Chapitre3
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Au Sanctuaire justement, le même jour, Saga était inconsolable, il avait perdu son frère par sa faute au moment où ce dernier avait le plus besoin d'aide. Il aurait dû en parler à Athéna, elle aurait pu l'aider, et il ne l'aurait pas perdu. Le pire, c'est que Milo le lui faisait payer toutes les heures par des phrases assassines l'accusant directement d'avoir tuer son frère. Le chevalier du Scorpion lui en voulait, à lui et aux autres chevaliers. Il les fusillait du regard, même son ami Camus qui ne comprenait pas le revirement de caractère de son meilleur et seul ami. Alors que le Dragon des Mers voguait toutes voiles dehors vers l'ouest, Camus descendit dans le repère du scorpion et dut faire face à un chevalier ivre de fureur. Camus lui demanda avec la même froideur que d'habitude :
-Que t'arrive-t-il Milo ?
Il tiqua un peu quand il croisa des prunelles noircies par la colère, non, plus que de la colère, la rage de Milo.
-Il m'arrive qu'un homme juste qui avait racheté toutes ses erreurs, a été traité par ses paires comme un paria, un traître alors qu'eux - même ne valaient guère mieux que lui dans les mauvaises périodes de sa vie. Pour moi Camus, tu n'as pas racheté ta trahison envers Athéna. Pour moi, Camus, tu n'es pas le chevalier du Verseau, tu n'es qui traître qui n'a rien à faire dans le Sanctuaire d'Athéna. Siffla Milo d'un ton mielleux.
-Qu.. quoi ? S'exclama Camus blessé, voir même horrifié par les paroles cruelles de son ami.
-Tu veux te faire pardonner ? Demanda Milo en le fusillant du regard.
-Oui ! Répondit Camus en se redressant de toute sa taille.
-Alors subit ce que Kanon a subi ! Gronda Milo.
-D'accord ! Dit le chevalier du Verseau.
-Retire ton armure, tu n'en es plus digne, traître ! Cracha le chevalier du Scorpion.
Camus devint blême devant la véritable insulte de son ami, il sentit les larmes s'accumuler dans ses yeux. Il ne voulait pas perdre son seul ami et donc, il accepta de subir ce que Kanon des Gémeaux avait subit en son temps. Il retira son armure qui se reforma derrière lui et se tint prêt. Il souffrit horriblement sous les attaques de l'aiguille écarlate, mais pour ravoir l'amitié de Milo, il était prêt à tout. Il ne laissa échapper qu'un gémissement quand Milo lui lança les 5 derniers coups et quand il fonça comme pour lui lancer l'Antarès, mais en fait, comme avec Kanon, il stoppa l'hémorragie. Puis tournant le dos à son ami, il quitta la maison du Scorpion. Camus s'effondra dans une mare de sang, de son sang mêlé à ses larmes. Il comprenait maintenant par quoi était passé Kanon et que oui, il avait racheté ses erreurs comme lui venait enfin de les racheter dans le sang et la souffrance. Il leva difficilement le visage vers le palais du Grand Pope et jura d'être plus tolérant de laisser aux autres le bénéfice du doute. Mü qui devait voir Shion se précipita vers Camus et lui demanda :
-Mais que t'est-il arrivé, Camus ?
-J'ai payé pour mon erreur de jugement, comme tous les chevaliers d'or vont devoir payer s'ils veulent rester digne de rester au service d'Athéna. S'ils veulent être dignes de l'armure qu'ils portent. Souffla le chevalier du Verseau qui se releva difficilement.
Quand Mü voulut l'aider, il refusa :
-Non Mü ! Je dois payer pour ce que j'ai fait. Athéna nous avait demandé d'oublier les erreurs du passé et nous ne l'avons pas fait. Nous avons désobéis à un ordre de notre déesse.
-Qui t'a fait cela ? Demanda le chevalier de la première maison.
-Moi-même en traitant un homme courageux et repentant comme un traître alors que le traître, c'était moi.
