Un Battement d'Aile de Papillon

Auteur : Mona May56

Genre: Univers Alternatif , romance et mystère

Couple : Harry/Draco, SB/RL, HG/SS et RW?

Rating : Et oui, maintenant c'est M (anciennement R) !

Disclaimer : Les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas, ils sont à la divine J.K Rowling que nous vénérons tous.

Note : Je m'excuse à l'avance pour toutes les fautes que je pourrai faire mais je lis beaucoup de fics HP en anglais et j'ai oublié certaines traductions françaises des termes sorciers. Merci de votre indulgence !

Cette fic est du slash, c'est à dire des relations homosexuelles entre hommes, et elle contient des scènes classées dans le rating M ce qui veut dire que ceux que ça gêne ou qui n'ont pas 16 ans ne doivent pas la lire !

Un gros merci à Loryah pour ne pas m'avoir assassiné, à Claddagh pour continuer à m'encourager. Et enfin un gros bisou à Otisiana Malfoy!

NB: J'ai appelé Stan Rocade de son nom anglais Stan Shunpike.

Bonne lecture!

Chapitre 13

Pansy poussa un soupir de bien être et posa à terre d'un mouvement de baguette nonchalant les paquets qui lévitaient derrière elle. Ils se regroupèrent sagement dans un petit tas coloré près de la porte du labo de Draco pendant qu'elle s'affalait gracieusement sur une chaise devant son bureau. Rien ne valait une bonne séance de shopping pour vous faire oublier vos problèmes de cœur, et elle contemplait avec satisfaction ses nouvelles acquisitions pendant que Draco feuilletait rapidement un dossier.

Ils étaient revenus au labo parce que Draco devait venir chercher un document qu'il allait ramener chez lui. Pansy n'avait jamais compris la passion du blond pour les potions. Il passait son temps à travailler dans des bouquins poussiéreux ou au milieu des vapeurs toxiques des décoctions qu'il s'évertuait à préparer. Elle était elle même très satisfaite de son boulot dans les potins mondains de Sorcière Hebdo qui lui permettait de satisfaire son insatiable curiosité et lui laissait pour autant beaucoup de temps libre.

"Comment va ton cher époux ?" demanda-t-elle avec indifférence en examinant soigneusement ses ongles manucurés.

"Bien je suppose." Grommela le blond en s'enfonçant un peu plus dans ses papiers.

La brune haussa un sourcil inquisitif devant le ton maussade de son ami. Elle réalisait maintenant que quelque chose clochait, Draco n'avait pas prononcé une seule fois le nom de son cher et tendre depuis le début de la journée, ce qui était un événement assez rare pour être noté. Depuis qu'ils étaient mariés, il ne se passait pas un seul instant sans que le blond ne mentionne Harry, même indirectement, avec cet air béat dont il ne se rendait même pas compte et qui agaçait tant son amie.

Son regard se posa sur lui et elle tenta de percer ce mystère rien qu'en le fixant intensément, mais il fit semblant de l'ignorer et continua de farfouiller dans son bureau comme si sa vie en dépendait.

"Qu'est ce que…" commença-t-elle.

Malheureusement pour elle, elle fut interrompue avant même de pouvoir cuisiner Draco par la porte qui s'ouvrit pour laisser entrer la silhouette massive et sévère, toute de gris vêtue, de Mary Hopkins, la secrétaire de Snape. Pansy refusa de se redresser sur son siège et adressa un simple signe de tête hautain pour saluer l'entrée de la femme. Le regard désapprobateur que la secrétaire posait sur Draco et elle amusait grandement la brune qui se doutait que la vieille chouette désapprouvait leur sortie de l'après midi.

Draco n'y fit absolument pas attention et lui adressa un sourire charmeur en la saluant, semblant totalement insensible à la posture glaciale de Mary.

"Bonjour Miss Hopkins. Que puis je faire pour vous rendre service?"

"Bonjour Monsieur Malfoy." répondit-t-elle en fixant un regard dégoulinant de reproche sur les paquets posés à même le sol. "Mademoiselle Parkinson." fit-elle avec raideur pour la saluer, puis son attention se détacha d'elle immédiatement pour se fixer de nouveau sur Draco. "Vous avez reçu un hibou pendant votre absence."

Sa voix presque métallique insista délibérément sur le mot « absence » afin de marquer tout son dégoût pour cette interruption intempestive de la journée de travail. Pansy dissimula un sourire moqueur en détournant la tête et fit un clin d'œil discret à Draco.

Le blond prit le parchemin des mains de la femme et l'ouvrit pendant que celle ci repartait d'un pas impérial. Son visage se rembrunit à la lecture du feuillet et ses sourcils se froncèrent alors qu'il prenait un air préoccupé.

"Que se passe-t-il ?" demanda Pansy avec curiosité.

Il ne répondit pas tout de suite, se penchant un peu sur le parchemin comme pour mieux l'examiner. Sa bouche se tordit dans une moue agacée et inquiète et il passa sa main dans ses cheveux en poussant un soupir.

"Rien, ce n'est pas grave." Il leva ses yeux gris vers elle et lui adressa un sourire fatigué. "C'est juste que je vais passer le reste de ma journée à poursuivre un de mes fournisseurs d'ingrédients."

"Comment ça ?"

"C'est un vieux croûton borné qui tient absolument à ce que je vienne chercher moi même mes ingrédients chez lui. Evidemment je ne peux pas partir avant qu'il m'ait raconté sa vie en long en large et en travers. Apparemment," ajouta-t-il avec ironie "il aime beaucoup le son de sa propre voix et il a rarement l'occasion de discuter avec quiconque dans son village paumé."

"Pourquoi est ce que tu ne te fournis pas ailleurs ?"

"Parce que c'est lui le meilleur dans son domaine."

Il prépara quelques feuillets qu'il mit dans une sacoche puis s'approcha d'elle.

"Il faut que je te laisse. Au plus tôt j'y serai, au plus tôt je rentrerai. Bien que je doute de retourner chez moi avant la nuit."

Il grimaça sur ces dernières paroles, posa un baiser sur la joue de la brune et se dirigea vers la sortie d'un pas rapide. Avant de franchir le seuil, il se retourna, lui sourit et lui dit :

"On se voit samedi ? Je suis sûr que Harry serait ravi de t'avoir à dîner."

"Mouais… J'espère seulement que ce n'est pas encore un de tes pièges !"

Le rire clair de Draco raisonna dans le couloir alors qu'il s'éloignait.

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« … vas pas ! Comment…. faire ça ! »

"Je pouvais pas… menaçait !"

"Tu aurais pu… très grave !"

