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Chapitre 8
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Tous les trois quittèrent la Grèce pour l'aéroport et surtout pour les States. Du haut de l'Olympe, Zeus se tordait de rire devant la course effrénée des 3 chevaliers. Le dragon des mers les faisait vraiment tourner en bourrique et il trouvait ça des plus divertissant.
Mais revenons à nos trois chevaliers épuisés par quatorze heures de vol. Quand ils arrivèrent devant l'immigration, Saga utilisa ses pouvoirs mentaux afin qu'ils puissent passer sans aucun problème. Ils durent aller se coucher parce qu'ils n'avaient même plus la force de marcher. Le lendemain, ils repartirent pour retrouver la prison et Saga réutilisa son illusion diabolique quand ils entrèrent dans la prison new-yorkaise de Sing-sing. Ils allèrent dans le bureau du directeur et Isaak lui demanda aimablement :
- Do you have here a man named Marco Farenzena? (Avez-vous un certain Marco Farenzena ?)
- Marco the pirate? (Marco le pirate ? )
-Heu… yes.
- He was released 10 years ago for good control and, according to my information, he is in Italy near its family. (Il a été libéré il y a 10 ans pour bonne conduite et d'après mes renseignements il est en Italie auprès de sa famille.)
- Thank you, Mister director. (Merci, monsieur le directeur.) Le remercia Isaak.
Les trois chevaliers repartirent, complètement épuisés à cause du décalage horaire et du peu de temps qu'ils avaient utilisé pour dormir. Isaak aurait bien voulu se reposer, mais entendre le grondement continu de son souverain ne l'aidait pas à se reposer, alors il poussa les deux autres à repartir pour la Grèce. Cependant, ils eurent la joie d'apprendre qu'à cause d'une tempête, tous les vols étaient annulés pour la durée du mauvais temps et durent donc trouver un hôtel afin de se reposer. Quand ils se réveillèrent, plus de deux jours étaient passés, et la tempête aussi, qui stoppa deux semaines plus tard. Poséidon se demandait pourquoi le temps était aussi détraqué et surtout pourquoi les deux chevaliers d'or et son marina étaient incapables de se téléporter. Un seul nom s'imposa à son esprit :
-ZZZEEEEEEUUUUUUUUSSSSSS !
-Oui mon cher grand frère ? Que veux-tu ?
-Est-ce toi qui empêche les deux chevaliers d'or et mon marina d'utiliser la pleine puissance de leur pouvoir ?
-Pourquoi tu dis cela ? Pourquoi moi, ça pourrait être Hadès…
-Tu es le seul assez machiavélique pour faire un coup pareil.
-C'est méchant de dire ça mon cher grand frère que j'aime. Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai une petite mortelle qui me lorgne depuis quelques secondes. Au revoir.
-Je suis sûr que c'est lui. Bougonna Poséidon.
Après la fin de la tempête, ils purent enfin se rendre à l'aéroport, et prirent le premier vol pour la Grèce. La-bas ils retrouvèrent Vincenzo, qui leur apprit que sa famille venait de la ville de…
-Naples, notre famille vient de Naples.
-Merci. Répondit Milo qui baillait à s'en décrocher la mâchoire.
Ils voulurent repartir vers l'aéroport, mais Athéna les retint et les poussa à se reposer. Les trois chevaliers allèrent se coucher sans voir qu'Athéna jetait un regard triste vers eux. Le Grand Pope s'approcha de la déesse et dit :
-Kanon les fait courir de par le monde.
-Il a trop souffert dans sa vie et je comprends son désir de liberté et d'indépendance. Je sens que cette jeune femme réussira là où nous avons échoué, elle l'aidera à se reconstruire. Mais voudra-t-il nous rejoindre ou rejoindre Poséidon ? Lui seul a la réponse.
-Oui, votre altesse. Répondit Shion avec tristesse.