Camus partit en titubant vers son armure, la revêtit, puis repartit vers la 11ème maison sa souffrance morale étant aussi voir plus forte que sa souffrance physique. Mü ne comprenait pas ce que voulait dire Camus, mais en tout cas, le jeune homme était assez mal en point. Quand il voulut rejoindre Camus pour le soigner, il sentit une présence hostile derrière lui et se tournant, il se retrouva face à un Milo très en colère. Là, Mü comprit, il comprit ce que le chevalier du Scorpion avait fait et ce que lui devait faire pour racheter ses fautes. Il retira son armure et reculant de deux pas, il attendit l'attaque qui ne se fit pas attendre. Il hurla de douleur et tomba à genoux quand Milo lui lança la troisième attaque. Il ne pensait pas que l'aiguille écarlate pouvait être aussi douloureuse, il crut qu'il allait devenir fou de douleur, mais réussit à résister comme Camus et Kanon l'avaient fait avant lui. Mais comme eux, à la dernière attaque, il s'effondra dans son sang. Milo l'abandonna sur le sol et alla voir le pire des chevaliers pour lui, Alessio.
Quand il entra dans la maison du Cancer, son gardien lui demanda avec un sourire un peu méprisant :
-Tient mais ne serais-ce pas Milo du Scorpion qui daigne descendre me voir ?
-Je me demande encore comment un meurtrier comme toi peut oser rester sur les terres sacrées du Sanctuaire. Siffla le Scorpion en le vrillant d'un regard noir.
Le Cancer gronda de rage, mais quand il voulut attaquer Milo, ce dernier lui envoya les premiers traits de l'aiguille écarlate avec toute sa haine, sa rage et son désespoir d'avoir perdu un ami. Il réussi à briser l'amure du Cancer à chaque impact. Alessio cria de surprise et de douleur, il voulut se défendre, mais Milo lui dit :
-Si tu veux enfin que les chevaliers d'or t'acceptent, subit.
Et c'est ce que fit le chevalier du Cancer qui ne bougea pas, à part pour s'effondrer dans une mare de sang. Milo fit subir à tous les chevaliers d'or l'aiguille écarlate, sauf à un seul, Saga. Il en voulait tellement à Saga, qu'il ne lui donnait pas le plaisir de se racheter. Les deux seuls qui ne furent pas attaqués, furent Dohko qui était aux 5 pics pour aider Shiryu dans sa nouvelle vie de non-voyant, et Shion qui était tout le temps resté près d'Athéna. Cette dernière savait ce que Milo faisait subir aux autres chevaliers d'or, mais elle ne fit rien pour l'arrêter, car elle savait que cela était important pour Milo et pour les autres chevaliers qui se purifiaient dans leur sang. Quand Milo eut terminé de châtier les chevaliers d'or, l'après-midi venait de commencer et Athéna libéré de la colère d'avoir perdu un de ses chevaliers commença à le rechercher. Elle resta de longues heures à essayer de retrouver le cosmos de Kanon, mais rien, elle ne ressentait rien, nulle part. Elle avait pensé qu'il était peut-être vivant, mais non. Alors il était bien mort. Devant Milo et Shion, elle fondit en larme et continua inlassablement, l'appelant encore et encore. Milo s'approcha d'elle et fit exploser son cosmos pour l'aider et lui transmettre ses forces. Elle se tourna vers le chevalier et lui fit un grand sourire. Shion eut un regard de fierté vers le chevalier d'or, puis il retira son masque et fit lui-aussi exploser son cosmos. Mais malgré les 3 puissances réunies, ils échouèrent. Elle abandonna les recherches à la tombée de la nuit, trop épuisée et trop désespérée pour continuer. Milo et Shion regardèrent la déesse avec tristesse, ils étaient eux aussi épuisés, ils avaient donné à Athéna toutes leurs forces.
Ce qu'elle ne pouvait savoir, c'est que Zeus lui-même bloquait la perception des trois dieux et déesse afin de donner à Kanon le temps de se reconstruire mentalement avec toute l'aide que pouvait lui donner Ryordan. Il ne l'avait pas ramené pour qu'il se suicide 3 mn plus tard, par lui.
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Le lendemain sur le Dragon des Mers, un certain dragon des mers se retrouvait face à un petit-déjeuner gargantuesque, composé d'un café, deux croissants et d'un œuf au plat. Enfin pour lui c'était gargantuesque car cela faisait longtemps qu'il ne mangeait plus enfin, quasiment plus. Après presque 3 semaines sans manger ou presque, il avait perdu près de 20 pour cent de sa masse musculaire. Au début du repas, il ne voulut pas manger jusqu'au moment où Ryordan trempa son croissant dans son chocolat et lui dit :
-Kanon, je n'aurais aucun scrupule à vous gaver comme une oie. Alors mangez ou je vous fait la béquer comme à un bébé et je peux dire que si moi je vais apprécier, ce ne sera pas votre cas.
