See who I am
Kikou tout le monde ! Voilà, chapitre huit en ligne ! Merci à tous et toutes pour vos reviews ! Pour ceux qui se poseraient des questions quant au tutoiement et au vouvoiement, déjà comme l'histoire se passe au Royaume Uni, en anglais il n'y a pas de différence claire et précise, et puis William et Nina se tutoient devant Severus, ils sont censés être de bons amis. Et entre Nina et Snape, ça ne sert plus à rien qu'ils se vouvoient. Voilà, rien de plus à dire, à part bonne lecture et merci à tous.
Chapitre huitième : Tout ça pour Draco
Hermione suivait Severus à travers les couloirs du manoir, n'osant dire un mot. Elle jetait de temps à autre un regard vers son ex-professeur, mais il regardait toujours droit devant.
Pourquoi m'a-t-il sauvée ? Est-ce qu'il… sait ?
Un boule venait de naître au fond de son estomac. Severus l'emmena jusque devant la porte d'entrée.
- Je devrais peut-être… prévenir le Seigneur des Ténèbres ? proposa Hermione.
- Il est déjà au courant, répondit Snape, d'un ton froid.
Ils sortirent, et Snape attrapa le bras d'Hermione.
- Vous êtes prête ?
- Oui.
Soudain, Hermione ressentit cette sensation si désagréable qu'il se passe lorsqu'on transplane.
Quelques secondes après, elle venait d'atterrir dans une endroit particulièrement paumé. Un endroit Moldu, sans aucun doute. Elle observa autour d'elle, puis Snape tira sa manche.
- Allez, dépêchez-vous, si on nous voyait.
Il la tira jusque devant une maison au bout d'une rue où les maisons paraissaient particulièrement délabrées, et entra. Cette maison correspondait exactement à Severus lui-même : apparence négligée.
Je suis chez Severus Snape… il a tué Dumbledore et c'est un Mangemort ! Un traître ! Un tueur ! Mais moi aussi je suis une tueuse maintenant…
Elle poussa un soupir, essayant de chasser ses idées noires.
Moi j'ai fait ça pour Draco, pour l'Ordre du Phénix, je vais les aider, je vais ramener Draco et aider pour la chute du Seigneur des Ténèbres…
Pensive, Snape l'amena dans le salon de la maison qu'il occupait. Elle posa le sac contenant le peu d'affaires qu'elle avait.
- Et bien voici mon… palace, dit Snape, avec ironie.
- Oh c'est très… simple. C'est très bien, c'est mieux qu'au manoir, mentit Hermione.
- J'espère que vous vous sentirez bien ici, Nina.
Severus invita Hermione à s'asseoir. Elle n'osait pas encore lui demander pourquoi il avait fait tout ça pour elle, et surtout s'il savait qui elle était réellement. Mais des bruits de pas venants d'une pièce voisine l'interrompirent dans ses pensées.
- Ah, je ne vous ai pas prévenue, mais j'ai un invité, expliqua Snape, voyant la surprise d'Hermione.
- Qui est-ce ?
- Un vieil ami qui m'assiste à ses heures perdues. J'en avais marre de Queudver. Cette… vermine, termina Snape, d'un ton dédaigneux.
La porte s'ouvrit, et un homme aux cheveux châtains, tombants presque sur ses épaules, et aux yeux d'un bleu azur apparut.
- Nina ! Quelle bonne surprise ! s'exclama-t-il.
- WILLIAM ! cria presque Hermione.
Non... ça ne peut pas être lui qui a révélé mon secret à Snape… ?
- Ah ? Vous vous connaissez ? demanda Snape, étonné.
- Un peu qu'on se connaît ! Nina et moi sommes de bons amis, expliqua William Josh en s'asseyant à côté de Snape, en face d'Hermione.
- Mais on ne se voit pas très souvent, répondit Hermione, d'un ton qui trahissait un certain agacement.
- Bon. Un peu de vin pour fêter vos retrouvailles alors ? proposa Snape.
- Volontiers, répondit Hermione, ne quittant pas William de ses yeux flamboyants de colère.
