Le visage pâle, Hermione contempla l'assiette de son petit déjeuner sans appétit. Les yeux cernés par ses pleurs et les joues creuses de fatigue, elle repoussa ses draps dans un soupir et se leva dans un tremblement nerveux. Transportée par son Maître jusqu'à sa chambre après qu'elle se soit effondrée dans ses bras, Voldemort lui avait offert deux jours de congés. Deux jours pendant lesquels elle n'avait ni mangé, ni dormi… deux jours passés à contempler les eaux vermillon du Lac Noir depuis sa fenêtre, le cœur éventré par son crime. Deux jours à raser les murs, honteuse et misérable, telle une ombre souhaitant disparaître de la surface du monde. Deux jours qui lui avaient semblé durer une éternité.

La bouche pâteuse, elle regarda distraitement son portait dans le miroir, mais ne parvînt même pas à se voir. Non… ses yeux étaient ancrés ailleurs, là où son abomination avait commencé. Plongée dans les eaux du lac, elle n'avait de cesse de revivre son œuvre destructrice. De voir son poing enfoncé dans la cage thoracique de la Reine-Mère ; de sentir ses muscles et artères s'arracher douloureusement sous la force de sa détermination ; de goûter son sang, jaillissant de ses veines… et de voir son étincelle de vie s'éteindre sous sa volonté. Cet instant n'avait pas seulement marqué le décès de la plus ancienne sirène encore vivante au monde. Il avait scellé le sort de toute leur race. Des millions de sirènes, d'espèces et de coutumes différentes… des millions d'âmes innocentes, arrachées à la vie aux quatre coins des océans. Des océans désormais tâchés de son abomination, qui n'avaient eu de cesse de la hanter dans ses songes.

Le souffle court, elle ferma les yeux et serra les dents. Son cauchemar n'aurait jamais de fin. Elle ne méritait pas qu'il ait de fin ! Et pour cause, elle pouvait les entendre… ces murmures hurlés à pleins poumons. Ces cris provenant des toutes les eaux du monde. Leur agonie… leur effroi… leur douleur et leur mort. Chaque souffle perdu, chaque goutte de sang, chaque écailles brûlées, chaque pleurs… tout cela était de son fait ! De quoi lui donner une nausée malgré son estomac vide. Elle payerait son affront. Elle payerait sa suffisance, son orgueil et sa bêtise. Elle payerait au monde ce qu'elle lui avait enlevé en cette nuit maudite ! Elle payerait pour ses crimes.

Son génocide.

Grand Dieu, ce simple mot lui donna un vertige. Elle avait éteint une espèce de créatures Magiques vieilles de plusieurs millénaires. Une espèce qui avait survécu à tous les cataclysmes, tous les dangers et toutes les évolutions du monde. Tout ça pourquoi ? Pour périr du feu ancestral d'une Née Moldu trop entêtée. C'était si odieux, qu'elle aurait pu en rire. Mais toute joie l'avait quitté, ne laissant qu'une enveloppe vide et coupable, dont les plaies commençaient déjà à disparaître. Bien que cela puisse être étrange, Hermione avait espéré ne pas guérir de ses blessures. Elle avait espéré que l'ultime tentative des sirènes porterait leur fruit, et l'achèverait pour l'entraîner avec elles dans la tombe. Mais c'était sans compter sur son Maître et son désir inébranlable de la garder en vie… de la garder avec lui. Oh Hermione ne se faisait pas d'illusion. Elle savait pertinemment pourquoi Voldemort s'acharnait à vouloir la voir rétablie. Il voulait faire d'elle un symbole. Une sorcière puissante, redoutée et adulée de tous. Une sorcière qui paraderait fièrement à ses côtés et revendiquerait un crime qui n'avait jusqu'alors pas d'équivalent. Un génocide mondial, irréversible et révélateur d'une puissance plus grande encore! Mais Hermione ne voulait rien de tout ça... Elle ne voulait pas se montrer, en parler ou parader pour elle ne savait quel plan de domination. Elle ne voulait rien. Rien si ce n'est disparaître et oublier… oublier son crime, sa survie et tout ce que sa vie était devenue.

- Hermione ?

Sursautant à la voix de Narcissa dans son dos, la jeune femme baissa les yeux à sa vue. Honteuse de l'avoir entraînée dans son mensonge, de nouveaux sanglots enserrèrent sa gorge et la firent se détourner. Sa chère Tutrice. Sa seule amie… qu'allait-elle penser d'elle ? De son crime ? De l'épave cruelle qu'elle était devenue ? Elle ne voulait pas le savoir. Elle ne voulait pas endurer sa déception et son horreur. Pourtant et alors qu'elle s'attendait à tomber sous le joug de son regard glacé, Hermione fut surprise de sentir Narcissa l'enlacer.

