Bonjour, bonjour !
Voilà, sur les conseils de Morgana, ma nouvelle bêta readeuse, je me suis enfin décidée à publier ce OS. J'ai hésité pendant longtemps, considérant qu'il était plutôt moyen vu que c'est l'un de mes premiers OS. Finalement, je le mets en ligne. A vous de me dire ce que vous en pensez ! Et merci à tous pour vos reviews pour les OS précédents ! Ca me fait énormément plaisir !
Résumé :Naître, vivre, mourir, renaître... La vie paraît si simple...
Bonne lecture à tous !
Phénix
By Luna(rd)
« Les oiseaux qu'on met en cage
Peuvent ils encore voler ?
Les enfants que l'on outrage
Peuvent ils encore aimer ? »
Les oiseaux qu'on met en cage in Notre Dame de Paris
o0§0o
J'avais accepté de rentrer dans leur jeu. Et si je faisais un seul faux-pas, tant pis pour moi. Je recevais ce que je méritais. Ce n'était que justice.
Bien sûr, je ne l'ai jamais fait de gaîté de cœur. J'étais la bête noire des Serpentards. L'être faible et sans défense qui ne se révoltait jamais. A vrai dire, je ne sais pas pourquoi j'ai été envoyé à Gryffondor. Je n'ai pas vraiment le courage ni le tempérament requis.
Durant tout le temps qu'a duré mon « esclavage », j'ai accepté sans broncher de faire tout ce qu'on me disait. J'en étais venue à devoir espionner les Marauders pour le compte de Severus Rogue. Moi qui ne leur voulait pourtant aucun mal, qui les appréciait énormément. Surtout l'un d'eux. Remus. Celui que ses amis appelèrent plus tard : Lunard.
Jamais, non jamais je n'aurai pu faire quoi que ce soit qui ait pu leur porter atteinte. C'était au dessus de mes forces. Comment faire pour trahir des gens que vous aimez, que vous adorez ? Comment ne pas se sentir coupable en leur parlant, quand vous vous dites qu'ils vous font confiance et que vous, en retour, vous les trahissez ?
Alors, je n'ai rien trouvé d'autre comme solution que de lui communiquer des informations qui me semblaient sans importance. Et lorsque lui aussi jugeait que c'était insuffisant, il me frappait. Pas très courageux de frapper une fille, certes. Mais qui a déjà vu Severus Rogue faire preuve de bravoure ou de sens moral ? Je le détestais, lui, plus que tous les autres.
Malgré cela, j'ai continué à leur obéir. Souvent, certains de mes amis ont tenté de me convaincre de mettre fin à tout cela. Mais je ne pouvais pas. Ils ne savaient pas, eux. Alors ils sont partis. Moi, j'étais prise dans l'engrenage de ce cercle vicieux et je ne pouvais rien y faire. Je leur obéissais et ils promettaient de ne pas dévoiler mon secret. Avais-je vraiment le choix ?
Chaque soir, je rentrais à la Tour de Gryffondor, meurtrie, blessée, brisée…morte… Je respirais encore, mais j'étais morte à l'intérieur. Et ce, depuis le jour de ma naissance…
Je tentais de dissimuler mes marques aux autres. Le dos et le ventre, ça allait. J'avais mon uniforme. Mais le visage, les bras ou les jambes, c'était plus difficile. Ma jupe courte ou mon chemisier trois quart étaient insuffisants pour masquer mes hématomes et mes cicatrices.
J'ai enduré ça pendant… trop longtemps. Et le jour où Severus m'a demandé quelque chose de particulièrement infâme, c'est ce jour là que j'ai compris…
- Non.
- Répète un peu moi ça, Gwen…
- J'ai dit « non » Severus, je ne ferai rien, ni pour toi ni pour ta bande de décérébrés !
Il m'a toisé avec froideur, les lèvres pincées, son regard prêt à me foudroyer sur place.