Snape sortit par une porte pour aller chercher de quoi boire.
- William, vous n'avez quand même pas… commença Hermione à voix basse.
- Révélé votre secret à Severus ?
- Vous m'aviez promis !
- Et j'ai tenu ma promesse ! Pourquoi croyez-vous que j'ai dit quoi que ce soit ?
- Vous n'avez vraiment rien dit ? demanda Hermione, en se penchant vers lui.
- Je vous le jure. Vous avez ma parole Nina. Pourquoi lui aurais-je dit ?
- Je ne sais pas mais tout à l'heure…
Hermione n'eut pas le temps de finir, car Severus venait de revenir, tenant dans une main trois verres et une bouteille de vin dans l'autre. Il s'assit, et remplit les trois verres. Chacun prit son verre, et Severus commença la discussion.
- Et bien, je ne savais pas que nous avions des amis en commun Nina. Comment vous êtes vous connus, si ce n'est pas indiscret ?
- Oh, et bien Nina était, et est toujours je suppose, une de mes lectrices, expliqua William.
- Oui, William écrit des livres très intéressants, ajouta Hermione, en faisant un sourire à l'adresse de Josh.
- On se connaît depuis quelques années maintenant, dit William.
Hermione leva son verre.
- A nos retrouvailles alors.
- A nos retrouvailles, répondit William en levant son verre à son tour.
La manche d'Hermione avait glissé et laissait apparaître en partie sa Marque des Ténèbres. William la regarda, et avala de travers la gorgée de vin qu'il buvait. Snape but son verre, sans prêter attention à William qui s'étouffait à moitié. Hermione le regardait, se demandant ce qu'il avait.
- Nina, tu es devenue une Mangemort ? demanda William.
- Oui, répondit Hermione, continuant de boire.
- Tu n'étais pas au courant ? dit Snape, surpris.
- Ca fait plusieurs semaines, voire quelques mois qu'on ne s'était pas vus, expliqua William.
- Tu ne lis donc jamais le journal ? dit Hermione.
- Toujours pas.
- T'as pas changé, dit Hermione, en riant. Toujours aussi solitaire et coupé du monde !
- Et oui, répondit William. Enfin je viens aider Severus de temps en temps.
- Une aide bien précieuse, renchérit Snape.
- Mais William, je croyais que tu ne travaillais pour personne ? Que tu n'étais pas au service du Seigneur des Ténèbres ? questionna Hermione.
- Et c'est toujours le cas. Je travaille avec Severus uniquement parce qu'il me l'a demandé, après pour qui le travail est utile, cela m'importe peu.
Aucune morale…
- Mais toi, ça se passe bien ? Tu sais bien que je n'ai jamais été très d'accord avec ton idée de vouloir service le Maître des Ténèbres, dit William en posant son verre vide. C'est dangereux. Bien sûr, tu fais ce que tu veux, mais tout va bien ?
- Oui ça va, mentit Hermione.
- Pas tant que ça, dit Snape en posant à son tour son verre.
- Et pourquoi ? demanda William en tournant son regard vers son ami.
- Nina a caché des choses au Seigneur des Ténèbres. Quelque chose de très important, pas le genre de truc qu'on garde pour soit quand on se met au service du Maître.
- Je ne lui ai pas dit que j'avais tué Hermione Granger. Je l'ai dit à un garçon que j'ai enlevé avec Severus et Draco Malfoy, qui l'a dit à Bellatrix qui est directement allé rapporter au Maître.
- Toujours à s'occuper des affaires des autres, dit Severus d'un ton mauvais, toujours à vouloir être la plus loyale, la préférée… elle me dégoûte cette « Bella ».
- Ne dis pas ça sur Bella, elle a voulu bien faire, dit Hermione.
- Tu n'as donc pas encore compris ? répliqua Snape. Elle fera tout pour te mettre dans de mauvaises situations ! Elle est jalouse. Et tu plais au Maître, ça la dérange.
Hermione ne dit rien. Elle avait la bouche ouverte, essayant d'analyser les paroles de Severus.
- Ah oui… d'accord, je ferai attention. Au fait, euh… merci, pour tout à l'heure, dit Hermione.
