- Oh, Narcissa vous tombez bien ! S'exclama Hermione en rangeant ses corsages.

- Oui très chère ?

- Je risque de ne pas pouvoir assister à nos leçons de cette après-midi.

- Et pourquoi ça ? S'inquiéta-t-elle.

- Le Maître a prévu un cours spécial aujourd'hui. Menti-t-elle du bout des lèvres. C'est un cas d'étude assez poussé et… je ne suis pas en droit de décliner.

Gênée de mentir à sa tutrice, Hermione sourit du mieux qu'elle put et fini d'ajuster son tailleur. Elle savait bien que Narcissa aurait des doutes, mais n'avait pas le choix. Même si elle l'avait voulu, elle n'était pas autorisée à en dire plus. Et pour cause, tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de la Malédiction Divine devait rester confidentiel… une promesse que Voldemort et elle s'étaient mutuellement faîte pour des raisons évidentes. Aussi, elle préférait de loin sa version à celle du cœur de sirène et à la chasse aux sphères prophétiques…

- Très bien. Dit-elle alors déçue. Nous n'aurons qu'à la décaler à demain.

- Merci Narcissa.

- Vous… vous êtes déjà prête ?! Demanda-t-elle surprise en la voyant enfiler ses talons.

- Oui. Malheureusement, le Maître a insisté pour que nous commencions à l'aube. Contrairement à moi, le Bal ne semble pas l'avoir épuisé.

- En tout cas, ce vert vous va à ravir.

Souriant devant son compliment, Hermione resserra sa ceinture et se contempla un court instant. Vêtue d'une jupe taille haute vert émeraude et d'une haut à nœud noir, elle vit son serpent s'enrouler autour de son poignet et recourba une boucle derrière son oreille. En temps normal elle se serait simplement vêtue d'une robe de sorcier ou d'un chemisier de travail, mais pour elle ne savait quelle raison, le bal avait su éveiller sa féminité. Certes, Narcissa s'acharnait depuis deux mois à faire ressortir sa beauté par toutes les tenues et extravagances possible… mais c'est d'elle-même que la jeune femme avait soigneusement préparé sa tenue ce matin, talons en main et chignon déjà épinglé. De quoi surprendre sa Tutrice qui la détailla avec autant de soin que de fierté.

- Je dois dire que le contraste est épatant. Souffla-t-elle alors.

- Que voulez-vous dire ?

- Et bien, vous êtes là… le bras marqué, les cheveux tirés, le teint poudré et vêtue de vert. C'est assez étonnant quand on se souvient de votre… tempérament Gryffondorien.

- C'est vrai. Concéda-t-elle amusée. Mais je suis une Initiée d'Honneur. C'est mon devoir.

- Vous parlez comme une véritable Serpentard. Fit-elle surprise.

- Ne le dîtes pas à Drago. Il serait trop heureux de voir la petite Gryffondor que je suis se changer en serpent. Rit-elle.

Silencieuse, Narcissa sourit devant elle mais déglutit avec peine. Seigneur… elle était si belle, si forte et si transformée qu'elle peina à soutenir son regard sans pleurer.

- Je… je suis heureuse de voir que vous vous entendez mieux avec Drago.

- Etonnement, moi aussi. Dit-elle sincèrement. Je… je n'aurais jamais cru que lui et moi pourrions-nous côtoyer plus de quelques minutes sans nous jeter un sort mais il faut croire que nous avons grandi.

- C'est vrai. Dit-elle nostalgique. Je me souviens encore du jour où nous l'avons laissé à la gare du Poudlard Express…

- Moi aussi ! Rit-elle. Je crois bien que c'est ce jour-là qu'il m'a bousculé pour la toute première fois !

- Oh quelle canaille... Gronda-t-elle

- Ne vous en faîte pas. J'aime à croire que le passé est derrière nous. Et puis qui sait… peut-être deviendrions-nous de bons amis ?

- Oh, je… je suis heureuse de vous l'entendre dire.

Intriguée devant l'étrange sensibilité de Narcissa, Hermione la vit retenir un sanglot émut et détourner le regard. Une attitude touchante, qu'elle trouva cependant quelque peu… excessive. Elle savait que ses conflits passés avec Drago l'avaient inquiété quand il était revenu pour le bal, mais leur relation s'était grandement améliorée. Pourtant quelque chose la déstabilisa dans le trémolo de sa voix. Quelque chose qu'elle ne sut nommer mais qui l'interpella plus encore quand elle la vit tapoter ses joues pour se reprendre. Elle savait que sa Tutrice était fière d'elle et de son évolution, mais cet excès d'émotion ne lui ressemblait pas. Elle était une Malfoy et une Black. La retenue avait été le maître mot de son éducation.

- Tout va bien Tutrice ?

- Oui. Dit-elle rapidement. Oui, ne vous en faîte pas.

- Est-ce… est-ce que Drago est reparti pour le Ministère ? Demanda-t-elle alors.

- Oh non, il n'est pas prévu qu'il y reparte avant une semaine !