- Oh ma chère enfant…

La tête enfouie dans son cou, elle respira son parfum et la douceur de sa dentelle. Une étreinte réconfortante, inespérée et bienveillante qui l'ébranla au-delà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Aussi, elle ne put contenir sa joie et l'enlaça plus fortement encore, s'accrochant à elle entre pleurs et désespoir… s'accrochant à elle comme à l'ultime bouée qui lui restait pour ne pas perdre pied.

- Tout va bien se passer. Lui assura-t-elle. Ne vous en faîte pas.

- Oh Narcissa… souffla-t-elle. Je… je suis tellement désolé. Tellement désolé, je…

- Chut. Ce n'est rien.

- Je vous ai menti. Dit-elle en le regardant. J'ai… j'ai risqué votre place en désobéissant au Maître. Vous auriez pu être puni. Vous…

Elle haletait, horrifiée par l'égoïsme de sa décision et les conséquences qu'elle aurait pu avoir sur la seule amie qu'elle n'ait jamais eu en ces lieux. Pourtant Narcissa ne put que lui sourire.

- Oh… très chère, il ne m'ait rien arrivé.

- Mais…

- Je vais bien. Le maître ne m'a pas tenu rigueur de vote décision.

Soulagée, Hermione remercia le ciel et l'enlaça de nouveau. Elle n'aurait pas supporter que Narcissa disparaisse de sa vie. Elle n'aurait pas supporter que quelque chose lui arrive par sa faute… cela aurait suffi à l'achever.

- Pardonnez-moi. Souffla-t-elle. Je vous en prie Narcissa, pardonnez-moi…

- Il n'y a rien à pardonner. Mais c'est pour vous que je m'inquiète.

Toute en prenant son visage en coupe, Narcissa détailla avec horreur la pâleur de sa peau, le bleu de ses cernes et le rouge de ses yeux. Elle était épuisée, affligée par le chagrin et rongée de honte. Un combo peu reluisant sur le visage d'une si belle enfant, qui suffit à retourner son cœur de mère et à rosir ses joues d'effroi.

- Merlin… depuis quand n'avez-vous pas manger ?

- Cela n'a pas d'importance.

- Au contraire jeune fille ! C'est même primordial ! Insista-t-elle.

Le souffle court, Hermione se détacha le regard las et désintéressé.

- Je n'ai pas d'appétit. Dit-elle. Ni pour la nourriture ou… quoi que ce soit d'autre.

- Ainsi vous choisissez de vous laisser mourir ! S'exclama-t-elle indignée.

- Pourquoi devrais-je vouloir vivre ?! S'écria Hermione plus fort. Je… j'ai commis un crime innommable ! J'ai éradiqué les sirènes de ce monde ! Pourquoi devrais-je survivre à ça ?!

La gorge serrée, Narcissa la regarda s'assoir sur son lit avec fatalité. Elle n'ignorait pas ce qui était arrivé ce soir-là. A vrai dire, plus aucun sorcier du monde ne l'ignorait… et pour cause, la Gazette en avait déjà fait la une. Noircis d'encre, les mains de tous les sorciers s'étaient jetées sur les pages des journaux, découvrant avec stupeur l'exploit de la Nouvelle Initiée du Seigneur des Ténèbres. Certains criaient au mensonge ; d'autres au démon. Mais personne n'avait pu ignorer l'éclat rougeoyant des océans… à tel point que même les moldus s'en étaient affolés. Fort heureusement, Voldemort avait réglé ce détail. D'un jet de potion dans les eaux, leur rouge sanglant s'était soudainement rendu invisible à tous ceux ne possédant pas de magie. Mais cela ne changeait rien aux nouvelles unes qui ne cessaient de paraître.

« Hermione Granger, la Terreur des eaux, décime un peuple tout entier pour satisfaire son Maître… »

« Hermione Granger, l'ancienne Héroïne de guerre devenue meurtrière de Sirènes ? »

« Hermione Granger, la Déesse Rouge… Sur quelles créatures s'abattra son feu ? ».

Que de titres, de scandales, d'effroi et de rumeurs couraient sur ce qu'elle avait accompli. Mais aucun d'eux n'aurait pu être davantage dans le faux. Car aucun d'eux ne peignait un millième de cette qu'elle était vraiment : une victime. Une victime d'elle-même, une victime de ses pouvoirs et du destin. Narcissa savait que cet accident n'était rien de plus que ça : un accident ! Jamais elle n'aurait délibérément éradiqué les sirènes du monde entier ! Jamais elle n'y aurait même pensé ! Et pourtant, tel était son fardeau désormais. Tel était son titre : Celui d'une meurtrière de masse. D'une sorcière au pouvoir de destruction et à la cruauté sans pareille… d'une nouvelle Maîtresse des Ténèbres.

