Bonjour bonjour !

Et bien voilà, ça faisait longtemps que nous n'avions pas mis de one-shot en ligne. J'ai hésité entre un triste et un joyeux, penché un moment pour le triste vu que le dernier était un humoristique mais finalement c'est l'humoristique qui l'a remporté !

Voilou, je vous laisse à votre lecture. Soyez indulgents pour ce OS, il date, c'est l'un de mes premiers OS et c'estmon premier OS humoristique ! Merci de votre compréhension !

Résumé : Prenez un zeste de James, une pincée de Lily, secouez bien et qu'est-ce que vous obtenez ? Bébé Harry bien sûr !


Maternité
By Luna(rd)

Cela faisait bien deux heures que les quatre Marauders étaient là, à attendre dans les couloirs de Sainte Mangouste. James allait et venait, tournant comme un lion en cage devant la porte derrière laquelle Lily avait disparu. Sirius, adossé contre le mur, regardait les va-et-vient de l'hôpital avec son habituel air ennuyé et désinvolte. Son visage s'illuminait chaque fois qu'une jeune Guérisseuse passait près de lui, et pour peu que l'une d'elle le regarde avec un semblant d'insistance, il lui adressait son plus beau sourire Colgate et la regardait s'éloigner avec amusement, rougissante jusqu'à la racine des cheveux. Remus et Peter étaient assis l'un à côté de l'autre, le premier disparaissant derrière un exemplaire de La Gazette du Sorcier, et le second fixant sans ciller un point quelconque sur le sol.

- Cornedrue, tu ne veux pas t'arrêter cinq minutes ? finit par lâcher Sirius. Tu me files le tournis à tourner virer comme ça…

- Ca fait plus de deux heures qu'ils l'ont emmenée, s'angoissa James en ignorant la remarque de son ami. Ca devrait être fini depuis l'temps…

- Ne t'inquiètes pas, Corny, intervint la voix de Remus quelque part derrière la photo du nouveau Ministre de la Magie qui s'étalait en première page du journal. Il faut du temps pour...euh…pour ce genre de choses…

James continuait ses allers et venus, au grand désespoir de Sirius, mais il s'arrêta soudain :

- Et s'il y avait eu des complications ? Si le bébé ne se présentait pas bien ou que…qu'il…

- …ait décidé de rester là où il est ? suggéra Sirius d'un ton calme ce qui lui valut un regard noir de son ami.

Cependant, cela ne l'empêcha pas de poursuivre :

- Remarque, si c'est le cas, je le comprends. Il est bien mieux là-dedans que dans ce monde pourri et rempli d'imbéciles aux cheveux gras…

- Quel est le rapport entre le bébé et Servilus ? demanda Remus en abaissant son journal.

- Aucun, répondit Sirius. Enfin, j'espère…

- Vous pourriez pas essayer de vous intéresser un minimum à mon problème ! s'emporta James. Je vous rappelle qu'aujourd'hui c'est la naissance de mon fils ! Et je n'ai pas envie d'entendre parler de Servilo alors que je m'apprête à devenir père !

- C'est moi ou il est devenu encore plus insupportable ? questionna Sirius d'un ton détaché.

- C'est bon, calme toi Cornedrue…

- MAIS JE SUIS CALME LUNARD ! ARRETEZ DE ME DIRE DE RESTER CALME ! COMBIEN DE FOIS FAUDRA T-L QUE JE VOUS REPETE QUE JE NE SUIS PAS STRESSE !

Un grand silence s'ensuivit. Les trois jeunes hommes fixaient leur ami avec consternation.

- C'est bon, ça va mieux ? reprit Sirius.

- Ah oui, j'me sens mieux, répondit James en s'asseyant à côté de Remus.

De nouveau, ce fut le silence, seulement ponctué par les bruits lointains du reste de l'hôpital en agitation. De temps en temps, les quatre amis percevaient les cris de douleur de Lily dans la salle de travail et Remus remarqua que James faisait un effort surhumain pour se retenir de se lever et d'aller la rejoindre. A plusieurs reprises, il le sentit amorcer un mouvement pour quitter son siège mais chaque fois, il se ravisait. N'y tenant plus, le futur père finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres :

- Vous croyez que tout se passe bien ?

