arrivée.

-Bien votre majesté.

Il la regarda partir vers la maison du Sagittaire. Elle eut la surprise de voir Aiolia le fougueux chevalier du Lion, serrer contre lui le sage chevalier du Sagittaire, son frère aîné, Aioros. Ne voulant pas les interrompre dans leurs étreintes fraternelles, Athéna quitta cette maison afin d'aller dans celle du Capricorne. Quand elle y arriva, elle se retrouva avec un Shura en larme et honteux à ses pieds. Elle mit doucement sa main sous son menton et lui dit, avec douceur, en lui remontant doucement la tête :

-Shura, tu étais prêt à tout sacrifier même ton honneur de chevalier pour me sauver d'Hadès. Tu es un chevalier puissant et fidèle et je ne vois pas pourquoi je devrais te pardonner maintenant alors que je l'ai déjà fait depuis bien longtemps.

-Merci, merci ô ma déesse. Pleura Shura.

-Reposes-toi, tu l'as bien mérité.

-Bien votre majesté.

Le chevalier du Capricorne regarda les larmes aux yeux Athéna qui montait maintenant vers la maison du Verseau. Elle eut un grand sourire quand elle vit Hyoga et Camus face à face, ne sachant pas trop quoi dire, trop habitué pour l'un à ne pas montrer ses sentiments et trop respectueux de son maître pour l'autre. Camus ouvrit de grands yeux quand il vit les larmes couler le long des joues du chevalier du Cygne qui murmura d'une voix tremblante :

-J'ai cru ne jamais vous revoir mon maître

Camus ne savait pas trop quoi faire, jusqu'à ce que la déesse lui dit :

-Camus, la vie est courte. Et les sentiments sont important dans la vie. Ne perd pas ton temps et montre les tiens avant qu'il ne soit trop tard.

La déesse les quitta rapidement afin de rejoindre le dernier chevalier d'or celui des poissons. Elle ne vit pas Camus vaincre enfin sa froideur et serrer contre lui, Hyoga qu'il considérerait comme un petit frère maintenant. Car le chevalier du Cygne avait dépassé son maître. Hyoga en pleurait de joie de même que Camus qui pour la première fois montra ses sentiments à quelqu'un d'autre. Quand elle arriva dans la douzième maison, elle vit Aphrodite dans le même état de Shura. Et comme avec le chevalier du Capricorne, elle lui pardonna et lui donna une mission, lui créer un jardin. Aphrodite lui promit le plus beau jardin qui soit. Athéna lui fit un grand sourire et retrouva dans le palais le Grand Pope Shion qui s'agenouilla devant elle et la supplia de lui pardonner ce que la déesse fit rapidement. Avec un sourire, Athéna s'assit sur le trône et fit exploser son cosmos révélant à tout le monde qu'elle était de retour.

Tous les habitants du Sanctuaire étaient heureux, ils avaient vaincu le mal, et ils étaient tous en vie grâce à la bonté de Zeus. Misty salua le courage de Seiya et voulut de se faire un ami de lui en tentant de calmer un peu son narcissisme qui avait quand même tendance à réapparaître de temps à autre. Tous les chevaliers d'or se réunissaient dans les différentes maisons afin de fêter la paix enfin revenue. La joie se lisait dans tous les regards, non pas tous. Dans un des regards, la joie était fictive disparaissant dès qu'il était seul. Alors qu'Athéna avait demandé que les anciennes erreurs soient oubliées, l'une des erreurs du passé n'était pas oublié par les chevalier d'or, sauf par Milo du Scorpion qui avait déjà pardonné à Kanon. Mais les autres ne voyaient en lui qu'un traître en puissance et ils n'attendaient qu'une seule chose, le faux pas qui prouverait qu'il n'était pas digne d'eux et ils ne lui montraient donc aucune confiance.

Depuis deux semaines, sur ordre d'Athéna, Kanon et Saga vivaient dans la maison des Gémeaux. Alors que Saga était heureux de revoir son frère jumeau du côté d'Athéna et faisait son possible pour meubler les rares conversations qu'ils avaient, Kanon restait dans son coin seul, ne parlant pas. Il ne faisait aucun effort pour se rapprocher de son frère ni des autres chevaliers d'or. Pourquoi le ferait-il si c'était pour être chassé du Sanctuaire au moindre problème au bout de trois mois ? Alors il s'isolait, les premiers temps, il quittait la maison des Gémeaux au crépuscule et ne réapparaissait qu'au lever du soleil pour s'enfermer tout le jour dans les sous-sols de la maison des Gémeaux ou dans sa chambre. Il s'entraînait durement dans le noir contre les falaises. Puis, plus le temps passa, et plus il rentrait tard, restant de longues journées à regarder la mer, le dos tourné au Sanctuaire. Dès qu'un chevalier s'approchait, il disparaissait comme un animal sauvage, farouche et craintif.

