Infiltration – Chapitre 12

Cela faisait maintenant presque une semaine que Hermione ne parlait plus à Harry et que ce dernier faisait tout pour éviter Seamus. Hermione ne lui avait pas pardonné l'épisode du cours de Potions (qui avait fait s'écrouler Ron de rire, une fois qu'il fut mis au courant), et Harry de même vis-à-vis de Seamus. Et avec Ron qu'il ne voyait presque plus, il ne s'était jamais senti aussi seul. Il ne discutait plus qu'avec Neville… et parfois avec Judith.

De plus, Harry trouvait sa sixième année particulièrement dure, autant au niveau des cours, que des mystères qui planaient autour de l'école. Il n'était pas rare de voir Maugrey déambuler dans les couloirs, en utilisant divers objets de détection. Il n'avait toujours pas trouvé où se cachait le vampire, et de ce fait, un couvre-feu fut instauré. Dès que le Soleil disparaissait, interdiction de traîner dans les couloirs, ou alors, il fallait être accompagné d'un professeur.

En ce moment, comme le Soleil était particulièrement radieux, Harry était assis dans le parc, en train de revoir des formules pour le cours de Métamorphose. Comme la plupart des élèves. Il aperçut Hermione, Lavande et Seamus près du lac, et lui était seul, jusqu'à ce que Judith le rejoigne.

Salut Harry ! dit-elle, un sourire illuminant son visage. Ça va ?

Bien, répondit-il en rougissant légèrement. Et toi ?

Moyen, je commence à avoir du mal à gérer tous ces cours, il y a tellement de matière... Je peux m'asseoir à côté de toi ?

Bien sûr.

Toujours en conflit avec tes amis ? fit-elle en s'asseyant.

Comment ? Ah oui. J'attends toujours leurs excuses.

Leurs excuses ? Lavande m'a raconté que tu avais versé du pus de Bubobulb sur le visage d'Hermione.

Alors c'est elle qui a diffusé l'histoire dans toute l'école…

Ça t'étonne ? le coupa-t-elle. C'est une chose qu'elle adore faire, répandre les histoires incroyables dont elle a été témoin.

Surtout qu'elle n'est pas au courant de toute l'histoire.

Ah bon ? s'étonna Judith, en éloignant un insecte qui voletait autour de sa tête. Qu'est-ce qu'elle ignore ? D'habitude, elle est toujours bien renseignée.

Je… je ne veux pas en parler, fit Harry en regardant ses chaussures. C'est un peu gênant.

Oh… Ça a un rapport avec la liaison future qu'elle essaie de nouer entre Hermione et Seamus ? Elle m'a confiée, qu'il lui avait parlé de son attirance pour… enfin non, il ne lui a pas vraiment dit, mais elle avait remarqué qu'il n'arrêtait pas de regarder Hermione lors des cours. D'ailleurs, depuis l'accident du cours de Potions, on les voit toujours ensemble.

Quoi ? s'exclama Harry.

À ce moment, tous les regards se tournèrent vers eux, ce qui rendit Harry aussi rouge qu'une pivoine. Il détestait être fixé par les gens.

- Tu n'es pas au courant ? murmura Judith, sans prêter attention aux autres.

- C'est surtout qu'il ne ressent rien pour elle, à part peut-être de l'amitié.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Eh bien, fit Harry, je… ce que…

« Comment lui expliquer ça ? se demanda-t-il intérieurement. » Il eut alors une idée un peu audacieuse, et il se lança.

En fait, reprit-il, ce que Seamus ressent pour moi, c'est ce que je ressens pour toi.

Elle le regarda, d'abord surprise, puis ravie.

C'est une déclaration, ou je me trompe ?

En quelque sorte… c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour…

Il ne termina pas sa phrase. Elle l'embrassa. Il y eut quelques sifflements autour d'eux, et des applaudissements de la part des Gryffondor présents. Mis à part Seamus, qui partit en courant au château, l'air furieux. Harry prolongea le baiser, puis ils séparèrent leurs lèvres. Il avait trouvé ce baiser bien plus agréable que celui échangé l'année précédente, avec Cho Chang.

Je me demandais quand tu allais me le dire, fit-elle, un grand sourire aux lèvres.

Je ne sais pas… mais je ne comptais pas le faire comme ça.

Donc, tu essaies de me faire comprendre que Seamus t'aime ?

Oui, j'ai remarqué ça un peu après la rentrée. Et si Hermione a reçu du pus sur le visage, c'est parce que j'ai sursauté lorsque la main de Seamus a frôlé ma cuisse.

Je comprends pourquoi tu trouves gênant d'en parler. Tu as essayé de discuter avec lui ?

Je sais que je devrais, mais je ne sais pas comment engager la discussion sur ce sujet…

C'est vrai que ça ne doit pas être évident, reconnut-elle.

Du coup, je me réfugies dans les cours, fit-il en désignant son livre de Métamorphose.

Ça a du bon alors, dit-elle en riant.

Si on veut. Demain j'ai des exercices à passer avec le stagiaire, Montero, mais je n'arrive pas à réussir les sorts correctement.

C'est le but de ces exercices tu sais. T'améliorer.

Je sais, mais je n'aime pas l'idée de me retrouver seul dans un bureau avec cet homme, je le trouve bizarre.

Eh bien, tu me diras quoi, moi, j'ai ces exercices la semaine prochaine.