- Si j'en juge par les cris, je dirais que non, répondit Sirius avec nonchalance.

Devant l'air paniqué de James, Remus jugea bon de le rassurer :

- Je suis certain que tout se passe bien…S'il y avait eu un problème, ils nous auraient averti…

- Ouais, ajouta Sirius. Le seul gros problème qu'il peut y avoir, c'est que le gosse hérite de la tête enflée de son père et dans ce cas…-il eut une grimace de douleur- je ne voudrai pas être à la place de Lily…

Remus décocha un regard noir à son ami.

- Merci Patmol…

- Pas de quoi…

Un ange passa.

- Vous croyez qu'elle souffre ?

Sirius ouvrit la bouche pour répondre mais, ne connaissant que trop bien son ami, Remus le devança et le coupa dans son élan :

- Je suis sûr que NON…Tu sais, maintenant, la médecine a progressé et il y a des remèdes contre la douleur… C'est pour ça que je suis CONVAINCU – il appuya fortement sur le mot pour contrer une nouvelle tentative de Sirius de ruiner tous ses efforts- que tout se passe bien pour Lily…

A cet instant, un cri s'éleva, plus fort que les précédents, de la salle de travail, suivi d'une exclamation haute et claire :

- POTTER ! TU NE ME TOUCHERAS PLUS JAMAIS !

James blêmit tellement qu'il aurait pu se confondre avec le mur derrière lui. Sirius eut un sourire moqueur et se tourna vers Remus :

- Qu'est-ce que tu disais, Lunard ?

- Bon, Cornedrue, viens, ordonna le lycanthrope en obligeant son ami à se lever. Tu as besoin de te changer les idées…

- Où est-ce qu'on va ? demanda Peter en sortant de ses pensées.

Il n'avait pas prononcé un mot depuis qu'il était arrivé-en retard- et il s'était perdu dans la contemplation d'une tâche au sol. Il n'aimait pas particulièrement les hôpitaux. L'atmosphère aseptisée qui y régnait l'angoissait et le mettait mal à l'aise.

- On va faire un tour à la cafet', au cinquième étage, répondit Remus en poussant devant lui un James tétanisé. Je pense que ça fera du bien à tout le monde de quitter ce couloir et de se mettre quelque chose sous la dent…

- Ah…alors je ne dis pas non…

Peter se leva à son tour et suivit ses deux amis, bientôt imité par Sirius.

o0§0o

Cinq minutes plus tard, les quatre amis étaient assis dans de gros fauteuils rouges et bien rembourrés. James était enfoncé dans le sien, le teint pâle et le regard fixe. De temps en temps, il murmurait des choses inaudibles, dont les seuls mots que ses trois compagnons saisirent furent : « …ma faute…me déteste… » Une serveuse s'approcha pour prendre leur commande. Bien évidemment, Sirius ne put s'empêcher de lui adresser un sourire ravageur qui la fit virer à l'écarlate. Elle détourna vivement les yeux et se tourna vers les trois autres pour ne pas avoir à croiser son regard une fois de plus.

- Je vais prendre une Bièraubeurre, commanda Remus.

- La même chose, poursuivit Peter.

- Un Whisky Pur-Feu pour moi, demanda Sirius en tentant d'accrocher le regard de la serveuse derrière ses boucles blondes.

Mais la jeune fille se garda bien de se tourner dans sa direction et préféra s'intéresser au choix de James.

- Et pour vous ?

- Euh…j'vais prendre un…un café, balbutia le futur père en essayant de paraître aussi calme que possible malgré sa jambe droite qui paraissait être victime d'un sortilège de Tarentallegra.

- Mettez lui plutôt une Bièraubeurre, rectifia Remus en souriant.