Saga commençait de plus en plus à s'inquiéter pour son jumeau, les rares fois où il l'avait vu, il l'avait vu de plus en plus maigre, sa peau pourtant dorée par le soleil pâlissait à vu d'œil, ses beaux cheveux devenaient complètement emmêlés prouvant le peu de soin que s'accordait Kanon. Tous les soirs, il déposait de la nourriture devant la porte de son frère, mais il retrouvait l'assiette remplit, intact à l'endroit où il l'avait laissée. C'était comme si son jumeau se laissait mourir, qu'il voulait disparaître. Il hésitait à en parler à Shion et à Athéna. Le seul à s'inquiéter, en plus de Saga, fut Milo qui demanda souvent au chevalier des Gémeaux s'il avait vu l'ex-dragon des mers, mais de plus en plus les réponses étaient négatives. Les autres chevaliers se méfiaient de l'ancien marina pensant qu'il fomentait un mauvais coup. Alors quand une nuit, une statue d'Athéna fut détruite, tous les soupçons retombèrent sur lui. Pourtant, cette nuit là, comme toutes les autres, Kanon était allé se cacher dans les ruines du Cap Sounion ne désirant pas être retrouvé par les autres, il voulait être seul, il voulait la paix que le Sanctuaire ne pourrait jamais lui accorder. Mais tous les matins, il entendait la voix douce d'Athéna lui demander de revenir au Sanctuaire.

Ce jour là, il était resté toute la journée dans les ruines et pour faire plaisir à Athéna, il était revenu le soir dans la maison des Gémeaux. Alors qu'il allait entrer dans sa chambre, il reçut un coup de poing en pleine face qui le fit reculer de quelques pas. Il leva les yeux et vit son frère tremblant de rage lui envoyer un autre coup qu'il n'essaya pas d'éviter comme le précédent. Il sentait le sang couler de sa lèvre fendue, mais ne faisait rien pour l'essuyer. Ce qu'il attendait depuis, ironie du sort, 3 mois venait d'arriver. Saga lui jeta ses affaires à la figure et pointant un doigt tremblant vers l'extérieur cracha :

-Pars, je ne veux plus te revoir dans cette maison !

Kanon fit demi-tour et partit du Sanctuaire en laissant ses affaires pêle-mêle sur le sol. Là où il irait, il n'en aurait pas besoin. Il alla de nouveau directement sur les ruines du Cap Sounion et désira regarder une dernière fois le soleil se lever avant de s'endormir pour un sommeil éternel en bas sur les rochers. Sans le vouloir, son frère lui avait donné ce qu'il voulait depuis longtemps, la liberté, la possibilité de vivre sa vie, de choisir sa mort. Personne jamais plus ne pourrait voir cette toute petite flamme d'espoir brûler faiblement dans le vide infini de son regard. Quand il arriva enfin sur les ruines, il fit disparaître son cosmos afin que personne ne le retrouve, ni Athéna, ni Poséidon, ni son frère, ni personne. Il avait toujours vécu seul, il voulait maintenant mourir seul. Il s'assit sur l'une des pierres et se plongea dans l'observation du ciel tant et si bien qu'il sursauta violemment quand il entendit près de lui une voix lui dire :

-Zut et moi qui pensais être la seule à être assez courageuse pour visiter des ruines en pleine nuit.

Il se tourna vers l'intruse et tomba sur une jeune femme aux épais cheveux roux et aux yeux verts qui le regardait avec un grand sourire. Il n'avait même pas le cœur de le lui renvoyer et se remit à la contemplation du ciel étoilé, sans pourtant remarquer que des nuages noirs commençaient à l'envahir. La jeune femme toussota un peu et dit :

-J'ai connu des carpes plus bavardes.

Mais cette blague ne fit pas sourire le beau, très beau… bon d'accord le dieu vivant, la merveille des merveilles devant elle. Elle remercia la noirceur de la nuit qui cachait aux yeux de cet éphèbe son bavage intempestif. Elle se secoua un peu, puis s'approcha de son inconnu en se présentant :

-Bonjours, je m'appelle Ryordan. Et vous, comment vous appelez-vous ?

-Kanon !

Elle dut tendre l'oreille pour entendre la réponse de son bel inconnu. Elle s'assit sur une colonne tombée près de lui et continua alors son monologue.