- Je ne mérite pas de vivre après ce que j'ai fait…

Horrifiée par ses mots, Narcissa s'accroupit devant elle et lui prit la main. Elle aurait tant à affronter en dehors de sa chambre et du château, qu'elle ne pouvait la laisser tenir de tels propos.

- Ne dîtes pas cela.

- Mais c'est la vérité !

- La vérité Hermione est que vous vous êtes défendue ! Vous n'aviez pas prévu de telles conséquences mais…

- Mais j'ai anéanti toute une race. Souffla-t-elle d'une voix blanche.

Oui… mais ce n'était qu'une partie de la vérité.

- Ecoutez moi très chère… je sais que vos intentions étaient pures en descendant dans ce Lac. Et je sais aussi que vous préfèreriez y être morte, plutôt que de vivre avec ce qui est arrivé. Mais vous oubliez le plus essentiel : ces sirènes n'auraient pas hésité à vous tuer, vous et chaque sorcier de ce monde.

- Mais…

- Nos peuples ont été en guerre pendant plus de deux millénaires ! Ce n'est pas pour rien ! Insista-t-elle. Les sirènes ont répandu le chaos, la désolation et la mort sur les eaux du monde pendant plusieurs siècles. A tel point que pendant un temps, plus aucun sorcier ne pouvait prendre la mer sans y risquer sa vie ! Des centaines de milliers de nos frères sont morts, dévorés, démembrés et torturés par ces créatures ! Elles n'étaient pas innocentes !

Ces mots avaient du sens, mais ne l'apaisèrent pas pour autant. Elle savait toutes les horreurs que ce peuple avait commis. Tous les morts qu'il avait causés. Que leurs victimes soient sorciers ou moldus, rien n'avait jamais su calmer leur appétit et leur haine pour ceux qui foulaient leurs eaux ! Mais on ne pouvait combattre le mal par le mal, sans incarner les Ténèbres. Or, à cette heure Hermione le savait… elle était devenue le symbole de ces nouveaux Ténèbres.

- Je vous en conjure Hermione, cessez de vous tourmenter. Aucun sorcier au monde ne regrettera ces viles créatures ! Au contraire, vous… vous avez vengé les centaines de milliers d'âmes qui ont péri par leur faute ! Vous avez éradiqué une menace ! Dit-elle avec ferveur.

A l'écouter, elle les avait sauvés. Et peut-être était-ce vrai ? Mais Hermione ne put s'en convaincre. Pas quand leurs cris résonnaient encore dans son cœur.

- Allons… il faut vous reprendre.

- Je… je ne sais pas si je pourrais.

- Alors nous commencerons doucement. Allez-vous laver. Ensuite, nous verrons quoi faire de vos cernes. Sourit-elle avec tendresse.

Réapprendre à vivre.
Retourner à son quotidien.
Cette idée lui plût, mais aurait-elle la force de le supporter ? Ça, Hermione l'ignorait encore…


Habillée, coiffée et poudrée, Hermione entra dans la bibliothèque le cœur lourd. Elle avait laissé Narcissa la rendre présentable pour sa nouvelle journée. Et pourtant, tout ceci n'était qu'une grotesque illusion. Elle le savait… elle n'était plus qu'une apparence dérivant dans les couloirs. Un reflet lisse, froid et sans âme qui ne reflétait en rien l'horreur qui habitait son être. Et d'une certaine manière, c'était heureux. Jamais elle n'aurait osé se présenter devant le Mage en larme et pyjama ! Il avait assez vu sa peine et sa douleur… avait assez supporté ses cris et sanglots pour qu'elle veuille davantage lui faire pitié. C'est donc le visage grave qu'elle s'avança lentement. Peut-être ne verrait-il pas les couches de poudre couvrant sa peau ? Où le rose factice de ses joues ? Elle l'espéra sincèrement car après plus de deux heures de préparation, ce résultat était le meilleur que son état avait pu donner.

Assis dans son fauteuil à son entrée, Voldemort se leva à l'instant où il l'aperçut... et frémit.
Sa prodige lui revenait enfin.

Simplement vêtue d'un chemisier et d'un pantalon taille haute, elle afficha un visage pâle et des traits tirés. Les mains accrochées à l'ourlet de son habit, il ne faisait nul doute qu'elle redoutait leur retrouvaille après son remarquable exploit. Mais son Maître lui, n'aurait pu être plus impatient. Il avait lu les journaux… il avait vu l'effroi que son acte avait jeté sur le monde. « La Déesse Rouge. » Quel nom ravissant. Quel Titre exquis, pour une sorcière d'exception. Oh, il le savait… elle ne partagerait pas son avis sur la question, toujours guidée par sa morale et la honte de son crime. Mais pour lui... pour un Seigneur des Ténèbres tout puissant, cette nouvelle notoriété était une chance. Une chance de prouver la valeur de son Initiée, hautement discréditée par ses fidèles et méprisée par la Résistance. Une chance de répandre davantage de peur, d'étouffer les révoltes et d'encourager l'obéissance ! Oui. Hermione Granger était une chance. Et c'est d'un œil ravi, qui la rejoint en souriant.

