The little cat.

San Fransisco. Vendredi 17 janvier 2006.

Une jeune femme montait les marches de pierre blanche menant à un immense bâtiment. Ses talons aiguilles faisaient un léger cliquetis alors qu'elle accélérait le rythme de ses pas. Sa jupe plissée blanche voletait au grès de ses mouvements tandis qu'elle enfilait une petite veste de cuir noire sur son haut lassé blanc. Ensuite, elle attacha ses longs cheveux raides couleur miel en un petit chignon lâche. Elle entra enfin dans le bâtiment et salua poliment la secrétaire.

-Miss attendez ! l'appela celle-ci alors qu'elle allait prendre l'ascenseur

La jeune femme tourna son regard vert émeraude pétillant de malice vers la stagiaire et lui offrit un gentil sourire avant de s'approcher du comptoir.

-Oui ? demanda t-elle

-Le dossier que vous aviez demandé est arrivé.

-Ah c'est génial ! Merci beaucoup !

Elle saisit le dossier marron et courut vers l'ascenseur, bloquant la fermeture des portes avec son pied. Pendant qu'elle montait vers le treizième étage, elle parcourut rapidement le dossier sur lequel le nom « Li » était inscrit en lettres rouges. Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle parcourait du regard les lignes d'encre noire. Les portes s'ouvrirent et elle se précipita vers un bureau. Là, elle frappa à la porte avec entrain.

-Entrez ! lui répondit une voix étouffée

Elle obéit et entra dans le petit bureau. Un homme grassouillet l'attendait impatiemment. Elle s'assit sur la chaise de cuir et attendit, les mains posées sur ses genoux.

-Je vous attendais Miss Kinomoto.

Elle ne répondit pas.

-Je suppose que l'on vous a fait parvenir votre nouveau dossier et donc votre nouvelle mission.

-Oui et justement, je ne comprends pas.

-C'est pourtant simple, je vous demande d'enquêter sur Syaoran Li, ce garçon qui est mort dans les années 1960.

-Mais je ne vois pas l'intérêt que cela peut…

-L'intérêt ? Il est pourtant très simple : c'est un crime non résolu.

-Justement ! Je suis journaliste pas flic ! s'emporta t-elle

-Et vous avez intérêt à me rendre ce papier dans deux jours si vous ne voulez pas être virée.

La jeune femme baissa la tête. Elle travaillait ici depuis un an alors qu'elle allait fêter ses vingt ans et était très réputée en tant que journaliste. Elle s'occupait de la rubrique criminelle mais le pire qu'elle avait eut à faire était de fouiller dans les archives de la police ou s'introduire au FBI. Elle n'avait jamais mené de réelle enquête.

-Très bien ! Vous pouvez compter sur moi. Céda t-elle finalement

Après tout, il fallait bien qu'elle gagne sa vie et puis, sans qu'elle ne veuille vraiment se l'avouer, cette histoire l'intriguait.

La jeune femme prit une profonde inspiration avant de pousser la porte. Elle se retrouve face à un commissariat en pleine effervescence. Elle eut un léger soupir de soulagement en voyant que personne ne s'inquiétait de sa présence en ces lieux. Elle se faufila à travers les bureaux et s'arrêta devant l'un d'eux. Là, elle déposa une tasse de café encore fumante et offrit son plus beau sourire au jeune homme.

-Bonjour Toya ! s'exclama t-elle

-Sakura ! lui répondit-il surpris. Que fais-tu ici ?

-Je suis venue te demander une faveur, grand frère.

-Je t'écoute. Répondit le jeune homme, méfiant

Sakura prit une grande inspiration, à nouveau. C'était le moment ou jamais.

-Pourrais-je avoir accès à vos archives ?

La réponse tomba de suite.

-Non.

-Toya j'en ai vraiment besoin pour un article !

-Ecoutes, tu es ma petite sœur et je fais toujours tout mon possible pour t'aider mais là c'est mon poste que je risque ! Je t'ai déjà donné les clés plusieurs fois mais maintenant on en a plus le droit ! Le chef ne veut plus !

La jeune femme croisa les bras. Si toute son enquête se déroulait comme ça il valait mieux qu'elle abandonne directement. Elle se reprit. Non. Ce n'était pas dans son caractère d'abandonner aussi facilement les choses. Sa carrière à elle aussi était en jeu. Elle plaqua ses mains sur le bureau et approcha son visage de celui de son frère ancrant ses yeux dans le noir de jais des siens.

-C'est très important ! Fais le pour moi, s'il te plaît.

Le jeune homme réfléchit quelques instants puis secoua négativement la tête.

-C'est hors de question.

-Toya ! gémit sa jeune sœur

-Non !

-Grand frère !

-J'ai dit non Sakura !

