- Je suis ravi que nous soyons d'accord Lucius. Déclara Voldemort du bout des lèvres.

Le souffle court après son entretien avec son Maître, Lucius regarda la foule entrer peu à peu dans la Grande Salle et s'épongea le front. Livide, en sueur et mal assuré, il hocha vivement la tête et serra nerveusement son verre entre ses mains tremblantes.

- Moi de même Maître. C'est… c'est un grand honneur que vous nous faîte. Balbutia le Malfoy entre deux gorgées d'alcool.

- Evidement.

- Votre Initiée est une jeune femme à la réputation controversée, il est normal que sa sécurité soit assurée. Nous ne manquerons pas à notre devoir.

Un air désintéressé sur le visage, le Mage se détourna de son fidèle dans un soupir et acquiesça. Décidément, ces formalités étaient d'un ennui qui le surprendrait toujours… mais elles étaient nécessaires. Aussi, il savait d'avance que Lucius se confondrait en remerciements pour le reste de l'année et ne faillirait pas à sa parole. Il était un mangemort fidèle, issue d'une famille au pédigré plus que respectable et aux valeurs profondément ancrées. Il saurait tenir ses engagements. Il saurait exhausser son souhait.

- Avise-en ta femme je te prie. Je lui ai exposé mon projet hier, mais je tiens à ce que tout soit officiel quand je l'annoncerais à mon Initiée.

- Bien entendu Maître. Je… j'y vais de ce pas.

Avalant les restes de son Whisky cul-sec, Voldemort vit le Malfoy détaler vers la sortie d'un pas pressé et esquiva un sourire. Ce pauvre bougre courrait presque pour le fuir… à croire qu'il ne changerait jamais. Mais peu lui importait. Les invités affluaient, le buffet se dévoilait, les verres se remplissaient et les musiciens se préparaient. Oui… ce bal était prometteur. Aussi, c'est heureux que le Mage lissât les pans de son costume et s'avança jusqu'à son trône. Avant de festoyer, chacun de se convives devait lui être présenté. Une autre formalité qu'il pria d'achever au plus vite dans une impatience grandissante.


Haletant dans le corset de sa robe de Bal, Hermione se regarda une énième fois dans le miroir. Une demi-heure… il ne lui restait plus qu'une demi-heure avant son entrée dans la Grande Salle… avant qu'enfin, elle ne soit officiellement présentée au monde. Le souffle court et une fièvre au front, elle ouvrit sa fenêtre d'un coup de baguette et chercha à s'apaiser au contact de l'air froid de la nuit. Mais même l'eau du Lac Noir n'aurait pu apaiser l'effervescence de son sang.

Une demi-heure.

Une demi-heure.

Une demi-heure !

Grand Dieu, elle avait redouté cet instant si longtemps qu'elle parvenait à peine à y croire. Une demi-heure et elle y serait… après tant de doutes, de peurs et d'angoisses interminables, elle y serait ! Dans une demi-heure, elle entrerait dans le repère de serpents le plus trié sur le volet du Monde Magique… et elle serait l'une d'entre eux. Elle serait reconnue comme l'Initiée d'Honneur de Voldemort. Aussi, c'est dans une adrénaline presque euphorique qu'elle lissa les pans de sa robe et contrôla ses cheveux. Maquillée, coiffée, parfumée et apprêtée comme jamais auparavant, elle ajusta le bandage de son bras et déglutit. Seigneur… elle avait beau se détailler sous toutes les coutures, c'est à peine si elle se reconnaissait. La jeune sorcière rachitique, effrayée et torturée qui était entrée en ces lieux il y a deux mois avait quitté ce monde, laissant une Initiée à la beauté insolente naître sous ses yeux. Oui. Narcissa s'était véritablement surpassée. Jamais elle n'avait été aussi belle.

- Vos réservations de Valses sont arrivées. S'exclama sa Tutrice en passant sa porte.

Une étrange pile de papier en main, Hermione vit Narcissa les feuilleter dans un sourire amusé. Plus sublime que jamais, la Malfoy avait opté pour une élégante robe de velours vert dont les broderies argentées rappelaient habilement le gris bleuté de ses yeux. Les cheveux relevés en chignons complexe, elle allait et venait telle une reine sur le point d'être couronnée, un sourire gracieux aux lèvres et les joues roses de joie. Une image qui dans un sourire, attendrit la jeune femme qui ne put s'empêcher de la contempler pour la énième fois de la soirée. Jamais encore elle n'avait vu sa Tutrice si impatiente. Debout dès l'aurore, elle avait donné des directives, perfectionner la décoration, accueilli quelques invités, préparé la Salle, contrôlé les cuisines, hurlé sur les Elfes, habillé Drago… et encore, elle en oubliait. Pourtant et malgré ses responsabilités, elle était la plus belle d'entre eux. Et pour cause ! Elle avait attendu ce bal pendant tant d'années que rien au monde n'aurait été en mesure de la priver de cet instant. Aussi, c'est heureuse et euphorique qu'elle s'avança jusqu'à sa pupille, dont l'œil s'était étrangement ancré sur ses «réservations ».

