RRRRRRRRRAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRR
Shadow of Arashi : Si je vais le mettre avec « cette » Ryordan, attends, je ne me casse pas le c à créer un perso pour rien, et puis de toute façon, je n'écrit que du 100 pour 100 hétéro, je ne fais pas de yaoi. Pour la réaction du Poséidon, il faudra attendre un moment, mais elle va être assez intéressante.
Hydra gundam : Ma chère chibi, la suite, elle arrive maintenant et je suis sûr que tu va l'adorer.
Myrhil : Non, ce n'est pas improbabilité, mais le prétendant, qui est super, même s'il n'y a que 2 chapitres. Pour la résurrection, je ne l'aurais pas zappé, parce que ça pose le contexte et les personnages, c'est la première chose qu'on m'a appris quand on analysait les textes, et je compte bien ne pas faillir à cette règle. Quand tu connaîtras la bête, tu comprendras. Pour les fautes, j'en fais toujours.
Misaoshi : La suite ! Elle arrive maintenant. Bonne lecture.
Itomi : Tu vas être heureuse, OUI, il va être hétéro pour la plus grande rage d'un certain chevalier d'or très jaloux.
Bon maintenant que les RRRRRRRRRAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRR sont terminées, bonne lecture .
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Chapitre 2
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Loin de toute cette agitation, avant même que le soleil et Saga ne se lèvent, Kanon se trouvait sur le Dragon des mers tournant le dos à Ryordan qui tenait la barre. Elle bavait allègrement sur la silhouette musclée, puissante et pourtant maigre et fragile de son invité surprise. Elle qui voulait l'emmener en Italie, elle décida de traverser après l'escale, l'océan Atlantique, et la mer des Caraïbes afin de retrouver l'île familiale, l'île du Mirage. Là-bas elle pourrait plus facilement le ramener de sa dépression. Car même s'il ne parlait pas, elle voyait bien que cette merveille de la nature était brisée mentalement et elle allait changer les choses. Kanon prit par ses idées noires ne pouvait pas imaginer que la jeune femme qui était en train de baver sur lui allait prendre SA vie en main. Tout en lui plaisait à Ryordan, sa beauté sauvage, puissante et pourtant fragile, ses longs cheveux bleus superbes, emmêlés et d'après ce qu'elle pouvait voir, assez abîmés. Il avait une peau pâle qui avait quand même l'air douce enfin assez douce pour qu'elle veuille lui sauter dessus et le caresser à longueur de journée. Mais ce qu'elle préférait en plus de sa beauté, de ses cheveux, de sa voix virile, de sa peau et de tout son corps, en fait, c'était ses yeux, deux prunelles saphir, non plutôt la même couleur que la mer des Caraïbes.
Il avait des muscles puissants qui étaient pourtant sublimés par les loques qu'il portait. Elle eut alors l'idée de l'habiller autrement qu'avec ces guenilles. Mais pour cela, il fallait d'abord sortir de la passe et quand ils seraient en haute mer, et jusqu'au rocher de Gibraltar, elle mettrait le pilote automatique afin de pouvoir chouchouter son bel Apollon. Le Dragon des Mers avançait lentement et gracieusement sur l'eau calme troublée par la pluie fine qui annonçait l'orage, se fondant dans la noirceur de la nuit grâce à la couleur sombre de sa coque. Certains pêcheurs regardaient avec une appréhension mêlée de soulagement le fin navire disparaître lentement dans les nappes de brume. Un vieux pêcheur ne put s'empêcher de se signer au passage du Dragon des Mers priant pour l'âme de l'homme qui se trouvait à la proue et qui regardait avec un air fasciné la mer devant lui.
Kanon s'accrocha au bastingage et respira à pleins poumons l'air vivifiant de la mer. Il ferma un instant les yeux et ne vit pas le phare qui indiquait l'entrée de la passe. Mais il rouvrit les yeux et quand la pluie devint plus drue, il les referma avec un léger sourire. Malgré l'ambiance pluvieuse, il y avait un épais brouillard qui cachait la passe. Maintenant le vieux gréement dut longer la côte de l'Attique. La jeune femme eut un sourire quand le premier éclair apparut prouvant à la jeune femme qu'elle ne s'était pas trompée dans ses prévisions météorologiques. Elle adorait les orages, cette débauche de son et de lumière, cette violence déchaînée, la sauvagerie de la nature libre et indépendante. A la lueur des éclairs et sous le crépitement électrique de la foudre, elle pouvait voir à la gauche du voilier, l'Attique et dans 2 petites heures, ils arriveraient en vue du Cap Sounion.