L'ex-dragon des mers avait alors commencé à picorer dans son assiette, mais voyant le regard noir de la jeune femme, il s'était mis à manger. La jeune femme était ravie. Pendant qu'il mangeait, elle parlait pour deux, l'empêchant ainsi de penser, car elle savait que s'il commençait, il allait retomber dans la dépression. Ce n'était qu'une solution provisoire, car elle ne pouvait pas rester tout le temps avec lui, elle avait besoin de dormir de temps en temps et lui aussi d'après les cernes qu'il avait sous les yeux. Sentant qu'il ne devait pas bien dormir, elle décida de mettre dans le chocolat, car Kanon n'aimait pas le café, un cachet de somnifère. Elle eut un sourire quand elle vit le jeune homme avec une moustache de chocolat. Elle la lui retira délicatement avec un mouchoir humidifié, puis elle l'emmena dans la chambre et lui demanda de se coucher avant que les 5 mn fatidiques qui le séparaient d'un état semi-comateux ne se terminent. Alors qu'il voulait lui parler, il sentit ses paupière se clorent et il s'endormit profondément. Elle lui retira ses chaussures, le plaça sous le drap et les couvertures. Ensuite, elle tira les rideaux plongeant la pièce dans une obscurité reposante et monta sur le pont afin de regarder le paysage défiler devant ses yeux.
Kanon dormit tout le reste de la journée et toute la nuit, le médicament lui ayant permis de se débarrasser de son retard de sommeil. Il se réveilla le lendemain la bouche pâteuse et un pivert s'amusait à creuser un trou dans son crâne. Il se leva difficilement et découvrit une chambre plongé dans le noir. Pourtant, il pouvait voir par des interstices de lumière. Il spécula donc qu'il faisait jour, mais combien de temps avait-il dormi ? D'habitude, il ne dormait pas plus de deux ou trois heures, ses cauchemars le réveillant toujours avec violence. Il se mit debout en baillant et en se grattant la tête, puis sortit de sa chambre. Il remarqua que la chambre de son hôtesse était ouverte et que la jeune femme n'était pas là. Il longea le couloir et sentit une bonne odeur de chocolat. Il découvrit Ryordan en suivant cette odeur qui le ramena dans la cuisine. La jeune femme lui fit un sourire et lui donna un grand bol de chocolat avec un petit déjeuné à la française qu'il dut entièrement manger. Il ne comprenait pas, elle était encore en train de prendre son petit déjeuné, il n'avait dormit que quelques minutes ? Il fut stupéfait quand Ryordan lui révéla avec un petit sourire :
-Mon cher ami, je sens qu'une question vous brûle les lèvres et je vais répondre, vous avez dormi un peu plus de 23 heures.
-Combien ?
-Vous étiez épuisés, alors j'ai mis un somnifère dans votre repas. Cela vous a fait un bien fou. Vos cernes ont en partie disparu.
-Mais…
-Ce soir après le repas, je vous en donnerai un autre. Vous devez dormir. Quand vous serez en meilleur forme, alors on abandonnera les médicaments.
Voyant qu'il n'avait pas trop le choix, Kanon ne dit rien et se contenta de manger le repas un peu plus consistant que la veille. Etrangement, plus il mangeait, plus il avait faim. Pourtant, quand il redemanda à manger, elle refusa. Devant le regard étonné de son invité, elle lui dit :
-Si vous mangez trop, trop vite, vous risquez de tomber malade et ce n'est pas mon but. Alors le prochain repas que vous aurez, sera dans deux ou trois heures.
-D'accord !
Il se leva et alla dans la salle de bain, et là, il se vit dans la glace. Physiquement, il avait repris de l'écaille du dragon, son teint était moins cendreux et ses cernes avaient en partie disparu après la bonne nuit de sommeil qu'il avait eu. Mais malgré cette amélioration physique, il était toujours aussi maigre qu'un clou. Malheureusement, si son physique commençait enfin à guérir, ce n'était pas le cas de son mental qui était encore au trente sixième dessous. Au moins, et ça c'était le plus important pour Ryordan, il se sentait à l'abris sur le navire sinon il se serait déjà jeté par dessus bord.
