Clara se rua dans le laboratoire, où Mac et Stella discutaient avec Flack.

« Excusez moi, dit elle hors d'haleine. Elle avait les yeux brillants, les joues rouges et ses cheveux voletaient autour de son visage. Flack eut l'impression de recevoir un coup à l'estomac. Mac haussa les sourcils, peu habitué à être interrompu ainsi. « Vous avez quelque chose ? » La jeune femme hocha la tête, tentant de reprendre son souffle. « C'est…le 4. Je sais d'où il vient. » Ils sourirent. Enfin, une piste, peut être allaient ils pouvoir arriver quelque part… « C'est une bonne nouvelle ! s'exclama Stella.

« Ça c'est moins sûr. » Le sourire s'était effacé, faisant place à une moue préoccupée. « Qu'y a-t-il ?

- ce 4. On l'utilisait au moyen âge. En France, il était souvent accompagné de trois initiales : CLT. Cito, longue fugeas, tarde redeas.

- Ce qui signifie ?

- En gros, pars vite et pour longtemps. » Mac regarda Clara. Il ne voyait pas en quoi cela pouvait les aider, et surtout ce qu'il y avait de si préoccupant. D'un geste il l'incita à continuer. « On le mettait normalement sur les portes des maisons, pour les protéger.

- Les protéger de quoi ? » Clara resta silencieuse un instant. « La peste. » Une expression d'horreur se peignit sur les visages. « Vous pensez que… » Stella n'eut pas le courage de finir sa phrase. « Mais cela n'a aucun sens ! s'exclama Flack. Ces gens… Ils sont morts étranglés non ?

- Oui. C'est indéniable. Ils ont été étranglés…

- Qu'est ce que la peste vient faire là dedans ? Et pourquoi ce signe ? » Clara haussa les épaules. « Honnêtement je ne comprends pas. La peste a été éradiquée, il y a bien longtemps. Elle ne se propageait à cause du manque d'hygiène…

- Comment ? Comment attrape-t-on cette saloperie ?

- Piqûre de puces. Le vecteur… » Le visage de la jeune femme se figea. « Les rats. Ce sont les rats qui transmettent la peste par leurs puces.

- Des rats ? Il y en avait plein les égouts ! » Le silence se fit. Puis Flack reprit la parole. « Concrètement… Les symptômes ce sont quoi ?

- Cela dépend. Il y a deux types de peste, mais celle qui se transmet par les piqûres de puce est la peste bubonique. C'est aussi la plus fréquente. Elle se caractérise par des fortes fièvres, des infections au niveau de la piqûre. Dans 20 des cas, au bout d'un long moment le malade guérit.

- Et dans 80 des cas ?

- Le sang s'empoisonne, et il meurt.

- Magnifique ! Vous pensez que… » Mac secoua la tête. « Ça m'étonnerait, mais par mesure de sécurité il faut que vous convoquiez tous ceux qui étaient présents ce matin. On va les passer aux antibiotiques. Qu'ils vérifient qu'ils n'ont pas été piqués. Mais pas d'affolement… Et surtout, pas un mot aux médias, sinon ce sera la psychose. » C'est ce moment que Lindsay et Danny choisirent pour débarquer dans le labo. Ils semblaient heureux. « Devinez ce que Montana a trouvé ? » Ils ne prêtèrent pas attention, aux visages sombres de leurs collègues et enchaînèrent. « Une puce ! Dans les cheveux de la victime, où ce qu'il en restait… » Une bombe n'aurait pas eu plus d'impact. Flack ouvrit la bouche, stupéfait. Stella écarquilla les yeux, laissa échapper un « mon dieu ». Clara se laissa tomber sur la chaise, à sa portée. Quant à Mac, il fronça les sourcils. « Vous ne vous êtes pas faits piqués ? » Danny et Lindsay se regardèrent, surpris. « Non. Je ne crois pas.

- Vous aviez vos gants ? Répondez bon dieu… » Surprise par la véhémence de Mac, le jeune femme resta interdite. C'est Danny qui prit sa défense.

- Mais oui, elle n'est pas idiote. Est-ce qu'on peut savoir ce qui se passe ? Je pensais que ce serait une bonne nouvelle. Cette puce : elle a peut être piqué le meurtrier.

- Espérons que non.

- Là, je ne comprend plus rien. » Clara leur expliqua brièvement sa découverte.

« On fait quoi maintenant ? Souffla Danny. Bien malgré eux Danny et Lindsay venaient de mettre le doigt dans un engrenage.

Tous les agents passèrent à la douche, ils furent bourrés d'antibiotiques, d'anti- tout. On procéda à une analyse sur la puce retrouvée par Lindsay ainsi que sur les cadavres. L'objectif : savoir si ils étaient contaminés.

Les résultats arrivèrent vers minuit. L'équipe au complet, était enfermée dans la salle de repos. La tension était trop forte pour qu'ils puissent dormir. Mac regardait ses collègues. Danny et Lindsay avaient fini par se clamer. Après qu'il les ai rappelé à l'ordre une dizaine de fois, et que excédé ai menacé de les virer si ils ne cessaient pas dans la seconde. La jeune femme avait rougi et Danny s'était renfrogné. Résultat : le jeune homme lançait des regards amusé à sa collègue, qui levait les yeux au ciel.

Clara s'était retranchée dans un autre monde. Les yeux dans le vide, elle fixait ses chaussures et triturait l'anneau autour de son cou. De temps en temps, elle relevait la tête vers lui et souriait, semblant s'excuser de leur avoir porté cette nouvelle. Le regard de Mac se posa sur Flack. Le jeune policier n'avait pas quitté Clara des yeux, il était amoureux ça crevait les yeux…Mais elle ne semblait pas s'être aperçue de l'intérêt que le jeune policier lui portait. C'était sans doute trop tôt. Mac se promit de parler à Flack dès que cette enquête serait résolue.

« Mac ? » La voix de Stella le tira de sa rêverie. « A quoi pensez vous ? » Il plongea dans ses yeux émeraudes, admira l'ovale de son visage et les cheveux ondulés avant de répondre : « A rien.

- Vous vous inquiétez pour elle, murmura-t-elle en désignant Clara. Cette femme était diabolique, elle lisait en lui comme dans un livre. « Vous pensez que Flack ne sera pas à la hauteur ?

- Je pense qu'elle n'est pas prête. Et je ne veux pas qu'il la fasse souffrir. » Elle rit doucement. « Vous êtes un père pour elle… Mais sauf votre respect, elle est assez grande pour savoir ce qu'il lui faut non ?

- Peut être. » C'est vrai que depuis qu'il l'avait vue, il ne cessait d'essayer de la protéger. Elle était si fragile. Où se laissait il abuser par son air d'adolescente perdue ? On frappa à la porte et Hawques apparut, hilare.

« Hawques ! Qu'est ce que vous foutez là ? Vous voulez être contaminé ?

- Dans ce cas faudrait que je trouve quelqu'un d'autre… Vous êtes tous en pleine forme. Pas la moindre trace de bubon, ou même d'ampoule. On m'a demandé de venir vous libérer. Ça va ? Personne ne s'est entretué ?

- Merci Hawques. Tout va bien. »