Pourtant ses joues étaient toujours aussi pâles et ses yeux encore embrumés de larmes. Mais s'il ne s'agissait pas du départ de son fils, alors que se passait-il ?

- Vous semblez fébrile. Fit-elle en s'asseyant à ses côtés.

- Ce n'est rien.

- Vous êtes sûr ? Est-ce… est-ce à cause de Bellatrix ? Paniqua-t-elle. Je suis sincèrement désolée si je vous ai embarrassé devant elle hier soir, ce n'était pas mon intention !

- Oh non très chère, ma sœur n'a rien à voir là-dedans.

- Alors qui y a-t-il ?! S'inquiéta-t-elle.

Mal à l'aise devant son insistance, la Malfoy se pinça les lèvres et respira avec force. Bon sang, c'était infernal. Hermione… sa chère pupille, sa protégée ignorait tout de ce qui se préparait ! Tout de ce qui était prévu ! Mais ce qui l'inquiétait le plus était bien sa réaction. Serait-elle heureuse ? Confuse ? Furieuse ? Outrée ? Refuserait-elle de se plier à la volonté du Maître ? Refuserait-elle leur marché ?! Narcissa n'en savait rien... et cette incertitude la rongeait de toute part. Oh certes, elle était heureuse ! Plus que ça même ! Elle avait senti son cœur s'envoler à l'annonce d'un tel projet ! Mais sa joie soudaine avait laissé place aux doutes… Hermione avait beau s'être acclimatée à leurs traditions et rythme de vie, elle n'en restait pas moins un esprit libre au tempérament de feu. Une battante au cœur rebel ! Elle ne laisserait jamais personne régenter sa vie… et ce peu importe son serment envers Voldemort. Aussi c'est les mains tremblantes qu'elle la regarda s'inquiéter. Elle attendait une réponse, une explication, n'importe quoi expliquant son état… mais Narcissa était terrifiée.

Terrifiée que celle qu'elle considérait comme sa fille ne la rejette.

- Je… je ne sais pas si… si je suis en droit de vous le dire Hermione. Balbutia-t-elle.

- Comment ça ?

- Eh bien, le… le Maître a pris une décision vous concernant.

- Une décision ? S'inquiéta-t-elle. De quel ordre ?

- D'un ordre quelque peu… personnel.

Déstabilisée par le ton de cette nouvelle, Hermione frissonna. Une décision personnelle ? Mais pourquoi ?! Était-ce grave ? Elle l'ignorait mais imagina le pire devant la pâleur de sa Tutrice.

- De quoi s'agit-il ?! Demanda-t-elle effrayée.

- C'est… c'est délicat à expliquer.

- Tutrice, vous m'inquiétez !

- Je sais, je… je suis désolée mais je ne devrais même pas vous le dire. Le Maître nous a recommandé d'attendre.

Attendre ?! Mais elle était son Initiée d'Honneur ! Elle lui avait prouvé qu'elle était digne de confiance ! Elle avait démontré son habilité, ses pouvoirs, sa dévotion et sa loyauté ! Elle… elle avait tenu ses promesses ! Aussi, la jeune femme sentit son cœur s'emballer. Narcissa ne serait pas dans un tel état si ce n'était pas important… et Voldemort ne l'aurait pas incité au silence si ce n'était pas sérieux ; de quoi accentuer sa panique naissante et galvaniser les pires cauchemars de son imagination. Qu'est-ce que son Maître avait préparé ? Qu'est-ce que son esprit démoniaque avait-il pu inventer pour laisser une Malfoy livide devant elle ?!

- Me dire quoi ?! Je… je vais être destituée ? S'inquiéta-t-elle.

- Grand Dieu non ! S'exclama-t-elle.

- Alors quoi ?! S'impatienta-t-elle à bout de souffle. Ai-je mal agi ? C'est à cause de Yaxley ? De Krum ?!

- Rien de tout cela, je vous assure ! Au contraire, le Maître tient à assurer votre avenir ! Dit-elle subitement.

- Mon avenir ? Répéta-t-elle sans comprendre.

- Oui, il… il tient à ce que vous ne manquiez jamais de rien et que votre nom ne soit jamais plus jamais sali.

C'était touchant… et même généreux de sa part, mais son Statut d'Initiée d'Honneur avait déjà accompli ce miracle. Son Génocide envers les sirènes aussi ! Alors pourquoi s'entêter ?! Yaxley avait fait un malaise après leur entrevue, Bellatrix avait quitté le Bal en pleure et Victor avait plus tremblé devant elle que devant le dragon du Tournoi des Trois Sorciers ! Elle n'avait plus rien à craindre ! Plus personne à redouter ! Et pourtant l'angoisse de Narcissa ne trompait personne. Quelque chose était en route. Quelque chose qu'elle et le Maître lui cachaient. Quelque chose qu'elle était donc en mesure de particulièrement… détester.

- Que va-t-il faire ? Demanda-t-elle méfiante.

- Promettez-moi de rester calme.

- Aurais-je une raison de ne pas l'être ?