"STOP ! Taisez vous tous !"

Harry émit un grognement de douleur. L'arrière de son crâne le faisait souffrir comme si quelqu'un l'avait frappé avec une batte de base-ball. Et la centaine de personnes qui se disputaient et criaient autour de lui n'arrangeait absolument rien. Leurs voix hystériques raisonnaient dans sa tête et lui donnaient envie de sombrer à nouveau dans l'inconscience.

"Il se réveille !" fit une voix féminine qu'il était sûr de pouvoir reconnaître si on lui donnait cinq minutes et un cachet d'aspirine.

Le brun ouvrit péniblement des paupières qui lui semblaient peser des tonnes. Il devait avoir bien fait la fête la veille parce qu'il avait la plus monstrueuse gueule de bois de tous les temps.

La luminosité de la pièce n'était pas très intense mais il dut quand même refermer les yeux. Quand il les rouvrit, il vit qu'il était cerné de toute part par des visages dont il ne pouvait discerner les traits.

"Tu vas bien Harry ?" fit la voix d'Hermione.

Il tourna son visage vers l'endroit d'où venait le son et put vaguement distinguer les cheveux bruns de son amie, au milieu d'une marée de cheveux roux.

"Qu'est ce que… Je ne vois rien." Dit-il faiblement.

"Oh ! J'avais oublié !"

Une main secourable lui remit ses lunettes et il put enfin identifier les visages inquiets autour de lui. Il s'étonna de voir autant de monde regroupé là. Il y avait Ron et Hermione, mais aussi Percy, Ginny et…

Brusquement, tout lui revint en mémoire : la réunion avec son père, le trafic de drogue, la déduction d'Hermione à ce sujet, leur visite à Percy, et surtout…

"Toi !" s'écria-t-il en se redressant immédiatement et en cherchant autour de lui sa baguette.

"Tu cherches ça ?" demanda Marcus avec ironie en levant sa main droite qui tenait la baguette recherchée.

"Marcus !" fit Percy d'un air de reproche. "Arrête de le provoquer."

"Ouais, vaudrait mieux pour toi d'écouter ce que mon frère te dis." grogna Ron en braquant vers le brun sa baguette.

Le jeune homme ainsi interpellé se tourna vers Percy et lui adressa un sourire moqueur, ignorant totalement la menace de Ron, mais il tendit tout de même sa baguette à Harry. Ce dernier la lui arracha brusquement et la braqua devant lui, incertain de la situation et de ce qu'il devait faire.

"Harry, repose cette baguette." dit Hermione d'un ton exagérément patient.

Le brun tourna vers elle un regard trahis et protesta avec véhémence.

"Mais il m'a attaqué !"

"Hé ! Tu menaçais Percy !" répondit Flint, ses épais sourcils froncés lui donnant un air lugubre.

"Parce que j'avais de bonnes raisons de le faire !"

"Quelles bonnes raisons ! Moi tout ce que j'ai vu, c'est quelqu'un qui hurle et qui agresse…"

"Vous êtes tous les deux des trafiquants de drogue !" l'interrompit Harry avec indignation. "Moi je trouve ça un motif suffisant!"

Du coin de l'œil, il vit que Ron hochait de la tête pour l'approuver, son visage arborant une expression sombre. Un silence pesant tomba sur la pièce. Hermione fixait Percy et Flint obstinément, sa mâchoire serrée démontrant sa tension. Percy les regardait tous d'un air ébahis, ses yeux bruns écarquillés comme s'ils venaient tous de se transformer sous ses yeux en des monstres à deux têtes. Le visage de Flint était toujours aussi impassible, ses yeux noirs brillaient mystérieusement au fond de ses orbites. Ginny, elle, fixait tour à tour chacun de son regard brun étonné. Ce fut finalement elle qui brisa le silence au bout d'un moment.

"Je crois qu'il vaudrait mieux que tout le monde se calme et qu'on discute de ça autour d'une bonne tasse de thé. Parce que là, c'est le pire malentendu de toute l'histoire des quiproquos sur terre."

"Comment ça, malentendu ?" demanda Hermione.

"Allons en discuter dans le salon." répliqua la rouquine d'une voix ferme.

Quand Ron et Harry firent mine de protester, elle leur adressa un regard noir qui leur fit avaler leurs commentaires et commencer à se diriger à la suite de Percy vers le salon.

Harry, pour la première fois depuis qu'il s'était réveillé, se rendit compte de ce que signifiait la présence de Ginny parmis eux, apparemment indemne. Il avait été tellement persuadé qu'elle était en danger !

"Ginny ! Tu vas bien ?" fit-il en la saisissant par les épaules pour mieux l'examiner.

Elle le regarda comme s'il avait perdu l'esprit et se dégagea doucement de son étreinte.

"Bien sûr que ça va. Tu t'es fais du soucis pour moi ?" ajouta-t-elle en rougissant un peu (et en se maudissant intérieurement de le faire).

"Oh ! Euh… oui… enfin, non… enfin peut être…" bafouilla-t-il.

C'était la première fois qu'il la revoyait depuis son mariage et il ressentait plus qu'un malaise à cette idée. Elle avait été sa petite amie et il l'avait laissé tomber plutôt cavalièrement, même si ça n'avait pas été totalement de sa faute. Il ne voulait pas qu'elle se fasse des idées, son inquiétude n'avait rien à voir avec un quelconque sentiments amoureux qu'il pouvait ressentir pour elle. Mais il ne pouvait pas non plus nier avoir été inquiet à son sujet, ça aurait été un mensonge.

Enfin bref, il se retrouvait dans une situation des plus embarrassante et il ne savait pas comment s'en dépêtrer sans blesser les sentiments de la jeune fille et sans lui laisser une fausse impression. Pour Harry, il n'y avait personne d'autre que Draco et dès qu'ils se seraient réconciliés, il lui prouverait ce fait.

Les autres étaient déjà sortis de la pièce, les laissant seuls face à face et Ginny dut ressentir à son visage couleur coquelicot qu'il ne parviendrait pas à prendre la parole, aussi prit-elle une profonde inspiration avant de se lancer.

"Je suis contente de te voir, parce qu'il fallait que je te parle une bonne fois pour toute."

Elle leva un doigt devant elle pour lui intimer le silence quand elle vit qu'il allait l'interrompre.

"Ne t'inquiètes pas. Je ne vais pas te faire de déclarations d'amour dont tu ne saurais que faire. Je sais que ça n'en a pas l'air, mais je ne suis plus une petite fille déraisonnable." ajouta-t-elle avec un sourire ironique.