Le vent se leva et se mit à souffler emportant la pluie vers leurs visages. Le puissant général dragon des mers leva un peu plus le visage et eut un très léger sourire en entendant le tonnerre gronder et en sentant le vent jouer dans ses cheveux emmêlés et trempés. Il se sentait pour la première fois libre, il avait presque l'impression de pouvoir voler. L'orage était la réplique de celui qui s'était déchaîné dans son âme durant ses années d'adolescence et qui était mort en même temps que lui avait ressuscité. Comme tous les orages, celui-ci fut bref et disparut en même temps que le brouillard. Le sourire de Kanon s'évanouit quand il sentit un rayon de soleil encore bas caresser son visage humide. Il ouvrit les yeux et découvrit un magnifique paysage qui pourtant ne faisait pas battre son cœur brisé, il regardait, mais ne voyait rien. A la place de la mer et de la côte, il voyait son passé, rien que son passé, ses années d'entraînement, son déchirement à être séparé de son jumeau, sa solitude, son emprisonnement par son propre frère, la folie de ce dernier qui se déchaîna sur lui, son abandon, puis la découverte du trident de Poséidon, sa vengeance, la défaite du Sanctuaire Sous-marin, son retour au Sanctuaire, sa rédemption face à Milo, son combat face à Rune de Balrog, puis l'ultime face à Rhadamanthe. Et enfin son séjour en Cocyte qui aurait dû durer toute l'éternité. Mais au lieu de cela, il se retrouvait dans son enfer personnel, rempli de honte, de désespoir et de culpabilité. Son enfer que le commun des mortels appelait communément la vie. Pour lui, il n'avait pas de futur à part dans la mort.
Au bout d'une bonne heure de voyage, Ryordan augmenta la vitesse du Dragon des Mers et perdit 90 pour cent de son eau quand Kanon prit d'une pulsion subite retira son haut de tunique qui représentait pour lui son passé et le jeta dans la mer montrant les cicatrices encore rouges et gonflées qu'il avait sur les bras. Ryordan en voyant cela grinça des dents et décida de mettre le pilote automatique, ils ne risquaient pas de se payer des récifs, mais plutôt un des îlots qui fourmillait dans les environs.
Kanon regardait son vêtement flotter sur la surface de la mer et sursauta violemment quand la jeune femme lui attrapa le bras et le força à la suivre vers la salle de bain. Le jeune homme la regardait avec de grands yeux, stupéfait par l'audace de la jeune femme. Ryordan sortit tous les produits de la pharmacie, mais avant de soigner le jeune homme, elle lui dit :
-Allez vous laver, je vous soignerais ensuite.
-Je… Commença Kanon.
Mais il se tut devant le regard noir de la jeune femme et décida d'obéir, de toute façon, il n'avait plus la force morale de se rebeller. Son mauvais caractère et sa puissance, il l'avait laissé au Cocyte face à Rhadamanthe, non plutôt il l'avait perdu quand il s'était réveillé dans la maison des Gémeaux devant son frère, son frère qui devait être mort de honte de l'avoir connu et surtout d'avoir le même sang en commun. La jeune femme le laissa seul afin d'aller chercher des vêtements propres. Elle alla dans l'ancienne chambre de ses parents qui était maintenant la sienne et trouva un vieux pantalon en toile beige qui pourrait parfaitement aller à son invité, ainsi qu'une chemise blanche. Elle dégotta aussi un caleçon et des chaussures à sa taille. Fière de ses trouvailles, elle frappa à la porte, mais ne recevant aucune réponse, elle rentra. En moins d'une seconde, son cœur fit un bond dans sa poitrine, ses yeux tentèrent de s'extirper de sa tête et sa langue rejoignit sa mâchoire inférieure sur le carrelage humide et gluant de bave. En effet, elle voyait en transparence le corps parfait du jeune homme masqué en partie par sa chevelure et par la buée sur le rideau de douche. Elle secoua la tête et posa les nouveaux vêtements à la place des anciens qui allaient finir leur vie dans la poubelle. Mais avant de repartir, elle lui cria pour qu'il puisse l'entendre malgré le bruit de la douche :
-Je vous ai mis de nouveaux vêtements et les serviettes sont dans le meuble sous le lavabo ainsi que les shampooings et… agaaaaaaaaa ! (A vendre 15 litres de bave fraîche.)
