Infiltration – Chapitre 15

Cela faisait maintenant presque trois semaines que Chourave avait été tuée, et que l'enquête sur sa mort n'avançait pas. Kingsley Shakelbot n'avait rien découvert à l'Institut National de Botanique, Maugrey n'avait pas pu identifier le livreur, Louisa Weasley ne l'avait pas reconnu parmi tous les employés de la société, et la créature qui avait à moitié dévorée l'ancien Professeur de Botanique avait été analysée comme étant une Dévoreuse Spéciale ayant subie une mutation. Il n'y avait également aucune trace du vampire qui avait tenté de tuer Harry avec une flèche empoisonnée, en début d'année.

Pour les cours de sixième, les élèves purent s'apercevoir que la difficulté augmentait à chaque fois. En Défense contre les Forces du Mal, personne n'arrivait à maîtriser les techniques que leur enseignait Patinues, ce qui rendait Hermione folle de rage chaque fois qu'elle sortait du cours. Paulus essayait cependant de les rassurer, en leur confiant que très peu de Sorciers parvenaient à maîtriser cette technique, et que même Dumbledore n'en faisait pas partie… Les potions que Rogue leur demandait de faire devenaient de plus en plus complexes, et Harry se voyait toujours retirer des points pour ne pas arriver à les réaliser. En Botanique, on pouvait dire que Louisa Weasley s'acquittait parfaitement de son poste, même si Drago Malefoy se montrait particulièrement insolent avec elle, ce qui faisait perdre énormément de points à sa maison. Il ne cessait de mettre en doute ses capacités à utiliser la magie, et Harry devait bien reconnaître, que ni lui, ni personne n'avait vu Louisa tenir une baguette magique entre les mains. Il se demandait même si elle en possédait une. Et concernant l'insolence de Drago, Harry avait appris que cela avait commencé le jour où le Serpentard avait reçu une lettre lui annonçant, tout du moins, c'est ce qui se racontait, que sa mère, Narcissa Malefoy, était tombée gravement malade, et qu'il n'existait aucun traitement.

Les investigations de Harry, Ron et Hermione pour découvrir ce que cachait Montero ne donnaient rien. Aucune trace d'un A.R.L.J.D. dans les livres consultés à la Bibliothèque. Rien de suspect ne s'était déroulé, aucun nouvel incident. Cependant, Harry et Ron remarquaient toujours les disparitions de Montero en cours de journée, et sa réapparition, tard dans la soirée. Ils n'étaient pas parvenu à découvrir le sens des passages restants du papier brûlé retrouvé dans son bureau, et donc, se questionnaient toujours sur ce qu'était sa mission. Et pour une fois, c'est sur les conseils d'Hermione que Harry n'alla rien révéler à Dumbledore, tout d'abord, parce qu'ils n'avaient rien de solide comme preuves, et ensuite, parce qu'ils avaient fouillé son bureau, sur de simples pressentiments.

Côté vie amoureuse, Harry passait de plus en plus de temps avec Judith, qui s'était remise peu à peu de la mort de Chourave. Quand ils étaient ensemble, Harry se sentait bien, il ne pensait qu'à elle et oubliait tous les complots et sombres machinations qui se déroulaient autour de lui. Une sortie à Pré-au-Lard était prévue pour le 31 octobre, et il avait hâte d'y être. Et en ce qui concerne ses amis, Harry avait remarqué un léger rapprochement entre Ron et Hermione. Ginny, elle, était avec un élève d'une autre maison, mais elle tenait à garder le nom de la personne en question secret.

Le premier match de Quidditch se profilait au fil des semaines, et il arriva enfin. C'étaient les équipes de Gryffondor et Serpentard qui ouvraient la saison. Harry avait organisé trois séances d'entraînement par semaine, et son équipe était fin prête. Il trouvait ses deux nouveaux batteurs très efficaces, dignes de Fred et George Weasley.

Le matin du jour de la rencontre tant attendue entre les deux équipes rivales, la tension était à son paroxysme, on pouvait presque la palper dans l'air. Le Professeur McGonagall avait prévenu Harry qu'il avait intérêt à gagner, car elle s'était laisser entraîner dans un pari stupide avec Montero et Rogue, et qu'elle ne tenait pas à perdre. Il lui avait répondu que même sans cela, il aurait fait son maximum pour écraser l'équipe adverse, et particulièrement les Serpentards.