Harry ne savait pas si elle se moquait de lui ou bien d'elle même, en tout cas il ne pouvait pas nier son soulagement à ces mots.

"Je voulais juste te dire que je sors avec Dean en ce moment et que je suis très heureuse. Je ne souffre plus de tout ce qui c'est passé."

Le brun lui sourit avec tendresse, prit sa petite main pâle entre les siennes et la serra affectueusement.

"J'en suis heureux." dit-il avec un peu d'hésitation, peu confiant en lui même pour lui parler. "Tu viens, les autres nous attendent et j'ai hâte d'entendre quelques explications."

Il lâcha sa main et se dirigea vers la cuisine d'un pas guilleret. Il ne vit pas le petit sourire triste et un peu amer qui ourla les lèvres de la jeune fille, ni même l'unique larme qui roula délicatement le long de sa joue, avant qu'elle ne l'essuie d'une main qui ne tremblait pas.

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Stan Shunpike travaillait depuis des années sur le magicobus et il avait vu bien des gens défiler, presque toute la communauté sorcière en fait. Enfin, à part les rupins qui méprisaient ce mode de transport qu'ils jugeaient trop prolétaire pour eux. Il avait même une fois transporté Harry Potter, qui pourtant venait d'une famille connue et riche. Il avait pensé mettre un petit panneau indiquant le siège où celui ci s'était assis. Il était sûr que ça leur aurait fait une pub d'enfer ! Mais malheureusement ses patrons n'étaient pas des visionnaires comme lui et avaient refusé. Bande de crétins !

Quand le jeune homme blond qui l'avait appelé depuis le Chaudron Baveur monta à bord, Stan se dit qu'il avait déjà vu sa tête quelque part, mais il n'avait pas réussi à se souvenir où. D'ailleurs le regard glacial et la posture arrogante du jeune homme ne l'avaient pas encouragé à engager la conversation comme il le faisait habituellement.

Le blond lui avait donné sa destination d'une voix sèche et était allé s'asseoir au fond du bus silencieusement, évitant avec soin les autres personnes attendant leurs arrêts. Stan l'avait prévenu qu'il ne parviendrait pas à sa destination avant au moins une heure à cause des autres clients arrivés avant lui, mais l'homme avait simplement haussé les épaules d'un air indifférent.

Stan avait gardé un œil attentif sur lui durant le trajet, espérant retrouver son nom ou au moins le lieu où il l'avait déjà vu. Mais le blond ne fit rien de bien passionnant. Il se contenta de regarder par la fenêtre sans faire un seul mouvement, à part de temps en temps regarder sa montre à gousset.

Ce ne fut que quand il descendit à son arrêt dans la petite ville de Belford dans le Northumberland une heure et demie plus tard que Stan le reconnut.

"Hé ! Vous êtes le Malfoy qui s'est marié à Harry Potter, non ? Draco Malfoy, c'est ça ?"

Le blond se retourna vers lui et lui sourit mais ne prononça pas une seule parole.

Stan était en plein Highlands, à Gairloch plus précisément presque trente minutes plus tard, quand il se rendit compte que ses mains tremblaient. Ses pensées ne cessaient de revenir sur le dernier souvenir qu'il avait du visage de Draco Malfoy juste avant que les portes du bus ne se referment.

Le sourire que le jeune homme lui avait adressé était agréable et avait embelli ses traits aristocratiques. Mais ses yeux, eux, étaient restés froids, métalliques, et ce que Stan avait vu dans leur profondeur l'avait terrifié. Il avait été soulagé quand le bus s'était éloigné rapidement.

Draco Malfoy était fou et dangereux.

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Ils étaient tous à présent réunis autour de la table de cuisine de Percy, une tasse de thé fumante posée en face de chacun d'eux. Un silence pesant régnait dans la pièce et Harry promenant son regard sur tous les participants de ce mini drame, cherchant à deviner leurs pensées mais n'y parvenant pas vraiment. C'était vraiment une situation bizarre et le brun se sentait vraiment mal à l'aise.

Après tout, ils venaient d'accuser Percy, le frère de son meilleurs ami, de trafic de drogue et ils se retrouvaient sans explications confortablement installés à boire du thé comme si de rien n'était. C'était une situation surréaliste.

Le bruit que fit la tasse de Hermione lorsqu'elle la reposa sur sa soucoupe brisa le calme trompeur. Elle se racla la gorge et commença :

"J'aimerai beaucoup que tu nous dises ce qu'il se passe, Percy. Nous sommes prêts à écouter tes explications mais je…"

"A vos ordres mademoiselle Je-sais-tout." grommela Flint avec ironie.

La remarque souleva une vague d'indignation parmis Harry, Ron et Hermione qui se lancèrent en même temps dans un brouhaha de reproches et de récriminations, pendant que Flint les regardait avec une lueur de mépris moqueur au fond de ses yeux sombres.

Percy se leva et leur intima à tous le silence. Après un court instant de calme pendant lequel il sembla rassembler ses idées et son courage, il prit une profonde inspiration et se lança :

"Je ne sais pas où vous avez trouvé cette liste d'ingrédients et comment vous avez réussi à la relier à moi mais ça n'a pas d'importance."

Hermione ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Percy lui fit signe de ne pas l'interrompre.

"Il est évident que je sais à quoi servent ces ingrédients. N'importe qui avec une connaissance minime en biologie et en pharmacologie pourrait vous le dire : c'est la formule servant à fabriquer du RDD."

Harry eut tout de même un petit choc quand il entendit ces mots. Malgré tout ce qu'ils avaient découvert incriminant le frère de Ron et Flint, il n'avait jamais vraiment cru en la culpabilité du jeune Weasley. Il jeta un coup d'œil vers Ron pour voir quelle était sa réaction, et le vit pâlir distinctement. Par contre, le visage de Ginny était absolument lisse, sans expression, comme si ce qu'il venait de dire n'était pas une surprise pour elle.

"Mais en fait," continua Percy "si je sais ça, ce n'est pas comme vous le croyez parce que je me serais livré à un trafic de drogue. En fait c'est tout le contraire."

"Qu'est ce que tu veux dire ?" demanda Ron avec confusion.

"Vous n'ignorez pas je suppose que j'ai quitté mon poste au ministère il y a quelque temps."

Ils hochèrent la tête en cœur, Harry avait l'impression bizarre d'être un de ces chiens qui remue la tête sur la plage avant d'une voiture.

"J'ai quitté ce boulot pour devenir journaliste d'investigation."

La stupéfaction à cette nouvelle se lut sur chacun de leurs visages. Harry avait la tête qui lui tournait, tous ces retournements de situation commençaient à lui donner mal au crane. Percy, journaliste ? Ca paraissait inconcevable que le gentil, sage et obéissant Percy Weasley ait choisi un métier aussi… dangereux et défiant les règles.