Loin d'être aussi heureuse que lui, elle lui rendit une grimace gênée et le salua avec respect. Pour autant, elle ne parvînt pas à soutenir son regard. Il semblait si fier. Si… impatient, qu'elle eut à peine la force d'à arriver à sa hauteur sans s'écrouler de nouveau. Un malaise que Voldemort ne manqua pas de remarquer et qui calma ses ardeurs ambitieuses. Il savait d'avance qu'il lui faudrait plusieurs semaines avant de se remettre de son crime et d'accepter sa nouvelle réputation. Cependant, il ne s'en inquiétait pas. Hermione était une sorcière pragmatique, puissante et investie. Elle ne laisserait pas ses tourments la détourner de son devoir.

- Je vois que Narcissa a repris son rôle au sérieux. Dit-il en la détaillant avec soin. Et que mon médicomage fait des miracles…

- Oui. Ils sont tous les deux confiants quant à mon état.

- Formidable. Et comment te sens-tu ? Demanda-t-il en se rasseyant face à elle.

- Mieux. Mentit-elle. Je… je vous remercie pour mes congés.

- C'est bien normal. Dit-il. En particulier après l'attaque que tu as essuyée.

- Mes blessures guérissent vite. Ce n'est qu'une question de temps avant que… que tout soit oublié.

Le double sens de ses mots ne lui échappa pas. Pourtant, ils savaient d'avance que l'oubli ne serait jamais permis. Une évidence qu'Hermione maudit, mais dont Voldemort se délecta en silence.

- Bien ! Ce fâcheux épisode est donc derrière nous.

- Oui. Il l'est…

- A la bonne heure. Pour revenir sur un sujet plus essentiel, je t'ai fait demander pour te partager mes dernières découvertes ; sauf si tu ne te sens pas encore prête bien sûr.

- Non ! S'exclama-t-elle subitement. Non, je… je suis tout à fait apte à reprendre nos recherches.

- Tu es sûr ?

Oui.
Oui.
Oui !
Mille fois oui ! Elle ne voulait plus penser à son crime. Elle ne voulait plus penser aux sirènes. Et quoi de mieux pour cela qu'une prophétie insoluble à élucider ?

- Oui ! Dit-elle avec impatiente. Je suis entièrement remise, ne vous en faîte pas.

Décidément, il n'aurait pas eu à attendre longtemps. Heureux, Voldemort se leva d'un pas léger avant de les guider jusqu'à leur table de recherches. Inchangée depuis leurs dernières disputes, les livres et documents en tout genre s'amoncelaient de toute part. Pourtant un détail dénota aux yeux de la jeune femme. Un détail qui la pétrifia presque autant qu'il la choqua.

Le cœur prophétique de la Reine-Mère.

Brillant d'une lueur bleutée, il trônait fièrement aux côtés de la sphère prophétique, intacte et encore battant sur son socle magique. Mais… cela aurait dû être impossible. Les corps et organes de sirènes s'évaporaient toujours quelques minutes après leurs décès. C'était l'une de leur composante génétique fondamentale, et pourtant… il n'en était rien. Ce cœur battait encore, vibrant de puissance et de vie. Un cœur aujourd'hui élevé au rang d'artefact magique à la rareté inégalée. Le dernier cœur de sirène... Le dernier vestige de leur espèce. Subjuguée, Hermione s'avança sans y croire jusqu'à lui, frémissant au souvenir de son contact sous sa paume. Et dire qu'hier encore, ce trésor était caché dans la cage thoracique d'une créature marine millénaire. C'était à peine croyable. Tant de magie en rayonnait… tant de pouvoirs secrets l'habitait…

- Le second cœur de la Reine s'est évaporé quelques minutes après que tu sois sortie de l'eau. L'informa-t-il. Mais celui-ci est resté intacte.

- Mais… mais comment…

- Elémentaire. Sourit-il. Tu as invoqué le feu ancestral en usant de sa magie prophétique. Or, la magie de ce feu l'a… imprégné.

- Le préservant de toute décomposition. Comprit-elle.

- Et révélant ses pouvoirs jusqu'alors latent.

