Deux jours plus tard, les trois experts étaient toujours à la recherche du moindre indice pouvant leur apprendre quelque chose sur l'identité du cadavre ou du meurtrier. Mais rien. Ils bouillaient de rage, réexaminant pour la millième fois les quelques petites choses qu'ils avaient. De son côté Flack n'en menait pas large non plus, incapable de réunir le moindre témoignage sur ce gamin.
La mine sombre, Mac réfléchissait au symbole trouvé sur le cou quand son téléphone retenti.
« Taylor…OK…On arrive ». Il se rua dans le labo où Stella et Clara compulsaient des bouquins qui leur permettrait de trouver la signification du 4. « Il a recommencé ! On y va !
- Qui ?
- Notre homme aux 4. Il a recommencé…C'est dans les égouts. » Elles grimacèrent, et le suivirent.
Les trois scientifiques se glissèrent par la plaque d'égout, et descendirent dans le souterrain odorant. Ils mirent quelques instants à s'habituer à l'obscurité, puis ils virent. La victime était un autre jeune garçon. Il avait été déshabillé et ses cheveux étaient coupés ras. « Rasé après la mort » pensa Mac. Il se pencha sur l'adolescent, à la base de son cou le même signe étrange.
Stella se forçait à ne pas songer aux rats qui devaient la regarder, tapis dans l'ombre. Ces bestioles l'avaient toujours terrorisée… Elle aurait aimé trouver le joueur de flûte de Hamelin. Soudain, un mouvement sur sa droite la fit sursauter.
« Eh bien Stella ? Je vous fais peur maintenant ? » Ce n'était que Flack. Le détective la regardait en souriant. « Quelque chose ne va pas ? Vous êtes un peu pale…
- Tout va bien. Ce doit être l'éclairage. » Elle jetait toujours des regards à droite et à gauche.
« Ils ne vous attaqueront pas, la rassura-t-il.
- Pardon ?
- les rats. Ils sont aussi terrifiés que vous, ils ne s'approcheront pas.
- Si vous le dites. » Stella se sentait un peu honteuse d'avoir été percée à jour aussi facilement. Elle retourna auprès de Mac. Et du coin de l'œil, vit Flack qui dévorait Clara des yeux. Celle-ci suivait une piste. Elle avait cru apercevoir une trace de pas, sans doute du 42 dans un angle. Armée de sa lampe de poche, elle en cherchait une autre. Sa longue tresse brune ondulait sur la combinaison blanche. Flack prit son courage à deux mains et s'approcha d'elle.
« Bonjour, Clara ! » Elle releva la tête, et sourit. Son visage s'éclaira d'un sourire. « Oh Flack ! Bonjour… Vous pourriez me donner un coup de main ?
- Bien sûr. A condition que cela ne dépasse pas mes capacités.
- Je pense que vous y arriverez. Tenez moi cette lampe, s'il vous plait, le temps que je fasse le relevé d'empreintes. »
La jeune femme s'exécuta, pendant ce temps le détective l'observait à la dérobée. Elle avait des traits fins, la concentration avait dessinée une ride horizontale sur son front. Ils étaient suffisamment proches pour qu'il puisse sentir la chaleur de son corps. Il se concentra sur son parfum pour ne plus sentir les effluves émanant des égouts. Clara sentait un mélange sucré de fruits rouges et d'amande amère. Une fois sa tache finie, elle eut un petit sourire qui dessina une fossette au coin de ses lèvres. Flack eut une envie irrépressible de l'embrasser, juste à cet endroit. Il se reprit tant bien que mal, et croisa le regard intense de la jeune scientifique.
« Merci.
- De…de rien. Si vous avez encore besoin de moi… » Il se releva précipitamment, avant de faire une grosse bêtise. « je…je vous laisse.
- Euh…Flack ? » La voix douce le rappela, il se retourna. Clara souriait d'un air malin. « Vous pourriez me rendre ma lampe ?
- Oh euh oui. Tenez. Excusez moi. »
Son trouble n'avait pas échappé à Mac, qui fronça les sourcils. Stella, elle, se mordait l'intérieur des joues pour ne pas rire, elle n'aurait jamais cru voir cela un jour : le détective Don Flack qui perd ses moyens. Le plus drôle était sans doute que Clara ne semblait pas s'apercevoir de ce qu'elle provoquait chez le jeune policier.
Ils finirent d'examiner les lieux, avec minutie. Chaque millimètre était passé au peigne fin.
La journée se passa rapidement. Le légiste confirma la cause du décès.
« C'est le même mode opératoire, Mac. Il l'a étranglé et il lui a coupé les cheveux. »De nouveau Clara et Lindsay inspectèrent le corps, priant pour que le meurtrier y ai laissé un petit indice. Quelque chose qui permettrait d'avancer.
De son côté Flack sentait la pression monter. Le deuxième corps en trois jours, et toujours personne qui ne s'inquiétait de ces deux adolescents. Il avait beau chercher il ne savait plus quoi faire. Rien, rien, pas une piste d'exploitable ! Le détective décida de sa rendre aux locaux de la scientifique : peut être auraient ils eu plus de chance. Et puis, il pourrait voir Clara.
C'est ainsi qu'il débarqua en fin d'après-midi au laboratoire. Manque de chance, il n'y avait que Mac et Stella.
« Vous avez quelque chose ? Le pressèrent ils
- Eh non ! J'espérais que vous… Toujours rien ?
- Non. Ce type semble avoir réussi le crime parfait.
- Enfin Stella ! Ce n'est pas à vous que je vais apprendre qu'il n'y a pas de crime parfait… Qu'ont donné les empreintes de ce matin ?
- Ce sont sans doute les mêmes que celle trouvé auprès de l'autre corps. C'est incroyable ! Personne ne s'est inquiété de leur disparition ? » Flack secoua la tête. Il ne savait pas en quoi en penser.
Un étage plus bas, Lindsay et Clara réitéraient leurs investigations. Danny, qui visiblement s'ennuyait à mourir sans sa nouvelle coéquipière, ne cessait de l'asticoter. Jusqu'ici Lindsay avait été héroïque, mais ses gestes commençaient à trahir son énervement.
« Danny Messer ! N'avez-vous rien de mieux à faire ?
- Eh non. J'attends qu'on m'apporte les résultats d'un test ADN.
- Allez attendre ailleurs, où taisez vous pour l'amour du ciel !
- Je n'en ferais rien » Rit il. « J'adore te voir en colère Montana.
- Je-ne-m'apelle-pas-Montana articula-t-elle. Ton petit cerveau a-t-il imprimé cette info où veux tu que je recommence ?
- Petite peste. » Sourit il.
Clara redressa la tête. « Qu'est ce que tu as dit ?
- je parlais avec Montana.
- Je sais. Tu peux répéter s'il te plait ? » Danny la regardait mi-figue mi-raisin. Se demandant si elle se moquait de lui…
- Il m'a dit que j'étais une petite peste. » Les yeux de Clara s'allumèrent. « Bien sûr ! Tu es un génie Danny… » Dit elle en se précipitant vers l'ascenseur. Ses collègues la regardèrent stupéfaits, puis le jeune homme se tourna vers Lindsay. « Au moins une personne qui sait m'apprécier à ma juste valeur…
- Oh mais détrompe toi, je connais ta valeur. D'ailleurs je vais avoir besoin de tes compétences... » L'œil de Danny se mit à briller. « Je voudrais un café, s'il te plait. » Dit elle avec un air innocent. Elle était irrésistible, Danny ne put s'empêcher de rire.