Kanon entendant à moitié les paroles de la jeune femme avait éteint la douche et entrouvert le rideau montrant à la jeune femme ses impressionnants pectoraux où ruisselaient encore des filets d'eau chaude. Elle ferma un instant les yeux afin de tenter de calmer ses hormones en furie. Puis les rouvrant, elle bégaya pitoyablement :
-Je… je… Ouf ! Je vous ai donné de nouveaux vêtements.
Elle sortit des serviettes éponges du meuble et les posa dessus. Elle fouilla de nouveau dans le placard et extirpa des shampooings et des gels douche.
-Vous pouvez vous laver avec ça et pour les cheveux c'est ça. Lui expliqua-t-elle en lui montrant les différents flacons.
Lui se demandait vraiment à quoi cela pouvait lui servir, depuis son retour des enfers, il n'utilisait pas de savon (Cette idée n'est pas de moi, je vous le dit tout de suite, elle appartient à Esthezyl et on la trouve dans la fic le Chouchou et quant à la dépression de Kanon, il vient de la fic le prétendant, super fic, je ne voudrais pas faire de pub, mais au lieu de lire ses fics sur seulement ff net, allez directement les lire sur son site qui est vachement bien et les fan art sont super…. Bon le quart d'heure de pub est terminé, reprenons le cours normal de nos émissions.) Alors quand il lui dit :
-Non merci, mais je n'utilise pas de savon.
La jeune femme s'insurgea et s'exclama outrée les mains sur sa taille :
-Comment ? Mais vous allez vous savonner et plus vite que cela, où je le fait pour vous. Et je sens que je vais adorer cela, pouvoir passer mes mains fébriles sur TOUTES les parties de votre corps nu…
Kanon devint rouge comme une écrevisse après un sauna sous l'allusion à peine voilée de la jeune femme et prit très rapidement les différents flacons qu'elle lui tendait. Ensuite, il se réfugia derrière le rideau de douche s'y sentant protégé contre les ardeurs de Ryordan. La jeune femme eut un sourire fier et quitta la salle de bain en emportant les vieux vêtements alors que le jeune homme rallumait l'eau et commençait à se savonner avec le gel douche. Il sursauta quand il remarqua qu'il y avait de toutes petites billes dures dedans. Il regarda le flacon et lu : Gel Douche exfoliant adoucit la peau. Il continua à se frotter avec. Puis quand il fut propre, il découvrit que oui, sa peau était parfaitement nettoyée et douce. Pris d'une pulsion un peu enfantine, il désira essayer l'autre gel douche sur lequel était écrit : Gel Douche stimulant senteur marine. Il s'en versa une généreuse rasade dans sa grande main et sentit le parfum.
Il eut un grand sourire quand il découvrit une douce odeur d'océan, il ferma un instant les yeux se souvenant du seul endroit où il avait été vraiment bien, dans le Sanctuaire Sous-Marin. Mais après sa trahison, Poséidon voudra faire de lui du dragon des mers grillé à la grecque. Pourtant malgré ce rappel douloureux de son futur face à Poséidon, il se sentait moins triste et il savonna avec entrain son beau corps musclé et athlétique avec le gel douche. Puis se rinça avec une eau un peu plus froide qu'auparavant. Il tourna le robinet et son regard se porta sur les shampooings. Sur le premier il y avait écrit :Shampooing pour cheveux abîmés, et sur l'autre après-shampooing doux. Il vida à moitié la première bouteille sur sa tête et commença à malaxer son cuir chevelu, se retrouvant rapidement avec un casque de mousse sur la tête. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas lavé les cheveux avec autre chose que de l'eau, et ce produit était mieux, il sentait bon et était très doux.
Après 3 bonnes minutes de massage de cuir chevelu, il se rinça les cheveux ce qui lui prit plus de 10 mn à cause de leur longueur et surtout de leur état déplorable. Il lut le mode d'emploi et vit qu'il devait se relaver les cheveux avec le même produit, donc il vida la bouteille sur sa tête et se remit à masser, sauf que là, il y avait plus de mousse et ses cheveux se lavaient plus facilement. Il se rinça une nouvelle fois et cette fois-ci mit sur ses cheveux l'après - shampooing et recommença l'opération deux fois de suite. Tout propre, ses longs cheveux trempés, il tendit la main, prit l'une des serviettes et se mit à la dur tâche de sécher enfin d'essorer la jungle qui lui servait de chevelure. En peu de temps, le bout de tissus fut trempé et la salle de bain ressembla à une mare au canard, mais au moins ses cheveux avaient perdu une partie de leur eau. Après ses cheveux, se fut son corps qu'il sécha et quand il fut bien essoré, il se mit en devoir d'enfiler les vêtements que la jeune femme lui avait donné.