La serveuse acquiesça puis s'éloigna de leur table. Personne ne prononça un mot, et même lorsque la jeune fille revint avec leurs consommations, ils n'ouvrirent pas la bouche. Ils sirotèrent leurs boissons en silence et ce fut Sirius qui les sorti de leur mutisme :

- Nom d'un chien ! Je savais pas qu'il fallait autant de temps pour accoucher… Je ne me souviens pas d'avoir mis autant de temps pour sortir du ventre de ma mère…

- C'est probablement parce que, à l'époque, tu étais déjà impatient de séduire les jolies filles, se moqua Remus.

- Oui, p't'être bien…, sourit le Dom Juan en jetant un coup d'œil à la serveuse derrière son bar.

Quand elle sentit son regard sur elle, elle se força à regarder autre part et fit mine de vaquer à ses occupations.

- Quelqu'un veut quelque chose à grignoter ? proposa le beau brun sans détourner les yeux de la serveuse.

- Oh oui, moi, j'prendrai bien une tartelette aux pommes, répondit Peter.

- Très bien, alors tu n'as qu'à aller te la chercher…

Peter resta bouche bée.

- Mais…mais tu as demandé si…si on…bredouilla t-il.

- Réfléchi Queudver…Je disais seulement ça pour être poli…Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai quelque chose à faire…

Ni une ni deux, il se leva et partit en direction du bar. Peter le regarda un moment en papillotant des yeux d'un air interdit.

- Je serai toi, Queudver, j'irai chercher cette tarte aux pommes et j'en profiterai pour…euh… donner un coup de patte à Patmol, déclara Remus d'un ton innocent.

Saisissant l'allusion de son ami, Peter sourit et se leva pour rejoindre Sirius. Ce dernier sembla fortement contrarié que le jeune homme vienne empiéter sur ses plates-bandes. Mais devant la jeune fille, il n'en montra rien et lui adressa un sourire à s'en décrocher la mâchoire. Remus observait la scène du coin de l'œil, se mordant la langue pour ne pas exploser de rire. Il voyait Peter s'accrocher aux basques de Sirius, s'immisçant dans la conversation. Remus connaissait parfaitement sa façon de procéder. Il ne comptait plus les fois où, James, Peter et lui avaient réduit à néant les innombrables « plans drague » de leur ami. Et même si d'où il était, il n'entendait rien de la conversation, il devinait sans peine ce qui se disait. James sembla soudain sortir de sa léthargie et se pencha vers lui d'un air avide.

- A ton avis, qu'est-ce qu'ils disent ?

- Et bien,si j'arrive toujours à lire sur les lèvres comme lorsqu'on espionnait les profs, ça donne peu près ceci :

Il se racla la gorge et se mit à imiter la voix dePeter :

- Est-ce que je pourrais avoir de la crème avec, s'il vous plaît ?

La serveuse attrapa un pot de crème derrière elle et le tendit au jeune homme. Sirius semblait de plus en plus excédé et paraissait n'attendre qu'une chose : que Peter parte. Mais c'est sans compter sur l'ingéniosité de son ami et sa capacité à se faufiler dans une conversation sans en avoir l'air. Remus poursuivit son imitation :

- Je vous dois combien, maintenant, avec la crème ?

La serveuse fit un rapide compte avant de lui donner le prix à payer pendant que Peter s'apprêtait à se servir en crème. Cependant, il suspendit son geste au dernier moment et se ravisa :

- Non, finalement je ne vais pas prendre de crème. Pourriez-vous me redonner le prix pour la tarte seule ?

Sirius leva les yeux au ciel d'un air exaspéré alors que la serveuse refaisait son calcul.

- Combien vous m'avez dit ?