- De rien, répondit Severus en se resservant du vin.
- Mais… pourquoi tu as fait ça ?
William écoutait attentivement, en buvant.
- Tu étais en mauvaise posture. Voilà tout.
- Mais je n'avais rien à cacher au Maître !
- Vraiment ? dit Snape. On en parlera plus tard Nina.
- Je dérange peut-être ? dit William.
- Non, mais il vrai que je préfèrerai discuter seul avec Nina. Tiens au fait, j'ai vu que tu as essayé d'étudier l'Occlumancie, Nina.
- C'est vrai ? demanda William.
- Oui, mais ce n'est vraiment pas facile. En plus c'est avec un livre, dit Hermione.
- C'est pour cela que je pense que tu devrais apprendre un peu plus… enfin je pense que je devrais t'apprendre moi-même, répondit Snape.
- Des cours d'Occlumancie ? demanda Hermione, ses traits se crispant.
- Oui, cela te sera utile, très utile, dit Snape.
Les yeux d'Hermione se plongèrent dans ceux de Williams, paniqués. S'il lui enseignait l'Occlumancie, cela voulait dire qu'il allait essayer d'entrer dans ses souvenirs, et par conséquent qu'il risquait de découvrir des souvenirs… qu'elle préférait garder pour elle. Severus Snape étant un Mangemort, bien qu'elle doutât maintenant de sa loyauté, il était préférable pour elle de garder son secret.
William comprit exactement ce qu'elle pensait, et lui sourit. Un sourire qui avait l'air de dire « j'ai une solution ».
- D'accord, dit Hermione. Pas de problème, c'est très gentil à toi.
- On commencera ce soir alors.
- Plutôt demain, si tu n'y vois pas d'inconvénients.
- Comme tu voudras…
William se leva.
- Bon, et bien j'ai été ravi de te revoir Nina. Mais il va falloir que j'y aille. Je reviendrais de temps en temps, tu pourras me trouver ici.
- Je vais rester quelques temps chez Severus, il m'a gentiment proposé de m'accueillir…
- Oui, et tu resteras le temps que tu auras besoin. Bon je vais chercher tes affaires Will, dit Severus.
Trop ravie que Severus les quitte l'espace de quelques secondes, Hermione s'approcha de William avec précipitation.
- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Il va tout découvrir, et si je refuse, il va trouver ça suspect ! Il est très proche de Tu-Sais-Qui…
- Je sais, enfin je me suis toujours demandé si Severus était vraiment loyal envers Lui, comme je me suis toujours demandé s'il était loyal envers Dumbledore... Je repasserai cette nuit, d'accord ?
- Merci William, merci…
- Mais tu es folle, pourquoi t'as fait ça ? Devenir une Mangemort… je m'en doutais un peu quand tu m'as demandé que je te métamorphose, mais quand même…
- J'ai mes raisons… merci de n'avoir rien dit.
Severus revint avec une valise à la main, et une longue robe rouge foncée.
- Merci Severus. Bon, et bien à bientôt alors.
- A bientôt William, répondit Severus, en lui serrant la main.
- Content de t'avoir revue, dit-il à l'adresse d'Hermione. A bientôt !
Puis il transplana. Hermione et Severus restèrent tous les deux, debout, dans un silence gêné.
- Bon, et bien… je vais te montrer là où tu dormiras.
Hermione attrapa son sac et suivit Snape. Il l'amena dans une petite pièce où les murs étaient aussi rouge foncé que la robe de William. Au milieu, il y avait un lit, assez simple, recouvert d'un couvre-lit rouge sang. Les rideaux étaient quant à eux d'un rouge pâle, presque orangé.
- J'espère que ça te convient.
- C'est très bien. Et puis je suis mieux qu'au manoir. Mais je ne te dérange pas ?
- Pas le moins du monde. Et puis avec Bellatrix dans les parages, tu n'étais pas très en sécurité. Et puis je préfère te savoir près de moi, au cas où quelque chose d'autre, comme tout à l'heure, arriverait.