- Tu sais ce qu'il va se passer si tu n'obéis pas, Gwen…
- Oui, je le sais… Mais je m'en fiche ! Vous pouvez me tabasser à mort, dire à tout le monde qui je suis, j'en ai rien à cirer !
A ce moment, Bellatrix s'en ai mêlé…
- Tu n'es rien sans nous, Gwendolyn... Mets toi bien ça dans le crâne... Tous tes amis sont partis… Tu n'as pas le choix, c'est ça ou…
Elle s'est interrompue, visiblement furieuse de ne pas pouvoir achever sa menace.
- Oui quoi, Bellatrix ? Ou alors vous allez m'achever ? Tu n'oserais tout de même pas porter la main sur…
- Espèce d'insolente ! a-t-elle crié en me giflant si fort que je me suis affalée par terre.
J'ai senti le sang commencer à couler de ma lèvre inférieure.
- Tu vas regretter de t'être rebellée, Gwen, a menacé Severus.
Et puis soudain, ils se sont tous jetés sur moi, comme un seul homme. Je n'aurai pas pu dire combien ils étaient. Les larmes embuaient mes yeux. Tout ce que je voyais, c'était ma souffrance.
Ca a duré quelques secondes, qui m'ont paru une éternité, avant qu'une voix ne fasse tout cesser.
- Arrêtez ! Bon sang, mais arrêtez !
Ils se sont tous écartés.
- Elle a osé nous braver, Lucius ! a pesté Bellatrix. Elle s'est rebellée !
J'ai levé les yeux vers Lucius Malefoy, un gars de septième année. Il me fixait avec un profond dégoût.
- Casse toi, a-t-il lâché au bout d'un moment à délibérer de mon sort.
Je n'ai pas bougé.
- Casse toi ! a-t-il répété, sa voix s'étant faite encore plus dure et plus froide encore.
Je ne me suis pas fait prier. J'ai détalé et j'ai couru au hasard des couloirs, sans réfléchir. Je n'avais pas d'idée précise sur ma destination. Tout ce que j'espérais, c'est que je ne croiserais personne qui pourrait me voir dans cet état.
Je suis sortie dehors et malgré la neige qui recouvrait le parc, j'ai continué à courir comme une dératée. J'ai couru comme ça jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter et je me suis effondrée au sol.
Le froid a apaisé mes douleurs. La neige immaculée s'est peu à peu teintée de rouge. Je pleurais, je ne pouvais pas m'arrêter. Je sentais presque les larmes geler sur mes joues et me mordre la peau. J'aurai voulu mourir ici.
Au bout d'un long moment, j'ai entendu des pas crisser derrière moi.
- Gwen ?
J'ai sursauté et relevé la tête.
Ils étaient là, tous les quatre.
Les Marauders.
- Merlin, Gwen, qui est-ce qui t'a fait ça ? m'a demandé James, horrifié.
Je me suis empressée de détourner la tête.
Remus s'est agenouillé près de moi et a soulevé une mèche de mes cheveux qui cachait mon visage tuméfié. Du revers de sa main, il essuyé mes larmes d'un geste plein de douceur. Sirius a ôté sa veste et me l'a posé sur les épaules.
- Si je retrouve les fils de Mangemorts qui lui ont fait ça ! a-t-il juré.
Je n'ai pas pu m'empêcher de tressaillir à l'évocation de la vraie nature de mes bourreaux, même si je ne doute pas que Sirius l'ignorait. Cependant, Remus n'a pas manqué de le remarquer.
- C'est la bande à Malefoy qui t'a fait, n'est-ce pas ? m'a-t-il demandée.
Pour seule réponse, j'ai à nouveau éclaté en sanglots. Il m'a pris dans ses bras, m'a serré contre lui et m'a bercé doucement.
Ils ne disaient rien, mais je devinais aisément les regards impuissants qu'ils devaient échanger. Que peut-on faire face à ce genre de situation quand on a 12 ans ?