Au ton froid qu'il venait d'employer, elle comprit que c'était fichu. Elle n'avait plus aucune chance de le convaincre et allait devoir trouver un autre moyen d'accéder à ces archives. Le dossier qu'elle avait était beaucoup trop mince pour suffire et retenter le coup du FBI ne l'enchantait guère. Elle tourna les talons mais fut interpellée.

-Sakura !

Elle se retourna vers son frère.

-Oui ?

-Merci pour le café !

-Oh… de rien. répondit-elle, déçu

-Et, si jamais tu voulais te débrouiller seule, les clés sont suspendues derrière le bureau en face du mien. Le policier qui l'occupe est actuellement en train de discuter avec sa femme au téléphone, dans le couloir. Fit-il avec un clin d'œil.

Sakura lui fit un grand sourire et courut prendre les clés. Avant de partir, elle retourna vers son frère et lui fit une énorme bise bien sonore sur la joue et se précipita vers la sortie.

Dans la salle d'archives, assises contre l'une des étagères, Sakura lisait un dossier.

-Syaoran Li, lut-elle à voix haute, fut le plus jeune fondateur d'un groupe du mouvement hippie, il était surnommé « Little cat ». Il avait quatorze ans en 1965 et est mort cette année là, le jour de son anniversaire, un treize juillet. Il est mort empoisonné et l'affaire a été classée comme « suicide ».

Elle termina sa lecture, pensive. Ce jeune garçon s'était suicidé ? Mais pour quelles raisons ? Elle soupçonnait la police de l'époque d'avoir bâclé l'enquête. Mais encore une fois, pourquoi ? Elle tourna la page et découvrit une partition, écrite avec une écriture très ronde et belle. Elle reconnut aussitôt la chanson. C'était une chanson très connue de nos jours mais elle ne comprenait pas ce qu'elle venait faire dans le dossier de ce gamin. Prise par un flot de souvenirs, elle se mit à fredonner les paroles.

When the moon is in the seventh house
And Jupiter aligns with Mars
The peace will guide the planets
And love will steer the stars
This is the dawning of the age of Acuarius
Age of Acuarius

Acuarius, Acuarius

Harmony and understanding, sympathy and trust abounding
No more falsehoods or derisions, golden living dreams of visions
Mystic crystal revelations, and the mind's true liberations

Acuarius, Acuarius

When the moon is in the seventh house
And Jupiter aligns with Mars
The peace will guide the planets
And love will steer the stars
This is the dawning of the age of Acuarius
Age of Acuarius

Acuarius, Acuarius
Acuarius, Acuarius

Alors qu'elle terminait sa chanson, elle fut envahit par une vague de bien-être sans comprendre d'où cela venait. Elle referma le dossier, chantonnant encore quelques notes, lorsqu'elle sentie une douce odeur.

-Des fleurs ? murmura t-elle

Elle haussa les épaules croyant rêver et voulut remettre le dossier à sa place mais il avait disparut. Elle fronça les sourcils. Mais que se passait-il à la fin ? Elle se releva et sortit de la salle d'archives. Lorsqu'elle fut à l'extérieur, elle écarquilla les yeux. Tout avait changé, rien n'était plus comme avant. Une atmosphère sereine régnait tout autour d'elle. La pollution était beaucoup moins importante et les immeubles ou autres bâtiments moins nombreux. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit une voiture jaune décorées de fleurs multicolores passer devant elle. Elle crut rêver et secoua la tête plusieurs fois. Mais non. Rien ne changeait. Elle était toujours dans ce drôle d'endroit. Elle amorça un pas pour se retrouver devant un parc dans lequel un groupe de personne venait d'arriver.

-… quand la Lune sera dans la septième maison et que Jupiter sera alignée avec Mars...

Sakura se hissa sur la pointe des pieds afin de distinguer le jeune homme qui, assit sur l'herbe, prononçait ces quelques mots. Elle était trop loin et ne voyait pas grand chose alors elle s'avança un peu. Là, elle fut frappée d'effroi. Syaoran Li se tenait devant elle. Ses cheveux noisette en bataille, ses yeux ambre pétillant d'innocence et de pureté, ce corps frêle, cette expression timide. Il n'y avait aucun doute, c'était bien celui qu'elle avait vu sur la photo dans son dossier. Elle s'approcha encore, ne réalisant pas que plusieurs regards étaient à présent rivés sur elle. Elle ne comprit pas de suite ce qui se passait. Elle réalisa seulement lorsqu'elle entendit quelqu'un murmurer.

-Tu as vu ses vêtements ?

-Oui, vraiment bizarre cette fille !

Un rire lui parvint. Mais pas un rire moqueur et encore moins ironique. Un rire sincère et cristallin. Elle tourna la tête et vit le jeune garçon de quatorze ans rire aux éclats. Vexée, elle croisa les bras sur sa poitrine. Il se leva et vint jusqu'à elle. Elle fut étonnée de voir qu'il faisait à peu près la même taille qu'elle. C'est à dire 1m 67 environ.