- Ah ? répondit Hermione, troublée. Merci…
Elle posa ses affaires et rejoint Severus qui était déjà retourné dans le salon.
- Dis-moi, pourquoi tu m'as donné un antidote au Véritaserum ? demanda Hermione, redoutant la réponse.
- Il semble qu'il y ait des choses que tu veuilles cacher au Seigneur des Ténèbres. Toi, Nina, la jeune femme venue de nulle part, débarquée comme une fleur parmi les Mangemorts, jeune femme qui semble entièrement dévouée corps et âme au Maître, et qui n'hésite pas à tuer des sorciers haut placés, toi que tout le monde croyait sans histoire particulière, tu caches que tu as tué Hermione Granger… et en plus, tu le dis à Weasley, sans le dire au Maître, alors que tu savais que Weasley le dirait à Bella ! Il semble que chacun ait sa part de secrets. Et les tiens semblaient particulièrement… gênants…
- Oui… répondit Hermione, avalant sa salive difficilement. Mais tu ne crois pas que je suis une traîtresse toi ?
- Toi ? Une traîtresse ? Trahir le Seigneur des Ténèbres ? Tu n'as rien fait pour le moment qui puisse être comparé à de la traîtrise, tu n'as jamais quitté le manoir, alors je ne vois pas comment tu pourrais trahir le Maître en étant une espionne…
- Tu trahissais bien Dumbledore, répliqua Hermione d'un ton sec.
- Ceci ne te regarde pas, répondit Severus, d'un ton encore plus sec que celui d'Hermione. J'ai moi aussi ma part de secrets, et cette affaire ne te concerne pas.
- Vraiment ? Je dois comprendre que tu es un traître alors ? répondit Hermione, d'un air de défi. Quand le Maître apprendra ça…
- TU N'OSERAIS PAS FAIRE CA ? Comment peux-tu dire ça ! Premièrement tu n'en sais rien, et deuxièmement je t'ai sauvée d'une mort presque certaine !
- AH OUI ? Moi je suis loyale !
- Nina, s'il te plait, essaye de comprendre : toi et moi, on est pareils.
- Je ne vois pas en quoi.
- Nina, tu sais, tu apprends très vite, alors tu as déjà bien appris l'Occlumancie. Mais ce n'est pas parfait… j'ai parfois croisé ton regard, et…
- QU'EST-CE QUE TU AS VU ? demanda Hermione, affolée.
- J'ai vu que tu avais peur. J'ai vu que tu avais des remords, je n'ai pas pu voir grand chose, mais une fois, j'ai vaguement aperçu une scène où tu étais dans la chambre, au manoir, et tu regrettais d'avoir tués les hommes à Azkaban…
Hermione poussa un long soupir. Il devait sûrement savoir…
- Tu n'as vu que ça ?
- Rien que ça. Alors tu comprends qu'un Mangemort fidèle n'aurait pas de regrets…
- C'est juste que… commença Hermione, qui semblait désemparée.
- Te justifier ne t'apportera rien, avec moi. En fait, je me moque franchement que tu sois sincèrement loyale. L'important c'est ce que tu fais, ce que tu penses l'est moins. Moi, je ne suis pas le Maître, je suis… un collègue, et un ami. Alors arrête de te tourmenter, d'accord ?
- D'accord, mais ne va pas croire que je suis une…
- NINA !
- Ca va ça va, j'ai rien dit…
Severus se laissa tomber sur ce qui devait lui servir de canapé, et commença à triturer une de ses nombreuses mèches de cheveux.
- Nina, tu m'as fait une de ces peurs…
- Pour tout à l'heure ?
- Oui… tu te rends compte si tu avais révélé quelque chose qui aurait pu déplaire au Maître ? Je sais que tu vas me dire que tu es vraiment loyale… mais j'ai eu peur pour toi.
- En fait, je dois t'avouer qu'il y a des choses que je cache au Maître.
- Et tu ne les cache qu'à lui ?
- Je les cache à tout le monde.
- Tu sais que ce que tu viens de me dire est très embêtant ?
- Hein ? Je…
- Je plaisante.
Tiens, il sait plaisanter c'te (censuré) ?
