Infiltration – Chapitre 8

Harry, réveilles toi ! On va être en retard !

Hein ? Quoi ?

Il entrouvrit les yeux et reconnut Seamus, en pyjama et tenant sa trousse de toilette. Harry regarda autour de lui, les autres étaient déjà partis.

Quelle heure est-il ?

Huit heure, répondit Seamus, et les cours commencent dans une demie heure, il va falloir se dépêcher de prendre une douche. Tu viens ?

Harry se leva et mit ses lunettes. Il se frotta la tête.

Vas-y si tu veux, je vais me débarbouiller en vitesse et aller manger un truc. Je prendrais une douche au soir. Je ne tiens pas à être en retard le premier jour.

Comme tu veux, fit Seamus, visiblement déçu. Je vous retrouverai dans la Grande Salle.

Harry le regarda partir. Depuis la veille, il trouvait son comportement bizarre. Il secoua la tête pour chasser ces pensées. S'il ne se pressait pas, il arriverait en retard. Il passa son visage sous l'eau froide, et s'habilla le plus vite possible. Il sortit du dortoir et se précipita dans la Grande Salle, qui n'était plus qu'à moitié remplie.

Te voilà enfin ! s'exclama Hermione. J'ai crue que tu ne viendrais pas.

Bonjour, quand même, soupira Harry.

Et Seamus ? demanda Dean, le meilleur ami de l'irlandais.

Il a voulu prendre une douche, fit Harry en se préparant un toast.

Tiens, voilà ton horaire, dit Hermione en lui tendant un parchemin. On commence la journée par un double cours de Métamorphose, on a une pause, puis une heure d'Histoire de la Magie.

Histoire de la Magie… Ron aussi aurait ce cours, pensa Harry, et comme il avait déjà les notes d'Hermione de l'an passé, il y avait de grandes chances qu'il dorme au lieu de suivre, ou plutôt d'essayer suivre, le cours.

Et cet après midi, on a un double cours de Botanique avec les Poufsouffles, et ensuite, double cours de Défense avec les Serdaigles.

Vous avez vu Ron, ce matin ? demanda Harry, pour ne plus entendre parler du programme. La journée allait être longue, il l'avait compris. Pas la peine qu'Hermione fasse des commentaires.

Seulement deux minutes, répondit Neville, après avoir posé sa tasse. Il a reçu une Beuglante et il est parti en courant.

Ah.

Mais on a entendu quelques passages, fit Parvati, qui était assise à côté de Neville, tout en se recoiffant. Elle a explosé dans le Hall. 'Tu es la honte de la famille' ou encore 'Attends un peu d'être rentré à la maison, fils ignare.'

Harry eut un pincement au cœur. Il connaissait suffisamment Mrs Weasley pour savoir qu'elle devait être furieuse contre son fils, mais il savait aussi qu'elle finirait par lui pardonner. Elle aimait trop ses enfants. Harry s'imagina alors le visage réjoui de Malefoy. Cela le dégoûta, et il repoussa son bol.

Il ramassa son sac, et avec Hermione et les autres, ils se rendirent au local de Métamorphose. Ils s'installèrent et attendirent le professeur McGonagall, qui entra quelques secondes plus tard, suivie de Montero, le stagiaire. Il était vêtu d'une robe de Sorcier rouge criard d'un très mauvais goût. Il s'assit au fond de la classe, et prit de quoi prendre des notes, tandis que McGonagall se tenait debout devant la classe.

Vous êtes maintenant en sixième, année préparatoire pour vos ASPIC. Je tiens tout d'abord à vous féliciter pour votre réussite, mais il faudra vous accrocher. Cette année sera consacrée aux métamorphoses humaines.

Un murmure enthousiaste parcourut la classe.

Un peu de calme, je vous prie.

Le silence se fit instantanément. Minerva McGonagall avait beau être la directrice de la maison Gryffondor, mais avec elle, pas de favoritisme. Tout le monde devait obéir.

Je comprends tout à fait votre excitation, fit-elle en souriant. C'était une matière qui m'a le plus passionnée lors de mes études. Cependant, ajouta-t-elle, cette discipline n'en reste pas moins une des plus ardue, et il vous faudra travailler dur et souvent. C'est pourquoi, vous aurez la possibilité de prendre rendez-vous, avec moi-même ou Mr Montero, pour des séances de monitorat, où vous pourrez recevoir des conseils sur la manière d'améliorer vos sorts et vos méthodes de travail… et je vous conseille vivement d'y participer, si vous voulez éviter des surprises en fin d'année.