Alors qu'il allait répondre, Harry aperçut ce qu'il prit d'abord pour une flamme vivante… qui était en fait Louisa Weasley, vêtue d'une robe de Sorcier dans les tons rouge et orange. Et il fallait ajouter à cela, sa longue chevelure rousse, qu'elle avait laissé tomber sur ses épaules.

Comme à chacune de ses apparitions, tous les regards masculins étaient braqués sur elle. Voyant cela, Judith donna un coup de coude à son récent et très nouveau petit copain, qui cessa de fixer la stagiaire. Ce qui lui permit d'apercevoir Malefoy, qui discutait avec une de ses condisciples, tout en jetant un regard de dégoût à la ravissante femme qui s'avançait parmi les élèves. Harry remarqua qu'elle se dirigeait vers lui et Judith, et qu'elle tenait un livre entre ses mains.

Ah, Mr Potter ! N'auriez-vous pas vu Mr Londubat ? Le Professeur Chourave m'a chargé de lui remettre ceci, dit-elle d'une voix sensuelle, en lui montrant le livre, intitulé Les plantes venimeuses rares et leurs utilités par John Buisson.

Non, mais je peux le lui donner si vous voulez, proposa Harry.

Avec plaisir. Ça me soulage, je n'avais pas trop envie de courir après lui, j'ai déjà fait la moitié du château sans le trouver. Et je suis tombée trois fois sur Fol Œil. Trois chocs dans la même journée.

Cette remarque fit rire Judith. Louisa fourra le livre dans les mains de Harry, et commença à s'éloigner.

Au fait, Miss Weasley ? demanda Harry avant qu'elle ne parte. Est-ce qu'il a… trouvé la cachette du vampire ?

Pas aux dernières nouvelles, mais il m'a confié que ces détecteurs chargés de repérer les effluves du vampire s'étaient affolés dans les cachots. Et…

Excusez moi Miss ! l'interrompit une voix.

Elle se retourna, et aperçut un homme, qui faisait léviter une lourde caisse à l'aide de sa baguette. Harry se demanda ce que pouvait contenir une si grande boite. Elle faisait bien trois mètres de haut, deux de large et trois de long.

J'ai un colis à délivrer à Mrs… Pomona Chourave, dit-il en lisant sa feuille de route. C'est de la part de l'Institut National de Botanique, du Service des Plantes, qui est sous la direction du Professeur Pamela Ivy.

Le Professeur Chourave donne cours pour le moment, mais si vous voulez, je peux vous conduire à son bureau pour que vous y déposiez cette caisse.

Aucun problème, du moment que c'est réceptionné, fit l'homme en haussant les épaules.

Et ils s'éloignèrent, se dirigeant vers le château. Les élèves durent faire de même quelques minutes plus tard, le ciel commençant à se charger de nuages noirs.

À l'heure du souper, Harry mangea avec Ron et Neville, ne prêtant aucune attention à Hermione. Il ne remarqua même pas l'absence de Seamus, trop occupé qu'il était d'admirer Judith, assise devant lui, à la table d'en face. À la table des Professeurs, Maugrey était une fois de plus en grande conversation avec Dumbledore, son œil magique captant les moindres mouvements de Rogue. Après avoir mangé, et sans doute pour la première fois depuis longtemps, il se rendit à la bibliothèque… accompagné de Judith. Ils travaillèrent très peu, et passèrent le temps à discuter de choses et d'autres. Harry se sentait très heureux. Il n'avait jamais passé une soirée aussi merveilleuse, mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, la sonnerie annonçant le couvre-feu résonna dans tout le château. Ils durent se séparer, après un dernier baiser.

Harry était trop excité pour s'endormir de suite, alors il resta à la fenêtre, et scruta le parc. Cela faisait une semaine qu'il n'avait pas vu la silhouette encapuchonnée. Il commençait d'ailleurs à se demander, si ce n'était pas une illusion, aussi se garda-t-il d'aller en parler au directeur. Après avoir guetté pendant deux heures sans rien apercevoir, il alla se coucher.

Le lendemain, après avoir pris son déjeuner, Harry se dirigea vers le bureau de Montero, pour sa séance d'exercices. Il entendit alors des coups violents, frappés contre une porte. C'était Louisa Weasley.

Professeur ! Professeur ! Répondez bon sang ! cria-t-elle, tout en martelant la porte de son poing droit.

De plus en plus d'élèves commençaient à affluer dans le couloir, intrigués par les bruits.

Allez, dans vos classes, plus vite que ça ! dit Rogue d'un ton froid, qui venait d'arriver, lui aussi alerté par les bruits. Les cours ont commencé il y a cinq minutes ! Vous voulez tous une retenue ?

La menace eut l'effet escompté, mais il restait néanmoins une dizaine d'élèves.

Une retenue Potter ?

J'attends Mr Montero, Professeur.

Quelle excuse minable, souffla Rogue.

Ce n'est pas une excuse, Severus, fit Mc Gonagall, derrière lui. Et que se passe-t-il ici ?

C'est le Professeur Chourave, elle ne répond pas. Je ne l'ai pas vue depuis hier soir. Et comme je ne sais pas ouv…

Laissez moi faire, fit Rogue en sortant sa baguette. Alohomora !

Et la porte s'ouvrit. Louisa Weasley poussa un cri d'horreur, et cacha son visage contre l'épaule de Rogue, un peu désemparé par ce comportement. Mc Gonagall plaqua sa main contre sa bouche, le regard terrifié. Harry ne comprenait pas ce qui se passait, jusqu'à ce que Minerva ne lui dise :

- Potter, allez chercher le directeur… et dites lui que Pomona Chourave est morte…

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