Infiltration – Chapitre 2
- Professeur Rogue !!! s'étonna
Harry.
- Oui, Potter, répondit ce dernier sur un ton
glacial. J'ai la chance incroyable de faire parti des gens qui
doivent vous escorter vous et vos Moldus.
- Moldus ! cria l'oncle
Vernon. Mais pour qui vous prenez-vous ?
Severus Rogue se contenta
de regarder Vernon Dursley, d'un air méprisant, et ne prit
pas la peine de répondre. Vernon, lui, croisa ses gros bras
contre son ventre immense, en espérant avoir l'air menaçant.
- Vernon, je t'en supplie, fit la tante Pétunia.
- Je
ne vais tout de même pas me laisser insulter dans ma maison,
par un anormal qui n'a, on dirait, jamais lavé ses cheveux
de sa vie, reprit-il en fixant Rogue d'un regard mauvais.
-
Taisez-vous, siffla Rogue. Venir ici m'est déjà
insupportable, alors n'en rajoutez à mon dégoût.
-
Je ne vous ai rien demandé. Tout est de la faute de ce garçon,
dit-il en montrant Harry du doigt.
- Au moins, nous sommes sur la
même longueur d'onde sur ce sujet, lâcha Rogue.
Ils
fixaient à présent tout les deux Harry, qui aurait
volontiers disparu à travers le plancher, et qui maudissait
Dumbledore de lui avoir envoyé comme escorte, une des
personnes qu'il détestait le plus.
- Quelque chose ne va
pas, Severus ? demanda une voix familière, à
l'extérieur.
- Je discute avec les Moldus, répondit-il
en appuyant bien sur le dernier mot et en regardant des ses pales
yeux noirs l'oncle Vernon, dont les joues viraient au rouge.
Lupin
apparut alors derrière Rogue. Harry avait bien reconnu sa
voix.
- Nous devons nous dépêcher, fit-il, le temps
presse.
- Vous êtes Remus Lupin ?
Harry se tourna vers sa
tante, bouche bée. L'année passée, déjà,
elle l'avait surpris en sachant ce qu'étaient les
détraqueurs, mais là, elle connaissait une personne du
monde dont elle avait nié l'existence.
- Mais comment...,
commença-t-il.
Il y eut soudain un bruit sourd, une chute,
et Harry vit Tonks se relever. Elle avait des mèches de toutes
les couleurs, un petit nez pointu, et des yeux vert.
- Désolée,
s'excusa-t-elle, mais je n'avait pas vu ce meuble au milieu du
chemin.
Harry regarda derrière elle, de même que son
oncle et sa tante, et ils virent Dudley, allongé sur le sol.
-
Oups, fit-elle. Ce n'était pas un meuble. Encore désolée,
ajouta-t-elle, en tendant sa main vers le cousin d'Harry.
Dudley
recula sur le tapis, effrayé par la jeune femme. A vrai dire,
chaque fois qu'il rencontrait un Sorcier, il lui arrivait quelque
chose de désagréable.
- Voyons, n'aies pas peur,
tenta-t-elle de le rassurer, tout en s'approchant un peu plus de
lui. Nous sommes là pour vous aider.
Mais les paroles de
Tonks ne le rassurèrent pas, et il recula jusqu'au mur, où
il se releva, en s'appuyant sur la petite table de l'entrée.
-
C'est bien, mon garçon, félicita son père,
préférant voir dans la réaction de son fils du
courage plutôt que de la peur. Je savais que tu n'aurais pas
besoin de son aide.
- Nous devons nous presser, rappela Lupin.
Nous ne sommes pas en avance.
- Que voulez-vous Lupin, ces Moldus
adorent ce montrer en spectacle, on dirait. Je comprends maintenant
comment Potter a été élevé.
-
Qu'est-ce que vous voulez insinuer ? rugit l'oncle Vernon.
Mais
Rogue ne répondit pas, et sortit avec les bagages de la tante
Pétunia. Harry le suivit avec les siens. Lupin proposa son
aide à l'oncle Vernon, qui la refusa. Il préférait
que sa valise ne soit pas souillée par des anormaux. Dudley,
lui, n'eut le temps de rien dire que Tonks embarquait déjà
ses affaires.
Finalement, ils sortirent tous, et les Dursley se
retrouvèrent face au Magicobus, un bus violet de trois étages.
Ils montèrent tous, à l'exception de l'oncle Vernon
et de Dudley, qui regardait le bus avec peur. Lupin sortit, et tenta
de le faire monter.
- Voyons, mon garçon, ce n'est qu'un
bus.
- Un bus d'anormal, rétorqua l'oncle Vernon. Non
mais, vraiment, regardez moi cette couleur... c'est n'importe
quoi. Je refuse de monter là dedans.