A juger la peur évidente de son regard, oui. Et pourtant… malgré ses craintes et angoisses, Hermione était encore loin du compte. Car Narcissa le savait, rien ne l'avait préparé à ce qu'il allait arriver.


- Vous êtes sûr de vous Maître ?! Insista Yaxley. Vous… vous pouvez encore reculer…

- Reculer ? Répéta Voldemort du bout des lèvres.

- Oui ! Je… je veux dire par là que…

- Que je devrais me défiler ?

Livide devant son Maître, le Premier Ministre déglutit et épongea son front en sueur. Mal à l'aise, il le regarda le toiser depuis son trône et balbutia dans sa panique.

- Non, je… enfin je veux dire…

- Accepte leur offre Yaxley. Tonna-t-il brusquement. Et transmet leur le message de mon Initiée.

- Mais…

- Par Merlin, quand te contenteras-tu d'obéir ?! S'agaça-t-il.

Sursautant à son éclat de voix, Yaxley se décomposa devant lui et s'aplatit davantage dans sa révérence. A croire que le bal d'hier n'avait pas su calmer son humeur.

- Pardon Maître… je leur transmettrais au plus vite.

- Il vaudrait mieux.

Agacé, Voldemort lui jeta la lettre qu'il était venu lui apporter et le regarda ramper pour la récupérer à la volée. Une attitude aussi méprisante que désolante, qui lui fit esquiver un sourire moqueur. Au moins, son imbécile de Ministre savait le distraire. Un imposant pansement sur le haut du crâne, le Mage avait bien failli exploser de rire en le voyant se présenter ainsi de si bon matin. De toute évidence, son malaise de la veille l'avait mené à faire une mauvaise chute sur les escaliers de l'entrée… un vestige comique de l'effet de sa chère Initiée, qu'il ne pouvait s'empêcher de contempler dans un sourire satisfait.

- Du nouveau sur les mouvements de résistance en France ? Demanda-t-il alors.

- Et bien, il semblerait que…

Mais Yaxley n'eut le temps d'entamer sa phrase. Interrompue par le claquement soudain des portes de la Grande Salle, c'est une Hermione essoufflée et les joues rouges qui fit irruption devant eux. Une Hermione dont le simple regard suffit à pétrifier Yaxley sur place et à inquiéter Voldemort. Furieuse ? Enragée ? Outrée ? Un tas de mots aurait pu décrire la flame acerbe qu'il vit brûler avidement dans ses yeux. Pourtant, jamais encore il ne l'avait vu brûler avec autant d'ardeur… un flame qu'il pouvait déjà sentir l'incendier sur place. Le pas rapide et les poings serrées, elle s'avança dans le claquement aigu de ses talons. Un écho régulier et rapide, qui sembla donner le rythme de la haine battant avec force dans son cœur et qui fit frissonner son Maître, cette fois franchement intrigué. Ignorant avec dédain la soudaine courbette du Ministre qui s'était presque allongé au sol à son entrée, elle se planta devant eux et serra les dents pour ne pas hurler sur place. Seigneur… que n'aurait-elle pas donner pour le congédier d'un sort à l'instant !?

- Hermione ! Quelle surprise. Dit-il dans un sourire amusé.

Comment osait-il lui sourire ? Comment osait-il seulement la regarder dans les yeux ?! Ce sal menteur ! Ce manipulateur de bas étage ! Il aurait mérité qu'elle le gifle… là, maintenant devant son Ministre ! Ou pire ! Qu'elle le traîne jusqu'au Lac Noir et le laisse couler parmi les carcasses de sirènes !

- Sortez. Cingla-t-elle durement à Yaxley.

Déstabilisé devant la brutalité de son ton, le Ministre balbutia sans savoir quoi faire. Une hésitation qui suffit à enrager la jeune femme qui se sentie perdre les restes de sa patience...

- Mais je…

- Dehors !

Plus qu'une Gryffondor outrée, c'est le ton d'une femme offensée qui s'éleva dans la Grande Salle. Un ton qu'il avait déjà entendu et qu'il sentit résonner jusque dans les fondations de Poudlard. Seigneur… Ce n'était pas bon… aussi le Mage Noir grimaça devant les étincelles magiques qui jaillirent de ses mains. Des étincelles qui suffirent à décomposer le peu qu'il restait de Yaxley. Terrorisé, il le vit trembler de tout son être avant de prendre ses jambes à son cou et d'accourir vers la sortie pour sauver sa vie… et il n'avait pas tort. Car devant un tel regard, une telle colère et une telle hargne, Voldemort lui-même hésita à s'éclipser. Il ne connaissait peut-être pas très bien les femmes, mais il connaissait Hermione, son tempérament de feu et caractère borné. Mais plus encore, il connaissait sa témérité... celle-là même qui l'avait conduit à plonger dans un Lac en pleine nuit par fierté et à décimer toute une race de créature magique. Une témérité dangereuse, qu'il n'avait sincèrement pas envie d'affronter de si bon matin et qui pourtant ne parvînt pas à l'offenser. Et pour cause… à juger son état, il était évident que sa colère portait sur un sujet bien précis. Un sujet qui la révoltait et l'indignait au plus haut point ! Un sujet dont bien sûr ils n'avaient pas encore parlé, et que Narcissa n'avait pas su garder pour elle...