Peter farfouillait dans son porte-monnaie. James, paraissant avoir momentanément oublié ses tracas de futur père, ne put s'empêcher d'éclater de rire plus longtemps. Remus, quant à lui, continuait sur sa lancée :

-Je suis désolé, vous n'auriez pas de la monnaie ? J'ai bien peur de ne pas avoir assez pour faire l'appoint…

Après moult échanges de monnaie avec la serveuse, Peter finit par payer sa part de tarte. Alors que la jeune fille avait le dos tourné pour ranger l'argent dans la caisse, Sirius adressa un regard éloquent à son ami et qui signifiait clairement : « C'est bon, maintenant que t'as eu ce que tu voulais, y compris ma faillite, tu peux y aller et me laisser sauver les meubles tant qu'il en est encore temps. » Mais le jeune homme ne semblait pas décidé à partir. Il lui adressa un sourire idiot tout en commençant à manger sa tarte, puis il engagea la conversation avec la serveuse. Cette dernière ne semblait pas du tout gênée par la présence de Peter. Au contraire, elle paraissait soulagée qu'il soit là pour ne pas se retrouver seule en tête à tête avec Sirius. Le Casanova, à bout de nerfs, se retourna vers les deux autres. James était plié en deux sur son fauteuil et Remus lui fit un grand sourire en levant le pouce, comme pour lui dire : « Vas-y mon vieux ! Tu vas l'avoir ! »

A cet instant, un Guérisseur arriva derrière eux.

- Monsieur Potter ?

James cessa immédiatement de rire et se retourna vers l'homme tout de blanc vêtu.

- Félicitations…vous avez un magnifique petit garçon…

o0§0o

- Corny, ferme la bouche, on dirait un poisson hors de l'eau…

- Surtout avec ses yeux de merlan frit… Il manquerait plus qu'il ait les ouïes qui se mettent à s'agiter frénétiquement et la ressemblance serait parfaite…

James secoua la tête et fixa Remus et Sirius assis en face de lui. Le Guérisseur était parti et il ne s'en était même pas rendu compte, trop obnubilé par sa joie d'être papa. Il regarda tour à tour Remus, Sirius puis Peter qui était assis à côté de lui. Tous les trois le fixaient avec de grands sourires.

- Je suis papa, bredouilla t-il. Je suis papa…

- Ca y est, il revient à lui, se moqua Sirius. Et bah dis donc ! Il en a fallu du temps pour que ça fasse le tour. Moi qui croyais que Queudver était imbattable dans ce domaine…

- Eh ! protesta le concerné.

- Je suis papa, répéta James.

- Tu veux pas nous le répéter encore une fois, je crois qu'on a pas bien compris, ironisa Sirius.

- Et on peut aller les voir ? demanda le nouveau père de famille en ignorant la remarque de son ami.

- Le Guérisseur a dit qu'il fallait attendre encore un peu, le temps que Lily se repose. Apparemment, ça a été assez long….

- Non ! Tu plaisantes, j'espère ! J'ai seulement l'impression d'avoir passé ma vie dans cet hôpital, alors ne me dis pas que « apparemment » ça a été long, je ne te croirai pas !

Remus ferma les yeux pour se donner la force de résister à l'envie d'envoyer balader Sirius, puis il respira un bon coup avant de reprendre :

- Je disais donc, avant que je ne sois interrompu par un imbécile de grand brun à l'humour douteux, que ça avait été assez long et que Lily avait besoin de repos pour se remettre d'aplomb…

- Ôte moi d'un doute, le coupa Sirius pour la seconde fois. Tu étais bien en train de parler de Servilo à l'instant ?

- Non, je parlais de toi, Patmol…

Avant que Sirius ait le temps de répliquer, James prit la parole :

- Et dans combien de temps j'vais pouvoir aller les voir ?

- Et bien, le Guérisseur avait dit une heure, répondit Remus en consultant sa montre. Mais étant donné le temps pendant lequel tu es resté dans les vap'… je dirai qu'on pourra y aller d'ici trois quart d'heure…

- Très bien, intervint Peter. Ca m'donne le temps d'aller acheter une nouvelle boîte de chocolats…J'ai mangé l'autre en venant…