- Je veux juste dire par là que tu es entrée dans un monde hostile. Devenir Mangemort n'est pas une mince affaire.
- Je sais…
- Tu dois donc être sur tes gardes. Mais même si tu es une… volontaire…
- Volontaire ?
- Personne ne t'a forcé à devenir Mangemort, ce n'est pas le Maître lui-même qui est allé te chercher !
- Oui, c'est vrai.
- Fais quand même attention.
Il se servit un troisième verre, et le leva face à Hermione.
- Au Seigneur des Ténèbres !
Hermione le regarda, surprise, et alla s'asseoir à côté de lui.
- Dis moi, comment tu as rencontré William ? demanda-t-elle.
- A Poudlard.
- Ah. J'aurais du m'en douter.
- Mais il est plus jeune que moi. Du vin ?
- Non merci.
Severus vida d'un trait son verre.
- Il faut vraiment que tu apprennes l'Occlumancie. Fermer ton esprit aux intrusions des autres est primordial.
Et si… c'était juste une occasion pour pouvoir mieux lire mes pensées ? William…
- Oui, c'est vrai. Mais j'ai essayé toute seule… ce n'est pas facile…
- Dans tous les cas, tu feras mieux que Potter. Un bon à rien, il n'arrive pas à fermer son esprit…
- Harry Potter… il va mourir ?
- S'il tombe dans le piège du Maître, c'est probable.
- Le piège ? demanda Hermione.
- Oui.
- C'est…
- Ca ne te regarde pas, coupa Snape.
Hermione se fichait bien du piège en réalité. Pour le moment, elle redoutait plus que tout les cours d'Occlumancie de Severus. Même si c'était une bonne intention, il risquait de tout découvrir, et Hermione ne faisait confiance à personne, à part William peut-être. Elle espérait de tout son cœur qu'il avait vraiment une solution pour elle.
Severus se leva, et invita Hermione à le suivre dans une pièce voisine, où ils mangèrent tout en bavardant.
- Ici, tu seras très bien. Il n'y a pas beaucoup de Moldus qui vivent dans les parages. A l'étage, tu trouveras tout ce que tu veux pour faire des potions. Tu t'y connais en potions ?
- Ca va, mais sûrement pas autant que toi. C'est très gentil à toi de m'accueillir. Bon, je suis fatiguée…
- Tu devrais aller dormir.
Hermione se leva, et se dirigea vers sa chambre.
- Bonne nuit Nina.
- Bonne nuit Severus, merci encore de m'accueillir.
- C'est un plaisir. A demain.
Et elle monta. A peine arrivée dans la chambre, elle claqua la porte, apposa un sort de silence, et se jetant sur le lit, elle se mit à pleurer. En silence d'abord, mais bientôt de gros sanglots vinrent dans sa gorge. Jetant le coussin à l'autre bout de la pièce, de rage, elle fini par s'allonger sur le dos, et fixa le plafond.
- Pourquoi je fais tout ça… pourquoi… j'ai tué des gens… je suis une… Mangemort !
Elle souleva sa manche, et regarda sa Marque des Ténèbres qui lui brûlait légèrement la peau.
- J'me déteste, j'me déteste… j'ai tué des gens et j'ai enlevé Ron… et maintenant je dors chez… chez Severus Snape… et il risque de tout découvrir…
Elle s'arrêta de parler, et se contenta de pleurer en silence, en regardant le plafond de la pièce rougeâtre. Le soleil qui se couchait diffusait une lumière rouge accentuée par la couleur des fins rideaux.
- Pense à ta réussite… pense à Draco, à l'Ordre du Phénix… à Draco…
Soudain, le visage épouvanté de Draco lui revint en mémoire. Il avait été si étonné quand Bellatrix et Voldemort lui avait fait boire du Véritaserum… Il semblait avoir vraiment eu peur pour elle…
Et si Severus n'était pas intervenu, et qu'elle était morte sans avoir pu sauver Draco ? Sans avoir même essayé de l'aider ? Non, il ne fallait pas qu'elle meurt, elle devait aider Draco. Et elle pourrait même être très utile, avec un peu de chance elle pourrait servir d'espionne pour l'Ordre du Phénix ! Oui, elle sauverait Draco, puis elle deviendrait une espionne…
Mais quand même… faire tout ça pour… Draco Malfoy ? Son ennemi de toujours ! Même s'il lui était apparu sous un jour différent, lui, il la connaissait et l'appréciait en tant que Nina… si elle lui disait la vérité, il se mettrait sûrement à la détester, et quand il lui arriverait quelque chose de grave, ça ne serait plus de la peur qu'elle lirait dans ses yeux, mais de la méprise.