Les cours avant le match se passaient avec une certaine nervosité, et même Hermione n'arrivait pas à se concentrer sur les Guerres des Fées, rendus si insipides par le Professeur Binns.

Arriva enfin le match. Dans les vestiaires, Harry leur fit un petit discours d'encouragement, qu'il espérait moins ennuyeux que ceux que faisaient Olivier Dubois. Les deux équipes entrèrent sur le terrain avec leurs balais, et furent acclamés par la foule. Harry serra la main du capitaine de l'équipe adverse, qui lui jeta un regard haineux, et Madame Bibine lança le coup d'envoi. Les balais volèrent dans tous les sens, le Souafle étant aux mains des Serpentards. Harry reconnut la voix du commentateur, c'était Blaise Zabini, un Serpentard, qui avait pris la place de Lee Jordan.

… et le Souafle passe dans les mains de Nott, qui fait une passe incroyable à Bullstrode… Oh lala, ces immondes Gryffondors viennent de le récupérer, je crois que c'est maintenant Shirley Corson qui a la balle, qui la passe à Weasley… Faute inadmissible ! rugit-il. Crivey vient de balancer volontairement un Cognard en plein sur la tête de notre merveilleux Hartman… Madame Bibine, faites quelque chose !

Il préféra ne plus écouter ces commentaires très partiaux, d'autant plus que contrairement à McGonagall, Rogue ne reprenait son élève lorsqu'il faisait des commentaires désobligeants.

Ron bloqua un tir de Bullstrode, et Goyle envoya un Cognard vers Seamus, qui l'évita de justesse. Pendant ce temps, le score venait de passer à 10 points pour Gryffondor, Ginny avait marqué le premier but de la saison. Pour se venger, Crabbe donna « accidentellement » un coup de batte sur sa jambe, pendant qu'elle passait à côté de lui, le poing levé. Bibine accorda un penalty, qui fut marqué. 20 points pour Gryffondor. Harry souriait. Quelques minutes plus tard, il aperçut le Vif d'Or, et se lança à sa poursuite, suivi de Malefoy. Malheureusement, le Vif d'Or disparut.

Alors le Balafré, fit Drago, prêt pour ta prochaine défaite ?

Pour l'instant, c'est nous qui menons, Malefoy, cria Harry pour couvrir les bruits de la foule.

Il évita un Cognard, et entendit un « gong », suivi de cris enthousiaste de la part des supporters de Serpentard.

Tu disais ? Je te signale que le match n'est pas fini, et je ne compte pas te laisser gagner.

Le contraire m'aurait m'étonné, fit Harry en s'éloignant.

Il volait maintenant près de la tribune des Professeurs, et remarqua que Montero était assis à côté du barman de « La Tête de Sanglier », et qu'il paraissait nerveux. Louisa, elle, rigolait aux côtés de Rogue, sous le regard amusé de McGonagall, qui n'avait jamais vu ce dernier rire. C'était d'ailleurs assez bizarre.

Le temps passa, et le Vif d'Or n'avait pas réapparu. Le score en était à 60 à 80 pour Serpentard, et Malefoy vint le narguer. La chanson « Weasley est notre roi » était à présent entonnée par tous les Serpentards. Quelques minutes plus tard, le score passa à 70 à 80, grâce à Bruce Adams. Les trois quarts de la tribune étaient dans un état d'excitation incroyable. Harry aperçut Luna, avec son chapeau orné d'un lion, et Judith et une de ses amies en train de porter une pancarte où il était écrit « Allez Gryffondor ! Harry t'es le meilleur ! ». Il lui sourit, et lui fit signe de la main… et il vit le Vif d'Or, en train de voleter juste au-dessus des buts de l'équipe adverse. Malefoy n'avait rien vu, aussi, Harry se rapprocha discrètement des buts, et quand il estima que ce dernier ne pourrait plus le rattraper, il accéléra. Malheureusement, son estimation se révéla incorrecte, et Malefoy se retrouva bien vite derrière lui. Le Vif d'Or fonça vers le sol à toute vitesse, puis remonta aussi vite, suivi des deux attrapeurs. Harry négocia un virage, et fit accélérer son Eclair de Feu au maximum de ses possibilités. Il entendit les Serpentards marquer un autre but, mais ne détacha pas son attention de la minuscule sphère dorée qui volait à toute allure. Il jeta un bref coup d'œil en arrière, et vit Malefoy se prendre un Cognard en plein dans le dos. Il le vit tomber de son balai, sur le sol qui n'était malheureusement pas trop bas, et se relever en pestant et en donnant un coup de pied dans son balai. Harry avait le champ libre, il tendit la main, et referma ses doigts sur le Vif d'Or. Il y eut une explosion de joie dans les tribunes. Gryffondor venait de gagner avec 220 points, contre 90 pour les Serpentards.