-N'écoutes pas ce qu'ils disent, ils ne comprennent pas encore la signification du mot paix ! murmura t-il d'une voix angélique. Je les adores tes vêtements ! ajouta t-il en riant

Sans se l'expliquer, Sakura se sentit rougir. Comment un garçon de quatorze pouvait faire rougir une femme de vingt ans ? Pourtant, il était si mature et si… différent. Elle avait l'impression que plus jamais elle ne pourrait pleurer tant qu'il serait avec elle.

-Mais je pense qu'il faudrait quand même que tu te changes si tu ne veux pas finir tes jours en prison.

La jeune fille ne put retenir un sourire face à cette remarque.

-Je m'appelle Syaoran Li. Lui dit-il en tendant sa main vers elle

-Sakura Kinomoto. Répondit-elle en serrant sa main

En réalisant avec qui elle était en train de discuter elle se souvint de ce qui s'était passé. Elle était avec un garçon qui était censé être mort. Avec tous les feuilletons sur la magie qu'elle regardait, elle comprit vite que cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose. Elle était dans le passé. Mais comment s'était-elle retrouvée ici ? Elle avait juste consulté une archive et chanté une chanson. Il fallait qu'elle retourne chez elle. Elle ne pouvait pas rester dans le passé, et si elle en était prisonnière ? Oh non !

-Il faut que je retourne chez moi. Murmura t-elle

-Mais c'est impossible, n'est ce pas ?

Elle acquiesça. Il avait parfaitement raison, elle ne savait pas du tout comment faire pour se retrouver dans le présent.

-Pourquoi ne pas en apprendre un peu plus sur mon monde en attendant de retourner dans le tien ? proposa t-il

Sakura réfléchit quelques instants. Elle était de toute façon bloquée ici. Rester avec lui, lui permettrait d'en apprendre davantage sur sa vie, son époque. Cela serait très utile pour son article.

-D'accord. Finit-elle par dire, tout de même hésitante

-Alors assieds toi, la réunion ne sera pas très longue. Lui dit-il avec un clin d'œil

Elle s'assit sur le sol, faisant un sourire timide aux diverses personnes qui lui jetaient des regards étranges. Elle ne se sentait pas vraiment à sa place ici. Elle était d'une autre époque, avait une autre éducation, d'autres mœurs et même d'autres vêtements. Elle chercha Syaoran du regard et le vit assis quelques mètres devant elle. Il tapait sur un tam-tam en rythme avec… avec quoi ? Avec l'air. En tout cas elle en avait l'impression.

- Je crois que maintenant il est temps pour tous les hommes bons de croire en l'amour. Je crois que maintenant il est temps pour tous les hommes bons qui sont venus en aide à ma terre de tranquillité, douce contré de liberté, que dieu la sauve…

Sakura s'allongea complètement dans l'herbe et ferma les yeux. Elle se laissa envahir par les douces paroles du jeune homme. Elle avait de nouveau cette sensation de bonheur absolu.

-Je crois en l'amour. Croyez vous en l'amour ? Moi j'y crois. Vous devriez croire en l'amour. Je crois que maintenant il est temps pour tous les hommes bons de croire en l'amour. Je crois que maintenant il est temps pour tous les hommes bons qui sont venus en aide à…

Il se releva soudain faisant sursauter certaines personnes dont Sakura.

-Que voulons nous ? La paix. Quand la voulons nous ? Maintenant. Que voulons nous ? La liberté. Quand la voulons nous ? Maintenant. Paix, maintenant. Liberté, maintenant.

Il termina sa phrase ave un sourire. Tout le monde l'applaudit. Puis tous rentrèrent chez eux. Seuls restaient Syaoran et Sakura. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de le fixer. Elle se posait tant de questions sur lui. Comment un garçon aussi pur pouvait mettre fin à ses jours ? C'était impossible. Elle sortit de ses pensées alors qu'il s'avançait vers elle. Elle se mit à rire en voyant le grelot accroché à un ruban autour de son cou. Il tintait joyeusement alors qu'il marchait vers elle. Le garçon s'arrêta devant elle et lui tendit sa main. Face à son regard interrogateur, il lui dit.

-Il te faut des nouveaux vêtements, tu te souviens ?

-Mais ! Je n'ai pas d'argent et puis je ne pensais pas que tu viendrais avec moi et je…

Il posa un doigt sur ses lèvres.

-Tu commences à peine ton apprentissage sur mon monde, je ne vais quand même pas te laisser maintenant. Et puis je vais te prêter une tenue qui appartient à l'une de mes sœurs.

Elle se sentit intimidée face à sa simplicité. Elle ne trouvait aucun mot pour le définir. Ou peut-être juste le mot ange. Syaoran lui prit la main et la tira vers la sortie du parc. Là, elle en profita pour regarder la date sur un journal dans un kiosque.

Vendredi 13 juillet 1965. San Fransisco.