-Kanon, c'est un très joli nom. Que faites-vous dans la vie ?

-Rien !

-C'est super, comme moi ! J'habite sur mon voilier. C'est un peu ma maison. Et vous, vous avez une maison ?

-Non !

-C'est super dis donc, vous pourriez venir vivre avec moi alors ?

Pour la première fois Kanon tourna lentement la tête vers elle et lui demanda d'un ton aussi terne que son regard vide :

-Et pourquoi le feriez-vous ?

-Parce que le lever de soleil va être ajourné par la faute d'un super orage qui se rapproche et parce que j'aimerai bien rester avec un bel homme comme vous.

-Heu… je… Répondit stupéfait Kanon, c'était le première fois que quelqu'un tentait de le séduire.

-Allez, dites oui ? Supplia Ryordan.

Kanon se mit à réfléchir, il n'avait plus rien, plus de maison, plus de frère, plus d'amis. Il voulait disparaître, pourquoi pas avec elle, si elle avait l'intention de le tuer, cela arrangerait bien ses affaires. Il se tourna alors vers Ryordan et lui dit :

-D'accord !

Il se leva lentement et suivit la jeune femme qui l'emmena vers le port du Pirée où était amarré comble de l'ironie, le Dragon des Mers. C'était un ancien voilier à la coque noire, avec deux mâts en bois d'ébène dont la voilure était de la même couleur sombre. Il faisait plus de trente mètre et pourtant il n'y avait aucun membre d'équipage. Quand il fut à l'intérieur, il découvrit qu'ils étaient seuls tous les deux. Devant son regard interrogateur, Ryordan lui dit :

-Le Dragon des Mers a plus de 150 ans, mais mon père l'a entièrement automatisé, il fait tout, tout seul. C'est une merveille de l'électronique et de l'architecture navale de l'ancien temps.

-Oh !

Maintenant que sa curiosité était assouvie, le vide reprit possession de son regard et il ne fit pas attention au fait que Ryordan larguait les amarres, rentrait la passerelle qui s'installa automatiquement dans un petit rangement prévu à cet effet. Et surtout remontait l'ancre. Quand cela fut fait, la jeune femme alluma les feux de navigation, mit en route les puissants moteurs du voilier puis quitta la sécurité du port pour les périls de la haute mer emportant avec lui un dragon des mers au cœur brisé.

A quelques kilomètres de là, Saga dans la maison des Gémeaux continuait à fulminer contre son frère. Il était tellement remonté contre lui qu'il ne fit pas attention à la disparition du cosmos de Kanon. Il aurait dû s'en douter, son frère avait goûté à la trahison et maintenant il ne reviendrait jamais plus du côté du bien, d'Athéna. Il aurait dû le tuer, mais il n'avait pas eu le courage de le faire, après tout, c'était son frère, sa dernière famille. Fatigué, énerver, il décida d'aller se coucher. Demain, il serait en meilleur forme pour mieux y réfléchir, sa colère aurait disparu. De toute façon, son frère ne devait pas être loin, il n'avait nul part où aller. Et puis tel qu'il le connaissait, il reviendra dans sa chambre le lendemain. Il monta dans sa chambre et s'endormit assez rapidement sans savoir que dans la huitième maison, un chevalier d'or regardait la mer, les larmes coulant librement sur son visage.

La paix était revenue et pourtant son cœur ne se réjouissait pas car un chevalier d'un grand courage venait de s'ôter la vie. Cela ne pouvait être que cela, le cosmos de Kanon avait disparu alors qu'il se trouvait dans les ruines du Cap Sounion. Milo murmura :

-Il n'avait rien fait et pourtant vous l'avez châtié. Quand la vérité apparaîtra je vous le ferais payer au centuple.

Il alla lui aussi se coucher afin d'être en pleine forme pour le lendemain et la vengeance posthume de Kanon des Gémeaux.

Le lendemain, Saga se réveilla assez tard près de 4 heures après le départ du Dragon des mers pour une destination inconnue. Il s'étira une bonne vingtaine de minutes puis décida de se lever. Il frappa à la porte de la chambre de son frère, mais il n'y eut aucune réponse. Il fronça les sourcils puis dit :

-Kanon, arrête de faire du boudin, et viens manger plutôt.

-

-Kanon, tu dois manger, ce n'est pas bon de rester sans manger.

-

-Bon Kanon, prêt ou pas, je rentre.

