Infiltration – Chapitre 9

Patinues s'avança et ramassa la flèche par le bout non pointu. Il renifla.

Miss Patil, allez chercher le directeur, demanda-t-il.

Mais… , fit-elle sur un ton hésitant, je ne sais pas où se trouve son bureau.

Je crois que vous le trouverez plutôt dans la salle des professeurs avec votre maître des potions.

Vous êtes sûr ?

Dépêchez-vous Parvati, dit-il en faisant tournez la flèche entre ses doigts.

Elle sortit en courant, un peu surprise. Pendant ce temps, les autres se rapprochèrent de leur professeur. Harry, lui, se dirigea discrètement près de Judith, mais Hermione l'attrapa par le bras.

Ca va ?

Tu vois bien que je ne suis pas blessé, fit-il en souriant.

Professeur, demanda Seamus, pourquoi ne l'avez-vous pas stoppé en plein vol ?

Patinues haussa les sourcils. Tout le monde le regarda, et Harry se posa la même question. Il avait fait montre d'un pouvoir assez surprenant il y a quelques instants, et il n'avait pas arrêté le vol de la flèche.

Eh bien, répondit-il, j'avais perçu la flèche, mais je voulais savoir qui serait visé.

Sans vouloir vous vexer, professeur, fit Hermione, c'était assez facile à deviner. Il n'y a que Harry qui puisse être menacé de danger.

Oui, je crois qu'on en a eu la preuve, Miss Granger, dit-il en souriant. Mais j'ai une autre raison.

Alors qu'elle allait dire quelque chose, la porte s'ouvrit, et Dumbledore, accompagné de Rogue, entra. Il fit sortir les élèves, mais permit à Harry et Hermione de rester. Harry regarda Judith s'en aller, et se sentit mal. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

Alors Patinues, fit Rogue, on arrive pas à assurer la sécurité dans votre classe ?

C'est sur que ce n'est pas dans votre cachot que la flèche aurait pu atterrir, Severus.

Rogue le fusilla du regard. Albus les ignora et prit la flèche que lui tendait Paulus. Comme lui, il l'examina attentivement.

On dirait qu'elle sent, remarqua-t-il.

Oui, fit Patinues. Sans doute un poison, au cas où la flèche n'aurait pas suffit.

Dumbledore tendit la flèche à Rogue.

J'aimerais que vous déterminiez le poison, Severus.

Rien de plus simple, fit-il, mais il me faudra un peu de temps.

Alors qu'il allait se saisir de la flèche, elle se mit à flotter dans l'air et se dirigea dans les mains de Patinues.

Cessez vos jeux de gamins, Patinues, dit-il, un ton de colère dans la voix. Vous nous faites perdre votre temps.

Je ne joue pas Severus. J'essaie de trouver qui a voulu tuer Harry.

C'est pourtant évident et …

Severus, calmez-vous, le coupa Dumbledore. Je suppose que vous avez une piste, Paulus, non ?

Exactement. Comme l'a fait remarquer Mr Finnigan avant que vous arriviez, j'aurais très bien pu stopper la flèche en vol, mais je ne l'ai pas fait.

Et pourquoi donc ? demanda Rogue, agacé.

Eh bien, c'est évident, voyons. Pour trouver d'où l'agresseur a tiré.

Ce n'est pas votre travail, fit Rogue, mais celui des Aurors.

D'ici là qu'ils arrivent, l'agresseur sera parti.

Il marque un point Severus, dit Dumbledore. Laissons le faire.

Rogue haussa les épaules. Tous regardèrent Patinues replacer la flèche dans la position dans laquelle elle avait atterri. Ensuite, il recula un peu, et fit un geste de la main. La flèche se mit alors en mouvement, et traversa la classe en sens inverse, de même que la fenêtre brisée. Ils se dirigèrent tous vers la fenêtre et virent la flèche continuer sa course, jusqu'à ce qu'elle arrive au sommet d'une tour voisine. Dumbledore sortit sa baguette et murmura une formule que personne ne comprit, mais des escaliers apparurent, rejoignant la classe à la tour. Il passa le premier, suivit des autres. Hermione qui fermait la marche tira sur la manche d'Harry. Il se retourna, et s'aperçut qu'au fur et à mesure qu'ils avançaient, les marches disparaissaient. Arrivés à la tour, Dumbledore leur fit signe de ne pas bouger.

Albus, fit Patinues, je suis désolé de vous décevoir, mais je ne perçois aucune présence, … visible ou invisible, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil en direction d'Harry.

Je ne comprends pas, murmura-t-il pour lui-même, cette tour est interdite d'accès.

Que faisons-nous ? demanda Rogue.

Reprenez la flèche, et retournez tous à vos occupations. Non, non, Miss Granger, fit-il alors qu'elle allait grimper dans la tour, vous retournerez par le chemin que nous venons d'emprunter.

Mais professeur, dit Harry, c'est impossible, les escaliers ont disparu.

Vraiment ?

Il fit un mouvement de baguette, et les marches de l'escalier magique réapparurent. Alors qu'ils descendaient, Patinues se retourna et vit que Dumbledore ne bougeait pas.

Vous ne venez pas ?

Si, j'arrive, juste le temps de jeter un sort pour geler le temps sur cette tour, pour préserver d'éventuels indices pour les Aurors.

Geler le temps ?

Vous devez pensez que jouer avec le temps est dangereux Miss Granger, dit-il en souriant, mais ne vous inquiétez pas. Lorsque j'annulerai le sort, le temps s'accélérera jusqu'à atteindre le moment auquel il devrait être.