Maintenant que ce moment de détente était passé, tout le vide de son existence, la souffrance de sa vie, toutes les conséquences de ses multiples trahisons, de sa haine de lui-même se rappelèrent à son bon souvenir. Abattu et las, il mit le sous-vêtement, puis le pantalon et enfin la chemise qu'il laissa pendre librement. Il eut un petit sourire étonné en sentant que sa peau avait une texture particulièrement douce, comme celle de son frère quand ils étaient encore enfants avant que le Sanctuaire ne les sépare. Ses cheveux encore alourdis par l'eau étaient parfaitement démêlés comme ceux de son frère. Son frère avait tout, il était tellement mieux que lui. Lui n'avait rien et de toute façon, il ne méritait rien que le mépris, le dégoût et la haine. Il sortit en soupirant lourdement de la salle de bain et retrouva Ryordan assise devant un bureau, qui calculait la meilleure route pour sortir de l'Adriatique et entrer dans la mer Méditerranée. Dans la pièce, l'ancienne cabine du capitaine qui servait de salle de navigation, il vit des étagères remplis de cartes enroulées sur elle-mêmes, le bureau était recouvert de cartes en tout genre, toutes représentaient les différents océans du globe où se croisaient des routes tracées avec des couleurs différentes. Il fut assez intrigué par un petit carnet en cuir noir qui avait l'air vraiment très ancien, car d'après ce qu'il pouvait voir, les pages étaient jaunies par le temps. Il s'assit devant elle et lui demanda de son ton monocorde et terne habituel :
-Où allons-nous ?
-Nous rejoignons la mer Méditerranée, puis après le détroit de Gibraltar, nous foncerons vers l'ouest afin d'atteindre les Caraïbes ce qui pourrait nous prendre bien un bon mois voir plus si nous restons à cette allure d'escargot mais moins si les vents sont de notre côté.
-Oh !
-Bon, dés que j'aurais fini de calculer notre route, je soignerai vos blessures.
-Ne vous occupez pas de moi, je n'en vaux pas la peine. Souffla Kanon gêné d'être une charge pour la jeune femme qui avait autre chose à faire que de soigner un parasite comme lui.
-Oh que si mon cher, vous en valez la peine. Seulement vous l'avez oublié c'est tout. Rétorqua la jeune femme en lui lançant un regard pétillant de malice.
Quelques minutes plus tard, elle s'étira et dit à Kanon :
-Je reviens tout de suite.
Elle alla dans la salle de bain et soupira devant les dégâts des eaux fait par son invité. Elle passa rapidement la serpillière, puis ramena la trousse de premier secours qu'elle avait sortit de la boite à pharmacie. Elle se réinstalla devant lui et lui demanda :
-Retirez votre chemise, s'il vous plait ?
Kanon obéit docilement et montra les coupures profondes qu'il s'était infligé par dégoût de lui-même. La jeune femme nettoya les nouvelles plaies avec beaucoup d'application et de douceur afin de ne pas blesser encore plus le jeune homme. Ensuite, elle mit de la gaze et entoura son bras meurtri d'un bandage blanc qui se fondait parfaitement sur la peau pâle de Kanon. Elle était tellement plongée dans son travail qu'elle ne voyait pas les yeux ternes de Kanon qui s'animaient lentement, une lueur de curiosité mêlée d'un espoir insensé. Il ne comprenait pas pourquoi elle faisait cela. Il regarda son bras gauche déjà soigné et bien protégé par le bandage, puis son bras droit qu'elle chouchoutait comme si lui Kanon le paria, le traître était important pour elle. Cela faisait tellement longtemps qu'on ne l'avait pas traité avec une telle douceur et une telle gentillesse que cela le surprenait. Mais ce qui le surprenait encore plus était le fait qu'il voulait qu'elle continue, il voulait qu'elle reste douce avec lui, qu'il puisse lui raconter ses déboires sans qu'elle ne le juge. Mais il savait que ce n'était pas possible, s'il lui racontait la vérité, elle le chasserait comme les autres. Il lui demanda :
-Pourquoi faites-vous cela ?
-Faire quoi ? Demanda rêveusement Ryordan qui avait la possibilité de malaxer ce bras musclé et cette peau douce.
-Me soigner, pourquoi le faites-vous ?
-Parce que j'en ai envie, c'est tout. Et puis je veux vous prouver que vous n'êtes pas un parasite de la société, je veux vous prouver que quelque soit votre passé, vous pouvez devenir quelqu'un de bien.
