Titre : Gueule de loup, coeur d'homme
Disclamer : tout appartient à la Grande Dame JKR, qui doit bien rire si jamais elle vient sur : de toute évidence, nous allons commencer par un gentil T ( ex-PG13)
Béta-reader : Lupinette ( voir "mes auteurs favoris "). Mille merci Lupinette !
Publication : je rappelle que cette fic aura une publication régulière, quoiqu'il arrive. Elle sera éditée à chaque Pleine Lune, du fait du sujet, c'est à dire tous les 29 jours. Aucun retard garanti.
Sujet : Pour ceux qui ont eu la chance de lire Les Animaux Fantastiques, vous savez qu'il existe le récit déchirant d'un loup-garou face aux hommes, face à la vie. C'est cette biographie - non officielle bien sûr - que vous allez lire...
Attention : Au dernier chapitre vous attendra une surprise de taille...et quelques clins d'oeils dans ce chapitre ( gros comme une maison ...)
Mais maintenant, je vous laisse, et bonne lecture (n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ).
Enjoy!
RAR :
Tsuunami : Merci beaucoup pour ta review. Tous les 29 jours… pour être un peu plus dans l'ambiance des lycanthropes…
Owlie Wood : enfin une update de ma part ! Je suis profondément désolé de faire attendre comme cela. Mais je bûche sur la suite du « citron » et j'aimerai bien un tas de cadeaux, alors rendez vous à Noël pour la circonstance. Et je ne pense pas que tes voisins devraient te prendre pour une folle. C'est très beau la pleine lune…
Ann O'Nyme : Merci ! Normalement les chapitres qui vont suivre devraient quand même être moins tragiques, sans tomber non plus dans l'eau de rose.
Elizabeth Moonstone : je reconnais, c'est le meilleur antidépresseur ( pour ça il faut lire les fics de Lychee, il n'y a rien de meilleur) . Merci pour ta review
Lupinette : ma béta adorée ! ( avec qui je suis pas gentille, je t'envoie les chapitres la veille pour le lendemain… promis, j'essaye de me corriger !)
Snapette : tu m'as répondu sur Le Chicaneur, je te remercie pour ta review. Et cette fois-ci, pas question de letraiter comme un vulgaire aspirateur.
"les folles nuits de Dolorès Ombrage", promi-craché-juré, c'est mon cadeau pour Noël, avec en prime un one-shot d'un paring qui plait à pas mal de gens...( ne vous inquiètez pas, le titre est juste un peu accrocheur, rien de scato ni porno dans cet éloge de l'idiotie ).
Chapitre 3: Life on the street is a dead end ( but it's preferable to Fenrir Greyback )
Me voilà orphelin. Plus de mère. Plus de père. Aucune famille. Et pas d'argent non plus. Pourtant, côté sorcier, j'avais des oncles, des tantes, assez riches pour ne pas travailler, mais trop pauvres pour s'occuper du petit sang-mêlé. J'ai oublié de vous dire que ma mère était une « sang pure », issue d'une des plus anciennes familles anglaises. Alors, se marier à un moldu, c'était pour eux trahir son rang, trahir son sang, de la manière la plus ignoble qu'il soit. Alors ils n'ont pas eu beaucoup de mal à m'abandonner à mon triste sort. Ils m'ont vite oublié. Encore heureux qu'ils n'aient pas été au courant de mes « petites démangeaisons nocturnes ».
Rajoutez-y la débilité apportée par une consanguinité poussée à l'extrême et vous aurez devant vous les gens les plus stupides et les plus cruels. Cependant, il fallait bien que je survive. Jamais je ne leur aurai donné la satisfaction de me voir mendier ou supplier un passant pour un croûton de pain sec.
C'est alors que j'ai pris une des décisions les plus importantes de ma vie.
Je suis parti vivre chez les lycans.
Il existe dans un pays d'Europe Centrale, non loin de l'école Durmstrang, la plus grande communauté de lycans au monde. Il faut le voir pour le croire. C'est impressionnant, même pour moi qui avais passé quelques années dans un Londres ouvrier où tout existe, pour peu que l'on veuille bien le voir. Sorciers ou non, ils se réclament loups-garous avant tout. C'est leur première définition et ils y tiennent. Je précise que je n'ai jamais adopté cette position. Pour moi, il était totalement impossible de renier de la sorte ma nature humaine. Mais il fallait bien manger et dormir. Ils étaient là ; j'en ai profité…
On ne peut pas dire que la vie était facile tous les jours. On se serrait les coudes. La difficulté n'était pas tant sur un plan physique, mais plutôt moral. Ils essayaient constamment de m'instiller la haine des sorciers et des moldus « anormaux » comme ils les appelaient, les « non contaminés ». Leur chef, un dénommé Thuzad Greyback, voulait me pousser à faire partie de leur « petite expédition disciplinaire », comprenez aller contaminer des enfants et dévorer leurs parents à la Pleine… Thuzad avait toujours la possibilité de me jeter de la communauté à cause de mon refus obstiné face à cela. Il ne m'a jamais forcé. Mais tout a changé le jour de sa mort…
Un des ces fils, Fenrir Greyback, est l'homme le plus mauvais que je connaisse. Jamais je n'ai vu tant de haine, de mépris dans une autre personne. Il est l'exemple même de ce que peut être le Mal personnifié. Aujourd'hui, il est devenu Mangemort et cela ne m'étonne guère. Il a enfin trouvé une organisation à la mesure de sa démesure. Si je ne crains pas les Mangemorts en général, je ne peux que vous avertir à propos de Greyback. Cet homme malsain se fiche pas mal des idéaux du Seigneur des Ténèbres. Il n'y trouve comme compensation que le plaisir de massacrer, de détruire ce que Mère Nature a pu faire de plus beau, de plus grand, de plus libre.
