Troisième partie
Candy était à l'hôpital, dans son bureau, le lundi suivant, quand Terry arriva avec sa fille.
- Bonjour ! Entrez, dit-elle en souriant à Nellie, prenez place
- Merci, dirent le père et la fille
- Comment te sens-tu Nellie ? Demanda-t-elle
- Pas trop mal, dit Nellie
- Elle essaye d'être brave, dit Terry, elle ne va pas bien
- Nellie, tu n'as pas a être brave avec moi ou à l'hôpital. Nous sommes ici pour t'aider, dit Candy
On frappa à la porte, et une infirmière entra avec un fauteuil roulant.
- Dr. Candy, dit l'infirmière, nous sommes prêts pour Melle Nellie
Nellie se leva et alla s'asseoir dans le fauteuil roulant. Son père se leva et l'accompagna à la porte.
- Vous n'avez pas besoin de venir, Votre Grâce, dit l'infirmière, tout ira bien
- Mais…, commença Terry
- Papa, ce n'est pas la première fois, tu sais ce qu'ils vont me faire… tu m'attends ici, d'accord ?
- Je ne veux pas que tu sois seule…, dit-il
- Je ne serai pas seule, dit Nellie, j'ai toutes ces gentilles infirmières et Dr. Candy… à tout à l'heure papa !
Candy regardait Terry avec sa fille. La fille qu'il avait eue avec Susanna… mais tout ça c'était du passé. Elle avait eu un bébé avec Michael, son mari. Mai une partie d'elle aurait voulu que Terry ne soit pas capable de faire quoi que ce soit sans elle, une partie très égoïste…
- Terry, tu veux quelque chose à boire pendant que tu attends ? Demanda-t-elle
- Bien sur, docteur, dit-il froidement
Elle se leva et marcha vers une table ou il y avait des tasses et du café dans une cafetière, avec des sandwiches. Elle parlait pendant qu'elle mettait le liquide brûlant dans la tasse.
- J'ai regardé le dossier de ta fille ce matin, et je crois que les recherches sur lesquelles je travaille, peuvent l'aider…
Il la regarda. Etait-elle sérieuse ? Ou elle essayait seulement de le rassurer ?
- Vraiment ? Tu n'inventes rien ? Demanda-t-il froidement
- La vie de ta fille est en jeu, Terry, pourquoi est-ce que je serai entrain de plaisanter ?
- Peut être que tu es comme tous ces docteurs qui veulent seulement de l'argent…
- Tu me connais mieux que ça, Terry !
- Vraiment ? Je ne savais pas que tu étais mariée, que tu avais un enfant et que tu étais devenue chirurgienne…
- Et bien on ne s'est pas vu depuis notre rupture…Comment pouvais-tu savoir ce qui se passait dans ma vie ? Enfin, nous ne sommes pas ici pour parler du passé. Nous sommes ici pour Nellie…Je pense que je peux l'aider, mais je ne sais pas si tu vas me laisser faire…
- Pourquoi ?
- Parce que le traitement que je veux essayer sur elle est expérimental… mais c'est sa meilleure chance. Tu sais qu'elle n'a pas beaucoup de temps à vivre…
- Tu n'as pas besoin de me dire que ma fille est entrain de mourir ! Dit-il très fort brusquement
- Terry, calme toi…. Je suis désolée. Je sais combien ça fait mal de penser que tu vas perdre ta fille…
- Comment le sais-tu ? Tu as perdu ton fils ? Il m'a l'air en bonne santé…
- Et je remercie Dieu tous les jours, dit-elle ignorant sa méchanceté, aucun parent de devrait voir leur enfant mourir avant eux…
- Je n'ai pas besoin de ta pitié, Candy ! Ne sois pas condescendante avec moi !
- D'accord. Alors arrête de t'apitoyer sur ton sort et reprend toi ! Ta fille a besoin de te voir fort et plein d'espoir !
- On m'a dit qu'elle allait mourir ! Comment veux-tu que je m'habitues à ça ?
- Je ne m'attends pas à ce que tu t'y habitues… mais c'est toi le parent…
- J'ai peur de la perdre
- Elle n'est pas encore partie, et je peux l'aider si tu me laisse faire…
- Comment ?
- Il y a un traitement expérimental… ça été essayé une fois, mais ça échoué et je crois avoir trouver pourquoi…
- Echoué ?
- Oui, mais nous savons pourquoi ça échoué, alors la prochaine fois, nous allons faire en sorte que tout soit en ordre avant de faire quoi que ce soit…
- Tu veux te servir de ma fille comme cobaye ?
- Je veux essayer de sauver ta fille…Tu peux me faire confiance ?
Terry le regarda. S'ils avaient fait leur vie ensemble, tout aurait été tellement différent ! Mais ça ne servait à rien de pleurer sur quelque chose qu'on ne pouvait pas changer. Candy semblait si sure d'elle.