Cela faisait longtemps que Kanon ne s'était pas sentit aussi bien, il se sentait en confiance, la jeune femme avait l'air de savoir ce qui était le mieux pour lui et cela l'intriguait énormément. Il retourna dans la cuisine après une douche rapide et lui demanda une légère lueur de curiosité dans son regard trop vide :
-Comment savez-vous ce qu'il me faut ?
-Parce que je suis déjà passée par là, quand mes parents sont morts. C'est moi qui conduisais, une voiture nous a heurté par le côté, j'ai perdu le contrôle et après deux ou trois tonneaux, j'ai été éjectée. Mes parents étaient coincés dans la voiture et ils sont morts brûlés vif. Durant plus de 5 ans, j'ai été obsédée par leurs morts, par leurs hurlements de douleur. Je me disais que c'était ma faute, si j'avais freiné, ils seraient encore vivants, si je n'avais pas prit le volant mon père aurait su quoi faire. Et puis Sean est arrivé, c'était un cousin de ma mère, il m'a aidé à remonter la pente, à voir que ce n'était qu'un accident que rien n'était ma faute. Et maintenant, j'utilise mon expérience pour vous sortir de votre enfer personnel. La jeune femme avait honte de mentir, mais pour lui elle n'avait pas le choix.
Il lui lança un regard vide et pourtant, elle eut la joie de voir autre chose que de la curiosité ou de l'étonnement, elle vit une légère lueur de reconnaissance et d'espoir. Assez gêné du regard perçant de la jeune femme, il monta sur le pont. Le soleil s'était levé depuis longtemps et le navire allait vite vers l'ouest. Il resta presque 4 heures à regarder la mer. Il était surpris, il ne voyait que de la mer, et pas une seule trace de terre à l'horizon. Il n'y avait pas d'oiseaux dans le ciel. Il redescendit dans la cuisine et lui demanda alors qu'elle faisait la cuisine :
-Quand sortirons-nous de la mer Méditerranée ?
-D'après mes calculs, si le vent reste aussi stable et les courants favorables, il nous faudra une petite semaine avant de sortir de la cuvette, mais après-demain, nous ferons escales à Naples afin de faire provision de nourriture, eau et tout ce dont on aura besoin pour une traversée d'un océan pas très sympathique avec les touristes.
-D'accord.
Après une bonne nuit de repos, Kanon qui n'avait pas fait un seul cauchemar, dévora son petit déjeuné de plus en plus affamé devant Ryordan qui était fière des progrès de son invité. Il passa le reste de la journée à visiter le navire. Il adorait palper le bois patiné par le temps du vieux gréement. Il découvrit dans les cales, la salle des machines qui prenait toute la longueur du navire. Il était fasciné, car alors que l'extérieur de la coque était en ébène, l'intérieur était en liège. Alors qu'il passait doucement sa main sur l'un des monstrueux moteur du bateau, il vit une inscription sur l'une des parois. Il s'approcha et découvrit une gravure en français
Je pensais que ma vie était dur, mais ce n'est rien par rapport à ici. Ce navire c'est l'enfer et le capitaine, c'est le diable. Seigneur pardo….
Il regarda plus attentivement le message et remarqua des traces de griffures et des tâches brunes. Il comprit immédiatement, le message avait été gravé à la force des ongles par un prisonnier. Ce navire avait une histoire et pas des plus calmes d'après ce qu'il pouvait voir. La mort et le sang avaient dû être les compagnons de route du vieux voilier. Pourtant, cela ne l'écœurait pas, le navire avait une âme, comme la sienne blessée et hantée par le passé. Et pourtant il avait l'air heureux de voguer fièrement sur l'eau calme de cette mer intérieur. Il se sentait bien sur le Dragon des Mers, il se sentait libre, tout était différent de son monde, là, il pouvait être vraiment lui et ça lui faisait plaisir. Mais paradoxalement, il n'était pas à l'aise, il n'arrivait pas à se débarrasser de cette douleur. Il était un paradoxe vivant, il était bien et pourtant horriblement triste. Il ne se comprenait plus et il s'en moquait. Il resta plusieurs heures devant le message ne le voyant plus, car il était plongé dans ses noires pensées. Il n'entendit pas la jeune femme venir derrière lui et sursauta violemment quand elle lui murmura à l'oreille :
-Kanon, c'est l'heure de manger.
-J'arrive.
