Infiltration – Chapitre 3
Finalement, ils entrèrent, un peu
forcés, sous la menace d'une mort prochaine par des
personnes pas très sympathiques. Et là, dans le hall,
ils furent… émerveillés. Tout comme Harry.
En
effet, l'intérieur du manoir n'était plus du tout
comme il l'avait vu la dernière fois. Il faisait propre, la
pièce était meublée dans le même style
qu'au 4 Privet Drive, sans doute pour ne pas trop dépayser
les Dursley. Il sortit de ses pensées, quand l'oncle Vernon
posa une question à Lupin.
- C'est une illusion, c'est
ça ? Vous essayez de nous embobiner !
- Non, je vous assure
que tout ce que vous voyez ici est bien réel. Mais, nous avons
oublié de vous prévenir de quelque chose.
- Quoi
donc ? fit la tante Pétunia.
- Vous ne serez pas les seuls
à vivre ici et …
- Quoi ?!? explosa l'oncle Vernon.
-
Et, reprit Lupin en ignorant cette bruyante interruption, il y aura
beaucoup de passages des nôtres.
- Vous n'avez rien à
faire dans notre nouvelle demeure !
- Tout d'abord, Mr Dursley,
ce n'est pas votre demeure, c'est celle d'Harry. Et c'est
aussi le QG de notre Ordre.
L'oncle Vernon se tourna vers Harry
et le regarda, d'un regard presque suppliant.
- Eh bien, mon
garçon, fit-il, qu'est-ce que tu attends pour les jeter
dehors ? Ils n'ont rien à faire ici.
- Mais, je ne peux
pas, dit Harry. Vous ne comprenez pas ce qui se passe dans notre
monde, et l'Ordre qui se trouve ici est le rempart le plus
important contre Voldemort.
- Il a raison, Vernon, lui souffla
Pétunia, la seule Dursley qui comprenait le danger que
représentait le mage noir. Et puis, la maison est assez
grande, nous ne les croiserons que très rarement.
- Voyons
Pétunia, ne me dit pas que tu te ranges de leur…
- Alors,
c'était vrai, retentit une voix à l'autre bout du
hall. Des Moldus dans la maison de ma maîtresse. Mais où
va-t-on ?
Harry aperçut Kreattur, l'elfe de maison qui
l'avait amené par la ruse à se rendre au Départements
des Mystères, qui s'approchait. Il avait l'air toujours
aussi sale, et les fixait d'un regard sournois. Harry le
détestait.
- Silence, fit Rogue.
A la surprise d'Harry,
Kreattur s'agenouilla devant lui.
- Ainsi, voilà le jeune
Potter, à qui on m'a légué.
- Qu'est-ce
que c'est que… cette chose immonde ? demanda l'oncle Vernon,
dégoûté.
- Mon esclave, dit simplement Harry,
une lueur de haine dans ses yeux.
Lupin regarda Harry, surpris par
le ton glacial dont il avait parlé, Rogue, lui, haussa les
sourcils et fixa avec intérêt celui qu'il détestait
et Kreattur.
- Allons Potter, lâcha-t-il, ne faites pas
l'intéressant.
- Nous ferions bien de vous montrer vos
chambres, fit Lupin. Laissez vos bagages ici et…
- Non, le coupa
Harry, Kreattur va tous les porter.
- Voyons Harry…
- Il est
là pour ça. Non ?
Remus ne sut que répondre,
alors que l'elfe de maison se saisissait déjà des
valises, et les hissait sur son dos. Tonks les guida alors dans la
maison et leur fit faire le tour du propriétaire avec Lupin,
alors que Rogue était parti, disant qu'il avait des choses
plus importantes à accomplir.
Tout avait changé. Les
meubles étaient neufs, de la moquette avait été
posé sur le parquet, et il n'y avait plus de traces visibles
d'un quelconque objet magique. Ils montèrent au premier.
Harry remarqua que les têtes des ancêtres de Kreattur
avaient disparu. Ils arrivèrent enfin dans la chambre qui
était donné au Dursley. La pièce était
immense. Il y avait un grand lit à baldaquin, et un autre plus
petit à l'autre bout de la pièce, pour Dudley. Des
gardes robes en chêne se trouvait sur le mur du fond. Il y
avait une porte qui donnait sur une salle de bain d'un blanc
immaculé.
- Bien, dit Tonks, pendant que Kreattur déposait
les valises des Dursley. Voici votre chambre.
- C'est un peu
minable, fit l'oncle Vernon. J'ai vu des endroits mieux
tenus.
Tonks le regarda, abasourdie par cette réaction,
mais ne dit rien.
- Nous allons vous laissez vous installer, leur
dit Lupin. Tu viens Harry, on va te conduire à ta
chambre.
Harry le suivit au second étage. Kreattur traînait
derrière, essoufflé. Arrivé dans la chambre, il
vit qu'elle était aussi belle que celle des Dursley.
-
C'est pour qui le second lit ? demanda-t-il.
- Pour Ron. Lui et
sa famille ne devrait pas tarder.
- J'ai quelques questions, fit
Harry en s'asseyant sur son lit.
- Vas-y, j'essayerai d'y
répondre.
- Alors d'abord, comment avez-vous changé
la maison en si peu de temps ?
- Je n'en sais rien, c'est
Dumbledore qui s'est chargé de tout.