- En quoi cela consiste ?

- C'est une vieille coutume. Si un invité souhaite danser avec vous, il formule une demande officielle et vous la fait parvenir.

- Mais… combien y-en-a-t-il ? S'étouffa-t-elle ahurit.

- Pour le moment, une petite centaine… je n'avais pas assez de mes deux mains alors j'ai envoyé Arnis récolter le reste.

Bouche bée, Hermione ne trouva même pas la force de paniquer. Une petite centaine ?! Non… non, il n'existait pas de « petite » centaine ! En particulier quand il s'agissait d'invitation à danser à un bal de Mangemort ! Seigneur… qu'elle danse avec Voldemort était une chose, mais avec une centaine d'autres invités ?!

- Je ne pourrais jamais danser avec tant de gens ! S'exclama-t-elle horrifiée. C'est beaucoup trop !

- Oh très chère, ce sont de simples demandes. Vous pouvez toutes les refuser si ça vous chante ! S'empressa-t-elle de la rassurer.

- Oh Dieu merci… mais qui m'a demandé ?

- Alors nous avons les Ministres, leurs conseillers, les émissaires étrangers, l'intégralité des journalistes de la Gazette, quelques héritiers de bonnes familles, les professeurs et chercheurs de l'Académie Internationale de Magie et à peu près… tous les sorciers célibataires de la soirée.

Rien que ça…

- Je vais m'en tenir au Maître pour le moment. Dit-elle essoufflée.

- Sage décision. Approuva-t-elle. Une Initiée ne peut se permettre de trop danser ; elle doit pouvoir converser avec ses invités.

Oui… bien sûr, elle passerait sa soirée à parler avec tous ceux qu'elle aurait congédier. De quoi la ravir d'avance.

- Comment va votre marque ?

- Bien… je crois.

- Parfait ! Elle sera dévoilée au moment de votre présentation. Notre Seigneur tient à ce que sa découverte se fasse dans les règles de l'art.

Sa découverte ? Décidément, le Mage avait un drôle de sens du sensationnel. Une marque était une marque. Pourtant il avait insisté : personne ne devait la voir avant sa présentation officielle, à tel point que même Hermione n'avait pas encore eu la chance d'admirer la profanation magique de sa propre chaire ! Une autre étape de la soirée qui serait, à n'en pas douter, spectaculaire…

- Pouvez-vous vérifier mes cheveux une dernière fois ? Demanda-t-elle inquiète.

- Hermione, il n'y a rien à vérifier. Vous êtes parfaite.

- Et la robe ? Ne pensez-vous pas que la couleur est trop osée ?

- Elle est divine.

- Et…

- Très chère… cessez de paniquer. Dit-elle en lui prenant tendrement la main. Vous êtes la plus belle Initiée qui soit.

Le cœur lourd, Hermione déglutit et remercia le ciel au contact rassurant de Narcissa. Elle ne serait pas seule. Ils seraient là, elle et le Maître. Ils veilleraient sur elle. Ils la guideraient. Aussi, la jeune femme embrassa la main de sa Tutrice et la serra contre elle avec force. Jamais elle n'aurait réussi à survivre jusqu'ici sans elle...

- Merci Narcissa… sincèrement, je ne sais pas ce que je ferais sans vous.

- Moins de danse ?

- C'est fort probable ! Admit-elle amusée. Votre mari est-il arrivé ?

- Oui ! Il est avec Drago et le Maître. Dit-elle enjouée. J'avoue que… je suis un peu intimidée. Je ne sais même plus à quand remonte notre dernière danse !

- Je suis heureuse pour vous. Sourit-elle. Vous méritez de retrouver le bonheur.

- Vous aussi très chère. Alors cessez de vous tourmentez et profitez de votre soirée !

Y survivre serait déjà un bel exploit. Quant au reste… et bien, elle comptait sur sa chance.

- Je vous promets d'essayer.


Des sourires niais, des éloges hypocrites, des remerciements à n'en plus pouvoir et des mondanités à vomir… les dents serrés, Voldemort déglutit et fini son verre dans un soupir exaspéré. A bien y réfléchir, la peur des temps de guerre ne semblait pas si insupportable que ça en comparaison au défilé de pourceaux pompeux qu'il voyait parader devant lui. Mais cela faisait partie des obligations d'un Seigneur des Ténèbres ; des obligations que même lui ne pouvait ignorer.

Aussi, c'est fièrement que le Mage déambulait parmi la foule. Ecoutant distraitement les conversations de ses ministres et accueillant avec dédains les derniers retardataires, il dût calmer les ardeurs de ses fidèles les plus émus et recadrer le zèle de certains journalistes trop engageant. Adulé tel un Dieu, il fit s'évanouir quelques pucelles, enrager de deux ou trois maris et s'amusa ouvertement de leurs discours préparés à l'avance et révérences maladroites. Qu'ils étaient niais et naïfs… cupides et sots… mais malgré l'ennuie et le désintérêt, Voldemort ne pouvait nier sa satisfaction grandissante. Car alors que leurs bouches s'empiffraient et que leurs rires exultaient, leur peur elle, se galvanisait un peu plus à chaque seconde. Une peur présente, vivante, commune et oppressante, qui marchait dans son ombre et faisait trembler les Elfes de maison. Une peur que son pas rythmait avec force et dont il se délectait à chaque instant.