Kanon retomba dans son apathie et ne répondit rien. Ryordan termina de le soigner, puis lui dit :
-Venez, je vais vous montrer votre chambre.
-Ma… ma chambre ? Demanda médusé le jeune homme.
Il n'avait jamais eut de chambre à lui seul. Avant il dormait dans le lit de son frère, puis après dans la chambre de son maître et quand il vivait dans le Sanctuaire Sous-Marin, il dormait à l'extérieur près du pilier de l'Atlantique Nord. Et quand Poséidon était revenu, il avait exigé que le Dragon des Mers reste près de lui, alors Kanon dormait à même le sol ou dans un fauteuil dans la chambre de l'empereur des mers qui avait pu voir le manque flagrant de manière qu'avait son général en chef. Il se souvint avec nostalgie, les mois que Julian Solo avait passé à lui inculquer les bonnes manières, il connaissait maintenant sur le bout des doigts les règles de savoir-vivre, mais il ne supportait pas la foule, trop habitué à vivre caché. A chaque fois qu'il y avait une réception, il arrivait à s'y soustraire, déclenchant les colères mémorables de Julian Solo, car il ne se voyait pas désobéir à Poséidon qui l'aurait grillé sur place. Il sortit rapidement de ses souvenirs en voyant que Ryordan lui parlait. Il se re-concentra sur elle et d'après son air un peu perdu elle comprit qu'il n'avait rien écouté de ce qu'elle avait dit et répéta :
-Je disais, oui, je ne vais pas vous mettre à fond de cale quand même.
Elle se leva et Kanon la suivit docilement en soupirant quand même lourdement. Il était allé au Cap Sounion pour mourir et il se retrouvait aux prises avec une femme qui se prenait pour une mère-poule. Il ne comprenait plus rien, était-il tellement mauvais que même la mort ne voulait pas de lui ? Le désespoir l'enserrait entièrement dans ses griffes acérées. Dans son cocon de souffrance, il ne voyait pas le bout du tunnel et ne pouvait sentir que la jeune femme près de lui pouvait être son passeport pour une nouvelle vie. Ryordan l'emmena dans une chambre en face de la sienne ainsi s'il avait des cauchemars, elle pourrait réagir plus rapidement et l'aider à les surmonter comme Sean l'avait aidé. Kanon ouvrait de grands yeux devant la taille de la pièce, elle faisait trois fois celle de sa chambre dans la maison des Gémeaux et rien que son lit en avait la surface. Ryordan lui dit :
-Voilà votre chambre, je vais aller le pont pour être sûr qu'on ne se jette pas sur une île. Vous pouvez aller vous reposer si vous le voulez.
-Merci, mais je préfère rester sur le pont. Répondit-il d'un ton morne.
-D'accord !
Ils remontèrent tous les deux et Kanon fut assez surpris quand il vit qu'ils avaient déjà dépassé le Cap Sounion. Il ne pensait pas que sa douche serait aussi longue. Il regarda derrière lui et vit au loin les ruines du temple de Poséidon. Il n'avait donc jamais entendu le hurlement de douleur de son frère, ses appels incessants qui vrillaient encore les cœurs des chevaliers d'or qui s'en voulaient d'avoir traité aussi mal l'ex-dragon des mers. Il se remit à la proue et ferma de nouveau les yeux afin de sentir le vent fouetter son visage. Il se tourna vers Ryordan et vit cette dernière en train de manœuvrer le navire en sifflotant gaiement. Il se sentit brusquement partir vers elle quand elle augmenta brusquement la vitesse du vaisseau. Il s'approcha d'elle et lui demanda :
-A quelle vitesse allons-nous ?
-8 nœuds.
La réponse fut courte et le jeune homme comprit que la jeune femme avait d'autres choses à penser qu'à répondre à des questions sans intérêt. Elle surveillait attentivement les instruments de bord ainsi que la mer autour d'eux afin d'être sûre de ne heurter aucune épave ni aucun écueil. L'après-midi était bien entamé quand ils arrivèrent enfin en pleine mer. Ryordan avait vraiment l'air plus heureuse, enfin, plus sereine. Elle poussa même un cri de joie quand le vent changea de direction et se mit à les pousser vers l'ouest. Elle appuya sur un bouton et Kanon fut époustouflé quand les voiles noires apparurent et les propulsèrent en avant augmentant encore la vitesse du navire. Ryordan cria de joie en voyant les voiles se gonfler sous l'effet du vent, la vague d'étrave augmenta de même que la distance entre le Sanctuaire et le Dragon des Mers, Saga et Kanon.
A suivre