- C'est ce qu'on appelle faire une entrée. Dit-il amusé. Que me vaux ta si désagréable humeur ?

Et en plus il riait. N'avait-il donc aucune retenue ? Aucune décence ?!

- Vous savez très bien ce qui m'amène. Cingla-t-elle.

- Vraiment ?

- Dîtes moi que c'est une blague ! Hurla-t-elle subitement.

- Quoi donc ? Fit-il innocemment.

- Ne jouez pas à ça avec moi.

- Dans ce cas ne prend pas ce ton avec moi. Claqua-t-il durement.

Rageant entre ses dents, Hermione ne supporta pas son regard et fit les cents pas devant lui. Le souffle court, elle tenta de respirer, de penser à autre chose ou de prendre du recul… mais rien n'aurait su la calmer. Rien n'aurait su apaiser l'horreur, l'indignation, la haine et la rage qui ravageaient son cœur ! Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle se sentait trahie, utilisée, vendue ! Et plus elle y pensait, plus elle se sentait devenir folle ! C'était impossible, inimaginable, inconcevable ! Il… il n'avait pas le droit de lui faire ça ! Il n'avait pas le droit de prendre ce genre de décision sans lui en parler ! A vrai dire, il n'avait aucun droit tout court ! Il s'agissait de sa vie ! Sa vie ! Elle n'était pas un meuble que l'on pouvait solder ! Ou un petit animal de compagnie que l'on pouvait céder ! Et pourtant, c'était ainsi qu'il la traitait… un constat tout aussi blessant que profondément insultant, qui la laissa tremblante de haine devant lui.

- Est-ce vrai ? Demanda-t-elle les lèvres pincées.

- Au risque de me répéter, j'aimerais savoir de quoi nous parlons précisément.

- Est-ce vrai que vous voulez faire de moi une Malfoy ?

C'était dit.

Le projet qu'il nourrissait secrètement depuis plusieurs semaines, se dévoilait enfin…

Une grimace aux lèvres, il regard son élève attendre sa réponse, un signe ou une contradiction. N'importe quoi capable de la rassurer et de démentir cet odieux projet ! Mais c'était vain… aussi, Voldemort se contenta de se lever de son trône et de lui faire face. Il n'était pas friand des manipulations politiques, de complots diplomatiques ou encore de revirements de dernières minutes. Mais oui. Contrairement à ce qu'il avait espéré, cette décision était nécessaire. Plus encore, elle était vitale.

- Hermione…

- Alors c'est vrai ?! S'étouffa-t-elle.

- Oui.

- Mais…

- Il faut que tu comprennes mes motivations. Dit-il.

- Quelles motivations ?! J'ai… j'ai tout fait pour vous faire honneur, accomplir vos traditions et me comporter avec force et dignité ! J'ai même chanté devant plus de trois-cent invités pour vous prouver ma loyauté ! S'exclama-t-elle.

Oui c'était vrai… et la voir douter de la fierté qu'il lui portait, lui arracha une grimace douloureuse. Mais il n'était pas question de tout ce qu'elle avait accompli. Au contraire, il était question de son avenir.

- Je le sais. Concéda-t-il.

- Alors pourquoi ?! S'exclama-t-elle horrifiée. N'ai-je donc pas été une bonne élève ?

- Si.

- Une fidèle dévouée ?

- Hermione…

- Pourquoi alors ? Pourquoi ?! Pourquoi me punir ?! Pourquoi me faire ça ?!

Elle ne parlait plus, elle hurlait. Elle hurlait sa peur, sa rage, son incompréhension, sa tristesse…. Elle hurlait tout ce qui lui était donné d'hurler, à tel point qu'on ne devait plus entendre qu'elle dans tout le château. Mais elle s'en fichait. Elle voulait des réponses ! Elle voulait comprendre ! Mais plus elle cherchait, moins elle trouvait. Elle ? Une Malfoy ?! Bon sang mais quel crime avait-elle donc commis ?! Certes, elle adorait Narcissa… mais au point de devenir une Malfoy ? Elle ne pouvait pas y croire. Elle ne pouvait pas y croire ! Aussi, c'est profondément désespérée qu'elle sentit un sanglot lui couper le souffle. Elle avait déjà tant sacrifié, tant perdu, tant donné… elle ne pouvait pas faire plus. C'était au-dessus de ses forces ! Car elle ne se faisait aucune illusion... Il n'existait pas mille et une façons d'entrer dans une famille de Sang-Purs. Une évidence qui la fit hyperventiler à mesure que son Maître se décomposa devant elle. Croyait-elle vraiment qu'il cherchait à la punir ? A bafouer ses principes ? Son nom ? A juger la douleur qu'il lut dans son regard, sûrement… mais une fois encore, elle laissait ses émotions l'aveugler. Elle laissait ses peurs la détourner de ce qu'il cherchait véritablement à accomplir !