Alors… alors ce cœur resterait à jamais intacte. Il ne disparaîtrait pas. Ce qui voulait dire… qu'ils allaient pouvoir l'étudier ; révéler ces pouvoirs prophétiques et les allier à ceux de la sphère. Grand Dieu, c'était… inédit ! Incroyable ! Inespéré et dépassant tout ce qu'elle aurait pu imaginer ! Aussi Hermione n'osa plus respirer, ébranlée par le sens d'une telle découverte. Ils seraient en mesure de percer les derniers mystères de leur malédiction ! Peut-être même comprendraient-ils comment l'empêcher ?! Comment… comment sauver le monde ! Seigneur, c'était un miracle. Mais plus encore, c'était sa chance. Car s'ils y arrivaient… s'ils parvenaient à comprendre leur prophétie à la lueur de ce cœur, alors rien de tout ce qu'elle avait fait n'aura pas été vain. Tout ce qui avait été perdu par sa faute, n'aura pas été vain ! Elle pourrait se racheter ! Elle pourrait se pardonner… Essoufflée dans son soudain bonheur, Hermione regarda le Mage dans un sourire éclatant. Un sourire qu'il n'avait plus vu depuis longtemps et qui le ravit au-delà des mots. Malgré sa culpabilité, elle comprenait l'importance de cette découverte et le miracle qu'avait engendré sa tragédie. Aussi, il se réjouit silencieusement et pinça ses lèvres d'impatience. En plus d'avoir prouvé son incroyable potentiel, cette petite venait peut-être de sauver leur civilisation.

- J'ose espérer ne plus te voir pleurer après ça. Dit-il malicieux.

- Oh Merlin non… souffla-t-elle envoûtée par le cœur. C'est merveilleux !

- Je suis d'accord. Et en toute honnêteté, l'existence des sirènes me paraît être un faible prix à payer pour les avancées que ce cœur va nous offrir.

- Comment allons-nous faire ? S'empressa-t-elle de demander. Devons-nous user de magie blanche ? Ou de magie prophétique ? Ou… ou devons-nous nous replonger dans les légendes ?! Peut-être les Ecrits Immergés en parlent-ils ?!

Amusé par son regain d'énergie, Voldemort sourit à toutes ses propositions. Il était agréable de la revoir vive et pleine d'esprit.

- Jamais aucun cœur de sirène n'a pu être étudié correctement. Dit-il. Je doute donc qu'il y ait quoi que ce soit d'écrit à ce sujet.

C'était vrai. Ils n'auraient aucun support de recherche pour appuyer leurs expériences. Pourtant, rien n'aurait pu calmer la nouvelle adrénaline de la jeune femme. Hypnotisée par son trésor, elle le contourna et l'inspecta sous toutes les coutures, sa magie rayonnant dans un halo bleu hypnotique.

- C'est incroyable… Regardez les reflets du cœur ! Ils sont identiques à ceux de la sphère.

- C'est exact. Il se pourrait même que se cœur renferme une prophétie.

- Oh Merlin ! Souffla-t-elle. Ce serait…

- Une première dans l'histoire de la magie. Déclara-t-il tout aussi heureux qu'elle.

Une découverte originelle.
Une première dans l'Histoire de la Magie !
Jamais Hermione n'avait eu la chance d'assister à une telle chose… et encore moins d'en être la cause ! Enfiévrée, elle tenta de calmer ses pensées et d'apaiser son cœur battant. Mais c'était si beau… si beau de voir la récompense d'un tel sacrifice.

- Il faut être méthodique. Déclara-t-elle. Nous devons tout consigner, avancer avec prudence et…

- Et tout tenter. Une telle magie nous ouvre un champ des possible infinis.

Frissonnant à ces mots, la sorcière déglutit dans son excitation. Ils seraient les premiers sorciers du monde à étudier un cœur prophétique. Une pensée qui ne fit qu'accentuer ses vertiges.

- En de telles circonstances Hermione, je crois que de félicitations s'imposent.

Surprise par de tels propos, elle regarda son Maître sans trouver quoi dire. Des félicitations ? Après le génocide de toute une race magique ?! N'était-ce pas… déplacé ? Certes, cette découverte dépassait de loin tout ce qui avait déjà été entrepris dans l'étude des créatures Magiques. Mais au point que Voldemort lui-même la félicite ?! Reconnaisse son talent ? Elle n'y cru pas. Pourtant et devant son étrange sourire, la jeune femme resta bouche bée, partagée entre honte et honneur. Elle était descendue dans le Lac pour lui prouver son intelligence ; lui prouver qu'elle valait mieux que sa seule pitié. Et… elle avait réussi. Malgré l'horreur de son crime, elle avait réussi. Un succès auquel elle ne s'était pas attendue et qui la laissa pantoise devant lui.

- Tu as fait preuve d'un courage et d'une intelligence que peu de sorciers peuvent se targuer d'avoir. Continua-t-il lentement.

- Je…

- Bien entendu, tu n'as pas écouté mes doutes. Ni même suivis mes ordres. Mais… même si cela m'agace fortement, je suis heureux que tu m'ais désobéi.

Cette fois, Hermione ne trouva même pas la force de parler. Il était heureux qu'elle l'ait défié ? Elle ?! Une sang de Bourbe ?! Par Merlin, était-ce seulement possible ?! Pourtant la fierté qu'elle lut dans son regard répondit à ses questions. Une fierté qui l'intimida subitement et rosie ses joues d'un honneur qu'elle n'aurait jamais cru mériter.