"Depuis plusieurs mois, j'enquête sur l'arrivage massif de cette drogue sur le marché anglais. J'ai réussi à me faire différents contacts et à découvrir certaines pistes, mais rien qui me permette de découvrir qui en est à la tête. Et j'ai réussi tout ça en partie grâce au fait que tout le monde ignorait quel était véritablement mon métier." Il eut un petit sourire mi ironique mi amusé. "Personne ne se méfie de Percy Weasley, le lèche botte du ministère."

"Mais… pourquoi avoir fabriqué toi même du RDD ? Et ne le nies pas, nous en avons la preuve !"

Le rouquin parut surpris à ces mots, puis il sourit brusquement.

"Il fallait bien que je sache dans quelles conditions exactes on pouvait le préparer afin de découvrir le labo où il était fabriqué en Angleterre. C'était une simple expérience. Et si vous savez tout ça, vous savez aussi que les quantités que j'ai utilisées sont trop minimes pour créer un trafic d'une telle ampleur."

Hermione ouvrit et referma la bouche plusieurs fois de suite comme une carpe. Il était rare que quelqu'un réussisse à la laisser sans voix en plus de la prendre en faute et Harry savourait cet instant comme il se devait, il ne se répèterait pas de sitôt. Malheureusement, la jeune fille se reprit aussitôt et contre attaqua :

"Mais je vous ai surpris pendant le mariage de Harry, Flint et toi, à vous disputer à ce sujet ! Il disait que tu étais trop impliqué pour reculer et que c'était toi qui avais eu l'idée ! Il menaçait de tout dire !"

Ces paroles eurent un étrange effet sur le frère aîné de Ron ainsi que sur Flint et Ginny. Les pommettes de Percy s'empourprèrent rapidement pendant que le reste de son visage prenait une pâleur de cendres. Les yeux de Flint, qui étaient habituellement si impassible, pétillaient de malice et sa bouche s'ourla d'un demi sourire. Le visage de Ginny, lui, s'était carrément illuminé, son sourire communicatif en place, elle semblait participer à la blague la plus drôle jamais racontée.

"Ah… c'est vrai que tu étais là… Hum… En fait, ça n'avait rien à voir avec toute cette affaire." fit le rouquin avec hésitation.

"Ca n'en avait pas l'air." répondit la brune en croisant les bras devant sa poitrine d'un air buté.

"Hum… En fait… on se disputait… enfin…"

Harry regardait avec curiosité le jeune homme qui semblait désirer intensément que la terre s'ouvre sous ses pieds et l'avale. Lui qui avait été si assuré auparavant quand il leur expliquait son enquête, alors même qu'il faisait face à des accusations de trafic de stup, semblait avoir maintenant complètement perdu pied. Il continuait à bafouiller lamentablement quand Flint l'interrompit et mit fin, pour l'instant, à son calvaire.

"Ca n'avait vraiment aucun rapport avec le trafic de drogue. On se disputait parce qu'il ne voulait pas parler à sa famille de notre relation."

"Votre… relation ?" demanda Harry, prenant la parole pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans la pièce.

Ginny se mit à glousser doucement, sa main pressée contre sa bouche comme pour se contenir, s'attirant ainsi un regard de reproche de la part de son frère aîné, dont les joues avaient prit la couleur rouge des feux de signalisation moldus.

"Et oui." répondit Flint avec un air satisfait plus que malvenu en passant son bras autour des épaules du rouquin. "Percy et moi, on est… plus que des amis, si vous voyez ce que je veux dire."

A ces mots il fit un clin d'œil à Hermione, et son sourire s'agrandit encore en voyant l'air interloqué de la brune, avant qu'il ne dépose un petit baiser sur la tempe de Percy qui semblait à la limite de l'apoplexie.

"Mais…" s'étrangla la jeune femme. "Mais tu es… enfin, Pansy m'a dit qu'il était de notoriété publique que toi et Oliver Wood… Enfin, que vous étiez ensemble…"

Flint et Percy ? Oliver et Flint ? Harry était entré dans la quatrième dimension pendant la dernière heure et il venait à peine de s'en rendre compte. C'était effrayant. Cette impression s'aggrava encore quand Ginny ne réussit plus à contenir son hilarité et éclata d'un rire clair qui fit grincer des dents Percy.

"C'est exact." répondit Flint, un sourire lascif sur les lèvres.

"Mais alors…" dit Hermione plus fort, essayant de se faire entendre au dessus du rire de la rouquine.

"Si tu étais un peu plus observatrice, tu aurais remarqué." dit Flint en désignant du menton le mur derrière elle.

D'un même mouvement Harry Ron et Hermione se retournèrent pour examiner ce qu'il leur avait désigné et virent une photo sur le mur. Une photo sorcière dans laquelle on pouvait voir Flint et Oliver discuter avec animation, le bras du célèbre joueur de Quidditch entourant la taille du brun. Quelques secondes plus tard, Percy apparut dans le cadre et Oliver lui sourit avant de l'embrasser passionnément sur les lèvres.

Harry sentit sa mâchoire inférieure s'affaisser alors qu'il parvenait à la conclusion inévitable. Flint, Oliver et… Percy ? Ensemble ?

Il entendit un bruit féroce de raclement de chaise juste à côté de lui et il se retourna à temps pour voir Ron s'affaler sur sa chaise, on aurait dit que Mike Tyson lui avait flanqué un uppercut.

"On vit ensemble tous les trois, c'est de ça qu'il ne voulait pas parler à sa famille. Le jour du mariage j'aurai voulu qu'on l'annonce à tout le monde, mais malheureusement Percy n'était toujours pas « prêt ». C'est cette discussion que tu as surprise." dit Flint

Puis il se retourna vers Percy et ajouta avec un sourire goguenard.

"J'espère que tu es prêt maintenant, parce que je crois que la mèche a été vendue…"

Ginny pleurait littéralement de rire, ses épaules tressautant joyeusement alors qu'elle s'était écroulée sur la table, des larmes coulant sur ses joues.

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Christina prononça le sort défaisant les scellés magiques apposés au hangar, prit la clef et ouvrit grand les portes. Elle prononça un sort pour illuminer l'obscurité de l'intérieur et poussa un profond soupir. Elle avança doucement, faisant attention à l'endroit où elle posait ses pieds même, s'il n'y avait pas ici grand chose contre lequel elle aurait pu trébucher. Seulement quelques tables longues, des chaises, dans un coin il y avait un robinet rudimentaire, le tout recouvert d'une épaisse couche de poussière.