Les trois pauvres chevaliers se réveillèrent le lendemain et purent prendre un bon petit déjeuner, puis ils repartirent soutenus par les messages de réussite que leur donnaient les différents chevaliers d'or, encore honteux de leurs conduites passées envers Kanon. Le vol fut rapide et ils arrivèrent assez rapidement dans la ville italienne. Mais maintenant, ils devaient retrouver la famille Farenzena, et chercher une famille italienne dans une ville italienne c'était comme rechercher une aiguille dans une meule de foin. Ils décidèrent de demander aux vieilles femmes qui devaient bien connaître les environs. Milo et Saga n'avaient pas de problème pour parler aux commères, car avec un italien dans la quatrième maison, ils avaient intérêt à parler la langue pour savoir s'il ne commençait pas à les insulter. Les vieilles femmes étaient ravies de voir de si beaux jeunes gens leur faire la conversation. Au bout de treize heures et six vieilles femmes extrêmement bavardes qui leurs racontaient leur vie devant du café et des biscuits, ils tombèrent sur la perle rare, la plus vieille du lot qui avait aussi la meilleure mémoire. Avec un sourire, elle leur dit :
- La famiglia Farenzena, da quando il loro maggiore è stato accusato di pirateria, hanno lasciato Napoli per un villaggio sui lati del Vésuve. E quasi da 15 anni, non ho più notizie di loro, non so se sono vivi o morti?) ( La famille Farenzena, depuis que leur aîné a été accusé de piraterie, ils ont quitté Naples pour un village sur les flancs du Vésuve. Et depuis presque 15 ans, je n'ai plus de nouvelles d'eux, je ne sais pas s'ils sont vivants ou morts ?)
-Come si chiama il villaggio? (Comment s'appelle le village ?)
-Stabies.
-Gracie.
Ils allèrent tous les trois à la recherche de cette ville ou plutôt de ce village et furent stupéfait quand ils découvrirent sous les rayons de la pleine lune une ville en ruine, avec un panneau écrit en italien :
Stabies città distruggere il 24 agosto 79 dopo J.C con l'eruzione dell'Vésuve. (Stabies ville détruire le 24 août 79 après J.C par l'éruption du Vésuve.)
Ils regardèrent dans tous les sens, puis virent au loin, enfin à une centaine de mètres vers la droite de la lumière. Ils se rapprochèrent et comprirent que cela devait être la maison du gardien. Milo frappa et un homme d'une cinquantaine d'années, qui pourtant en paraissait le double, leur ouvrit. La première chose qui choqua les chevaliers furent les paupières de l'homme. Il avait l'air de rien avoir derrière elle à part le vide. Saga se secoua et demanda :
-Savez-vous où habite Marco Farenzena ?
-Qu'est ce que vous lui voulez ?
-Il était le timonier d'un navire et nous avons besoin de son aide pour retrouver son port d'attache ! Expliqua mystérieusement Milo.
-Le Dragon des Mers !
-Comment le savez-vous ? Demanda Isaak en regardant l'homme avec méfiance.
-Je le sais, parce que je suis Marco. Venez, entrez.
Les trois hommes entrèrent dans la petite cabane et ne virent personne d'autre que lui. Ils se regardèrent et Milo lui demanda :
-On nous avait dit que vous viviez avec vos parents ?
-Mes parents sont morts depuis bien longtemps. Alors, que me voulez-vous ?
-Nous voulons que vous nous disiez comment retrouver le Dragon des Mers.
-Vous savez, le Dragon des Mers est une légende parmi les marins, rares sont ceux qui l'ont vu naviguer et plus rares sont ceux qui montèrent à bord. Il est tellement rapide, une véritable flèche. Il peut monter à certaines conditions jusqu'à vingt nœuds, c'est le plus rapide des voiliers et il est tellement beau. Je me souviendrai toujours des embruns sur ma peau, la mer déchaînée qui ne l'a jamais fait plier.
Voyant que le vieil homme était partit dans ses souvenirs, Saga lui demanda avec un peu d'impatience :
-Mais savez-vous où se trouve son port d'attache ?
-Oui, et je sais aussi comment y aller. Et c'est pour cela que j'ai perdu la vue. Le Capitaine était un monstre, le digne héritier de la famille, mais sa fille était d'une grande douceur, elle a hérité de la gentillesse de sa mère et de la passion de son père pour la mer. C'est la seule chose qu'il lui ait donné.
-Comment avez-vous perdu la vue ? Demanda Milo intrigué par les paroles du vieil homme.
-Une nuit, j'ai eu la mauvaise idée d'écouter une conversation entre le père et la fille. Le vieux apprenait à sa fille comment y aller et, quand il a vu que j'avais entendu la conversation, il m'a enlevé ce que j'aimais le plus en moi, mes yeux. Il m'a arraché les yeux, puis il a ordonné à sa fille de faire route vers les côtes et, là, il m'a largué sur les quais et il est reparti. Je n'ai plus jamais entendu parler de lui.