Oui… il était leur Maître. Leur Dieu. Leur hôte et bienfaiteur. Un état de fait qui vivait dans chacun de leurs frissons et qui le transportait au-delà des cieux. Qu'il était bon d'être craint… qu'il était bon d'être admiré et d'avoir le monde à ses pieds. Qu'il était bon d'être tout ce qu'il avait toujours rêvé. Car c'est à cet instant précis que Voldemort pouvait enfin admirer son œuvre. Enfermé dans son bureaux et criblé de responsabilités, il n'avait eu que peu de temps pour contempler l'ampleur de sa suprématie depuis la fin de la guerre. Mais là ? Devant les plus grands noms de ce monde rampant dans son sillage, les érudits rougissant à son approche et les riches l'enviant à s'en décrocher le palais… il exultait d'un bonheur qu'il n'avait jusqu'alors jamais connu.

Il avait réussi.
Après des décennies de luttes, de combats et de défiance, il avait réussi.
Le monde lui rendait enfin justice.
Le monde était sien…

- Maître ?

- Yaxley ! Dit-il peu enjoué.

- Permettez-moi de vous présenter mes respects. Votre réception est grandiose.

- Vous ne m'apprenez rien. Fit-il dans un sourire. Comment se porte le Ministère depuis notre dernier entretien ?

- Fort bien Maître. Vos ordres ont été exécutés avec brio et nos profits ont triplés en seulement une semaine.

- Vos Ministres doivent être comblés.

- Grâce à vous Maître.

Et d'avantages de futilités… décidément, même son Ministre de la Magie ne savait faire preuve d'originalité.

- Comment… comment se porte votre Initiée ?

Fier, Voldemort sourit et se resservit un verre. Comme il s'y était attendu, Hermione était au cœur de toutes les conversations ce soir. Murmuré du bout des lèvres ou scandé avec impatience, son nom était sur toutes les bouches, tandis que les regards de l'assemblée la cherchaient avidement parmi la foule. Une ferveur qui ne cessait de croître à mesure que l'heure avançait... et qui ne tarderait pas à atteindre sa sublime apogée.

- Pour le mieux. Dit-il ravi. Comme le monde a pu en être témoin, elle suit mes enseignements avec… passion.

- C'est le moins que l'on puisse dire. Grimaça son ministre subitement mal à l'aise. Mais… était-ce judicieux de… de la laisser explorer ses capacités ?

Franchement surpris par une telle question, le mage fronça les sourcils et gonfla le torse dans un grondement menaçant. Il savait que le pédigré de son Initiée serait un problème pour beaucoup de familles ; mais que son propre ministre ose remettre en cause ses enseignements ? C'était une première. Aussi, c'est bien moins courtois qu'il demanda avec force.

- Qu'entendez-vous par là ?

- Eh bien… beaucoup de gens s'interrogent depuis… depuis l'épisode du Lac Noir. Bafouilla-t-il mal à l'aise.

- Qui en particulier ?

- Certains de nos homologues américains n'ont pas apprécié qu'elle… cause l'extinction des sirènes. Souffla-t-il.

Ainsi les américains se mettaient à émettre des opinions… un dangereuse initiative.

- Et en quoi le sort de ces vulgaires créatures devrait-il nous concerner ? Demanda-t-il agacé.

- Ils… ils craignent qu'elle ne constitue un trop grand danger.

Un trop grand danger… quelle mélodieuse inquiétude. Sirotant une gorgée dans un sourire malicieux, Voldemort s'apaisa subitement dans son silence et accueillit cette nouvelle dans une étrange fierté. L'idée que son Initiée face trembler le monde jusqu'au sièges de ces insupportables bureaucrates américains avait quelque chose de plaisant.

- Intéressant… Dit-il alors. Et quoi d'autre ?

Anxieux, il vit son Ministre déglutir dans sa propre sueur.

- Ils réclament que… vous la destituiez le plus tôt possible afin qu'elle soit traduite devant le Magenmagot ou… comme ils l'espèrent, devant la Cour de Justice Magique Internationale de la Haie.

La Cour de Justice Magique... Par Merlin. Les Américains avaient toujours eu un grand sens du dramatique, mais de là à ce qu'ils se permettent de formuler une telle demande ? Quelle arrogance… n'avaient-ils dont encore rien appris ? Rien compris ? De toute évidence non. La destituer… Elle, sa protégée ! Pour être jugée pour un crime contre la Sorcellerie ? Affligé par l'audace de cette idée, Voldemort déglutit et sentit ses nerfs s'échauffer. Ce genre de procédure était rare, coûteuse, médiatisée et particulièrement… déplaisante. Lui-même avait failli en faire l'objet il y a plusieurs décennies de cela. Mais leurs chers homologues se trompaient lourdement s'ils pensaient pouvoir lui imposer une telle volonté.