Défait, Voldemort se grandit devant sa détresse et lui prit les mains. Un geste de réconfort inattendu mais sincère, qu'Hermione ne trouva pas la force de le repousser. Au bord du malaise, elle détourna le regard pour cacher ses larmes mais il lui prit le menton et soupira. Bon Dieu n'apprendrait-elle donc jamais ? Elle n'était plus sa victime ! Elle n'était plus sa cible ! Elle n'était plus cette insupportable petite Sang de Bourbe qu'il cherchait à exterminer ! Elle était son élève. Son Initiée ! Il n'aimait pas la voir ainsi. Il n'aimait pas la voir remettre ses choix en question de peur de les subir. Il n'aimait pas la voir penser qu'il agissait autrement que dans leurs intérêts.

- Hermione écoute-moi… ce projet n'a pas pour but de te punir. Dit-il calmement.

- Alors pourquoi ? Souffla-t-elle d'une petite voix.

- Pour te protéger.

- Mais c'est…

- Harry Potter et Ron Weasley veulent te tuer, Hermione.

Sonnée par une telle annonce, la jeune femme cessa subitement de respirer. Harry et Ron. Ils… ils voulaient la tuer ? Mais… comment ? Et comment le savait-il ? En quoi cela avait-il le moindre rapport avec ce qu'il projetait de faire ?! Elle n'en sut rien, mais sentit sa tête tourner sous le poids d'une nouvelle migraine. Confuse, elle tenta de rassembler ses pensées, mais ne réussit qu'à tituber entre ses bras et déglutit dans une sueur froide. Seigneur… ces fous ne la laisseraient donc jamais en paix ?! Certes, un tel plan de leur part était prévisible ! Mais l'entendre de la bouche de son Maître... le voir dans son regard et le réaliser dans ses mots… c'était autre chose. C'était vrai. C'était réel. Ainsi tout prenait enfin un sens. Krum avait été la première étape de leur plan. Ils l'avaient envoyé pour tester son allégeance. Et maintenant ils savaient… ils savaient qu'elle ne les aiderait pas ! Ils savaient qu'elle obéirait à son Maître envers et contre tout ! Et ils voulaient la faire payer. Ils voulaient se venger. Une menace tangible et concrète qu'elle sentit s'abattre sur elle aussi violement que le souvenir de leurs coups de fouets. Non… C'était trop… trop pour une seule matinée. Trop pour une seule vie !

Bouleversée, elle sentit son Maître essuyer une larme sur sa joue et trouva à peine la force de soutenir son regard. Pourtant, le sien n'avait jamais paru plus franc qu'à cet instant.

- Mes informateurs ont confirmé toutes les localisations que tu m'as donné. Déclara-t-il calmement. Et comme tu l'a prédit, Harry et Ron sont tous les deux partis en France pour rassembler les derniers résistants. En toute honnêteté, je n'avais pas l'intention de leur donner la chasse. L'imminence de notre extinction est de loin prioritaire comparée à leur misérable existence, mais après ce qu'il s'est passé avec les Sirènes…

- Quoi ? Insista-t-elle à bout de souffle.

- Ils ont mis ta tête à prix, Hermione.

Sa tête à prix ?! Comme… comme les évadés d'Azkaban ? Les fous en fuites ?!

- Oh Merlin…

- Oui. Cela veut dire que quiconque voulant te voir morte leur apportera leur aide. Grinça-t-il amer.

- Mais… mais en quoi cela a-t-il un rapport avec…

- C'est évident. Dit-il. Harry et Ron t'ont côtoyé pendant plus de dix longues années ! Ils te connaissent ! Toi, tes forces mais aussi tes faiblesses ! Et plus important… ils ont encore avec eux certains de tes effets personnels.

Ses effets personnels ? Peut-être, oui… ils ne lui avaient rien laissé à part son sac et ce qu'elle avait sur le dos.

- Est-ce important ?!

- Oui ! S'exclama-t-il plus fort. Hermione… le moindre objet, le moindre cheveu, la moindre trace de ton sang en leur possession peut leur permettre de t'atteindre ! Je suis peut-être tout puissant mais ni toi, ni moi ne pouvons contrer la Magie des Noms ! Ou pire, la Magie du Sang !

Des magies primaires, puissantes et oubliées… des magies capables d'être lancées à distances et dont les effets étaient irrémédiables. Des magies que n'importe quel sorcier assez bon en Magie Noir pouvait pratiquer. Bon Dieu comment n'y avait-elle pas penser ?! Sûrement parce qu'Harry et Ron n'avaient jamais été assez malin pour maîtriser de tels sorts. Mais avec sa tête mise à prix, il ne faisait aucun doute qu'ils allaient recevoir de l'aide… de l'aide de sorciers la détestant autant qu'eux, et priant chaque jour pour qu'elle périsse dans d'atroces souffrances.

- C'est pour cette raison que j'ai fait revenir Drago du Ministère et que je me suis entretenu avec Lucius. Avoua-t-il. En faisant de toi une Malfoy, ton identification au Registre Officiel de la Magie changerait ! Le nom de Hermione Granger ne pourrait plus être utilisé contre toi… tu serais Hermione Jeanne Malfoy.