Il la suivit tranquillement vers la cuisine, puis dévora le repas et s'endormit profondément grâce au somnifère qu'elle lui avait donné. Elle resta sur le pont afin de ne pas risquer de percuter un navire et continua à diriger son vaisseau vers la botte italienne. Le lendemain vers dix-huit heures, ils arrivèrent à Naples. Au loin, on pouvait voir la silhouette massive et menaçante du Vésuve. Les pécheurs et les vieilles femmes se signaient en voyant passer le brick-goélette aux larges voiles noires qui disparaissaient comme par magie ne laissant qu'un foc alors qu'il n'y avait personne sur les mâts. Ryordan accosta doucement et put enfin souffler. Elle demanda à Kanon :
-Vous voulez descendre ?
-Non merci. Je… je préfère rester ici.
-D'accord.
La jeune femme alla à la capitainerie, paya la location du ponton, puis retourna dans sa cabine pour dormir profondément. Kanon observa les gens et vit que les femmes se signaient en passant devant le navire à quai. Il vit de vieux pêcheurs regarder avec hostilité le Dragon des Mers. Il alla dans sa chambre, s'allongea sur son lit, ferma les yeux et pour la première fois, il dormit sans problème et sans médicament. Il se réveilla le lendemain quand Ryordan se mit à gueuler contre des passants. Après le petit déjeuner, elle partit faire des courses pour 6 mois et transborda tous ses achats à fond de cale, puis quand la nourriture fut achetée, elle acheta des vêtements pour lui. Elle lui acheta plusieurs pantalons ainsi que des boxers, des chaussures, des chemises, des t-shirts, un blouson et une casquette. Et enfin, elle acheta les provisions les plus importantes, des livres. 3 douzaines de livres qui lui permettraient de supporter le voyage avec un dépressif sur le dos.
Pendant que Ryordan était partie faire des courses, Kanon lui s'était installé dans la bibliothèque et découvrait avec joie des centaines de livres qui recouvraient les murs. Ils étaient dans des étagères grillagées afin de ne pas tomber et s'abîmer en cas de tempête. Il en prit un et commença à le lire. Il le lut en moins de 2 heures, alors il se jeta sur un autre et reprit sa lecture. Maintenant que Kanon avait un objectif, dévorer tous les livres qui se trouvaient dans la bibliothèque qui se trouvait être l'ancienne chambre du second, il cessa de penser à son ancienne vie. Il aurait bien voulu rester tout le temps dedans, mais connaissant son hôtesse, il n'avait pas intérêt. Il prit son repas qui l'attendait et le mangea rapidement pour pouvoir retourner rapidement à sa chère lecture. Quand Ryordan rentra le soir, il était presque 7 heures et il n'avait presque pas quitté son lieu de plaisir intellectuel. Elle était en train de faire le plein et avait acheté des tonneaux rempli de gasoil qu'elle plaça dans l'ancienne sainte barbe quand un vieux pêcheur s'approcha d'elle et de son navire. Il la regarda férocement et lui dit en secouant sa canne :
-Partite, partite da questo posto. Ed il vostro maledite barca. (Partez, partez de cet endroit. Vous et votre maudit bateau.)
Elle le regarda avec un air de bovin qui regarde un train en panne avancer et répliqua :
-Hein ? Qu'est-ce qu'il dit le vieux ?
-Essete maudite, bruciare in inferno, creatura del maligno! (Vous êtes maudite, brûler en enfer, créature du malin !)
Ryordan s'approcha du vieux et lui tapota le haut de la tête ( comme dans Benny Hill) en lui parlant comme à un demeuré :
-C'est ça ! Mais bien sûr, retourne bouffer ton dentier le vieux. Va jouer au scrabble avec ta canne.
Elle éclata de rire, puis retourna dans le navire qui était prêt à appareiller sans voir que le vieil homme était outragé par la conduite de la jeune femme. Ryordan aurait pu partir immédiatement, mais elle préférait rester encore un jour à quai afin de bien se reposer et être en pleine forme pour la suite du voyage. Elle descendit dans la cuisine et prépara avec les aliments qui frôlaient la date de péremption, un repas consistant qui remplirait bien sa panse et celle de Kanon. Quand le dîné fut prêt, elle appela le jeune homme, mais ce dernier avait l'air d'avoir déserté le navire. Elle fronça les sourcils, puis alla au hasard dans la bibliothèque, car elle avait remarqué qu'il avait tendance à vouloir lire tout ce qui lui tombait sous la main. Elle eut un sourire quand elle vit son invité endormit le livre qu'il avait par terre près de sa main. Elle le ramassa, mais arrêta tout geste quand il commença à parler dans son sommeil.