-

Il ouvrit la porte, et fronça de nouveau les sourcils en voyant que le lit de son frère n'avait pas été défait, comme s'il n'était pas allé se coucher. Il descendit dans les sous-sols de la maison, mais n'entendit aucun bruit que se soit de respiration ou de pas. Il pensa que Kanon avait dû aller sur les falaises, c'était toujours là-bas qu'il allait quand il faisait un gros boudin. Il alla donc prendre son petit déjeuné. Il venait de terminer et allait sortir pour s'entraîner quand Alessio très friand de ragots arriva avec Aiolia et dit à Saga :

-Tu sais quoi ?

-Non, mais tu vas me le dire ?

-Et bien on a attrapé hier le vandale.

-Et alors ? Demanda froidement Saga qui savait bien que son frère reviendrait et se ferait attraper.

-C'était l'apprenti de Misty et pas Kanon.

Saga devint d'un coup blême tandis que les autres chevaliers le regardaient bizarrement. Milo arriva à se moment et lui cracha :

-Alors, ça fait quoi d'être le responsable de la mort de son frère, Saga ? Après Shion, tu tues ton propre frère ? Tu es comme les chiens une fois que le chien a goûté au sang, on doit l'abattre.

Milo continua sa marche alors que Saga s'effondrait sur le sol, des larmes silencieuses coulant le long de ses joues. Ce n'était qu'un cauchemar, un atroce cauchemar. Kanon, son frère jumeau, l'autre moitié de son âme allait venir comme d'habitude des falaise et… et pourquoi est-ce qu'il ne le sentait pas ? Pourquoi il ne ressentait pas le cosmos de son frère ? Sa bouche s'ouvrit sur un cri muet remplit d'horreur et de douleur. Il serra les poings et hurla tel un loup hurle à la lune :

-NNNNOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNN !

Il se leva d'un bond et courut sur les falaises suivit par les autres chevaliers qui craignaient que Saga ne fasse une bêtise. Il chercha sur la plage, sur les falaises. Il découvrit même une grotte, l'endroit où se réfugiait son frère. Il découvrit un petit tas de feuilles volantes sur lesquelles étaient écris plusieurs fois en encre rouge:

Je suis un monstre, je n'ai pas le droit de vivre.

Saga blêmit encore plus. Son frère était en pleine dépression et il ne l'avait même pas vu. Il regarda avec plus d'attention l'encre et découvrit avec horreur que c'était le propre sang de son frère. Il devait s'auto - mutiler pour se prouver à quel point il était monstrueux à ses yeux. Son frère souffrait et il n'avait rien fait, il n'avait rien vu. Quel mauvais frère il faisait. Il laissa tomber les feuillets et découvrit un texte différent, assez court et pire que tout ce qu'il n'avait jamais lu auparavant:

Tout est de ma faute, si mon frère a basculé dans le mal c'est à cause de moi. Si je n'étais pas né, mon frère n'aurait eu aucun problème et ma mère serait vivante. Je suis un monstre, je n'ai pas le droit de vivre.

Je sais qu'un jour tous verront ma monstruosité et me chasseront tel le paria que je suis, alors je retrouverai l'endroit que je n'aurai jamais dû quitter. Et encore, je pense que le Cocyte est encore trop bien pour moi. Je ne mérite que la haine et le mépris.

Je ne comprends pas pourquoi Athéna veut que mon frère et moi redevenions aussi complice qu'avant ? Si nous le faisons, alors à cause de moi Saga retombera dans la folie. Le mieux pour tous est que l'on me chasse.

Je ne peux rester trop longtemps hors du Sanctuaire, car Athéna veut que j'y reste. Mais si l'on m'en chasse, alors enfin je pourrai rejoindre les enfers et être puni comme je le mérite. Comme la bête que je suis le mérite.

Saga mon frère que j'aime tant, si un jour tu lis ces feuillets, brûle-les et oublies que tu as eu un frère. Je n'ai pas le droit de t'aimer et je ne mérite pas l'amour que tu pourrais m'apporter, ni la pitié que tu pourrais ressentir envers un monstre tel que moi.

Tu avais raison, je suis le mal incarné et le mal, il faut le détruire à tout jamais. Mais n'ait aucune crainte mon frère, bientôt les rochers boirons mon sang impure et je ne te ferai plus jamais honte. Je n'apporte que douleur et mort.

Adieu et oublies-moi.

Un monstre qui n'a pas le droit de vivre.