Finalement, au prix d'un effort considérable, ils ont réussi à me relever et, tant bien que mal, m'ont ramené au château. En silence.
Appuyée sur les épaules de James et Sirius, j'ai réussi, alors que je pensais ne plus jamais trouver la force de faire un pas de plus, à monter jusqu'à la Tour de Gryffondor. Ils m'ont menée dans leur dortoir. Assise sur le lit de Sirius, je me suis laissée soigner. De toute façon, je n'avais pas la force de protester.
- Ca fait combien de temps que ça dure ? m'a demandé Sirius d'un ton grave.
J'ai observé tour à tour chacun des Marauders. Eux qui, d'ordinaire, étaient plutôt enclin à rire, à s'amuser et à profiter de chaque moment, cette fois-ci leurs visages étaient fermés, soucieux. Mais je sentais que je pouvais leur faire confiance. Je leur ai tout racontés.
- Ca a commencé il y a un an et demi environ, peu après notre arrivée à Poudlard. Tout le monde s'attendait à ce que je sois envoyée à Serpentard étant donné…qui je suis…
Les garçons ont semblé intrigué mais ils n'ont pas posé de questions. Ils m'ont laissé continuer. J'ai soupiré douloureusement avant de reprendre.
- Lorsque j'ai été envoyé à Gryffondor, ça a été le tollé général… Il semblait inconcevable que Sa fille soit une Gryffondor… Je suis devenue la honte de ma famille, la traîtresse à Son sang… Du coup, Il a ordonné aux enfants de ses partisans, en l'occurrence une grande partie des Serpentards, de me surveiller et d'essayer de me faire passer de leur côté…de Son côté… Tout leur était autorisé… pourvu que j'obéisse…et que je reste en vie…
C'est ensuivit tout le récit de mes bastonnades et des tâches qu'on me donnait à accomplir. Y compris ce qui les concernait. Lorsque j'eus fini, un silence de plomb est tombé sur la pièce. C'est moi qui l'ai brisé :
- Je n'aurai jamais du courber l'échine… J'aurai du m'imposer dès le début… Je suis faible, je ne mérite pas d'être ici… Et je ne mérite rien du tout…ni d'être à Gryffondor, ni votre amitié… Rien…rien…
Ma voix s'était réduite à un souffle et une nouvelle vague de sanglots m'a submergée.
- Tu as tort de penser ça de toi, Gwen, m'a murmuré Remus en me reprenant dans ses bras. Je t'assure que tu as toutes les raisons de mériter notre confiance et d'être digne de Godric Gryffondor…
- Remus a raison, a enchaîné Peter. Peu de gens aurait eu la force de supporter toutes les sévisses que tu as vécues. Et encore moins de personnes n'auraient eu le courage de se rebeller contre ses bourreaux.
- Tu n'as rien à te reprocher, a ajouté James en s'asseyant à côté de moi. Ce n'est pas toi qui es faible dans cette histoire, ce sont eux… Ce ne sont que de sales lâches ! S'attaquer à une fille et à plusieurs contre une… ! Je savais que les Serpentards étaient lâches mais là… ! C'est le summum de la couardise !
- Ne t'en fais pas, Gwendy-chérie, a repris Sirius dans un sourire. On ne les laissera pas te toucher une fois de plus… Tu as notre parole… Fille de Voldemort ou non…
J'ai tressailli.
- Vous êtes au courant ? ai-je demandé, surprise.
Question stupide… Bien sûr qu'ils savaient !
- Comment aurait-il pu en être autrement ? m'a questionnée Remus. Cette marque, sur ton bras…
Il a désigné mon bras gauche où, je le savais, était inscrit la Marque des Ténèbres. Gravée dans ma chair par mon père pour que je me rappelle qui j'étais… Nombre de fois cette maudite marque m'avait brûlée en pleine nuit. Alors, pour ne pas crier, je mordais mes draps en espérant que cela cesse, même si la seule issue était la Mort…
Pendant que je pensais à tout ceci, j'ai soudain eu un déclic :
- Mais comment savez vous que j'ai cette marque ? J'ai toujours veillé à ce qu'elle reste cachée…
Il y eut un silence pendant lequel les quatre garçons échangèrent des regards mi-ennuyés mi-amusés.
