Titre : Gueule de loup, coeur d'homme
Disclamer : tout appartient à la Grande Dame JKR, qui doit bien rire si jamais elle vient sur : de toute évidence, nous allons commencer par un gentil T ( ex-PG13)
Béta-reader : Lupinette ( voir "mes auteurs favoris "). Mille merci Lupinette !
Publication : je rappelle que cette fic aura une publication régulière, quoiqu'il arrive. Elle sera éditée à chaque Pleine Lune, du fait du sujet, c'est à dire tous les 29 jours. Aucun retard garanti.
Sujet : Pour ceux qui ont eu la chance de lire Les Animaux Fantastiques, vous savez qu'il existe le récit déchirant d'un loup-garou face aux hommes, face à la vie. C'est cette biographie - non officielle bien sûr - que vous allez lire...
Attention : Au dernier chapitre vous attendra une surprise de taille...et quelques clins d'oeils dans ce chapitre ( gros comme une maison ...)
Mais maintenant, je vous laisse, et bonne lecture (n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ).
Enjoy!
- V -
Le bonheur est dans le pré
Cette douce et heureuse période n'aurait pu être qu'un soupir dans la morne et triste vie que je menais.
Ce ne le fut pas. Moi qui n'avais alors jamais eu de chance à vrai dire, je me retrouvais en position de force pour décider de mon destin. Je savais maintenant ce qu'il en retournait d'être heureux, et je crois, sans me tromper, que cette position est la plus intéressante qui soit…
A ce moment, je viens juste d'avoir 27 ans. J'ai quitté mon travail de plongeur pour celui plus intéressant de précepteur dans une riche famille. Je m'occupe des deux enfants – une vraie petite peste semblable à Lolita de 12 ans et son petit frère de10 ans effacé devant la personnalité de sa sœur. Et il faut que je me débrouille avec eux. Ayant vécu dans un monde entièrement moldu durant plus de 15 ans – si l'on excepte le malheureux épisode chez mes non-amis les lycans – c'est sans aucun mal que je relevais ce défi.
Mes amis de Bournemouth, Percyval, Wulfric, William, Pernelle et Gaerielle, sont déjà partis refaire leur vie ailleurs. La cité Balnéaire n'avait été qu'une simple escale dans leur aventure de la vie, et c'était sans regrets qu'ils l'ont quittée. Ils m'ont proposé de les suivre dans leur périple à travers le monde – Himalaya, Rocheuses, Niagara, et autre Lac Victoria – mais Mrs Jones était tombée gravement malade, et je n'avais pas le droit, ni même l'envie de la laisser ainsi.
Je me suis donc occupé d'elle jusqu'à la fin de sa vie. La journée chez la riche famille de promoteur immobilier, le reste au chevet de celle que je considérais comme ma seconde mère. La vie était ainsi. Les fastes de ma jeunesse passée – je ne regrette rien et n'ai aucun remord – il était temps pour moi de sortir de l'infantilisme, de la vie facile que je menais depuis quelques années déjà.
La maladie de Mrs Jones m'a ramené sur Terre. La mort était là, toujours présente, suintant par les recoins les plus inaccessibles, mais elle ne nous laissait jamais tranquille. Il fallait se battre sans cesse contre cette pourriture qui s'infiltrait. Je ne pouvais presque que plaindre Mrs Jones, je connaissais ce sentiment d'inutilité par cœur.
Le jour de ses 55 ans, Mrs Jones s'est éteinte à l'hôpital public de Bournemouth. Je me retrouvais une nouvelle fois orphelin. Mais j'avais compris ce qu'était la vie. Des hauts, des bas, des jours où l'on pourrait sauter d'une falaise en criant « Geronimo » Car l'amour vous donne des ailes, ou au contraire avale toute votre armoire à pharmacie à cause d'un chagrin que l'on croit insurmontable.
Trois jours après son décès, j'ai été convoqué chez son notaire. J'étais persuadé qu'elle avait laissé l'ensemble de sa modeste fortune au soin de la ville. Mais je me trompais. Elle me considérait vraiment comme un fils, puisque j'ai hérité entièrement de ses biens. Elle avait pensé à tout. Durant ses derniers mois, alors qu'elle était à l'agonie, elle avait rédigé tout son testament, en ne laissant aucun vide juridique, pour que je puisse jouir pleinement de ses biens, sans que les autorités n'aient leur mot à dire.
C'est alors que la vraie vie a commencé. Fini les excès. Fini les nuits blanches. Fini aussi les expériences interdites à la limite du concevable. Je m'étais fixé un but depuis bien longtemps. Avoir une famille.
C'est vrai que de devoir s'absenter une nuit par mois, bizarrement toujours au même intervalle de 29 jours, cela en a étonné quelques-unes… Mais moi qui avais été privé de famille, je n'avais qu'une envie, en avoir une, une à moi. Peut-être trouverez-vous cela égoïste, mais c'est la stricte vérité.
Mrs Jones enterrée, la petite peste teigneuse devenue douce comme un agneau, le petit frère devenant un peu moins effacé que le tableau lui-même… autant de bonnes augures qui préfiguraient ce qui allait arrivé. Du moins, c'était ce en quoi je voulais croire. Et j'avais raison.
Le jour de mes 30 ans, la famille de mes deux protégés tant chéris m'a invité à voir un match de rugby (sport moldu plutôt physique consistant à marquer des « essais » avec un ballon ovale, aussi populaire que le quidditch chez les sorciers). C'était, paraît-il, un match d'anthologie. Jamais on n'avait vu autant de pronostics, d'effervescence, ce à l'approche d'un match. Les billets coûtaient une véritable fortune.
Et les Wallace m'avaient convié à cet évènement exceptionnel. Comme je l'ai précédemment dit, je vivais depuis assez longtemps entouré de moldus pour pouvoir apprécier à leur juste valeur tout ce qui constituait la particularité de la vie moldue. Leurs sports ne sont pas inintéressants, loin de là. Ils n'ont pas de photos animées comme nous, mais ils ont la télévision ( avec l'avantage d'avoir du son, contrairement à nous). Il serait stupide d'opposer nos deux modèles, surtout étant donné que le nôtre ne peut convenir qu'à une part infime de la population, alors que le leur est universel.
Revenons à ce cher match. J'étais moi aussi porté par un enthousiasme fou. Je ne voulais sous aucun prétexte rater ce match. Rien au monde n'aurait pu me faire changer d'avis, pas même le seigneur des ténèbres débarquant dans le stade. Rien.
Pourtant je me trompais.
Juste avant le début de la rencontre, les Wallace et moi-même étions allés prendre un dernier verre dans un pub non loin du stade.
Et depuis ce jour, je peux vous affirmer une chose : on vit deux fois. Il y a eu avant ce moment, et après ce moment. Deux vies complètement différentes, antagonistes.
Certaines rencontres vous font passer de vie à trépas. D'autres, de misérables humains à de vrais hommes.