Elle retint un cri en lisant cela. Alors il allait mourir aujourd'hui. Elle se sentit si triste d'un seul coup. Comment le monde allait-il tourner sans lui ? Elle secoua la tête. Elle devenait vraiment idiote à force des rester avec des hippies. Le monde allait continuer sa course folle comme s'il n'avait jamais existé. Il n'était qu'un pion sur ce gigantesque échiquier. Elle tourna son regard vers lui. Il riait en sautant au dessus d'une flaque d'eau. Mais elle. Qu'allait-elle faire sans ce bel ange ? Elle ne le connaissait que depuis quelques heures et déjà elle ne se voyait plus sans lui.

-On est arrivé !

Sa voix la sortit de ses songes. Elle revint à la réalité et regarda la maison qui se tenait devant elle. La parfait manoir hippie. Elle sourit à cette constatation. Il la traîna jusqu'à l'intérieur puis jusqu'à une jolie chambre aux murs multicolores.

Lorsque Sakura sortit de la maison, elle portait une longue jupe blanche à voiles et un haut à bretelles, très large tout aussi blanc avec différents symboles peints dans toutes les couleurs possibles. Elle sourit en tournant sur elle-même. Syaoran la prit par la main et la tira vers le parc.

-Viens ! On va s'acheter quelque chose à manger ! dit-il

Elle rougit face à sa moue de gamin affamé mais se reprit bien vite. Pourtant, elle savait qu'il était déjà trop tard. Ce gamin, par un merveilleux tour de magie, avait réussi à lui faire découvrir l'amour. Elle sourit, heureuse. Ils arrivèrent devant le parc et s'achetèrent de quoi manger. Puis Syaoran se mit à courir vers le parc.

-Où vas-tu ? demanda la jeune femme

-Où est ce que je vais ? Je suis le fleuve. Où est ce que je vais ? Je suis les mouettes. Où est le quelque chose, où est le quelqu'un qui me dit pourquoi je vis et meurs ? Où est ce que je vais ? Je suis les enfants. Où est ce que je vais ? Je suis leurs sourires.

-Y a t-il une réponse sur leurs doux visages qui me dit pourquoi je vis et meurs. Enchaîna Sakura, rougissant de gêne

Le garçon la fixa quelques secondes, ayant arrêté sa course, puis lui sourit et finalement éclata de rire. La jeune femme rit à son tour, surprise par sa propre audace.

-Si tu veux vraiment savoir où je vais, c'est simple. Je vais au parc parce qu'à cette heure l'affluence magique est très puissante et c'est un moment à ne surtout pas rater.

-Magique ? demanda t-elle sceptique.

-Tu ne crois pas en la magie ?

-La magie n'existe pas. A moins que tu puisses me montrer des fées et des lutins !

-Non ! Je ne parle pas de cette magie mais de la vraie magie.

Il fit un petit mouvement avec sa main et le vent se mit à souffler durant quelques secondes. Avec un sourire, il fit un autre mouvement et une petite fleur apparut aux pieds de Sakura. La jeune fille, surprise, se baissa et saisit la fleur entre ses mains. La magie ? Il était vraiment un ange. Il s'approcha d'elle et plaça ses mains sur les siennes, autour de la jolie petite fleur. Elle rougit mais ne bougea pas. Il se pencha vers elle et murmura à son oreille.

-Je suis le chant du vent, je suis le tonnerre, je suis le néon dans les yeux des jeunes amoureux.

Elle leva les yeux vers lui, leurs visages étaient si proche qu'elle pouvait sentir son souffle sur sa joue. Sa respiration était lente, régulière. Son souffle était doux et chaud. Elle ferma les yeux.

-Du caniveau jusqu'au scintillement dans la ville où les vérités mentent ? demanda t-elle

-Où est ce que je vais ? Je suis mes battements de cœur. Où est ce que je vais ? Je suis ma main.

Il leva la main et la posa sur la joue de la jeune femme. Sa peau était si douce. Il eut un sourire. Elle vit tout de suite que ce sourire était différent. Il était tendre.

-Où me guideront-ils ? Et découvrirai-je jamais pourquoi je vis et meurs ? Pourquoi est ce que je vis ? Pourquoi est ce que je meurs ? Dis moi pourquoi. Dis moi oui. Chantonna t-il

-Dis moi pourquoi. Reprit-elle, ancrant son regard dans le sien

Leurs visage se rapprochèrent et finalement leurs lèvres se touchèrent. Un simple frôlement. Puis encore un et un autre. Finalement, ils ne se séparèrent plus. Le baiser devint moins chaste, plus envoûtant. Et lorsque leurs langues se mêlèrent, elle comprit enfin que la magie existait vraiment. Jamais elle n'avait ressentit cela avant. Elle avait déjà embrassé mais jamais comme cela. Sa magie à lui l'entourait et l'apaisait.

-Non ! Arrêtez !

