Chapitre 12 : Le monde est entre nos mains
- Te voilà délivré de son emprise, cher neveu.
Sans ajouter un seul mot, Bellatrix quitta la pièce, laissant le corps sans vie d'Hermione au pied du lit. Elle passa devant Draco et Severus, la tête haute, et ferma la porte derrière eux.
Draco, sans un mot, s'approcha d'Hermione, et s'agenouilla à côté d'elle.
- Voilà ce qui arrive à qui veut être téméraire, dit Snape à voix basse.
- Taisez-vous, répondit Draco.
Il pleurait en silence, tout en contemplant le visage d'Hermione. Un visage qui n'avait en réalité presque rien à voir avec celui de Hermione qu'il connaissait autre fois.
Puis attrapant la main d'Hermione, il commença à pleurer de plus belle, tout en murmurant :
- Pardonne-moi, pardonne-moi…
Le silence n'était troublé que par les sanglots de Draco. Snape quant à lui regardait la scène, démoralisé.
- J'ai été si cruel avec toi, avant… comment aurais-je pu deviner… que…
- Tu n'aurais jamais pu le deviner, coupa Snape.
- Je m'en veux tellement d'avoir été si horrible avec elle…
- Au lieu de te souvenir de ça… souviens-toi de tes moments de bonheur avec elle, Hermione, enfin Nina… elle t'a pardonné depuis longtemps.
Draco regardait les yeux d'Hermione qui étaient ouverts. Il avait l'impression qu'elle était toujours vivante, pourtant, il devait s'y faire, elle était bel et bien morte, et jamais plus ses yeux ne se tourneraient vers lui, et jamais plus Hermione ne lui dirait « je t'aime ».
- C'est ma faute… murmura Draco.
- Non, ce n'est pas ta faute Draco. C'est la faute de Bellatrix.
- Bellatrix … je veux … qu'elle meure. Mais… elle n'a fait que son « devoir ».
- Bellatrix est folle. Elle n'avait pas à la tuer.
- Severus, vous savez très bien que si, c'est ce qu'aurait fait n'importe quel autre Mangemort !
Snape se tu. Draco avait raison.
- Tout est fini maintenant, tout est fini… dit Draco.
- Non Draco, ce n'est que le début.
- LE DEBUT ? La femme que j'aime est MORTE ! Elle a été assassinée sous mes yeux ! J'ai tout perdu ! Je suis un… je suis un Mangemort, je me déteste, et elle, elle qui était beaucoup mieux que moi, elle qui avait fait tous ces sacrifices, pour MOI, elle est MORTE, et moi je suis VIVANT !
Draco avait haussé le ton, et serrait la main d'Hermione dans la sienne, tout en jetant des regards noirs à Severus.
- Fais en sorte qu'elle ne soit pas morte en vain ! s'exclama Snape.
- Pas… morte… en vain ?
Draco regarda les yeux d'Hermione, se pencha, déposa un dernier baiser sur les lèvres froides d'Hermione, puis, il posa sa main sur ses paupières, et ferma les yeux d'Hermione.
- Oui, tu ne seras pas morte en vain… je t'aime.
Le temps aurait du être ensoleillé. Pourtant, la pluie tombe, et le silence est troublé par l'eau qui martèle les fenêtres.
Trois garçons regardent par la fenêtre. L'un est brun, le second est roux et le dernier est blond. Une fille n'est pas très loin, une rousse. Mais il manque une cinquième personne. Pour tout le monde, elle est morte il y a déjà plusieurs semaines. Pour le dernier garçon, elle est morte seulement trois jours auparavant.
Pourtant, lui seul le sait. Un homme aux cheveux noirs et graisseux partage ce secret. Enfin, un homme aux cheveux châtains, avec des yeux bleus, est assis au fond de la pièce, à côté d'une femme arborant une chevelure rose pâle. Il se dit qu'il aurait du faire ça bien avant. La cupidité l'avait fait faire des choses bien trop horribles. S'intéresser à la personne à qui on rend service, pour qui on accomplit un travail, il aurait du s'en soucier plus tôt.