- Mais… et la magie du sang ?!

- Inutilisable. Sourit-il. L'aura magique de ton sang sera changée ! Ainsi le sang que tu auras versé en tant qu'Hermione Granger ne pourra pas être exploité dans un sort visant Hermione Malfoy. Bien sûr, ça ne changera rien à ton ADN, ton ascendance ou tes pouvoirs, mais tu deviendrais intouchable.

C'était malin… vraiment malin. Et pourtant, la jeune femme ne parvînt pas à s'en réjouir. Dépitée, elle le regarda sans rien dire, une boule de plomb dans la gorge et se dégagea de sa poigne pour s'assoir. Changer de Nom pour ne pas mourir ; décidément, Harry et Ron lui auraient véritablement tout pris.

- Alors… c'est inévitable. Souffla-t-elle d'une voix blanche.

- Je le crains. Mais s'il te plaît, ne vois pas ça comme un fardeau. Dit-il.

- Et comment ? Il… il s'agit de mon nom ! De ma vie ! Dit-elle horrifiée. C'est… c'est toute mon identité que je dois effacer !

- Par Merlin, Hermione... ce n'est qu'un nom ! Tu seras toujours la même. Fit-il.

Son point de vue sur la question ne la surprenait pas. Après tout… lui, avait toujours détesté le sien ! Il avait choisi de se rebaptiser Voldemort pour oublier le nom de son père moldu, qu'il avait toujours considéré comme une insulte à sa grandeur. Mais ce n'était pas son cas ! Son nom lui rappelait d'où elle venait, ses luttes, ses exploits, ses combats ! C'était… c'était tout ce qu'elle était.

- Maître, je…

- Je pensais ce que j'ai dit hier ! Dit-il déterminé.

- Que voulez-vous dire ?

Accroupit devant elle, Voldemort maugréa en silence. Comment ne pouvait-elle pas le comprendre ? Comment ne pouvait-elle pas le voir ?!

- Tu es ma seule et unique Initiée d'Honneur. Dit-il. Tu es précieuse ! Et je refuse de te laisser sans défense. Je refuse de voir ma protégée subir le moindre sort lancé depuis la France, uniquement à cause de son nom ! Je ne le tolérais pas… et je jure devant Merlin que ça n'arrivera pas.

Elle savait qu'il avait raison… que le prix était trop lourd à payer pour un simple nom. Mais l'abandonner ? Pour devenir une Malfoy ? Renier ses origines ? Son dernier lien avec ses parents ? Son dernier lien avec sa vie d'avant ? C'était trop lui demander. Trop lui imposer. Trop à payer ! Mais quel choix avait-elle ? D'après Narcissa, tout était déjà organisé… elle ne pourrait pas y échapper. Et une fois de plus, elle était piégée. Aussi Hermione soupira avec force. Face à face avec son Maître, elle détailla les traits inquiets de son visage et déglutit. Jamais encore elle ne s'était sentie aussi résignée.

- Comment… comment cela va-t-il se faire ?

- Tout est déjà prêt.

- Et quand… quand vais-je devoir épouser Drago ? Demanda-t-elle alors terrifiée.

Ahurit devant elle, Voldemort cru mal entendre. Epouser... épouser Drago ?!

- Pardon ?! S'étouffa-t-il.

- Vous… vous n'avez pas prévu de mariage ?!

- Non ! S'écria-t-il outré.

- Je… je n'ai pas à l'épouser ?!

- Par Melin, jamais ! Hurla-t-il dégoûté.

- Mais… comment alors ?

- Une adoption ! Déclara-t-il simplement.

- C'est tout ?!

Son soulagement l'intrigua presque autant que sa surprise. Seigneur… elle y avait vraiment cru ? Elle avait sincèrement imaginé qu'il était prêt à la vendre ?! A organiser un mariage arrangé ? A lui faire épouser son ancien ennemi ? Drago Malfoy ?! Par Merlin, ils ne vivaient plus dans les années quarante ! Et quand bien même, elle était son Initiée d'Honneur ! Sa protégée ! Sa prodige ! Il avait ravivé la flame mourante de son cœur et l'avait forgé à son image. Il avait fait de sa beauté brute un bijou, et de son potentiel en sommeil un exploit ! Il avait noirci son âme et marqué sa peau ! Il avait tout fait pour la révéler au monde comme l'Initiée la plus prometteuse de l'Histoire. Et il devrait la confier à un autre ?! Elle ? Le fruit de ses espoirs et sa plus grande fierté ! Non ! Aussi cette simple idée lui donna la nausée. L'imaginer se marier, être conduite devant l'autel, prêter serment à un autre homme avant d'être menée dans son lit… Seigneur c'était dégoûtant ! Et offensant ! Aucun homme ne serait jamais digne de sa main ! Aucun !

- Pensais-tu vraiment que j'allais te faire épouser Drago Malfoy ?! Demanda-t-il ahuri.

- Oui, je… je ne voyais aucune autre possibilité. Balbutia-t-elle confuse.