-C'est terrible, mais pourriez-vous nous guider ? Demanda Milo.
-Oui.
-Merci.
-Mais il se fait tard, restez dormir ici. De plus, je dois préparer mes affaires pour partir.
Les trois chevaliers acceptèrent et se retrouvèrent à dormir sur le sol alors que le vieil homme préparait un petit baluchon avec ses maigres possessions. Le lendemain, ils emmenèrent le vieil homme vers Naples à dos de Saga. Le Gémeaux grognait de quelconques menaces sur Milo qui se moquait de lui. Pendant ce temps, Isaak contactait Poséidon pour lui dire qu'ils avaient trouvé un homme qui pouvait les emmener là où se trouvait le vieux vaisseau, mais qu'ils avaient besoin d'un navire. Avant même d'avoir pu finir sa phrase, l'empereur des sept Mers avait donné ses ordres. Quand ils arrivèrent dans la baie de Naples, ils virent devant eux un puissant navire de commerce de la flotte Solo qui les attendait et qui répondait au nom de « l'Abondance ». Le vieil homme, aidé des trois autres, alla sur la passerelle et là le capitaine leur dit :
-J'ai ordre de vous amener dans un endroit qui n'est pas répertorié sur les cartes et d'obéir aux ordres de Marco Farenzena.
-Je suis Marco.
-Bien, alors nous allons partir ! Décréta le Capitaine.
-Attendez, quelle heure est-il ? Demanda Marco.
-18 heures, pourquoi ?
-Parce que nous ne devons partir que de nuit afin de suivre les constellations. Répondit le vieil homme avec confiance.
-Bien.
Les hommes d'équipages étaient assez contents, ils pouvaient rester à terre plus longtemps, mais quatre heures plus tard, le navire quitta le port à la suite du Dragon des Mers, un peu plus de trois mois après lui. Alors que le capitaine allait augmenter la vitesse, le vieux marin lui demanda :
-A quelle vitesse allons-nous ?
-Six nœuds.
-Nous ne devons pas dépasser les huit nœuds durant tout le temps où nous seront dans la mer Méditerranée.
Le capitaine, le second et le timonier le regardèrent avec stupéfaction. L'Abondance pouvait faire sans problème du trente nœuds, et là on leur demandait de se traîner comme un escargot. Ils haussèrent les épaules et ne dépassèrent pas les huit nœuds. Ils naviguèrent ainsi pendant plus de deux jours, toujours vers le Sud. Puis brusquement le vieil homme retourna sur la passerelle et dit au capitaine médusé :
-Vous devez stopper le navire.
-Quoi ? Ici, maintenant ?
-Oui.
-Bien ! Stoppez les machines ! Ordonna-t-il.
L'ordre fut transmit à tout le navire qui s'arrêta au bout de trente cinq minutes. Ensuite, Marco sortit sur le pont, avança vers la proue. Puis il sortit une bouteille vide en verre de sa poche, et demanda à Saga qui le suivait de nouer une corde autour, de l'accrocher au navire et de la jeter par dessus bord. Tous les marins observaient la bouteille et ils la virent s'avancer rapidement vers l'ouest. Marco se tourna vers le capitaine et lui dit :
-La bouteille nous montre le chemin, suivez-la en gardant une vitesse de huit nœuds.
-Bien.
Ils suivirent tranquillement la bouteille qu'ils tentaient de ne pas la dépasser. Deux semaines plus tard, après de multiples détours, ils arrivèrent devant l'océan Atlantique. Le vieil homme était sur le pont et respirait à plein poumon le vivifiant air marin. Maintenant qu'ils étaient sur l'océan, il se sentait bien. Le capitaine le rejoignit et lui demanda :
-Que fait-t-on maintenant ?
-On remonte la bouteille, puis vous faite cap à l'ouest à dix-huit nœuds. Quand la nuit viendra, vous suivrez la constellation des Gémeaux durant quatre nuits.
-Bien.
Le capitaine, ne voulant pas comprendre, reprit les méthodes qu'on lui avait apprises il y a longtemps dans un stage de voile. Durant quatre nuits, le puissant vaisseau suivit paisiblement la constellation des Gémeaux. Puis quand les quatre nuits furent passées, le vieil homme demanda à Milo de jeter la bouteille à la mer et dit au Capitaine :
-Maintenant que nous avons retrouvé le courant, vous allez le suivre durant six semaines à huit nœuds, avec le Dragon on peut aller plus vite, mais pas un navire moderne.