- Dudley, fit Lupin,
des détraqueurs vont arriver ici et ...
Il n'eut pas le
temps de finir sa phrase, que Dudley le bouscula en poussant un petit
cri aigu, et se précipita dans le bus.
- Vous nous
accompagnez ? demanda-t-il en se relevant à Vernon. Je peux
porter votre sac si vous voulez.
- Pas touche l'anormal, dit-il
en grimpant à l'intérieur. Mais... qu'est-ce que
c'est que ce cirque ? Il n'y a pas de sièges ?
demanda-t-il en voyant les lits.
- Vous le voyez bien, répondit
Rogue.
- Vous êtes encore plus bizarre que je ne le pensais,
leurs dit-il.
Il se tourna, pour regarder le conducteur, pendant
que Lupin remontait et fermait la porte, et il fut pris de panique en
voyant la tête d'Ernie Danlmur, qui portait des lunettes à
double foyer, et qui avait l'air dans les nuages plus qu'autre
chose.
- Ce n'est quand même pas 'ça' qui va
nous conduire ?
- Je crains que si, et j'espère que vous
avez l'estomac bien accroché, fit Rogue.
A peine avait-il
fini sa phrase, qu'une détonation retentit, et le bus fit un
bond en avant. L'oncle Vernon, bascula sur un lit, et tomba de
l'autre côté, de même que Dudley. Seule la tante
Pétunia avait eu l'intelligence de s'accrocher. Lupin
s'approcha d'Harry et lui tendit un sandwich.
- Ca va ? lui
demanda-t-il sur un ton très calme.
- Ca pourrait aller
mieux, dit-il en pensant à son parrain.
- Ne t'inquiètes
pas, tout finira par s'arranger.
- C'est vrai que des
détraqueurs allaient arriver ?
- Non, répondit Lupin
à voix basse, mais il fallait bien que ton cousin monte. Par
contre il était urgent que l'on parte, car Mondingus a
remarqué des rassemblements de Mangemorts dans la région.
- Mais pourquoi emmener mon oncle et ma tante ?
- Albus
prétend que c'est pour leur survie, dit-il simplement.
-
Ils ne voudront jamais vivre au Square Grimmaurd, ça, c'est
certain.
- Ils n'auront pas trop le choix, fit-il en regardant
l'oncle Vernon se cramponner aux barreaux d'un des lits.
- Je
m'excuse, pour la manière dont ils vous ont traité,
dit Harry.
- Ce n'est pas grave, on finit par avoir l'habitude.
Et puis Severus n'a pas été tendre avec ton oncle non
plus. Mais lui, il n'ira s'excuser, comme toi tu viens de le
faire avec moi.
- C'est vrai.
Le reste du voyage se passa
sans encombres. Si on oublie les menaces proférées par
l'oncle Vernon durant le trajet, et ses chutes répétées.
Ils descendirent du bus avec leurs bagages, et attendirent après
Lupin sur le trottoir. Il sortit du bus, qui disparut dès que
Lupin eut les pieds à terre. Il vit que les Dursley
cherchaient le manoir, en vain, puisqu'on ne leurs avait pas encore
révélé l'emplacement, avec le mot de
Dumbledore. Il s'approcha d'eux et leurs tendit trois morceaux de
parchemins.
- Qu'est-ce que je suis censé faire de ce
bout de papier ? demanda agressivement l'oncle Vernon.
- Le
lire, répondit Rogue. Puis vous visualisez dans votre esprit,
si petit soit-il, ce qui y est écrit.
- Je ne comprends
pas, fit la tante Pétunia en se tournant vers Lupin, avant que
son mari n'hurle sur Rogue.
- Eh bien, imaginez, là où
doit se trouver la maison en question, un bâtiment avec le
numéro inscrit sur le papier.
Il y eut un moment de
silence, et Dudley cria de surprise.
- Qu'y a-t-il mon
Dudleynouchet adoré ? Ca ne va pas ? s'inquiéta sa
mère.
- Il a sans doute trop pensé, fit Rogue. Ca ne
doit pas lui arriver souvent.
- Là, dit-il en montrant du
doigt, je viens de voir apparaître une maison.
- Oh moi
aussi, dit l'oncle Vernon.
- C'est étonnant, lâcha
Rogue.
Une fois la maison visible de tous, ils s'en
approchèrent, et les détails de la bâtisse leur
apparurent.
- Je refuse de mettre les pieds dans ce taudis, cria
l'oncle Vernon en se tournant vers Tonks, la personne qu'il
jugeait sans doute la moins dangereuse du trio qui les
accompagnait.
'Et encore, pensa Harry, tu n'as pas vu
l'intérieur.'