Mais, à quoi bon avoir des pensées pleines de remords ? On ne peut revenir en arrière.
Ils ne peuvent qu'aller de l'avant. Tirer leçon de leurs erreurs, pour améliorer le futur.
- Malfoy, qu'est-ce que tu as pensé quand tu as appris la mort d'Hermione ? demanda Ron.
- Qu'est-ce que j'ai pensé ?
- Oui, répondit Ron.
- Et bien…
- Pas la même chose que nous je suppose… murmura Harry.
- En effet… je n'ai pas ressenti la même chose que vous, dit Draco, à voix basse.
- Tu devais t'en moquer…
- M'en moquer ? Oui, je m'en suis moqué…
- Je suis bien content que cette Nina Eadles soit morte, acheva Ron, la colère s'entendant dans sa voix.
Draco se tu. Mentir, tel était son pain quotidien. Mais Hermione avait du mentir bien plus que ça…
Peu lui importait, maintenant.
Il l'aimait, et rien ne pourrait venir déranger ses sentiments. Elle n'était plus là, pourtant elle le suivait, où qu'il aille. Et lui, il achèverait ce qu'elle avait commencé. Par amour pour elle.
Je ne connaissais pas cet endroit. Mais dès que je l'ai découvert, je me suis dit que c'était l'endroit parfait. A côté de la mer, j'entends le bruit des vagues. La pluie tombe encore. Un endroit magnifique. Caché au milieu de quelques arbres. L'endroit parfait pour être seul. Seul, avec toi. Toi, sous mes pieds. Avant, j'avais toujours été seul. Je n'avais eu que pour seule « compagnie » mes « parents » et leurs « amis ». Et le Maître des Ténèbres.
Autant dire que j'étais seul. Même à Poudlard j'étais seul. Je croyais toujours avoir des amis, mais je ne sais même pas si on pouvait appeler ces gens-là des « amis ».
Et quand je suis parti pour accomplir le souhait du Seigneur des Ténèbres… je n'aurais jamais imaginé que je puisse le regretter. Je savais que ça serait dur, mais c'était la vie de ma famille qui était en jeu. D'ailleurs, j'espère qu'ils ne sont pas morts. Le Maître des Ténèbres a du être furieux. Oui, et c'est un faible mot…
Des fois, il m'arrive encore de me retourner, et de vérifier que je ne suis pas suivi. Je vis dans un sentiment de peur constante. Un jour, peut-être qu'ils me retrouveront, et qu'ils me tueront, pour les avoir trahis. Mais non, je ne mourrai pas. J'en suis sûr. Je ne mourrai pas tant que je n'aurai pas terminé ce que tu as commencé.
Hermione.
Je pense souvent à toi. Même tout le temps. Pourtant, je n'en parle jamais. Severus et moi ne mentionnons jamais ton nom. En tout cas, jamais en révélant ton rapport avec Nina Eadles. Non, jamais ton nom. Et ça me fait mal.
Quand nous avons délivré Ron Weasley et que nous nous sommes enfuis, Ron, Severus et moi-même, pour rejoindre définitivement l'Ordre du Phénix, tout le monde nous a posé des tas de questions. Si Ron ne les avaient pas arrêtés, on serait morts. Quand Tonks, Lupin, Potter et les Weasley nous ont vu arriver, ils ont cru à un piège. Mais Ron leur a tout expliqué.
Il leur a expliqué un mensonge.
Je voulais tant leur dire la vérité… Mais Snape m'a défendu de dire quoi que ce soit.
Nous leur avons raconté que Nina Eadles avait été tuée. Quand Ron a appris ça, il était plus heureux que jamais. Moi, je devais contenir ma haine, ma colère, et surtout, mes larmes. Ron pense toujours que Nina était quelqu'un d'autre, et il la considère comme ta meurtrière, Hermione.
Nous ne leur avons jamais révélé que tu n'étais pas morte au moment où ils le pensaient. On ne leur a jamais dit que le corps qui reposait dans ta tombe n'était pas le tien. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi, mais Severus m'a défendu de révéler la vérité. Je pense que ce doit être le genre de chose qu'il faut garder secrète.