Elle parcourut lentement tout le hangar, qui faisait environ 100m², sans rien trouver de probant. La jeune fille commençait à se décourager, ils n'avaient vraiment aucune piste sur les meurtres et ils tournaient en rond. C'était la deuxième fois qu'elle venait examiner la maison de Jonathan et Emilie Springfield et le hangar dont il était le gardien. Ils avaient été tous les deux victimes du tueur, assassinés ensemble dans leur maison peu de temps après le tout premier meurtre de celui que les journaux continuaient à surnommer Voldemort.

Elle avait vu la scène de crime et avait vraiment été horrifiée par tant de barbarie. Les corps des époux d'âge moyen, horriblement égorgés et mutilés, baignaient dans leur sang en plein milieu de leur salle à manger. Et ils n'avaient aucune idée du mobile du meurtre, encore moins pour ces deux là que pour les autres victimes.

C'était pour ça qu'elle se retrouvait ici. Ils n'avaient rien trouvé dans la maison et Fol Œil commençait à devenir dingue tellement ils n'arrivaient à rien. Elle avait donc décidé de revenir sur ces lieux pour tenter de comprendre. Elle préférait ça plutôt que de tourner en rond au QG des Aurors à envisager des hypothèses que rien ne venaient corroborer. Elle repassa par réflexe dans sa tête tous les éléments qu'ils connaissaient sur ces deux victimes.

Jonathan était gardien pour la société Hidenseek, une société assez importante de louage de hangar magiques situés dans toute l'Angleterre. Ils n'avaient d'ailleurs pas attendu la fin de l'enquête pour trouver un nouveau gardien et continuer leur business, pensa avec un peu de mépris la jeune femme.

Autour de la maison des Springfield, située dans le Northumberland à Berwick upon Tweed, il y avait quatre hangar, deux étaient loués par une entreprise de menuiserie qui y stockaient des marchandises invendues, un autre était loué par un particulier, John Cochran, qui avait déménagé et souhaitait laisser certains de ses meubles en dépôt. Enfin, le dernier, celui dans lequel elle se trouvait, était vide depuis plusieurs mois. Mais ils avaient découvert dans les dossiers de l'entreprise qu'un certain Tom Jedusort l'avait loué pour des raisons indéfinies. C'était évidemment ce dernier qui avait attiré l'attention des Aurors et que la jeune fille fouillait pour la énième fois.

Le nom bien entendu était une fausse identité et l'adresse notée dans les dossiers était bidon. Ils n'avaient malheureusement rien trouvé sur ce que cet homme faisait ici, ni sur sa véritable identité.

Christina était venue, sans grand espoir, vérifier s'ils n'avaient pas oublié quelque chose, mais elle commençait à se dire que tout ça ne les mènerait à rien. Et pourtant… pourtant elle sentait que c'était là qu'il fallait qu'elle creuse.

Elle poussa un nouveau soupir et s'étira longuement, faisant craquer les os de son dos. Un bruit de pas près de l'entrée l'interrompit dans son mouvement. Elle se retourna vers la source du bruit et distingua une silhouette masculine qui s'avançait vers elle. Maugrey et son équipe étaient les seuls à savoir qu'elle était ici et elle se demandait qui ça pouvait bien être.

Méfiante, elle sortit sa baguette de sa manche discrètement et plissa les yeux afin de distinguer la personne. Quand enfin celle-ci fut éclairée, Christy resta un instant interdite. Qu'est ce que Draco Malfoy venait foutre par ici ? Elle fronça les sourcils et avança d'un pas qu'elle espérait menaçant.

"Qu'est ce que vous faites ici ? C'est une scène de crime, vous n'avez pas à vous trouver là !"

Le jeune homme lui sourit aimablement et haussa les épaules avec insouciance.

"Je sais. Je suis venu vous rendre une petite visite."

"Qu… quoi ?"

Christina ne connaissait pas personnellement le jeune homme, mais elle était la nièce de Molly Weasley aussi avait-elle souvent entendu parler de lui au fil des années. Elle avait été un peu mêlée, quand elle était plus jeune, à la petite guérilla entre les clans Potter et Malfoy, et plus récemment, il aurait fallu qu'elle soit sourde pour ne pas entendre les rumeurs qui courraient sur lui et sur Harry. Mais elle ne l'avait jamais croisé plus d'une ou deux fois, et très brièvement. Elle n'imaginait même pas qu'il sache qu'elle existait, encore moins qu'il veuille « lui rendre visite ».

Elle resserra sa prise sur sa baguette, un frisson lui parcourant l'échine. Une peur inexplicable la saisit quand elle se rendit compte qu'il s'était encore approché d'elle et qu'il se situait maintenant à moins d'un mètre d'elle.

"Je suis désolé de devoir en venir jusque là. Mais je ne peux pas les laisser remonter jusqu'à moi."

Le sang de la jeune femme se glaça dans ses veines quand elle vit la lueur dans les yeux de l'homme en face d'elle. Son regard gris était aussi froid qu'une lame d'acier et tout aussi tranchant. Le sourire qui flottait toujours sur ses lèvres dévoilait des canines blanches pointues et elle pensa brièvement aux vampires dans les films moldus qu'elle avait vu.

Malfoy baissa la tête et ses cheveux blonds presque blanc tombèrent sur son front et devant ses yeux, masquant un instant son visage. Christina en profita pour brandir devant elle sa baguette.

"Pétrific…"

Elle ne réussit pas à finir son sort, la main du blond avait jailli brusquement et saisi son bras, le tordant violemment derrière elle. La douleur lui fit pousser un cri et elle lâcha sa baguette, qui tomba au sol avec un claquement sec et alla rouler sous une table. La panique lui fit oublier les leçons les plus élémentaires de self-défense qu'elle avait reçu lors de sa formation et cet instant laissa le temps au blond de plaquer son dos contre son torse, sa main libre lui saisissant la gorge dans une étreinte douloureuse.

Elle gémit, mais il resserra ses doigts sur sa trachée et elle ne put plus respirer.

Christy se débattit de plus belle et réussit à flanquer un coup de coude dans le ventre de son agresseur, ce qui lui fit perdre sa prise sur elle et elle put se retourner pour lui faire face.

Le visage de la jeune Auror n'exprima que la surprise quand l'homme plongea vers elle dans un mouvement rapide puis recula. Elle fit un pas en arrière, baissa la tête et vit le sang qui tâchait le devant de son uniforme. Elle releva les yeux vers le visage du blond et vit le petit sourire triste qu'il arborait juste avant qu'elle ne s'effondre.