Comme je le disais, le jour où le vieux Thuzad est mort, le Mal s'est déchaîné sur la Communauté. Thuzad voulait la contamination d'enfants, juste pour pouvoir maintenir sa communauté. Fenrir, lui, voulait l'augmenter de manière exponentielle, de telle façon que les lycans soient plus nombreux que les sorciers, afin d'étancher sa soif de pouvoir, d'asseoir sa domination sur le Monde. Cet homme est plus qu'un fou. Vous pourriez vous laisser attendrir en passant à son enfance sûrement difficile. Mais il n'en est rien. Cet homme est dangereux. Et il m'a foutu à la porte à grands coups de pieds dans le cul.
Je ne voulais pas me conduire comme un assassin, je ne me conduirais pas comme tel. Quand Fenrir a succédé à son père à la tête de cette bande de loufoques en tous genres, j'ai compris que mon répit était passé. Il m'a mis au pied du mur. « A la prochaine Pleine Lune, tu nous accompagneras, que tu le veuilles ou non ». C'est comme ça que je me suis retrouvé devant la maison d'un jeune couple avec un enfant. Le père avait offensé Greyback – disons plutôt qu'il lui avait refusé de lui donner la moitié de ses ressources pour alimenter la Communauté , une position parfaitement normale à mes yeux – alors ce taré a voulu se venger. Et pas de la manière classique : il fallait dévorer le gosse.
Parfaitement horrible, sordide. Devinez qui était sensé s'en charger… d'y repenser, cela me fait encore vomir. Je n'avais pas vraiment le choix. Ou bien Greyback me tuait de sang-froid – ce qu'il n'aurait pas hésité à faire si je n'avais pas été si populaire dans la Communauté, ou bien il fallait que je tue l'enfant. Choix parfaitement cruel, impossible ; il n'existe pas de réponse à de pareilles questions. Pourtant, je peux vous affirmer que je peux toujours me regarder les yeux dans les yeux, le matin dans ma glace. J'ai fait ce qu'il fallait faire, et je n'ai pas eu peur d'y laisser ma vie, si je pouvais en sauver une, une âme non damnée pour l'éternité comme l'était la mienne.
Le petit sortait souvent le soir, pour regarder le ciel étoilé. Je le regardais avec un pincement au cœur ; je me reconnaissais en lui. Je ne voulais pas qu'il connaisse un sort comme le mien, ou bien plus horrible. Ma transformation a été comme d'habitude très douloureuse, mais ce qui me faisait le plus mal était ce poids au fond de moi. Jamais je n'aurai pu faire cela. Alors j'ai trouvé la troisième voie ; comme au mariage, on croit qu'il n'existe que « oui » ou « non », pourtant, réfléchissez bien, il peut y avoir autre chose…
Pour ma part, j'ai réussi à conserver mon esprit, mon humanité dans ce corps de loup-garou. Je ne suis pas allé dévorer le petit comme prévu, je suis allé jouer avec lui. Toute la nuit. Cela n'a pas été sans peine, mon instinct meurtrier voulait absolument reprendre le dessus, pour le dévorer, ou seulement le croquer un peu, juste pour goûter un bout de sa chair fraîche, jeune et tendre. Greyback fils avait d'autres chats à fouetter, il ne s'est pas soucié de moi. C'est ainsi que je croyais que j'avais sauvé cet enfant adorable d'une mort certaine.
Le soleil commençait à se lever. La métamorphose inverse allait s'effectuer. Greyback revenait vers moi lorsqu'il aperçut le petit garçon, allongé dans l'herbe, endormi et paisible. De ce fait, il comprit que je l'avais trahi. Comment l'a-t-il interprété, je ne sais pas. La seule chose que vous pouvez savoir est qu'il s'est jeté sur moi avec toute l'ardeur dont il était capable à cette heure de la nuit, après ses « distractions » avec d'autres humains. J'ai réussi à le retenir quelques minutes. Je ressentais dans ma chair le mécanisme de la Lune intervenir sur mon métabolisme. La fin était proche. Peu importe ce qui se passerait ensuite, une fois redevenus des humains. Pour l'instant, il fallait que je protège ce petit bout d'homme qui se reposait paisiblement.
Mais il n'en a pas était ainsi.