Saga serra les feuillets contre son cœur et fondit en larmes. Kanon s'en voulait pour des choses qui n'était pas de son fait. Leur mère était morte d'une maladie, il n'y était pour rien, de même que ce n'était pas de sa faute mais celle d'Hadès s'il avait sombré dans la folie. Il devait le retrouver avant qu'il ne fasse une bêtise en priant les dieux qu'il ne soit pas déjà trop tard. Il ramassa tous les feuillets, les plaça sous sa tunique contre sa poitrine et recommença à chercher son frère jumeau. Les chevaliers honteux d'avoir crut que Kanon était coupable entendaient les hurlements d'un jumeau paniqué à l'idée d'avoir perdu son double :

-KANON ! KANON ! JE T'EN SUPPLIES KANON, REPONDS !

Mais il était nul par près du Sanctuaire, alors peut-être était-il au… Cap Sounion ! Mais bien sûr. Tout content d'avoir eu l'idée, il fonça sur les ruines du temple de Poséidon et se remit à l'appeler :

-KANON ! KAAANOOONNNN !

Mais toujours rien, il n'y avait aucune trace de son frère, il se rapprocha du bord de la falaise et en plus d'un vieux voilier avec une coque noire, il vit flottant paresseusement sur une mer d'huile, le haut de la tunique de son frère. Il se rappelait qu'il l'avait la veille. Non, ce n'était pas possible, son frère ne pouvait pas être… Non, il était en vie, son petit frère était en vie. Mais pourquoi ne lui avait-il pas fait confiance ? C'était son frère, son frère jumeau, la personne qui comptait le plus au monde pour lui. Sa respiration s'accéléra et devint plus laborieuse à mesure qu'il tentait de retenir sa douleur. Mais le barrage qui retenait ses émotions se rompit et toute l'horreur de la situation lui explosa à la face. Il avait perdu son frère à jamais, sa moitié et il ne le retrouverait jamais plus. Tout était de sa faute, il ne pourrait plus jamais dire à son frère à quel point il l'aimait. Il tomba à genoux, ouvrit grand la bouche et poussa un cri dévoilant tout le désespoir qui était en lui. Son cri fit fuir les oiseaux marins et s'entendit jusqu'au Sanctuaire :

-NNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNN ! KKKKKKKKKAAAAAAAAANNNNNNNOOOOOOOONNNNNNNNNNN !

Il resta prostré les bras ballants, le regard fixe et les joues humide de larmes infinies. C'est dans cet état que le découvrit Aiolia et Milo qui le réveilla d'un coup de pied dans le dos. Le chevalier du Lion se demandait pourquoi Milo était aussi agressif envers Saga et il lui chuchota la question.

-Pourquoi es-tu aussi agressif avec Saga ?

-Je ne suis pas agressif qu'avec Saga, je le suis avec tous les chevaliers d'or. Vous avez très vite oublié la trahison de Saga, le fait qu'il ait le sang du grand Pope sur les mains, le fait qu'il ait faillit tuer la déesse Athéna. Ça tout le monde l'oublie, tout le monde oublie que Alessio n'est qu'un vulgaire assassin de même que Shura et Aphrodite.

-Kanon a trahis aussi ! S'insurgea Aiolia.

-Et il a payé pour sa trahison, il a sacrifié sa vie et devant Athéna, il a subit les 15 coups de l'aiguille écarlate pour racheter ses fautes.

-Co… comment ?

Saga regarda Milo avec effarement, l'aiguille écarlate était l'attaque la plus douloureuse de tous les chevaliers d'or. Rare étaient ceux qui y survivaient et encore plus rare ceux qui gardaient leur raison. Son frère avait accepté de subir cette attaque pour se libérer de sa traîtrise, alors que lui Saga n'avait été capable que de se suicider comme le lâche qu'il était. Oui, il n'était qu'un lâche, celui qui était le plus digne de l'armure d'or, c'était bien son frère et non lui. Il comprenait maintenant le mépris de Milo à son égard et il savait qu'il le méritait. Soudain, il caressa les feuillets et murmura en sanglotant doucement :

-Tu avais tort Kanon, c'est moi qui apporte douleur et mort. Je ne te mérite pas Kanon. Je ne t'ai jamais mérité. Pardonne-moi mon frère.

Le chevalier du Lion prit un bras de Saga et l'aida à se relever tandis que Milo restait derrière sans esquisser le moindre geste pour les aider. Il suivait jetant un regard brûlant de colère et de mépris sur les dos de Saga et d'Aiolia. Quand Saga retourna dans sa maison, il s'enferma dans sa chambre et passa une semaine à lire tous les feuillets qu'avait laissé son frère. Où avait-il appris à écrire aussi bien, il avait une écriture fluide et pourtant douce. Sa syntaxe et sa grammaire étaient l'apanage des hautes sphères de la société. Avec un gémissement d'horreur, il venait de découvrir, qu'il ne connaissait pas du tout son frère.

A suivre