L'homme se pencha vers elle et lui trancha la gorge d'un mouvement sûr, habitué, sans que le moindre regret ne marque son visage à la beauté hiératique. Il s'accroupit à côté du cadavre et repoussa avec tendresse une mèche rousse qui s'était égarée sur le front de la jeune femme.

Il pensait vraiment ce qu'il lui avait dit. Il regrettait d'avoir eu à la tuer, mais il était obligé.

Le hurlement qui retentit le prit totalement au dépourvu. Il leva la tête vers l'entrée du hangar et vit le visage terrifié d'un petit homme bedonnant qui s'enfuit immédiatement. Un instant après il entendit le bruit caractéristique d'un transplanage et il se redressa vivement.

Ca n'était pas prévu dans le plan !

Il avait intérêt à déguerpir rapidement s'il ne voulait pas se faire prendre.

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Hermione pénétra dans le salon de la maison de Snape d'un pas lent, ses pensées toujours tournées vers les révélations qu'ils venaient d'avoir cet après-midi. Elle se sentait troublée et épuisée mentalement.

Bien qu'ils aient obtenu des réponses et qu'elle soit soulagée de savoir que Percy était innocent de ce dont ils l'avaient soupçonné, elle se posait à présent encore plus de questions. Elle qui avait cru élucider un mystère n'avait en réalité fait que brasser du vent.

La brune passa une main dans ses cheveux dans un geste nerveux. Ils s'étaient quittés après avoir encore discuté un bon moment, sans qu'ils réussissent vraiment à parvenir à une conclusion au sujet du trafic. Percy avait réussir à découvrir la plupart des revendeurs de drogue les plus importants et il était même parvenu à trouver la provenance de la méthamphétamine importée en Angleterre. Mais il n'avait toujours aucune idée de l'identité de la personne ou de l'organisation derrière ce trafic.

Harry lui avait appris ce qu'ils avaient découvert sur l'implication de la Potter&Black Cie. Percy avait eut l'air très intéressé par ce fait, il s'était douté de quelque chose et le fait que ses soupçons lui soient confirmés l'avait satisfait.

Hermione s'assit sur un fauteuil placé près de la cheminée et contempla pensivement les flammes qui crépitaient. Un détail la troublait et elle se demandait si elle ne devait pas aller en parler à Sévérus. Etant donné qu'ils étaient tous les deux aussi intimement mêlés à l'enquête des meurtres, ils n'ignoraient pas que les Aurors piétinaient lamentablement et n'avaient aucune idée de l'auteur de ceux-ci, ni même de leurs mobiles. Mais Percy avait découvert pour au moins deux des victimes un lien qu'elle pensait qu'ils auraient dû examiner sérieusement.

La première victime, Christopher Field, avait été un indic de Percy au début de son enquête sur le trafic de RDD. C'était un petit délinquant minable qui, dernièrement, s'était lancé dans la revente de cette drogue particulière. Il avait été tué peu de temps après être entré en contact avec le rouquin qui, au début, n'avait pas vraiment été intrigué. Il avait cru à une coïncidence.

Et puis il y avait eu le meurtre de Lowell Harding, qui était chargé de la section des trafics de stupéfiants chez les Aurors. Deux meurtres de personnes intimement liées à ce trafic, c'était beaucoup.

Percy n'avait pas fait part de ses soupçons aux Aurors chargés de l'enquête des meurtres. Il estimait le lien entre les deux affaires trop ténu, mais Hermione n'était pas de cet avis. Enfin ils trouvaient un lien entre les affaires, ça valait la peine de creuser cette piste.

La jeune femme prit sa décision, se leva et partit à la recherche de Snape pour lui confier ses découvertes. Elle ne savait pas vraiment où le trouver, depuis qu'elle vivait ici il semblait l'éviter à tout prix. Elle se dirigea d'un pas rapide vers la cuisine où elle était sûre de trouver un elfe de maison qui serait ravi de lui porter assistance.

Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait dans l'aile ouest de la maison frappant à la porte du laboratoire du Maître de potion avant de l'ouvrir sans attendre qu'on l'invite à entrer. Quand elle découvrit l'intérieur, elle s'immobilisa sur le seuil, émerveillée. La pièce était tout simplement magnifique. D'immenses baies vitrées illuminaient tout l'espace et laissaient une vue sublime sur le jardin verdoyant du manoir. Sur d'innombrables étagères étaient entreposées de nombreuses fioles, bocaux et autres récipients en verre contenant des liquides de toutes les couleurs possibles et imaginables.

Une grande table en chêne trônait au milieu de la pièce sur laquelle étaient disposés plusieurs ingrédients. Sévérus était penché sur un chaudron, mélangeant avec attention la décoction. Il ne semblait pas l'avoir entendu entrer.

Hermione allait se racler la gorge pour lui faire noter sa présence quand elle vit la potion qu'il était en train de créer. Ses yeux s'écarquillèrent et elle poussa une exclamation de surprise qu'elle ne pensa même pas à réprimer, avant qu'elle ne se reproche de lui à grands pas. Celui ci tressaillit et tourna vers elle des yeux remplis de reproche mais elle n'y prit pas garde, se concentrant sur ce qu'elle voyait dans le chaudron.

Elle tourna un visage rempli de joie vers Snape et s'exclama :

"Mais c'est la potion de révélation ! Comment est ce possible ? Je croyais que tous les échantillons et toutes nos recherches avaient été détruits !"

Un sourire purement diabolique apparut sur les lèvres fines du Maître de potion qui haussa un sourcil arrogant.

"Disons que j'avais ramené chez moi certains document et échantillons." répondit-il d'une voix basse.

"Mais… c'est carrément illégal de faire ça !" s'exclama-t-elle, ébahie et admirative.

"Je sais."

"Vous êtes un géni !" s'écria Hermione en se jetant à son cou et en le serrant dans ses bras avant de déposer un baiser sur le coin de ses lèvres.

Dans son enthousiasme, La brune ne se rendit pas compte de ce qu'elle faisait, elle ne vit même pas l'air stupéfait de l'homme, ni même la légère rougeur qui lui monta aux joues alors qu'elle se retournait avec excitation vers le chaudron bouillonnant.

"C'est formidable ! En plus, elle est bientôt prête ! Nous allons enfin pouvoir déterminer la signature magique du meurtrier et on va pouvoir la comparer aux autres !"

Elle tourna à nouveau vers lui un regard rayonnant de bonheur, ses yeux bruns pétillants de joie et ses joues rougies par l'enthousiasme. Elle prit sa main entre les siennes et sautilla sur place d'excitation, sans remarquer que les traits de Snape s'étaient notablement adoucis et qu'un petit sourire tendre étirait ses lèvres.