Ce hurlement les fit se séparer. Syaoran tourna la tête vers la droite et se mit aussitôt à courir. Sakura le suivit, encore chamboulée. Lorsqu'elle arriva à l'endroit où il s'était arrêté, elle plaqua ses mains sur sa bouche. Un policier était en train de frapper un petit garçon d'une dizaine d'années.

-Qu'est ce que vous faites ? demanda Syaoran

-T'occupes pas d'ça sale hippie ! Ce gamin a volé du pain et d'autres petites choses, j'en ai assez de vos sales manies de shootés ! s'écria le flic

-Alors parce qu'il a volé, il mérité d'être frappé comme vous le faites ?

-Ouais !

Le jeune homme se rua entre le petit garçon et le policier. Il reçut tous les coups à la place du petit gamin. Pourtant aucun son ne sortait de sa bouche, aucun cri de douleur, aucune supplication, pas même un petit gémissement. Sakura se sentit frémir d'horreur face à ce spectacle. Elle se sentait si impuissante. Elle tomba sur les genoux, une larme roulant sur sa joue.

La cellule se referma sur les deux jeunes gens. Sakura se tourna vers Syaoran. Son corps était couvert de bleus. Son sweat large de couleur beige était déchiré tout comme son pantalon marron.

-Je suis désolée. Balbutia t-elle. Je n'ai rien fait pour t'aider.

Il posa une main sur sa joue. Son regard était toujours aussi tendre, aussi innocent, aussi candide. Pourtant elle voyait quelque chose de différent dans ses prunelles ambre. De la peur. Une peur immense, intense et incontrôlable.

-Comment les gens peuvent ils avoir si peu de cœur ? Comment les gens peuvent ils être si cruels ? demanda t-elle

-Facile d'être dur, facile d'être froid.

Il porta son regard vers le couloir. Elle fut encore une fois surprise par la peur qu'il dégageait. Etait-ce les coups qu'il avait reçus ? Non. Une autre question se posa en elle. Allait-il mourir en prison ? Elle ferma les yeux, retenant ses pleurs, à cette idée. Elle était tombée folle amoureuse de lui. Alors qu'il n'avait que quatorze ans, alors qu'elle savait qu'il allait mourir, alors qu'il était d'une autre époque. Malgré tous ces avertissements, elle n'avait pu s'empêcher de l'aimer profondément, sincèrement. Comme jamais elle ne l'avait fait auparavant. Alors comment supporter le fait de devoir le voir mourir bientôt ? Et si elle changeait le passé. Elle pourrait ainsi vivre en paix, ici, avec lui. Rien ne la retenait dans le présent. Alors qu'en 1965, il était là.

-Comment les gens peuvent ils avoir si peu de sentiments ? Comment les gens peuvent ils ignorer leurs amis ?

-Facile d'être fier, facile de dire non.

-Et surtout ceux qui se préoccupent des étrangers, qui se préoccupent du mal et des injustices sociales. Est-ce que seule la foule sanglante te préoccupe ? Et un ami dans le besoin ? J'ai besoin d'un ami. Murmura t-elle

Elle se rapprocha de lui et se blottie dans ses bras. Son corps tremblait. Elle le resserra contre elle, lui procurant toute la chaleur et tout l'amour dont il avait besoin.

-Comment les gens peuvent ils avoir si peu de cœur ? Tu sais que je suis attachée à toi ?

-Facile de renoncer, facile d'aider.

Il enfouit sa tête dans son cou.

-Facile de t'aimer… dit-il dans un souffle

-Je crois que la plus belle chose qui me soit arrivée est d'être venue dans ton monde. Chuchota t-elle

Mais elle s'arrêta. Il tremblait de plus en plus.

-Qu'y a t-il ? s'inquiéta t-elle

-Je ne supporte pas la prison… j'ai besoin de sortir.

-Tu es vraiment un little cat ! sourit-elle, tentant de le rassurer en le faisant penser à autre chose. Tu aimes ta liberté, hein ?

-Oui. Et on dit que mes cheveux donnent parfois l'impression que j'ai des oreilles de chat. Renchérit-il

Elle rit à cette remarque. Elle resta bête quelques secondes, même son rire était différent depuis qu'il était là.

Sakura et Syaoran sortirent enfin de prison. La jeune femme avait usé de toutes les ruses possibles afin de pouvoir enfin sortir. A présent, ils observaient le soleil se coucher dans le parc. Syaoran était allongé sur les genoux de la jeune femme. Cette dernière passait et repassait sa main dans ses cheveux en bataille.

-Tu as vraiment peur de la prison, n'est ce pas ?

-Je préférerais mourir que d'y retourner. Murmura t-il

Elle se tut, réfléchissant à ses paroles. Un van s'arrêta devant l'entrée du parc et tout un groupe hippie en sortit. Ils s'assirent tous autour du nouveau couple. Sakura vit le jeune homme rougir alors que les commentaires sur eux allaient bon train. Elle rit. Il était si beau, son petit ange. Il se releva.