- Une destitution. Répéta-t-il entre deux gorgées. Rien que ça…

- Bien entendu, je leur ai fait savoir que ce genre de réclamations étaient odieuses et parfaitement déplacées ! Assura-t-il. Mais ils… ils insistent pour que vous leur donniez audience.

- Audience ?

- Ils maintiennent défendre les intérêts de la Communauté Magique et veulent vous… vous convaincre. Déglutit-il.

- Hum… je vois.

Le calme froid de son Maître déstabilisa le Sorcier qui le regarda le souffle court et abasourdi. C'était tout ? Pas de Doloris ? D'Avada ? Ou d'incident diplomatique ? Bon Dieu… c'était à peine croyable. Et pourtant Yaxley ne put se réjouir devant le sourire du Mage. Au contraire, il en frémit et baissa le regard dans un spasme nerveux. Il ignorait ce qu'il comptait faire de cette menace, mais le servait depuis assez longtemps pour savoir que rien ne restait jamais sans conséquence.

- Merci Yaxley. Dit-il alors. J'y réfléchirais.

Bien que l'impertinence des américains l'irritait au-delà de tout, Voldemort ne put cacher son amusement. C'était une aubaine. Une aubaine risquée et dangereuse… mais si prometteuse qu'il sourit d'avantage et trinqua avec son Ministre. Décidément, cette soirée ne pouvait pas mieux débuter.

- Sorciers et Sorcières, faîtes place !

Surprise par la soudaine sommation du gérant de Salle, la foule se tût brusquement.

C'était l'heure.
C'était le moment.

- Veuillez accueillir comme il se doit Hermione Jean Granger, l'Initiée d'Honneur de Seigneur des Ténèbres !


Si les spéculations et murmures avaient animé la soirée avec avidité, c'est bien un silence captivé qui accueilli l'entrée d'Hermione au bal. Une entrée qui ouvrit les bouches de stupeur, coupa les souffles emplis d'alcool et éblouit les yeux ahuris des mangemorts. Une entrée simple mais dont la magnificence surpassa de loin tout ce que les convives s'étaient imaginés jusque-là. Une entrée dont même Voldemort, resta sans voix.

Le dos droit, le regard franc et le pas vif, Hermione entra fièrement dans la Grande Salle. Insensible aux regards jaloux des femmes et langoureux des hommes, elle s'avança sans même les voir et releva le menton aux halètements de la foule. Elle savait d'avance que sa robe choquerait… que son allure et son dédain offenseraient. Mais à cet instant et face à son Maître, Hermione n'en eu que faire.

Vêtue d'une imposante robe de bal, les pans plissés de soie et de satin voltigèrent délicatement au rythme de ses jambes. Fendue, cintrée à la taille et au décolleté plongeant, de fines manchettes retombaient sur le bas de ses épaules dénudées, dévoilant la pâleur nacrée de son cou et l'élégante naissance de sa poitrine. Pourtant et alors que sa robe dévoilait ses courbes de la plus exquise des façons, c'est bien la couleur de son étoffe qui ébranla l'assemblée. Une couleur de symbole, de peur et désormais… de puissance. Une couleur rouge. Semblable au vermillon sanglant du Lac Noir, Hermione s'avança d'un pas impérial du haut de ses talons noirs. Silencieuse, elle ne regarda ni les mangemorts, ni les ministres et ignora même ceux dont les mâchoires étaient tombées à leurs pieds. Oui… elle ne leur accorda la moindre attention et dans sa parfaite ignorance, sourit. Un sourire fin, malicieux et dédaigneux qui pétrifia d'avantage les convives et ravi son Maître au-delà du possible.

Elle n'avait pas menti.

Ce soir, elle offrait au monde bien plus que ce qu'il s'attendait à voir… et même bien plus que ce qu'il méritait. Car plus qu'une Initiée d'Honneur, c'est bien une Reine qui s'avançait jusqu'à lui ce soir. Parée d'un rouge sanglant, les cheveux élégamment relevés et le regard charbonneux, l'échos de ses talons sur le marbre résonna avec force et donna un nouveau rythme à la peur de ses fidèles. Frémissant à son passage et fantasmant à son parfum, Voldemort les vit la contempler avec tant de surprise qu'aucun ne parvînt à la quitter des yeux. Figés, ils restèrent béats et sans souffle devant sa magnificence, tels les sujets d'une impératrice trop précieuse pour la vulgarité de leur peuple. Jamais ils n'avaient vu pareil regard, pareille tenue, pareille grâce, pareille… somptuosité. Car oui, ce soir ce n'était pas la guerrière, la rebelle ou même la condamnée à mort qu'ils admiraient.

Mais Hermione Granger, la Déesse rouge.

Sa Déesse Rouge.