- Elle est la chose la plus précieuse que j'ai, dit-il finalement, je te la confie, je te fais confiance
- Merci, Terry
- Parce que je te connais. Tu ne me donnerais pas de l'espoir s'il y en avait pas…
- Tu sais qu'avec les opérations, il y a toujours des risques, et nous devons trouver un donneur compatible
- Bien sur…
Elle lui expliqua de qui allait se passer avant et après l'opération. Quand elle termina, avec tout le jargon médical, ils restèrent silencieux. Comme s'ils n'avaient plus rien à se dire. Terry redevint froid et taciturne. Et Candy le laissa.
- J'ai des patients à voir. Tu peux rester ici et attendre Nellie.
Elle se leva et sortit de son bureau.
- Candy, dit-il quand elle arriva à la porte
- Oui ?
- Merci
- De rien Terry, dit-elle
C'était comme si elle essayait d'être froid avec lui, mais ça ne marchait pas. Tout son corps était entrain de crier de courir vers Terry et le serrer dans ses bras…. Mais il était si froid et glacial. Mais sa fille était très malade et il était inquiet pour elle. De toute façon, il n'était pas question qu'elle recommence avec Terry ; c'était fini, il avait choisi Susanna, il avait eu un bébé avec elle… Elle avait eu sa vie avec Michael… Ils avaient tous les deux perdus leurs épouses… Mais qu'était-elle entrain de penser ? Non !
Il y avait un docteur britannique qui travaillait avec Candy, qui semblait intéressé par elle. Ils travaillaient ensemble, ils faisaient des recherches, son nom était Stewart Campbell. Ils travaillaient ensemble et ils mangeaient ensemble. Alors il alla avec Candy dans son bureau, où Terry était toujours entrain d'attendre.
- Mr. Grandchester, vous avez une très belle fille…, dit le Dr. Campbell
- Merci, dit Terry indifférent
- Il nous suffit de trouver un donneur et nous pourrons opérer, dit le Dr. Campbell, Dr. Candy est une chirurgienne remarquable
Terry ne répondit pas. Il regardait la scène, sans émotion ; Candy qui sourit au Dr. Campbell et lui qui lui fit un clin d'œil.
- Candy tu es prête pour aller déjeuner ? Dit le Dr. Campbell
- Oui. Terry ? Dit Candy, tu veux venir déjeuner avec nous ?
Le Dr. Campbell regarda Candy surpris. Pourquoi est-ce qu'elle voulait qu'il vienne avec eux ? Il voulait être seul avec Candy… Terry vit le regard du Dr. Campbell et il décide de les accompagner, rien que pour l'énerver ! Il pensait que Candy était toujours mariée…
- Bien sur, Candy, soit…, dit-il, allons-y !
Candy était entrain de marcher avec Stewart et Terry les suivait un peu à l'arrière.
- Pourquoi l'as-tu invité ? Demanda le Dr. Campbell
- Parce que c'est un vieil ami et ça aurait été impoli de ne pas le faire, dit Candy
- Je voulais être seul avec toi…
- Tant pis, dit Candy, nous avons de la compagnie
Terry les regardait entrain de murmurer. Ils arrivèrent à la cafeteria et ils s'assirent, après avoir acheter leur nourriture. Candy parlait avec Stewart. Terry ne disait rien ; il semblait perdu dans ses pensées. Candy essayait de l'inclure dans la conversation, mais il ne semblait pas très intéressé de participer. Il la regardait, mais il ne voulait pas recommencer avec elle… Mais n'était-elle pas mariée ?
- Candy, ton mari n'a pas de problème quand tu travailles tard ? Demanda Terry
- Terry, je suis désolée. Nous n'avons pas eu le temps de parler, comme ta fille est malade…J'ai perdu mon mari il y a quelques mois…
Terry se sentit mal.
- Je suis désolé, Candy…
- C'est rien Terry, tu ne savais pas, dit-elle doucement
- Je suis tellement préoccupé avec la maladie de ma fille, je n'ai même pas demandé comment tu allais….
- Tu as vu mon fils, Michael Jr. Michael était docteur et chirurgien comme moi…
- Michael ? Je ne le connaissais pas… Je pensais que tu aurais épousé Albert….
- Albert ? Pourquoi Albert ? Dit Candy surprise, c'est mon père adoptif…
- Ton père adoptif ?
- Oui, c'est le grand oncle William, celui qui m'a adopté…
Terry pensa à sa visite à Chicago, quand il a vu Albert... il était sur que Candy allait finir avec lui. Mais il avait un devoir à remplir…
- Oh…je suppose que j'aurai dû rester en contact avec mes vieux amis… comment va Alistair ? Nous étions dans la même classe…
- Alistair est mort… il est mort à la guerre
- Quoi ? Oh… je suis désolé….