- Disons simplement que James et Sirius ont trouvé un moyen d'espionner les dortoirs des filles sans être pris la main dans le sac… a répondu Remus en souriant.
Je suis restée sans voix. Incroyable ! Décidément, j'allais de surprise en surprise avec eux.
Malgré toute la peine que j'avais sur le cœur, je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Merlin, que ça faisait bien de rire après tout ce que j'avais enduré ! J'en avais presque oublié le plaisir que cela procurait !
- Evidemment, ça aide ! a ri Sirius. Et…et bien, le jour où on t'a vu ôté ton bandage pour la première fois, on a pas compris tout de suite ce que cela signifiait… Ce n'est que plus tard, quand j'ai entendu mes parents parler de ce Mage Noir qui montait en puissance ces derniers temps que j'ai fait le lien…
J'ai relevé ma manche et, lentement, j'ai défait mon bandage.
L'affreuse marque était là, semblable à une brûlure sur ma peau. Une tête de mort…et un serpent sortant de sa bouche… Quoi de plus ignoble que ce symbole comme marque de ralliement… ?
J'ai levé les yeux vers les Marauders. Ils fixaient tous les quatre la marque sur mon bras. Ils étaient comme hypnotisés.
Je me suis sentie soudain mal à l'aise et j'ai rabaissé ma manche. Ce mouvement brusque de ma part les a sorti de leur transe.
- Je voudrai mourir, ai-je déclaré dans un souffle.
Même parler m'était devenu difficile. J'ai fermé les yeux alors que de nouvelles larmes perlaient sur mes joues. Je sentais les garçons s'agiter prés de moi. Remus a de nouveau passé son bras par-dessus mes épaules et j'ai posé ma tête sur son épaule. Quand j'ai réouvert les yeux, ils étaient là, tous les quatre, assis autour de moi, affichant de pâles sourires mais si sincères toutefois.
- T'inquiètes pas, Gwen, m'a dit James. Tant que tu es avec nous, le seul risque que tu encourres, c'est de mourir de rire…
Et j'ai ri. Les larmes roulaient sur mes joues. Mais ce n'étaient plus des larmes de souffrance. C'étaient des larmes de joie. Après toutes ces années de Mort, je revenais à la Vie… Tel le Phénix renaissant de ses cendres… Et c'est ainsi qu'ils m'appelaient…
Je suis le Phénix. Aujourd'hui, dix ans après, la lutte contre mon père a atteint son paroxysme. Et même si moi, je suis morte de sa main, tout comme il avait tué ma mère avant, je suis toujours vivante. Car Ses ennemis se sont unis sous ma bannière. En hommage à mon ultime sacrifice. Je continue d'exister par eux. Pour eux. Grâce à eux.
Je n'ai certes pas vécu assez longtemps pour participer pleinement à ce combat. Mais je n'ai jamais été totalement morte. Aussi bien hier qu'aujourd'hui. A travers eux, je continue de lutter. Je suis à leurs côtés. A chaque instant.
Eux. L'Ordre du Phénix.
Alours ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Laissez moi une petite review pour me donner vos impressions !
D'autre part, s'il y a des personnes qui dessinent dans l'assistance, nous allons très prochainement ouvrir un blog et on aimerait mettre les dessins de nos lecteurs, inspirés de nos fics ou non. Pour nous envoyer vos dessins, mon adresse mail est dans la page profil. Et nous vous préviendrons quand le blog ouvrira ses portes !
Gros bisouXxXà tous !
Luna(rd), 'Je suis malaaaaaaaaaadeeeeeuuuhh, complétement malaaaaadeeeeuuuuhhh !"
Namarië !