o0§0o

Remus et Peter remontaient la grande rue qu'était le Chemin de Traverse en direction du Chaudron Baveur. Ils avaient tous deux achetés un cadeau pour la maman et le nouveau né. Peter, en plus d'une grosse boîte de friandises en tout genre, avait investi dans un Mimbulus Mimbletonia. « Un peu… surprenant comme plante d'agrément, non ? » avait fait remarquer Remus en le voyant sortir de la boutique, brandissant fièrement son acquisition. « J'ai trouvé qu'il ferait bien dans la chambre du petit » avait simplement répondu son ami. Toujours sceptique à l'idée de voir le mini cactus sur une étagère dans la chambre du bébé, Remus n'avait cependant pas osé contredire le jeune homme, ne voulant surtout pas le froisser en ce jour d'allégresse. A présent, il marchait à ses côtés, avec, dans une main, un énorme bouquet de lys blancs -les fleurs préférées de Lily- et dans l'autre, un paquet de chez Fleury & Bott contenant toute une collection de livres intitulée : « La Magie pour les Petits » par Ella Lagrosstête.

Enfin, ils arrivèrent à l'auberge. James était déjà là, assis à une table devant une chope de Bièraubeurre qu'il n'avait pas touchée. Ses deux amis le rejoignirent et s'assirent à côté de lui.

- Ah enfin, vous voilà ! Ca fait une plombe que je vous attends !

- Désolé, s'excusa Peter. Mais j'ai eu du mal à sortir Lunard de chez Fleury & Bott…Ce qui n'est pas étonnant en soi…AÏE ! Ca fait mal Lunard !

- Ah bon ? Oh, j'suis désolé mais c'était tout à fait mon intention…

- Et où est Patmol ?

- La dernière fois que je l'ai vu, il était occupé à draguer la serveuse de chez Floran Fortarome, répondit Remus.

- Ca va Cornedrue ? s'inquiéta Peter en remarquant que son ami n'avait pas très bonne mine.

- Hein ? Oui, bien sûr que ça va…

- Tu es sûr ? Je te trouve un peu pâle…

- Non, j't'assure que je vais très bien…Bon, c'est vrai que je me sens un peu fatigué mais qui ne le serait pas à ma place ? A force de veiller toutes les nuits en se demandant si ce soir va être le bon… Et puis…

Il laissa sa phrase en suspend, semblant soudain très intéressé par quelque chose au fond de son verre.

- Et puis ? répéta Peter.

- Et bien…je…euh…

Quoi qu'il y ait au fond de ce verre, cela semblait vraiment le captiver.

- Oui ? le pressa Remus.

A cet instant, le degré d'intérêt exercé par ce qu'il y avait dans son verre avait atteint son paroxysme.

- Bon, Cornedrue, tu nous ce qui ne va pas ou il faut qu'on te tire les verres du nez ? s'emporta Remus.

- Et bien…euh…vous voyez…euh…moi…lui…et…euh…elle…enfin, vous voyez ce que je veux dire ?

James releva les yeux et se rendit compte que ses deux amis le fixaient avec un air de totale incompréhension.

- Bon…vous voyez, tout à l'heure, j'étais là, tout seul, face à ma Bièraubeurre et, tout en la regardant, j'essayais de me faire à l'idée que j'étais papa…Je pensais qu'après le mariage, tout me semblerait être du gâteau. Je croyais que dire « oui » à la femme de sa vie, c'était l'étape la plus difficile à franchir… Mais là, j'ai réalisé à quel point un bébé c'était une responsabilité…Il faut s'en occuper, le choyer, l'éduquer…et le voir grandir…et…j'ai fixé ma Bièraubeurre droit dans les yeux- si tant est que les Bièraubeurres ont des yeux- et je me suis dit : « Allez James, il faut que tu sois un bon père. Tu dois lui offrir un avenir tout en t'assurant qu'il gardera un souvenir du passé, un souvenir de toi… Il faut que tu sois digne de sa mémoire… Allez James…il faut que tu le fasses… Pour lui…Pour Lily… »

Un long silence suivit les dernières paroles de James ;

-Eh bah, reprit finalement Remus. Tu as du te sentir drôlement seul pendant ces quelques secondes…

- Et tu as pensé à tout ça rien qu'en regardant une chope de Bièraubeurre ?s'étonna Peter. OUAH ! Impressionnant…

- Ecoute Corny…Faut pas t'en faire…C'est normal que tu t'inquiètes comme ça. Tous les jeunes parents passent par là. Alors dis toi que tu n'es pas le premier à qui ça arrive… Il y a toujours un moment où les gens s'angoissent et se demandent s'ils seront de bons parents… Il faut simplement que tu reprennes confiance en toi… Tu verras…tout se passera bien… Ce bébé aura les meilleurs parents qu'on puisse rêver d'avoir…

James adressa un sourire reconnaissant à son ami.