Hypnotisé devant la fluidité de son pas et la perfection de son teint, le Mage sentit un frisson le parcourir à mesure qu'elle arrivait à sa hauteur. Jamais il n'aurait imaginé que la frêle petite sorcière qui lui réclamait audience il y a deux mois de cela, deviendrait cet être de distinction… cette incarnation de désir… cet objet de fantasme… cette incroyable créature d'élégance et d'envie. Les yeux ancrés sur lui, elle souriait d'une insolence qu'il ne lui connaissait pas encore et qui le subjugua presque autant de la finesse de sa taille. Semblable à un ange des enfers venue les guider jusqu'aux cieux, il ne trouva qu'un seul mot pour la décrire. Le seul qu'il n'aurait jamais cru accorder à quiconque, le seul faisant véritablement honneur à son rang … Divine.

Oui, ce soir son Initiée était Divine.

Arrivant face à lui, Hermione inspira avec force et exécuta l'une des milles révérences qu'elle avait appris. Toujours plongée dans un parfait silence, la Grande Salle la regarda se relever avec grâce jusqu'à ce que le Mage ne lui prenne la main et ne la baise du bout des lèvres. Un geste simple qui les électrifia tous deux et marqua le tout début de leur soirée… D'un seul coup d'œil, les musiciens s'attelèrent à réaccorder leurs instruments et alors qu'on ordonnait aux invités de faire place, Voldemort guida sa cavalière jusqu'au centre de la piste. Soudainement plus anxieuse, Hermione n'en montra rien et s'efforça de calmer son cœur battant. C'était le moment… c'était maintenant ! Accrochée au bras de son Maître, elle se laissa guider jusqu'à qu'il ne glisse sa main sur sa taille et ne se mette en position. Frissonnant à son toucher, elle déglutit devant leur proximité et sentit ses joues rosir au contact de son corps contre le sien. Seigneur… il était si grand face à elle, si imposant dans son costume et si… si élégant, qu'elle crut bien que son cœur allait éventrer sa poitrine. Mais elle ne pouvait perdre le contrôle maintenant. Elle ne pouvait pas commettre d'erreur ! Aussi, c'est le souffle court qu'elle entendit les premiers aires de musique envahir les lieux et sentit son Maître resserrer sa prise.

- Inquiète ? Susurra-t-il du bout des lèvres dans un sourire.

- Terrifiée. Souffla-t-elle.

- Ne t'en fais pas… je m'efforcerais de ne pas te marcher sur les pieds.

Amusée, la jeune femme sourit malgré sa peur et posa une main sur son épaule. Epiés et détaillés par tous, on entendit résonner les grondements et protestations sourdes des fidèles les plus enragés ; pourtant, l'un conte l'autre au centre de la piste, Hermione et son Maître ne les perçurent même pas. Comme hors du temps et sur les rythmes lents de violons, ils se mirent peu à peu à valser au gré de la musique. D'abord lentement, les spectateurs virent leurs corps se mouvoir élégamment, puis de plus en plus en vite avant qu'ils ne se mettent à virevolter et tournoyer intensément. D'abord concentrée sur chacun de ses pas, Hermione s'appliqua sur sa technique et compta la mesure du bout des lèvres. Mais Voldemort lui, ne put se concentrer sur autre chose que sur elle. Dire qu'il était impressionné aurait été un euphémisme… il était subjugué. Le regard ancré sur sa peau de nacre, il détailla les contours de son visage, frissonna sous les effluves de son parfum, se laissa envoûter par le rouge carmin de ses lèvres et se perdit dans les éclats dorés de ses yeux. Se laissant porter par le rythme il la fit tourner et virer, sa main toujours jalousement posée sur sa taille. Il savait d'expérience que ce genre de danse imposait un minimum de distance entre les cavaliers, pourtant il en fut incapable... Collé contre elle, il la ramena à lui avec force et exigence, supportant à peine ses ronds de jambes et pas plus écartés… de quoi éveiller quelques commentaires et murmures, qui ne mirent pas longtemps à se répandre sous les œillades jalouses des mangemort. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Il pouvait sentir les petits yeux perfides de ses fidèles se perdre sur ses jambes et voir leurs langues baver devant son décolleté ! Mais ils se trompaient s'ils pensaient pouvoir profiter du spectacle sans le payer de leur vie. Cette femme… cette sublime et incroyable créature était Sienne.

Son Initiée.
Sa Déesse Rouge.
Son égérie du Chaos !

Son trésor...

Aussi, c'est avec autant de force et de délicatesse qu'il la souleva dans un porté et la fit basculer contre lui. Le dos élégamment cambré en arrière, Hermione sentit ses joues s'échauffer devant l'intensité de son regard abyssale et remonta le souffle court. Immédiatement maintenue par sa poigne et plaquée contre son torse, elle perçut l'étrange chaleur de son corps contre le sien, la douceur de son costume en velours, l'odeur masculine de son cou et la tension nerveuse de ses veines sous sa peau. Des sensations rapides, fugaces et volatiles qu'elle tenta d'oublier mais qui peu à peu lui firent perdre le compte de la mesure… n'entendant presque plus la musique, elle ne parvînt qu'à se laisser flotter contre lui, son regard désormais fixé sur ses pommettes saillantes, ses cheveux de jais et les courbes de sa mâchoire. Oui… au bout de quelques minutes, Hermione ne perçut plus la foule, les pas ou la chaleur des lieux. Ne restait que lui.