"C'est vraiment génial ! J'ai tellement hâte de pouvoir m'y mettre ! Grâce à vous, nous allons peut être découvrir qui est derrière tout ça !"

"Merci." fit la voix chaude de Sévérus.

La brune se rendit alors compte de ce qu'elle venait de faire et son visage s'enflamma brutalement avant qu'elle ne lâche la main de l'homme qu'elle tenait toujours entre les siennes. Une centaine de papillons battaient des ailes dans son ventre quand son regard croisa celui sombre et intense de son mentor.

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Harry s'écroula sur son canapé, une tasse de café à la main. Il prit la télécommande et alluma la télé sur un programme de télé-réalité débile. Il n'y prêtait pas vraiment attention, son esprit encore bourdonnant de tout ce qu'il venait d'apprendre.

Le rire de Ginny résonnait toujours dans sa tête alors qu'elle confirmait à un Ron boudeur qu'elle était au courant de tout ce qui concernait Percy depuis plus de deux semaines. Elle avait d'ailleurs sorti un appareil photo moldu que Dean lui avait offert et les avaient mitraillé en gloussant, disant que ça lui servirait bien un jour ou l'autre pour les faire chanter tellement leurs têtes étaient hilarantes.

Harry eut à peine le temps de se reposer cinq minutes quand on frappa à sa porte avec insistance. Il se leva péniblement en grommelant contre cette interruption et se dirigea à pas traînant vers la porte d'entrée. Il se demandait si ce n'était pas Draco qui aurait oublié sa clef et se dépêcha un peu plus à cette idée. Il avait hâte de revoir son époux pour pouvoir enfin s'expliquer avec lui.

Il resta un instant surpris quand il vit derrière sa porte le père de Ron dont le visage était pâle et inquiet.

"Harry ! Tu es seul ?" demanda-t-il avec agitation.

"Heu… oui… Draco n'est pas encore rentré du travail."

"Merlin soit loué ! Je suis arrivé dès que j'ai appris la nouvelle. Je tenais à être là pour toi, je ne voulais pas que tu sois seul et je n'ai pas eu le temps de prévenir Molly…"

"Mais de quoi parlez vous ?" l'interrogea le brun, inquiet de l'attitude de Arthur.

Le temps de prononcer ces quelques mots et quelqu'un d'autre apparaissait sur le seuil de la porte. Kingsley Shaklebolt avait l'air épuisé et inquiet, ses yeux avaient une lueur douloureuse qui surprit le brun. En les voyant tous les deux, ses traits perdirent un peu de leur rigidité mais son corps resta tendu comme un ressort, attentif à son environnement comme s'il s'attendait à être attaqué.

"Harry, Arthur ! Est ce qu'il…"

"Non." l'interrompit l'homme roux. "Il n'est pas là. Harry n'est pas encore au courant, je n'ai pas eu le temps de lui dire."

"Oh… mais comment ce fait-il que tu sois déjà là ?" demanda l'homme avec suspicion.

"J'étais au ministère quand le témoin est venu raconter son histoire. J'ai tout de suite pensé à Harry. Je suis sûr que Molly voudra absolument qu'il vienne chez nous."

"Mais de quoi parlez-vous enfin ?" s'exclama le brun, totalement dérouté par cette conversation.

Les deux hommes hésitèrent un petit moment, s'entreregardant d'un air que Harry ne pouvait pas déchiffrer. Ils entrèrent tous dans l'appartement et Harry referma la porte derrière eux.

"C'est à dire…" commença Arthur avec hésitation.

"Un nouveau meurtre a eu lieu cet après-midi." l'interrompit Kingley, son visage dur et fermé exprimant mieux que des mots sa douleur. "C'est une de nos collègues, Christina Prewett. Un témoin nous a permis d'identifier l'auteur de ce crime."

"Ah ?" fit Harry, il avait un mauvais pressentiment.

"La personne correspondant à sa description est Draco Potter-Malfoy. Je suis venu l'arrêter."

"Quoi !" s'exclama le brun avec incrédulité.

Il ne pouvait en croire ses oreilles. Il avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pas. Draco ne pouvait pas avoir fait ça ! C'était une erreur !

Il secoua la tête de dénégation, un frisson le parcourut et il croisa les bras devant sa poitrine en se recroquevillant un peu sur lui même.

"Je suis désolé Harry." fit Arthur en le regardant avec compassion et en lui posant une main sur l'épaule. "C'est la vérité."

"NON !" s'écria le brun en se dégageant de l'étreinte de l'homme violemment.

Il s'écarta d'eux en reculant comme un animal traqué. Le père de Ron voulut s'avancer vers lui et tendit une main apaisante.

"Harry…"

"Non !" cria le jeune homme. "Taisez vous ! Je ne peux pas le croire, c'est une erreur !"

"Il n'y a aucun doute là dessus Harry. Je suis désolé. Plusieurs témoins crédibles l'ont vu sur les lieux…" dit d'une voix calme Kingsley en regardant le brun dans les yeux.

"Ca ne peut pas être Draco ! Il était au travail cet après-midi !"

"Nous avons vérifié. Il s'est absenté au moment du meurtre."

"Ca ne veut rien dire !" protesta Harry avec véhémence. "Ca pouvait être quelqu'un qui lui ressemblait ! Ou quelqu'un a pu prendre du polynectar !"

"C'est impossible. Nous avons déjà vérifié et…"

Cette conversation fut interrompue par le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrait et laissait passer l'objet de leur dispute. Harry entraperçu le visage fatigué aux traits tirés et à l'expression contrariée du blond, ainsi que sa robe sombre poussiéreuse, comme s'il avait fait un long voyage. Celui ci était si épuisé qu'il ne se rendit pas compte tout de suite de leur présence malgré leurs éclats de voix précédents, et quand il s'en aperçu il resta figé de surprise en les regardant tous à tour de rôle, une expression curieuse et légèrement inquiète sur son visage. Ce fut ce regard intrigué posé sur lui qui finit de persuader Harry que Draco ne pouvait pas avoir été l'auteur de ces meurtres odieux. Mais avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, une voix s'écria :

"Pétrificus totalis !"

Le corps du blond se raidit comme un bâton et il bascula en arrière pour s'écraser sur le sol bruyamment.

Le brun ne prit même pas le temps de réfléchir, il se tourna vers Kingsley et Arthur et leur jeta un stupefix qui les immobilisa tous les deux sur le champ, la surprise gravée sur leurs visages. Puis il fit volte face, se précipita sur le corps étendu de son mari et rompit le sort qui le figeait d'un mouvement rapide de baguette.