-J'avais oublié la réunion de ce soir. Dit-il, gêné

Il prit un tam-tam qu'un jeune homme lui tendait et l'appuya contre ses jambes. Installé entre les jambes de sa belle, il commença à rythmer avec le petit instrument de musique.

-Quand la lune sera dans la septième maison… ce soir je voudrais juste vous faire comprendre quelque chose… vous qui venez à ces réunions depuis des années vous n'avez pas compris ce qu'une jeune femme a comprit en plusieurs heures.

Sakura écarquilla les yeux, étonnée.

-L'humanité vous déçoit ? Vous haïssait cette race maudite ? Alors vous n'avez absolument rien comprit. Vous aussi vous êtes des humains, alors si vous haïssez l'humanité vous vous au haïssez vous aussi !

Tout le monde était suspendu à ses lèvres. La jeune femme était impressionnée par tant de maturité. Un adolescent de quatorze ans comprenait ce que toute une population de quarante ans ne s'expliquait toujours pas.

-L'humanité est bonne comme elle est mauvaise ! Il ne peut pas y avoir qu'un seul de ces deux facteurs, c'est totalement impossible ! Nous sommes tous humains et nous nous devons d'aimer ce que nous sommes. Sinon, il vaut mieux mourir, cesser de vivre ! Et comme toujours, choisir la facilité !

Sakura était envahie d'un sentiment de paix. Elle qui avait toujours trouvé les hippies ridicules, voilà qu'elle en aimait un profondément. De plus, Syaoran avait parfaitement raison. A quoi bon haïr l'humanité alors que l'on en fait partie ? Elle tourna la tête et vit quelqu'un roder autour du parc. Elle le prit d'abord pour un malfaiteur mais reconnut l'uniforme de la police. L'agent s'avança vers eux et s'adressa directement à Syaoran.

-Vous savez que les regroupements sont interdits ?

Le garçon se leva.

-On ne fait rien de mal.

-Les regroupements sont interdits.

Plusieurs personnes s'étaient levées dont Sakura. Elle pouvait lire la peur se peindre à nouveau dans les prunelles ambre.

-Je ne comprends pas pourquoi c'est interdit ! s'exclama t-il

-C'est la loi.

-Et que faites vous de la liberté ?

-Ecoutez mon garçon, je ne suis pas là pour débattre avec vous alors soit vous partez d'ici soit je vous arrête, rien de plus compliqué.

Toutes les personnes présentes se jetaient des regards mais aucun ne bougea. La jeune femme s'accrocha au bras de Syaoran. Le policier les regarda quelques instants, attendant de voir ce qui allait se passer, puis finalement il sortit sa matraque et s'avança vers l'organisateur de la réunion.

-Alors je vais vous arrêter !

Une émeute commença alors. Tous se jetaient sur l'agent alors que d'autres arrivaient en renfort. Les coups de matraque furent nombreux, tout comme ceux de poings ou de pieds. Un des flics sortit un couteau de sa poche et s'avança vers Syaoran. Sakura se cacha derrière lui, s'accrochant désespérément à son bras. Elle avait peur que l'heure de sa mort ne sois venue mais elle ne cessait de se répéter que c'était impossible, qu'il ne pouvait pas mourir maintenant.

-Vous allez me suivre maintenant et bien sagement. Menaça l'agent

Il se précipita vers l'adolescent et ce dernier évita le coup. Seulement, en poussant l'homme il ne fit pas attention à son arme. Le policier tomba en avant, incapable de se retenir. L'arme fut plantée dans un corps. Le sang coula à flots. Le policier était mort. Aussitôt, tous se calmèrent. Les agents se précipitèrent vers Syaoran et le maîtrisèrent.

-Tu es en état d'arrestation pour meurtre sur un agent.

-Ce n'est pas lui ! le défendit Sakura.

Mais personne ne l'écoutait.

-Non ! Ce n'est pas lui.

Syaoran restait immobile, son visage avait prit une teinte si triste que tous l'observaient, les larmes aux yeux. Le grelot autour de son cou ne tintait plus tout comme son sourire n'illuminait plus le parc. La jeune femme gardait les yeux rivés sur lui, ses paroles se répercutant dans sa tête. Il ne supportait pas la prison. Elle prit une profonde inspiration et se jeta sur l'agent qui tomba en avant. Dans la surprise générale, elle saisit la main du garçon et s'enfuit avec lui.

Le couple entra dans la grande maison Li. Sakura le tira jusqu'à la cuisine où ils s'assirent. Elle avait longuement hésité avant de l'amener ici. Elle ne connaissait pas cette maison mais n'avait aucun autre endroit où aller. Lorsqu'elle avait vu la tristesse et la peur sur le visage de Syaoran, elle avait voulut le sauver. Sauver l'ange qu'il était de la cage dans laquelle on voulait l'enfermer. Elle n'avait pensé qu'à cela et, même si son acte avait parut ridicule et idiot, elle ne le regrettait pas. Elle ne voulait pas le perdre.