Elle se roula en boule, et sécha ses larmes. Pourquoi est-ce qu'elle réagissait si bizarrement au fait que Draco l'apprécie en tant que quelqu'un d'autre ? Ce qui lui importait, c'était juste de le ramener, et d'apporter sa contribution dans la lutte contre les Mangemorts… même si c'était en tant que Nina Eadles, et qu'elle dût faire croire qu'Hermione Granger était bel et bien morte. C'était un point sur lequel elle n'avait pas encore réfléchit : irait-elle dire la vérité ?
Bonne question. Mais avant tout ça, il fallait qu'elle ramène Draco. Elle réfléchirait après. Elle s'assit sur le lit, et commença à jouer avec ses cheveux. Le visage de Draco lui revenait toujours en tête : elle revoyait la scène où elle lui avait promis de toujours le protéger… pourquoi faisait-elle ça alors qu'elle ne l'avait jamais particulièrement apprécié ?
Hermione ne pouvait répondre à cette question. Elle se trouvait proie à un conflit intérieur : sa « mission », ses anciens sentiments envers Draco, et ses nouveaux. Elle avait eu si peur de mourir sans l'avoir aidé… comment Harry et Ron pouvaient-ils penser que Draco n'avait eu que ce qu'il méritait, et que ça lui faisait plaisir d'être Mangemort ? Harry lui-même avait affirmé que Draco « n'était pas un tueur ». Malgré la haine qu'ils avaient entre eux, Harry et Ron ne voyaient pas que Draco souffrait ?
Peut-être qu'au début, il en était content… mais s'il avait été vraiment heureux de sa situation, Voldemort n'aurait pas eu besoin de le menacer de tuer ses parents pour qu'il accepte la mission de tuer Dumbledore !
Dans tous les cas, il fallait qu'elle l'aide. Coûte que coûte.
Et la sensation qu'elle ressentait, cette sensation si horrible qu'on a lorsqu'on pense à quelqu'un de particulier, elle l'avait quand elle repensait à Draco. Elle ne savait pas pourquoi, mais son opinion et ses sentiments envers Draco avaient changé. Quand elle le voyait, elle mourrait d'envie de le serrer dans ses bras, et maintenant qu'elle ne le voyait plus, elle avait mal.
Demain, je le reverrai demain… j'aiderai Draco demain… je lui parlerai demain… oui, je suis encore en vie, et je pourrai le revoir demain.
Elle repensa au fait que Draco ne l'appréciait qu'en tant que Nina. Mais après tout, elle n'avait pas tant changé que ça en sa propre personne. Après tout… c'était un peu d'Hermione Granger dont il était devenu l'ami ?
Hermione commença à se déshabiller, et enfila une longue robe de nuit bleue foncée. Elle se mit dans le lit, et monta la couverture jusqu'à sa tête.
- Je te sauverai Draco, rien ne pourra m'empêcher de t'aider.
Quelques minutes après, elle sombrait dans un profond sommeil.
Son sommeil était agité, elle rêvait sans cesse du visage de Draco, de ses sourires, de ce qu'elle avait accompli avec lui… puis elle revivait la scène où Voldemort lui avait fait boire du Véritaserum. Mais au lieu que Snape l'aide, il n'était pas là, et elle dévoilait tout à Voldemort. Elle voyait le visage de Bellatrix se tordre dans un sourire de victoire, et le visage de Draco, étonné par la révélation.