Dès qu'il posa les pieds au sol, ses coéquipiers s'empressèrent de le porter sur leurs épaules. Harry aperçut dans la foule, Judith qui courait vers lui. Il demanda qu'on le repose, et se précipita vers elle, pour aller l'embrasser. Au loin, il vit Montero et Rogue donner à McGonagall ce qu'ils lui devaient, puis Montero, voyant le barman de « La Tête de Sanglier » venir vers lui, chercha à se fondre dans la foule, mais l'homme l'attrapa. Ils avaient une discussion animée. Dumbledore l'avait vu aussi, et lorsqu'il s'approcha d'eux, le barman partit.

Ce soir là, une fête fut organisée dans la salle commune des Gryffondors, mais Harry, trop fatigué par le match et toutes les séances d'entraînement, alla se coucher se coucher vers 22 heure. Avant de s'endormir, il jeta un coup d'œil à la carte du Maraudeur. Montero était dans ses appartements, la silhouette noire ne se déplacerait donc pas dans le parc cette nuit…

Drago Malefoy errait dans les couloirs du château. La victoire de Gryffondor l'énervait. Une fois de plus, il avait perdu face au Survivant et il ne supportait pas ça. Et la faute à qui ? A Goyle, qui avait voulu balancer un Cognard sur le Balafré… il avait mal visé, et fait perdre son équipe. En guise de vengeance, Drago s'était passé les nerfs sur des élèves de première année qui passaient trop près de sa « merveilleuse personne. »

Il regarda autour de lui, et se rendit compte qu'il se trouvait dans le couloir où logeaient la plupart des Professeurs. Il ne savait même pas comment il était arrivé là. Par une fenêtre, il s'aperçut que la nuit était déjà bien avancée. Il avait dépassé le couvre-feu. Il accéléra un peu le pas, il ne tenait pas à tomber sur le vampire qui rôdait dans Poudlard. Il ne voulait pas mourir si jeune, et surtout dans ces murs.

Drago entendit des murmures lorsqu'il passa à côté d'une porte. Une porte qui était légèrement entrouverte. Par curiosité, il s'approcha. C'étaient les appartements de Louisa Weasley. Il jeta un coup d'œil dans l'entrebâillement. Il remarqua tout d'abord le nombre incroyable de plantes qu'elle possédait, et vit ensuite qu'elle était dans le fond d'une petite pièce, à côté de sa chambre. Elle lui tournait le dos, mais il put voir qu'elle était en robe de nuit, et elle avait l'air de discuter avec quelqu'un. Il ne sut pas pourquoi, mais il avait envie de savoir avec qui. Il poussa la porte le plus doucement possible, pour éviter de faire du bruit, et se faufila à l'intérieur. Si elle venait à le remarquer, il avait déjà une excuse en tête : il devait être accompagné par quelqu'un pour rentrer à son dortoir, une fois le couvre-feu passé, et comme sa porte était ouverte, il avait pensait à elle, malgré tout le dégoût qu'il pouvait ressentir en sa présence.

Il se cacha derrière un bureau, et observa la scène. Louisa lui cachait toujours son interlocuteur, mais apparemment, ce dernier était assis.

…tu sais que je ne fais pas ça de gaieté de cœur, je n'ai pas le choix, dit-elle.

Je n'en… peux… plus… nourris moi ! murmura une voix caverneuse.

Désolé, mais je n'ai rien pour toi aujourd'hui. Demain j'essaierai de te trouver du sang de porc, je ne veux pas prendre de risque inconsidéré en te livrant une victime humaine.