- Et le portrait de
la mère de Sirius, je ne l'ai pas vu dans le hall ?
- On
a réussi à le décrocher, mais pas à le
détruire. Alors on l'a caché dans le grenier et on
lui a jeté un sortilège pour qu'elle ne crie plus.
-
Et Kreattur, on doit le garder ?
- Bien sur. Il sait trop de
chose. Mais je te demanderai de ne pas être trop brutal avec
lui.
- Pourquoi ? Après ce qu'il a fait, il ne mérite
rien d'autre que ma haine.
- Ne sois pas trop sévère,
d'après ce que j'ai compris, il obéissait aux
ordres de Narcissa, la cousine de Sirius.
- Oui, mais Dumbledore
m'a dit qu'il riait quand il lui a tout avoué.
-
Ecoute, je…
Mais il ne termina pas sa phrase, on venait de
sonner au rez-de-chaussée.
- Ce doit être les
Weasley, fit-il en se levant. Viens, nous allons les accueillir.
Ils
sortirent de la chambre, et descendirent les escaliers. En passant
devant la chambre des Dursley, Harry entendit son oncle murmurer :
-
Cet endroit a finalement un certain charme, c'est assez joli.
-
Oui, et tu as vu cette salle de bain ! Elle est somptueuse !
-
Enfin, je me demande dans combien de temps on pourra partir.
-
Maman, j'ai faim, fit Dudley. Tu peux aller me chercher quelque
chose à la cuisine, je n'ose pas descendre.
- Et pourquoi
ne pas demander au gnome ? dit l'oncle Vernon en ouvrant la porte
de sa chambre.
Il vit Harry qui descendait et l'interpella.
-
Où tu vas comme ça ? Tu ne comptes pas nous laisser
seuls dans cette maison de dingues ?
- Non, oncle Vernon, je vais
accueillir les autres résidants, fit-il sur un ton las.
-
Ils sont là ? demanda la tante Pétunia dont la tête
venait de surgir de derrière son oncle.
- Oui.
- Dudley,
viens, nous devons accueillir nos colocataires pour faire bonne
figure.
Harry entendit son cousin marmonner quelque chose
d'incompréhensible, et vit sa tante rentrer dans la chambre,
puis en ressortir en tirant son fils par le bras. Ils suivirent tous
Harry, et une fois dans le hall, se retrouvèrent face aux
Weasley.
Mrs Weasley plissa les yeux en les apercevant, mais elle
s'approcha et leur tendit la main.
- Mr et Mrs Dursley,
fit-elle, je suis heureuse que vous ayez accepté l'invitation
d'Albus.
- Comme si on avait eu le choix, grommela l'oncle
Vernon.
- Je vous présente deux de mes enfants, Ron et
Ginny.
- Enchanté, fit la tante Pétunia en leurs
serrant la main. Harry nous a beaucoup parlé de vous,
mentit-elle.
Ron s'étonna devant un tel mensonge, mais ne
dit rien devant sa mère. Après tout, ils essayaient de
se montrer agréable, se dit-il.
- Et voici mon fils Dudley,
dit-elle en s'écartant pour leur montrer son fils qui se
cachait derrière eux.
Dudley tremblait de tout son gros
corps. La dernière fois qu'il avait croisé des
Weasley, il s'était retrouvé avec une langue d'un
mètre de long.
- Bonjour, lui dit Ginny.
- B…bon…jour,
articula-t-il avec difficulté, le rouge lui montant aux
joues.
- Allez ranger vos affaires, les enfants. Je vais discuter
un peu avec ton oncle et ta tante, Harry, accompagne Ron dans sa
chambre.
Ils montèrent alors dans leurs chambres. Ginny
était dans celle d'à côté, qu'elle
partagerait avec Hermione, qui selon Ron arriverait dans quelques
semaines.
- Alors ils sont quand même venu, remarqua Ron.
-
Oui, mais s'ils avaient refusé, je me demande comment Rogue
aurait réagi.
- Rogue est venu vous chercher ?!? s'exclama
Ron.
- Oui, avec Lupin et Tonks. On est venu en Magicobus. Mon
oncle ne tenait pas debout plus de cinq minutes, fit Harry en
riant.
- Salut Harry, dit Ginny en entrant. Qu'est-ce qu'il y
a de si drôle ?
- Oh rien, Ron me faisait remarquer que tu
avais tapé dans l'œil de mon cousin.
- Mais j'ai
jamais dit ça, s'indigna Ron. En plus, elle l'aurait
frappé on l'aurait tous vu.
Harry leva les yeux au
ciel.
- Cela veut dire qu'il est tombé sous son charme,
Ron.
- Beurk, fit-il. C'est dégoûtant.
- Et pas
drôle, cria Ginny en sortant.
- Elle n'a aucun humour, dit
Harry une fois la porte fermée.
Ron vida sa valise et
rangea tout dans l'armoire, puis il s'assit sur le lit.
- Bon,
moi je vais dormir, fit Ron en enfilant son pyjama. Il est plus de
minuit et je suis crevé. Bonne nuit.
- Ouais, bonne
nuit.
Harry s'allongea et se demanda ce qu'il allait encore se
passer d'inhabituel pendant les vacances, parce que, mine de rien,
les Dursley au Square Grimmaurd, c'était tout aussi étrange
que de voir un jour Drago Malefoy faire parti de la maison
Gryffondor.