-Pardon, Saga. Je suis désolé. S'il te plait ne pars pas. Reste avec moi ! Je t'en supplie !
-Kanon ? Kanon ?
Elle le secoua légèrement et il se réveilla en sursaut. Il regardait dans tous les sens puis quand ses yeux tombèrent sur la jeune femme, il rougit de honte qu'elle l'ait vu dans cet état. La jeune femme lui fit avec un sourire :
-Venez, il est l'heure de manger.
Elle se releva et sortit de la pièce suivit quelques secondes plus tard par le jeune homme qui lui fit un petit sourire reconnaissant. Il s'assit en face d'elle et dévora le pâté qu'elle avait fait avec toutes les viandes qui lui restaient ainsi que des raisins et des noisettes. Il eut droit aussi à un gâteau au pommes finissant ainsi les derniers œufs qu'elle avait avant de faire les courses ainsi que le dernier litre de lait et le dernier yoghourt. A la fin du dîné, Kanon ne put retenir un bâillement. Il demanda à la jeune femme :
-Vous m'avez donné un médicament ?
-Non, mais je vous en donnerais un avant de vous couchez afin que vous ne fassiez pas de cauchemars.
-Merci.
Il se leva de table et alla se coucher. Ryordan rangea la cuisine, puis donna à Kanon qui s'étirait dans sa chambre un cachet. Celui-ci le prit, se plaça sous ses couverture et s'endormit en 5 mn. La jeune femme avec un sourire retourna sur le pont, remonta la passerelle et alla se coucher. Elle se réveilla avant le soleil, largua les amarres, puis dirigea le fier navire vers le grand large sous les regards méprisants des vieux qui craignaient ce navire et tout ce qui avait trop de noir surtout un bateau avec le nom de Dragon des Mers gravé et peint en blanc sur la poupe et la proue surmonté d'un dragon tout en crocs et en griffes qui avait une queue de poisson. Certains des plus vieux se souvenaient des vieilles histoires sur la terreur des 7 mers, l'enfer sur la mer commandé par le diable en personne et ils tremblaient terrorisés car la légende quittait silencieusement le port de la vieille cité napolitaine.
Comme en Grèce, les pêcheurs frissonnèrent en voyant le vaisseau quitter lentement le port et disparaître dans les volutes de brume. Kanon se réveilla vers 10 heures et se retrouva seul à petit déjeuner. Après avoir bien manger, il retourna dans la bibliothèque. Tous les deux entrèrent dans une certaine routine, après manger, elle allait sur le pont et lui allait lire.
Un jour, au bout d'une semaine de navigation tranquille, alors qu'il lisait tranquillement Nietsch, il entendit Ryordan l'appeler frénétiquement :
-KANON, KANON ? Venez vite.
Le jeune homme étonné vint la retrouver sur le pont et lui demanda :
-Que vous arrive-t-il ?
-Nous sommes arrivés au détroit de Gibraltar et voici le célèbre rocher, l'une des deux colonnes d'Hercule. La limite entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique, la frontière entre l'eau calme et la fureur de l'océan tout puissant. Si tout se passe bien, dans moins de deux mois, on sera arrivé à bon port.
Ils croisaient au large d'une île rocheuse. Il vit des enfants faire des signes vers le navire et il demanda :
-Pourquoi font-ils des signes ?
-Ils ont peur. Pour eux, le Dragon des Mers est un navire maudit. Quel bande de trous du culs. Ce navire n'a aucune malédiction, seulement ils sont trop bêtes.
Kanon sentit immédiatement la différence quand ils arrivèrent dans l'Atlantique Nord, son domaine de prédilection, durant 13 ans il avait protégé le pilier de l'Atlantique nord et là, il se sentait bien, rassuré, à l'abris. Il se sentait chez lui. Il demanda à la jeune femme :
-Vous pourriez aller plus vite ?
-Bien sûr. Accrochez-vous.
Elle libéra toutes les voiles et augmenta légèrement la puissance du moteur. Kanon sentit immédiatement la différence alors que le navire pousser par un vent arrière filait à 18 nœuds. Pour une fois, Kanon ne se réfugia pas dans son antre livresque, mais resta sur la proue à laisser les embruns l'éclabousser. La jeune femme regarda avec un grand sourire le beau jeune homme qui se tenait à l'avant de son navire.
A suivre