- Ça va…
- Je ne fais que ramener des souvenirs douloureux…
- La douleur fait partie de la vie, Terry, c'est comme ça que nous savons que nous sommes en vie, dit Candy
Ils se regardèrent. Stewart les regardait, c'était comme si il y avait un lien invisible entre eux… Ils finirent de manger et ils allèrent voir comment allait Nellie. Elle était à présent dans une chambre individuelle.
- Papa ! Dit-elle en souriant
- Comment va ma petite fille ? Demanda-t-il
- Je vais bien…, dit-elle, je suis habituée à tous ces tests, les piqûres…
- Tu ne devrais pas être habituée à ça, dit Terry
Candy les laissa et elle alla voir d'autres patients. Elle était surprise de voir son fils qui l'attendait dans son bureau, quand elle y retourna.
- Mike ?
- Salut maman !
- Tu es venu voir Nellie ?
- Oui….
- D'accord, je vais t'amener dans sa chambre
Ils trouvèrent Terry entrain de parler avec sa fille et entrain de rire avec elle. Il était tellement différent avec elle ! Nellie sourit en voyant Mike.
- Salut Mike ! Dit-elle, s'il te plait, entre ! Comme c'est gentil à toi d'être venu me voir !
- Salut Nellie, Mr. Grandchester, dit Mike
Terry fit un signe de la tête et le laissa seuls. Il suivit Candy dans son bureau.
- C'est gentil à toi de les laisser seuls, dit Candy
- Ton fils semble être un garçon bien. Je sais qu'il doit être bien élevé, avec toi pour mère
Candy sourit.
- Ne t'en fais pas. Ils ne sont que des amis, dit Candy
- Rien que des amis ? Et bien, si ma fille tombe amoureuse un jour, ton fils serait un bon candidat
- S'il tombe aussi amoureux d'elle
- Et bien, il semble ne pas pouvoir se passer d'elle… il parlait d'elle quand elle n'allait plus à l'école ?
- Oui… mais…
- Je peux le sentir ?
- Sentir quoi ?
- Ce que je sentais quand j'étais près de toi, d'antan…
Candy ne répondit pas. Elle ne voulait pas parler du passé.
- Tu peux aller chez toi et te reposer, dit-elle, Nellie va bien
- Je ne vais pas laisser mon bébé seul…
- Terry…
- Je vais dormir sur une chaise dans sa chambre. Je suis catégorique…
- D'accord, dit-elle
Il était tellement protecteur avec sa fille. Candy fit en sorte que Terry puisse dormir dans une chambre vide, à coté de celle de sa fille.
- Merci Candy, dit Terry soulagé
- De rien. Bonne nuit et à demain
- Aurevoir Candy, bonne nuit
Candy alla chercher son fils et ils rentrèrent chez eux. Les jours suivants furent très agités. Trouver un donneur pour Nellie n'était pas une chose facile. Elle n'était pas compatible avec son père, et les donneurs vivants n'étaient pas facile à trouver à cette époque. Nellie n'allait pas mieux. Mike commençait à s'inquiéter.
- Maman, qu'est-ce qu'il faut pour être un donneur ?
- Il faut avoir le même groupe sanguin pour être compatible
- Est-ce que tu peux tester mon sang ? On ne sait jamais…
Candy le regarda surprise.
- Tu ferais ça pour elle ?
- Je ne veux pas qu'elle meure, c'est ma meilleure amie
- Je suis tellement fière de toi chéri… il y a des risques…
- Maman, si je peux la sauver, allons-y
Les tests furent faits et à la grande surprise de tous, Mike était un donneur compatible. Ile allait sauver sa meilleure amie. Terry était content, mais il avait des questions.
- Candy, tu m'as bien dit que la première expérience a échoué… pourquoi ?
- Parce qu'ils ont prit un rein au hasard et ils ont fait l'opération ; le sang n'était pas compatible… mais il y a toujours la possibilité de rejet…
- Ton fils est prêt à donner son rein à ma fille ? Il l'aime à ce point là ? Si ça marche, je ne le remercierais jamais assez….
- Ne t'en fais pas. Un « merci » sera suffisant. Il n'y aura aucune autre obligation, dit Candy tristement, elle n'aura pas besoin de l'épouser…
Terry la regarda surpris. Comment pouvait parler d'un des moments les plus difficiles de leur vie, quand il a du rester avec Susanna parce qu'elle avait perdu sa jambe en lui sauvant la vie ? Ce simple incident avait changé tout le cours de leur vie…
- Candy, dit-il
- Je suis désolée d'avoir parlé de ça… Prions que son corps ne rejette pas le rein de Mike
Terry ne répondit pas. Ce passé douloureux, il ne voulait pas y penser. Tout ce qui était important pour le moment, c'est que leurs enfants sortent sains et saufs de cette opération risquée.