Cette dernière phrase jeta un froid dans la salle. Tous savaient, par des échos ou des membres de la famille ayant terminés leurs études, que les métamorphoses humaines étaient loin d'être du gâteau, et le fait de devoir suivre des cours particulier sur cette matière n'avait rien d'encourageant.

Bien, dit-elle en saisissant sa baguette, nous allons maintenant commencer. Pour débuter, j'ai choisi un sort assez simple, et des plus basiques : le sortilège de Têtenbulle. Qui peut m'en donner les grandes lignes ?

Hermione leva son bras immédiatement. Harry se rappelait de ce sort : Fleur Delacour et Cedric Diggory s'en étaient servis lors de la deuxième tâche du tournoi des Trois Sorciers, qui consistait à aller chercher un être cher au fond du lac.

Le cours se passa très vite : comme le professeur l'avait dit, c'était un sort très simple (seul Neville avait eu un problème au début, et s'était retrouvé avec une théière autour de la tête). Pour vérifier l'étanchéité des bulles, McGonagall avait transformé son bureau en aquarium de grande dimension.

Après une courte pause, d'ailleurs Harry trouvait toutes les pauses trop courtes, ils se rendirent en Histoire de la Magie, où durant le cours du Professeur Binns sur les passionnantes guerres des Sirènes, le temps sembla s'arrêter.

Durant le déjeuner, Ron ne se montra pas, et Hermione parut inquiète, malgré que Dean lui dit de ne pas s'inquiéter, qu'il finirait bien par accepter la situation.

Après le déjeuner, ils devaient se rendre à la serre n°8, où les attendaient déjà le professeur Chourave et la stagiaire Louisa Weasley. La différence entre les deux femmes était plus que visible, il aurait fallu être aveugle pour ne pas la voir. Le professeur Chourave était petite, potelée, avait les cheveux en désordre et les vêtements maculés de terre, alors que Miss Weasley était grande, fine, avait des cheveux parfaitement coiffés et une robe de Sorcier d'un vert éclatant, qui ne cachait rien de ses magnifiques formes (d'ailleurs tous les regards masculins étaient tournés vers elle).

Je me demande si ce n'est pas une Vélane, chuchota Hermione à l'oreille d'Harry.

Hein ? Qui ? Quoi ? Où ça une Vélane ? fit Harry en s'arrachant à sa contemplation.

La stagiaire, dit Hermione sur un ton sec.

Ne dis pas de bêtises voyons. Si c'était une Vélane, cela se… , il s'arrêta en pleine phrase et vit que tout les garçons l'admirait avec un air idiot. Heu, j'ai rien dit. Tu as sûrement raison.

Une fois à l'intérieur, ils se placèrent par trois à chaque table. Harry se mit avec Hermione et Neville.

Bien, un peu de silence, réclama Chourave. Cette année, nous allons consacrer notre étude aux plantes carnivores, j'espère d'ailleurs que vous n'avez pas oublié vos gants en peau de Dragon. Maintenant, une personne par table va venir chercher une plante, et ensuite, j'expliquerai le reste. Allons, dépêchons !

Neville se proposa, après tout, il s'y connaissait mieux en botanique qu'Harry et Hermione. Quelques instants après, il revint avec une plante d'une laideur sans nom. On aurait dit une pomme pourrie piquée sur un bâton vert, sur lequel poussaient quelques feuilles d'une étrange couleur brune. Harry remarqua que ce qui ressemblait à une vieille pomme, avait une rangée de dents bien acérées en son milieu.

Quelle horreur, fit Hermione en regardant le contenu du pot avec dégoût. Je n'ai jamais vu une plante aussi hideuse.

Allons, Miss Granger, dit Louisa qui passait entre les tables, ce n'est qu'une apparence. Cette plante est en réalité très utile.

C'est vrai, compléta Neville, elle peut devenue adulte, manger des animaux nuisibles, comme les rats sauvages et ce genre de créatures répugnantes.

Exactement. Si j'en avais la possibilité, je donnerais des points supplémentaires à votre maison. Vous avez l'air de bien connaître les plantes, Londubat, fit-elle en lui tapotant l'épaule.

Harry n'avait jamais vu Neville aussi rouge. Il était d'ailleurs tellement rouge qu'on n'aurait pas pu faire la différence avec une tomate. Une fois que tout le monde avait une plante à sa table, Weasley rejoignit Chourave, qui reprit son cours.

Bien, qui peut me dire le nom de cette plante ?