Quand le Maître a vu ton corps sans vie, celui de Nina, il était plus que ravi. Il a demandé à Severus de s'en débarrasser. Alors… alors je t'ai emmenée ici. Ce n'est pas un palace, mais au moins, personne ne saura, à part moi, Severus et William, que tu es ici.
Tu sais, tu n'aurais jamais du faire ça. Tout ce qui t'es arrivé, c'est moi. Ce n'est pas vraiment Bellatrix qui t'a tuée.
C'est moi qui t'ai tuée.
Tu as sacrifié ta vie pour moi. Si je n'avais pas été aussi stupide pour céder au Maître des Ténèbres, tu ne serais pas morte. Je suis si désolé…
Peut-être que j'aurais été trop bête pour m'intéresser à toi, toi, une Sang-de-Bourbe… excuse-moi, je voulais dire une Née-de-Moldus. Une vieille manie, désolé. Et c'est pour ça aussi que je m'en veux. Je suis tombé amoureux de Nina Eadles. Enfin… d'un côté, je suis tombé amoureux de toi aussi. Et j'espère que tu as été heureuse quand je t'ai dit que je tenais ma promesse.
Mais… j'ai tant de regrets. Si j'avais su que tu étais capable, toi, Hermione Granger, pire ennemie de Draco Malfoy, d'entreprendre tout ça pour me ramener du bon côté, pour me protéger, alors que je n'avais pour toi que de la haine, je pense que je n'aurais pas agi ainsi.
Tu es tombé amoureux de moi malgré mon comportement monstrueux à ton égard lorsque tu étais encore réellement Hermione Granger.
Comment as-tu fait ? Tu es une personne vraiment bien Hermione. Et je ne l'ai pas vu plus tôt. J'étais aveuglé par les idées de mon père, de ma mère, leurs idées de sang pur…
Je suis un idiot. Et toi, tu es une idiote. On est deux idiots.
Moi, pour ne pas avoir su voir la vérité, pour ne pas t'avoir vue telle que tu l'étais, pour ne pas avoir eu le courage de résister à V… à Voldemort. Pourquoi aurais-je peur de prononcer son nom alors que tu le faisais ? Oui. Donc, moi, pour ce pas avoir su lui résister. Et toi, pour t'être jetée corps et âme dans cette périlleuse entreprise, alors que tu n'étais même pas sûre de réussir. Qui sait ? Peut-être aurais-je pu refuser, peut-être qu'en entendant tes conseils, tes doutes quant à ma volonté d'être Mangemort, j'aurais pu te dénoncer, pour satisfaire mon ancien Maître. Tu n'en savais rien… tu avais la certitude que j'étais bon, mais dans le fond, tu n'en savais rien.
Et pourtant, tu l'as fait. Tu as changé de corps, tu as… tu as fait tout ça, pour moi ! Peut-être que tu l'as aussi fait pour combattre Voldemort également… mais à la base, tu as fait tout ça pour moi.
Et maintenant, tu es morte mon amour. Tu as été tuée par mon propre sang. Enfin, après ça, je ne pense pas que je puisse encore considérer Bellatrix comme quelqu'un de ma famille. Elle a osé t'ôter la vie… elle nous a séparés.
Je songe très souvent à venir te rejoindre… mais si je fais ça, ça serait comme salir ta mémoire, cela serait aller contre ton souhait. Je sais que tu veux que je vive. Je vivrai pour toi. J'achèverai ta tâche. Je le jure, j'aiderai l'Ordre du Phénix, et si cet empoté de Potter (excuse-moi, mais j'ai encore du mal à l'apprécier, lui) n'arrive pas à le tuer, alors je le tuerai de mes propres mains. Et si ma route croise celle de Bellatrix… je pense qu'il vaudra mieux pour elle qu'elle s'enfuie le plus loin possible de moi.
Elle a cru me délivrer de ta présence « néfaste » mais au contraire, elle n'a fait qu'attiser mon amour pour toi, et elle a développé un sentiment peu admirable, mais inéluctable face à son acte : la colère, voire la haine.