- Malgré tout, il est évident que ce genre d'escapade ne sera plus toléré à l'avenir. Dit-il plus sérieusement.

- Bien sûr ! Assura-t-elle.

- J'insiste. Déclara-t-il plus fort. Je refuse de revoir mon Initiée plonger dans des eaux malfamées à la recherche de nouvelles créatures à décimer.

Honteuse, Hermione sentit sa marque s'échauffer doucement sous son bandage. Loin de simples recommandations orales, le souhait du Mage s'incrusta sous sa peau et la fit frémir. Sa volonté était claire : elle n'aurait plus la liberté de le défier. Ou plus précisément, elle n'aurait plus la liberté de se mettre en danger. Une assurance sur laquelle Voldemort comptait plus que toutes les autres. Car elle avait beau être puissante, contrairement à lui son Initiée n'était pas immortelle. Aussi, il ne souhaitait pas réexpérimenter les tourments qu'il avait connu en hurlant son nom sur les berges, persuadé qu'il allait la perdre...

- Je comprends. Je vous assure que… ça ne se reproduira plus.

- Bien. Dans ce cas mettons-nous au travail !


- On se grandit… on soulève et on repose.

En équilibre sur son pied droit, Hermione serra les dents et tenta de s'exécuter sans grimacer. Les pieds en feu après déjà une heure d'exercice, c'est à peine si elle parvînt à reproduire les pas de sa Tutrice sans s'écrouler de fatigue. A croire que les Sang purs n'avaient inventés ces danses que pour affliger davantage leurs filles en apprentissage. Aussi c'est un livre sur la tête, le dos droit, les jambes tendues et les pieds en pointe que la sorcière s'exerçait péniblement. Malheureusement pour elle, sa nouvelle réputation ne l'avait pas exempté de ses leçons de danse.

- La tête haute, le regard vers l'horizon et… on tient la position.

Essoufflée, elle sentit son cou se contracter sous le poids de l'encyclopédie que Narcissa avait posé sur le haut de son crâne et déglutit. Tenir la position ? En équilibre sur un pied en pointe, la jambe gauche repliée vers l'avant et les bras arquée au-dessus de la tête ? Autant lui demander d'affronter un dragon sans baguette… Branlante sur ses cheveux impeccablement coiffés, la couverture de l'ouvrage trembla peu à peu à mesure que ses muscles sursautaient d'effort. Tenir la position. Tenir la position… tenir la position ! Mais sa volonté ne suffit pas. Happé par la loi de la gravité le livre s'écrasa avec force sur le carrelage, libérant Hermione de son poids sous le soupir exaspéré de la Malfoy.

- Le dos droit Hermione ! S'agaça Narcissa en frappant le sol de sa canne.

- J'essaie !

- Et bien essayez plus fort. Tonna-t-elle durement. Une Initiée se doit d'être élégante et distinguée. Votre posture est essentielle.

Pour qui ? Elle ? Ou l'infâme assemblée de Mangemort qui dissèquerait le moindre de ses faits et gestes ?

- Le bal est dans une semaine. Vous devez être prête !

Une semaine… déjà. La jeune femme n'y avait pas cru quand Narcissa était venue la chercher dans la bibliothèque pour leur leçon. Obsédée par ses recherches sur le cœur prophétique, elle n'avait rien vu des préparatifs qui s'organisaient déjà dans le Château. Et pourtant, les Elfes allaient et venaient dans des sursauts affolés, d'immenses cargaisons de nourritures flottaient jusqu'aux cuisines, tandis que de nouvelles décorations s'accrochaient d'elles-mêmes aux plafonds. Plus aucun doute n'était possible. C'était réel. Bientôt, les grands noms de ce monde se bousculeraient devant les Portes de Poudlard afin de se repaitre de ce que tous appelaient le «Premier Bal du Nouveau Siècle ». Un évènement attendu, prisé et désormais inévitable. Un évènement qui, à une semaine de son apogée, laissait une nouvelle euphorie électriser l'air du Château.

Affligée, Hermione déglutit et sentit sa marque la démanger. Si le Cœur prophétique avait réussi à la tenir éloignée du stress de toute cette agitation, les coups d'œil anxieux de Narcissa et rythmes saccadés de leurs danses avaient suffi à la plonger dans ce qui semblait être un nouveau cauchemar. Entre essayages, leçons et entraînements, c'est à peine si elle avait encore le temps de réfléchir, l'esprit assaillit par les pas, tissus et postures à constamment adopter. Elle avait espéré que son Maître mette les olas aux exigences de sa Tutrice, mais même ce dernier semblait accaparé par ce Bal. A croire qu'elle était la seule sorcière censée de ce château ! Ils avaient un cœur Prophétique à étudier ! Un cœur emplit de mystère et de secrets qui malgré leurs efforts, restaient imperméables à toutes formes de magie ! Ils n'avaient pas le temps de s'inquiéter de l'argenterie, des lustres et des menus à servir ! Et pourtant… telle était devenue leur principale préoccupation. De quoi horripiler la jeune femme, qui déjà frustrée par leurs échecs, sentait ses nerfs s'échauffer sous le poids des robes en taffetas que Narcissa s'acharnait à lui faire porter.