Son Maître.
Un Maître tout aussi beau, puissant et magnifique que divin et intemporel.
Un Maître pour qui elle éprouva sans s'en rendre compte, un étrange sentiment d'appartenance.

Apaisée entre ses bras, Hermione souhaita que cet instant ne s'achève jamais. Mais même ce qu'il y avait de plus noble et somptueux devait prendre fin. Aussi, les deux sorciers serrèrent les dents quand la musique cessa. Pourtant, aucun ne bougea. Troublés, chacun d'eux resta figés l'un devant l'autre, presque incertains quant à ce qu'ils devaient faire. Cela ne dura pas longtemps au regard de la foule mais pour eux… perdus dans leurs souffles et leurs cœurs battants, c'est une autre éternité qui s'écoula. Un bref moment voler au temps, dont l'étrangeté n'eut d'égal que l'intensité. Un bref moment de pur et de parfait absolu. Ne sachant plus quoi dire, ils sursautèrent aux applaudissements euphoriques de leurs invités et réattérirent brutalement parmi eux. Confus, Voldemort se para de son éternelle impassibilité tandis qu'Hermione tenta vainement de reprendre contenance. Essoufflée par leur danse, elle sourit et reprit le bras de son Maître dans un frisson. L'épreuve de la danse était passée… pourtant elle le savait, la soirée ne faisait que commencer.

- Mes chers fidèles, amis et soldats… c'est un Grand Honneur de vous présenter ce soir, celle que je n'aurais jamais cru recueillir à mes côtés. Vous l'avez connu sous les traits d'une guerrière, d'une impure, d'une résistance, d'une rebelle et même d'une criminelle. Mais aujourd'hui ces titres sont mensonges. Tonna-t-il en lui prenant la main. Aussi je vous demande d'accueillir avec respect et reconnaissance, la plus précieuse de mes recrues… Mon Initiée d'Honneur, Hermione Jean Granger.

Acclamée avec force et de passion, la jeune femme s'efforça de ne pas trembler et sourit fièrement. Elle devait rester élégante, puissante et reconnaissante ; tels avaient été les derniers mots de Narcissa avant sa grande entrée. Des mots qu'elle se répéta inlassablement et qui lui permirent de s'apaiser. Car même si beaucoup d'invités semblaient en adoration devant elle, d'autres en revanche ne cachèrent pas leur profond mépris. En particulier l'une d'elle dont Hermione frissonna à sa vue… la seule qui la terrifiait encore après toutes ces années : Bellatrix. Les dents serrées à s'en briser la Mâchoire, la Mangemorte n'avait pas changé depuis son procès. Toujours aussi pâle, effrayante et affublée de ses imposantes étoffes de taffetas noires, elle fixa la jeune femme avec plus de haine qu'il n'en existait dans le monde entier. Les yeux exorbités d'horreur devant la main de son maître sur sa taille, elle tremblait littéralement de rage au milieu des fidèles heureux, son poing mécaniquement serré sur sa baguette. Une image sombre et terrifiante, dont Hermione se détourna brusquement. Elle savait que Bellatrix usait de toutes ses forces pour ne pas l'égorger dans l'instant… mais choisit de l'ignorer. Oui. Elle n'aurait ni sa colère, ni sa haine ou sa peur ; seulement du dédain. Aussi, Hermione resserra son emprise sur le bras de son Maître et lui sourit d'un bonheur sincère. Un bonheur jeté à la figure de son ennemi, qui crut bien faire un autre malaise en voyant Voldemort lui rendre son sourire…


- C'est un immense honneur de faire votre connaissance Miss ! Sincèrement, vos capacités sont tout bonnement remarquables ! Je… je n'arrive pas à croire que je vous rencontre enfin !

Sa main coincée dans celle d'un académicien de l'Ecole de Durmstrang, Hermione sourit du mieux qu'elle put malgré sa gêne. Elle qui pensait qu'être l'amie de Harry Potter l'avait habitué à la célébrité, ne put qu'amèrement constater son erreur. Accaparée par tous, elle allait et venait entre journalistes, ministres, chercheurs et admirateurs, retenant à peine leurs noms et rougissant devant leurs clins d'œil et compliments en tout genre. C'était infernal, inarrêtable et à ses yeux… profondément insupportable. Jamais elle n'avait connu pareille ferveur, adoration et attention. Jamais elle n'aurait ne serait-ce qu'imaginé une telle chose ! Et pourtant, chaque invité demandait à la rencontrer, la consulter, l'interroger, l'interviewer, la prendre en photo… c'était un défilé constant, dont elle ne semblait pas voir la fin, à tel point que même Voldemort ne cacha plus sa surprise. Plus qu'une Initiée, elle était devenue une icône. Une idole ! Un rôle dont elle se serait bien passée, mais qu'il ne lui était plus permit de renier.