- Merci Lunard…

- Pas de quoi…

- Et bien, on devrait p't'être y aller…Lily nous attend…

- Allez, vas-y Papa…Va rejoindre ta p'tite famille… Oh ! Attends ! Qu'est-ce qu'on fait pour Patmol ?

- Oh... il nous rejoindra là-bas… Il connaît « le chemin des Guérisseuses »…

Attrapant ses paquets, James se dirigea vers la sortie du pub. Remus l'imita mais s'arrêta à quelques pas de la porte.

- Tu viens, Queudv… Nom d'un lycanthrope unijambiste ! Peter, mais qu'est-ce que tu fais !

Le jeune homme fixait d'un regard intense la chope de Bièraubeurre laissée par James, comme s'il avait voulu la faire léviter simplement par la force de son esprit.

- Chut… j'me concentre, dit-il à mi-voix.

Remus leva les yeux au ciel puis suivit James dans les rues de Londres.

o0§0o

- Ah, Patmol, te voilà enfin… On n'attendait plus que toi pour aller voir Lily…

Sirius arrivait à l'autre bout du couloir, les mains dans les poches, marchant de son habituel pas nonchalant et désinvolte. Il leur adressa un grand sourire et rejeta d'un mouvement de tête les quelques mèches qui lui tombaient devant les yeux.

- Désolé… J'avais…une course à terminer…

- Mouais…Et elle avait l'air de quoi cette « course » ? demanda Remus avec scepticisme.

- Ah, ah… Tu verras en temps voulu, répondit Sirius en lui décochant un sourire plus large encore.

Remus soupira. Ce qu'il pouvait être agaçant quand il faisait des mystères !

- Bon, ça y est ? On peut y aller maintenant que tout le monde est là ? s'impatienta James qui trépignait sur place depuis un bon quart d'heure.

Ses trois amis acquiescèrent, puis il prit une grande bouffée d'air et ouvrit la porte de la chambre de Lily. La jeune femme était là, dans son lit, donnant le sein au bébé. Elle tourna la tête vers eux à leur entrée et leur adressa un sourire radieux.

- Alors mon Oiseau de Paradis…Comment ça va ? demanda James en s'approchant de sa femme.

Il se pencha vers elle et l'embrassa avant de s'extasier devant la beauté de son fils. Le petit avait des cheveux noirs de jais, comme son père, et de grands yeux verts en amande, à l'image de sa mère. Alors que James laissait libre cours à sa béatitude à grand renfort de : « Gouzi gouzi… C'est le gros bébé à son papa…Areuh areuh… », Sirius leva les yeux au ciel avec un air d'intense commisération.

-Et bah…si tous les pères sont aussi gagas devant leurs enfants, je ne veux jamais être père…, déclara t-il.

- Pour ça, il faudrait déjà que tu es une relation stable, lui répliqua Remus.

Quand enfin James se poussa pour laisser ses trois amis voir le bébé, tous furent attendris par cette petite bouille tétant tranquillement le sein de sa mère.

- Il est adorable, complimenta Remus.

- Oui…l'autre ne doit pas être mal non plus, ajouta Sirius, ce qui lui valut un coup de coude dans les côtes par James et Remus, postés de chaque côté de lui.

- Tu pourrais au moins t'abstenir devant le petit, lui reprocha Remus.

- Désolé, l'abstinence c'est pas mon truc, répliqua Sirius.

- Au fait Lily, coupa Peter, on a ramené quelques p'tits cadeaux pour toi et le bébé…

- Oh non ! Il ne fallait pas ! s'exclama Lily alors que Peter et Remus lui tendaient leurs cadeaux respectifs.