- Vous devez faire preuve de rigueur. Dit-elle en saisissant l'encyclopédie au sol. Ces danses se sont perfectionnées aux fils de plusieurs siècles ! Une Initiée digne de ce nom se doit de les maîtriser à la perfection.

Une Initiée digne de ce nom…
Une Initiée se doit de…
Une Initiée à le devoir de…

Bon Dieu, qu'elle haïssait son Titre ! Il y avait toujours des leçons d'étiquettes à honorer, une danse à apprendre, une révérence à perfectionner… que d'obligations futiles et inintéressante qui la détournait de sa véritable mission ! Et ce bal… ce maudit bal était l'une d'elles. Le souffle court, Hermione s'efforça de ne pas réagir aux reproches de sa Tutrice et baissa la tête dans un soupir contraint. Bien qu'elle exècre chacune de ces activités, elle n'avait d'autres choix que de s'y plier. Plus qu'un devoir, c'était l'avenir de sa réputation et de celle de Voldemort qui étaient en jeu. Et ce dernier n'avait pas manqué de le lui rappeler. Devenue la coqueluche de la Gazette depuis l'extinction des sirènes, les journaux du Monde Sorcier ne parlaient plus que d'elle et de son nouveau rôle. Erigée au titre de Sorcière de l'Année, les doutes et discréditations qu'elle avait essuyés à travers la communauté magique s'étaient envolés, à tel point que Ministère de la Magie lui avait rédigé un éloge public afin de lui témoigner sa reconnaissance et son admiration pour l'étendue de ses capacités. Bien entendu, ses nouveaux « adorateurs » étaient exclusivement des partisans de son nouveau Maître, mais ils étaient si nombreux… En deux ans, Voldemort avait su rallier les sceptiques et convaincre les incertains, ne laissant que les résistants profonds en marge de cette nouvelle société Magique. Ainsi, ce n'était pas quelques fidèles qui attendaient de la rencontrer au bal… mais bien les trois quarts des sorciers du monde ! Même des émissaires Russes, Bulgares, Italiens et Croates avaient insisté pour représenter leurs pays afin de lui témoigner leurs respects… c'était fou. A peine croyable. Inimaginable ! Mais réel. De quoi lui faire prendre conscience de sa nouvelle notoriété et alourdir un peu plus le poids qui trônait sur ses épaules.

En à peine un mois et demi, elle était passée de la Sang de Bourbe de Potter à la plus Grande Traitresse de l'Histoire… avant de devenir l'Initiée d'Honneur du Seigneur des Ténèbres… et de s'élever aujourd'hui au Titre de Sorcière Prodige, Déesse Rouge des Sirènes. Le Joyaux de la couronne de son Maître. Et pourtant, à cette heure Hermione était incapable d'en éprouver la moindre fierté. A ses yeux, elle avait en à peine un mois et demi, trahit la Résistance, ses convictions et principes… avant de pactiser avec son ancien ennemi et de commettre un Génocide. Une dégradation de ses principes et de sa morale particulièrement impressionnante qui lui laissait un goût amer au creux des joues. Certes, tout ceci était arrivé pour une raison. Mais tenter d'empêcher la fin du monde n'était pas une excuse pour commettre des atrocités… Malheureusement et sans surprise, Voldemort était heureux de lui soutenir le contraire et de l'encourager dans cette voie. Une voie qui plus elle y plongeait, plus la terrorisait.

- Je ne cesse de vous le dire ! On plie, on soulève, on se grandit et on tient la position ! Insista Narcissa les joues roses.

- Je m'excuse. Soupira-t-elle. Tout ceci me semble si…

- Complexe ?

- Inutile. Avoua-t-elle.

- Hermione !

- Je sais que c'est nécessaire et qu'une Initiée se doit d'honorer toutes ces traditions désuètes et archaïques mais… je n'arrive à rien ! Mes pieds sont en sang, mon dos me torture et ma tête se déforme sous le poids de ce maudit livre !

Agacée mais consciente des tourments de sa pupille, Narcissa déglutit devant elle et tenta de s'apaiser. Il était vrai que retenir plus de mille ans de coutumes et de traditions en quelques semaines était particulièrement… éprouvant. Mais bien qu'elle soit peinée de la voir en souffrance, la Malfoy ne put se laisser attendrir. Le Maître lui avait donné des directives on ne peut plus précises dont les échéances étaient imminentes. Elle ne pouvait pas la laisser perdre confiance et désespérer.