Draco le regardait avec affolement sans comprendre, il ouvrait et refermait la bouche sans qu'une seule parole puisse sortir. Mais Harry ne patienta pas jusqu'à ce qu'il puisse dire quelque chose, ils n'en avaient pas le temps.

"Ils croient que tu as tué tous ces gens ! Il faut que tu t'enfuies !"

Sans attendre, il redressa Draco en le soulevant littéralement, le poussa vers le couloir de l'immeuble et referma la porte derrière lui dès que le blond eut passé le seuil. Il était bien décidé à défendre la fuite de l'homme qu'il aimait, même si pour cela il devenait un criminel.

Shaklebolt s'était déjà libéré du sort de Harry et se précipita sur lui, qui était toujours appuyé contre la porte pour en barrer le passage, son visage un masque de fureur déchaînée.

"Expelliarmus !" hurla l'Auror.

La baguette de Harry jaillit de ses doigts et alla percuter le mur de l'autre côté de la pièce, laissant le jeune homme sans défense quand l'homme immense le repoussa violemment de devant la porte, l'envoyant valdinguer sur le côté avant qu'il ne s'écrase au sol. L'Auror ouvrit la porte et courut dans le couloir pour essayer de rattraper le fuyard.

"Harry." souffla Arthur qui se redressait péniblement alors qu'il se débarrassait avec beaucoup plus de difficulté que l'autre homme du sort. "Tu n'aurais pas dû faire ça. Ca ne fait que rendre les choses encore plus difficiles."

Le brun ne répondit pas, il fixait toute son attention sur le trou béant de la porte d'entrée essayant de capter le moindre son qui lui indiquerait si Draco avait été pris.

Quand Kingsley revint sans son prisonnier, son regard noir brillait d'une fureur difficilement contenue alors qu'il le posait sur Harry, toujours assis sur le sol. Mais celui ci ne le vit pas parce qu'il fermait les yeux en soupirant de soulagement, un sourire flottant sur son visage comme un rayon de soleil.

Il entendit à côté de lui Arthur souffler bruyamment de lassitude et il rouvrit les yeux pour voir ceux de l'homme emplis de compassion et d'indulgence mêlée de réprobation fixés sur lui.

"Tu ne lui as pas rendu service Harry…" il s'interrompit et son expression se fit plus chaleureuse. "Mais je comprends pourquoi tu as fait ça… Je te comprends…"

Ces paroles réchauffèrent le cœur du jeune homme qui sentait qu'il avait en face de lui un allier pour affronter la tempête qu'il venait de déclencher en aidant à la fuite d'un présumé criminel. Arthur posa une main sur son bras et la serra tendrement, démontrant par là son soutien alors que Kingsley s'arrêtait devant eux.

"Tu m'obliges à t'arrêter pour avoir aidé un criminel à fuir. Je le regrette, Harry." Sa posture et son expression n'exprimaient aucun regret.

Harry hocha la tête mais son cœur était à mille lieues d'ici, fuyant aux côtés de l'homme qu'il aimait.

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Sévérus entra dans sa chambre obscure et se permit alors de pousser un soupir de lassitude. Ces trois derniers jours avaient été un véritable enfer. Enfin, lui n'avait pas vraiment à se plaindre, c'était plutôt Lucius et Narcissa qui subissaient le gros de la tempête. Mais il avait essayé de les soutenir du mieux qu'il le pouvait.

Aujourd'hui, et pour la première fois depuis que les Aurors avaient investi le Manoir Malfoy pour vérifier que Draco ne s'y cachait pas, il avait vu la mère du jeune homme craquer et se mettre à pleurer dans les bras de son mari désemparé. Il y avait eu trop de choses, entre l'inquiétude qui les tenaillaient quant à l'état de leur fils, les interrogatoires menés par des Aurors à bout de nerfs et les journalistes qui les harcelaient jour et nuit, il était surpris qu'elle n'ait pas faire de crise de nerf plus tôt.

Il refusait de croire que Draco ait pu faire ça. Il était tout simplement impensable que son filleul, l'enfant qu'il avait bercé, à qui il avait donné son premier livre de potion, soit ce tueur sanguinaire qui sévissait dans le monde sorcier.

Et pourtant… pourtant toutes les preuves étaient contre lui. Plusieurs témoignages concordants le plaçaient sur le lieu du crime lorsque la jeune femme avait été tuée. L'hypothèse du polynectar avait été écarté par le témoignage de Stan Shunpike, le conducteur du magicobus, qui jurait avoir surveillé Draco pendant tout son voyage, qui avait duré une heure trente, et qu'il n'avait absolument rien ingéré pendant tout ce temps. Et pour finir, son alibi fourni par Pansy comme quoi il rencontrait un de ses fournisseur de potion dans une ville éloignée avait été réduit à néant par ce même fournisseur, qui était en déplacement ce jour là. L'homme affirmait ne pas avoir vu Draco depuis plusieurs semaines et ne pas lui avoir donné rendez-vous ce jour là.

Le seul argument un peu branlant était le fait que Draco était en plein voyage de noce pendant le meurtre de Lowell Harding. Malheureusement, Harry Potter, la seule personne qui pouvait témoigner que le blond ne l'avait pas quitté un instant à ce moment là, était incarcéré au QG des Aurors pour l'avoir aidé à fuir. Il y avait mieux comme témoin.

L'inquiétude rongeait Sévérus comme un acide. Inquiétude pour Draco, qui était pourchassé dans toute l'Angleterre comme un animal sauvage. Mais inquiétude aussi pour les Malfoy et même, mais ça il ne l'admettrait jamais à voix haute, de l'inquiétude pour les Potter qui en bavaient eux aussi dans cette histoire.

Le Maître de Potion marcha jusqu'à son lit d'un pas épuisé et s'y assis lourdement. Il regardait d'un air pensif les braises mourantes dans le foyer de la cheminée qui étaient la seule lumière qui éclairait la pièce.

Il faillit avoir une crise cardiaque quand une main froide se posa sur la sienne dans l'obscurité. Le visage sale et amaigri de Draco le regardait avec intensité à quelques centimètres de lui, et Sévérus se demanda comment il avait fait pour ne pas le voir. Des traces de larmes séchées formaient des sillons sur ses joues.

"Je t'en prie aide moi, oncle Sev'…"

Fin du chapitre 13

Plus qu'un seul chapitre contenant le dénouement et l'épilogue et la fic est finie! Je suis toute émue!

Pour ceux que l'avancée de mes autres fics intéressent, j'ai créé un livejournal exprès dont le lien est sur ma page bio!