Alors, au lieu d'exploiter ce sentiment comme le fait Voldemort, je vais l'utiliser pour au contraire rétablir un monde de paix et d'amour. Il y a eu trop de morts. Trop de sang, trop de larmes. Mes larmes pour toi ne sont rien dans l'océan qui s'est déversé à travers ce siècle qui touche à sa fin.
Et toi, tu as lutté contre ça. Moi je n'ai rien fait. Mais cette époque est révolue, je vais faire bouger les choses. Nous allons faire bouger les choses. Snape a abandonné son rôle d'espion, où tout le monde se demandait s'il fallait lui faire confiance ou non, où tout le monde le croyait maléfique. Je pense que c'est grâce à toi. Tu vois, tu n'es pas morte en vain finalement. Tu sais, même William a rejoint l'Ordre du Phénix. Il s'en veut tellement…
Mais moi je n'arrive pas à lui en vouloir. Je n'en veux qu'à moi et à Bellatrix, et enfin, à Voldemort. Ma vie avec toi aura été trop courte, beaucoup trop courte. Mais je ne regrette pas de t'avoir aimée, et je t'aimerai toujours. On dit que le temps tue l'amour, et que l'oubli l'emporte. Mais toi, tu es déjà morte. Notre amour ne pourra pas mourir comme ça.
On m'a souvent demandé pourquoi j'avais décidé de quitter Voldemort. J'ai tout simplement répondu… « J'ai perdu la personne qui était la plus chère à mes yeux ». Je pense que c'est un argument valable, une explication suffisante.
Tu en as tant fait pour moi… maintenant que tu ne peux plus rien faire, c'est à moi de tout faire pour toi. J'ai libéré ton ami, j'ai abandonné ma propre famille. Peut-être qu'ils vont mourir… mais ce sont eux qui ont décidé d'être Mangemorts. Ils savent à quoi ils se risquent. Moi aussi je le savais… et pourtant…
Et pourtant je les ai suivis.
Et tu m'as suivi.
Et tu es morte.
Et je n'ai rien pu faire.
Severus m'en a empêché. Je pense qu'il avait tout compris, lui. Qu'il savait que si je m'interposais, je mourrais et toi aussi. Et que je ne pourrais pas quitter Voldemort et aider l'Ordre. Et donc, tu serais morte en vain.
... je voudrais tant te revoir, une dernière fois… je voudrais te voir, mais te voir avec ton vrai visage. Pourtant, c'est impossible. Je le sais bien. Pourquoi m'as-tu abandonné ? Je suis bête, tu ne m'as pas abandonné… tu n'y peux rien… Tu avais raison, on aurait du s'enfuir tous les deux. J'ai été trop lâche. J'avais peur pour nous... mais j'aurais du t'écouter... si seulement...
Bon. Il faut que je te laisse. L'Ordre a besoin de moi maintenant. Et moi, j'aurai toujours besoin de toi. Je ne suis plus vraiment moi-même depuis que tu es morte. Tu faisais partie de moi. En te tuant, on m'a un peu tué.
Mais pour honorer ta mémoire, je me dois d'écouter ma raison. Je dois te venger. Je dois vivre. Vivre jusqu'à ce que j'aie atteint mon but, ton but.
Je te rejoindrai, un jour. Mais pas tout de suite. Je sais que si je te rejoins maintenant, cela te ferait encore plus de mal que tout ce que tu as déjà eu à endurer.
Tu seras toujours la première pour moi. Je ne t'oublierai jamais, tu seras toujours celle qui guide mes pas. Nina, ou Hermione, peu m'importe.
Tu as changé pour moi, je changerai pour toi.
Tout ceci n'est que le commencement de quelque chose de nouveau.
Je t'aime. Je ne le dirai jamais assez. Je t'aime.
Maintenant...
Le monde est entre nos mains.
Ce n'est pas la fin.
FIN
Merci d'avoir lu ma toute premier fanfic, et merci d'avance pour les reviews sur ce chapitre. A la prochaine fois, sur une autre fic peut-être !