- Oh très chère ! S'exclama soudainement Narcissa.

Soulagée à sa vue, Hermione s'empressa de l'enlacer dans un soupire inespéré. Enfin un visage familier dans une cette horde de chien enragé.

- Tutrice… souffla-t-elle reconnaissante. Je suis heureuse de vous trouver enfin !

- Tu as été magnifique ! Ta danse était parfaite ! Dit-elle en embrassant sa joue.

- Je le dois à mon cavalier. Rit-elle narquoisement.

- Je confirme.

Amusée devant l'ironie de son Maître, Hermione se permit enfin de respirer. Acculée près du trône, c'est à peine si elle avait pu faire deux mètres depuis la fin de leur danse, il y a déjà une heure de ça.

- Il est vrai Miss Granger, que vous nous avez tous impressionné.

Surprise devant le compliment de Lucius, Hermione le remercia dans un sourire timide et déglutit. Bon Dieu… lui non plus n'avait pas changé depuis la Bataille Finale. Toujours aussi blond, charismatique et diplomate, il la gratifia d'un hochement de tête respectueux qu'elle lui rendit en silence. Un silence qu'aucun d'eux ne trouva nécessaire de combler. Ils le savaient… leur histoire commune remontait à il y a bien longtemps. Une histoire de mépris, de défiance, de dégoût et de haine. Mais une histoire désormais oubliée. Aussi, c'est agréablement surprise qu'Hermione remarqua ses quelques nouvelles rides et le blanc plus prononcé de ses cheveux. Deux ans qu'ils ne s'étaient pas vu. Deux ans à entendre leur réputation croitre de loin, elle dans la misère et lui dans la richesse. Deux ans pendant lesquels Hermione s'était interrogée sur le destin de la famille Malfoy, désormais au complet devant elle. Une image qu'elle n'aurait jamais cru appréciée, mais qui lui réchauffa le cœur pour Narcissa. Oui... Peu importait leurs passés, leurs crimes ou différences. Ils étaient désormais dans le même camps et n'avaient plus qu'à profiter de l'instant présent.

- Qui aurait-cru que les cours de danse de McGonagall te serviraient encore ?

Amusé devant la moquerie enfantine de son ancien camarade, Hermione sourit au regard malicieux de Drago. Elégamment vêtu d'un costume bleu marine, il la salua plus chaleureusement que son père et ne cacha pas sa surprise devant la beauté de son allure. Comme quoi, même les rats de bibliothèque pouvaient se transformer en cygne.

- Après autant de leçons avec Narcissa, je me rends compte que notre chère professeure n'était pas si douée que ça. Railla-t-elle.

- Ne parle pas trop fort, j'ai toujours l'impression que son ombre me suit dans ce château !

- Ça c'est parce que tu séchais ces cours de métamorphose !

Rougissant devant le rire de sa mère et l'œillade de réprimande de son père, le Malfoy déglutit subitement mal à l'aise.

- Laissons nos anecdotes d'études dans le passé. Ça vaut mieux… grimaça-t-il.

- Drago, accepterais-tu de faire danser mon Initiée ? Demanda soudainement le Mage. J'ai beau avoir conquis l'Europe, je ne vois aucun autre moyen de l'arracher aux journalistes !

Surpris, le jeune homme acquiesça tandis qu'Hermione regarda son Maître avec reconnaissance. Merlin soit loué… Enfin une pause ! Saisissant la main qui lui était tendue, les Malfoy virent le fils l'entrainer sur la piste où d'autres couples valsaient avec entrain. Un bref instant dont Voldemort profita pour aborder le sujet de leur petite affaire.

- Avez-vous informé Drago ? Demanda-t-il sans détour.

- Oui Maître. Il a été surpris mais étonnement ravi.

- C'est heureux.

- Oh Maître je… je ne saurais trouver les mots pour vous exprimer ma gratitude. Souffla Narcissa soudainement émue. Être devenue la Tutrice d'Hermione était un grand honneur mais… même si ça ne fait que deux mois, j'ai appris à la connaître et… et à l'aimer comme si elle était ma propre fille. Je peux vous assurer que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'elle ne manque jamais de rien.

Satisfait et presque attendrit devant elle, le Mage sourit franchement devant eux. Il ignorait comment son Initiée réagirait à la nouvelle mais savait une chose… qu'elle le veuille ou non, elle finirait par s'en réjouir. C'était même une certitude.


- Et bien ! S'exclama Hermione surprise. Contrairement à ce que je pensais, tu n'as pas deux pieds gauches.

- Oh je t'en prie… railla-t-il. Je suis un sang-pur. Je savais valser avant même de marcher.

- Avec ta mère, ça ne m'étonne pas !