- Et bien remercions le ciel, il existe d'autres alternatives ! S'exclama-t-il essoufflé. L'adoption se fera à travers une tradition de transposition magique. Tes parents moldus s'effaceront du Registre Officiel de la Magie et seront remplacés par Narcissa et Lucius. Tu deviendras officiellement leur fille, seras inscrite sur leurs testaments, pourras jouir de leurs noms, richesses, statuts, réputation et j'en passe… d'un point de vue purement technique, ce sera comme si tu n'avais jamais été une Granger.

Cela semblait si simple… et pourtant chacun de ses mots sonna avec gravité dans son cœur. « Comme si elle n'avait jamais été une Granger ». Existaient-ils mots plus infâmes ? Plus horribles à entendre ? Pas pour elle en tout cas. Déstabilisée, la jeune femme se mordit la lèvre et déglutit. Elle savait pourquoi il faisait ça. Elle savait à quel point c'était nécessaire. Mais jamais encore elle n'avait connu plus grande épreuve… jamais encore elle n'avait eu à renier sa propre identité.

- Quand… quand cela se fera-t-il ?

- Les papiers sont déjà prêts. Lucius s'est occupé de tout.

- Il… il a accepté ?! Demanda-t-elle sans y croire.

- Il a été surpris. Concéda-t-il. Mais devenir le père adoptif de l'Initiée d'Honneur du plus Grand Seigneur des Ténèbres est un grand privilège pour sa famille.

Grand Dieu… Son père ! Lucius Malfoy allait devenir son père ! Et Drago ? A défaut d'être son mari, il serait son frère… de quoi la faire soupirer de soulagement ! Quant à Narcissa, elle serait sa mère. En soit, il y avait pire. Lucius l'avait sincèrement félicité après sa représentation et avait même semblé émut. Narcissa occupait déjà un rôle de mère dans sa cœur et Drago s'était montré courtois et particulièrement gentil, adoptant même une attitude protectrice envers elle. Oui… son rapport global avec la famille Malfoy avait grandement changé ces dernières semaines. Elle était respectée, choyée et appréciée… Elle pourrait faire partie de cette famille, s'habituer à eux et à leurs exigences. Mais s'habituer à la perte de son nom en revanche ? Rien n'était moins sûr.

- Je vois… dit-elle alors après un long silence. Cela semble… convenable.

- Vraiment ? Demanda-t-il surpris. Tu es d'accord ?

- Eh bien, dans la mesure où j'étais persuadée que vous alliez me marier de force à Drago, j'accepte avec joie l'hypothèse de l'adoption.

- Par Salazar… cette idée est terrifiante. N'y pense plus jamais ! Grimaça-t-il horrifié.

L'effroi qu'elle vit s'afficher sur son visage la fit doucement rire. Au moins, elle ne risquait pas de devoir honorer l'ultime tradition du mariage arrangé des Sang-Purs.

- Mais j'aimerais que vous me consultiez avant de… de prendre ce genre de décision à l'avenir. Fit-elle en se relevant face à lui. Yaxley pourrait ne pas survivre au prochain quiproquo.

- Il s'en remettra… Rit-il amusé. Mais je te félicite. La dernière fois que je l'ai vu détaler aussi rapidement, c'est quand Potter est revenu à la vie avant de perdre la Bataille Finale !

Lisant les plis de sa jupe, Hermione rit entre ses dents et calma peu à peu son cœur. Elle n'allait pas se marier ! C'était une bonne nouvelle. Quant au reste et bien… elle n'avait pas le choix. Il existait pire destin que de devenir une Malfoy. Du moins, elle l'espérait. Aussi c'est un peu plus apaisée qu'elle se redressa de toute sa hauteur et respira avec force. Elle devait se reprendre. Même si ça lui arrachait le cœur, qu'elle avait l'impression de se trahir et qu'elle retenait ses larmes à grande peine, elle devait se montrer forte. Elle devait se montrer digne ! Car même si elle avait espéré y échapper, une guerre venait de se déclarer. Elle avait cru que la tentative de Krum trahissait le désespoir de la Résistance et leur bêtise, mais maintenant elle ouvrait enfin les yeux. Harry et Ron n'abandonneraient jamais. Quitte à se mettre le monde entier à dos, ils ne cesseraient jamais de la tourmenter, de la chasser et de comploter pour la faire tuer. Ils ne reculeraient devant rien pour lui faire payer son allégeance. Ils n'arrêteraient jamais… Mais elle ne les laisserait pas faire. Oui… ils avaient joué leur coup aujourd'hui. Ils avaient tenté de la mettre en échec, persuadés qu'elle ne sacrifierait jamais son identité pour sa sécurité. Mais ils avaient tort. Perdre son nom n'était pas un choix. C'était leur ultime coup de fouet… et ce serait le dernier qu'ils lui affligeraient. Elle ne les laisserait plus l'atteindre. Elle ne les laisserait plus lui prendre ce qu'elle avait de plus cher ! Elle se battrait… et fort heureusement pour elle, la partie ne faisait que commencer.