Puis Voldemort levait sa baguette vers elle, comme pour la tuer. Elle se mettait à appeler Severus, pour qu'il l'aide, mais personne ne venait : elle était seule, seule avec Voldemort, prêt à la tuer, avec Bellatrix, qui riait maintenant, et Draco. Des larmes coulaient sur son visage, et il l'appelait, il l'appelait du nom d'Hermione, et demandait à Voldemort de l'épargner. Voldemort se retournait, et Hermione se mettait à appeler Draco, à demander à Voldemort de ne rien lui faire, de la tuer et de laisser Draco tranquille. Puis Draco essayait de l'approcher, mais Bellatrix le retenait.
Alors Hermione continuait de l'appeler, d'appeler Draco.
- Nina, tout va bien maintenant, disait une voix.
- Mais je vais mourir, et Draco… Draco ! Il va mourir lui aussi. Il doit quitter le Seigneur des Ténèbres… et je ne veux pas le quitter, pas maintenant… je veux rester auprès de lui, je veux rester avec Draco…
- Personne ne va mourir, Hermione. Ce n'est qu'un mauvais rêve.
Hermione ouvrit ses yeux noyés de larmes, et les tourna vers celui qui venait de prononcer son nom. William était assit dans sa chambre, tenant sa baguette allumée à la main.
- Je… qu'est-ce que…
- Chuuut… murmura William en posant sa main sur la bouche d'Hermione. Il ne faudrait pas que Severus nous entende. Tu as fait un cauchemar, tout va bien.
- Ca avait l'air si réel... murmura Hermione, la voix encore ensommeillée. J'avais complètement oublié que tu devais venir.
- Merci, c'est gentil… tu pensais trop à ton… Draco ?
Hermione se sentit rougir, mais la lueur du Lumos n'était pas assez puissante pour que William s'en rende compte.
- Oui, c'est à peu près ça, répondit-elle, gênée, en baillant.
- Et puis tu as fait des choses pas très très bien…
- T'es bien placé pour parler ! Tu travailles pour Severus Snape ! Cet…
- Chut, baisse ta voix ! Je ne travaille pour personne, je donne un coup de main. Severus est un ami très précieux. D'ailleurs, il le deviendra aussi pour toi.
- C'est vrai… s'il n'était pas intervenu… il m'a sauvée, sinon j'allais tout dévoiler à Tu-Sais-Qui.
- Tu vois. Alors essaye de l'apprécier un peu. Bon, je ne vais pas rester trop longtemps, il doit être trois heures du matin. Pour l'Occlumancie, je sais que tu dois penser qu'il fait ça pour mieux entrer dans ton esprit, mais je peux t'assurer qu'il fait ça uniquement pour t'aider. C'est rare qu'il décide d'apprendre l'Occlumancie lui-même à quelqu'un.
- Vraiment ?
- Oui. C'est d'ailleurs lui qui m'a apprit cette discipline. Mais j'avais du lui demander des tonnes de fois avant qu'il accepte.
- Oui… mais est-ce qu'il y a vraiment un risque que je n'arrive pas à le repousser et qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert ?
- C'est un bon Legilimens également. Je pense que tu risques quelque chose… et comme on ne peut pas prévoir sa réaction, il est mieux que tu gardes la vérité pour toi secrète.
- Et qu'est-ce que tu penses faire ?
- Hey, tu oublies qui je suis. Le grand William Josh !
- …
- On dit « bravo Will ! ». Ahem. Bref, je t'ai apporté quelque chose. Regarde ça.
Il lui tendit une fiole contenant un liquide jaunâtre.
- C'est quoi ça ? demanda Hermione, en remuant la fiole dans tous les sens.
- Préparation maison. C'est une potion qui t'aidera à repousser les intrusions extérieures. C'est un peu un stimulant de l'Occlumancie.
- C'est… c'est tout ?
- C'est très efficace ! Plus que tu ne le crois ! Avec ça, tu pourras très facilement repousser ses intrusions, et dans le cas où il y arriverait, tu pourrais choisir les souvenirs à cacher, et ceux à montrer.