-Syaoran ? murmura t-elle

Le jeune garçon était assis sur le sol, perdu dans un autre monde. Il semblait si mal. Comment avait-il pu perdre toute sa joie de vivre à cause d'une cage de fer ?

-Je vais avoir la prison à vie. Dit-il soudain. Meurtre sur un agent, c'est sévèrement puni.

Elle s'agenouilla devant lui.

-Pour l'instant tu es ici et tu ne risques rien.

Il leva vers elle des yeux embués de larmes.

-Ils ne tarderont pas à me trouver. D'ici demain tous les flics seront au courant et il leur faudra peu de temps pour m'attraper ! Je ne veux pas y aller… je ne peux pas !

La jeune femme comprit. Il était déjà trop tard. L'ange était déchu. Le garçon avait été brisé.

Cela faisait une heure que les deux amoureux étaient dans cette cuisine. Sakura ne cessait de réfléchir. Il allait mourir ce soir. Quand ? Comment ? Elle ne le savait pas. Mais elle souhaitait qu'il reste en vie. Pourtant elle savait qu'il était déjà beaucoup trop tard. Il était déjà mort, en quelques sortes. Elle préparait deux verres de lait tout en réfléchissant encore. Il ne devait pas aller en prison, sinon il allait dépérir à vue d'œil et sa mort serait la plus atroce de toutes les morts. Elle versa le liquide blanc dans un verre. Il préférait mourir plutôt que d'aller en prison.

Sakura tendit son verre à Syaoran.

-Tiens, bois. Ca te fera du bien. Murmura t-elle tristement

Mais avant qu'il ne porte le verre à ses lèvres, elle le prit dans ses bras et l'embrassa passionnément. Des larmes coulaient sur ses joues alors qu'il répondait à son baiser. Leur échange dura quelque minutes puis elle se sépara de lui à regrets.

-Je t'aime. Chuchota t-elle

-Je t'aime aussi.

Elle se recula, essuyant ses larmes.

-Bois. Murmura t-elle à nouveau

Elle plaqua une main sur sa bouche alors que le liquide blanc, légèrement nacré, coulait dans la bouche du garçon. Elle retint un sanglot lorsque le verre tomba et se brisa sur le sol.

-Tu as bien fait. Lui dit-il alors qu'elle détournait les yeux

-Pardonne moi ! sanglota t-elle

Il s'approcha difficilement d'elle et passa une main sur sa joue.

- Quand la lune sera dans la septième maison et Jupiter sera alignée avec Mars, la paix guidera la planète et l'amour dirigera les étoiles. Chantonna t-il tendrement

Un torrent de larmes s'écoulaient sur les joues de la jeune femme tandis que son amour se pliait en deux, une main sur sa gorge.

-Pardonne moi…. Je t'en supplie…. Pardonne moi ! pleura t-elle

Elle tomba sur les genoux en même temps que lui. Elle le prit dans ses bras et l'allongea sur elle. Ses larmes ne s'arrêtaient plus de couler.

-Je suis tellement, tellement désolée !

Il leva la main et la déposa sur sa joue.

-Tu sais Sakura ? chuchota t-il. Il ne faut pas que tu pleures… je m'en vais retrouver la lune et les étoiles… grâce à toi… tu… tu m'as sauvé ! termina t-il en commençant à tousser

-Non ! C'est toi qui m'a sauvée… de toute les façons possible ! Tu m'as appris tant de choses.

Il eut un sourire.

-Alors… je m'en vais heureux.

-Non ! Ne me laisse pas !

-Quand la lune…

Sa main retomba lourdement sur le sol. Sakura écarquilla les yeux.

-Syaoran ! Ne me laisse pas ! Je t'en supplie ! Non ! Pourquoi est-ce que tu as bu ? Tu savais ? Pourquoi est ce que j'ai mis ce fichu poison ? Syaoran ! Ne me laisse pas !

Elle le secouait désespérément. Elle n'y croyait pas, elle ne pouvait pas l'avoir tué, c'était tout bonnement impossible.

-Je t'en supplie ! Réveilles toi ! Ce n'était pas du poison, hein ? Tu… tu n'es pas mort ? Non ! Par pitié, réveilles toi ! Recommence à chanter, à rire ! Reviens ! s'écria t-elle

Mais elle n'obtint aucune réponse. Le souffle chaud avait disparut, les oreilles de chat s'étaient repliées et le grelot cessait son joyeux carillon. Plus jamais elle ne verrait son petit chat. A présent elle avait la solution à l'énigme. C'était elle l'affreux criminel qui avait mis fin aux doux jours du garçon de quatorze ans. C'était elle le démon qui avait assassiner le petit ange. Elle pleura encore et encore. En une seule journée, elle avait ressentit plus de paix et de bonheur qu'en une vie entière. Elle venait aussi de connaître le malheur. Finalement, elle prit le petit grelot et l'accrocha autour de son cou. Elle nota alors quelque chose dans la poche de Syaoran. Elle le sortit et reconnut aussitôt la feuille. Elle comprit rapidement ce que cela voulait dire.