Elle remonta sa chemise de nuit- à la grande déception de Sirius- et passa le bébé à James, trop heureux d'être père pour remarquer que son meilleur ami lorgnait sur sa femme. Puis elle entreprit d'ouvrir un à un les cadeaux, commençant par ceux de Peter.

- Merci Peter…Ce…cetteuh…plante ! est très originale…

- Oui…Pet' pensait que ça ferait bien dans la chambre du p'tit, commenta Remus avec une pointe d'ironie transparaissant dans sa voix. Au moins, si vous hésitiez sur la couleur du papier peint, vous voilà fixés. Cette plante fait distributeur de peinture intégré…

- Lunard…est-ce que tu ne serais pas en train de te moquer de mon cadeau par hasard ?

- Moi ? Pas le moins du monde…

- Ah bon, j'croyais…

- Oh ! Regardez ça ! s'exclama soudain Sirius alors que Lily ouvrait le paquet de Remus. Lunard a offert des livres au gamin… Quelle surprise !

- Patmol…ne serais-tu pas en train de te moquer de moi par hasard ?

- Moi ? Pas le moins du monde…

- Merci tous les deux ; c'est très gentil de votre part, remercia Lily.

- Attend Lily-Jolie, intervint soudain James. Ca n'est pas fini… Tiens Patmol…tiens moi James junior…ajouta t-il en tendant le bébé à Sirius.

-Euh… je sais pas si je saurai faire ça, hésita Sirius en le prenant dans les bras.

- Faudra bien que tu t'y habitues, répondit James en fouillant dans ses paquets. J'te rappelle que c'est toi le parrain de James junior…

- James, combien de fois t'ai-je dit qu'il était hors de question que notre fils s'appelle James junior ? protesta Lily.

- Voilà ! s'exclama James en brandissant fièrement un paquet qu'il tendit à son épouse.

- Qu'est-ce que c'est demanda t-elle avec méfiance car, connaissant son mari, elle était quasiment sûre de connaître la réponse.

- Tu verras bien…Allez, ouvre le ! répondit simplement James.

La jeune femme commença à déballer le cadeau.

- Oh, James…

- Il est chouette, hein ?

Cependant, ce que James avait pris pour une interjection de joie n'était en fait due qu'à l'exaspération. Remarquant finalement le visage déconfit de sa femme, le jeune père fronça les sourcils.

- Ca ne te plaît pas ?

- Si, si, bien sûr que si… Il est vraiment beau…Aux couleurs de Gryffondor en plus, mais…tu ne penses pas qu'il est un peu jeune pour ça ?

- Bien sûr que non ! Il n'y a pas d'âge pour ça !

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Peter, curieux de savoir quelle serait la raison de la énième dispute entre James et Lily.

La jeune mère soupira.

- C'est une tenue de Quidditch…au grand complet !

- Je ne vois pas pourquoi James junior ne pourrait pas faire de Quidditch dès maintenant…

- Il ne s'appelle pas James junior !

- Vous ne lui avez toujours pas trouvé de prénom ? questionna Remus.

- Si, il s'appelle James junior…

- Non, il ne s'appelle pas James junior !

- Et pourquoi pas Archibalde ? proposa Peter.

Sirius éclata de rire. Dans ses bras, le bébé s'était endormi en suçant le petit doigt de son parrain.

- Qui s'appelle Archibalde de nos jours ! s'esclaffa le jeune homme.

- Mon oncle s'appelle Archibalde, répliqua Peter, vexé.

- Oui, et bien mon fils ne s'appellera ni Archibalde ni James junior…

- Si je peux me permettre, en tant que parrain du gosse, je peux peut-être donner mon avis sur la question…

- Vas-y, on t'écoute, dit Remus avec un air amusé. J'attends de voir ce que tu as à nous proposer…

- Moi je pense que… Sirius junior serait un prénom qui lui irait comme un gant…

Lily roula des yeux, exaspéré.

- Je me demande si on a bien fait de lui demander d'être le parrain, commenta James en regardant Sirius bercer doucement son filleul.