- C'est vrai ? C'est très pratique…
- Mais l'effet est court. Une heure tout au plus. Mais je t'en ai préparé plusieurs fioles. Mais comme je pense que tu as quand même besoin de cours d'Occlumancie, il est nécessaire que tu apprennes sans cette aide. Tu réduiras les doses à chaque cours, car je veux que tu progresses : tu n'auras pas toujours cette potion sur toi, tu comprends ?
- Oui…
- Alors tu prendras ça au début, puis quand tu seras totalement capable de pratiquer l'Occlumancie sans cette aide, là tu auras un bon avantage.
- C'est génial. T'es vraiment quelqu'un de génial William.
- Je sais, merci, merci.
Elle attira William vers elle, et le serra dans ses bras.
- Merci, chuchota Hermione.
- C'est rien, je ne fais qu'aider une amie en mauvaise posture.
- Qu'est-ce que je ferais toute seule…
- Tu serais bien embêtée.
- Je dois aider Draco.
- Qui c'est ce… Draco ?
- C'est le fils de Lucius et Narcissa Malfoy.
- Un Malfoy ?
- Oui. Il est devenu Mangemort, mais j'ai fait tout ça pour l'aider. Je vais le délivrer, il va quitter Voldemort.
- Attend, répondit William, tu as fait « tout ça » pour ce garçon ?
- J'ai tué des gens, j'ai enlevé un de mes amis… tout ça pour Draco. C'est fou hein ?
- Tu es… et ben… je ne sais pas quoi te dire. Draco devait être un précieux ami pour toi alors.
- Non, on se détestait.
- Tu fais tout ça pour quelqu'un que tu détestes ?
- Que je détestais, rectifia Hermione.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Je crois que je l'aime maintenant, William. Je n'en sui spas très sûre, mais ça doit être ça.
William ouvrit de grands yeux ronds. Puis un sourire se dessina sur son visage.
- Ma petite Hermione est amoureuse… et elle fait tout ça par amour…
- NON ! répliqua Hermione, toujours en murmurant. Je fais tout ça pour aider l'Ordre du Phénix… et je ne suis pas encore sûre, tu sais, c'est confus tout ça...
- Tu ne vas pas me faire croire que désormais il n'y a pas d'amour dans cette histoire ? Au moins un peu ?
- Je…
- Arrête Nina, arrête. Bon, je vais te laisser. Tiens voici d'autres fioles. Mais promets-moi de bien apprendre l'Occlumancie quand même ?
- Promis.
- Et promet moi de ne pas faire de choses trop folles pour ton Draco, je tiens à toi, moi !
- Euh…
- Bon, promet-moi au moins que tu resteras auprès de lui, si c'est pour lui que tu fais tout ça.
- C'est Nina qu'il adore, pas Hermione.
- Peu importe. Tu verras bien. Peut-être qu'il changera, tu n'en sais rien…
- Mouais…
- Allez Nina, je ne te dérange plus. Bonne nuit, et bonne chance pour la suite.
- Merci encore William. Bonne nuit !
- Bonne nuit Nina, dit William, avant de transplaner.
Hermione regarda encore pendant quelques minutes l'endroit où William venait de disparaître. Elle rangea les précieuses fioles dans son sac, et se rallongea dans le lit, les yeux pleins de sommeil.
Le cauchemar dont William l'avait sortie lui revenait en mémoire. Des larmes montèrent à ses yeux. C'était sans doute ça qu'elle redoutait le plus, être démasquée et tuée devant Draco. Severus ne pourrait pas toujours l'aider…
Mais bizarrement, quelque chose la rassurait dans son rêve : Draco l'avait appelée Hermione. Et il n'avait pas voulu qu'elle meure.
Mais son cœur était quand même lourd. Dès le lendemain, après son cours d'Occlumancie, elle irait voir Draco. Rien que pour être avec lui, même si elle ne pouvait pas encore l'aider Et peut-être qu'elle aurait le courage de lui avouer ses nouveaux sentiments.
A suivre...
Et voilà, j'ai fini le chapitre huit ! Il était bien ? Merci d'avance à ceux qui me laisseront quelques tites reviews, et merci quand même à ceux qui n'en laisseront pas mais qui me lisent et me suivent. En tout cas, merci à tous et à bientôt.