Une fois en bas, Rogue se dirigea vers son bureau, Patinues vers la salle des professeurs, et Harry et Hermione vers leur salle commune. En chemin, ils croisèrent Louisa et ils virent qu'elle était suivie par Malefoy, qui se cachait derrière une statue.

Tu n'est pas très discret Malefoy, lui dit Harry.

La ferme Potter, et mêle toi de tes affaires.

Au cas où tu ne l'as pas remarqué, elle est plus âgée que toi, lui fit remarquer Hermione.

Ne parles pas de ce que tu ignores Miss Je Sais Tout.

Et il repartit dans sa filature.

Je crois, dit Harry, qu'il lui manque une case.

C'est maintenant que tu t'en aperçois, fit une voix derrière eux.

C'était Ron. Harry était content de le voir.

Ca va ? Ca a été tes cours ? demanda Hermione.

Tout ne tourne pas autour des cours, Hermione, dit Harry.

Oh oui, j'oubliais, tout tourne autour de Judith.

Harry se mit à rougir, visiblement gêné.

Quoi ? Qui ça ? fit Ron.

Eh bien, on va dire que Harry a…

Il ne s'était jamais senti aussi stupide. Il devait faire quelque chose.

Et tes cours Ron ? demanda Harry pour couper Hermione.

Hermione le regarda avec un sourire triomphant.

Une horreur, j'ai eu Potions avec les Serpentards et Rogue m'a fait passer pour le plus grand idiot de la Terre.

Oh, firent Harry et Hermione.

Mais Ginny a dit quelque chose… ce qui nous a fait perdre vingt points. Non mais vraiment, se faire défendre par sa petite sœur, je n'ai jamais eu aussi honte.

Tu t'y habitueras, fit Ginny en passant avec Luna qui rigolait.

Tu vois ce que je dois endurer. Et ce n'est pas le pire.

Il y a pire ?

Oui, supporter Colin à longueur de journée.

Après avoir travaillé un peu et discuté beaucoup, surtout de l'attaque pendant le cours de Défense, ils se rendirent dans la Grande Salle pour le souper. Il n'y avait pas grand monde, y compris à la table des professeurs. Et plus surprenant, Rogue souriait, tout en discutant avec Louisa Weasley. Hagrid bavardait avec McGonagall et Flitwick. Patinues était absent, de même que Dumbledore. Alors qu'ils s'installaient, quelques Serpentards montraient Ron du doigt, en rigolant.

Ne fais pas attention à eux, lui dit Hermione.

Alors que la salle était maintenant bien remplie, et qu'ils avaient presque fini de manger, deux silhouettes se dessinèrent dans la porte. Dumbledore, et Maugrey. Apparemment, ils avaient l'air en grande conversation, car ils ne remarquèrent même pas que tous les regards étaient tournés vers eux, alors qu'ils s'avançaient entre les tables. La jambe de bois de Maugrey claquait sur le sol à chacun de ses pas alors qu'il approchait de Harry, surpris de voir un membre de l'Ordre en dehors des professeurs à Poudlard. Ils ne s'arrêtèrent pas et s'installèrent à la table des professeurs. Dumbledore avait fait apparaître une chaise supplémentaire. Mais, ce n'est pas ce qui avait le plus surpris Harry. Non, ce qui l'avait surpris, lui comme Hermione et les gens aux alentours, c'était un morceau de leur conversation.

… et vous en êtes sûr ? avait demandé Dumbledore.

J'en suis formel, avait dit Maugrey, son œil magique fixé sur le sol. Toute la tour empestait le vampire.

Après le repas, ils étaient retourné dans la tour de Gryffondor, et s'étaient installé dans un coin, pour parler de l'information de Maugrey. Hermione leur avait dit tout ce qu'elle avait lu sur les vampires, et Ron avait émis l'hypothèse que c'était peut-être Montero le vampire, mais Hermione lui dit qu'elle l'avait vu se déplacer à l'extérieur en plein soleil. Harry hésita, mais finalement il lui posa une question.

Donc ce sont des morts, c'est ça ?

Oui, même si il y a différentes théories qui les classent dans d'autres catégories.

Alors écoutez, je dois vous dire quelque chose.

Il leur raconta alors ce qu'il avait vu la veille, la silhouette se déplaçant dans le parc et qui n'apparaissait pas sur la carte du Maraudeur, tout en ne leur révélant pas qu'il avait rêvé cette scène pendant les vacances.

Alors, vous croyez que les morts n'apparaissent pas sur la carte ?

Je ne sais pas du tout, fit Hermione. Et les fantômes, ils y sont ?

Oui, même Peeves. C'est ça qui est bizarre.

Il faudrait en parler à Dumbledore, et pour la carte, poser la question à Remus.

Je ne sais pas, je…

Harry, penses à ce qui pourrait arriver si tu ne dis rien.

Hermione a raison, dit Ron. Dumbledore a toujours une solution.

Harry ne répondit pas. Ils ne savaient pas combien de fois le plus grand sorcier avait pu se tromper. Il regarda sa montre et vit qu'il était presque minuit.

On devrait aller se coucher, dit-il.

Oui, fit Hermione, surtout que demain on a une dure journée.

Encore ?

Eh oui, on commence la journée avec Rogue. Et on a aussi Soins aux Créatures Magiques. J'espère qu'Hagrid n'a rien trouvé d'inhabituel comme créature…

Alors là, dit Ron, tu peux rêver. Tu sais comment il est.

Ils rejoignirent finalement leurs dortoirs respectifs, et Harry, une fois changé, se dirigea vers la fenêtre. Il resta bien une demie heure à scruter le parc à la recherche de la silhouette encapuchonnée, mais il ne vit rien, et alla se coucher.