Neville fut le seul à lever la main.

Oui, Mr Londubat ?

C'est une Dévoreuse Commune.

Parfait, cinq points pour Gryffondor. Les plantes que vous avez devant vous, sont très jeunes, et par conséquent, elles ne se nourrissent que d'insectes. Une fois adulte, leur taille triple, et elles sont capables de manger des rongeurs. Ces plantes sont très utilisées par les dératiseurs. Maintenant qui peut me parler de la cousine de cette merveilleuse plante ? Londubat ?

C'est la Dévoreuse Spéciale, qu'on ne trouve qu'en Amérique du Sud et qui peut faire cinquante à cent fois la taille d'une Dévoreuse Commune.

Exactement, dix points pour Gryffondor. Etant donné sa taille, elle doit se nourrir d'animaux plus grands, il est d'ailleurs arrivé à des Sorciers et des Moldus distraits de se retrouver pris au piège et de finir dans sa gueule…

Cette nouvelle fit tressaillir toute la classe. Et lorsqu'elle montra des illustrations, certains devinrent très pâles. Le reste du cours fut consacré à faire des croquis de la Dévoreuse Commune, et d'en faire un travail écrit qui serait coté afin de voir si ils devaient améliorer leurs méthodes de travail.

Arriva enfin le cours de Défense Contre les Forces du Mal. Ils croisèrent les élèves de la classe précédente, et ils avaient l'air éblouis. Peu de temps après, les Serdaigles arrivèrent. Le regard d'Harry fut captivé par l'arrivée d'une jeune fille qu'il ne connaissait pas, d'ailleurs, il ne connaissait pas très bien les Serdaigles.

Harry, ce n'est pas très discret.

Quoi ?

De la fixer comme ça, répondit Hermione.

Je… je ne fixe personne, fit-il un peu gêné. … Tu la connais ?

Pas vraiment, il me semble qu'elle s'appelle Judith Buffay, c'est tout.

Judith, murmura-t-il.

Allez, Harry, on peut avancer. Entre.

Bonjour, installez-vous, fit Patinues.

Il était assis sur le bord de son bureau et les observait. Harry vit qu'il avait la même tenue que le jour de leur rencontre, une tenue qui ne faisait ni Sorcier, ni Moldu.

Voilà, silence maintenant. J'ai vu le programme que vous avez suivi depuis le début de votre scolarité, et je suis très content de la diversité de choses que vous avez appris, mais cette année, ce sera différent. Je vais vous enseigner quelque chose qui ne fait pas parti du programme, mais j'ai reçu l'autorisation de Dumbledore et du Ministère de la Magie. C'est une technique très peu utilisée, et difficile, mais vu les temps que nous traversons, elle peut être très utile. C'est une technique qui permet d'utiliser quelques uns de ses pouvoirs sans Magie. Bien sur, elle ne marche pas pour faire apparaître des choses ou transformer les jambes d'un ennemi en guimauve, mais elle est très utile pour se protéger. Oui, Miss Granger ?

Mais il est possible de faire de la Magie sans baguette, nous avons déjà vu le professeur Dumbledore le faire.

Je ne dis pas le contraire, mais ce n'est pas ce que je vais vous enseigner. Je vais vous apprendre à vous défendre en utilisant l'énergie qui nous entoure, par exemple…

Il fit un léger mouvement avec sa main et toutes les tables se mirent à flotter au dessus de la tête des élèves. Tous poussèrent des cris de surprise. Il fit un autre geste, et les bancs reprirent leurs places.

Vous voyez ? C'est enfantin. Et on peut aussi dévier des sorts. Potter, venez et jetez moi un sort.

Harry était occupé d'observer Judith et n'avait pas entendu. Hermione lui donna un coup de coude et il se leva.

Allons, jeune Potter, n'ayez pas peur, jetez moi un sort.

Harry s'avança et sortit sa baguette.

Petrificus totalus.

D'un simple geste, Patinues dévia le sort qui heurta le tableau. Les élèves applaudirent.

Baissez-vous, tous, maintenant ! cria Paulus en se baissant lui-même.

Les élèves obéirent sans comprendre et une seconde plus tard, une vitre vola en éclat. La plupart des élèves hurlaient. Patinues se releva et vit une flèche plantée dans le sol.

Eh bien, jeune Potter, c'était moins une. Encore un peu et tu étais transpercé par cette flèche.

Harry et les autres virent qu'il avait raison, il était pile en plein dans la trajectoire de ce trait mortel.