-D'accord.
Le navire avança donc lentement, trop lentement pour les marins qui n'en pouvaient plus de rester à cette vitesse, surtout que les vivres ne seraient pas éternelles. Heureusement, les autres navires de la flotte venaient de temps en temps les approvisionner en eau et nourriture. Six semaines de voyage à louvoyer pour ne pas perdre le courant, six longues semaines durant lesquelles les hommes d'équipage commençaient à devenir complètement dingues. Le capitaine crut devenir fou quand il vit en face de lui un ouragan. Il allait donner l'ordre de l'éviter, mais Marco lui dit :
-Nous sommes arrivés.
-Quoi ? Mais il n'y a rien à part un ouragan.
-Mais l'ouragan est la porte pour arriver sur l'île. Pour cela vous devez arriver dans l'œil du cyclone et là, vous vous dirigerez vers le mur blanc.
-Le mur blanc ?
-Oui. C'est une nappe de brouillard. Il y a un passage légèrement plus grand que la taille de la coque du Dragon des Mers, neuf mètres cinquante.
-Mon navire fait dix mètres de large. S'exclama le capitaine horrifié.
-Eh bien, vous allez vous écraser contre les écueils.
Le capitaine allait faire une véritable crise de nerf quand Isaak lui dit :
-Ce n'est pas grave capitaine, nous prendrons une petite embarcation pour y arriver.
-D'accord.
Le capitaine engagea son navire dans l'ouragan et crut qu'ils étaient entrés dans une machine à laver en plein milieu du cycle de lavage. Ce fut un cycle très long, trop long pour eux. Pendant douze longues heures, ils furent secoués dans tous les sens, arrosés, projetés contre les parois du navire, pour enfin déboucher de l'autre côté de l'ouragan sans passer par la case œil du cyclone. Marco explosa de rire et dit au capitaine :
-C'est bien, vous avez traversé l'ouragan. Mais nous ne sommes pas dans l'œil du cyclone.
-Je n'enverrai pas mon navire, même si Julian Solo en personne me le demandait. Gronda le capitaine encore affecté par l'ouragan.
-Calmez-vous. Nous irons en canot Milo, Saga, Marco et moi. Le calma Isaak, très sûr de lui.
Les deux autres le regardèrent, effarés, jusqu'au moment où ils se souvirent de la profession de son patron, empereur des Sept mers. Le navire stoppa et les quatre hommes montèrent dans un canot, puis s'éloignèrent du vaisseau et entrèrent dans la tourmente. Après quelques mètres difficiles, un passage parfaitement calme apparut, les emmenant directement dans l'œil du cyclone. Poséidon voulait retrouver le plus vite possible son dragon et le fait de faire courir les trois guerriers dans tous les sens était amusant mais, maintenant, il commençait à être lassé. Saga, Milo et Isaak soupirèrent de soulagement quand ils arrivèrent enfin dans l'œil du cyclone. Ils continuèrent et se retrouvèrent devant le mur de brouillard. Marco leur dit :
-Avancez lentement et cherchez les dents de la mer.
Saga se tourna vers le vieil homme, il allait lui poser une question quand Milo s'exclama :
-Saga, regarde les deux rochers, on dirait des crocs.
Saga se retourna brutalement et vit deux pics rocheux qui ressemblaient terriblement aux crocs d'un animal quelconque. Il entendit vaguement alors qu'ils avançaient doucement dans la brume, Marco dire :
-Voici mon dernier voyage, je vais enfin pouvoir retrouver ma chère Nina.
Les chevaliers observèrent avec fascination les épaves qui jalonnaient le chemin et ne firent pas attention au vieux marin qui se rapprochait du bord de l'esquif. Ils croisèrent un vieux navire en bois sur lequel était écrit Nina. Le canot fut violemment secoué pendant quelques secondes et quand, les trois chevaliers regardèrent derrière eux, ils virent le vieil homme écrasé contre des écueils plus tranchant que des lames de rasoirs. Ils ne pouvaient pas rester ici et continuèrent leur route à travers la brume, laissant le vieil homme dans son élément. Puis enfin au bout de deux longues heures de lente avancée, le brouillard disparut et ils virent à quelques kilomètres d'eux une île. L'île qu'ils recherchaient depuis près de six mois, était enfin à porter de leurs mains.
A suivre