Fenrir s'est vite lassé de moi. Il avait compris qu'il ne faisait pas le poids. Il était fatigué, exténué, et face à ma fraîcheur, il ne pouvait rien faire. Et c'est là que j'ai commis une très grosse erreur. Moi aussi je sentais la fatigue envahir mon être. Je le croyais fini. Il allait abandonner. J'en étais sur. La transformation commençait. Les poils disparaissent peu à peu. Mais je n'étais encore qu'un jeune loup, alors qu'il était déjà un vieux brisquard.
Il a réussi à passer ma garde, et dans un ultime sursaut, il a mordu le garçon. J'ai pourtant tout fait pour que cela n'arrive pas. Mais je ne peux pas m'en vouloir éternellement. Il n'est pas mort. J'espère juste que, dans sa vie, il connaîtra quelques bons moments, où il oubliera ce qui s'est passé. Je doute qu'il se souvienne de moi. Il ne retiendra sûrement que ce monstre qui lui a pourri la vie.
Je ne sais pas si j'aimerais rencontrer à nouveau ce garçon, si encore il est vivant, si encore il a réussi à franchir les différents caps difficiles de la vie. Je l'espère pour lui.
Mais il a été chanceux. Pas comme certains moldus…
A la Pleine Lune suivante, Greyback a voulu faire honneur, et se venger de l'affront que je lui avais fait. Je n'avais pas demandé mon reste et je m'étais échappé de la communauté avant que tous n'aient repris leurs esprits. Ce salaud – car il n'y a pas d'autres noms pour définir cette pourriture – n'a rien trouvé de mieux que d'aller « bouffer du moldu ». Tous ceux qui ont été mordus sont morts. Il ne fallait pas laisser de traces – imaginer un moldu se transformer alors qu'il est au théâtre après ce qu'il s'est passé. La Communauté Magique Mondiale ne tarderait pas à revenir sur sa décision de les laisser tranquille – non pas parce que ce qu'ils ont fait est infâme, mais parce que dépêcher une équipe d'Oubliators a son prix.
J'ai retrouvé dans mes archives un vieil article de journal moldu, traitant de cette « Nuit Noire », pourtant si blanche, si belle…
« Daily Hanz.
La Tribune d'Alcène Globine.
Nuit meurtrière à Kiev.
La capitale ukrainienne a été le témoin d'une violence inouïe dans la nuit de dimanche à lundi. Il est à dénombrer de nombreux morts (le bilan provisoire est de 123 morts identifiés – il reste des cadavres dans les décombres de certaines caves). Les autorités ne comprennent toujours pas ce qui a bien pu se passer. Il n'y a pas eu d'émeutes, ni même d'attentats à la bombe. Honnêtement, personne n'est en mesure d'expliquer ce déferlement de violence qui s'est déchaîné sur Kiev.
Le gouvernement a décrété l'état d'urgence. Il semble soupçonner les rebelles basés à Donetsk, près de la frontière avec la puissance nucléaire russe. D'après un éminent fonctionnaire du palais – qui a préféré garder l'anonymat – la Russie aurait mis au point une nouvelle arme capable de détruire les tissus tels que les parois du poumon, le foie, finissant par faire exploser les organes sanguins.
Cette véritable plaie se serait propagée par la salive de chiens « errants » - qui ne le sont pas du tout pour les autorités. Ainsi, comme la rage, cette virulente infection serait transmise par les morsures. D'ailleurs, tous les morts à dénombrer portaient les traces encore bien visibles de morsures profondes très graves.
Le gouvernement prépare une riposte forte face à ces rebelles, bien que rien ne les met en cause directement.
La morale de cette histoire ? Au lieu de pleurer nos nombreux morts, il faut de suite trouver un coupable – facile et difficilement défendable – histoire de le sacrifier sur le temple des médias et de la pensée populaire, qui, nous le savons tous, ne s'appelle pas « justice » mais « vengeance ».
Cette partie du Monde plongera un peu plus dans le Chaos. Mais personne dans nos Sociétés Occidentales ne s'en occupera… Il y a bien trop de marché pour que Coca Cola et Johnny Walker se développent… »
Bien triste histoire en vérité. Cela a plongé le pays dans une guerre civile, qui bien heureusement s'est essoufflée rapidement, grâce à une équipe de diplomates moldus, les as des as…
Au final ? Je me retrouvais encore à la rue. J'avais 16 ans, mais j'avais de l'énergie à revendre et je n'allais pas me laisser abattre par ce qui m'arrivait. Il y avait quelque part quelqu'un qui m'attendait, regardant à travers ses lunettes en demi-lune, attendant que je me lance corps et âmes dans une cause perdue d'avance. Mais il était bien placé pour savoir le nombre de causes perdues qui finalement avaient été gagnées … je m'empressais de suivre son exemple.
Prochain rendez-vous, dans la clairière de la Forêt à la Pleine pour encore plus … le jeudi 15 décembre…D'ici-là, laissez-moi un message pour le pauvre lycanthrope qui hurle à la mort...