-Non… je ne veux pas te quitter ! murmura t-elle en le serrant plus fort dans ses bras

Elle ne voulait plus retourner dans le présent. A quoi bon ? Elle serait de nouveau avec ces gens qui ne comprenait rien. Elle baissa son regard vers le jeune garçon mort. Il semblait si serein, si bien. Il devait être si bien avec tous les autres anges, dans un monde meilleur. Un monde où il avait totalement sa place. Pleurant de nouveau toutes les larmes de son corps, elle se mit à chanter.

When the moon is in the seventh house
And Jupiter aligns with Mars
The peace will guide the planets
And love will steer the stars
This is the dawning of the age of Acuarius
Age of Acuarius

Acuarius, Acuarius

Harmony and understanding, sympathy and trust abounding
No more falsehoods or derisions, golden living dreams of visions
Mystic crystal revelations, and the mind's true liberations

Acuarius, Acuarius

When the moon is in the seventh house
And Jupiter aligns with Mars
The peace will guide the planets
And love will steer the stars
This is the dawning of the age of Acuarius
Age of Acuarius

Acuarius, Acuarius
Acuarius, Acuarius

Sakura sentit qu'elle était de retour dans le présent. Elle se trouvait dans la salle d'archives, le corps de Syaoran avait disparut et le dossier était de nouveau sur ses genoux. Seule preuve de son voyage, le collier au grelot était toujours accroché autour de son cou.

San Fransisco. Samedi 18 février 2006.

Une jeune femme tirait son petit ami jusqu'au marchand de journaux.

-Mais pourquoi es-tu si pressée ?

-Il y a le nouvel article de Sakura Kinomoto.

Elle saisit le magazine et l'ouvrit directement à la rubrique criminelle. La photo d'un garçon de quatorze ans emplissait la page de gauche. La jeune femme lut l'article qui suivait.

Quand la Lune sera dans la septième maison et Jupiter sera alignée avec Mars…

Le mouvement hippie restera toujours gravé dans nos mémoires mais pour les mauvaises raisons. Ce ne sont pas des illuminés qui ne souhaitent que passer leurs soirées à fumer et à coucher les uns avec les autres. Ce ne sont pas des gens bons à enfermer. Ce ne sont pas des fous pleins d'illusions adeptes des fleurs et complètement ridicules. Ce sont des gens, des êtres humains. Nous ne les comprenons pas parce que nous ne vivons pas à leur époque, que nous n'avons pas leurs habitudes et mentalité.

Syaoran Li était l'un d'entre eux et avait quatorze ans. Il était un être pur et innocent, un ange tombé du ciel. Il m'a appris tant de choses. Il m'a appris à vivre. Il m'a aussi sauvé. Un tel nombre de fois que je ne peux plus les compter. Mais il est mort. La police a classé l'affaire en déclarant qu'il s'était suicidé. Mais c'est faux. On l'a assassiné. Et le coupable n'est autre que cette humanité qu'il vénérait tant. Pourtant il ne lui en a jamais voulut et ne lui en voudra jamais. Il a raison.

Laissez moi vous raconter son histoire… notre histoire…

L'homme grassouillet leva les yeux vers Sakura.

-Cet article est sensationnel ! J'espère que vous en ferez encore beaucoup d'aussi bons !

La jeune femme eut un sourire triste.

-Merci Monsieur, seulement je n'en ferais plus aucun. Je démissionne.

-Quoi ? Mais pour quelle raison ?

-Parce que les journalistes n'ont rien compris à la vie.

-Que voulez vous dire par là ?

-Ce que je veux dire c'est que tout ce dont vous êtes capable pour obtenir un scoop… tout ce que vous faites, les vies que vous détruisez… c'est mal. Le jour où vous cesserez de tout détruire autour de vous, vous pourrez espérer me revoir. Pas avant.

Sur ces mots, elle tourna les talons et sortit du bureau. Elle sourit aux quelques personnes qu'elle croisa dans le couloir et sortit enfin du bâtiment. A l'extérieur, un sourire illuminait son visage et son grelot cliquetais tandis qu'elle descendait les grandes marches. Elle courut le long de la rue et s'arrêta devant le parc. Là, elle alla déposer une pivoine contre un arbre. Elle leva les yeux vers le ciel. Elle n'avait aucun regrets. A présent, elle allait faire ce qu'elle n'avait jamais fait correctement. Elle allait vivre.

-Je t'aime Syaoran ! murmura t-elle

Fin.