Revigorée dans sa nouvelle hargne, la jeune femme regarda son maître et rougit. Elle avait interrompu sa réunion, aboyé sur son Ministre et remis en cause son autorité sur elle… Bon Dieu, il avait assiégé l'Europe pour moins que ça ! Aussi, c'est quelque peu honteuse qu'elle le regarda regagner son trône.

- En tout cas je… je tiens à m'excuser pour mon attitude. C'était immature de ma part. Fit-elle gênée en essuyant ses joues.

- Oh, ce n'est rien. A vrai dire, je comprends mieux pourquoi tu as débarqué en furie ! Je n'ose imaginer ma réaction si je soupçonnais un mariage arrangé… grimaça-t-il. Mais n'ait aucune crainte à ce sujet. Te marier est le dernier de mes souhaits.

- Vraiment ? Dit-elle surprise par sa grimace.

- Dois-je vraiment me répéter ?! Demanda-t-il ahurit. Tu es ma seule et unique Initiée, Hermione ! Et je devrais donner ta main à je ne sais quel Sorcier d'opérette en quête de pouvoir ?! Non, non… hors de question !

Bien que son discours était appréciable à entendre, son profond dégoût à l'idée de la marier l'intrigua. Elle était peut-être sauvée de la tradition des mariages arrangés, mais n'avait certainement pas l'intention de finir seule et veille fille !

- Et si je souhaite me marier ?! Demanda-t-elle subitement.

Eberlué devant une telle idée, Voldemort leva les yeux au ciel et pria en silence. Seigneur, cette fille allait véritablement le rendre fou avant la fin de ce siècle…

- Et qui souhaiterais-tu épouser ? Demanda-t-il agacé.

- Je l'ignore. Mais j'aimerais autant avoir le choix !

- Quel choix ?! Tu vis dans un magnifique château, étudies auprès du plus Grand Mage de tous les temps, es vêtue des plus belles robes du pays et as l'honneur de me servir pour le restant de ta vie !

Explosant subitement de rire, Hermione faillit s'étouffer devant son œillade contrariée. Oui, elle possédait de tout ceci et l'en remerciait chaque jour de la plus grande des gratitudes, mais ce n'était pas la richesse qui comblait une vie… un petit détail que son cher Maître semblait oublier dans son énumération passionnée.

- Fort bien Maître. Dit-elle alors dans un fou rire. Je me contenterais donc de vivre reclus à vos côtés !

- Je l'espère ! Répondit-il vivement. Le mariage est une distraction peu bénéfique, ennuyeuse et vide de sens ! Je ne me suis jamais soucié d'avoir femme et enfants, et je me suis élevé au plus haut rang de notre société.

- Et vous attendez de moi que je suive votre exemple. Dit-elle narquoisement.

- Je ne perds pas espoir. Railla-t-il. Quand bien même, il n'est pas encore né celui qui arrivera à me dérober mon Initiée…

- Maître ! S'écria-t-elle outrée.

- Très bien ! Se reprit-il dans un sourire. Je laisserais les jeunes puceaux de ta génération te courtiser si tu le désires, mais ne t'étonne pas s'ils meurent tous les uns après les autres.

- Mais… c'est ridicule ! Dit-elle ahurit.

- Au moins autant que l'idée du mariage !

Partagée entre le rire et l'exaspération, Hermione se mordit la langue pour ne pas renchérir. Qu'il pouvait se montrer teigne avec sa possessivité excessive et ses principes archaïques ! Mais il tenait à la protéger… d'une façon quelque peu étrange certes, mais c'était mieux que rien. Et puis en toute honnêteté avec elle-même, Hermione préférait ne pas penser à l'avenir. Ils n'avaient toujours pas trouvé comment empêcher la fin du monde et n'avaient certainement pas le temps d'envisager un avenir matrimonial !

- Très bien. Fit-elle alors d'un air vaincu. Nous resterons donc seuls, célibataires et aigris jusqu'à la fin de nos jours…

- Enfin des paroles censées !

- Mais ne venez pas vous plaindre de mon caractère de vielle fille quand j'aurais passé la cinquantaine ! S'exclama-t-elle.

- Tu as déjà un sale caractère. Rétorqua-t-il.

- Qui ne va qu'empirer avec l'âge !

- Pauvre monde… je n'ai pas hâte de voir ça.

Elle lui tira la langue pour toute réponse avant de s'assoir à ses côtés dans un soupir. Si sa vie devait se résumer à servir un Maître orgueilleux et condescendant, soit ! Elle le lui rendrait au centuple.


Nous y sommes ! Voilà le projet que Voldemort préparait en secret avec les Malfoy... qu'en avez-vous pensé ? J'ai hâte d'avoir vos impressions !

En tout cas, je tenais à vous remercier pour tous vous commentaires ! Merci à vous et aux Gests à qui je ne peux malheureusement pas répondre ! Vous êtes géniaux et je suis très heureuse que mon histoire vous plaise !

Accrochez-vous pour la suite... je vous réserve pas mal de surprises ;) A très vite !