Du sang de porc ? Une victime humaine ? Drago avait peur de comprendre… Elle discutait avec un vampire ! Sans doute celui que Maugrey cherchait dans tout le château.

Il ne devait pas rester là. Et alors qu'il commençait à reculer, le Professeur de Botanique fit un pas sur le côté, et se dirigea vers une étagère.

Et Drago le vit, le vampire. Il était attaché à la chaise sur laquelle il était assis, par de lourdes chaînes. Il avait l'air faible, sa tête reposant presque sur son torse. Louisa revint alors, une seringue à la main.

Pas… encore, lui supplia le vampire.

Je te l'ai déjà dit, je n'ai pas le choix, fit-elle sur un ton sans compassion. Ce vieil Auror avec son œil magique est trop dangereux, je dois l'emmener sur de fausses pistes.

Et sans prévenir, elle lui enfonça la seringue dans le cou. Le vampire gémit de douleur. Drago était comme paralysé. « Cette femme est folle, pensa-t-il, je dois prévenir quelqu'un. » Et alors qu'il se dirigeait vers la porte, il s'aperçut qu'elle était fermée, et que du lierre bloquait les poignées. Il était coincé… et sa situation empira. Du lierre s'enroula autour de lui, lui bloquant les bras et les jambes. Cette fois, il était vraiment pris au piège.

Mais qui voilà ? s'exclama Louisa Weasley. Le jeune Mr Malefoy…

Elle vida le contenu de la seringue dans une sorte de vaporisateur.

Que me vaut l'honneur de votre visite ?

La ferme sale Cracmolle ! Relâchez moi immédiatement ! cria-t-il.

Elle eut un rire amusé.

Une Cracmolle ? Tu penses que c'est ce que je suis ? Tu es bien loin du compte, mon garçon, je suis bien plus que cela..., dit elle sur un ton mystérieux. Et pour ton information, je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi.

Elle bâillonna le vampire, rangea la seringue ainsi que le vaporisateur dans un petit placard, où Drago aperçut également une petite arbalète, et elle ferma la porte, qui fut immédiatement masquée par de nombreuses plantes. Elle passa sa main dans ses cheveux, et le fixa intensément. Drago se mit alors à crier au secours.

Crie tant que tu veux, une fois que les portes sont fermées, personne ne peut t'entendre.

Qui êtes-vous ? demanda Drago, un peu effrayé par la superbe femme.

Tu n'as pas à le savoir. Comment es-tu rentré au fait ?

La porte était ouverte.

Cet idiot de Severus…, murmura-t-elle.

Drago haussa les sourcils, surpris. Qu'était venu faire le directeur de Serpentard chez cette dingue ?

Maintenant, fit-elle en caressant le visage du jeune homme, je ne peux pas te laisser partir comme ça, tu pourrais parler et raconter à tout le monde ce que tu as vu.

Elle alla prendre un couteau sur son bureau, et revint vers un Drago apeuré. Il ne comprit pas très bien ce qui se passa par la suite. Sa paume tournée vers le plafond, ses doigts touchant le menton de Drago, elle souffla vers son visage, et une sorte de poudre rouge se répandit autour de lui. Il se sentit alors très bizarre, il n'avait plus qu'une seule idée en tête, séduire Louisa Weasley. Il voulait la posséder. Son parfum l'enivrait, et il avait l'impression de se noyer dans ses magnifiques yeux verts.

Il la vit alors déchirer une des manches de sa somptueuse robe de nuit verte, et s'entailler le bras avec le couteau. Elle saignait. Cela le rendit fou. Derrière lui, il entendit la porte s'ouvrir, et il sentit que le lierre se desserrait autour de lui. Il sentit également qu'on lui glissait un couteau dans la main. Louisa Weasley recula alors jusqu'à son bureau, tirant Drago vers elle, très près de son corps, et soudain, elle prit un air horrifié.

Au secours, aidez moi ! hurla-t-elle. On m'agresse !

VOILA, VOUS AVEZ ENFIN CERTAINES REVELATIONS !

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LA SUITE ARRIVERA PLUS TARD, JE DOIS FAIRE UNE PAUSE DANS L'ECRITURE A CAUSE DE MES ETUDES…