Amusés, les jeunes sorciers valsèrent légèrement sur la piste. Bien plus détendue, Hermione se surprit à apprécier ce moment de simplicité et rit franchement devant les grimaces comiques de son cavalier. Insensibles aux regards et commentaires de la foule, ils plaisantèrent de bon cœur devant les accoutrements magiques de certains invités et se risquèrent même à se marcher sur les pieds entre deux éclats de rire. De quoi surprendre la jeune femme, qui n'avait jusqu'alors jamais connu un Drago Malfoy à l'humeur saine et taquine.

- Arrête de faire le pitre, ta mère va nous réprimander ! S'exclama-t-elle.

- Même avec elle tu joues les chouchous ? Se moqua-t-il.

- Je ne joue pas « les chouchous », je suis seulement… sérieuse !

- Hermione Granger ? Sérieuse ? Dit-il faussement surpris. Par Merlin, appelez la Gazette nous avons une exclusivité !

- Continue comme ça et je raconterais à ton père comment tu t'es fait jeter de la soirée de Noël de Slughorne en sixième année ! Menaça-t-elle.

- Une chouchou moucharde ?! Décidément tu ne cesseras jamais de me surprendre !

Le bousculant d'un coup d'épaule pour sa moquerie, Hermione rit devant sa surprise et feignit l'innocence entre deux pirouettes.

- Rentre tes griffes Gryffondor, tu pourrais blesser quelqu'un. Railla-t-il.

- Seulement si le Serpentard rentre ses crocs.

- Tu en demande beaucoup là !

- Je suis une Initiée d'Honneur. Plaisanta-t-elle. C'est mon devoir d'être exigeante !

- Tu es sûr que tu peux danser avec de pareilles chevilles ?

- Je te retourne la question ! Ne t'étais-tu pas fais surnommer le Roi Serpent en deuxième année ?

- Seulement par mes amis proches. Rectifia-t-il en gonflant le torse.

- Tu parles des gorilles qui te suivaient comme ton ombre ?

- Tu peux parler Miss « je traîne avec les deux plus grands bras cassés du siècle » !

- Et oui… soupira-t-elle. C'était une autre époque. Parfois j'ai l'impression que nos années d'école remontent au siècle dernier.

- Parle pour toi ! Je peux presque entendre Rogue nous enguirlander d'ici !

- T'enguirlander ?! Rit-elle franchement. Tu étais son préféré !

- Seulement parce que j'étais un élève incroyablement doué !

Leur chamaillade dura toute une danse, à tel point qu'ils ne remarquèrent même pas le changement de rythme des musiciens. Valsant soudainement plus vite, ils rirent de leur maladresse et durent même sortirent de la piste de peur de percuter un autre couple. De quoi provoquer commentaires et regards outrés de la part des invités les plus guindés de la soirée.

- Je retire ce que j'ai dit… Rit Hermione. Tu as deux pieds gauches !

- Hé ! C'est toi qui as failli me faire tomber ! Se scandalisa-t-il.

- Tu as des preuves ?

- Mes orteils saignent sous les coups d'aiguilles de tes talons !

- Oh pauvre chéri… se moqua-t-elle. Tu es un grand garçon, tu t'en remettras.

Les joues rouges, ils se tirèrent la langue et se servirent un verre pour reprendre leurs esprits. Il était étrange de rire, sourire et parler aussi naturellement avec son plus ancien ennemi. Pourtant, Hermione n'arriva pas à en éprouver la moindre gêne. Comme si la fin de la guerre avait marqué la fin de leur animosité, elle découvrait un Drago simple, drôle et respectueux. Un Drago qu'elle n'aurait sûrement pas connu sans son allégeance envers leur Maître mais qui lui réchauffa le cœur et apaisa ses dernières inquiétudes. Elle n'était plus son ennemie. Elle n'était plus la Hermione qu'il pointait du doigt et insultait à tout va… et il n'était plus le petit garçon détestable qu'elle avait haï. Oui, tous deux avaient beaucoup changé et qui sait ? Peut-être deviendraient-ils de bons amis ? Elle l'espéra sincèrement. Non pas qu'elle souffrait de solitude, mais il était bon de ne pas être adulé, mépris ou craint. Il était bon d'être simplement… elle. Aussi, les deux sorciers continuèrent leurs discussions avec entrain entre deux gorgées. Pourtant et alors qu'Hermione s'efforçait de ne pas grimacer sous l'amertume de son Whisky, Drago perdit subitement son sourire. Un changement d'humeur brutal et déstabilisant, qui la laissa pantoise un court instant.

- Hermione ?

Sursautant à la voix grave dans son dos, elle s'attendit à voir un journaliste ou un autre Ministre... mais dû se rendre à l'évidence. Jamais elle n'avait été aussi loin du compte.

- Victor ?! Souffla-t-elle sans y croire.


Hello ! Voici le premier chapitre de cette longue soirée... Alors ? :D Qu'en avez-vous pensé ? Inquiets du projet secret du Maître avec les Malfoy ? Surpris par ce dernier invité ? N'hésitez pas à me donnez vos avis ;)