- Vous devez faire preuve de patience et de persévérance. Dit-elle plus douce.

- Comme le doit une Initiée digne de ce nom… soupira-t-elle.

- Parfaitement !

- Mais… mais pourquoi ?! Demanda-t-elle à bout de nerf. Je ne suis que son élève !

Pensait-elle vraiment n'être que cela ? Affligée, Narcissa posa ses mains sur ses hanches et la regarda avec sévérité. Elle était peut-être jeune, ses responsabilités n'en restaient pas moins énormes. Aussi elle aurait beau le nier, elle ne pourrait plus fuir ce que son titre impliquait… ni même ce qu'elle représentait.

- Très chère, vous vous trompez. Vous n'êtes pas qu'une élève. Vous êtes devenue le symbole de ce nouveau siècle. Vous… vous êtes l'incarnation même de la toute-puissance de notre Maître !

- C'est exagéré.

- Hermione… Dit-elle calmement. Vous étiez la deuxième résistante la plus célèbre du pays, et aujourd'hui vous êtes l'Initiée d'Honneur du Seigneur des Ténèbres. Pour vous ce n'est peut-être qu'un Titre poussiéreux vide de sens, mais pour les sorciers du monde cela veut dire deux choses !

- Quelles choses ?!

- La première est que malgré ses crimes et sa prise de pouvoir, Maître a su rallier les esprits les plus rebelles à sa cause. Ce n'est pas rien ! Vous êtes la preuve vivante de sa suprématie.

Un symbole d'échec pour la Résistance du monde entier.
Un enjeu politique pour Voldemort.
Un appuie à sa suprématie que personne ne pourra jamais contrer…

- Et la deuxième ? Demanda-t-elle du bout des lèvres.

- Malgré votre sang, le Maître vous a honoré d'un titre et d'un statut d'une grande valeur ! Plus que de la charité, c'est un honneur qu'il vous a fait ! En devenant son Initiée, les gens n'ont pas seulement vu votre allégeance ! Ils ont vu que le Seigneur des Ténèbres était capable de miséricorde et de bonté.

- De bonté ? S'étouffa-t-elle sans y croire.

- Votre ascendance lui donnait tous les droits de vous tuer. Et pourtant, il ne l'a pas fait. Il a choisi de vous garder avec lui alors que vous étiez son ennemi. C'est une grande nouveauté depuis sa victoire et… en toute honnêteté, je dirais même que cela marque véritablement la fin de la guerre.

La fin de la guerre ? Était-ce possible ? Hermione n'y crut pas et pourtant… plus elle y pensa, plus l'évidence la frappa.

Une rebelle qui prête allégeance… et un Roi qui pardonne.
C'était l'union et non plus l'affrontement.
La paix et non plus la guerre.
La vie et non plus la mort.
Un symbole. Une promesse. Un nouveau départ…

- Ainsi ce bal n'est pas uniquement une célébration ! Continua Narcissa. Il marquera votre entrée dans ce nouveau Monde et officialisera votre nomination !

- Quoi ?!

- Enfin très chère ! S'exaspéra-t-elle. Ce bal est pour vous. En votre honneur ! Pourquoi pensez-vous que le Maître est si pointilleux sur les détails de votre allure ou de vos enseignements ? Il veut s'assurer que vous fassiez une bonne impression lors de votre Présentation Officielle.

Elle savait qu'elle devrait danser… parler… parader au bras de Voldemort et répondre à toutes ses obligations d'Initiée. Mais jamais il n'avait jamais été question d'un bal en SON honneur. D'un bal dont ELLE serait l'objet ! Ni même d'une quelconque Présentation Officielle ! Plus livide que jamais, sa marque s'embrasa et son souffle se coupa. Terrassée de douleur et d'angoisse, Hermione n'y prêta cependant pas attention, l'esprit hanté par le nouveau sens de toutes leurs répétitions. Elle qui avait espéré pouvoir s'éclipser entre deux danses devait se rendre à l'évidence de haut… personne ne la laisserait partir. Personne ne la quitterait des yeux.

- On attendra de vous une discipline, une tenue et une posture digne d'une véritable princesse alors s'il vous plaît très chère… reprenez vous. Conclut Narcissa en lui caressant tendrement la joue. Je sais que tout ceci est effrayant mais vous êtes forte. Après avoir affronté une horde de sirène, ce n'est certainement quelques valses qui vont vaincre !

Malgré son hochement de tête, Hermione n'en fut pas certaine. Les Sirènes avait tenté de la tuer sans succès… Mais ce bal y parviendrait sans crainte.


Hello ! Bon finalement j'aurais pu vous publier ça demain mais je suis trop impatiente pour résister xD Alors voilà ! J'espère que ça vous a plu ;)