- Bien sûr que vous avez bien fait ! Vous ne pouviez pas rêver mieux ni trouver plus fiable pour son éducation… Tu vas voir, p'tit gars, ajouta t-il à l'adresse du bébé. J'vais t'apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur la chose la plus importante qui existe sur Terre…les filles…

- Alors là, j'approuve Cornedrue, reprit Remus. Je ne sais pas si votre choix est le meilleur…Je doute que l'apprentissage de « Comment reluquer sous les jupes des filles ? » soit dans les priorités des actions de parrainage…

- Je suis vraiment offensé là, protesta Sirius. Moi qui ais fais un beau cadeau à mon filleul, vous me traitez comme un parrain irresponsable…

- De quel cadeau tu parles ? demanda Remus. Tu ne lui as rien offert à part une chance sur deux de se faire rembarrer chaque fois qu'il essaiera de séduire une fille…

- Oh non, il n'a pas besoin de moi pour ça… Il a déjà son père…

- Ca veut dire quoi ça ? s'offusqua James.

- Que si je n'étais pas là, ton pauvre fils hériterait de ton armoire à vestes !

James s'apprêtait à répliquer quand quelqu'un frappa à la porte. Un petit homme rondouillet en tenue de livraisons entra.

- J'ai un colis pour Madame Lily Potter et son fils Sirius junior…

- Ah ! Parfait ! Juste à temps ! s'enthousiasma Sirius en rendant le bébé à Lily.

Il signa le formulaire du livreur et le suivit dans le couloir. Les quatre qui étaient restés dans la chambre échangèrent des regards inquiets.

Deux minutes plus tard, Sirius revenait avec… une énorme peluche en forme de cerf !

- Tindin ! chantonna t-il en posant le jouet au sol.

- Par la barbe de Merlin ! Sirius…

- Il est pas mimi ? Je vous présente Harry, l'ami des tout-petits…

- Tu n'as pas trouvé plus gros ? ironisa Remus.

- Non, c'était le plus grand gabarit qu'ils avaient… Mais crois moi que s'il y avait eu une taille au –dessus, je l'aurai prise volontiers…

- Sirius, c'est…c'est trop, balbutia Lily.

- Rien n'est trop pour mon filleul…

- Je me demande comment on va faire pour le faire rentrer dans la chambre du p'tit, s'inquiéta James en examinant la peluche de deux mètres de haut et autant de large. La porte, ça passe encore…Mais monter les deux étages avec ce monstre !

- Il fera sûrement assez bonne figure à côté du Mimbulus Mimbletonia de Peter, se moqua Remus.

Les yeux écarquillés, le bébé fixait l'énorme cervidé en peluche avec attention.

- Je crois qu'il l'aime bien, déclara Lily.

- Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un cadeau peu banal, Patmol…commenta Peter.

- Tant mieux, je ne fais pas dans le banal…Ah, au fait, j'ai oublié quelque chose…

Sirius repartit dans le couloir et en revint aussitôt avec un énorme bouquet de fleurs qu'il tendit à Lily.

- Merci Sirius…Elles sont magnifiques…

- Je serai toi, je me méfierai Lily, avertit Remus. Connaissant Sirius, il se pourrait qu'il s'agisse de plantes carnivores…

Lily rit.

- Et bien non, Môsieur Je-Sais-Tout… Ce ne sont pas des plantes carnivores… Quoi que, à la réflexion, c'était une bonne idée… J'devrai en envoyer un bouquet à Servilus…histoire de s'assurer qu'il ne nous oublie pas…

- Je crois qu'avec tout ce qu'on lui a fait subir, il est pas prêt de nous oublier, fit remarquer James.

Le silence retomba soudain dans la chambre. Le bébé s'était endormi, blotti contre sa mère. Tous les regards convergèrent vers l'énorme peluche de Sirius. Puis Lily finit par déclarer :

- Harry…J'aime bien ce nom, Harry…


Bon, je sais pas ce que vous en pensez, ce sont mes premiers pas en matière d'humour, j'ai fait des progrès depuis !

Laissez une pitite review, sivouplémédameméssieurlesgens ! Je serai curieuse d'avoir votre avis dessus.

Kiss à tous !

Namarië !